« Elise Dickney, sur l’estrade. Ses yeux se lèvent, la foule se retourne, puis s’écarte — lui laissant place.  Sourire nonchalant s’esquissant, main tirant baguette et pieds s’avançant. La demoiselle est en marche, son corps guidé par une mécanique bien huilée. Est-ce sans fin ? Les pas se succèdent, et sans un mot notre blonde grimpe sur la plateforme. En face ? Icarus O’Neil. Damoiseau reptile, couronné préfet. N’est-ce pas parfait ? Sans doute.

Saluer, courber échine.
Faire volte-face.

Dès lors, la moue change. Simple et décontractée. Qu’a-t-elle à perdre ? Allez savoir. Dans son esprit valsent les images de sa précédente défaite : Aliénor. De même année et d’égale maison. Ironie du sort ? Rire étouffé ; mort né. Regard brouillé, puis, enfin, se retourner — encore une fois.

« Cracbadaboum ! »

Ton léger mais direct.
Les salutations viendront par la suite.
Amusement et contentement.

Icarus ne savait pas ce qu'il faisait là. Il venait de se lever et les cernes sous ses yeux en disaient long sur la veille. Il n'avait pas eu le temps de prendre un bain dans la salle des préfets que le voila entrainé ici. La salle des duels. Quelle plaie. En face, une fille. Une Serdaigle avec un air un peu trop malicieux au visage.

Iko monte avec peine sur l'estrade, le pas lourd. Il observe avec des yeux rouges la jeune demoiselle le saluer. Il fait sa révérence. Relève la tête. Un sort fuse dans sa direction. Surpris il trébuche sur sa robe et voit le sort de déchirement lui frôler l'épaule.
Un peu plus et il serait quasi-nue devant une foule de plus en plus grandissante. Chance quand tu nous tiens. Il riposte avec la vitesse d'une tortue.

« Sortilège raté. Moue un brin frustrée, quoique sourire restant présent. A quoi bon s’enliser ? Les duels n’étaient pour les susceptibles, c’était tantôt avec, tantôt sans. Souvent contre. A force, l’on finissait par rire de tout, s’enveloppant dans un cocon blasé mais enjoué. Enfin. Passons. Le damoiseau brun s’était lui-même, d’un acte lent, propulsé en l’air. Charmant. Qu’ajouter au tableau fraichement élaboré ? C’était si tentant. Irrésistible, même. Ce fut donc baguette pointée, que la préfète déclama:

« Accio habits ! »

Si l’un somnolait la tête en bas,
l’autre s’entêtait.
La vue est belle, au moins ?

Apparemment, ce matin là, la baguette d'Iko était tout aussi réveillée que lui. C'est sans doute pour ça que dans un élan de fatigue le sort s'était retourné contre son lanceur. Le Serpentard avait donc finit la tête en bas, suspendu dans les air par les pieds. Il fallait avouer que c'était une manière plutôt efficace de sortir de sa torpeur. Par chance il n'avait pas déjeuner et son estomac tenu bon.

Sauf que. Sauf que la Serdaigle cachait bien son jeu. A peine eut-il le temps de commencé à redescendre qu'un éclair de malice fusa dans le regard de sa partenaire. Icarus ferma les yeux en entendant l'incantation tout en priant que le charme le loupe. Mais non. Madame la Chance l'avait quitté et il ne put qu'observer avec effroi la totalité de ses vêtement se faire la malle.
Enfin au sol, un Gryffondor eu la gentillesse de lui envoyer son écharpe qu'il parvint à se nouer autour de la taille pour garder un semblant d'intimité.

C'est avec des déplacements hasardeux que le sorcier lança sa contre-attaque. Contre-attaque vengeresse précisons le.

« Bond de côté, sort évité. Sourire cristallin, de demi taquin : « Je songeais justement à t’envoyer un aguamenti, Icarus. » Histoire de te réveiller au possible, tu comprends. Enfin, passons. La blonde demoiselle dévisage dans le silence son compagnon. Bien. Quoique, l’aide du lion n’était pas nécessaire. Assume ton corps, préfet ! Au delà des réputations s’écroulant, évidemment. « Mais je m’en passerai. » On va tâcher de trouver mieux, tu comprends ? Hm. Une idée afflue dans son esprit — non sans risque. Et ça lui plait. Aussi malsain cela soit-il. Dilemme intéressant pour jeu unique. La baguette se tend vers l’écharpe. Mon dieu Elise, si ça se retourne contre toi.

« Evanesco ! »

Au pire, elle y était habituée.
A la nudité, j’entends.

Son Aguamenti avait manqué sa cible. Mais pourquoi s'était il retrouvé ici de si bonne heure ! La tête encore dans le cirage il n'arrivait même pas à viser convenablement et tout tournait à la catastrophe. Il n’aperçut même pas la riposte d'Elise. Touché. Encore. Mon dieu.
A nouveau nu et les fesses par terre, Icarus rougit. Mais il fulmine, comment avait-elle osé lui faire ça ?

Il se relève et dissimule rapidement son bassin par un bout de tissu arraché à l'estrade. Mais l'heure n'était plus à la pudeur. C’était l'heure de la punition ! Avec un mouvement du bras spectaculaire il plongea en avant en s'exclamant

« Explosion d’ardeur de la part du reptile — le voilà enragé, que trop réveillé. Ni une, ni deux. Notre blonde est à son tour sur les fesses, le feu au ventre. Grognement sourd, réactive au possible, elle formule un finite incantatem brouillon mais fonctionnel. Soupirant un court instant, Elise se redresse, un brin brûlée. Quant à ses vêtements ? La jupe ne tarde pas à rejoindre le sol, trop amochée. La chemise, elle, tient bon — quoique suffisamment entamée pour dénuder le ventre et les hanches de la demoiselle. Sourire carnassier, non mécontent. « Ah, tu es enfin sur pied ? » Et c’est gentil — sans trop de moquerie. « Au plaisir, alors. » Passons aux choses sérieuses. Heure de prier chance, maudire les ratés. Mouvement de poignet souple :

« Oldinatus ! »

Allez, on se déride.
Et pleurons le merlin.