Sloan ∞ Astrid

I'm a barbie girl in a barby world life in plastic is fantastic you can brush my hair undress me everywhere imagination life is your creation i'm a blond bimbo girl in a fantasy world dress me up make mt tight, i'm your dolly you're my doll rock'n'roll feel the glamouring ring kiss me here touch me there hanky panky you can touch you can play if you say "I'm always yours" come on barbie let's go party ah ah ah yeah come on barbie let's go party ooh wow ooh wow

Rose. Tout chez Piedodu était rose. Les serveuses, les décorations de table, la nappe de la table, même le petit cupcake qu'elle avait commandé et le thé qui allait avec était rose. La demoiselle elle-même était vêtue toute en rose, avec une jolie robe qui lui donnait l'air d'une poupée. Ses cheveux blonds, pas retenus pas son bandeaux pour une fois, lui arrivait jusqu'aux épaules et brillaient comme si elle avait passé beaucoup de temps à prendre soin d'eux. Le blush lui donnait bonne mine et son rouge à lèvre doublé d'une larme de gloss lui donnait à la fois un air innocent et absolument craquant.

Et elle aurait paru tellement mignonne s'il ne s'agissait pas d'Astrid Morgan.

Pour comprendre comment la féroce capitaine de Quidditch s'est retrouvée affublée dans un tel accoutrement, il va falloir reculer un peu en arrière.

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« HUMPF ! »

Un grognement et le bruit mat d'une flèche qui s'enfonce dans la chair ne présageait rien de bon. Pourtant, quand Astrid baissa les yeux, la flèche avait déjà disparue et elle n'avait aucune blessure. Elle fronça les sourcils. Manifestement, d'autres élèves étaient dans son cas, l'air un peu perturbée, mais sain et sauf. La plupart se remirent à marcher comme si de rien n'était. L'un d'entre eux la bouscula tellement fort qu'elle tomba, ses affaires avec.

« O-Oh. Désolée. Je. J'aurai du faire attention... »

La timide demoiselle ramassa rapidement ses cours éparpillés sur le sol en rougissant. Ohlalah... Quelle tête en l'air elle faisait. Elle qui avait horreur de se faire remarquer. Et en plus, c'était un Serdaigle ! Oh non... Dire qu'elle lui avait manqué de respect. Elle les admirait tellement pourtant ! C'était sans doute la meilleure maison. Atterrir à Serpentard, elle avait tellement honte.

D'ailleurs, en parlant de Serdaigle, quand elle releva la tête, elle vit quelqu'un qu'elle ne connaissait que trop bien. Son coeur se mit à battre la chamade et son regard s'illumina. Puis elle se cacha immédiatement derrière un mur, observant la belle brune de loin. Elle soupira avec un air mélancolique. *Aaah... Notice me senpai...*

Puis elle secoua la tête. Non ! Elle devait être forte ! Elle avait beau haïr sa famille pour lui donner une réputation aussi sauvage et mal élevée, elle devait savoir utiliser un peu de ce courage pour accomplir son rêve de vivre le grand amour !

« Sloan ! »

Ni une ni deux, Astrid accourut vers sa chère et tendre amie. Être aussi près d'elle la fit à la fois rosir de plaisir et balbutier et à parler timidement.

« Pardon... Euh... Je me suis dis que... Peut-être... Tu voudrais bien sortir avec moi ? »

La Serpentard rougit un peu plus. Il ne fallait pas qu'elle interprète mal les choses surtout !

« J-Je veux dire, en amies, hein ? Disons... Chez Madame Piedodu ? Peut-être ? A... A seize heures ? Hm ? »

Cette fois-ci, c'en était trop pour son pauvre petit coeur. Elle laissa échapper un "KYAH !!" et s'excusa avant de s'enfuir en courant dans son dortoir.

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Et là voilà au final, s'étant faite toute belle pour accueillir son amour de toujours, se demandant si la Serdaigle allait véritablement venir ou pas. En attendant, elle bu délicatement une gorgée de son thé.

« Ouch ! Oh... C'est un peu trop chaud... Et un peu trop sucré... »

Elle en avait les larmes aux yeux tellement sa langue lui faisait mal. Elle avait toujours très mal supporté la douleur.

code by Silver Lungs

DUN DUN DUUUUN !:

Le repère des amoureux. Presque une secte avec des gens qui sentent la framboise et mangent des petits gâteaux de seize heures à dix-huit heures. Ou plus simplement dit; une garderie. Sloan se figea dans le salon du dortoir, un coude posé remuant contre le fauteuil où elle passait beaucoup de temps. En tout cas plus de temps qu’à se préparer pour un après-midi chez Madame Piedoddu. En réalité l’évocation même du lieu était pour Sloan plus rebutante que ses heures de colle avec le professeur Emerald, alors c’était peu dire. A la place ses converses porte-bonheur étaient en train de ruiner les tapis de Rowena et elle pouvait entendre certaines chuchoter les yeux sur leur bouquin, l’œil jaloux. Ou éclaté d’euphorie.

Sortir avec Morgan. A seize heures. Avec Astrod... Astrid.
Oui quelque chose tournait pas rond aujourd’hui. D’abord recluse dans les dortoirs, Holmes avait eu pour objectif de trouver Elise, Benedict, Vance, ou même Garfield et Wesley. Sans succès. Un quatorze février, d’ailleurs, autant pas se risquer à demander conseil à Evelynn. A ce stade la bleue voulait se fiche dans un placard et plus jamais sortir. Ou au moins y survivre jusqu’au quinze avec sa game-boy color d’urgence et ses paquets de Monster Munch (au cas où apocalypse, il fallait du ravitaillement), elle y allait par petits scénarios, les cheveux remontés en une demi-queue, comme ils avaient bien poussé, un t-shirt à l'effigie de Maître Yoda enfilé, le regard inquiet lancé au collège avant de s’enfoncer vers Pré-Au-Lard veste en jean sur les épaules (aucun respect de la météo, Holmes) et les joues froides dès que le vent pointait un peu plus haut que d’accoutumée.

Astrod. Astrod était venue avec les lèvres luisantes d'impatience et le sourire remonté jusqu’aux oreilles, et le dos de Sloan s’était redressé aussi sec, dans un frisson décapant, totalement éveillée, elle l’avait écoutée. Elle qui quelques semaines plus tôt la traînait dans un silence morne jusque chez Euphrasie l’invitait chez Piedoddu. Un jour de Saint-Valentin. Mais tout allait bien, oui parfaitement bien. Sur le chemin elle se répéta bien vingt fois. ‘De la tolérance, Sloan, de la tolérance’. C’était peut être un signe d’armistice, un début d’amitié, une esquive de tentative pacifique. Autre chose qu’une bagarre involontaire, (deux fois d’affilée) un peu de calme, après les tempêtes monstres. Simplement Astrid agissant par amitié.

C’est quand elle vit un serpentard, flèche plantée dans le derche, courir après une poufsouffle en nage qu’elle su qu’il y avait un gros problème. Et, fatidique; la clochette de Piedoddu se manifesta au seuil, alors qu’elle le passait, déglutissant.

Plantée devant une Astrid Morgan aux yeux embués, Sloan ne pipa d’abord pas mot. S’avança en face d’elle. En fait trois minutes avaient été nécessaires à sa localisation, tant l’accoutrement était… non-Astrid. “Attention c'est chaud. Astrid tu… comptes faire un remake de Barbie Girl ?”

L’ordre. L’ordre faisait tiquer Sloan qui lançait de grands regards vers la porte, comme si elle allait se faire aspirer, retourner par le Chemin de Traverse, n’importe où sauf ici. L’atmosphère était imprégnée d’eau de vie, un petit parfum, du genre patchouli, comme les héroïnes tragiques qui pleurent dans leur mouchoir en soie. Ici, pense-t-elle, c’est plus ignoble encore qu’un placard. La preuve étant que son instinct de survie est sur clignotant. La bleue hausse un sourcil hébété devant la remarque d’Astrod. Elle n’avait jamais franchement différencié le “o” et le “i”, n’ayant pas prit le temps de lui demander confirmation sur la bonne voyelle traversant ses lèvres, une habitude sucrée qui la rendait peu supportable pour la serpentard qui lui jeta pourtant des confettis à ouvrir sa bouche d’une voix sans explication trop lyrique… peut-être voulait-elle intégrer la chorale au prochain bulletin positif ? Quand la blonde se dandine, avant d’insister sur l’importance du rendez-vous, Sloan se met à cogiter. Le comportement excessif, les gestes brusques, les onomatopées dignes des pires comics de la décennie précédente… et le maquillage. Astrid avait mangé du poulet pas frais au buffet éventuel de Saint-Valentin des verts.

“...Primprenelle… alors le P. C’est pour Pimprenelle ?”

Un petit sourire se dresse, plein de contentement, Sloan s’approche enfin de la table, dépose sa besace sur le dossier, ôte sa veste et se retrouve à voir la fumée monter de la tasse en porcelaine fine. Toutes les autres tables la rendent nerveuse, ils sont tous affairés à un échange surnaturel de regards amourachés, les coudes sur la nappe, les conversations palpitant comme les tasses rejoignent leur coupelle. Sloan inspire profondément, n’avalant que la moitié des paroles de la capitaine serepentard.
Elle avait compris. Enregistré. C’était un test, encore un test, toujours des tests avec elle. Mais elle est en situation de crise, comme claustrophobe, ses ongles se plantent dans la serviette pliée soigneusement à la façon d’un origami compliqué, Sloan lance des appels à l’aide, dans sa tête, comme si son loup, un loup pas franchement bavard, assez aléatoire dans ses sorts patronus allait l’aider là tout de suite.

“Mais comment ça… au sérieux ? Si on est amies. C’est pas un service ! Sinon tu es très très jolie… mais hm. C’est juste. Différent.”

Nerveuse. Elle attrape les bords de la table comme le volant de la vieille voiture de Grand-Père, imagine la danseuse hawaïenne en plastique qui remue sur le tableau de bord. C’est au calcul de sa courte vie son deuxième rendez-vous seulement mais elle peut sentir toutes les hormones d’Astrod qui débordent de ce qui lui sert de haut-parleur et le dialogue engagé sur une route palpable lui donne des envies de fuite incontestables. Elle aimerait se pendre au cou de Garfield et expliquer qu’on lui a monté un plan étrange dans lequel des yeux maquillés transformaient Astrod en machine de guerre. Les ongles polis soigneusement et la serviette étalée sur les genoux en bonus. Dans ses pires cauchemars il existait beaucoup de scénarios catastrophes d’où elle sortait miraculeusement vivante (en partie grâce à une batte de baseball/à celle de quidditch) et la scène finale consistait à un soupir de soulagement évident - pas à une giboulée de larmes incongrue contre les joues de la préfère verte, ce à quoi Sloan répondit d’un spasme catégorique des paupières. Alerte, alerte, Astrod est allée loin dans la comédie, jusque les larmes. En pleine réflexion sur les thés les moins colorés, Sloan retira le plus calmement du monde le serre-tête couleur argent qui lui compressait le crane, posant l’objet comme on attendrait les démineurs près d’une bombe à côté de la carafe pleine d’eau.

“Est-ce-que ça va, Astrid ?” Ah, elle avait encore une fois bien prononcé son nom, sans doute l’angoisse inopinée et l’impression d’être à deux doigts d’exploser intérieurement.
On avait pas lancé le compte à rebours qu’elle enchaînait avec une autre réplique culte, une qui marquerait les esprits de la serdaigle jusque sa prochaine discussion avec Tante Helen, c’est-à-dire dans très longtemps (elle était morte). Peut-être qu’elle avait trop lu de Musset cette nuit. Peut-être que les tragédies françaises lui montaient au ciboulot. Peut-être qu’elle allait finir comme Hector au placard. Elle se demanda ce que Wesley ferait dans cette situation. Si néanmoins Wesley n’était pas habillé en tenue de latex. Penser à Wesley canalisait un minimum ses pulsions bleues. Penser à Wesley lui assurait qu’elle était plus dégourdie qu’Astrid essayant de lui faire une mauvaise blague. Les compliments s’élançaient et repartaient ensuite sur de plates excuses. Elle pensa que Wesley demanderait un chocolat chaud avec beaucoup de cannelle mais par politesse, abdiqua. La méthode Jefferson s’appliquerait un autre jour.

“Va pour la lavande.” Elle commanda très vite, la serdaigle et lorsque le silence revint un petit sourire se tenta au bord de ses joues blushées. Sloan ne se maquillait pas, mais la Saint-Valentin était un mauvais œil levé sur elle et c’était une chance de rehausser le karma. Pourtant ça avait tout sauf l’air de fonctionner.

“...Si tu veux qu’on reparle de ce qui s’est passé plus tôt entre nous. Je prends tout le temps que tu veux pour t’écouter. Tu peux même me frapper si ça te chante, bien que je doute que l’endroit soit approprié.”

Elle n’était pas une fille très marrante, ça elle le tenait de son tempérament de bleue, mais du coup, ses amies, Sloan pouvait les compter sur les doigts d’une main. Dans des moments d’absence, il lui arrivait de se demander ce qu’elle aurait fait si ses histoires avaient fait d’elle une paria, mais aujourd’hui elle se tenait en face d’une petite Morgan bien plus agitée qu’elle, et ses problèmes s’effaçaient doucement sous la surprise. Holmes se fascinait pour les phénomènes magiques, particulièrement parce qu’elle lisait trop de comics et que son imagination déraillait facilement. La transformation de la serpentard était telle qu’il lui semblait étrange de concevoir tout cela comme étant bien réel. Elle dormait très mal, alors peut être qu’elle s’était simplement endormie dans la salle commune, ou à la bibliothèque.

Seulement le rêve était pire que convainquant, la petite brune attrapa sa tasse, pour s’imprégner d’un peu de chaleur, le salon baignait entre odeurs sucrées et regards perdus d’amour des couples occupés à se manger des yeux. Ses mèches rabattues contre les oreilles, elle s’approcha d’un coude planté contre la nappe, Astrid brillait de partout, c’était effrayant de ne pas la voir camouflée sous un uniforme vert-argent, mais Sloan écouta, ses sourcils s’arquaient. Son espoir de mauvais rêve s’envola en fumée quand la verte s’excusa, il y eut un court silence, durant lequel la gorge de Sloan se noua en un millier de nœuds embarrassés, elle n’avait pas le courage d’admettre que la moitié de leurs disputes était sauvagement effacée ou planquée au fin fond d’une pensine.

Peut être qu’Astrid était aussi sous l’influence d’une potion, peut être qu’elle n’avait jamais vraiment voulu lui passer la corde au cou, aujourd’hui c’était certes la bague au doigt, à en voir les élans désespérés de la jeune fille pour faire parler Holmes, définitivement muette. Enfin, elle comptait tenir parole et s’expliquer avec elle, peu importe où cela mènerait, elle voulait simplement éviter le crêpage de chignon en plein milieu du nid d’amour, alors elle passa une main au bord de sa cuisse, se mordit la lèvre et elle s’arma de toutes les informations possibles, tant le puzzle était immense avec Morgan.

“Mais hm. Tu sais, c’était de ma faute tout ça. Ne pas savoir avouer à Noah que je l’aimais pas, être imprudente et lui cacher tout plein de choses. Vraiment. Je comprends ta colère et-”

Au bout d’un moment, elle comprit que la demoiselle était passée d’office à un autre sujet, ses ovales sombres glissèrent doucement sur les lèvres couleur framboise de la blonde, elle s’y concentra, même si la moitié des mots se décidaient décidément pas à passer jusque les oreilles de la bleue. Holmes se cala au fond du fauteuil, un peu sonnée, qu’elle lui déballe ça d’un coup, elle qu’était prête à s’excuser proprement, pour une fois. Un rire affolé se cogna au sortir de sa bouche nerveuse.

“Wesley. Oui. C’est mon- ami. Y a rien entre nous.”

Elle était toujours vive et hasardeuse, pas foutue d’être honnête plus de cinq minutes, mais elle se sentait pas de planter un couteau dans le dos d’Astrid de suite. Wesley avait été une excuse, une fois, et ça avait mal tourné.