Il était bien connu que Caesius était un homme qui ne disait jamais non.
C'était connu de beaucoup, de ses collègues, mais surtout de ses élèves. Ils en profitaient, de temps à autres, pour essayer de l'escroquer. Ils en profitaient pour obtenir des faveurs, des bonnes notes, des conseils. Parce que Caesius était un homme qui ne disait jamais non - mais il ne disait pas oui à n'importe quoi.
Quand il ne voulait pas, il ne répondait rien.

Mais rendre service à un élève était une chose qui réchauffait beaucoup son cours. Le club de duel avait un succès fameux - de nombreux élèves l'avaient déjà traîner ici pour s'entraîner avec ce professeur qui semblait une cible facile.
Il n'avait pas beaucoup confiance en lui - mais sa baguette semblait se souvenir pour lui de ses années de duel.
Alors, quand le jeune Mr. Mills était venu lui demandé d'être son partenaire de duel, il n'avait pas pu refuser - il lui avait dit qu'il voulait juste s'entraîner pour un futur duel.
Il avait sourit doucement et avait accepté. Il était monté sur l'estrade.

« Très bien, alors allons-y, Mr. Mills. »

Il leva sa baguette.

« Stupéfix ! »

Les sortilèges. Fillian les adorait. Peut etre pas autant que le Quidditch mais presque ! La salle de duel était donc, par déduction, un lieu qu'il fréquentait souvent. Il y écoutait les dernières rumeurs tout en regardant les affrontements en cours sur l'estrade de bois. C’est d'ailleurs ici, assis sur ce même banc, que Fillian entendit la pseudo-renommée de son professeur de Botanique. On disait qu'il n'avait perdu aucun de ses matchs et il n'en fallait pas plus au jeune Gryffondor pour porter un intérêt avide sur Mr Caesius.

Il avait tout planifié. Sa rencontre « par pur hasard » avec le-dit professeur. Son désir d’entraînement ou de préparation pour un match à venir. Tout avait été calculé pour qu'il se retrouve face à face avec le professeur. Et ça avait fonctionné.

Mr Caeusius était face à lui et il entama le Duel avec un sort de stupéfixion. Néanmoins tout ne se passa pas comme prévu et le sortilège se retourna contre lui. Le batteur profita donc de l'occasion pour enchaîner sa contre attaque avec vivacité. Il opta bien évidement pour son sort favori en début de match.

« Waddiwasi ! »

Décidément - il ratait ses sortilèges très souvent en ce moment. Il ne savait toujours pas comment il avait réussit à gagner tous ces duels imposé jusqu'à maintenant - c'était certain que c'était un sacré coup de chance.
Là, c'était un coup de stupéfix dans le nez - qu'est-ce que c'était désagréable. Sa baguette semblait lui reprocher son manque d'attention des dernières années, bien capricieuse.

Caesius n'eut pas le temps de se remettre de sa propre attaque qu'un violent waddiwasi lui fonça doit dessus - le choc fut brutal.
Cet élève visait définitivement bien.
Il chancela un instant sur ses talons, en équilibre, avant de se retenir contre le mur derrière lui - sa tête tournait.
Oui, il visait très très bien.

Caesius se râcla la gorge, il avait un peu peur de passer pour un incompétent - un peu trop souvent.

« Très joli sort, sourit-il. »

Avec la sincérité au bout des lèvres.
Il leva à son tour sa baguette.

« Tarentallegra ! »

Son sort avait frappé son adversaire en plein visage sans que celui ci ne puisse s'en protéger. Bien que satisfait de son offensive, Fillian n'en oubliait pas son principal objectif. Vaincre son professeur. Le vaincre et mettre fin à son statut d'invaincu et d'en être le responsable. Non, le jeune Gryffondor n'était pas prétentieux, il voulait juste qu'on reconnaisse enfin son talent pour les sortilèges et ne plus être le sujet des messes basses. Le savant fou, la Catastrophe, il avait tellement eu de surnom que pour une fois, juste une fois, il voulait que sa change.
Ce n'était donc pas avec méchanceté au soif de gloire qu'il affrontait Mr Caesius. D'ailleurs ses félicitations remplir le jeune sorcier de joie.

Tellement heureux que le sortilège du professeur de Botanique le frappa, à son tour, en pleine figure. Le choc ne fut pas agréable et la sensation de ne plus commander ses jambes encore pire.
Il lui fallut un petit moment avant de réussir à lancer un Finite afin de retrouver l'usage du bas de son corps. Un peu secoué, Fillian se remit en position avec maladresse.
Il fixa son adversaire et lança sa contre attaque pour se rapprocher de la victoire.

« Descendo ! »

Fillian était vraiment un élève prometteur.
Il y avait beaucoup - beaucoup d'élèves que Caesius trouvait brillant. En réalité, ils étaient tous brillants, à leur façon. Ils avaient tous cet éclat, de morceau luisant qui les mènerait à travers la vie - même les plus redoutable.
Certains ne s'en rendaient pas compte - d'autres en avaient trop conscience.
Mais, il avait beaucoup d'affection pour ses élèves - un peu trop. Même ceux qu'il connaissait malheureusement trop peur, car ils étaient nombreux à courir dans les couloirs du château.
Lorsque la baguette de Fillian n'émit que quelques étincelles, Caesius eut un sourire.

« Alors, Fillan - j'attends que tu me mettes K.O, tu sais ? »

Caesius se permettant une plaisanterie, c'était quelque chose de rare - si rare. Pourtant, c'était comme si il se sentait bien, là. Il leva sa baguette, presque amusé.

« Petrificus Totalus ! »

Son sort avait raté son adversaire d'un bon mètre au grand désarroi du jeune Gryffondor. Il ne comprenait pas pourquoi il avait aussi mal visé et accusa l'enjeu du duel. Il fut assez surpris que son professeur lui lance une boutade. Il n'en avait pas l'habitude, surtout venant de lui. Il jeta un coup d’œil a la baguette ennemi quand elle vomit un éclat vif. Une explosion de fumée plus tard, Fillian retrouva son partenaire pétrifié sur l'estrade. Apparemment il n'était pas le seul à qui sa baguette jouait des tours ses derniers temps.

Le sort dissipé et le professeur remit sur pied, le batteur, dans un élan de malice, projetta son bras en avant comme un escrimeur :

" Orchideus !"

Ah, les fleurs, c'était si beau ; parfois, un peu malicieux et taquin.
Caesius ne put retenir un léger éclat de rire, bref, presque trop timide, quand les multiples orchidées se retournèrent contre leur créateur.
Bien sûr, elles ne lui feraient pas de mal - mais voir le Gryffondor décoré d'une multitudes de pétales pastelles était un tableau divertissant.

« Très joli sort. »

Se permit-il de commenter ; c'était strictement vrai, puisque les fleurs étaient particulièrement belles.
Il leva sa baguette vers l'élève en souriant.

« Colloshoo ! »

Et voilà ; avec ceci, il ne pourrait plus esquiver ses sorts.
Normalement.