Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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and i say to myself, what a wonderful world ✖ ben

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Mer 12 Mar - 1:15

“ What a wonderful world ”

Une fois n'est pas coutume, Hippolyte se sentait stupide. Il soupira et jeta un regard derrière lui, son livre Lever le voile du futur de Cassandra Vablatsky dans une main - littéralement - l'autre grattant nerveusement son crâne. Il avait l'intention de sécher son cours de divination mais il semblait qu'il s'était trompé d'étage. *La salle de divination est dans une tour, crétin !* Ah oui, aussi. Il se donna une claque sur la joue pour se punir, même s'il avait une bonne excuse : il n'allait pas souvent en cours. Normal qu'il se perde dans les couloirs. De là à atterrir à l'autre bout du château, cependant... Au moins il aurait une bonne excuse si jamais un préfet ou un professeur le trouvait. Il dirait qu'il s'était perdu.

« Mille gorgones ! »

À force de réflexion, Hippolyte n'avait pas vraiment réalisé que l'endroit où il se trouvait était le Couloir Qui-sent-bon. Il leva le nez et inspira par à-coups. Hum, oui. Ça sentait bon le savon. Les autres lui donnaient un nom différent, mais pour Hippo, c'était le Couloir Qui-sent-bon. Il se demandait si la salle de bains des préfets - dont on prétendait qu'elle se cachait quelque part par là - sentait aussi bon. Il aurait bien aimé voir. Il leva les yeux et sourit en suivant du regard deux bulles qui virevoltaient paresseusement au gré d'un vent invisible. Les rayons du soleil leur donnaient de beaux reflets qui éblouirent un instant Hippolyte. Il se perdit dans la contemplation des lieux, sans s'en rendre compte. Il ferma les yeux et oublia comment il était arrivé là. Il en oublia jusqu'à sa présence même.

« Ça sent tellement bon... »

Voilà. Maintenant, il avait envie d'un bain. Planté dans le couloir savonette. En plein milieu d'après-midi. C'était malin ! Son sourire béat disparut, remplacé par une moue boudeuse. Il avait envie d'un bain et il ne pouvait pas prendre de bain, parce qu'il était censé être en classe. Et qu'un demi-géant qui crapahutait sur trois étages pour rejoindre sa salle commune serait tout sauf discret. Ses yeux se posèrent sur le bouquin dans sa main. Il ne savait même pas pourquoi il l'avait pris alors qu'il n'avait pas l'intention d'assister au cours... Qu'est-ce que Lever le voile du futur pourrait lui apprendre, d'ailleurs ? Qu'il allait avoir un T au prochain contrôle ? Qu'il n'aurait sûrement pas ses B.U.S.E.S. à moins de redoubler trois fois ? Peu importait, il avait déjà le physique d'un élève de septième année. Une chose était sûre, ce n'était pas Cassandra Vablatsky qui lui dirait comment il avait fait pour se perdre dans un endroit qu'il connaissait déjà.

« Il me faudrait "Lever le voile du passé d'un crétin" pour ça », grommela Hippolyte, soudain de très mauvaise humeur.

Envolées, les bulles.
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Jeu 13 Mar - 14:48


Il sortait de la salle de bain des préfets.
Il aimait traverser ce couloir, parce qu'il y traînait toujours quelque âme impressionnable devant laquelle passer en grande pompe. Les cheveux gonflés par la vapeur, emmitouflé dans un peignoir, il ne rendait aucun regard ; il irradiait le contentement, et dans sa procession solitaire, il n'avait pas besoin de se retourner pour voir. Tous l'enviaient, bien sûr.

C'était un lieu magnifique que cette salle, vraiment - ses hauts plafonds aux arcades blanches n'avaient pas de fin, ses immenses verrières irriguaient de soleil le grand bassin. Des prismes de lumière naissaient dans le ventre de chaque bulle, pour chaque litre versé une nouvelle couleur naissait. La sirène en vitrail veillait sa baignade : la finitude était là, absolue, assise par la domination.

La torpeur lénifiait doucement son cœur. Tous ses membres étaient détendus. Du plus profond des fibres, il ne sentait qu'une tiédeur brumeuse,
il marchait dans le couloir comme un lion satisfait.

Et puis il entendit une voix caverneuse.

Il y a ceci de pénible avec les accalmies qu'elles ne durent jamais longtemps. Ses yeux fumeux se recentrèrent dans ses orbites, sa béatitude disparut. Encore une présence délétère qui venait chasser l'ombre de la tranquillité. Lui qui pour une fois n'aspirait qu'au calme,
il revenait à son état primal, celui de Ben, l'effroyable Ben, Ben qui trouvait la source de ses désagréments, et d'un geste célère lui brisait la nuque.

Le gryffon fit craquer ses phalanges, dans des bruits sinistres et dissociés les uns des autres. Chacun d'entre eux vint glisser contre les murs moirés, rebondir sur les bulles, se couler comme un infâme savon sur les pierres briquées pour résonner dans le couloir.

Une silhouette immense s'élevait devant lui, comme un colosse qu'il prit pour une statue.
Il s'avança une grandiloquence, le regard mauvais - il fut saisi de stupeur en voyant de qui il s'agissait. Ou plutôt, de quoi.

« - Alors c'est toi, le demi-géant dont on parle.

Sa voix traînante s'éleva jusqu'aux immenses épaules du garçon. Il le dépassait de plusieurs têtes, des têtes monumentales, qui instauraient d'ores et déjà, et dans un silence verni, un rapport de force entre eux.

S'il n'avait pas été un inconscient, cette moitié de titan lui aurait inspiré la peur. Ben était impressionné mais pas terrifié. Celui qu'on appelait Hippolyte pouvait lui concasser le crâne d'un coup - mais il était là, drapé dans sa condescendance et son peignoir rouge.

- On m'a raconté sur toi des choses monstrueuses.

Un sourire dément lui fendit le visage. Son myocarde, comme un automate, avait redoublé de pulsions.


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Jeu 13 Mar - 23:01
Hippolyte fut tiré de sa bouderie par de sinistres échos, crac, crac, crac. Il se retourna, presque en sursaut, étonné de trouver quelqu'un d'autre dans le couloir. Apparemment, l'heure avancée de l'après-midi n'empêchait pas certaines personnes de prendre des bains. Il fronça les sourcils avec méfiance, quelque chose chez le nouveau venu le gênait, mais il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Sa nonchalance ? Non ça allait, tout le monde ne l'approchait pas en tremblant, hein ! Son peignoir ? Euh, non. Par contre il sentait bon. Détail inutile. Les sourcils froncés se soulevèrent légèrement devant le mot. Demi-géant. Hippolyte avait l'habitude, bien sûr, mais là encore quelque chose le gênait. C'était dans son ton. Il ne savait pas comment formuler cela. Hum. Il se rappelait vaguement de cet élève, plus âgé que lui. Il le savait parce qu'il ne l'avait jamais enfermé dans les cachots quand il était en première année. Il était donc forcément plus vieux que lui. Même si...
Hippolyte fronça les sourcils, expression d'une intense réflexion. Oui. C'était cela, ce sentiment bizarre. Il sentait qu'il faisait partie des gens qu'il n'aurait pas essayé d'enfermer.

« On m'a raconté sur toi des choses monstrueuses. »

Hippolyte grommela, ce qu'il faisait toujours quand il ne savait pas quoi répondre. Aurait-il été plus réveillé qu'il aurait rétorqué : "eh bien, sur toi en revanche, je n'ai pas entendu grand-chose", mais si Hippo avait de la répartie, ça se saurait. Il n'aurait pas besoin d'enfermer des premières années dans les cachots, pour commencer. Il avala sa salive. Un autre détail le gênait chez ce garçon, et il savait exactement quoi. C'était qu'il ait l'air de trouver ça drôle.
Enfin.
Ça le gênait, mais il ne savait pas encore si c'était dans un bon ou un mauvais sens. Se moquait-il de lui ? Etait-il simplement intéressé ? Il allait lui laisser le bénéfice du doute. Hum. Mais qui était "il", au juste ?

« Euh... toi... tu es... »

Il ne finit jamais sa phrase. Déjà parce qu'il avait très mauvaise mémoire pour les visages, mais alors les noms... Il aurait quand même pu se rappeler de son préfet, d'accord. Mais il retenait le nom de Charlie, c'était déjà pas mal. Il regarda la couverture de son livre, comme si Lever le voile du futur allait lui présenter son interlocuteur.

« Moi je suis Hippolyte » dit-il, peut-être par dépit.

Autant entamer les présentations. La politesse, tout ça. Il faillit lui faire remarquer qu'il avait l'air de sortir de la salle de bains des préfets alors que c'était uniquement réservé aux préfets, heureusement la stupidité de sa réflexion ne se révéla pas immédiatement, car une meilleure question le turlupinait :

« Qu'est-ce qu'on t'a raconté ? »

Remarquez qu'il n'articulait qu'entre quatre et cinq mots à la fois. C'était le maximum qu'il puisse se permettre avant que l'on devine qu'il avait un peu de mal à formuler les idées qui flottaient gaiement dans sa tête comme des jolies bulles de savon. Qui éclatent.
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Dim 16 Mar - 22:04


Les géants étaient hideux.
Ils étaient des créatures stupides et repoussantes. Sanguinaires, ils vivaient dans de hautes montagnes abreuvées de leur sang. Ils étaient incapables d’intelligence ou d’une quelconque forme d’altruisme : que faisait cet individu dans un couloir de Poudlard plutôt qu’en altitude, sur le flanc d’un sommet rougi de ses propres veines ?
Ils laissaient donc vraiment n’importe quoi passer les portes de cette école.

Benvolio Whitsett ignorait que les géants pouvaient se reproduire avec les hommes. L’idée même faisait doucement monter la commissure de sa lèvre au plus près de son nez, ses traits s’emboutissant les uns dans les autres avec dégoût. Benvolio Whitsett ignorait aussi que des deux garçons présents dans ce corridor, il était très possiblement le moins humain.

Le demi-géant bredouilla à nouveau de sa voix pataude. Quel être disgracieux. Il semblait avoir la capacité de réflexion d’une goule, l’adresse d’un niffleur mutilé - n’y avait-il donc pas de maison à part pour les créatures ?
La cohabitation avec autrui était pour Ben une souffrance quotidienne. Ne parlons donc pas de la cohabitation avec les créatures.

- Moi je suis Hippolyte.

Le préfet épousseta le col de son peignoir écarlate. La surprise avait laissé place au dédain.
Ben jaugeait, depuis sa toute petite place, l’immense stature du colosse qui aurait pu l’écraser aussi facilement qu’une puce. Parce que quelque chose l’empêchait d’avoir peur - sa propre condescendance élevait autour de lui un champ de force, un immarcescible rempart qu’il savait infranchissable.

Parce qu’il ne lui avait fallu qu’une seconde, et un regard pour le comprendre ;
Hippolyte était gentil.

Il ne lui ferait aucun mal. Ce qu’on lui avait raconté à son propos n’était qu’un tissu de bêtises. Le demi-titan devait probablement vouloir lustrer son image comme une égide, un énorme bouclier à la hauteur de son énorme carrure.

- Qu’est-ce qu'on t'a raconté ?

Pour toute réponse, Ben dégaina sa baguette d’une poche de son peignoir.

- Erigo.

Le sol s’ébranla dans un grondement sinistre. Un monticule s’éleva. Ben y monta comme sur un escalier de fortune, et il se retrouva devant le nez du demi-géant, à sa hauteur.
Et même un peu plus haut.

- Nulle importance.

Un sourire bienveillant éclaira son visage. Il passa une main dans ses cheveux encore imprégnés d’eau, et rangea doucement sa baguette. Il rangea également sa condescendance dans un repli de son cerveau, croisant les bras, ne montrerait à cette moitié de monstre qu’une face aimable, lisse, dénuée de tout ce qu’il était - un fieffé salaud.
Puisque son collègue Gryffondor aimait faire régner la terreur, il allait lui en donner pour son grade.
Ben n’était pas un manipulateur. Juste un garçon qui savait que la fin justifiait les moyens.

- Je suis Ben Whitsett, ton préfet.

Il lui tendit sa main, minuscule en comparaison.

- Dis-moi, Hippolyte. As-tu des amis ?


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Mer 19 Mar - 16:01
Hippolyte n'avait jamais été très doué en relations sociales. Principalement parce qu'il s'en tenait éloigné la plupart du temps ; soit parce qu'on le fuyait, soit parce qu'il les fuyait. Il ne fallait pas croire qu'Hippo était toujours seul par la faute des autres, bien au contraire. Il comptait ses amis sur les doigts de la main et cela lui suffisait. Il ne voulait pas s'imposer plus que nécessaire, contrairement à ce que son comportement à la "pousse-toi de là que je m'y mette" laissait parfois penser. Hippolyte n'avait, au fond, pas envie qu'on ait peur de lui. Donc il faisait peur aux gens. Logique imparable.
C'était un très gros résumé, en vérité il y avait tout un tas de paramètres à prendre en compte - le fait qu'il déteste qu'on se moque de lui plus encore qu'il détestait qu'on le craigne, par exemple - mais ce serait trop long à expliquer. Et nul doute qu'avec son petit cerveau de demi-géant, Hippolyte lui-même n'avait jamais poussé la réflexion si loin. Ce qu'il constatait en revanche, c'était que l'attitude du nouveau venu était très différente de celle dont il avait l'habitude en général. Quand il se lançait dans des interactions sociales de plus de cinq minutes, disons. (Voler un goûter prenait moins de temps que cela, même si certains se débattaient.) C'est donc avec étonnement qu'il le vit sortir sa baguette pour ériger un petit monticule lui permettant de se tenir à sa hauteur. Pour la première fois de sa vie depuis qu'il avait douze ans, Hippolyte se retrouva à regarder quelqu'un par en-dessous. Très légèrement, mais tout de même.

Il cligna des yeux devant le ton confiant et sympathique du Gryffondor. Il ne lui donnait aucune raison de se méfier, bien sûr, mais Hippolyte ne pouvait s'empêcher de le trouver bizarre. Non qu'il s'attendait à ce qu'il tremble de tout son corps en le voyant, mais enfin, il y avait un juste milieu entre la terreur et la franche camaraderie, et ils n'avaient pas élevé les hippogriffes ensembles. Enfin, le Gryffondor se présenta. Ben Whitsett, le préfet. Son préfet ? Hippo cligna bêtement des yeux. Ah mais oui. Ça lui revenait. C'était sûrement pour cela qu'il ne l'avait jamais embêté. Déjà que Charlie lui reprochait des trucs qu'il ne comprenait pas... il évitait de se frotter aux préfets de sa maison. Et aux autres aussi. Hippolyte avait le respect de ses aînés tout de même.

« Ah, euh... enchanté. »

Il prit avec un temps de retard la main que lui tendait Whitsett. Ça lui faisait vraiment bizarre de ne pas avoir à se baisser pour ça. Il jeta un regard franchement intrigué au monticule. Et même... admiratif, presque. Whitsett était soit complètement inconscient, soit doué d'une confiance en lui à toute épreuve. Deux états d'esprit qui plaisaient bien à Hippolyte, en tous les cas.

« Dis-moi, Hippolyte. As-tu des amis ? »
« Des amis ? » répéta bêtement le demi-géant.

C'est que, c'était une question vraiment bizarre pour une première rencontre. Presque trop personnelle. Comme ces types relous qui s'accoudaient au bar et abordaient les filles d'un simple "salut, t'as un copain ?" Hippolyte se demanda si Ben voulait devenir son copain. Enfin, son pote.

« Oui bien sûr, quelques uns... » Il n'aurait peut-être pas dû dire ça, ça brisait son image de gros méchant, mais c'était la vérité. Et Hippolyte n'était pas très doué pour mentir. « Pourquoi, tu veux être mon ami ? »

On aurait dit la réplique d'un enfant de cinq ans qui distribue des bonbons dans la cour de récré, sauf qu'Hippolyte avait parlé d'une voix grave en fronçant les sourcils, parce que vraiment, cette situation le prenait au dépourvu. Aucun de ses amis actuel ne s'était précipité sur lui pour qu'ils deviennent les meilleurs potes du monde dès leur rencontre. Il avait enfermé la plupart dans les cachots, pour commencer. Mais comme dit précédemment, il n'avait pas envie d'enfermer Ben. Et puis de toute façon, il n'avait pas de bonbons.

« C'est pas bizarre ? »
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Gryffondor
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Jeu 20 Mar - 15:41


Il n'avait pas broyé sa main dans la sienne - c'était évident.
Le contact avec cette peau dure et râpeuse fit doucement sourire Ben. Hippolyte était très probablement le gaillard le plus solide qu'habritait cette école, et même s'il avait plutôt sa place sur les flans de l'Everest que dans les dortoirs des gryffons, Ben devait l'admettre : il était très impressionnant. Quels genres de sortilèges pourraient faire céder cet épiderme ? Quelles effluves de magie noire pourraient craqueler ces défenses, ces appuis, cette peau de rhinocéros ?

- Des amis ?

Ben sortit de sa réflexion morbide. Il contempla de nouveau le géant, campé sur son piédestal. Sa question abrupte devait l'avoir surpris. De ce qu'il voyait maintenant, Hippolyte éprouvait une foultitude de sentiments qui s'entrechoquaient entre eux - ou alors il était bien trop limité, et n'éprouvait rien du tout. Ben ne savait pas. Peut-être son interlocuteur était-il simplement dépassé par les choses qui se produisaient sous son énorme nez. Son peuple n'était pas réputé pour ses éminences grises.

Le géant prit de nouveau la parole, confus.

- Pourquoi, tu veux être mon ami ?

Le sourire de Ben ne semblait pas vouloir chuter. Il s'élevait haut, confiant, aux coins de ses lèvres. Il ne répondit pas de tout de suite.

Ben le devinait - à l'intérieur de la tête Hippolyte, chaque centre nerveux s'agitait avec incertitude. Les révérencieuses paroles du rouge avaient doucement grimpé à chaque cellule de son encéphale, et manifestement, quelque chose parmi tous ces mots lui échappait. Bien sûr, puisque Ben était devenu liquide. Ben avait murmuré et s'était transformé. Il s'était fait insaisissable, abscons, pétri d'interrogations qui n'avaient ni grand sens, ni définition.

Ben savait farder ses intentions et leur donner agréable figure,
Lorsqu'on ne connaissait pas ses tyranniques penchants, et que par malheur on n'avait eu vent du mal qu'il avait semé comme des fleurs de sang, on était plus vulnérable, on était plus à merci ; il le devinait sur l'heure, et alors tout autour de lui, il infusait l'air de son prestige. Il laissait émaner de lui des choses qu'il gardait dans son propre abîme.

Ben avait une aménité particulière qui se liait intimement à sa mégalomanie. Ben savait comment les rois s'attiraient les grâces de leur peuple lorsqu'ils n'avaient plus besoin d'épée.
Parfois, il demandait, avec une voix suave et sans discorde, qu'on s'agenouille devant lui.
Parfois, la violence s'émoussait.

- C'est pas bizarre ?
- Bizarre ?


Le visage de Ben s'assombrit, comme peiné.
Il recula d'un pas et sans mot dire, s'assit en tailleur face à l'immense garçon. Il parut alors pensif, comme piqué au cœur par les paroles inquiétées du géant. Il parut anxieux. Il parut touché.

- Est-ce que tu me trouves bizarre, Hippolyte ? Il se mordit la lèvre d'un air soucieux. Ce serait bizarre, si je te disais vouloir être ton ami ?

Il était si rare d'entendre ces paroles dans sa bouche. Il était si rare de le voir si méditatif. Mais les choses n'étaient pas comme d'habitude, elles avaient pris de nouvelles proportions, de grandes proportions : le préfet se mettait simplement à leur hauteur.

Il l'avait décidé. Lui et Hippolyte accompliraient de grandes choses ensemble, des choses aussi grandes qu'un géant.
Non - des choses plus grandes encore.

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Dim 30 Mar - 1:26
Hippolyte devait avoir l'air très stupide, du moins plus que d'habitude, face à ce préfet de sa maison. Il clignait des yeux, sincèrement pris au dépourvu, ou se grattait le crâne en signe d'embarras. Cela n'arrangeait rien à l'image de gros bêta qu'il renvoyait, bien sûr. Mais Hippolyte se sentait dépassé, devant ce grand censé être plus petit que lui, mais quand même plus grand.
Il se serait presque senti physiquement plus petit devant tant de confiance. Toute l'assurance qu'il n'avait pas était incrustée dans les gestes lents de Ben Whitsett, jusque dans cette main qu'il lui avait tendue. Hippolyte l'ignorait encore, mais serrer la main de Ben avait probablement été une erreur. Pour le moment, l'erreur était d'être impoli devant quelqu'un qui n'avait, visiblement, que de bonnes intentions. Hippolyte avait appris à être méfiant pour devancer les remarques désagréables et les critiques, mais il n'était, au fond, que quelqu'un de très naïf. Il grimaça devant sa maladresse. Il s'en rendait compte, car c'était affiché sur le visage si ouvert de Ben Whitsett, il l'avait froissé. Le demi-géant se baissa un peu et pencha la tête sur le côté :

« Excuse. Je voulais pas être méchant. »

Il ne voulait jamais être méchant, c'était bien là le problème. Mais il était obligé. Pas aujourd'hui, du moins. Hippolyte posa son livre à côté de lui et s'assit face à Ben, son immense dos courbé en deux pour rester à peu près à la même hauteur que lui.

« Je dis ça parce que les gens... les gens veulent pas être mon ami. » Il s'exprimait très maladroitement, il n'avait jamais été bien doué pour parler. Tandis que Ben... Ben parlait très bien. Trop bien. « Après ils me connaissent et ils sont gentils, mais la plupart non... ils veulent pas savoir. C'est normal. »

Il prit un air pensif. Pourquoi Ben voulait-il savoir, lui ? Pourquoi venir lui parler comme ça, très gentiment, alors qu'il ne le connaissait pas ? Ah, il connaissait son nom, c'était vrai. Après tout ils étaient dans la même maison, et Hippolyte savait se faire remarquer... et Ben Whitsett était préfet, c'était sûrement son rôle de connaître tout le monde. Les paupières du demi-géant papillonnèrent. Oui. Il comprenait. C'était son rôle, voilà tout. Il laissa échapper un petit soupir. C'était mieux que rien. Puis d'habitude les préfets l'arrêtaient dans les couloirs pour le gronder, pas pour discuter tranquillement.

« Tu trouves pas ça normal, toi aussi ? »

Tu ne sais pas que c'est normal de m'éviter ? Qu'on ne devrait pas remuer ces choses-là ? Parce qu'il ne savait pas, lui, si c'était normal ou pas. Il savait juste que c'était ce qu'il voulait. Pas vrai ? Pas vraiment. Mais il devait. Il refusait les rires et les quolibets. Il préférait qu'on le craigne. Même s'il devait compter ses amis sur les doigts d'une main, si grande soit-elle. Même s'il devait être seul, au fond, plus seul que les gens comme les préfets, qui connaissaient tout le monde, et étaient probablement admirés et aimés de tout le monde. Des tas de gens devaient aimer Ben Whitsett.
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