Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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poor unfortunate soul, pv falvie.

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Gryffondor
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Ben Whitsett
Ben Whitsett
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Mar 11 Mar - 0:19


Il y aura toujours des gens plus forts que vous.

Vous n’êtes pas si grand que ça.
Vous n’êtes pas si fort.

Après tout, les monstres existent ; certains n’ont même pas à rester sous un lit ou au fond d’un placard pour gagner. Certains se faufilent dans vos ombres et s’y fondent doucement. Certains trouvent leur place au soleil, tout près de vous, peut-être même avec vous. Certains vous ont déjà pris la main, certains vous ont déjà souri - certains vous disent peut-être même bonjour, le matin, derrière une porte retenue. Ils sont dans les battements tempérés de votre coeur ou dans la courbe d’une main tendue.

Le plus effrayant, avec les monstres,
c’est qu’ils sont toujours humains.

Ben regardait son reflet dans le lac noir, et ce qu’il voyait était plaisant.
Sur ce voile de fer noir était posé son reflet. Louvoyant dans les ondes, un visage ineffable, une figure de grandeur suprême qui du bout des cheveux à la pointe du sourire lui paraissait immensément radieux. Ben se trouvait très beau - il ne voyait pas pousser de narcisse au bord du bassin, alors il savait qu’il ne craignait rien.

L’ataraxie était là. Il ne lui fallait qu’un peu d’eau et de silence, loin des baigneurs piteux qui faisaient risette à un peu de fraîcheur en ce presque printemps.

L’eau paraissait un chemin de pétrole qui s’étendait comme une plaine. Un val noir vivant où de misérables traînards venaient lambiner après deux heures de cours, fourbus d’avoir levé leur baguette ou retroussé une manche de leur robe de sorcier.

Ben aurait voulu qu’ils s’y noient tous.
La nouvelle arrivante - qu’il sentait déjà proche - avec.

« - Hollyn, Hollyn, Hollyn.

Il se détourna de son image à regret, un air contrit sur le visage.
Il fit quelques pas et s’éloigna de la rive.

Ses mains blêmes étaient croisées dans son dos, le port de sa tête était insolent ; il adressa à celle qu’il nommait un rictus infâme.

Il ne s’embarrassa ni de salut ni d’introduction.

- Je sais que la noblesse est pour toi un lointain concept. Mais j’ai appris des choses si navrantes à ton sujet que tu as accompli l’exploit de décroître plus encore dans mon estime.

Un authentique détachement voilait chaque trait de son visage et sa voix n’avait qu’un unique et monocorde timbre.
Il leva un sourcil, puis un index qu’il fit tourner autour de sa tempe ;

- S’il y a des mots que tu n’as pas compris dans ma phrase, n’hésite pas à demander de l’aide.

Son rictus devint un sourire qualifiable de cordial.


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Mar 11 Mar - 9:44


Des quatre éléments, ton cœur balançait entre l'eau et le feu. Le premier était froid, mystérieux, insondable. Il digérait les corps dans la plus atroce discrétion, ne rendant le défunt que sous sa forme la plus hideuse : chair boursouflée, langue bleuie, extrémités cyanosées, pupilles dilatées par l'horreur qui avait pu animer les quelques dernières minutes du défunt. Il ne rendait les os que s'il le voulait ; des bateaux entiers avaient péri en son sein et y demeureraient toujours. Les hommes avaient même fini par l'identifier à un dieu pour mieux pouvoir le prier.
Sans doute était-ce plus facile d'accepter la mort du père ou de l'époux quand on l'imaginait aux côtés d'un vieux barbu... Et non pas putréfié sur une plage quelconque, ou galamment empalé sur ce qui avait été le mat d'un navire.

Le feu était moins vicieux. Il s'imposait clairement comme dévastateur et ne se donnait pas la peine de se parer d'un masque. Il naissait de l'inconscience et la punissait sans détour. Peu de choses lui résistaient ; chair, métal et plastiquent fondaient à l'unisson alors que le bois craquait joyeusement, parodie de cheminée qu'on tentait tant bien que mal de maîtriser. Il dévorait tout, vorace, avide, et ne rendait rien. Jamais.
On pouvait aisément le comparer à quelque géant sorti d'une ancienne légende ; lorsque le brasier naissait puis s’étendait, hors de contrôle, on imaginait bien l'homme se nourrir de tout ce qu'il pouvait trouver : c'était d'abord la pièce où il avait grandi, puis rapidement il arrachait les rideaux de ses dents, léchait le plafond, avalait hommes et menus objets encore présents, et plus il se nourrissait, plus il avait faim. C'était cet appétit sans fond qui terrorisait.

La plupart des mégalomanes étaient un peu des deux, enfants bâtards d'éléments opposés. Leur quotidien était eau ; parés d'un masque qu'ils décoraient à loisir d'un sourire ou d'indifférence, ils louvoyaient entre les personnes qu'ils absorberaient ensuite, laissant les frêles embarcations sur pied tant qu'elles ne commettaient pas l'affront de crever la bulle de tolérance qui entourait le maître des lieux. Si le cas venait à se produire, ce n'était pas la tempête marine qui les attendait ; un tsunami était dévastateur mais ne laissait pas l'espoir que le feu se plaisait à donner. Lorsque la colère créait le brasier, les victimes commettaient l'erreur d'espérer. Une aide extérieure. De la clémence. Un élément perturbateur. L'intervention divine. L'ire prenait plus d'ampleur de minutes en minutes. Encerclant le damné. Et lorsque paré d'un sourire contrit, il relevait la tête pour s'excuser, il était trop tard.
Le feu ne recracherait pas même ses os.

Ainsi étais-tu. Et l'image d'un Ben penché au-dessus de son reflet te fit méditer sur son cas. Tes connaissances actuelles ne te permettaient pas encore de le classer avec certitude ; cependant tu pouvais affirmer deux choses : il se voyait déjà divinité de ce monde, et prenait le temps de se composer un masque opaque voilant ses véritables attentions. Il se faisait eau, et nul doute que ses colères ne soient dévastatrices. Pauvre enfant. Voilà qu'il rentrait dans les moules communs.
Quelle déchéance cela devait être.

Adossée à un arbre, tu n'étais pas venue pour le croiser ; la proximité du lac apportait quelque chose d'apaisant qui te permettait de travailler plus assidûment – et tu espérais toujours que le kraken étende ses tentacules afin d’emporter dans son royaume tous les bavards qui braillaient sur ses rives.

« - Hollyn, Hollyn, Hollyn. »

Un râle exaspéré lui fit écho. C'était l'heure du sermon, comme si, grand frère improvisé, il s’apprêtait à te rappeler pour la cent-dix-septième fois que sortir la nuit était inconscient. Merveilleux. L'envie de faire de même, et répéter trois fois son nom avec une condescendance dégoulinante d'hypocrisie te faisait envie, mais c'était si prévisible que cela en perdait tout attrait.

« Je sais que la noblesse est pour toi un lointain concept. » Tes lèvres se tordirent en un rictus narquois. Tes parents étaient plus riches qu'il ne le serait jamais. Et c'était avec l'insolence de l'adolescence que tu avais renié bonnes manières et politesse exquise, les laissant à ceux qui complotaient sans jamais agir. « Mais j’ai appris des choses si navrantes à ton sujet que tu as accompli l’exploit de décroître plus encore dans mon estime. »

« Ah. » Effort monumental pour ne pas sourire. Tu te moquais éperdument de ce qu'il pouvait savoir. Et de comment il l'avait appris, en plus de ça. « Parce que tu avais de l'estime pour moi. » Tes iris flambèrent d'un éclat carnassier. Entre venimeux, il ne s'attendait tout de même pas à ce que tu y croies ? « Tu baisses dans la mienne ! »

Les serpents effrayaient toujours. Pourtant, seuls quelques uns se révélaient être venimeux, à l'image de la maison Serpentard. Beaucoup de gamins qui pensaient qu'être arrogants leur donnaient un titre. Que donner des coups de pieds aux faibles les rendaient charismatiques. Peut-être n'étais-tu pas venimeuse. Qu'il était aisé de t’assimiler à une banale couleuvre. Qu'on jugeait inutile de t'écraser la tête d'un coup de talon.
Mais tu te dissimulais dans leur ombre, et les étouffais lentement de tes anneaux.
Tu te repassais de leur douleur. Te réjouissais du désespoir qu'ils éructaient en un souffle de plus en plus irrégulier. « Si j'avais su! »
Sous-estimer cette crinière rose et ces yeux azurés était la dernière chose à faire.

« Je t'en prie Gryffon. Lance les rumeurs. Fais des affiches. » Tu t'en moquais. Éperdument. On allait se retourner sur toi, mais après avoir couru dans les couloirs, vêtue d'une chemise et d'une culotte dans le but de rattraper un nuisible afin de lui faire avaler sa baguette, tu ne craignais rien ni personne.

Que pouvait-il bien savoir sur toi pour être aussi confiant ?  

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Gryffondor
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Ben Whitsett
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Jeu 13 Mar - 12:21


Toutes sortes de choses passaient dans la tête de Ben.
Parmi elles, il n'y avait pas Falvie.

Falvie aimait trop les joutes verbales et les métaphores filées. Falvie avait trop confiance en sa perfidie serpentine, Falvie s'enfermait en elle-même.
Mais elle n'était qu'une fille.
Une fille bête, comme les autres, avec une assurance d'acier et un détachement fin qu'elle peignait sur le sommet de ses cils ou la commissure de ses lèvres. Une fille de fer rouillé qui oxydait de sa langue ce qui passait tout près.

Elle se mouvait dans l'air avec la grâce de son sexe et la glace de sa maison, elle tranchait net les sangles verbeuses. Elle avait des piques tranchantes dans la gorge, et sous la trachée une rare justesse.

Mais sa voix était si stridente. Ben détestait ça. Il détestait entendre parler les filles, il ne les écoutait pas vraiment. Elles avaient toute le même timbre dissonant qui se changeait en larsen dès qu'il entrait dans ses oreilles.

À son râle il répondit par un soupir.

Falvie ne le savait pas, mais Ben en avait déjà fini avec elle.

Falvie ne savait de toutes façons pas grand chose. Elle était comme beaucoup, de ceux qui voulaient voir en Ben quelqu'un de complexe, de torturé, d'immensément sucré, de sournois comme un traître.
Mais il ne faut pas voir en Ben quelqu'un de complexe. Ben est très simple - il ne cache rien du tout, tout le monde ici sait sa mégalomanie. Tout le monde ici connait ses desseins gargantuesques. Il ne fomente pas, il n'a rien d'un stratège. Il est public.

Ben ne porte pas de masque, il n'est pas un génie, pas un athlète, pas un esthète ; Ben n'a pas besoin d'analyse - il est mauvais, c'est tout.
Ceux qui cherchaient plus loin faisaient erreur.

D'un air distrait, il s'approcha de la belle Falvie Hollyn, de ses cheveux de gaze, de ses yeux las. L'herbe mouillée faisait un bruit sous son pas.

- Hm, j'ai de l'estime pour toi. Son pied percuta un caillou qu'il ne regardait pas. J'ai de l'estime pour cette pierre. Sa main glissa sur le tronc d'un chêne. J'ai de l'estime pour cet arbre.

J'en ai pour l'herbe haute, j'en ai pour la chienlit, j'en ai pour le ciel et les astres, même les éteints, et pour tout le monde, et pour tout ce qui reste, au fond ; parce que c'est vous, mon royaume.
Il faut apprendre à aimer ce que l'on va conquérir.

Sa voix languide sortit de sa bouche comme un serpent - un autre, alors, pour tenir compagnie à celle qui se targuait d'être couleuvre.

- Oh, oui. J'en ferais des réclames et des enseignes. Les imbéciles de cette école raffolent des potins, surtout ceux où le ridicule le dispute au pitoyable.

Ben n'agissait que par vengeance. Il ne réfléchissait même pas. C'était son ego qui avait supplanté sa tête, et il ne s'en défendait pas. Il n'était toujours motivé que par lui-même , il était la seule chose qui le préoccupait ; qui le faisait se déplacer jusqu'aux bords d'un lac infesté d'ilotes et de pauvres âmes.

- Mais le mien est plutôt touchant. Veux-tu l'entendre ? C'est l'histoire d'un impossible amour.

Toutes sortes de choses passaient dans la tête de Ben.

Chacune d'entre elles portait son nom.


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Sam 15 Mar - 16:49

Ben était beau, Ben était grand.
Ben parlait beaucoup mas ne faisait pas grand chose.

Belître dissimulé sous la cape d'un empereur, il jugeait le monde du haut de son trône imaginaire – Falvie le faisait aussi. Bien trop se disaient roi en vérité. Cependant, on ne pouvait pas lui retirer sa propre gloire : le cas Whitsett avait effleuré toutes les oreilles, délié la majorité des langes du château. On le disait futur mage noir ou sociopathe à interner, on se jouait de lui, certains fomentant des vengeances élaborées quand d'autres affirmaient vouloir se ranger à sa cause pour obtenir un rang élevé dans son prochain royaume.
Et puis un hippogriffe piétinait un élève, un professeur tombait d'une estrade et les murmures disparaissaient, remplacés par d'autres. Ben n'était qu'un fantôme parmi tant d'autres, auréolé par une gloire passagère qui lui plantait une couronne sur la tête ; mais bientôt son sceptre fondrait à ses pieds, le laissant seul parmi une foule d’anonymes et non de sujets.
Désespérément commun.

Falvie était en sixième année ; elle avait été témoin de sa propre ascension et de celle de bien d'autres, tous certains que leur clan d'apprentis mafieux serait le plus puissant. Elle avait surfé sur les vagues déferlantes des tyrans et des sirènes, de ceux qui écrasaient et d'autres qui charmaient, appelant au rassemblement. Elle avait cru et trompé, elle avait suivi et lutté. Elle avait créé pour détruire.
Elle avait vu bien des Whitsett, qui eux avaient répudié tout autant de Hollyn.
Grandeur et décadence d'un monde en constante mouvance.

Il avança vers un arbre, soliloquant tel le dieu qu'il se voyait déjà être. Elle l'écouta d'une oreille distraite, telle l'insolente qu'il aurait fait pendre par insubordination. Quittant l'endroit trop maussade pour être stimulant, elle se replia un bref instant dans un monde alternatif, ou des photos d'elle et d'Ash se disputaient aux réclames pour les nouveaux nougats. L'idée ne l'effrayait pas réellement ; sa pudeur serait attente, puis peu à peu les regards se feraient moins insistants. Les sourires faneraient sur les lèvres et la vie suivrait son cours.
Tant que son règne à elle, celui qui englobait le brun n'était pas perturbé, alors elle n'avait aucune crainte à avoir.
D'ailleurs, il était fort probable qu'Upsilon, rendu fou de rage par l'exposition impromptue de sa belle en un si simple appareil, se fasse une joie de flanquer le nouveau dieu dans un bûcher crépitant.
Les tyrans étaient-ils ignifugés?
La vipère en doutait.

Elle imaginait l'ire délicieuse de son prince et geôlier. Elle voyait ses prunelles incandescentes défier la foule ignare d'un regard où se consumerait la rage du dommage collatéral, celui dont on avait chassé la présence importune de l'équation vengeresse.
Elle sentait son corps bouillir, ses pas marteler le sol marbré à la recherche de sa cible.
Elle devinait ses jointures blanches, ses ongles plantés dans sa paume, les poings serrés à en briser les os carpiens.
Elle voyait déjà le premier coup qu'il lui porterait au visage, brisant le masque de perfection du blond. Faisant gicler le sang, démontrant que même les plus grands n'étaient que des humains. Il le traînerait en place publique pour que tous puissent constater sa déchéance.
Et elle serait là, impériale, un sourire fiché aux lèvres, seul élément qu'il verrait lorsqu'il relèverait la tête. Vibrant d'un amusement puéril, malsain. Invitant ses partisans à le rejoindre, à le défendre, quand personne ne relèverait la tête.

« Ta plus grande farce restera ton admission à Gryffondor, Whitsett. Rien de plus. »

Falvie releva la tête, émergeant de ses fantasmes imagés. Le rouge avait la bouche ouverte ; sans doute l'avait-elle coupé dans une glorieuse tirade.
Cette réflexion ne lui arracha rien de plus qu'un haussement d'épaules, et elle appuya son dos contre l'écorce d'un bouleau. Le synopsis était simple : il l'ignorerait, déblatérerait sa tirade, narrerait l'histoire émouvante de la vipère et du griffon, puis attendrait une réaction de son auditoire passionné.

Elle le défia d'un sourire.
Il n'était rien.
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Gryffondor
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Sam 15 Mar - 18:38


Tout était fait de signes. Elle musardait tout autour avec une palette remarquable d’expressions qui prônaient toutes l’indifférence. Elle faisait de son mieux pour le lui faire savoir : elle s’en fichait. Ces choses ne la touchaient pas. Oui, Ben pouvait le sentir - elle s’en fichait, elle s’en fichait pour de bon. Elle était impassible. Ca ne l’émouvait pas.
Oh, si Falvie avait ne serait-ce qu’un peu d’humour - elle serait la fille parfaite.

Ben l’observait avec intérêt. Cette fois, il ne voulait pas l’ignorer. Elle cessait d’être pénible et devenait distrayante.

C’était dans son regard : elle voulait le mettre face à ses velléités.
Lorsqu’elle regardait Ben, elle voyait un empire stagnant, infusé de rouille et de cendre, un vieux royaume menteur construit sur des trous noirs. Elle voyait le bancal, l’endormi et le latent, elle voyait la paresse dans l’ombre d’une promesse et l’inaction dans la commissure de ses lèvres. Elle voyait de vieux pylônes usés qui ne supportaient rien. Elle voyait rancir l’embrasure de la porte qui ne s’ouvrait que sur du néant. Des discours vérolés s’élèveraient du sable, et retomberaient dans le sable. Dans leur chute ils feraient un petit nuage de silence - et les choses reprendraient doucement. En Ben, Falvie ne voyait rien, elle voyait le vide, elle voyait l’oxyde, le mort futur, dans son suaire. L’échec et la punition qui tomberont comme un couperet ; ou une tête !

Falvie ne voyait rien.
Pourtant Ben voyait.

Il était loin des visions de génie, loin des illuminations qui incendiaient la cervelle, loin des milliers de neurones qui se fondaient ensemble pour élever un homme au-dessus des mortels ; à des années-lumière des dieux portés aux nues ; mais il voyait. Il croyait en lui. Il ne serait pas une bouche pâteuse à la langue qui s’empêtre dans l’idée - il serait l’idée. Il serait son moyen et il serait sa fin. Il serait sa propre arme : il n’aurait pas besoin de propagande et de conciles pour se faire connaître. Il était seul, il resterait seul, il croirait seul en lui ; cela suffisait.

Peut-être que Falvie et sa propre inaction voulaient se retrouver, un petit peu, à travers son rideau de cheveux blonds. Mais il la comparaison n’était pas possible ; Il était tellement plus haut.
Il ferait de grandes choses, lui.

- Ta plus grande farce restera ton admission à Gryffondor, Whitsett. Rien de plus.

Elle lui adressa un sourire, toujours le même - le seul qu’il lui connaissait.
Ben aurait vraiment voulu se mettre en colère. Il aurait voulu chercher la rage au fond de son ventre, la gratter aux parois de son palpitant, la détacher de tous les alcôves de son corps, la faire éclater. Mais il ne trouva rien. Il ne brûlait pas. Son regard sémillant alla s’écraser sur les yeux sourds de Falvie. Il vibrait, non pas de joie, mais d’autre chose, un sentiment pour lequel il n’avait pas de terme, entre complaisance et hauteur.

- Allons, et mon histoire ? En voilà une piteuse défense. Si tu veux te battre contre des moulins à vent, va disserter avec le choixpeau magique. Ben s’avança plus près de Falvie, croisant doucement ses phalanges livides. En tous cas, moi, je n’ai aucun doute. Tu es bien à ta place chez ceux qui rampent par terre.

Du bout de son pied, il jouait distraitement avec une petite pierre qui roula jusqu’au bord du lac. Il s’approchait toujours, oppressant. Sa voix était doucereuse.

- Quel prénom stupide, Upsilon. J’espère que vos enfants seront nommés d’après le reste de l’alphabet grec.

Il pouvait à présent toucher le bois velouté du bouleau, la bouche incurvée en rictus.



Edit' Upsi .: Je t'emmerde Benetnuts ♥
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Sam 15 Mar - 21:23

C'est vrai.
Elle imaginait son monde comme une hécatombe passée, une ville morte, désertée, où la cendre aurait remplacé le pavé. Elle voyait une capitale dépeuplée aux édifices troués et instables ; elle voyait la pluie de papier qui déferlait à chaque bourrasque mortuaire, collant les feuilles de chou contre les restes des vitres brisées, s'empalant sur les tessons de verre polis par l'absence. Elle voyait le gris s’abattre en nuée sale et s’approprier chaque parcelle, avalant le noir, distillant le blanc, ternissant toute chose de sa salive corrosive.
Unissant chaque chose en une lente agonie.

Elle ressentait le silence plus qu'elle ne l'entendait, ce souffle sans émetteur, aspiration éternelle sans début ni fin. L’asphyxie serait son tombeau mais aussi son linceul.
Et, rythmant chaque seconde d'un temps trépassé depuis longtemps, le pouls de Benvolio Whitsett, égrenant les minutes puis les heures, ignorant les jours, dédaignant les mois, oubliant les années.
Refusant de donner une existence à la mort.

Elle imaginait le satin usé, sublimant autrefois sa silhouette pour l'absorber à présent, entouré de cuivre qui avant était or. La foule de pantins qui s'était pressée, avide de reconnaissance, n'était plus qu'un tapis d'os brisés, foulés chaque jour par son pas las de monarque déchu. Il brisait un crane d'un talon agacé, réduisait un humérus en poussière pour passer au-dessus de côtes dressées en une ultime supplication. Tout avait fané – même son être lui même.

Il voulait être seul ; il serait seul.
Cette ambiance propre aux cathédrales resplendissantes qui désormais n'étaient plus serait sienne pour l'éternité.

« Allons, et mon histoire ? En voilà une piteuse défense. »

Conciliante, elle lui octroya le droit de la surprendre. Son monologue s'était mué en dialogue ; l'élu apprenait vite des impies hérétiques.

« Si tu veux te battre contre des moulins à vent, va disserter avec le choixpeau magique. »

Elle pouvait tout représenter, mais certainement pas la stupidité crasse. Don Quichotte serait un autre ; Falvie aspirait à bien plus qu'un destin rythmé par les rires de témoins indolents.  

« En tous cas, moi, je n’ai aucun doute. Tu es bien à ta place chez ceux qui rampent par terre. »

« Ton approbation illumine ma journée » fit-elle, ravalant avec difficulté tout le sarcasme que nuançait ses paroles. Etre de sang-froid n'était pas une calamité, au contraire ; elle se jouait du néophyte, coulait sous les doigts demandeurs en un ruisseau d'écailles luisantes puis rompait le contact avec insolence, lacérait la paume du trahi, léchait le sang, odieuse vipère qu'elle était.
Fondre avec le sol permettait bien des filatures.
Pléthores de coups bas également.

Les desseins de Whitsett ne l'intéressaient guère ; son admission chez les prétendus héros en revanche, titillait sa curiosité. Sans doute ne savait-il pas lui même pourquoi il avait atterri chez eux ; le fait qu'il soit brave et honnête ne devait pas être un compliment pour le blond aux yeux sombres.
Quoi que.
Une fois sur le trône, il remettrait peut-être sa couronne aux autorités compétentes.

Le vrillant d'un regard amusé, elle fit face à son approche sans remuer ne serait-ce qu'un muscle ; le fait qu'elle soit contre le tronc d'un arbre réduisait considérablement les risques de fuite.
Elle avait envie, oh, tellement envie.
D'avancer brutalement, de saisir le nanti par les épaules ou par le cou. De le repousser, lentement mais sûrement, vers le lac pour y noyer ses pieds. De lui susurrer, fallacieuse, s'il comptait réellement asseoir son rang de tyran en agissant comme le dernier les misogynes, en l’oppressant de sa présence pour l'effrayer.
Elle avait tellement envie.
De l'embrasser, fugacement, puis d'éclater de rire.
D'admirer aux premières loges, des prémices d'une noire colère ou d'une sage surprise.
Elle voulait le déstabiliser. Ébranler ses fondations. Faire vaciller la tour. Lui montrer qu'un geste pouvait changer la face du monde.
De son monde.

« Quel prénom stupide, Upsilon »

Elle le nargua d'un dodelinement de la tête.

« J’espère que vos enfants seront nommés d’après le reste de l’alphabet grec. »

Il s'était tellement approché qu'il pouvait arracher l'écorce du bouleau d'un frémissement des doigts. Falvie n'avait toujours pas fait le moindre mouvement, ni en avant, ni sur le côté. Elle le laissait approcher, souveraine, refermant la toile gluante autour de l'insecte ambitieux. Elle avait nombre de secrets honteux, et avait cru un instant qu'il allait révéler pire, bien pire.
Mais Ben ne savait rien.
Rien de plus de ce qu'elle voulait bien montrer.

Elle se pencha en avant. Collant son front au sien. Soudant sa chair d'hérétique à celle du prochain dieu sur terre – du moins selon les estimations de ce dernier.
Et souffla, caressante, charmeuse  « Ne t'inquiète pas pour eux. J'ai déjà leurs noms. »
Les commissures de ses lèvres tremblèrent cruellement, refusant toutefois de montrer la rangée de crocs qui n'aspiraient qu'a dévorer l'infortuné griffon  « Coriolan, Alcibiade... » Et la chute se dévoila, tombant sur le cou offert comme un couperet. « Et Benvolio.   » Il cherchait à écraser le serpent ? « Des rats célèbres dans leur genre. » Elle allait le bouffer.
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Gryffondor
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Jeu 20 Mar - 18:00


Ben sait le monde être un brasier, la sève qui l’anime être un élixir.

On ne fait rien de bon avec cet élixir. Il suinte et gicle comme l’acide, il sort de son lit et ronge ce qu'il touche. Il est le mal qui rampe sur les sillons de la terre. Mais Ben est le mal supérieur, il est le mal qui dira aux autres de se coucher plus bas encore que dans l'abîme.

Le mal soulevé par Ben avalera, mâchera, et quand il aura fini recrachera. Il laissera tout ce qui sortira de sa gueule pantelant, éviscéré - écorché de tout et d’un peu d’humanité. Et dès qu’on perd un peu d’humanité, le peu dont on est doté, tout se termine.

Ben va déshumaniser son monde, seul. Il marchera et dansera sur son monde, seul. Seul, il mettra les morts en terre et amoncèlera des pierres sur leurs sépulcres, il construira un colombarium plus grand encore que les merveilles des hommes, et il y reposera un souvenir baigné d'encens rares : un tout petit souvenir qu'il aura entre les os de ses doigts, seul encore debout, seul encore en vie ; une toute petite survivance à moitié éteinte, une relique de ce qui a été un jour. Seul, tout seul.

Il sait comment tout s'articulera.
Dans le monde de Ben, il n'y aura plus d'enfants. Ou bien il en restera un seul, amorphe et presque mort, un petit enfant qui courra dans les rues vides, les bras coupés, des flammes dans les cheveux, la perdition au fond des yeux et le vide au fond du reste. Dans le monde de Ben, il n'y aura que quelques femmes, peut-être trois ; il rira de ces femmes en sang qui porteront dans leur bras des larves froides et rouges, encore éructantes, attachées encore un peu à leurs entrailles par un filin. Ben tranchera le filin, Ben délacera les bêtes et mettra fin aux débuts.

Dans le monde de Ben, la vie sera intermittente. Il en frémira de rire à toute heure - cette vieille vie sporadique lui arrachera des éclats de joie, parce que lui, lui se sentira le plus vivant.

Ben le sait, il le sait bien, il l'approuve - il a tant besoin des autres pour se sentir grand.

- Ton approbation illumine ma journée.

Du bout de ses longues griffes monsieur le croque mitaine vole des grappes de cœurs, et ils ondulent encore dans ses mains jusqu’à ce qu’une voix hilare se glisse par les trous des ventricules.
La sienne, la sienne seulement. La sienne qui devant une Falvie moqueuse ne s'élève pas encore.

Il voit sa clavicule naissante, la neige de sa peau. Il voit son corps frêle et presque nu dans la blafarde lumière. Il voit la courbe approchante de ses côtes sous sa robe et la cambrure douce du bassin. Et il sent, il sent aussi cette odeur, celle qu'ont seulement les filles, cette odeur modulée de grâce et de perfidie très douce, cette fragrance comme un talisman à l'intérieur de son squelette. Il ne comprend pas ce parfum. Il en fronce les sourcils, lentement.

Il est énervé. Il veut presser la petite nuque fragile, tordre le petit poignet, essorer la cheville maigre jusqu’à entendre les os craquer. Il est énervé ; il ne sait pas ce qui l'énerve, il l'arrose de son regard de feu alors qu'elle approche comme une braise accrochée à son souffle.

Son front est sur le sien. Tout est dans une respiration brève ou un peu plus longue. Tout est dans le soupir, dans le battement du cil et de la paupière torve. Tout est dans un minuscule mouvement. Il ne laisse rien passer, il a posé un tamis entre sa cervelle et son corps pour ne rien commettre à tort.
Un mécanisme de l'horreur se déclenche, Ben n'entend pas le déclic. Il est trop investi dans ce moment terrible.

- Ne t'inquiète pas pour eux. J'ai déjà leurs noms.

Sa chair frémit et leurs deux soupirs se mêlent. Il n'y a aucune saccade dans cet air amalgamé et il n' a rien qui ne trouble les surfaces. Tout prend des proportions charnelles, et Ben écoute,
il écoute les murmures qui sortent de cette bouche, les sons émoussés par la voussure d'une langue, les crissements dans sa voix languide qui s'accolent à son mutisme. Falvie devient lascive et ouvre de toutes nouvelles voies de détestation. Elle essaie de se jouer des forces du tyran.
Quelques siècles d'histoire passent sous son palais alors qu'elle lui énumère des faits de sa voix grotesque.

- Fascinant. Mais, Hollyn...

Ben est dans une ellipse. Il ne pense plus à ce qu'il veut lui dire. Il est assiégé de choses qu'il ne perçoit vraiment. Il est, au fond, des choses qu'il préfère ignorer être - un garçon d'une dix-septaine d'années et un corps en mouvance, où remue la chair.
Ben est suriné, il ne sait pas par quoi. Le désir, le ressentiment, la consternation peut-être.

Il l'écouta parler, glacé, ne bougeant plus.

Leurs lèvres affleuraient l'une à l'autre mais ne se rencontraient pas.

- Est-ce que tu veux m'embrasser, Hollyn ?

Ceci tomba comme une lame.
Sa voix était basse mais claire.
Il en occultait les accents de haine sous un voile concupiscent.


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Jeu 20 Mar - 23:19


Il l'ignora, encore.
Exécutant sans doute la seule parade qu'il savait faire.

Les yeux vissés dans les siens, Falvie déserta à nouveau la scène pour prendre un point de vue extérieur, devenue spectatrice de son propre combat, de cette joute ambiguë. A chaque seconde, ses estimations envers le blond disparaissaient pour en former de nouvelle, fondant l'acier pour forger une nouvelle arme, qu'elle ne tardait pas à plonger à nouveau dans les flammes, avide d'épées plus affûtées, de lances plus aiguisées.

Ben était un mélange très suave d'inepte simplicité et de subtile complexité. Ses buts semblaient plus clairs qu'elle n'avait pu le croire ; pourtant sa trajectoire n'était pas une ligne droite.
Ben était impulsif.
Ben était humain.
Ben était un formidable sujet d'étude.

Les prunelles vissés dans les siennes, elle cherchait à trouver un sens à cette si étrange existence. Son échec ne faisait aucun doute, mais l'envie de démembrer chacun de ses désirs était présent, là, comme un prédateur quelconque replié sous un voile d'indifférence simulée. Falvie voulait savoir. Elle voulait comprendre.
Pourquoi. Comment.
Elle voulait faire courir le métal sur ce visage lisse et trop pale, écarter les deux pans d'épiderme et plonger ses mains dans les secrets que contenaient son âme – ou son absence d'âme. Elle voulait le connaître pour mieux l’inhaler, prévoir la moindre de ses actions, deviner la plus insignifiante de ses sombres pensées.
Ses désirs étaient aussi ardents que fugaces. Tout avait une importance soudaine. Son plat préféré. Ses loisirs. Comment il dormait. A qui il parlait. Ce qu'il pouvait pensé. Ce qui l'avait marqué, et ce qui aurait du le faire.  
Son passé.
Oh oui, son passé.
Qu'elle lirait comme un roman, les jambes croisées, le lourd volume posé sur ses genoux trop peu charnus. Quel passage l'avait-il conduit à une telle obsession de pouvoir ? Était-ce évident ? Un drame, peut-être ? Ou s'agissait-il d'un conte aussi banal que le sien, qu'il fallait décortiquer, expériences après expériences, pour sortir le rat occulté sous la meule de foin ?

Falvie aimait les causes qui expliquaient les conséquences. Elle aimait la logique pour pouvoir la défaire à sa guise. Lire les personnalités était devenu plus qu'un automatisme ; c'était une véritable addiction. Elle connaissait mieux ses ennemis que ses amis – qu'ils soient pions, sous-fifres ou distractions.
Déceler la souffrance intime d'autrui était délectable.
Appuyer sur ce qui faisait mal l'était davantage.

Elle voulait trouver cette cicatrice en lui. La gratter du bout des ongles, un sourire perverti tordant ses lèvres d'ange déchu. Elle voulait qu'il la déteste. Qu'il l’exècre pour avoir osé.
Elle voulait hanter ses pensées, devenir plus qu'une araignée parmi les autres.
Elle voulait briser la neutralité peinte sur son visage. Tordre ce corps trop droit que rien n'atteignait plus.

Elle convoitait tant de choses. Espérait tellement plus.
Et puis quand elle lui tournerait le dos, il disparaîtrait de son existence. Tout comme lui l'effacerait de la sienne. Ils n'avaient rien en commun, sinon la velléité de contrôler l'autre.

« Fascinant Hollyn. » Ou comment exprimer un désintérêt total pour l'autre. Le monologue reprenait place ; la verte n'était plus là que pour l'encourager à parler. Elle n'en éprouva que de la lassitude.
Celle d'une enseignante répétant encore et encore au petit attardé que les crayons n'étaient pas destinés à s'enfoncer dans le nez.
Avec un peu de chance, il se le perforerait et planterait la mine aiguisée dans ce si brillant encéphale.

« Mais Hollyn... »

Quoi encore, Whitsett.

« Est-ce que tu veux m'embrasser, Hollyn ? »

Elle fut d'abord déconcertée.
Puis flamba d'une exaspération puérile.

Elle souhaitait lire en lui, boire le lac noir qui stagnait dans son être. Et il n'avait suffi que quelques secondes à ce... Nabot pour parvenir à une conclusion qui l'avait parcouru quelques secondes plus tôt.
C'était particulièrement exaspérant.
L'idée qu'il le sache l'était tout autant.
L'espace d'une seconde, elle se vit refermer ses serres avides sur le col du préfet et mordre ses lèvres avec rage, goûtant à sa salive et à son sang en une seule et même étreinte, répondant à sa question par une autre, plus gênante encore.
Pourquoi l'avait-elle fait ?

Une semaine plus tôt, elle l'aurait fait. Se moquant éperdument de ce qu'il aurait pu en déduire, ravie d'avoir joué avec ce corps prochainement mutilé par ses pairs à force de les provoquer. Il aurait pu la qualifier de ce qu'il voulait, ressasser l'expérience comme l'oublier, elle n'en aurait eu cure. Mais voilà, elle ne pouvait pas. Et la raison ne se résumait qu'en un seul mot.
Un prénom, en fait.
C'était la première fois qu'elle s'agissait pas pour quelqu'un. Que la pensée d'un regard pesant sur elle l'arrêtait avant de commettre une quelconque connerie.
Upsilon s'imposait en elle, impérieux, plus dictateur que celui qui désirait tant l'être.
Falvie grimaça.
Un rictus très bref, une palpitation de dégoût qui releva ses lèvres en une parodie de sourire. Non, Ben ne méritait absolument pas cet honneur. Cet hommage qu'elle lui ferait en jouant avec lui comme elle avait pu le faire avec tant d'autre. Aussi intriguant puisse-t-il être, il ne s'agissait là que d'un cafard, un insecte frétillant et peut-être très bruyant, mais un insecte tout de même, qu'un pied indolent écraserait un jour sans même le voir.

Sa tête ne bougea pas d'un iota, mais sa main se leva pour s'aplatir sur le visage du préfet, le repoussant en arrière, hors de sa vue, loin de ses lèvres défendues. Elle prit un plaisir malsain à enfoncer ses doigts dans la chair blanche du nanti. Sans agressivité aucune, par simple plaisir de toucher la peau diaphane de ce Gryffondor trop hautain. Il lui aurait suffi d'une tension des articulations pour y laisser l'empreinte de ses griffes, pour le gratifier de marques qui altéreraient très nettement sa splendeur impériale.
Mais il ne méritait pas tant.

« Les reines ne s'entichent pas de bouffons. »

Et cette histoire, paladin ?

La couronne t'allait aussi mal qu'à lui ; qu'il s'en empare !
Tu en mourrais d'envie.
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Sam 22 Mar - 15:08


Les cafards sont des êtres fascinants.

Ils sont plus petit que le pouce et plus rapides qu'un œil dans une orbite. Ils bougent leurs pattes élancées comme des lames, regagnent leurs tanières avant qu'on ne les devine, se multiplient comme des rats sous les lambris d'un mur. Luisants comme des billes, ils faufilent leurs cuirasses molles dans les plus petits interstices et n'en bougent pas avant le soir. Ils vivent dans la chaleur d'un souffle, ils se contentent d'une miette : il y a dans le prisme de leur yeux une chose de plus brillant qu'un brasier ;
il y a l'instinct de survie.

Si vous écrasez une femelle, elle libère dans l'air la totalité de ses œufs. Ces petits œufs agiles se laissent porter jusqu'aux recoins les plus sombres, éclosent, attirent d'autres cafards, se décuplent ensemble.

Lorsque la terre sera dévorée par une dernière catastrophe, lorsque les hommes ne seront plus que quelques crânes sous une fange de sang et d'eau noire, lorsque toutes les cellules de toute l'humanité seront malades et mourront doucement, il y aura les cafards.
Les cafards n'ont rien à craindre. Les cafards sont supérieurs. Ils sont aussi immortels qu’invisibles.

Ben n’était pas un cafard - il était sa majesté des cafards.
Il était la blatte couronnée qui se traînerait d’un pas impérial sur sept milliards de macchabées.

Le regard de Falvie était délectable. Ocellé de surprise, frappé de tremblements. Son expression d’hébétude alimentait la fournaise dans le ventre de Ben, Ben qui sentait monter une chaleur lente et onctueuse depuis le bout de ses lombaires. Falvie était là, pantelante, petite fille pudibonde épatée par la demande grivoise d’un grand homme souriant.

Le sourire de Ben, l’euphorie de Ben. Sa satiété devant l’état d’inertie d’une pauvresse qui avait voulu jouer aux bravades sans s’attendre aux retours de flammes.

Mais Ben était de lave spumeuse, et d’incendies. Ben ferait des cendres de Falvie.

- Oh, si seulement tu pouvais te voir.

Toute la pesanteur retombe, tout le mécanisme se détend et tous les châteaux s’écroulent. C'est échafaudage sur échafaudage qui chute, se ratatinant sur lui-même dans une vieille déchéance qu'on regarde du fond de l’être, avec un mortel silence. Il y a une déflagration invisible, la bulle d'un poison inconnu qui éclate,un fusible qui se désagrège, sans un bang ; mais dans un froid bruit de déglutition.

Le lac noir semble vrombir sous ce tableau qui se décompose. Ben rêve de s’approcher encore, et de remonter son échine du bout de l'ongle. Il a encore le vieux goût des lèvres ensalivées qui lui monte au crâne comme l'alcool et la fumée alors même qu’elles ne l’ont pas touché. Il n’a pas eu besoin de vivre cette étreinte pour la deviner - tout a été si prévisible, si redondant ; il n’a même pas envie de le fantasmer.

Il entendit le bruit de la paume sur sa joue avant même qu’elle ne s’y écrase. Il sentit la chair femelle sur la chair mâle avant qu’elle ne se rencontrent. Sa peau brûlait avant le choc et la douleur le cuisait avant même de se matérialiser, pleine, entière, juvénile. Lorsque Falvie le frappa il avait déjà un rictus à chaque coin du visage.

Elle était si prude. Elle n’était pas drôle.

- Les reines ne s'entichent pas de bouffons.

- Rassure-toi. Jamais tu ne seras une reine à ma mesure.

Le timbre est doucereux.
Chair blanche, chair rouge. La douleur était pour Ben un picotement temporel qui venait couvrir sa cervelle d'électrochocs, et le creux de sa poitrine d'une nichée de cafards qui perçaient leur coquille, ondulaient à qui mieux mieux, se disputaient des morceaux, perforaient l’âme avant d'exploser. Oui, les cafards étaient décidément partout.

Il étaient dans la souffrance et dans le désir, dans la déception et le triomphe. Il étaient dans les paradoxes et s’adaptaient brillamment.

Elle avait levé le bras sur lui sans détour. Elle avait laissé la rancoeur supplanter la finesse. Ben la pensait plus sagace - elle était en définitive une furie, une furie comme les autres, ces autres qui, dès qu’ils manquaient de mots, y allaient de leurs mains.
Dès qu’on n’a plus de mots, on a perdu

- Oublie mon histoire.

Sa voix était capricieuse. Il avait changé d’idée.
La rumeur était une vendetta bien trop douce, Falvie méritait autre chose - une chose plus viscérale.
Ben allait trouver dans Falvie une pliure, un revers, un petit ourlet de faiblesse qu’il allait gorger de toute sa pourriture.

Nous avons tous ce repli putrescible, sale et collant, qui grandit dans le cerveau et renferme nos complexes. C'est là que les cafards entrent, et pondent, et accrochent leurs gros œufs dans le noir. C'est là qu'ils sont nés, là que se termine leur vie, là qu'ils convergent tous inévitablement, dans des circonvolutions sinistres - c’est là que Ben ira s’immiscer.

C'était un honneur qu'il lui faisait.

- Il te faut quelque chose de plus... comment dirais-je ? Élaboré.

Ses yeux étaient deux lampions rouges, deux lueurs échappées de l'enfer.
Son sourire n'était pas celui d'un homme - ses lèvres étaient fendues dans une forme méphistophélique.



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Sam 22 Mar - 15:54


Elle ne l’avait pas frappé – du moins en était-elle persuadée.

Falvie trouvait les gifles trop communes, trop maniérées ; c’était le geste symbolique de la prude outrée qui se retourne contre le charmeur des bas-fonds, le coup en traître de l’indécente surprise par un mâle dominé par ses hormones, attiré par le décolleté plongeant et la jupe toujours trop courte. C’était un coup facile, une empreinte parmi une autre, parfois honteuse, souvent raillée.
Le claquement de la paume contre la chair rebondie de la joue.
La furie et le répudié, face à face dans une joute visuelle, tremblants de rage.
Non, ce n’était vraiment pas assez pour Ben.

Falvie aurait voulu que ses ongles soient garnis d’acide. Qu’ils s’enfoncent dans la chair offerte comme dans du beurre, la trouant d’un grésillement lourd de funestes promettes. Elle y aurait enfoncé ses griffes, fouillant le derme avec une frénésie méthodique, insensible au sang déversé, à la recherche de lourds secrets qu’elle ne saurait dénicher. Fouissant sous la surface molle de l’épithélial, suivant le parcours arborescent des veines, glissant sur les muscles pour les trancher d’un coup de rasoir, muée en taupe dans les galeries souterraines d’un corps pourri par un espoir insensé, détruisant les boyaux humides et palpitants pour en trouver d’autres encore.
Rampant contre sa langue, louvoyant contre sa gorge, glissant dans son gosier en semant les molécules irritantes. Admirant la lente corrosion de la masse vivante sacro-sainte, riant du dieu, de l’élève, du cafard qui se farcirait de trous que rien ne pourrait combler.
Falvie avait soif de destruction. Fntasme illusoire.

Sa main s’était emparée du faciès du blond comme un enfant agrippant un jouet par la tête. La sensation de pouvoir qui en résultait était enivrante. Sa paume fermait la bouche fielleuse, la forçant au mutisme. Son index et son auriculaire étaient posés à l’orée des paupières, et il lui semblait qu’elle pouvait expulser les deux globes oculaires d’une pression des articulations. Sa main était araignée à cinq pattes, forçant le recul, imposant la distance.
La violence était le dernier rempart des faibles.
Fal se foutait bien d’être faible.
Sa langue était plus acerbe que celle du blond, et ses os plus solides que ceux du Gryffon, qu’elle briserait d’un coup de poing.
Ben était souverain mais n’avait pas d’armée.
Falvie était ce qu’elle voulait et était sa propre milice.
L’addition était aisée, les forces inégales.
On se battait rarement à coups d’ego.

« Oh, si seulement tu pouvais te voir.»

Oui, oui.
Une tornade rose écrasant sa main sur le visage d’un petit sire. Une voleuse de pain et un enfant roi. Quel triste spectacle. Elle s’en remettrait aussi vite que lui.

« Rassure-toi. Jamais tu ne sera une reine à ma mesure.. »
« J’espère bien. »

Elle imagina un bref instant une promise à son bras, et dressa le portrait psychologique de la belle en moins d’une seconde : une petite biche qui saurait flatter l’ego du mâle et assouvir ses désirs sans le gêner outre mesure.
La Serpentard aspirait à plus, bien plus. Dominer sans être menacé. L’exact contraire du blond, qui n’avait aucun exploit listé sur son CV.
La crise touchait même les tyrans. Dommage pour lui.

« Oublie mon histoire. »

Ben était déjà voué au passé.

« Il te faut quelque chose de plus... comment dirais-je ? Élaboré. »

Encore des honneurs. Décidément. Elle était à deux doigts de se pâmer par tant d’attention.

« Ah. »

Qu’il s’amuse, que le cafard entame sa danse.
Son bouclier ne se perçait que d’une seule lance, et Ben ne l’avait pas dans son carquois.
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Sam 22 Mar - 23:32


Mais oui. L'indifférence lui allait au teint.
Elle se sentait puissante et dans son détachement c'était comme si elle trépignait de joie.

En filigrane de toutes ces choses qui ne l’émouvaient pas s'agitait une euphorie première, un délice étouffé par sa froideur cavalière. Il y avait un sérieux papal dans chacun de ses mots, il y avait quelque chose qui se voulait contracté par la distance et l'absence - mais c'était si tangible. Ben saisissait derechef tout ce qu'elle laissait tomber, il pressait cette glace qui lui cyanosait les doigts, il en palpait les bords coupants et le sein gelé, il sentait et ressentait cette sclérose dans tout ce qu'elle s'appliquait à faire - un mouvement du petit doigt était imprégné. Falvie voulait se faire désirer, mais Ben ne la désirait pas, Ben lui donnait avec un sourire une place qu'elle se serait forgée comme un trône de fer. De ses mains fielleuses, il lui bâtissait un tout petit palais aux côtés du sien ; un palais qui ne payait pas de mine, mais un palais restait un palais.

Ben sentait palpiter son ventricule en dissonance parfaite avec le sien. Jamais ils ne seraient semblables, et c'était bien.

- Ah.

Elle s'enivrait de tout ce qu'elle pouvait croire et prenait chaque chose pour acquise. Il en jubilait, Ben il jubilait ; c'était une satisfaction très grande que de briser chaque certitude, puis d'y substituer une autre certitude, puis de briser encore, puis de façonner encore, toujours, dans un renouveau permanent, dans une résurrection qui n'avait pas de début et pas vraiment de fin, dans un recommencement qui contorsionnait le temps.

Ben était une ligne continue et Falvie en était une autre - il était écrit quelque part qu'elle ne se croiseraient que dans quelques années lumières.
Alors attends encore un peu. Reviens quand la terre retroussera sa peau, et quand les strates supérieures s'effondreront sur le sol. Je t'attendrais, je serais dans les décombres,
je serais debout.

- Ah.

Tout n'était que psittacisme. Tout se prolongeait péniblement avec une fluidité limpide, tout était une eau claire et trouble, une eau coupée de sang et d'alcools contradictoires, toute cette situation se coinçait dans une gorge comme un noeud de piques, leurs deux peaux contuses et couvertes de blessures et d'ecchymoses refusaient de céder, leurs deux cervelles hérissées comme des dards s'emboutissaient se blessant communément d'un commun désaccord.
Ils ne trouveraient aucun atome crochu dans cette cohue. Ils ne trouveraient aucun ligament pour les lacer l'un à l'autre.

Ils ne trouveraient que fiel, et fièvre, et une haine tacite, une haine élégante qui ne s'embarrassait d'aucune mesure. Il était si triste pour Ben que Falvie soit si conventionnelle - elle était une fille fidèle. Il y avait Upsilon, Upsilon en signe, Upsilon derrière les choses, Upsilon en esquisses. La raisonnable serpentard savait délimiter l'excès et le libertinage.
Le point de rupture était là, petit tendon d'évidence.

Ben voyait déjà l'irascible Falvie Hollyn, hachurée de haine, vrombissantes de dégoût, aux bordures d'un dernier collapsus. Elle serait emportée par des torrents de colère et son corps diaphane luirait d'un rouge de sang.

Une voix légère,

- Nous n'avons, je crois, plus rien à nous dire.

Il s'approcha, l’enlaça, l'embrassa sur la joue.

Ses babines de lion lui calcinèrent la pommette et lui résorbèrent la peau, elles s'accrochèrent à la chair douce dans une abrasive étreinte.
Ses bras de brute se refermèrent comme sur une proie aux os de verre. Il ne lui fit aucun mal,
il ne lui causerait pas de tort. Ça ne dura, en fait, qu'une seconde.

Ben fit volte-face ; la pénombre l'avala. Le lac noir était d'une viscosité sinistre qui accompagnait les ténèbres.

Il ne la regarda pas en retournant vers le château.



(ça te va si on finit ce rp de badass comme ça ? >D /cognard/)
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Dim 23 Mar - 2:07
(seulement si j'en ai un autre en échange asdfghj. Plus tard si t'es occupé, y'a aucun souci.)
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