Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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L'incompatibilité des centaures et des escaliers. ♥ Ginkgo

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Serdaigle



Violet E. Jenkins
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Mer 16 Oct - 14:16
Une fois de plus, grimper les marches. Le même rituel, pour se calmer, pour respirer un peu en dehors de la salle commune étouffante. Parfois, Violet se demandait si elle n'exagérait pas, si elle n'inventait pas des problèmes, mais au final, ses incursions dans les lieux peuplés finissaient toujours de la même manière. Elle fuyait. Elle fuyait toujours, elle sentait bien que les prédictions du professeur Dawkins finiraient par se réaliser à cette allure, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher. Peut-être oui, peut-être qu'elle se focalisait trop sur le problème qu'était son don. Peut-être qu'il aurait pu devenir un énorme avantage, qu'elle aurait pu faire à peu près n'importe quoi de sa vie si elle l'avait utilisé à bon escient. Mais sa seule envie était mal placée, le besoin dévorant d'être reconnue pour autre chose qu'un don magique héréditaire...

Oh, elle faisait des efforts. Elle discutait avec des gens, isolément, comme avec ce garçon dans la bibliothèque, ou les rares amis avec lesquels elle était parvenue à tisser des liens. Mais cela de changeait rien au fait que la salle commune et la grande salle était des zones qu'elle évitait, et cela la faisait enrager. Alors, elle courait dans les escaliers vers son refuge, elle revenait au point de départ, elle se préférait toute seule malgré que son tempérament n'ait pourtant jamais été solitaire. Il n'y avait jamais personne en journée dans la tour d'astronomie, juste des tableaux qui vaquaient à leurs occupations ; à l'occasion, quelqu'un admirait le paysage, mais dans le coin dans lequel la petite Vélane allait se recroqueviller, sous l'immense téléscope, dans la charpente même du toit, il n'y avait personne qui s'installait. C'était l'une de ses nombreuses cachettes, puisque Violet avait au fil du temps découvert un bon paquet d'endroits tranquilles pour lire à son aise. Probablement qu'à la fin de sa scolarité, elle aurait fait tout le tour de la bibliothèque de Poudlard, et aurait également perdu un bon paquet de Gallions en amendes à force d'oublier ses emprunts par ci et par là.

Sur le palier avant la seule salle de classe de la tour, elle ouvrit le plastron de l'armure décorative pour y prendre son kit de survie. Un grand sac rose, avec des bonbons, des livres, du matériel pour dessiner, un plaid bien chaud pour cet endroit venteux. Elle aurait vraiment aimé avoir la cape d'invisibilité qu'elle avait vue l'autre jour dans le catalogue de l'antiquaire de Pré-au-Lard, mais elle n'avait pas assez d'argent ; elle devrait rentrer avant le couvre-feu. Elle avait déjà fait perdre des points à sa maison avec les bêtises de Spring, il fallait limiter les dégâts. Elle soupira, s'enroula dans sa couverture jusqu'à ce que seul son nez déjà rougi par le froid et ses yeux soient visibles, et poussa la porte de la classe qu'elle devait traverser afin de se rendre dans son perchoir, la hanse du sec bien calée dans sa main.

La jeune fille se figea, puis plissa les yeux, incrédule devant le spectacle qui s'offrait à elle.

"Ginkgo...?"

Il y avait un centaure en haut de la tour d'Astronomie. Celle-là, on ne lui avait jamais faite. Elle se demandait vaguement comment il avait réussi à monter jusque là, et surtout depuis combien de temps il était là, mais elle s'appliqua à sourire, malgré son humeur morose. Elle l'aimait de tout son coeur, Ginkgo. Il était gentil, il était doux et joyeux, bien différent d'elle-même qui n'avait pas souvent le moral. Il méritait un sourire, il était peut-être le seul qui le méritait toujours.

"Qu'est-ce que tu fais là ?"

Vi était souvent inquiète pour lui, son petit visage se froissait de le voir dans de fâcheuses postures à force d'explorer le château tout seul. Ce n'était pas un endroit fait pour lui, mais elle ne le lui dirait jamais, ça non. Elle tenait bien trop à le voir aux alentours ; elle l'aurait bien gardé près d'elle tout le temps, elle aurait bien passé tout son temps à caresser son crin soyeux, en tout bien tout honneur évidemment. Tendresse infinie, admiration pour la beauté dont il ne semblait même pas avoir conscience. Ironie que voilà, une petite vélane subjuguée par une autre créature.
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S.A.U.M.O.N
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Ginkgo
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Sam 19 Oct - 19:19
Dès le premier jour, ça n'avait pas marché entre eux. Ce n'était pas faute d'avoir essayé, mais il y a des rivalités qui se forment ainsi, à la toute première rencontre.
Entre Ginkgo et les escaliers, la guerre avait été déclarée depuis longtemps.

C'était presque – presque son plus grand ennemi, les escaliers. Devant le carrelage, les pentes, les chandelles flottantes qu'il se prenait dans le crâne ou encore, les terribles cachots. Il n'arrivait pas à concevoir comment il était possible, pour une espèce si proche de la sienne (après tout, ils n'avaient que quelques membres de différence), de vivre emmuré dans une pénombre infinie. Il en frissonnait.
Mais, il n'éprouvait pas la même colère face à la porte des cachots que lorsqu'il se retrouvait avec son éternel ennemi, l'escalier.

Oh, escalier – avec tes marches qui grincent, parfois, de bois ou de marbre, de pierre ou de grès ! Toi et tes trous, toi et tes crevasses, – toi qui bouge et fend l'air, toi qui le fait tomber les quatre fers en l'air.
Gravir les marches était une expédition dangereuse, pour Ginkgo et ses quatre sabots. Et, malheureusement, pour lui qui rêvait d'explorer le château, l'escalier devenait vite un obstacle gênant.
Si bien que le premier jour, il n'avait pas quitté le rez-de-chaussé.
En même temps, il avait effrayé la plupart des élèves en débarquant comme un sauvage, hurlant qu'il serait leur nouveau meilleur ami, et les membres du personnel avaient été obligés d'intervenir pour savoir la raison de sa présence.
Une grande entrée.

Soit – mais, le premier jour était le premier jour, et ce jour de la saison rousse était un jour différent. Ginkgo était courageux – profondément naïf, stupide sur les bords, mais courageux aussi.
Il n'avait jamais eut peur de se blesser, et sa témérité le retranchait parfois dans des situations pénibles – comme, par exemple, être banni de la forêt interdite.
Par exemple.

Il s'était réservé toute la journée, de l'aube blanche au crépuscule pourpre pour mener à bien son expédition du jour.
Après « Ginkgo et les placards », « Ginkgo découvre les toilettes pour fille » et « Ginkgo coincé dans un passage secret », découvrez l'exceptionnel « Ginkgo affronte la terreur des escaliers II » - le premier ayant été annulé pour raison d'un casting blessé.
Le visage fier – toujours, toujours cette face luisante de défi. Il se tenait devant le tout premier escalier de Poudlard, celui qui lui permettrait d'accéder au premier étage. Un aura de force se propageait tout autour de lui. On pouvait voir sa détermination brûlante rien que par la dureté de son regard.
Et alors, il frappa son sabot avant droit au sol.
Et il attendit qu'un élève veuille bien l'aider à monter ce premier escalier de la journée.


*


Ginkgo était si fier de lui – encore plus que d'habitude !
Il avait réussi à monter au plus haut de tout le château. Certes, maintenant c'était le milieu de l'après-midi, et ça lui avait pris une journée presque complète, et il avait même fallut parfois l'aider à coup de sortilège – quelle sensation désagréable que de léviter – mais voilà.
Il y était.
Sauf que, maintenant, il était coincé.

Car Ginkgo avait oublié une chose très importante.
S'il était difficile pour lui de gravir les marches, il était encore plus compliqué de les descendre.
Et il avait peur. Et il était là, il regardait encore l'escalier de bois qu'il avait monté en flottant, et il avait très peur, si peur qu'il n'osa même pas avancer un sabot.
Et il attendit, seul.

Ginkgo n'aimait pas la solitude.
Il ne l'avait jamais aimée comme l'aime les centaures. Les centaures n'ont pas peur de se perdre dans la forêt. Ils n'ont pas peur de s'éloigner du clan de temps en temps. Ginkgo, si.
Ginkgo, il avait toujours peur, tellement peur qu'on le sermonnait, tellement peur qu'il s'accrochait à tous ceux qu'il admiraient. Il n'avait jamais aimé être seul.
Quelque part, il avait beaucoup de mal à dormir près du lac. Parfois, quelques créatures venaient pour la soirée, alors ça allait.
Ça allait. Mais là, c'était différent. Ce n'était pas vraiment pareil, de dormir tout seul dans le parc, et de dormir tout seul en haut de cette immense tour, avec ses sabots qui ne touchaient même pas la terre.
Sa gorge ne nouait.

Il erra un moment, à tourner en rond sur cette si petite plate-forme, si petite pour son corps si encombrant. Il jetait des regards à droite et à gauche, à la recherche d'un échappatoire.
Bien sûr qu'il n'y avait rien pour s'enfuir si loin du sol.
Il attendit plusieurs heures.
Il attendit plusieurs longues heures, en se disant que quelqu'un finirait par venir.
Il y avait toujours quelqu'un qui finissait par venir. Mais il avait la gorge qui l'étranglait si fort, que son sourire tombait vers le bas, et ses yeux voulaient pleurer.

Quand Violet débarqua dans la tour d'astronomie, Ginkgo s'était résigné à passer la nuit bloqué ici. Alors, sa joie fut si immense, et si intense, que son visage s'éclaira comme l'aube touche le ciel, et il bondit à en faire trembler la structure.

« Violet ! C'est toi ! »

Son œil brun était encore un peu humide ; même si c'était davantage de bonheur que d'angoisse.
Sans attendre plus longtemps, et sans réfléchir aussi, Ginkgo fondit sur elle et la souleva dans ses bras avant de lui faire le plus énorme et le plus tendre des câlins. Ce n'était pas une nouveauté – Violet, c'était sa protégée. Elle était si mignonne, et si parfaite, cette délicate sorcière, que Ginkgo s'était auto-proclamé comme son chevalier servant – enfin, centaure servant.
Mais là, c'était un peu différent – un peu.
Ça le rassurait tellement de la savoir là. Ça le rassurait tellement de ne plus être seul, et son cœur qui battait si fort le hurlait quand il la serrait contre lui et frottait sa joue à la sienne. Il finit par la reposer.

« Ah, Violet, je suis si content de te voir ! Tu es si mignonne – personne ne t'a embêté hein ? Tu n'hésiterais pas à me le dire hein ? Tu sais, je sais super bien me servir des mes sabots quand il le faut. »

Il était très sérieux, et son œil aussi – mais il n'avait pas répondu à sa question.

« Ah, Violet si tu savais – j'ai été courageux aujourd'hui, tu peux être fier de moi. Je suis monté jusqu'ici, mais après, je n'ai pas pu redescendre. Si tu veux mon avis, je crois que les escaliers se transforment entre la montée et la descente – tu y as déjà pensé ? »

Il n'osa pas lui dire qu'il avait dû être aider tout le long – quel piète image pour un protecteur ! Il croisa ses bras, attrapa son propre menton entre ses doigts pour se donner un air plus savant.

« Mmh, je suis certain que c'est ça. Je pense que je fais réfléchir à un moyen d'inventer une machine qui pourrait contrer la métamorphose des escalier par l’Arménie. »

Il avait appris ce mot ce matin. Même s'il n'avait aucune idée de sa signification, il trouvait qu'il sonnait plutôt bien, là.
Mais il reporta à nouveau son regard sur son adorable et indétrônable protégée – il s'inquiétait tellement pour elle.

« Et toi, Violet ? Tu es sûre, ça va ? Tu me le dirais hein ? Tu sais, je te le redis, j'étais vraiment un costaud dans mon clan avant, je gagnais tous mes combats ! On m'appelait « Ginko le Terrible ». »

Alors, il prit la pose, poings sur les hanches.
Quel sale menteur – mais ce n'était pas grave.
Pour Violet, son adorable Violet, il y croirait.
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Violet E. Jenkins
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Mar 22 Oct - 16:55
Soulevée dans les airs, Violet n'avait pourtant pas peur. Elle n'avait jamais peur de Ginkgo, parce qu'il ne lui ferait jamais mal, elle le savait. Elle passa ses bras autour de lui et le serra très fort contre elle, le laissant de bonne grâce frotter sa joue contre sa sienne. Il avait chaud, bien plus chaud qu'un humain, et c'était très agréable dans cet endroit désert et venteux de rencontrer une présence si enveloppante. Son coeur battait vite ; il avait probablement été abandonné là par des imbéciles qui l'avaient aidé à monter sans se soucier de la descente, ce qui expliquait sa joie débordante de la voir... Quoique, à la réflexion, il avait toujours l'air content de la voir, et c'était un peu de lumière dans la vie de Violet.

Elle fut reposée au sol, et le regarda avec un grand sérieux, elle l'écoutait de toute son âme, sachant qu'il allait parler longtemps. C'était Ginkgo après tout ; il avait certainement un millier d'aventures à lui raconter. Enroulée dans son plaid, elle levait son petit nez vers lui, concentrée. Il fallait tout retenir, parce que c'était important.

Au fur et à mesure, elle souriait avec douceur, émerveillée devant cet enthousiasme inépuisable. Même si on l'avait laissé là seul et sans ressources, le centaure ne se démontait pas, il était juste heureux. C'était un peu hors de la compréhension de Violet, qui s'effondrait à chaque fois que les choses n'allaient pas correctement avec son pouvoir... La pensée lui traversa l'esprit qu'elle avait sûrement beaucoup à apprendre de lui.

Enfin, il se tut, prenant la pose, et Violet admira. Elle n'était pas stupide, elle n'était pas dupe de son air triomphant après ses misères de la journée, mais elle voulait lui faire plaisir, et si ce n'était pas sa posture qu'elle admirait, c'était bien sa joie intarissable.

« Oooh. » Comme dit ci-dessus, elle admirait, une belle onomatopée appuyant la dite démonstration d'admiration. « Je suis vraiment fière de toi... Tous ces escaliers... Je suis essoufflée quand j'arrive ici moi, tu as l'air d'être plus doué que moi ! »

Elle se doutait bien qu'il n'y était pas arrivé tout seul, cela aurait été catastrophique. Il avait dû y avoir un élève qui était passé par là et soit l'avait aidé, soit l'avait fait léviter jusqu'en haut pour s'éviter la gamelle dans les escaliers. Mais Violet ne le dirait pas, parce que le but n'était pas ici de mettre au jour les mensonges évidents, loin de là. Elle allait avoir un torticolis à force de le regarder, ce n'était pas grave, elle admirait.

« Je crois que les escaliers le font exprès tu sais. Je ne suis pas vraiment sûre que ce soit la faute de... » Elle hésita. « L'Arménie ? Mais ils le font exprès. »

Elle sourit tristement, posant sa petite main sur le bras de son ami, évitant soigneusement le crin soyeux de Ginkgo qui était pourtant tellement tentant à caresser lorsque, comme Violet, on aimait tant les chevaux. Il n'était pas un animal cependant, elle faisait très attention. Il était son ami, ce n'était pas pareil, sûrement pas pour elle qui était habituée à être regardée comme une bête de foire.

« Comme ils sont trèèèès vieux, comme Poudlard, ils n'aiment plus trop qu'on les descende, parce que quand on grimpe, tu vois, ils ont pas le choix, il faut des marches sinon on y arrive pas, mais quand on descend ils pensent qu'on pourrait simplement glisser sur la rampe, pour éviter de les taper en marchant. Mais quand on est très haut, la rampe c'est dangereux. Ils sont têtus, parfois ils ne veulent pas comprendre que la personne n'a vraiment pas besoin de leurs caprices. »

Ce qu'elle racontait n'était pas très logique, pas très scientifiquement vérifié, mais elle comprenait bien que Ginkgo ait plus de difficultés à descendre qu'à monter au vu de son physique particulier, et il aurait eu de la peine de le savoir. Parfois, elle se demandait si une potion ne pourrait pas l'aider, du polynectar, quelque chose qui lui donne des jambes de temps en temps pour qu'il puisse faire ce qu'il veut, observer les étoiles dans la tour d'Astronomie. C'était bien un truc de centaure ça, si elle avait retenu correctement... D'ailleurs, peut-être était-ce là une des raisons de son escalade.

« Mais pourquoi tu es monté, si tu sais que les escaliers se transforment ? C'est pas très gai, la tour d'Astronomie, surtout quand il y a du vent comme ça... »

Elle resserra son plaid autour d'elle en guise de démonstration. Se rappelant du même coup les raisons pour lesquelles elle-même était montée, elle se renfrogna. Il n'y avait pas que les escaliers qui n'étaient pas très sympa, comme lieu de Poudlard... La salle commune lui devenait de plus en plus insupportable. Malgré les efforts qu'elle voulait faire, c'était trop. Elle soupira.

« Moi je suis montée parce que j'avais plus envie de rester dans la tour Serdaigle. Y a trop de gens là-bas le soir, j'ai un peu de mal à trouver une place où je suis bien. Alors je viens ici, y a personne. » Violet se força à sourire, et leva le sac contenant son kit de survie bien haut, pour le montrer à son ami. Elle s'efforçait de se montrer enthousiaste, mais l'on voyait bien que le coeur n'y était pas, pas vraiment. « J'ai des bonbons, des livres, de quoi dessiner, plein de trucs, et puis d'habitude je prends mes devoirs. Comme ça, ça passe le temps. »

Au fur et à mesure de sa scolarité, elle avait disséminé un peu partout dans l'école des planques comme celle-là, la plus importante étant dans les toilettes de Mimi Geignarde, mais la tour d'Astronomie était bien plus près de la salle commune. Pour quand elle s'enfuyait, pour quand elle était lâche, c'était parfait.... Cette pensée lui traversant l'esprit, elle baissa les yeux.
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Jeu 24 Oct - 22:14
« Oooh. »

Rien n'aurait plus lui chauffer les côtes si fort, dans cette soirée si froide. Il avait les constellations dans les yeux, Ginkgo, mais aussi couchées sur ses joues, tombant sur sa bouche, parce que tout ça, ça brillait.
Ça brillait d'une fierté et d'une douceur si étincelante – cette admiration qui sortait de la petite bouche de sa protégée bien aimé, ça le gonflait d'une joie folle.
Tellement qu'il prit la pose pendant encore bien trente secondes, histoire que, bien sûr, elle puisse en profiter pleinement, ça aurait été cruel de lui couper sa magnifique stature alors qu'elle l'admirait tellement.

Mais c'était si chaleureux, la manière qu'elle avait de lui adresser ces compliments, avec sa voix de rivière, que Ginkgo en eut les joues roses comme ses cheveux - et il fallait bien un drame comme la gêne pour que Ginkgo arrête de faire le mannequin.

« Oh, c'est vrai ? Eh bien, tu sais, à force de m'entraîner, j'arrive à monter facilement les escaliers, mentit-il, presque timide. »

Oh – Ginkgo, timide ?
Mais c'était la faute de ses pommettes qui étaient trop chaudes, et de son petit cœur de centaure (en vérité, il est plus gros que celui d'un humain) qui bondissait si fort.
Ah, il était tellement facile de rendre Ginkgo docile – il se massa la nuque tout en laissant s'échapper un petit rire nerveux.

Mais, l'heure était grave.
Il était temps, pour Ginkgo et son adorable acolyte d’extraordinairement fantastique Violet de percer le mystère des escaliers qui se transforment quand on leur tourne le dos. Ginkgo porta ses doigts à son menton, encore une fois, pour adopter cet air sérieux qu'il avait vu sur des élèves de Serres d'Aigles (le seul clan ayant un nom à peu près logique à ses yeux, mais enfin, les mœurs humains sont pleines d'excentricités). Il hocha sérieusement de la tête à chaque assertion de Violet, ponctuant ses explications de « Oh », « Ah, oui » et de « forcément, tu as raison ».

« Mais pourquoi tu es monté, si tu sais que les escaliers se transforment ? C'est pas très gai, la tour d'Astronomie, surtout quand il y a du vent comme ça... »

Aïe – mince, zut, bon sang, par le sabot du centaure, ça, il n'y avait pas pensé, et ça le plongeait dans une gêne brûlante.
C'est vrai, lui qui voulait être un modèle pour Violet, comment pouvait-il se permettre de perdre la face, sur un manque de finesse pareille ? Il se mit à rougir encore, comme les baies, et tourna le regard à droite, à gauche, glissant sa main derrière sa tête pour se gratter le crâne. Il rit un peu, bêtement.

« Aha, aha, en fait, tu vois, c'est que - »

Quelle galère – il ne pouvait plus se permettre d'improviser sur l'Arménie, ça ne marcherait pas deux fois. Soudain, illumination – mais oui ! Il se rasséréna, prenant à nouveau son immense sourire blanc.

« En fait, c'est parce que j'ai pensé à ça pendant que j'attendais ici. »

C'était en plus la stricte vérité – il aurait pu y penser plutôt, avant d'avoir envie de fabuler.

« Comme je suis resté coincé ici, il fallait bien que je m'occupe et que, je. Eh bien, tu vois, c'était long, j'ai réfléchi. Enfin, voilà. »

Bon, ça, c'était tellement vrai, que ça en était un peu triste. Il tourna son regard vers le sol, un peu à gauche. Mais Violet, elle racontait pourquoi elle était là elle aussi. Finalement, Ginkgo avait l'impression que cette immense tour, qui embrassait les étoiles, était le refuge de ceux qui ont le cœur triste – qu'il soit gros ou petit.
Lorsqu'elle lui tendit son sac, il examina le contenu avec un émerveillement non feint – décidément, ça le rendait enfant toutes ces bricoles. Il laissa échapper quelques bruits d'admiration.

« Oh, j'ai des livres moi aussi ! Je les utilise pour allumer mon feu. »

Décidément, il avait trop de points communs avec les humains, ce Ginkgo !
Mais Violet, elle avait un sourire étrange, qui lui rappelait un peu ses sourires le soir, quand il était seul et qu'il tentait d'amorcer la conversation avec un crapaud. Il n'avait pas l'habitude des sourires – ce n'était pas l'expression préférée des centaures. Alors, il leva sa main et vint la poser sur la sienne pour l'inviter à rabaisser son sac.
Il avait un air plus doux, qui tintait la compréhension.

« C'est si affreux que ça, dans ton clan, Violet ? Ils te font quoi, pour qu'il n'y ait plus de place pour toi ? »


Ah, trouver ça place – pour ça, Ginkgo n'était pas un adolescent naïf. Mais si Violet était mal comme quand il parle au crapaud, il fallait faire quelque chose !
C'est pour ça, tout simplement pour ça, qu'il lui offrit un gigantesque sourire.

« Écoute Violet ! On va rester ici un moment, et on va discuter, et tu vas t'enrouler dans ta peau de bête et on va être bien, tout les deux. Ce sera notre clan – je t'ai dit que j'essayais de fonder un clan ? J'ai pas beaucoup de monde hein, mais quand ils verront les règles de vie, tout le monde aura envie de faire parti de mon clan. Je lui donnerai un nom bizarre moi aussi, comme, par exemple euh. Cent Taureaux. Tu vois le jeu de mot ? Brillant hein ? »


Il lui fit un petit clin d'oeil – ah, quel charisme, Ginkgo.

« Mais tu m'as dit que tu avais froid, non ? Si tu veux, j'allume un feu, ici, maintenant. J'ai qu'à prendre tes livres, et puis, on pourrait utiliser les escalier, aussi, dit-il en crachant presque sur le nom de son plus grand ennemi, et en lançant un regard en en faire frémir le crapaud. »

Il n'arrivait pas à tenir en place. Ses sabots clapotaient sur le sol, droite, gauche, comme s'il sautillait, presque comme s'il dansait, et il avait de l'impatience dans ses bras qui s'amusaient tellement avec son amie.

« Alors, alors, on fait ça ? Et comme ça, tu seras plus triste, et tu seras à ta place, ici. »

Et moi aussi – pensa-t-il un peu.
Près de ses amis, c'était là, se disait-il, qu'était clan – mais c'était si triste qu'il en ait si peu.
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Serdaigle



Violet E. Jenkins
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Mar 29 Oct - 14:48
Ginkgo était vraiment adorable. Quelque part, il ne comprenait pas... Et il comprenait tout. Violet avait toujours été fascinée par cette dualité, l'opposition d'un décalage complet avec les humains et d'une intuition à toute épreuve.

« C'est pas vraiment que c'est affreux, mais les gens me regardent, parce que je suis un peu bizarre. J'aime pas trop ça, c'est gênant. Un peu comme s'ils regardaient un spectacle plutôt que de vraiment vouloir me parler parce que je suis dans leur clan, tu vois ? »

Elle avait à peine terminé son explication que Ginkgo parla de... C'était trop monstrueux. Pour une petite Serdaigle, l'autodafé n'était pas un moyen acceptable de se chauffer. Vi ouvrit de grands yeux choqués, horrifiés, rabaissant son sac comme son ami l'incitait à le faire, mais le cachant mine de rien derrière son dos. Elle allait en avoir, des choses à expliquer... Elle frémit en songeant à tous les livres qui avaient dû passer entre les mains de Ginkgo pour finir en allume-feu, et elle espérait que ce n'étaient au moins pas des bons livres... Il faudrait qu'elle aille faire un tour dans son campement pour sauver les pauvres ouvrages, c'était son devoir.

La jeune fille n'eut pas le temps de réagir que Ginkgo établissait déjà tout un plan pour un changement de clan, visiblement bien décidé à combler ce que les Serdaigles ne pouvaient lui apporter. Et Violet sourit. Elle aurait porté fièrement les couleurs de la maison Cent Taureaux si elle avait pu – à n'en pas douter, ç'aurait été un rose flamboyant – mais elle doutait que cela devienne un jour officiel. C'était bien dommage. Il aurait fallu un refuge pour les enfants perdus, un endroit où les gens bizarres pouvaient se sentir bien.

En parlant de bizarreries...

« Mais tu m'as dit que tu avais froid, non ? Si tu veux, j'allume un feu, ici, maintenant. J'ai qu'à prendre tes livres, et puis, on pourrait utiliser les escalier, aussi, dit-il en crachant presque sur le nom de son plus grand ennemi, et en lançant un regard en en faire frémir le crapaud. »

A nouveau, Violet frémit. Mais qu'est-ce que c'était que cette obsession ? Il allait falloir prendre des pincettes pour expliquer la gravité de la chose.

« Euuhmm... Ça fait beaucoup de choses que tu proposes. Alors... »

Voyons-voir.

« Les feux c'est mieux dehors je crois. Parce que si ça mange les tapisseries, le professeur Sirkka va nous punir. Eeeet... Si on brûle les escaliers, on pourra plus redescendre, jamais, sauf si on saute par la fenêtre, mais c'est trop haut. »

Première partie d'un raisonnement imparable. La suite était plus délicate.

« Tu sais, avant de brûler les livres, normalement il faut les lire. » Elle se doutait bien que c'était un concept un peu abstrait, pour le temps qu'elle passait à essayer d'apprendre à lire à Ginkgo, mais tout de même. « Comme ça, quand on les a lus, on sait si l'histoire est bien. Si l'histoire est bien, on la garde pour la lire encore. Donc si tu brûles un livre sans savoir ce qu'il y a dedans, tu perds peut-être une bonne histoire. » Avant de lui mettre trop de bêtises dans la tête, il fallait aussi préciser autre chose. « Mais ça marche que pour les livres qu'on est sûrs qu'ils sont à nous. Parce que les livres de la bibliothèque, c'est pas pareil. Là, quand on l'a lu, il faut le rendre au bibliothécaire pour que d'autres gens puissent connaître les histoires. Un peu pour que les gens aient des choses en commun, pour discuter ; quand on a appris les mêmes choses, on peut en parler, et puis un peu parce qu'il y a des livres qui coûtent cher, ou dont on a besoin pour les cours. »

Elle levait des yeux pleins d'espoir vers le centaure. Est-ce qu'il avait compris ? Est-ce que ça suffirait à lui expliquer l'intérêt de ne pas brûler les livres, alors qu'il ne pouvait pas les déchiffre, pas encore du moins ? Toutefois, elle ne voulait pas le couper dans son si bel élan, dans sa volonté de lui remonter le moral qui lui faisait si chaud au coeur.

« Mais même sans feu, je veux bien faire partie de ton clan. »

C'était tellement vrai que ç'en était douloureux ; elle était coincée avec des gens qu'elle n'aimait pas, pas vraiment, parce qu'elle ne leur laissait que peu de chances de l'approcher... Si seulement la proposition avait pu être autre chose qu'un jeu naïf !... Enfin, pour elle. Ginkgo devait certainement avoir un autre point de vue sur la chose. Alors elle allait le jouer, ce jeu.

Violet s'avança vers l'énorme rebord de la fenêtre, pour s'y asseoir, enroulée dans sa « peau de bête » en laine polaire 100 % synthétique. C'était l'endroit où elle s'installait habituellement, pour regarder les étoiles et dessiner le paysage lorsque ça lui prenait. Elle posa son sac à côté d'elle, et fit signe à Ginkgo de la rejoindre ; c'était un bon endroit pour discuter, il lui semblait, malgré qu'elle y soit la plupart du temps toute seule.

« Alors explique-moi tout. » Elle sortit un paquet de patacitrouilles de son sac, et l'ouvrit pour en proposer au centaure, malgré qu'elle n'eût aucune certitude qu'il aime les sucreries. « Déjà le nom est super trop cool. Comment tu l'as trouvé ? Il va y avoir beaucoup de gens dans notre clan, dis ? Tu as déjà demandé à d'autres personnes ? Et c'est quoi les règles de vie ? C'est toi le chef du clan ? Comment ça marche ? »

Elle se promit de se renseigner sur les clans centaures à la première occasion, pour savoir dans quoi elle s'embarquait potentiellement. Mais connaissant Ginkgo, ça ne pouvait pas être bien méchant. Violet se demandait vaguement pourquoi il n'y avait que lui qu'on croisait dans les couloirs de Poudlard. Il était connu que les centaures vivaient en groupe, même pour elle qui était exclue de l'option de Soin aux Créatures Magiques à cause de son pouvoir... Alors, où était le clan de Ginkgo ? Elle le regarda un instant, la question dans les yeux, et puis elle ne la posa pas. Ce n'était pas que ça n'aie pas d'importance, mais... Il n'y a pas besoin d'être tous pareils pour être bien ensemble.
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Mer 30 Oct - 21:46

Pour toutes ces fois où il avait échoué à apprendre ; tout ça était tellement plus simple avec une amie.
Pour toutes ces fois où il s'était trompé, mépris, où il avait confondu un mot avec un autre, un geste amical et un geste offensant. Pour toutes ces fois où on l'avait abusé, où on lui avait fait croire des chimère, où on s'était ri de lui. Pour toutes ces fois où il avait bégayé, confus de son erreur, mais où il avait gardé son courage et son sourire.
Là, il était étonnement doux ; il écoutait, bon élève.
Tout était tellement plus simple avec une amie.

Il n'avait jamais vraiment compris ça, pour ce qu'ils appelaient des livres, et ce qu'ils appelaient du papier. Il n'avait jamais eut ça dans sa forêt ; juste des troncs, et de la terre, pour parfois y graver des instructions où des marques de passages. Les centaures partageaient la tradition de l'oralité ; il ne lui était jamais venu à l'esprit que les humaines étaient envie de graver leurs histoires et de les conserver autrement que par la parole.
Quand il y pensait, c'était quelque chose de très beau. Mais peut-être était-il triste aussi de figer les histoires pour toujours, impossibles d'être modifiées par le chant de l'orateur.
Mais il avait l’œil doux, brillant, et il était calme ; c'était si rare. Il avait les épaules affaissées, et la bouche légèrement entrouverte, comme lorsqu'il apprenait quelque chose de nouveau et de passionnant. Il avait le cœur chaud, et la tête tiède. Il sourit un peu.

« Tu me liras une histoire, toi, Violet ? »

Il sourit un peu plus fort en fermant les yeux ; il avait dit ça d'une manière très douce. C'était tellement plus simple quand c'était une amie qui lisait une histoire – puisqu'il ne savait pas lire.
Mais le flot de paroles entre les deux amis était agréable, et Violet continua de raconter des choses avec cette chantante voix que Ginkgo n'avait jamais entendu ailleurs qu'auprès d'elle.
Il était devenu étrangement attentif et calme ; rassuré. Sa fougue était apaisée pour laisser place, l'espace d'un court instant, à une amitié tendre. Lorsqu'elle l'invita à le rejoindre, près de la fenêtre, il s'avança vers elle et s'assit pour s'abaisser à sa hauteur.

« Alors explique-moi tout. Déjà le nom est super trop cool. Comment tu l'as trouvé ? Il va y avoir beaucoup de gens dans notre clan, dis ? Tu as déjà demandé à d'autres personnes ? Et c'est quoi les règles de vie ? C'est toi le chef du clan ? Comment ça marche ? »

Tellement – tellement de questions ! Ça le rendait fou de joie, et sa pupille scintilla comme le ciel étoilé de la tour d'Astronomie. C'était la manière la plus efficace pour réengager le flot discontinu et confus de ses paroles ; trop enjouées.
Avant de commencer son monologue, il s'installa plus confortablement, comme si ça allait durer des heures.

« Eh bien, déjà, pour l'histoire du nom, c'était un petit jeu de mot de mon invention ! Plutôt futé hein ? J'ai utilisé le nom d'un autre animal, le taureau – tu connais ? On en a pas trop ici, mais j'ai déjà entendu des histoires dessus, et certaines races de centaures ont leur type. Mais donc, tu vois, Cent Taureaux, ça fait centaure en fait ! »

Il prit la pose sur un immense sourire.

« Tu l'avais vu ? »

Son sourire ne tarissait pas. Il reprit son souffle, et continua.

« Après, dans notre clan, parce que je considère déjà que tu en fais partie – il se racla la gorge, un peu timide – il y a toi donc, et puis Andy, aussi – tu le connais ? Il est gentil. Mais, il y a tout ceux qui veulent ! Tout ceux qui veulent un clan plus cool, tu vois. Parce que mon clan, il est vraiment cool, même mieux que les quatre clans du château. Parce qu'on fera tout ce qu'on veut – enfin, tout en restant gentils, parce que sinon c'est pas bien. Par exemple, toi et moi, on peut être amis – et dans mon ancien clan, ça, j'avais pas le droit. Donc, dans mon clan, tout le monde peut-être ami. »

C'était la première règle. Elle avait le goût aigre-doux d'une utopie.
Il souriait ; son clan lui manquait.

« Et donc, tous ceux qui veulent être amis, ils peuvent venir, et j'apprendrai des trucs sur les centaures, et on se soutiendra, et jamais on se disputera aussi – ça, ça craint un peu. On fera des feux et on se racontera une histoire. »

Ça, c'était un excellent programme – pas de doute, il pourrait même devenir directeur de Poudlard avec ça ! Il appuya sa tête contre le mur, face à Violet.

« Et aussi, si tu veux, tu pourras amener des livres au feu – pas pour le feu hein ! J'ai compris, précisa-t-il avec beaucoup de fierté. Tu pourras nous lire des histoires. »

Comme si rien au monde ne pourrait lui faire plus plaisir.
C'était étrange de voir comme ce cœur de centaure avait les mêmes rêves qu'un adolescent esseulé.
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Mer 6 Nov - 16:14
Violet avait souri, heureuse que Ginkgo comprenne où elle voulait en venir. Elle s'étonnait toujours de ceux qui tentaient de lui faire croire n'importe quoi, car d'une part c'était méchant, et d'autre part... Il suffisait de prendre un peu de temps, de faire attention à ses mots, et Ginkgo se révélait bon élève. Elle n'aimait pas quand les gens se trouvaient drôle en se riant de lui, ce n'était pas juste. Peut-être pour compenser de ces choses qu'il ne percevait pas toujours, elle lui lirait toutes les histoires du monde s'il le lui demandait.

« Je te lirai autant d'histoires que tu en voudras. Autour du feu du clan, tant qu'on ne met pas les livres dedans ! Il faudra qu'on regarde dans ta réserve de livres s'il n'y a pas de bonnes histoires à lire, d'ailleurs. »

C'était presque une promesse, et elle la tiendrait.

Mais déjà, il se hâtait de répondre à toutes ses questions, s'emmêlant dans les mots tant il avait hâte d'expliquer toutes ses idées. Violet écoutait, attentive, grignotant ses bonbons sans le quitter des yeux, opinant du chef régulièrement. C'est que... ça n'avait l'air de rien, mais c'était important. Écouter un ami est peut-être la chose la plus importante que l'on peut faire dans une journée.

« Oooh. C'est par rapport aux maisons de Poudlard, pour faire le jeu de mot ?... C'est vraiment futé, ça s'intégrera bien dans l'école. Je ne savais pas qu'il y avait des... centaures-taureaux. »

Elle butait un peu sur les mots, vu leur sonorité trop proches à la jonction. Il fallait vraiment qu'elle se renseigne sur les centaures. Ginkgo était le seul qu'elle connaissait, et elle avait un peu honte de manquer à ce point de culture sur le sujet.

A la mention d'un troisième larron dans le clan, Violet sentit un petit éclat de jalousie lui pincer le coeur ; elle avait si peu d'amis qu'il était difficile de les partager. Néanmoins, si Ginkgo disait qu'il était gentil, il devait sûrement l'être, elle s'entendrait sûrement bien avec lui. Restait à savoir de qui il parlait, puisque le diminutif était porté par quelques élèves de Poudlard, Andrew étant un prénom assez courant. Elle ne demanda pas, parce qu'il n'avait pas fini de parler ; écouter, c'était ne pas interrompre, dût-il parler des heures comme sa position de plus en plus confortable le laissait présager. Cela ne dérangeait pas Violet. Elle avait tout le temps nécessaire devant elle. C'était important.

Elle fut un instant interloquée par ce qui semblait être une première règle surréaliste. Comment ça, « dans mon ancien clan, ça, j'avais pas le droit. » ?... C'était vraiment étrange comme restriction. Les sourcils froncés, elle tentait de démêler ce petit bout de phrase qui au final pouvait en dire bien long sur Ginkgo.

« On est déjà amis Ginkgo, enfin pour moi tu es un ami, c'est pour ça que j'ai tout de suite bien voulu être dans ton clan. Pourquoi tu dis que tu n'avais pas le droit ? » Elle sourit, et puis s'intéressa à la suite, tout de même. « Enfin c'est un très beau programme. J'ai hâte de venir autour du feu raconter des histoires, je choisirai les plus beaux livres que je connais ! J'espère qu'il ne pleuvra pas. Comment on fera s'il pleut ? Oh et il va falloir que tu m'expliques plein de trucs sur les centaures, j'y connais pas grand chose, mais je te promets que je vais arranger ça. Y a sûrement plein de livres sur les centaures à la bibliothèque. »

Parlant d'une voix douce, Violet redoutait la réponse à sa première question, et retenait sur ses lèvres encore un peu la question qui brûlait de pouvoir sortir. Il fallait bien avouer que ce n'était pas commun de voir un centaure tout seul au milieu d'une zone peuplée presque entièrement d'humains – si l'on ne comptait pas les elfes de maison -... Que faisait-il donc là ? Un léger silence plana.

Et puis zut.

« C'était qui ton ancien clan, il est où ?... Enfin si tu ne veux pas me raconter, c'est pas obligé. Mais parce que je suis ton amie, je m'intéresse à toi. »

Elle n'avait pas su trouver une autre manière de le dire, mais l'intention était là de ne pas le forcer à raconter si les souvenirs étaient douloureux. Parce que Violet s'y connaissait en souvenirs douloureux, à force de sentir ses joues brûler de honte lorsque les regards se tournaient vers elle, ou de distraire les gens au point qu'ils causaient des accidents. Il aurait fallu qu'elle apprenne la légèreté, qu'elle sache faire abstraction de tout cela pour vivre un peu mieux, sans se cacher, mais chaque incident rajoutait un peu de volume au noeud dans sa gorge, un peu de poids sur son estomac... Et enlevait un peu d'espoir de faire ce qu'elle voulait de sa vie. Un soupir presque inaudible accompagna ces pensées. Il fallait vraiment qu'elle arrête de ruminer comme ça.
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Ven 13 Déc - 22:28
« On est déjà amis Gingko. »

Il releva ses yeux brusquement. Ils luisaient à la leur du ciel, et dans sa gorge glissait difficilement sa salive. C'est que, quelque chose comme ça, ça coupait tout, même les mouvements les plus naturels et automatiques de son corps hybrides.
Son souffla lui manqua un instant.

« C'est vrai ? »

Soupira-t-il du bout de ses lèvres légèrement bleuies. Il ne sentait plus le froid, si près de Violet. Surtout lorsqu'elle lui disait des choses qui embrasaient son ventre comme ça.
C'était qu'on lui avait dit si peu. C'était que lui, il prenait tout le monde en ami – tout le monde était dans son clan ou sa famille. Les élèves, les adultes, les chefs, les statues, les fantômes, les armures, les elfes, les rats, les crapauds, les êtres de l'eau, les arbres, le château et les pierres, tout !
Mais c'était si rarement réciproque.
Si rarement réciproque que, quand ça sortit des lèvres de son amie à lui, ça lui fit crépiter le cœur comme des braises qui renaissent.

Une lueur rose s'étala discrètement sur ses pommettes. Sa peau était foncée, alors ça se voyait peu. Pourtant, si on tendait nos phalanges jusqu'à ses joues, ont les sentiraient tièdes ; bien plus chaude que ses lèvres.
Des choses comme ça faisait tellement de bien – tellement de bonheur !
Si bien qu'il décida que, pour cette amie si précieuse, il ne devrait apprendre à retenir sa parole folle et ne pas lui couper la sienne – Violet, elle semblait avoir tellement de peine dans ses soupirs. Elle avait un sourire qui pourrait lui faire affronter le plus grand de tout les centaures !

Ginkgo était une créature d'une naïveté déconcertante ; il affronterai un dragon pour cette jeune princesse.

Encore chamboulé par la chaleur des paroles de son ami, il n'arriva à rien dire. Il se contenta de l'écouter, les paupières tièdes, le souffle calme, les yeux rivés sur ses paroles. C'était une personnalité curieuse, Violet. Elle posait toujours beaucoup de questions, et souvent des questions que lui même ne se posait pas – les préoccupations humaines étaient si étranges ! C'est comme cette histoire de livre ; il avait l'impression de percuter de plein fouet une civilisation nouvelle.
Alors qu'il les avait si longtemps observé, l’œil gonflé de fascination.

Retrouvant soudain la parole, il prit une grande inspiration, bomba son torse et s'empressa de répondre à ses inquiétudes avec ce sourire qui lui déchirait le visage.

« Mais, il ne faut pas s'en faire si il pleut ! Il suffira d'attendre. Enfin, c'est de la pluie, quoi – comment on dit déjà. Une douche ? Comme une longue douche, pour vous. C'est plutôt pratique, quand on y pense. Moi, c'était comme ça que je me lavais avant, mais des humains m'ont fait remarqué que je puais un peu, donc j'ai du prendre des bains dans le lac noir. D'ailleurs je crois que les êtres de l'eau n'aiment pas trop que j'empiète sur leur territoire, mais je ne sais pas comment faire autrement. »

Il appuya sa joue contre son poing, boudant un peu. Ce n'est pas que ça l'avait vexé quand on lui avait fait remarqué son odeur, c'est juste qu'il aimerait bien avoir un parfum un peu plus – humain.
Oui, c'est ça. Juste un peu plus humain.
Puis, entendant sa remarque sur la bibliothèque, il se rembrunit juste un peu ; c'était quelque chose d'assez rare. D'une voix plus faible, un peu hésitante, il confessa, les yeux baissés :

« Mais, tu sais Violet, tu n'es pas obligé d'aller voir la bibliothèque. Moi j'en sais plus qu'elle hein, madame la bibliothèque – qui peut savoir plus de choses qu'un centaure ! »

Il n'était pas sûr d'avoir tout compris, mais quelque part, ça lui pinçait le cœur.
C'était comme s'il était soudain inutile. Mais c'était qu'elle parlait aussi, Violet, avec sa voix qui chante et ses mots qui enchantent. Elle continua de lui demander des choses, ralluma l'étincelle dans ses yeux bruns, elle demanda :

« C'était qui ton ancien clan, il est où ?... Enfin si tu ne veux pas me raconter, c'est pas obligé. Mais parce que je suis ton amie, je m'intéresse à toi. »

Oh.
Mais elle venait de lui dire, encore, qu'elle était son amie. Oh, c'était difficile – un peu. C'était juste qu'il n'y faisait pas attention, dans sa tête – parfois, il essayait d'oublier. Il glissa sa grande main dans ses cheveux, se frotta la nuque en laissant s'échapper un rire nerveux.

« C'est que - »

C'était son amie, Violet.
Il releva son visage ; il avait toujours son sourire. Oui, ça le rendait malheureux, d'y penser ; mais Ginkgo, il avait toujours fait l'effort de ne garder que le meilleur. Ça glissait naturellement dans ses mots.
Il tourna deux yeux chaleureux vers la frimousse craie de Violet. Il eut un léger soupir ; sa bouche dessina un sourire.

« Mon clan est celui de la forêt interdite – encore heureux, tu imagines si j'avais dû marcher des jours et des nuits pour trouver des humains ! »

Il ne s'apercevait pas qu'il parlait au présent.

« Donc il est juste là bas, de l'autre côté de la lisière. Ils sont sympa, tu sais ! Il faudrait que je te les présente un jour. »

Il s'arrêta net, fronça les sourcils ; il mentait. Il secoua sa tête.

« Non, c'est une mauvaise idée. En vérité, ils n'aiment pas les humains. »

Il releva ses yeux, accompagnant son visage d'un petit sourire d'excuse.

« Ni les centaures qui aiment les humains, d'ailleurs, grimaça-t-il. »

Il laissa s'échapper un autre rire qui se voulait léger.

« C'est pour ça, que je n'avais pas le droit de venir ici. »

Il y eut un silence.
Maintenant, il n'avait pas le droit d'y retourner.

« Mais tu sais ! Je suis fort, brave, et courageux, et noble, puisque regarde, je suis venu quand même ! Malgré tous les interdits, je ne me suis pas laissé faire. Ça ne fait pas de moi un super méga centaure, Violet ? »

D'un geste enjoué, il se saisit de ses deux mains entre les siennes avant qu'elles ne s'emparent d'un autre bonbon. Elles étaient toutes tièdes dans les siennes. Il lui offrait un immense sourire qui n'attendait qu'une approbation.
Juste qu'on lui dise qu'il n'avait pas fait tout ça pour rien ; qu'il n'avait pas fait tout ça pour ne récupérer que des insultes, des moqueries et des rejets – ces choses auxquelles il s'interdisait inconsciemment de penser, les noyant dans le rire.
La morsure d'un sabot luisait imperceptiblement sur son torse.
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Violet E. Jenkins
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Ven 21 Fév - 14:18
Violet avait hoché la tête en souriant. Des amis, elle n'en avait pas beaucoup, mais là, elle en avait un sous les yeux. Il y avait sans doute trop peu de gens qui voyaient sous l'ignorance de Ginkgo. Il pouvait sembler enfantin, mais aux yeux de la jeune fille, il essayait juste de s'adapter à un monde qui n'était pas le sien. Cette adaptation passait par trouver un moyen de se laver quand toutes les douches font au maximum un mètre de côté, apparemment, mais par plein d'autres choses ; pour apprendre, il fallait découvrir. S'il faisait des erreurs, c'était soit pour en tirer quelque chose, soit parce que personne n'avait pris le temps de lui expliquer... Les gens étaient bien trop occupés à rire de son obsession pour les escaliers.

Au final... Violet comprenait. Les escaliers pour Ginkgo, c'était un peu comme quand elle regardait un groupe d'amis travailler ensemble, rire ensemble. Quelque chose de facile pour tout le monde, sauf pour elle, qui devait se forcer, essayer, et avoir mal à chaque faux pas. Le centaure avait plus de volonté qu'elle, apparemment, puisqu'il était en haut de la tour d'astronomie et qu'au départ, elle était toute seule.

Le courage de Ginkgo, c'était aussi de répondre à sa question. Il s'était bien douté qu'il y avait une histoire difficile, là dessous... Un centaure, c'est pas fait pour être tout seul. Personne n'est fait pour être tout seul, d'ailleurs.

Il n'avait pas eu le droit de venir près des humains, et ça lui avait coûté son clan. Violet resta interdite un instant, choquée.

« Tu es courageux. Et brave. Et fort. Et noble, aussi. » Elle confirmait, avec la voix qui tremblait un peu. « Ça ne doit pas être facile de partir à l'aventure comme ça... Mais si ton clan n'allait pas pour toi parce que tu voulais faire d'autres choses, il valait mieux changer. Quand quelque chose empêche de faire ce qu'on aime, c'est mieux de changer. Quand on peut. »

Elle prit une grande inspiration, serrant les mains de Ginkgo, le regardant dans les yeux après que son regard ait glissé avec un certain malaise sur la cicatrice de son torse. C'était sans doute la séquelle d'un épisode douloureux de toutes les manières.

« Je suis pas un centaure, et je ne crois pas que ce soit possible de le devenir. Mais on va essayer de faire un chouette clan. Même si on est que trois, si c'est les trois meilleurs, ce sera forcément le meilleur clan. Avec un chef fort, brave, courageux et noble, et des règles justes et intelligentes, ça peut être que parfait. »


Impulsivement, elle le serra contre elle, comme elle pouvait, parce qu'il était tout de même fort grand, avant de s'écarter un peu.

« Tu sais que ma maman est une vélane, Ginkgo ? Grande, blonde, avec le charme, tout. Je peux vraiment dire que ma maman c'est la plus belle. » Peut-être que raconter un peu de son histoire dirait à son ami qu'elle comprenait. « J'ai deux grands frères, mais ils ne veulent pas me voir quand on est à l'école. Parce que je suis gênante, leurs amis deviennent bizarres quand je suis là, alors ils me parlent juste en cachette, pas souvent. Généralement c'est quand ils reçoivent un hibou des parents. Juste parce que je ressemble à ma maman, et eux beaucoup moins, parce qu'ils sont des garçons. Mais c'est pas grave, parce que j'ai d'autres amis qui veulent bien de moi. »

Elle n'avait jamais trouvé ça juste, mais elle avait toujours respecté ; parce qu'au final, elle n'avait pas envie de poser de problème, à personne. Elle ne voyait pas ses frères, elle ne montait jamais sur un balai sauf quand elle était sûre d'être seule, elle s'asseyait toute seule en cours, elle faisait ses devoirs dans les toilettes, finissait souvent ses repas dans le couloir. Mettre « d'autres amis » au pluriel était peut-être exagéré, par contre... Elle ne savait pas trop si elle pouvait compter dans ce lot la personne avec laquelle elle gribouillait en alternance sur un carnet pour ne jamais la croiser.

« L'idée c'est de trouver ce qui va bien, tu vois ? On est pas toujours tombé au bon endroit comme on voulait, mais le monde est grand, y a forcément une bonne place pour tout le monde. Soit on la trouve, soit on la crée ! »

Plein de belles paroles, plein de jolis sourires. Violet connaissait très bien la théorie, elle avait juste beaucoup de mal à mettre en pratique. Mais elle trouverait un jour une solution, et ça commençait peut-être par faire des efforts pour quelqu'un d'autre.

« Il faudra qu'on organise une réunion de clan. »

Elle ne serait pas à l'aise avec quelqu'un de nouveau, mais tant pis.
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Lun 17 Mar - 22:37
Les centaures étaient des êtres extraordinaires ; leur apparence hybride et leur savoir les rendaient grands, si grands qu'il avaient appris à ne plus aimer ceux qui les méprisaient. Mais les centaures, malgré leur savoir, la puissance de leur calme sagesse et leur grande habileté à vivre en paix avec la nature, avaient un grand défaut.
Ils s'exprimaient mal.
Ils vivaient de non-dits, de soupirs en filigrane, de regards qui en disaient bien plus lorsqu'ils ne cillaient plus qu'une bouche qui laissent s'enfuir un milliers de mots.

Alors, il y avait des choses qu'on n'avait jamais dit à Ginkgo, là-bas, dans la pénombre de la forêt.
Par exemple, on ne lui avait jamais dit qu'on l'aimait.
On ne le lui avait jamais montré alors, c'était quelque chose qu'il n'aurait jamais pu entendre, de toute façon. On ne lui avait pas non plus dit qu'il était talentueux – les yeux noirs exprimaient davantage la déception et le mépris. On ne lui avait jamais dit qu'il était fort et courageux – au contraire, il se cachait dès qu'une aventure lui faisait trembler les pattes trop fort.
On ne lui avait jamais dit qu'il était grand. Voilà – on ne lui avait jamais dit qu'il était un super, méga centaure.

Et Violet, avec la gentillesse qui émanait d'elle comme une brume douce, comblait toutes ces lacunes qui l'avaient si souvent attristé.

« Tu es courageux. Et brave. Et fort. Et noble, aussi. »

Il était courageux. Il était brave. Il était fort. Il était noble.
Avec ses mots, Violet faisait de Ginkgo le centaure qu'il avait toujours voulu être. Ses joues chauffèrent un peu – mais rien, en cet instant, n'aurait pu être plus brûlant que son cœur.

Violet avait beaucoup de pouvoir, pour un corps aussi petit, pour une frimousse aussi fragile ; mais elle semblait aussi avoir un chagrin plus grand encore.
Même pour Ginkgo, dont les yeux étaient toujours aveuglés par un optimisme acharné, il en sentit le contact. Elle serrait ses doigts très fort dans les siens.
Même si ses bras nu étaient glacés, ses mains restaient infiniment chaudes.

Alors, elle le serra contre lui, d'un coup – il sentit ses boucles venir chatouiller le bout de son nez.
Mais il sentait surtout une détresse, un peu cachée, qu'il n'avait jamais vu aussi durement, et qui lui frappait le torse.
Ça, c'était plus douloureux que n'importe quel coup de sabot.

Il n'eut pas le temps de laisser ses bras lui rendre son étreinte, à elle aussi, qu'elle s'était déjà écarté. Alors, elle lui raconta des choses très tristes.
Elle lui raconta des choses qui étaient très tristes et que même Ginkgo, malgré sa naïveté et sa bêtise, pouvait en comprendre la douleur.

Il se dit que Violet était quelqu'un de bien trop gentil pour avoir à supporter de la peine – et toutes les peines sont immenses.
Il l'écoutait avec beaucoup d'attention. Par moments, ses sourcils s'abaissèrent, tombèrent sur les extrémités, comme s'il comprenait bien plus que ça. Puis, il se ressaisit, parce que Violet se ressaisissait elle aussi, parce qu'elle parlait avec beaucoup de calme, et beaucoup de sourires.
Le visage de Ginkgo n'était pas encore peint de détermination lorsqu'il lui dit.

« Tu sais, quoiqu'il arrive, si tu veux, je t'aiderai toujours à te créer une place, rien que pour toi. »

Puis, il baissa un peu son œil qui brillait trop. Ses lèvres se tordirent en une grimace boudeuse, gênée.

« Par moments, Violet, tu as l'air si triste – ça me serre là, et j'ai envie de te voir rire. »

Il ne prit même pas la peine de désigner son torse – il savait qu'elle comprendrait. Soudain, il sembla se ressaisir puisque ses sourcils se froncèrent et qu'il lança, sûr de lui.

« On fera une réunion de clan, tu verras ! Et ce sera la meilleure réunion de tous les clans. Et tu sais, tu sera la plus heureuse de tout le clan. Et tu auras la meilleure place de tout le clan. Et aussi, je ne sais pas si tu le sais, mais moi je voudrai toujours te voir quand je serai à l'école – et, et même quand j'y serai plus ! »

Un petit silence.

« Même si je ne pense pas que je puisse aller ailleurs un jour. Mais je serai toujours là. C'est promesse, ajouta-t-il maladroitement. »

Un grand sourire déchira son visage – il montrait, très fier de sa loyauté, toute ses dents.
Et alors, il fit ce qu'il ne put pas faire tout à l'heure, il la serra très, très fort dans ses bras, sans jamais s'arrêter de sourire.
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Violet E. Jenkins
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Mar 25 Mar - 14:34
Violet ne pouvait pas s'empêcher d'admirer Ginkgo, pour tout un tas de raisons plus ou moins logiques et plus ou moins visibles aux yeux du monde. Au point de départ, elle l'avait trouvé étrange, un peu décalé, parce que les centaures ne se promenaient normalement pas dans les couloirs du château, d'ailleurs on n'en voyait pas tant que ça dans le coin, finalement, ils étaient tous plutôt confinés à la forêt interdite, puisque c'était apparemment là que se trouvait le clan le plus proche. Surtout que c'était un centaure aux cheveux roses, toujours plein de bonne humeur, et que tout ce dont on parlait dans les rares livres qu'elle avait lus où l'on mentionnait des centaures, c'était qu'ils n'aimaient pas trop les humains en règle générale, un espèce de sectarisme propre à l'espèce qui avait probablement causé l'exil de son ami. Ils n'aimaient pas grand chose d'autre que les étoiles et la forêt, et leur fierté, qu'elle soit personnelle ou grégaire. Ginkgo était différent, très différent de ce qu'on aurait attendu d'un centaure, et c'était sans doute ce qui lui attirait des ennuis avec les élèves... Et tout l'amour, toute l'admiration de Violet. Les gens n'aiment pas trop ce qui est différent, c'était une règle assez générale dans un peu toutes les sociétés, Violet était bien placée pour le savoir. Et encore, si elle avait voulu, si ça n'avait pas été en opposition totale avec son caractère et sa manière de voir les choses, elle aurait pu se faire aimer par presque tout le monde sans vraiment d'effort. Mais sans vraiment de satisfaction non plus, en choisissant la voie de la facilité.

Il aurait suffit d'ouvrir les vannes toutes grandes, et de laisser son pouvoir couler autour d'elle comme une marée emportant toutes ses bonnes résolutions sur son passage, de faire comme cette fille à Serpentard en qui elle était presque sûr de reconnaître une de ses semblables et qui n'avait pas l'air de complexer le moins du monde. Violet était puissante, mais incontrôlable. Enfin, pas complètement, en fait. Si elle avait essayé d'utiliser son pouvoir, de le dompter pour en faire quelque chose et l'apprivoiser plutôt que de le repousser en bloc, elle aurait réussi, c'était presque certain. D'ailleurs, dans l'avenir, elle le ferait vraiment, à cause de cet horrible incident impliquant un clafoutis, puis elle le regretterait amèrement. C'était inné, et elle aurait pu en faire tout ce qu'elle souhaitait... Sauf ce qu'elle voulait vraiment. C'est à dire comprimer tout ce flot de magie indésirable pour lui donner la taille la plus petite possible, de préférence infinitésimale, la planquer quelque part en elle et ne plus jamais la ressortir pour être normale. Que ce soient ses véritables qualités qui comptent vraiment, puisqu'elle considérait son don comme une énorme triche. Elle ne voulait pas juste être jolie et mignonne, ni manipuler les gens, surtout pas manipuler les gens, elle voulait plus que tout que ce qui compte, ce soit elle-même, dans tous les domaines. Pas un stupide pouvoir qui s'échappait par tous les pores de sa peau à force qu'elle essaye de le retenir comme on tenterait de garder de l'eau rien qu'avec ses mains. Tout ça, c'était un peu comme une force de la nature sur laquelle elle essayait de garder un contrôle total, une poigne de fer bien serrée, plutôt que d'essayer de l'apprivoiser ; elle martyrisait une partie d'elle-même faute de pouvoir la faire disparaître.

Mais souvent, elle s'était dit que ça aurait pu être bien pire, surtout quand elle voyait les quelques autres demi-vélanes à Poudlard, dont certains avaient l'air de ne pas trop mal s'en tirer, et desquels elle était effroyablement jalouse sans pouvoir s'en empêcher. Ceci étant dit, elle aurait pu être un demi-n'importe quoi d'autre, harpie, géant, vampire, ou même d'autres trucs dont elle ne savait pas qu'ils pouvaient fricoter avec des sorciers – déjà que les géants... - , et ça aurait été sans doute encore plus difficile, puisque Violet, elle, se créait des problèmes toute seule au niveau relationnel, en refusant catégoriquement de s'accepter, mais elle aurait très bien pu avoir de vrais problèmes, du genre qui viennent des autres et qui blessent autrement plus fort, irrémédiablement. Il y avait un cracmol dans sa classe, dont elle ne savait pas encore à ce moment-là qu'il était ce fameux Andy, aussi l'ami de Ginkgo, et lui avait des problèmes, sans possibilité de les contrer autre que la fuite et une colère qui avait l'air beaucoup plus corrosive, plus violente que la rancoeur de Violet. Il suffisait à la jeune fille de regarder le professeur Lovecraft, d'ailleurs, pour se dire que ce n'était pas si mal d'avoir une maman un peu trop jolie, et qu'elle faisait des montagnes avec pas grand chose. A chaque fois qu'elle entendait un rire gras, une blague horrible sur sa laideur, une remarque sur son odeur – même ça, Violet, ça ne la dérangeait pas – elle avait envie de hurler et de tempêter. Ce n'était absolument pas juste, même si c'était vrai qu'il était moche, personne ne pouvait le nier, mais il ne l'avait pas cherché, et c'était un bon professeur. Et en plus, c'était un homme courageux, à continuer dans ce métier en sachant qu'il s'exposait aux méchancetés comme ça, sans vraiment pouvoir les arrêter totalement malgré sa sévérité. Il avait juste écopé du lot des demi-trucs qui galèrent avec leur particularité pas toujours facile à gérer, un pas de bol sans doute encore plus violent que celui des autres.

Même si techniquement le centaure n'était pas un croisement direct, question demi-trucs, c'était sans doute Ginkgo le plus encombrant. Ou peut-être que c'était le garçon de Gryffondor, qui était tellement grand que Violet avait compris très vite que ce ne pouvait pas être un simple sorcier, et qu'il était aussi un hybride, encore un pire que le sien au vu du nombre de trucs qu'elle l'avait déjà vu casser même en ne le connaissant pas, juste parce qu'en se faisait invisible dans un coin, comme une petite souris, Violet observait les autres. Surtout quand elle comprenait que, peut-être, ils étaient comme elle, et qu'elle pourrait approcher... Bon, d'accord, dans ce lot, il y avait aussi les demi-vampires, et là, elle restait loin, parce qu'elle n'avait pas du tout envie qu'ils se disent qu'elle avait l'air délicieuse, sa maman lui avait bien expliqué qu'il fallait faire attention à ces gens-là qui pourraient avoir envie de la manger. Mais pour tous les autres, tous ceux qu'elle voyait ramer comme elle ou encore plus fort pour rester dans un certain équilibre... C'était tentant, de s'approcher, d'essayer de voir s'ils étaient gentils, parce qu'on peut difficilement vivre sans contact humain. Mais bon. Elle n'avait pas toujours l'envie, ou le courage, de faire un pas en avant juste comme ça pour le fait de tenter sa chance. Elle n'en avait pas tant besoin que ça, elle, de contact humain, après tout, elle en était absolument convaincue, elle vivait mieux sans, voilà. Un contact centaure, ça valait bien beaucoup d'autre contacts humains. Parce que Ginkgo était encombrant, certes, mais la place qu'il occupait dans le petit coeur de Violet ne cessait de s'agrandir aussi, un peu plus à chaque fois qu'il parlait.

« Tu sais, quoiqu'il arrive, si tu veux, je t'aiderai toujours à te créer une place, rien que pour toi. »

C'était d'une franchise désarmante, après tout ce qu'elle venait de raconter, alors qu'elle ne racontait jamais rien à personne, parce qu'elle n'avait pas envie qu'on la prenne en pitié. Ginkgo n'avait pas pitié d'elle, ça se voyait bien, parce qu'il ne pouvait pas cacher ce qu'il ressentait, et c'était une énorme qualité aux yeux de Violet, dans le fond. Il voulait l'aider et, lui, il pouvait essayer, parce qu'elle avait la sensation étrange qu'il comprenait. Il savait ce que c'était de chercher sa place dans un endroit qui n'était pas vraiment prévu pour lui, et finalement, il avait de l'expérience dans le domaine, même s'il avait l'air encore parfois perdu. Elle le regardait, et outre cette sensation si rarement éprouvée de son coeur qui débordait d'affection, elle se posait encore des questions. Quel âge avait-il, exactement ? Vingt ans ? Quatre-vingt ? Deux cent trente ? Il était peut-être même plus vieux que le professeur d'Histoire de la Magie qui, entre nous, n'était pas beaucoup plus sérieux, dans le genre créature sensée représenter dignité et connaissance. Elle avait toujours estimé Ginkgo très jeune (du moins, pour un centaure) à cause de son comportement insouciant, mais elle aurait aimé savoir depuis combien de temps il était tout seul, depuis combien de temps son clan l'avait renié. Il y avait en lui une profondeur au bord de laquelle elle avait eu le vertige bien plus que si elle s'était penchée au bord de la tour, ce jour-là, et elle se demandait si d'autres gens se rendaient compte du point auquel il pouvait se montrer sage. Une sagesse un peu enfantine, qui a parfois besoin d'explications pour rectifier le tir, mais une sagesse bien présente, sous les sourires, sous les efforts qui pouvaient sembler drôles à certains, sous le rose et la bonne humeur. Et elle était honorée d'avoir pu comprendre que cette sensibilité, cette profonde intelligence, existait de manière beaucoup plus importante que ce que les autres semblaient croire. Elle se sentait privilégiée d'être son amie.

« Par moments, Violet, tu as l'air si triste – ça me serre là, et j'ai envie de te voir rire. »

C'était un peu nouveau, ça, pour Violet, du moins à Poudlard. Aux yeux du monde, elle n'avait pas l'air triste, même jamais en colère alors qu'elle l'était souvent, elle avait juste l'air mignonne, perdue dans le nuage de son pouvoir. Rien que le fait qu'il puisse lire à travers ça, regarder vraiment ce qu'il se passait, ça ramenait un sourire sur le visage de Violet, pour compenser toutes les fois où elle avait du mal et où personne ne voyait rien, soit parce qu'elle ne l'autorisait pas – c'était un peu paradoxal, mais enfin... - soit parce que ce qu'elle était vraiment se révélait moins important que l'image qu'elle renvoyait.

Elle riait, parfois, souvent, il lui semblait, et elle était surprise de constater que ce n'était sans doute pas assez. Elle n'était pas consciente d'être une petite boule d'angoisses et de colère, même si elle était consciente des angoisses et de la colère en question... Violet ne pensait simplement pas qu'elles avaient pris autant de place dans sa vie et dans sa tête, et cette réflexion lui fit froncer les sourcils, elle accusait le coup. Est-ce qu'elle avait arrêté de rire à un moment ? Et si oui, depuis quand ? Quand est-ce qu'elle s'était enfoncée autant dans ses idées noires, jusqu'à ne même plus remarquer qu'elles étaient là ? Ce n'était pas ce qu'elle voulait, personne au monde ne voulait ça pour soi-même, même si elle pouvait admettre que la maîtrise qu'elle avait choisi sciemment (d'essayer) d'exercer sur elle-même était parfois particulièrement fatigante pour les nerfs, et pour l'humeur, et... Et au final, il avait très certainement raison. Elle devait l'embêter, à force de se plaindre, parce qu'elle l'avait beaucoup fait, aujourd'hui. Il faut dire aussi qu'elle ne parlait pas beaucoup, presque à personne, même pas à ses parents parce qu'elle s'était toujours appliquée à ne pas les inquiéter ; ils seraient certainement intervenus, d'une manière probablement embarrassante, comme toutes les interventions de parents à l'école une fois qu'on a passé la maternelle. Alors probablement que, comme Ginkgo s'intéressait, qu'il voyait, qu'il posait des questions, elle en profitait un peu pour évacuer une partie du poids qui l'étouffait. Mais quelque part, elle n'aurait peut-être pas dû, surtout si ça lui serrait le coeur... Elle aurait dû aller bien, tout court, ça aurait été beaucoup plus facile pour tout le monde, et surtout pour elle-même.

Violet déglutit, terriblement difficilement, les yeux un tout petit peu humides, et hocha la tête, parce qu'elle allait essayer. Ce n'était pas un excellent départ pour être plus joyeuse, c'était le moins que l'on puisse dire, mais elle venait de comprendre quelque chose, encore un point sur lequel il faudrait qu'elle travaille... Une introspection à faire en parallèle de toutes les autres. Il semblait que la vie, pour Violet, ce soit une piscine pleine de goudron, dans laquelle il faut se battre pour respirer, se démener pour avancer, et s'asphyxier un peu à la fois. Ce genre d'impression pour une fille si jeune, c'est désolant. Elle hocha la tête encore, avec plus d'assurance. Elle ferait attention, vraiment attention à ce qu'elle disait, à ce qu'elle ruminait, et elle essayerait de voir le bon côté des choses. Pour rire un peu plus, sourire un peu plus. Violet avait au moins comme qualité d'essayer de toujours bien faire, peut-être un peu trop désespérément, lorsqu'il y avait une situation problématique à laquelle elle pouvait apporter ne serait-ce qu'un tout petit morceau de solution, et le coeur de Ginkgo qui se serrait, c'était un gros problème, à son sens. Il devait être heureux, toujours.

Et puis... S'ils faisaient une réunion de clan, comme Ginkgo venait de l'accepter, de le lui promettre, elle aurait sans doute des occasions de montrer au centaure qu'il ne fallait pas qu'il s'inquiète, voilà, ce serait sa chance de lui faire plaisir, même s'il était probable que ce soit une épreuve s'ils étaient plus de deux, comme pour tout en fait. Mais bon. Il y avait des épreuves que l'amitié oblige à surmonter, et quelque chose lui disait que ce serait sans doute bon pour elle, d'une manière ou d'une autre... Et c'était elle qui avait demandé.

« Même si je ne pense pas que je puisse aller ailleurs un jour. Mais je serai toujours là. C'est une promesse. »

Violet le savait, elle n'en avait jamais douté, Ginkgo était d'une loyauté sans faille, et il la serrait dans ses bras. Pas comme si elle était précieuse, mais comme s'il voulait imprimer sur elle tout son espoir, toute sa gentillesse, toute l'inquiétude qu'il semblait avoir pour elle. Violet se blottit, reniflant un peu, parce que Ginkgo était le plus parfait de tous les amis.

Elle se demanda s'il aurait aimé partir de Poudlard. Pas définitivement, sans doute, parce qu'il devait être attaché à tout ça, les gens, le château, les autres créatures, les élèves, les escaliers à vaincre avec tout son courage.

« Est-ce que tu voudrais aller ailleurs un jour, Ginkgo ? Déménager ? Voyager ? Voir un peu le monde en dehors de Poudlard ? », demanda-t-elle d'une toute petite voix.

Violet savait qu'un jour elle devrait partir, et que la vie serait peut-être encore plus difficile... Ou plus facile ? Ce n'était pas évident à déterminer, parce que c'était tellement loin qu'elle ne parvenait pas à se projeter jusque là. Quatre ans encore, pendant lesquels il pouvait se passer tellement de choses qui pouvaient changer entièrement la donne. Comme là, par exemple, il suffirait que Ginkgo dise où il voulait aller, et Violet se battrait pour qu'il y aille un jour, c'était une certitude.

Elle l'imaginait sur une plage, à observer les vagues d'un air méfiant. Ou visiter un musée, avec des coussins sur les flancs pour être bien sûr de ne rien cogner trop fort. Elle imaginait toute une série d'aventures, un peu comme les bouquins, là... Ginkgo à la ferme. Qui fait la course avec les biquettes, et qui gagne, évidemment. Violet avait déjà été dans le monde moldu, et il y avait un truc qu'elle était certaine de montrer un jour au centaure. Un ascenseur. Ginkgo dans un ascenseur, ce serait tout un spectacle. Ginkgo fait du ski. Ginkgo à la montagne, pour jouer dans la neige et découvrir les paysages, elle était sûre que ça lui plairait. Les possibilités étaient infinies, Violet en était convaincue, il n'avait qu'à dire, et elle prenait note.

Il suffirait d'un tout petit oui, ou d'un nom de lieu, d'un rêve, de quelque chose, et elle rajouterait quelque chose à sa liste de choses à accomplir dans la vie. S'il voulait aller à la tour Eiffel, il irait à la tour Eiffel, s'il voulait visiter le Taj Mahal, c'était exactement pareil, voilà, il suffisait d'un peu d'astuce et d'un portoloin. Peut-être pas tout de suite, peut-être quand elle serait grande, majeure, qu'elle aurait plus de moyens, mais elle pourrait trouver des solutions... Elle était à Serdaigle, ce n'était pas pour rien, et elle y arriverait, il y avait sûrement plein de solutions à la bibliothèque, elle demanderait aux professeurs les plus intelligents, elle irait même voir la maîtresse des potions qui lui faisait un peu peur s'il fallait. Il devait bien y avoir des cas de gens un peu spéciaux dans leur apparence qui avaient eu envie de se promener comme ils voulaient en dépit de ça, des exemples, des marches à suivre.

« Y a plein d'endroits où tu pourrais aller si tu avais envie, même si parfois je crois qu'il te faudrait un petit coup de pouce, parce que si tu veux aller chez les moldus, je ne suis pas sûre que tu passerais inaperçu. Mais tu pourrais quand même. Je suis sûre qu'il y a des moyens. On peut chercher. Au moins, ça serait une chouette activité pour les vacances. D'ailleurs, tu fais quoi, pendant les vacances ? »

Elle avait rajouté la dernière question sur une inspiration subite, en prenant conscience que le château devait être bien vide quand il n'y avait pas d'élèves dans les couloirs, et que la plupart des professeurs étaient rentrés chez eux. Levant son petit nez vers Ginkgo, sans bouger, elle essayait de lui communiquer que l'aide, ça allait évidemment dans les deux sens. Et qu'elle aussi, elle serait toujours là, où que ce « là » puisse être, qu'ils pouvaient inventer l'avenir et même refaire le monde complètement. A deux, c'est toujours plus facile que quand on est tout seul... Quand on a tout un clan en plus, ça devient un jeu d'enfant, même si c'est qu'un clan de trois pour l'instant.
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Ven 28 Mar - 15:35
Ginkgo connaissait toutes les merveilles de la forêt interdite ; il en connaissait les créatures, les cours d'eau, les arbres uniques, les vents délicats. Il en connaissait les couleurs sombres où chatoyantes, les parfums suaves, ceux qui brûlent les narines, les fleurs qui caressent ses chevilles et les épines qui les lui tranchent.
Ginkgo connaissait beaucoup de merveilles et de choses extraordinaires ; mais pour lui, il n'y avait rien de plus beau qu'une étreinte.

Une étreinte, c'est chaud. Une étreinte, ce n'est jamais glacé – jusqu'à maintenant, il n'en a jamais reçu de froide, où donné une qui n'ait pas une légère tiédeur. Mais c'est que le bras de Ginkgo sont toujours brûlant, son cœur s'enflamme sans cesse et s’alimente de sa propre joie.
Il aime beaucoup la donner aux autres ; il aime beaucoup la donner à Violet.
Et là, il a l'impression qu'elle va mieux, et ça lui fait du bien, son petit nez renifle et son sourire perdure.

« Est-ce que tu voudrais aller ailleurs un jour, Gingko ? Déménager ? Voyager ? Voir un peu le monde en dehors de Poudlard ? »

Il attend un peu, presse encore son étreinte, puis il s'écarte avec beaucoup de douceur – il réfléchit, son front se soulève un peu parce que souvent, quand il réfléchit, il lève les yeux au ciel. Le ciel est très noir, ce soir – ça lui rappelle le couvert de la forêt, avec ses feuilles épaisses qui cachaient la lumière des étoiles ou de la lune.
Il porte un de ses doigts bruns à son menton.

« Je ne sais pas trop, en fait, tu sais – Tu sais, quand j'étais dans la forêt, je pensais toujours à venir ici, dans le château, et même si on me l'interdisais je venais regarder quand même. Je pensais que je serai le centaure le plus valeureux, le meilleur, si je venais dans le château sans mépriser les hommes. Mais maintenant que j'y suis, je trouve que c'est difficile parfois. »

Il était d'une honnêteté limpide – un peu trop claire, et complètement étrangère à la tristesse.

« Je me dis que, si c'est déjà pas facile ici – les escaliers, les cachots, toutes ces choses tu vois – je me dis que ça doit être encore plus dur à l'extérieur de Pouled'art. »


Et puis, il se mit à rire, gêné, en se massant la nuque et en fermant les yeux.

« Je crois que ça me fait bien un peu peur ! Mais une fois que je serai bien ici, peut-être que j'oserai mettre un sabot dans un autre endroit. »

Il avait toujours pensé que le château serai sa maison ; ça avait été une telle déception qu'il ne l'avait même pas accepté. Ginkgo était bien trop optimiste – il avait toujours la force de prendre les choses trop lourdes pour lui et pour les autres, et de les alléger d'un sourire. Mais de là à s'aventurer encore plus à l'extérieure, s'éloigner encore plus de sa forêt, ça lui serrait le cœur un petit peu. Il ne savait pas ce qu'il pouvait y avoir au delà des lacs et des arbres ; il ne connaissait ni pré-au-lard, ni le moindre village.
Ginkgo était un jeune centaure ; parfois, sa jeunesse le terrifiait, parce qu'elle se couplait mal avec sa témérité.

Mais ça irait – ça irait, il était là, au sommet d'une tour effroyable, et il avait son amie avec lui, alors tout irait bien, même s'il devait partir. Elle lui posa une question qu'il ne comprit pas, et il tourna sa frimousse surprise vers elle.

« Des vacances ? C'est quoi ? Ça se mange (il demandait toujours ça en premier). On ne m'en a jamais parlé ! S'il te plaît, Violet, raconte moi, s'exclama-t-il plein de joie en reprenant ses mains dans les siennes. »


Et puis, il était bien dans le château – tout irait bien, même si les escaliers seraient toujours sont plus grand adversaire.
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Mer 23 Avr - 19:41
Violet sourit tristement. Si Ginkgo était simplement honnête, elle-même voyait bien la difficulté dont il parlait. Il s'était imaginé que c'était mieux à Poudlard que là où il était avant, et parfois, ce n'était pas le cas. Forcément. Ce n'était pas un endroit conçu pour lui, et le monde extérieur l'était sans doute encore moins, vu qu'il y avait une majorité de moldus sur Terre... Un centaure là-dedans, ce n'était pas discret.

Elle était surprise qu'il ne connaisse pas les vacances. Ce devait être un moment très calme pour lui, avec l'absence de la plupart des gens habituels dans le château. Et ce devait être un moment triste, s'il ne quittait jamais l'école, puisque certains élèves ne revenaient pas en septembre une fois leurs études terminées ; ça devait bien lui arriver de temps en temps de se demander où étaient ses amis. Elle réfléchit un instant à la meilleure réponse à donner.

« Les vacances, ça se mange pas. » Premier point très important, expliqué avec douceur. « C'est soit un moment, soit un voyage. Le mot a deux sens différents. »

C'était un peu étonnant que personne n'en ait jamais parlé à Ginkgo, tout de même. Sauf s'il ne s'en rendait pas compte, et qu'on avait préféré ne pas lui expliquer... Mais bon, Violet était lancée, et au moins, il apprendrait quelque chose.

« C'est un moment où on s'arrête de travailler. A Poudlard par exemple c'est le moment où les élèves retournent dans leurs familles, et où les professeurs arrêtent de donner des cours. Il doit faire très calme à ce moment-là, c'est pendant l'été. Il y a des vacances à Noël et au printemps aussi, mais là certaines personnes restent. En été tout le monde doit partir, c'est obligé. »

Violet rentrait chez elle à toutes les vacances, pour retrouver ses parents, parce qu'ils lui manquaient, et qu'elle n'aimait pas Poudlard, dans le fond, avec tous ces gens partout.

« Parfois, pendant l'été quand on a pas de devoirs ni rien, on en profite pour voyager. C'est aussi les vacances. C'est pas comme tu as fait toi, partir à un endroit pour en faire sa nouvelle maison, c'est partir juste quelques jours ou quelques semaines pour découvrir, se promener et voir des choses. Ou bien pour s'asseoir et lire, moi j'aime bien. Chacun fait ce qu'il a envie. Je me disais que peut-être tu t'ennuies quand il y a moins de gens, alors on pourrait faire des trucs ensemble. Je pourrais essayer de te montrer comment c'est à l'extérieur de Poudlard... Mais c'est juste une idée. »

Violet sourit, encourageante. C'était une proposition comme ça, à lui de décider. Et puis elle fronça le nez, sentant un bâillement monter ; malgré tout, il se faisait tard. Elle émit un espèce de miaulement étouffé en essayant de ne pas se montrer impolie. L'idée lui traversa l'esprit qu'il faudrait bientôt trouver comment faire redescendre son ami de cette tour... Cela s'annonçait compliqué.
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Dim 4 Mai - 3:54
Ginkgo était un enfant et Violet, son amie, lui apprenait les mille couleurs du monde des autres.
Accoudé contre la rambarde, Ginkgo l'écouta, une mèche rose pendant négligemment près de son oreille, le reste éparpillé le long de sa nuque et de ses omoplates.
Sa peau était toujours froide, glacée par le baiser du coucher, mais elle avait tiédit grâce aux mots, aux sourires, aux étreintes de son ami.

Ginkgo l'écoutait avec toute son attention.
A plusieurs reprises, il ouvrit la bouche d'étonnement, formant un rond comique, puis il hochait la tête a plusieurs reprises, fronçait ses sourcils, basculait sa tête sur un côté, regardait le ciel – ça, c'était parce que sa concentration lui échappait.
Elle lui avait dit beaucoup de choses Violet, et s'il avait tout entendu, il n'était pas sûr d'avoir compris toutes les étapes pour partir vers ces étranges « vacances ».

Franchement, et dire que les centaures pensaient le rien avoir à apprendre des humains.

Il se para de son enjouement et commença à compter sur ses doigts – à défaut de lire, il était vrai qu'il savait compter.
Enfin, à peu près – dans la limite de l'utile. Il avait les yeux souriants même quand il parlait.

« Alors, si je résume bien – d'abord, les vacances, c'est pour retourner vers sa famille. »

C'était là qu'il avait froncé les sourcils.

« Mais celles-là, ça va pas être possible pour moi, je crois bien que je serai interdit de vacances, à moins que je ne veuille finir piétiné comme un écureuil inconscient ! »

C'était une blague de centaure et ça le fit rire – il avait toujours ce détachement qui lui permettait de s'amuser de tout. Que ça fasse rire Violet, par contre, c'était moins sûre. Mais il poursuivit, intarissable.

« Et tu as dit aussi que, pour être en vacances, il fallait arrêter de travailler. »

La révélation le frappa soudain comme une pomme de pin sur le crâne – bougre de troll, il n'avait pas de travail ! Son visage se mit aussitôt à paniquer.

« Mais Violet ! J'aie pas de travail moi ! S'effraya-t-il avant de se calmer aussitôt en se frappant le poing dans la main. Je sais ! Je vais me trouver un travail, et comme ça, moi aussi je pourrais partir en vacances. Tu crois que je pourrais travailler où, hein, Violet ? Je pourrais peut-être euh - »

Il marqua un silence, réfléchit.

« Allumer des feux dans les cheminées, je sais le faire ça. Bon, on réfléchit plus tard, conclut-il en secouant la tête. » Puis, il leva un troisième doigt. « Donc quand ceux qui travaillent sont en vacances, si je ne suis pas en vacances, je serai tout seul, c'est ça ? Il faudra vraiment que je me trouve un travail, murmura-t-il, attéré. »

Il prenait toute cette histoire trop au sérieux – mais Ginkgo prenait les banalités au sérieux là où les véritables peines étaient tournées en rire.
Il regarda Violet, prêt à accepter son invitation à partir en vacances avec elle (dès qu'il se serait trouvé un travail, bien sûr), mais il entendit son couinement et vit ses deux grands yeux jolis et brillants.

« Oh, tu es fatiguée ! s'exclama-t-il, le visage attendri. C'est vrai, la lune est déjà là. »

Il leva son nez vers la voûte, renifla un peu – il commençait à faire plus frais. Et puis, il se pencha vers elle et l'étreignit fort (et délicatement) dans ses bras pendant plusieurs secondes. Puis il s'écarta et la regarda avec bienveillance.

« Tu devrais retourner auprès de ton feu de camp avant de sentir une douleur au torse. »

C'était un coup de froid – il en avait déjà eu un, il y a quelques années, quand un hiver avait été particulièrement mauvais.
Quant à descendre de la tour ? Le problème ne l'effleura même pas – dans sa tête, il y avait un problème bien plus pressant et bien plus important : il devait apprendre à travailler.
C'était un de ces rares problèmes qui le rendaient heureux.
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