Il est fort difficile de s'entendre parler dans le couloir hurleur. Rien à voir avec un soudain mutisme ou une surdité fulgurante, en vérité s'il vous prend l'envie de murmurer quelque chose à votre camarade il va falloir le crier le plus fort possible. Toute la journée, et même toute la nuit, des voix s'époumonent contre les gens qui passent dans ce couloir, leur ordonnant de partir, de marcher encore plus vite et d'arrêter de rester là sans rien faire. Personne ne sait d'où viennent ces voix ni pourquoi elles s'énervent ainsi (certains disent voir des lèvres se dessiner sur les murs), mais elles savent ce qu'elles font : elles ont l'art de se taire soudainement quand les élèves s'arrachent les cordes vocales pour les surpasser. Vive la discrétion.

Cette salle de classe est sans aucun doute la plus étrange de tout Poudlard : déjà, c'est la seule dont l'emplacement ne change jamais, comme si elle semblait la plus hermétique à la magie ! L'air y est très frais, agréable, il n'y a pas de courants d'air qui glissent contre les pierres froides. Au contraire : il y a des odeurs d'herbe fraîchement coupée, de parfum à la violette et, quelques fois, d'épices venus d'ailleurs. Tout est présent pour rappeler le monde des moldus dans ce qu'il a de plus agréable : la campagne anglaise. On y trouve également, disposés entre les tables et près de quelques bureaux, des objets « typiques » comme des arrosoirs, des livres historiques et des appareils hors d'usage. On raconte qu'entre ces murs la magie serait plus lourde à utiliser que n'importe où ailleurs, sauf que ça, ça reste à voir.

Cette salle est la plus grande de toute : parfois des tables y sont disposées alignées les unes derrière les autres, bien que cela ne soit pas obligatoire et dépende surtout des volontés du professeur. On y trouve de très nombreux objets magiques, les plus dangereux étant apportés occasionnellement, d'autres qui restent abandonnés dans un coin ou dans un autre de la pièce. Il y a du parquet qui recouvre le sol en portant peu les conséquences des années, et des fenêtres longeant le mur du fond et répandant une lumière glacée sur la longueur. Il est cependant possible de fermer les volets d'un seul coup de baguette magique.

Cette salle de classe est beaucoup plus chaleureuse qu'elle pourrait le laisser penser : c'est sans aucun doute grâce au professeur d'histoire de la magie dont le tableau, absolument gigantesque, prend toute la place du fond dans une peinture victorienne élégante. Bien que coincé dans son tableau il a depuis longtemps investi les lieux en le décorant de belles tapisseries pourpres aux filaments dorés, de vases anciens, de fauteuils moelleux et de quelques fines richesses qui sont des trésors historiques inestimables. Certains racontent d'ailleurs qu'il y aurait tant d'objets dans cette salle que tous n'auraient pas encore été (re)découverts.

L'infirmerie est composée de deux salles : la principale, à destination des élèves, et un petit bureau sur la droite pour que l'infirmière puisse travailler avec son assistant. C'est là-dedans que sont rangées plantes guérisseuses, diverses potions et quelques livres. L'infirmerie est étendue sur la longueur, de nombreux lits aux draps blancs disposés les uns à côté des autres, juste séparés par des paravents et des fenêtres qui rejoignent le plafond immensément haut. On trouve également des bassins près des oreilles et quelques meubles pour y déposer ses affaires. Cette pièce peut paraître un peu austère mais la lumière du soir, rasant les collines pour se poser contre la vitre, est très apaisante. De plus l'infirmière fait toujours de son mieux pour redonner le sourire aux malades.