Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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Young girl, you're out of your mind ■ Absynthe [ FLUFFY ♥ ]

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Unité
& empois...infirmier de Poudlard



Absynthe Bridgestone
Absynthe Bridgestone
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Dim 2 Mar - 18:48
N'empêche, si ça s'infecte, on peut en mourir, j'vous ferais dire !



Tu es un vampire. Un demi-vampire, sinon tu ne serais pas admis à Poudlard.

La révélation atteignit à peine Absynthe. Il avait eu l'impression, en voyant les marques sur la gorge de Sandy, qu'il aurait dû se rappeler quelque chose. Était-ce cela ? Avait-il survolé le mot "demi-vampire" en parcourant les dossiers des élèves ? Non, non non... c'était autre chose. Mais quoi ? *Vraiment génial, Bridgestone. Tu choisis bien ton moment pour perdre la mémoire.* La suite de la discussion lui parvint comme de très loin. Ses doigts étaient enfoncés dans la gorge ensanglantée du Gryffondor et appuyaient aussi fort que son esprit réfléchissait pour trouver une solution.
"... ou une potion ? Y a pas un truc pour qu'il refasse du sang ?" disait la voix de Violet. Un souvenir lui revint. Non pas quelque chose qu’il avait appris dans son apprentissage auprès d’Euphrasie, ou durant ses cours de potions, mais une phrase qu’il avait entendue un jour où il était alité après s’être mangé un crache-limaces durant un duel contre son ami Caesius. Cette pensée le surprit, mais après tout pourquoi pas. Des choses bizarres vous revenaient parfois dans des moments de stress intense.

Potion de régénération sanguine.

Mais en avaient-ils ? Peut-être dans la réserve. Ce n’était pas le genre de potions qu’Euphrasie et lui utilisaient régulièrement, ça faisait plutôt partie des... derniers recours. Parce qu’un patient ayant besoin d’une potion qui régénérait le sang était forcément dans un très sale état. Oui. Ils devaient avoir ça. Quoi d’autre ? Il était sûr d’avoir oublié quelque chose... Emmet posa une main sur son bras et Absynthe manqua sursauter. Entre son stress et le faible charme encore produit par Violet, il avait vraiment l’impression d’osciller entre deux mondes parallèles. Il cligna des yeux devant la détresse apparente du Serpentard. C'était lui ou tout le monde réagissait de façon excessive aujourd'hui ? L'idée lui parut stupide à peine formulée. Bien sûr que non. Sandy Lindon agonisait dans un lit. Il y avait du sang partout. Normal de paniquer. C'était à lui de garder la tête froide. Il inspira un bon coup quand Emmet sortit de sa poche un petit flacon doré. Comme un plongeur en apnée qui perce soudain la surface.
Felix Felicis.
Merlin. Lindon n'allait peut-être pas mourir ici, finalement.

Je vous interdis de dire qu'Absynthe était pessimiste. Il était réaliste. Il ne pouvait pas le dire devant les autres, bien sûr, mais c'était la conclusion à laquelle il était parvenue dès que ces deux élèves avaient franchi les portes : le gosse allait mourir. Clair et net. Il était clairement sous-qualifié pour le sauver. *Peut-être plus maintenant.* Absynthe savait des tas de choses, Euphrasie lui avait appris. C'est juste qu'il était souvent trop bête, trop maladroit ou trop distrait pour les réaliser pleinement. Mais avec un coup de chance... D'accord, avec un gros coup de chance, il était sûrement capable d'utiliser au mieux ses capacités.

J’ai... TROUVÉ un flacon de Felix Felicis... DANS LA SALLE COMMUNE !

Mais bien sûr. Disons qu'il ferait semblant d'oublier où Emmet avait bien pu se fournir ce genre de potion. Après tout ce n'était qu'un détail. Comme ce que le Serpentard avait vu en entrant dans l'infirmerie. Pas vrai ? L'assistant tendit la main et vit que celle-ci tremblait. L'adrénaline n'arrangeait pas les choses. Il attrapa le flacon et fronça les sourcils. Il ne faisait pas confiance aux potions en général. Et qui sait si celle-ci était une vraie ? La Felix Felicis était extrêmement difficile à réaliser... et dangereuse à utiliser, des tas de paramètres étaient à prendre en compte. Quelle dose absorber ? Tout le flacon ? Ce serait toxique, non ? Et les effets secondaires, à part une chance insolente... étaient-ils dangereux ? C'était sûrement illégal, en plus. Absynthe jeta un coup d’œil à Violet, à Emmet, et à la gorge de Sandy sous sa main, et soupira très légèrement. Au point où il en était... il n'avait rien à perdre.
Il but le flacon.
Il n'avait. aucune idée de la quantité que ça représentait, et du temps d'action qui s'offrait à lui. Mais ça lui sembla vite très secondaire. Il avait des choses à faire. Beaucoup trop de choses à faire. Et si peu de temps. Merlin.

La potion désinfectante. Voilà ce qu'il avait oublié. Quelle erreur de débutant ! Il désigna l'étagère la plus proche : Jenkins, passez-moi le flacon violet avec un petit nuage sur l'étiquette, voulez-vous ?

Chacun ses trucs mnémotechniques, hein. Quoique sur le moment, ça lui parut complètement absurde. Il ne pouvait pas se tromper.

Weibb, vous devriez trouver un petit pot blanc avec une pâte orange dans une des armoires du bureau... première étagère, je pense. Non. Non, j'en suis sûr. Il va nous en falloir une bonne dose. Et la potion de régénération sanguine se trouve tout au fond de cette même armoire, dans une boite en papier kraft. Faites attention en l'apportant, c'est fragile.

Son débit de paroles l'impressionnait lui-même, il n'était pas sûr de se comprendre au fur et à mesure qu'il parlait. C'était comme si une autre personne s'exprimait à travers lui. Felix. Absynthe sourit. D'un sourire confiant, comme il n'en avait plus eu depuis longtemps. Il appliqua pas mal de désinfectant violet sur les plaies de Lindon, qui se mirent à fumer de façon assez impressionnante. Mais Absynthe préférait en mettre trop que pas assez. Ou plutôt, son instinct lui disait que c'était la meilleure chose à faire.

Miss Jenkins ? Il leva deux mains gantées et dégoulinantes de sang tel un Guérisseur-en-chef spécialisé en médico-chirurgie, et considéra la baguette d'un côté, et le fil et l'aiguille de l'autre, posés sous ses yeux. Au diable la médecine d'appoint. Vous avez raison de suggérer le sortilège de Reparo, mais pour une opération aussi délicate et minutieuse, il nous faut une incantation. Une idée ?

Il ne la questionnait pas sur un ton désespéré, mais plutôt sur celui d'un professeur qui donne un cours à un élève, en fait. Le stress ? Oublié. L'adrénaline produite par son cerveau ne servait plus qu'une seule chose : la volonté de Felix. Il aurait pu répondre à cette question, sans souci. Des tas de réponses lui venaient. Des tas d'idées. Des tas de possibilités. Au point de l'étourdir légèrement quand il se rendait compte du temps qui lui était imparti. Il aurait pu faire tellement, tellement de choses s'il n'était pas coincé ici ! Tellement d'opportunités. Felix et lui étaient capables de tout. Il dut se faire violence pour ne pas oublier la raison qui l'avait amenée à absorber la potion de chance liquide. Concentre-toi, Bridgestone.
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Serdaigle



Violet E. Jenkins
Violet E. Jenkins
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Jeu 6 Mar - 14:02
Violet avait regardé avec stupeur Emmet sortir un flacon de Felix Felicis de sa robe. Il n'était pas un très bon menteur, et soudainement, elle n'avait plus spécialement envie de fuir Emmet, elle avait plutôt envie de lui demander où il avait trouvé ça. Parce que c'était vraiment très intéressant, un flacon de Felix Felicis, de ce qu'elle avait lu... Et effectivement, lorsque Absynthe eut descendu la fiole, le changement fut radical.

Violet le fixa un instant la bouche ouverte, alors qu'il s'adressait à elle. Merlin ce qu'il était... Elle cherchait le mot, un mot qui ne lui traversait pas souvent l'esprit, à cause de son âge et de son caractère même. Sexy. Carrément sexy. Une pensée très saine quand on est penchée au dessus d'un garçon couvert de sang, mais bon. La jeune fille s'imagina assistante de l'assistant (?) infirmier, soignant des gens main dans la main (??) et... Et pour ça, elle devait lui passer un flacon, sinon Sandy Lindon allait trépasser. Secouant la tête pour faire sortir les étoiles et les petits coeurs de ses yeux, Violet attrapa la bouteille violette – cette couleur était un hommage à l'affection de l'infirmier pour elle, très certainement, même si le flacon était là depuis longtemps, si si – et le tendit à Absynthe, poissant la mignonne petite étiquette avec le sang de Sandy qu'elle avait sur les doigts.

La fumée violette la fit tousser. Absynthe (ou le Felix qui oeuvrait dans l'ombre) (la potion, pas le professeur MacArthur) donnait ses ordres, et il était positivement impressionnant. Il avait de moins en moins besoin d'aide, alors elle pouvait se laisser aller à son instinct premier : l'admirer. Les étoiles revenaient dans ses yeux, en force, de plus en plus brillantes. La potion dont elle était elle-même victime semblait faire abstraction de la provenance de la belle assurance d'Absynthe pour n'en garder que l'attirance violente que cette attitude lui inspirait.

Néanmoins, il lui posait une question. Comme un professeur. Un professeur très... encore ce mot, sexy. C'était tout à fait déplacé pour Violet, même en pensée. Mais bon. Quand on aime quelqu'un, on essaye de répondre à ses questions. Concentre-toi, Violet. Même si c'est une matière de septième année, tu as forcément lu quelque chose là-dessus. Mais c'était tellement difficile...

« Le... » Réfléchis. Allez. Elle déglutit, difficilement. « J'en ai jamais fait, mais je crois qu'il faut préciser ce qu'on veut. Donc réparer la peau... Non. » Elle ferma les yeux, les plissant très fort comme si elle combattait une migraine. Elle avait vraiment l'impression d'être schizophrène. « Réparer la veine. Si on répare la peau ça coulera en dessous. Réparer la veine, il faut. » Et maintenant, elle parlait comme Yoda. Tout va bien. « Puis la peau. Deux incantations, ou une grande, puis la potion. »

Elle ne savait pas la pratique, mais s'il y avait bien quelque chose que Violet avait, outre la volonté, c'était la logique. Il lui semblait d'ailleurs qu'elle revenait un peu plus fort, cette logique. Comme un brouillard qui se dissipe. Ses yeux s'ouvrirent lentement, quelques instants après sa réponse, pour afficher un regard vide. Elle avait l'air d'avoir été frappée par la foudre... L'amortentia se dissipait. Trop lentement pour qu'elle prenne tout de suite ses jambes à son cou, mais elle redevenait elle-même et voyait défiler devant ses yeux tout le cinéma qu'elle avait fait à l'infirmier. ...

Violet recula d'un bon mètre, avec l'air d'être en train de se noyer, renversant une chaise au passage.
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Serpentard
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Emmet F. Weibb
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Jeu 6 Mar - 15:37
Emmet ressentit une brève forme de dépit en voyant le changement de comportement de l’infirmier. Cette potion lui avait coûté un bras, quasiment toutes ses économies, et voir à quelle point elle fonctionnait lui faisait regretter de l’avoir donnée. Evidemment, il lui suffisait de poser ses yeux sur le corps ensanglanté de Sandy pour réaliser qu’il avait eu raison, mais quand même… Il aurait tellement pu gérer avec cette potion dans son corps d’Ephèbe. Enfin, quelque part, ça lui faisait plaisir de voir qu’il ne s’était pas fait entuber, et qu’Absynthe venait de se transformer en une sorte de super-héros qui allait réparer ses bêtises… Et qui était couvé par le regard amouraché d’une Violet pré-pubère. Damned, la demi-vêlane pouvait avoir n’importe quel élève en un claquement de pouvoir, et il fallait qu’elle choisisse un membre de l’administration – elle voulait le faire virer, en fait ?

Les raisons de l’amour échapperaient toujours au demi-vampire… Qui avait choisi une star de Quidditch – UN HOMME – comme proie, évidemment. Quelle idée fabuleuse, ça aussi. Le regard rougi du jeune homme effleura la joue de Sandy : même en sang, il était splendide. Follement amoureux, Emmet faillit laisser ses doigts retourner toucher la peau bronzée du champion mais, bien heureusement pour ce qui lui restait de réputation, Absynthe le rappela à l’ordre. Des potions, oui chef. En s’éloignant de Sandy – de 3 pas, certes, mais les trois plus longs pas qu’il n’avait jamais fait ! – Emmet sentit ses yeux s’embuer de larmes. Il avait blessé cet homme, il aurait donné son âme au diable pour pouvoir revenir en arrière ! Quel profond désespoir il ressentait, en s’en éloignant. C’était comme s’il le trahissait.

C’est donc avec la rapidité d’un vampire de Toilet qu’il s’empara des différentes potions. Il y avait plein de pot blancs, il les ouvrit donc tous avant de trouver celui dans laquelle il y avait une pâte orange – et n’en referma aucun, évidemment, il était trop pressé pour ça, et fuck ce qu’il pouvait se passer. S’étant saisi du précieux remède, c’est avec une vivacité semblable qu’il s’empara de la boîte en papier kraft, et revint vers Absynthe, en courant presque malgré la mise en garde de ce dernier. Il se sentait assez sûr de lui pour ne pas faire tomber l’ensemble – après tout, c’était une histoire de vie ou de mort parce que, si Sandy venait à clamser, il le suivrait rapidement dans la tombe. La beauté de l’amour.

Avec soulagement, il reprit la main du presque défunt Gryffondor et, plus ou moins incapable de réfléchir, il acquiesça avec ferveur à tout ce que disait Violet, même si ce n’était qu’une gamine qui n’avait jamais étudié tout ça. Sandy avait une main si douce, vraiment… Et si froide, aussi. Soudainement, Emmet se sentit un peu plus détaché de tout ce qui se passait – c’était l’effet de la potion qui s’arrêtait. Il regarda la situation avec un nouvel œil – mais bordel, pourquoi avait-il donné sa potion alors qu’il aurait été capable de l’aider, lui ?

« Je vais m’essuyer les mains et me changer. »

Emmet venait de ressentir la honte d’avoir perdu le contrôle, d’avoir attaqué quelqu’un. Foutues origines. Il grimaça, laissant ses dents à la vue de tous et s’éloigna du corps sans ressentir l’envie d’en pleurer. Et puis, petit à petit, les images de ce qu’il s’était passé lui revinrent en tête, et il se décomposa. Bordel. Sandy lui avait vraiment plu, l’espace d’un moment… Quiconque avait fait cette blague n’était pas très malin. Brièvement, il se retourna et réalisa que, quelque part, il ressentait toujours un petit pincement au ventre en regardant le Gryffondor. Une forme de tendresse ? Du désir ? Du regret ? Il ne savait trop ce que c’était, peu habitué à avoir de si forts sentiments. Mal à l’aise, il s’essuya seulement les mains avant de revenir près de la table et de dire, simplement :

« Sauvez-le. »

Ça sonnait plus comme un ordre que comme une supplique. Emmet était de retour, bien blasé par toute cette histoire, et plutôt désireux qu’elle reste secrète… Il n’avait pas envie que tout Poudlard soit au courant de son handicap. Sourcil froncé, observant d’un air détaché le sauvetage qui se jouait devant lui, prêt à aider au besoin, il réfléchissait au moyen de faire du chantage pour que personne n’en parle… Utiliser le fait qu’il avait retrouvé Violet sur les genoux d’Absynthe suffirait, n’est-ce pas ? Il aborderait le sujet dès le sauvetage terminé. Et il faudrait convaincre Sandy de ne rien dire de leur petite aventure, aussi...

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Absynthe Bridgestone
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Sam 8 Mar - 17:00
L’ironie ? Alors que la potion qui avait empoisonné les veines de ses assistants d’un jour s’évanouissait lentement, celle qui possédait Absynthe était on ne peut plus puissante, le rendant totalement hermétique à ce qui se jouait autour de lui sans concerner son but premier : sauver l’élève agonisant sur ce lit. Un sourire radieux éclaira ses traits lorsque son assistante en herbe répondit à sa question. Comme un professeur fier de son élève, il hocha la tête en signe d’appréciation :

C’est exact, miss Jenkins, bravo !

Hein ? Mais oui, bien sûr qu’il y avait toujours un garçon à moitié mort sur le lit qui avait besoin de son attention... Chaque chose en son temps. Accorder un minimum de crédit aux personnes qui l’aidaient lui semblait important. Une attitude aussi positive n’aurait pas traversé l’esprit d’Absynthe en temps normal, mais Felix Felicis devait savoir ce qu’il faisait. Peut-être se disait-il que plus longtemps il gardait Weibb et Jenkins concentrés, plus longtemps ils resteraient à l’aider. Au lieu de partir en courant en réalisant l’étendue du désastre causé par son rival Amortentia, par exemple. Les potions d’amour, franchement.

Miss Jenkins ? fit Absynthe en remarquant enfin le changement.

Emmet aussi semblait avoir légèrement repris ses esprits, même s’il n’affichait pas un air de déterré comme la Serdaigle. Absynthe s’inquiéta pour eux, alors que son esprit tentait, par-delà la volonté de Felix de faire le lien entre le comportement bizarre du demi-vampire, celui de la demi-vélane, le charme dont il avait été vict...

Et donc, cette incantation ! reprit-il comme la potion de chance jugeait que tout cela était inutile. Un peu de concentration de la part de ses assistants d’assistant, c’était trop demander ? Franchement. Un reparo donc, allié à... voyons voir… vena reparo ? Ensuite, pour la peau...

Il continua de traduire à haute voix le flux de ses pensées rendues sauvages par Felix. Une idée qu’il avait trouvé dangereuse un peu plus tôt lui semblait tout d’un coup parfaite. Ce devait être parce qu’il manquait de confiance en lui, se disait Absynthe. Se pouvait-il qu’il ait si peur d’échouer en temps normal ? Oui. Cela semblait coller avec l’image qu’il avait de lui, une image rendue floue par la potion de chance. Elle lui donnait l’impression de valoir tellement plus maintenant, d’être capable de beaucoup plus de choses... Absynthe aurait trouvé cela effrayant s’il n’était pas grisé par la confiance que Felix insufflait dans ses veines. S’il avait été lui-même, il se serait sûrement inquiété de cet excès de confiance. N’était-ce pas un des effets secondaires de la potion ? Excès de confiance et tendance à l’imprudence... Il en avait peut-être trop pris.

Bon ! Voyons ce que ça donne ! s’exclama-t-il presque joyeusement.
Sauvez-le.

Il sourit poliment à Weibb qui était on ne peut plus sérieux. Non vraiment mon gars, tu ne vois pas que je suis en train de danser l’hippogryffe au lieu de sauver ton pote, là ? Bien sûr qu’il allait le sauver. Quelle question !
Même si « pote » n’était peut-être pas le mieux choisi pour parler d'un garçon que l’on tenait par la main en pleurant toutes les larmes de son corps. Felix eut le bon sens de lui conseiller de ne pas oublier ce détail quand il l’aurait sauvé, même si Absynthe ne voyait pas encore en quoi cela lui serait utile.
Trèves de tergiversations, car Lindon aurait eu le temps de crever trois fois sans le sortilège d’Entrave, merci bien. Absynthe pointa donc la baguette sur la veine endommagée et énonça l’incantation que Felix Felicis semblait lui souffler :

Vena reparo et pellis exsarcio.

L’exsarcio était rarement utilisé dans un autre domaine que la médecine magique. Il appuyait davantage sur la réparation d’un dommage précis, et était donc plus puissant que le reparo. Absynthe espérait que l’incantation suffirait à exprimer la remise en état de la veine puis de la peau, que sa baguette comprendrait et que la magie ferait le reste. Merlin merci, ils n’étaient pas dans un monde de moldu, sans quoi Lindon aurait clamsé depuis longtemps.

Et voilà le travail ! s’exclama Absynthe avant même que la blessure ne soit complètement refermée. Weibb, vous avez amené la potion de régénération sanguine ? Paaarfait, merci.

Felix avait beau lui dire que tout était joué, Absynthe attendit de voir la peau se reformer sous sa baguette pour la lâcher et ouvrir la boîte en papier kraft. Il mettait du sang partout, mais un recurvite nettoyerait tout ça. Ce serait vraiment simple comparé à ce qu’il venait de faire. Beaucoup trop simple semblait souffler Felix. Le challenge achevé, Absynthe se retrouvait fébrile, étourdi sous le poids de la potion de chance qui en demandait encore. S’occuper l’esprit. Vite. Il appliqua un peu de la pâte orange sur la blessure pour faciliter la cicatrisation et continua d’expliquer :

Nous allons laisser ce pauvre Lindon reprendre ses esprits avant de lui faire ingérer toute une dose de potion, d’accord ? Mais j’ai bien peur qu’une cure de quelques jours ne soit obligatoire s’il veut retrouver des forces. Ça va, Jenkins ? Vous avez l’air d’avoir vu un inferius. Je sais que Lindon a une sale tête, merci Weibb, mais il ne faut pas exagérer. Vous en faites pas, il va s’en sortir, ajouta-t-il plus gentiment à l’adresse du demi-vampire. Vous avez eu un vrai éclair de génie avec cette potion !

... pourvu que les effets de celle-ci ne durent pas trop longtemps, sans quoi il allait doucement péter un câble.
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Serdaigle



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Lun 17 Mar - 10:45
« Ça va, Jenkins ? Vous avez l’air d’avoir vu un inferius. »

C'était à peu près l'idée, en fait. Violet faisait mentalement la liste des conséquences possibles de la journée, et devenait un peu plus pâle à chaque seconde. Si elle avait été du genre positif, elle se serait dit que ce n'était pas de sa faute – parce que c'était vrai, ce n'était pas de sa faute, ça ne pouvait pas, elle n'aurait jamais fait ça dans son état normal, surtout pas manipuler un membre du personnel. Elle se serait dit qu'elle avait contribué à sauver quelqu'un, elle aurait été presque fière, en même temps que soulagée de n'être pas restée sous l'influence de ce qu'elle pouvait très clairement identifier à présent comme une potion d'amour. Ou quelque chose du genre, mais généralement, la potion était plus courante, plus cliché.

L'infirmier avait l'air complètement shooté par la potion qu'il avait prise, pas très concentré sur la situation qui semblait assez critique à Violet. Emmet Weibb avait l'air de réagir plus calmement que la jeune fille tétanisée, alors que lui avait failli bouffer un autre étudiant. Elle avait aussi du mal à comprendre ça. Tout en étant encore plus mal à l'aise à cause de sa présence. Non seulement parce qu'il était un vampire, mais parce qu'il avait vu.

« Je suis désolée... Je... Je ne voulais pas... »

Il fallait au moins qu'elle s'excuse à ce moment-là, parce qu'elle n'aurait jamais le courage de revenir le faire après. D'ailleurs, il faudrait voir si elle aurait le courage de retourner un jour à l'infirmerie tout court. Peut-être pire que la honte à s'être comportée comme une groupie était l'euphorie qu'elle avait éprouvé à se servir de son pouvoir pour servir ses intérêts, dans le fond ; même s'il avait voulu partir, elle était parvenue à l'apaiser, à lui donner envie de rester près d'elle, et... C'était tellement mal, tout en étant facile et affreusement, horriblement plaisant de, pour une fois, arrêter de se battre contre elle-même. Bon, il avait fallu se battre contre la potion, mais ce n'était pas pareil, c'était extérieur.

Tout ça l'amenait à la conclusion qu'elle avait besoin de vacances. Mais le problème était de trouver un moyen de prendre des vacances loin d'elle-même. Avant ça, toutefois, elle allait se sortir de là. Sans prendre le temps de se laver les mains, elle partit en courant, laissant une jolie trace de main bien rouge sur la poignée de la porte.

Ceux qui allaient la croiser dans le couloir risquaient de se poser des questions, mais la pression était devenue insupportable. Elle allait se cacher quelque part pendant un moment, ça lui ferait du bien. Un ersatz d'amour... Elle avait la preuve que c'était tricher, que c'était jouer avec le coeur des gens. Et elle était un genre d'amortentia avec des jambes. Oui, la solitude, c'était une meilleure idée que jamais.

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Emmet F. Weibb
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Mar 8 Avr - 9:12
Emmet ne respira vraiment que quand la blessure de Sandy fut réparée pour de bon. Il espérait que l’incapable qui leur servait d’infirmier avait réussi son travail, et que le Gryffondor ne continuerait pas de se vider de son sang à l’intérieur de sa gorge, jusqu’à noyer ses poumons. Mais, avec l’aide de la potion de Felix Felicis, Absynthe aurait difficilement pu se planter, aussi stupide semblait-il être, par moments. Le blond était affreusement pâle, tant et si bien que lui aussi aurait pu faire penser à un vampire… Weibb soupira doucement. Par la barbe de Merlin, cette fois, ce n’était pas passé loin.

A peine eut-il le temps de calmer les battements affolés de son cœur – qui semblait enfin se rendre compte du flot d’adrénaline qui l’envahissait – qu’Emmet vit Violet disparaître. Visiblement, les effets du sortilège d’amour s’effaçaient tous, et la demi-vélane devait mourir de honte. Weibb devrait certainement aller lui rendre visite, un de ces quatre, afin de bien mettre les choses au clair, dans un discours qui ressemblerait certainement à « On est tous les deux des monstres, mais moi en plus je suis méchant et si qui que ce soit entend parler de cette histoire de morsure et de mort frôlée, tout Poudlard sera au courant de la façon dont tu utilises ton pouvoir avec l’infirmier ». Oui… C’était un moyen sympa d’avoir des relations cordiales avec cette créature qui, quelque part, l’avait toujours un peu effrayé.

Mais pour le moment, il y avait un autre problème qui attendait le demi-vampire : l’infirmier. Emmet devait s’assurer que lui aussi garderait le silence – même si, en l’absence d’amis, il n’aurait pas grand monde à qui le dire. Attentif, les yeux glissant sur les formes pâles de Sandy, Weibb réfléchissait. Devait-il en parler dès maintenant, alors qu’Absynthe était toujours sous l’effet de la potion, ou était-ce plus judicieux de prendre le risque d’attendre un peu, quitte à ce que Felix lui donne la bonne idée d’aller en référer à ses supérieurs dès maintenant ? Emmet ne tenait vraiment pas à ce que le directeur Bumblebee soit au courant de ses frasques, et encore moins à ce que cela retombe dans les oreilles de son père… Il n’osait même pas imaginer la déception de ce dernier. Aussi consentit-il enfin à lâcher la main de Lindon – c’était bizarre, d’ailleurs, qu’il ai continué à la tenir comme ça – pour se tourner vers l’infirmier.

Il n’avait pas trop apprécié la remarque du « Merci Weibb ». Bon, certes, il avait un peu perdu ses moyens, mais si personne n’avait enchanté sa potion, il n’en serait jamais arrivé à un mélange aussi bouillonnant d’hormones et à une perte de contrôle à ce point dramatique… Mieux valait qu’il reste célibataire pour toujours, sûrement. Après un bref temps de silence – qui, pourtant, lui avait permis de réfléchir à tout ça – Emmet déclara enfin, d’une voix plutôt posée, étant donné la situation :

« Merci. »

Oui, malgré son sale caractère, il était poli le gamin, bien éduqué. Puis, dans un demi-sourire où, pour une fois, il se laissa aller à découvrir ses dents, il rajouta :

« Evidemment, ce petit épisode reste entre nous, vous ne voudriez pas que les détails de cette journée enchantée soient tous révélés au grand jour. »

Sous-entendu : ne dis rien de ce que j’ai fait, et je ne parlerai pas de ton côté violeur pédophile enfin révélé au grand jour.




Sorry my dear !:
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Absynthe Bridgestone
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Dim 4 Mai - 17:54
On n'avait jamais vu Absynthe aussi enjoué depuis que son grand frère lui avait annoncé qu'il allait être tonton. Même si ce n'était pas le même genre d'excitation. C'était tout à fait normal de s'emballer pour la naissance d'un bébé, moins parce qu'on avait réussi à sauver un patient qui pissait le sang. Enfin. Il n'était vraiment pas dans son état normal. Son sourire était légèrement crispé, comme si Felix tirait sur ses nerfs comme un marionnettiste dans sa tête. Mais dans l'ensemble, oui, Absynthe était content. Il ne comprit pas pourquoi miss Jenkins bafouilla des excuses - elle avait été géniale - avant de disparaître dans un coup de vent avec du sang pleins les mains - elle pouvait prendre la peine de s'essuyer ? non ? - et c'est là que les souvenirs de l'heure précédente lui revinrent en mémoire.
Ah oui.
Ah oui.
Là tout de suite, avec le Felix Felicis qui éclairait ses pensées au point de l'aveugler, Absynthe comprenait tout. Et comme si la potion de chance fonctionnait dans les deux sens, elle lui laissa entrapercevoir tout l'éventail des terrifiantes possibilités qui s'offraient à lui maintenant. Aurait-il été dans son état normal qu'il aurait couru s'enfermer dans un coin sombre pour ne plus jamais voir la lumière du jour - ça vaudrait mieux que les Détraqueurs - mais Absynthe était encore sous l'emprise de la potion qui décuplait sa confiance en lui. Tout ce qu'il arrivait à ressentir face aux conséquences de la scène qui s'était jouée, c'était une vague nervosité. Elle faisait trembler ses mains et sourire son visage comme s'il y avait quelque chose de très important qu'il avait oublié, mais il allait mettre le doigt dessus, ça allait lui revenir, oh oui. Emmet dit quelque chose qu'il ne comprit pas, enfin pas tout de suite, et cela fait il hocha vaguement la tête de haut en bas :

Oh, oui euh. Merci ? Ce n'est rien, vous avez été d'une grande aide aussi. Je ne sais pas ce que nous aurions fait sans la potion.

Evidemment, ce petit épisode reste entre nous, vous ne voudriez pas que les détails de cette journée enchantée soient tous révélés au grand jour.

Absynthe leva les yeux du bandage qu'il préparait pour Lindon et l'éclat d'une dent plus pointue que les autres accapara un instant son attention. Il avait failli remercier le gamin qui avait manqué de tuer le patient qu'ils venaient de sauver, aha.
Poudlard, école de fous.

Absynthe hocha vaguement la tête pour signifier qu'il comprenait très bien la menace sous-jacente. Dans son état normal, il aurait paniqué si fort sous ces mots que sa réaction aurait probablement été violente - soit dans la riposte, soit dans la fuite - mais là, avec Felix qui veillait sur lui, il n'avait qu'un vague sentiment de malaise. Il comprenait clairement la vision du Serpentard et son besoin de cacher sa véritable nature, mais il comprenait aussi que l'aider à enterrer son secret ne serait bon ni pour lui, ni pour l'adulte responsable qu'il était censé être.

Vous êtes conscient que je ne ferais qu'aggraver les choses si on découvre plus tard que je n'ai pas parlé de cette histoire ? Vous pourriez être renvoyé et je perdrais ma place. Dans le meilleur des cas.

Dans le pire, je finirai à Azkaban. Absynthe savait que le directeur était particulièrement clément, mais il doutait qu'on lui laisse une chance une seconde fois. S'en prendre accidentellement à un membre du personnel était déjà grave en soi, mais cacher un accident qui aurait pu coûter la vie d'un élève ? Non merci. Malgré ce que ses piètres performances laissaient penser, il haïssait l'idée de mettre la vie de ses patients en danger.

Je préfère en parler à Bradbury, Weibb. Il est important que la direction sache ce qui s'est passé. Le reste de l'école ne sera pas forcément au courant, je crois que ça vous regarde. Mais il est important de faire en sorte que cela... ne se reproduise plus, vous comprenez ?

S'il devait se faire sermonner ou renvoyer parce qu'il avait dépassé les limites avec une élève pour cela, il l'accepterait. Même si, Felix le lui rappelait, il n'était techniquement pas responsable. Il acheva d'enrouler le bandage autour du cou rafistolé de Sandy et releva les yeux pour croiser le regard de son interlocuteur. Un demi-vampire. Merlin. En d'autres circonstances, il serait probablement parti tête baissée pour se cacher derrière le directeur-adjoint, mais Absynthe sentait, là, que Bradbury ne serait pas toujours là pour couvrir ses frasques. Il fallait qu'il se comporte en adulte. Qu'il assume, un peu.
Enfin, tant que Felix le soutenait moralement.

Je crois que ni vous ni miss Jenkins ne contrôlez votre particularité, Weibb. Vous devriez comprendre sa situation mieux que quiconque.

Et la mienne, Weibb. Il jeta un regard lourd de sens au Gryffondor alité. Il ne savait pas ce qu'il avait fait pour ouvrir l'appétit du demi-vampire - c'était assez horrible de le dire - peut-être avait-il une part de responsabilité, mais au final, c'était une victime. Absynthe aussi. Mais pour une fois, merci Felix, il avait le courage de l'assumer. Il sourit brièvement.

Nous irons parler à Bradbury ensemble, si vous le souhaitez, ainsi il aura votre version des faits. En attendant, évitez de la ramener, d'accord ?

Quelque part dans son esprit galvanisé par la confiance, une voix lui chuchotait que Lindon ne serait pas le seule à grave morfler au réveil.
Retard ?:
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Mar 6 Mai - 22:57
Emmet était impressionné. Cette potion était vraiment incroyable, et elle donnait des ailes à l’infirmier, ailes accompagnées d’une répartie à toute épreuve. C’était fantastique, mais là, maintenant, de suite, il était clairement dans la mouise, et il savait que toutes ses manipulations seraient contrées par la force du pouvoir de la potion. La seule façon qu’il avait de s’en sortir, c’était d’attendre qu’Absynthe redevienne l’infirmier pathétique qu’il avait l’habitude d’être, et alors il pourrait faire en sorte qu’il se taise. Il fit mine de réfléchir, un air un peu torturé sur le visage. Ses yeux devinrent presque brillants de larmes. C’était un sacré acteur. Et en plus, il n’était pas con.

Enfin, il baissa doucement la tête, dans un signe de résignation. Comme s’il avait réfléchi à tout ça, avait songé à lutter mais s’était rendu à l’évidence : les arguments de Bridgestone étaient bons. C’était vrai, d’ailleurs, que c’étaient de bons arguments, et un raisonnement tout à fait logique. Mais Emmet savait que l’infirmier était faible et que, très vite, il pourrait reprendre le dessus sur lui. Il tordit légèrement ses lèvres, laissant une fois encore apparaître l’email de ses dents traitresses, avant de répondre, dans un soupir résigné :

« Vous avez raison. »

Mais vous ne l’emporterez pas. L’air complètement perturbé, il releva sa tête, penaud, piteux, tel un Fléreur ayant manqué à la protection de son maître, et eut une petite pensée pour ses animaux. Il enverrait sûrement l’un d’eux surveiller l’infirmier, par la suite, afin de faire pression sur lui. Son furet, son fléreur et sa chouette étaient tous bien dressés, et s’ils n’étaient pas très câlins avec lui – conscients, sûrement, de sa nature de prédateur – ils lui étaient loyaux et dévoués. Le demi-vampire avait une confiance absolue en eux. Il plongea ses yeux rougeâtre dans ceux d’Absynthe et demanda, presque suppliant :

« Est-ce que je peux rester ici quand même un peu, jusqu’à ce qu’il se réveille ? »


Il avait honte de l’avouer, mais il se sentait mal pour Sandy, et le pauvre petit corps presque sans vie auquel il faisait face lui inspirait bien des sentiments opposés : envie, pitié, honte, désir… Tant d’hormones se battaient en lui que son cerveau devait ressembler à Armageddon. Il rajouta, histoire de convaincre Absynthe – et de lui faire comprendre qu’en réalité, il n’était pas si mauvais, et qu’il avait le contrôle de lui-même, en temps normal :

« Je saurais me tenir, je ne suis plus envoûté. Je veux juste être sûr qu’il aille bien. »

Et c’était vrai, en plus… Sans oublier qu’ainsi, il pourrait voir la fin des effets de la potion, et ouvrir de nouveau les négociations avec l’infirmier. Il était hors de question qu’il aille voir le professeur Bradbury – qui devait sûrement déjà être au courant de son dossier, de toutes façons – et risque de compromettre toute son opération camouflage. Cinq ans de sa vie réduits à néant, un potentiel renvoi, l’arrêt de ses études ? Non, c’était impossible : Emmet refusait d’en arriver là.


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Mar 3 Juin - 22:07
Absynthe finissait de dérouler le bandage autour du cou de Lindon. Il garderait une belle cicatrice… souvenir, souvenir. Il se demandait ce que Weibb comptait faire contre cela. Il comprenait qu’il veuille cacher son ascendance, et tant que la direction était au courant, ce n’étaient sûrement pas ses oignons. D’ailleurs il ne se rappelait pas l’avoir vu mentionné dans le dossier de Weibb, ce qui voulait bien dire qu’on se passait de l’avis du personnel médical sur le sujet. Absynthe n’avait rien contre les demi-vampires, ou les demi-vélanes, ou les demi-n’importe quoi dans le château, il les laissait tranquilles, comme tous les autres élèves. Les seules affaires dont il se mêlait réellement concernaient l’infirmerie - et encore, il était tellement à côté de la plaque parfois que c’était à se demander s’il faisait vraiment gaffe - et c’est là que la limite avait été franchie.

Sa position était délicate, pas seulement parce que Sandy Lindon avait failli mourir à cause de Weibb, mais parce qu’il avait failli le faire sur ce lit d’infirmerie qui était sous sa responsabilité et celle d’Euphrasie. Comme il regrettait l’absence de sa collègue... Emmet lui demanda s'il pouvait rester avec Sandy jusqu'à ce qu'il se réveille. La grimace et le regard outrés que lui lança l’assistant demandaient clairement s’il se payait sa tête, mais il fit bien de retenir des paroles acerbes car l'adolescent ajouta :

Je saurais me tenir, je ne suis plus envoûté. Je veux juste être sûr qu’il aille bien.

Son expression se radoucit.

Très bien. Je reste dans le coin de toute manière.

Et je vous ai à l’œil. Il se demandait toujours ce qu’Emmet comptait faire de la marque qu’il avait tracée dans la gorge de Lindon. Il finit d’apporter les derniers soins au patient avant de le laisser entre les mains de son camarade Serpentard - ou presque ; il ne cessait de faire des allers et venues entre le lit, le bureau, le reste de l’infirmerie. Il jetait des recuro sur le sol et sur les draps. Lorsque son petit ménage fut terminé, il se lava les mains, et se trouva là, à fixer son regard partout sans rassasier le Felix encore affamé. Bon sang, combien de temps encore dureraient les effets de la potion ? Absynthe tenta une estimation, mais son esprit partait dans tous les sens et il ne pouvait se concentrer sur cela. Il devait s’occuper les mains. Il se rappela de ce livre sur les philtres d’amour qu’il avait emprunté le matin-même à la bibliothèque, quand il croyait qu’il y avait un trafic de fausses potions, il allait pouvoir le rendre, sauf que Weibb était toujours là, il ne voulait pas le laisser seul, il devait trouver autre chose, s’occuper, vite, et... attends.

Les philtres d’amour, le charme de Jenkins, Weibb qui pétait souainement un câble en attaquant un camarade alors qu’il avait réussi à garder son ascendance secrète pendant ses cinq ans de scolarité, qui parlait d'envoûtement, les pleurs et autres réactions démesurées des deux adolescents... ça se tenait. Ça se tenait même très bien. Comment ne l’avait-il pas compris plus tôt ? Facile : pas de Felix Felicis. Absynthe feuilleta brièvement quelques pages et revint à grands pas près du lit de Lindon, le bouquin de potions dans les bras.

Weibb. Vous avez eu une autre potion que la Felicis entre les mains, aujourd’hui ?

Il essaya de prendre un air dégagé, mais il était clair que si sa théorie était exacte, le demi-vampire n’était pas le seul touché et avait peu de chances d’être le responsable de tout ce bazar. Mais il avait quand même du Felix Felicis sur lui, ce qui n’était pas tout à fait légal en soi, alors la question pouvait se poser.
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Dim 20 Juil - 14:15
Tu observes Sandy, couché sur son lit. Il a l’air si calme, si pâle – on dirait presque que lui aussi, a des ascendances vampires, à ceci près qu’il est vachement trop blond. Tu as envie de caresser son visage, mais tu sens le regard brûlant d’Absynthe dans ton dos, et puis tu te dis que… Tu n’es plus envoûté, tu ne devrais plus ressentir cette étrange attraction. Doucement, tu secoues la tête. C’est stupide, mais le Gryffondor t’a permis de ressentir des choses que tu n’avais, jusqu’ici, jamais vraiment eu l’occasion d’expérimenter. Tu as l’impression que Sandy t’a redonné une nouvelle vision de la vie – t’a autorisé à vivre, tout simplement. Et pourtant, tu ne connais pas ce type. Bordel, le clafoutis aux cerises, c’est quand même vachement compliqué.

Finalement, tu poses tes fesses sur un tabouret, en tournant résolument le dos à l’infirmier qui, vue la façon dont il parcourt la salle du regard, a toujours des doses importantes de Felix Felicis dans le sang. Tu aurais peut-être du l’empêcher de boire toute la fiole, histoire d’éviter toute cette agitation. Finalement, tu entends presque l’ampoule qui s’allume dans sa tête, et le bruit des pages qui se tournent vient doucement titiller tes tympans… Absynthe… Lit ? Tu fronces doucement les sourcils, mais refuse de te retourner, de peur que ce simple geste te retombe dessus. Mais tu n’as même pas besoin de ça. Il te parle, et tu sens une rage amère naître dans le creux de ton ventre.

Vraiment. Il a osé te poser une question comme ça ? Lentement, tu te tournes vers lui, tentant de juguler le flot de colère qui remonte irrésistiblement le long de ton appareil digestif, et ne tardera pas à trouver ta bouche, jusqu’à te faire vomir ta rage sur le premier venu – à savoir Absynthe. Tout aussi lentement, tu te lèves, de sorte à avoir les yeux quasiment à sa hauteur – dammit, tu as toujours su que tu étais un peu trop petit. Et puis, tu avales ta salive, prend une longue inspiration et plaque sur ton visage le sourire le plus effrayant qu’on ai eu l’occasion de voir ces quinze dernières années :

« Mr Bridgestone, avec tout le respect que je vous dois – en fait, tu n’as jamais vraiment eu de respect pour l’infirmier, mais bon – je vais vous répondre très franchement. Non, je n’avais pas d’autres potions sur moi. Non, je ne suis en aucun cas responsable de la cohue qu’il y a eu ce soir. Parce que je ne suis peut-être qu’un adolescent, mais j’ai passé cinq années de ma vie à cacher au monde entier ma nature de demi-vampire, et je viens peut-être de trahir ce secret en quelques minutes. Je n’aurai pas eu la bêtise de… De… »

Pfiou. Respire Emmet. Tu claques tes dents dans l’air, pour te détendre, en imaginant que tu utilises tes canines un peu pointues pour faire du corps de l’infirmier une charpie. Et puis, tu te radoucis un peu et tu dis, ta voix encore légèrement teintée de colère :

« Mais si vous voulez, je peux chercher le coupable avec vous. Avec plaisir. »




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Mar 2 Sep - 23:34
Absynthe n'avait fait que sous-entendre l'accusation, mais le Serpentard le prenait très mal. En temps normal, il aurait pris cela pour un aveu, mais au vu des chamboulements qui l'avaient secoués - et lui aussi - il se dit qu'il était normal qu'il démarre au quart de tour. Surtout qu'il ne se montrait même pas impoli. Un peu agressif, certes, mais Absynthe ne pouvait rien lui reprocher. Weibb était malin, en fait. L'assistant grimaça lorsqu'il aperçut ses dents, mal à l'aise. Il en avait assez entendu parler pour toute sa vie, à son avis, et il leva la main pour lui intimer de se calmer. Mais Emmet n'en eut pas besoin, il se contrôlait tout seul, comme un grand. Normal, pensa Absynthe. Dans le cas contraire, son secret n'aurait pas survécu cinq ans.

Mais si vous voulez, je peux chercher le coupable avec vous. Avec plaisir.
Je ne vous accuse pas directement, c'était juste une supposition. Mais vous avez été touché autant que miss Jenkins, probablement comme beaucoup d'autres élèves, si ma supposition est exacte. Quant à chercher le coupable...

Absynthe papillonna des yeux. Qu'est-ce qu'il disait ? Ah, oui. La potion.

Je ne crois pas que ce soit notre rôle, Weibb, mais c'est gentil de vous proposer. Je pense que ça se discutera dans le personnel, et...

Et... et rien du tout. Il avait oublié la fin de sa phrase. Il resta la bouche ouverte, avant de hocher la tête :

Peut-être que le directeur voudra des témoignages, à ce moment-là votre aide pourrait être utile... L'idée de faire son rapport à la direction le fatiguait déjà. ... mais vos professeurs vous préviendront si c'est le cas. Ouais, voilà. C'était bien, ça. Pas sa responsabilité. Il bâilla et fit un vague geste de la main : Je vais donner une potion cicatrisante à Lindon, ça permettra de dissimuler votre... coup de dents. En fait non, je vais la poser sur sa table de nuit. Dites-lui d'en prendre s'il se réveille avant mon retour, d'accord ? Prenez vos aises, surtout.

Son retour ? Mais de quoi ? ... ah oui, il allait dormir. Il avait envie de dormir, d'un coup. Il se sentait vanné. Il fit un geste peu convaincu en direction du bureau, l'air de dire : je serai par là-bas si vous avez besoin de moi, d'accord ? Mais je préférerais que vous n'avez pas besoin de moi, parce que ça fait vraiment trop d'émotions fortes pour une soirée. Et les émotions, ce n'est pas mon fort, alors fortes, vous pensez ! Je préfère me coucher en imaginant que tout cela n'a été qu'un mauvais rêve que je peux oublier. Felix Felicis regarda l'infirmier s'éloigner d'un pas qui frôlait la vitesse du veracrasse en pleine forme.
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