Il faisait bon aujourd'hui. L'automne tardait à arriver. Le mois d'octobre avait déjà commencé à colorer d'or et de rouge les arbres, tel une forêt de gryffondors - c'était pas beau ça, une saison dédier à sa maison - mais les températures restaient très douces. Drew appréciait ce prolongement de l'été. En hiver, son entraînement était compliqué, désagréable. Il avait l'habitude d'évoluer dans le froid et la sécheresse, les hauts plateaux Himalayen offrant de rudes conditions hivernales. Il en avait passer des heures à faire des pirouettes dans la froide cour du monastère. Il s'était endurcis. Cependant, il appréciait qu'il face bon, ne serait-ce que pour ses poumons qui ne manquaient pas de se gripper l'hiver venu.

Il évoluait alors au bord du lac, se tenant à sa résoluion de s'en rapprocher. Déjà, l'herbe avait cédée à la terre et aux galets. Il se trouvait à environ cinq mètres de l'eau. Les infimes vaguelettes noires venaient lécher les galets gris dans un clapotis agréable et apaisant. La bonne odeur de terre mouillée, de divers conifères et autres arbres, l'air frais de la légère brise l'étaient tout autant. Additionnés à ses entraînements et travail de relaxation, Drew oubliait presque la proximité inquiétante de l’abîme grouillante de créatures. Il était presque calme. Il était presque apaisé. Presque.

Subsistait en lui un poids. Un poids sur son cœur. Un poids sur son esprit. Il était triste. Et en colère. Triste parce qu'il avait la sensation d'avoir perdu l'une des personnes qu'il aimait le plus dans ce château, parce qu'il se sentait seul bien qu'entouré, parce qu'il avait le cœur piétiné, déchiré. En colère contre ce crétin de serdaigle qui lui avait pris son amour, contre sa stupidité parce qu'il était tombé amoureux d'une fille à qui il n'avait jamais adressé la parole, jamais souris, il n'avait aucunes chances mais il y avait cru, contre sa passivité, il aurait pu aller la voir plus tôt, tenter sa chance, mais il s'était fait passer devant. Parce qu'il avait été trop peureux, trop passif, trop bête.

Toute sa peine et toute sa rage, il les mettaient dans ses mouvements fluides, aériens, lents, fermes. A chaque pas, chaque rotation il laissait échapper un peu de tension. Dans chaque atémis, chaque coups de poings et de paumes, il propulsait sa peine et laissait aller ses sentiments. Il dansait comme il combattait. Demi-tour, quart de jambe, plat du paume. Jambes gauche, flexion, cercle du coude gauche, poing droit, profonde flexion arrière du dos, esquive souple sur la droite, atémis centrale. Quart de tour, pirouette avec rond de jambe, uppercut. Le rythme était lent, les mouvement profonds, gracieux, chaque geste millimétré et maîtrisé. Drew évoluait en parfait maître qu'il était, glissait plus qu'il ne se déplaçait, dansait plus qu'il ne bougeait, envoûtait plus qu'il n’impressionnait. Ses puissants muscles roulait sous sa peau, souples et gracieux. Son visage était inexpressif, calme, plat, concentré. Il était perdu, perdu dans sa chorégraphie martiale, perdu dans son esprit, perdu dans ses sentiments. Il se soulageait.

« B...bonjour Drew. Comment tu vas... ? »

Une douce voix le remmena dans le monde, le tirant de sa méditation. Pris dans ses réflexes de combattant émérite, Drew fit volte-face, les mains en gardes, les jambes fixées sur leur appuis, position parfaite de combat. C'est alors qu'il la vit. Loka. La jeune fille se tenait proche de lui, désormais qu'il avait bondis vers elle. Elle était belle, elle était douce, elle était amour, elle était pure, elle était... une merveille. Alors que son visage se détendait que ses sourcils s'arquaient d'admiration et de surprise mêlées, sa bouche entre-ouverte et que ses yeux se mettaient à briller d'adoration et d'émotion, il aperçus un fine chose velu retombant sur la tempe de la jolie fille. Chose velu qui s'avéra être une achromentula de plusieurs dizaines de centimètres, juchée sur la tête de Loka.

« Geeeeeeuh ! »

Ce cris absurde et rauque, suivi d'un vif mouvement de recule qui faillie bien le faire tomber fut la seule chose qu'il trouva à faire. Pas très glamour. Pas très viril. Encore heureux qu'il n'avait pas un cris de fillette et qu'il s'était plus exclamé qu'il n'avait hurler sa surprise. Il en aurait été finie du peu de considération qu'aurait pu avoir Loka à son égard.

Voyant la jeune fille aussi confiante, Drew se ressaisi. Il repris de l'aplomb et laissa tomber sa défense. Il regardait l'affreuse créature avec des yeux rond et un sourcil arqué. La jeune fille avait beau prétendre que la créature était gentille et inoffensive, Drew gardait une certaine répulsion pour l'animal. Les accromentulas n'étaient pas réputées pour être gentille et la seule fois où il en avait rencontrée une en cours de Soin aux Créatures Magiques, tout ce qu'il avait lu dans son livre s'était confirmé. C'était un animal fourbe, trop intelligent par rapport à ses atouts de prédateurs et absolument menaçante. Une telle méfiance de la part d'un garçon ayant grandi entouré des animaux les plus dangereux au monde était certes ironique. Cependant, il se doutait que Loka pouvait la trouver mignonne, bien qu'il trouvait cela étrange, un truc de fille sans doute, alors qu'elle faisait une trentaine de centimètre haut. Il adorerait voir sa réaction quand elle la recroisera quelques moins et mètres plus tard. L'accromentula est une créature fourbe et bien trop dangereuse pour une jeune fille fragile comme Loka. Vivement qu'elle s'en débarrasse.

Alors que la jolie jeune fille déposait l'affreux animal velu par terre, Drew le suivi du regard, un brin dégoûté. Il devait s'avouer soulager de la voir s'éloigner un peu, préférant l'herbe aux galets. En reportant son regard sur sa belle, il fut désarmé par son sourire franchement heureux, si rare. Il ne savait si il lui était adressé à lui ou à la bête. Il se sentirait vexé si elle préférait un animal moche et poilu à lui.

« Sinon...tu vas bien ? »

La jeune file s'était assise, manifestement prête à discuter. Drew, lui ne savait s'il voulait parler. En fait, si. Il mourrait d'envie de passer des heures rien qu'à la regarder, si proche. Alors, il pourrait sans doute passer des heures à l'écouter et lui parler de tout et de rien. Mais il ne savait pas s'il voulait rester là, à faire comme si de rien n'était alors que son cœur se serrait dès qu'il posait son regard sur elle et se rappelait qu'elle était à quelqu'un d'autre. Il faut croire que les films ont raison, l'amour triomphe de la peur. Il alla alors s’asseoir sur un petit rocher à quelques dizaine de centimètres de la jeune fille. Son regard était triste et son cœur lourd alors qu'il n'osait la regarder mais il força sa voix à rester naturelle, ne laissant rien paraître :

« Oui. »

Un simple mot. Après un court silence, il se rendis compte de la maladresse de sa réponse. Il ne donnait absolument pas l'impression de vouloir passer du temps avec Loka, plutôt de vouloir écourter le dialogue. Il se repris alors avec un fin sourire qu'il voulait engageant, mais qui était étrange, comme forcé. Ce qui, au fond, il était un peu.

« Je suis beaucoup occupé ces derniers temps. Le match contre les Poufsouffles est pour dans quelques jours alors on s’entraîne beaucoup. Et puis les cours sont plus intenses cette année. Les BUSEs. Et puis je me tiens à mes entraînements. Je suis un peu déçu parce que je n'ai plus le temps de m’entraîner tout les jours, mais j'essaie de m'y tenir. Heureusement qu'il fait encore beau et bon. Quand le mauvais temps va arriver, se sera encore plus aléatoire... »

Le sorcier leva les yeux vers la collines de l'autre côté du lac. Patchwork de couleurs, elle semblait ne pas savoir si elle devait s'accorder aux températures où à la saison. Le ciel la surmontant l'incitait à rester verdoyante alors que son horloge lui disait qu'il était temps de se parer d'or et de rubis. Il aimait l'automne. Mais encore plus, il aimait Loka. Il ne fixa pas la nature longtemps et finis par céder aux splendides yeux verts de la jeune fille. Il l'observa avec un sourire tendre, son regard toujours voilée. Ce qu'il avait été bête de rater un chance pareil.

Alors que Drew était persuadé que Loka était en couple, son compliment le toucha, certes, mais il ne lui faisait plus l'effet de bombe. La dernière fois, alors qu'il pensait encore avoir ses chances, le moindre compliment, le moindre sourire lui faisait valser le cœur et grossir ses espoirs. Là, il lui faisait juste plaisir. C'était déjà bien...

Les deux jeunes gens s'étaient tu. Drew ne savait trop quoi dire. Il n'avait jamais été très bavard de toute façon. Mais là il aurait bien aimé trouver quelque chose à dire, engager la conversation. Mais rien ne venait. Alors, il la regardait simplement du coin de l'oeil alors qu'il savait qu'elle ne le voyait pas. Elle était belle Loka. Avec ses longs cheveux d'un noir soyeux retombant de chaque côté de son doux visage. Son air timide, réservé était adorable, ainsi que ses joues rouges, qu'il ne prenait plus pour une marque d’hypothétiques sentiments mais comme une timidité habituelle. Il trouvait ravissant ses grands yeux verts, tantôt clair comme des feuilles de thés fraîche, tantôt sombre et profond comme une forêt de conifères. De magnifiques yeux ressortant d'autant qu'elle avait une peau des plus laiteuse, blanche comme la neige. Elle aurait pu s'appeler Blanche Neige, comme le personnage de conte moldu. Douce, bienveillante et belle comme la nuit. Elle était belle Loka... Oh oui.

« Tu sais... y a une rumeur qui traîne sur moi... »

La jeune fille s'était redressée et le regardait en face. Lui, détourna le yeux pour les porter sur les galets à quelques mètres. Il ne voulait pas qu'elle se rende compte qu'il la dévorait des yeux, c'était très inapproprié avec une fille prise. Il voulait de même cacher sa peine et sa déception qui lui embrumé légèrement les iris. Il ne voulait pas qu'elle sache qu'il l'aimait. Pas maintenant qu'il n'avait plus aucune chance...

Il écoutait ses explications d'une oreilles distraite, pensant savoir tout ce qu'il y avait à savoir et ne voulait pas remuer le couteau dans la plaie. Alors, un mot attira son attention et attisa sa curiosité.

« … des gens ont cru que j'étais en couple avec lui.  »

''Ont cru'' ? Alors... Ce n'était pas vrai ? Malgré lui, Drew s'était redressé, le regard légèrement tourné vers Loka, fixant les galets à ses côtés. Il réfléchissait tout en écoutant sa tirade. Il ne s'agissait que d'une rumeur. Une simple rumeur. En fait Loka était...

« Donc, tu es célibataire ? »

C'était sorti tout seul, presque du tac au tac. Il la regardait dans les yeux, pour la première fois de la journée. L'espoir renaissait dans ses iris d'or, un fin sourire naissait au coin de ses lèvres. Il se tenait droit, les coudes appuyés sur ses genoux, les mains jointes, mais il avait la prestance d'un prince. Un prince qui avait retrouvé sa princesse.

C'est alors qu'il se rendit compte que sa question sonnait clairement comme ''Du coup, tu peux sortir avec moi?''. Et c'était... très gênant. Et mal placé. Le grand garçon ouvrit les yeux rond et rougis légèrement avant de baisser le regard et le reposer sur le sol à ses pieds. Il se sentait bête, là, tout de suite, à l'instant.

Alors qu'elle lui répondait et s'enfonçait dans son humilité, Drew imaginait milles phrases et gestes. Il aurait répliquer d'un simple ''non'' et lui prendre la main, la regarder en face avec les même yeux brillants et désireux qui la dévoraient depuis des années. Il aurait pu lui proposer un rendez-vous avec un grand sourire avenant et ainsi dévoiler clairement ses intentions. Il aurait aussi pu poser une main sur son doux visage et lui dire d'une voix douce à quel point, lui, il l'aimait.

Mais il n'en fit rien. En fait, il imaginait tellement fort qu'il avait l'impression de vivre ces moments. Il retomba de bien haut quand elle se leva, prétendant ne pas vouloir le déranger, s'excusant. De quoi voulait-elle s'excuser ? De lui procurer un pur moment de bonheur, premier depuis plusieurs longs jours ? Il lui était sincèrement reconnaissant d'être venu le voir, d'autant qu'il se doutait de l'épreuve que c'était pour elle, la timide Loka Delannoy. D'autant que si elle n'était pas venu d'elle même, Drew ne serait jamais aller la voir pour lui demander si la rumeur était vraie. D'autant qu'elle venait de briser une certitude qui le rongeait de tristesse depuis presque une semaine. D'autant qu'elle venait de lui donner le courage nécessaire pour passer à l'action. Sa déception puis son soulagement avaient eut l'effet d'une douche froide sur Drew. Désormais, il allait tenter sa chance.

« Non, Loka. S'il te plait, reste. »

Il s'était levé et avait fait un pas vers elle tandis qu'elle commençait à se retourner. Il avait un sourire doux, dévoilant ses dents blanches. Dents que peu de gens avaient vu dans une expression de bonheur, le colérique sorcier préférant menacer qu'encourager. Ses yeux exprimait toute la tendresse et l'amour qu'il avait pour elle. Il ne se cachait plus. S'il voulait la séduire, il fallait qu'il soit franc.

Le jeune homme tandis une main à sa belle, l'invitant à le rejoindre.

« Si tu veux, je peux te montrer quelques mouvements, proposa-t-il d'une voix douce et légèrement charmeuse. Comme quoi, il pouvait l'être, charmant, quand il le voulait. Sait-on jamais, peut-être qu'un jour ta chère accromentula de trois mètres de haut te verra comme un jolie bout de viande trop appétissant pour ton propre bien. »

Sans trop le vouloir, Drew avait ponctué les mots ''jolie'' et ''appétissant'' d'une rapide œillade la regardant des pieds à la tête. Il s'en fichait. Il la trouvait jolie et tant mieux si elle s'en rendait compte. Il avait du baume au cœur et ça se voyait. Il arborait un grand sourire heureux et encourageant.

Drew réprima un frisson quand Loka pris sa main. La sienne était si petite et délicate par rapport à sa grande main de garçon. Lorsqu'il referma ses doigts autour d'elle, il avait l'impression de tenir une petite chose toute fragile. Et c'était ce qu'elle était, à l'image de sa propriétaire : frêle et fragile.

Drew eu un sourire à l'intervention de la jeune fille mais n'ajouta rien. Il savait de qui elle parlait. Bruce Lee, l'un des plus célèbres maître d'arts martiaux moldu. Il avait une grande maîtrise mais s'était surtout faire connaître pour avoir jouer dans des films, activité typiquement moldu. La référence intrigua Drew. Peu de sorciers connaissaient les acteurs moldus, encore moins connaissaient cette acteur. Et peu de sorciers passaient leur jeunesse à regarder la télévision avec leurs parents. Loka était-elle à demi-sorcière ? Née moldue peut-être ? Ce trait de personnalité la rendait d'autant plus attachante, d'autant plus intrigante. Les né-modlus tels que Faelan ou Wesley étaient aux yeux de Drew, les personnes les plus vulnérables, celles à protéger. Drew protégerai Loka, quoiqu'il lui arrive, il se le promettait.

« Dis Drew...on est des amis ? »

La question plongea le jeune homme dans un questionnement momentané. Drew aimerait être plus qu'un ami pour la jolie fille, bien plus. Mais si elle voulait qu'ils soient amis, Drew serait son ami. Après tout, bien des histoires d'amours passent par la case amitié. Alors il lui sourit. Un gentil sourire tendre, ne voulant dire ni oui, ni non. Il était juste rassurant. Il se voulait rassurant. Mais ses yeux se posant dans les siens disaient autres choses. Ils disaient combien il aimait Loka, combien il la désirait.

« Tout à l'heure, je faisait un enchaînement de mouvement entre le kung-fu et le Qi-gong, destiné à... me calmer les nerfs, commença-t-il à expliquer en la tirant vers lui. C'est plus une chorégraphie de maîtrise. Elle apprend à contrôler ses mouvements, millimétrer ses gestes. Il joignait les gestes à la parole, illustrant ses mots. Ses gestes étaient lent, précis et gracieux. Il dansait. Ce n'est pas un art de combat à proprement parler. Et quand à Bruce Lee... On va attendre un peu pour ça! On va commencer par les bases si tu veux bien. D'autant que... ta tenue n'est pas des plus adéquates pour faire des accrombaties. »

Drew lorgna la demoiselle qui se tenait devant lui d'un œil inquisiteur, un petit sourire moqueur aux lèvres. Rien de méchant. Ses joues avaient légèrement rosies à l'évocation implicite de sa jupette découvrant ses jolies jambes fine. En plus d'être jolie comme un cœur, Loka avait un jolie corps. Pas très musclées, mais une finesse charmante.

« Commençons par le commencement. Drew se campa sur ses jambes légèrement flexes, bien en appuie, en équilibre. Il lui présenta ses deux paumes et déclara d'une voix ferme, cogne ! »

C'était un coup ça ? En sentant le petit poing heurter faiblement la paume de sa main, Drew haussa des sourcils perplexes. Il regarda alors Loka qui semblait perturbée. Elle culpabilisait ? Pourtant c'était lui qui lui avait dit de cogner. Il ne fallait pas qu'elle se sente gênée.

Lorsque la jeune fille posé un léger et bref baisé dans sa main, se fut Drew qui se senti complètement ému. Ses joues avaient pris une teinte rose et sa bouche entrouverte laissait passer une cris muet de surprise. Pourquoi avait-elle fait ça ? Cette fille était décidément très étrange. Mais quelque part, c'était un peu pour ça aussi que Drew l'aimait. Elle était à part, exceptionnelle. Et si tendre.

« Eh bien, si tu veux. D'accord, je pourrais t'apprendre à te battre. Mais dans ce cas il va falloir me taper. Vraiment... Et les bisous à chaque coup, tu n'es pas obligée... »

Il avait légèrement rosi à ses derniers mots mais essayait de cacher sa gêne derrière sa petite taquinerie et son sourire moqueur. Et puis il était heureux. Ils allaient passer du temps ensemble. Et c'était elle qui l'avait proposé !  Drew était aux anges.

« Ne t'en fait pas, j'ai connu des coups plus durs que tu ne pourras sûrement jamais en donner, la rassura-t-il en reprenant sa position, paumes en avant. Maintenant cogne. Fort ! »

Son ton était sans appelle. Un parfait instructeur.

Sa camarade avait tapé de toute ses forces, il l'avait bien vu. Il y avait des progrès à faire. Enfin, elle n'avait pas hésité cet fois au moins. Drew apprécia son geste. Elle suivait ses ordres donc les respectait comme professeur. Tant mieux, il avait peur que sa douceur ne soit un obstacle à son progrès.

Alors qu'elle demandait son avis, Drew lui sourit légèrement en hochant légèrement de la tête. Même si ce n'était pas grand chose, c'était déjà un début. Il fallait féliciter les efforts fournis, même infime. Quand au baiser... Drew essaya de ne pas trop y penser, ne voulant pas rougir d'avantage. Alors il la regarda alors qu'elle ne disait rien, visiblement gênée. Elle était si mignonne avec ses joues roses et ses grands yeux impressionnables. Son sourire s'accentua, creusant de petites fossettes dans ses joues. La jeune fille l'émerveillait, lui faisait du bien au cœur.

« Et toi...tu es célibataire Drew ? »

La question, presque un murmure, lui fit perdre son sourire. Il avait rougis, beaucoup et avait levé des yeux ronds alors qu'il s'apprêtait à s'approcher de le jeune fille, corriger sa position. L'évocation de ses sentiments, de son cœur avait fait tombé la barrière de confiance en lui qui s'était monté. Son cœur battait vite et il chercha ses mots. Devait-il lui répondre clairement ? Ou peut-être profiter pour lui demander à elle d'être sa petite amie ? Non, c'était trop tôt, ils ne se connaissaient pas vraiment et Loka pourrait prendre ses jambes à son coup, timide comme elle était. Drew, prévenant, ne voulait pas la brusquer. Attendre un peu avant de se déclarer. Histoire d'être sûr que les sentiments soient partagés.

« Hum... Oui, répondit-il après avoir pris un discrète mais profonde respiration, d'une voix neutre. »

Drew s'approcha de son élève, reprenant le sourire. Il l'avait dit et le monde n'avait pas explosé, Loka ne s'était pas enfuie. Il se trouvait désormais sur son côté, près d'elle.

« Tu m'as frappé... Comme une fille, c'est le cas de le dire. Mais une fille tout à fait novice. Oui, Drew était connu pour sa sincérité et sa dureté. Lorsqu'il le fallait, il disait ce qu'il pensait que se soit agréable ou non. Après tout, il était là pour apprendre, pas faire plaisir. Je peux? Hésitant il posa ses mains sur les flancs de Loka, l'incitant d'une pression à tourner d'un quart de tour. Il se trouva alors dans son dos, sa poitrine à quelque centimètre d'elle. Pour bien frapper, il faut que ton poing ai de l'élan, comme... Il cherche un exemple qui parlerait à des moldus, tentant de lui faire plaisir. Comme un boulet de canon. De plus, il te faut être stable. Avec son pied, Drew écarta légèrement les jambes de la jeune fille, lui assurant ainsi de meilleurs appuis. Tu dois être souple mais équilibrée, les jambes légèrement fléchies. Pour aider l'équilibre de ton buste, tu dois relever le bras qui ne frappera pas. Présente ton avant bras. Serre le poing ou non, comme tu préfère. Ainsi, si ton adversaire contre attaque, tu es déjà dans une position qui te permettra de te défendre rapidement. D'une main ferme il corrigea sa position, releva son coude à hauteur de son épaule, déplia légèrement son bras en angle droit. Délicatement, il laissa glisser sa main droite sur son ventre et d'une légère pression l'incita à se redresser. Bien. Maintenant, pour avoir une frappe puissante et précise il va falloir accompagner ton poing de ton buste. Lève ton bras. Poings refermés, près à frapper. Plus haut le coudes. Il corrigea la hauteur de sa main droite. Il doit se trouver à hauteur de toi épaule pour une puissance et une précision maximale. Voila. Là tu es en bonne position. Lorsque tu frappe, tu dois garder tout ton corps dans cette position. Seules ton poings qui s'avance, ton buste accompagne le mouvement et ton bras en défense qui se rapproche de ta poitrine. Drew joignit les gestes à la parole. Sa main entoura délicatement son poing fermé, son buste se rapprocha d'elle pour l'accompagner, son autre main se posant sur son avant-bras gauche. Suis-moi. Lentement, Drew lui fit faire le mouvement, guidant son poing dans un axe verticale parfait, décrivant une légère courbe, son buste poussant le sien en rotation, suivant la trajectoire et poussant son avant-bras vers son buste en protection. Voila, c'est ça, la félicita-t-elle en la faisant reprendre sa position initiale. Maintenant, tu gardes cette position. »

Drew la quitta les joues légèrement roses, un sourire satisfait aux lèvres. Il était content le bougre. Il alla se placer devant elle dans la même position qu’auparavant, paumes en avant.

« Vas-y cogne ! Ordonna-t-il à nouveau avec un sourire chaleureux et encourageant. »