▽ ludovic j. dave & Pan e. seweryn

« Aurait-on dit à Ludovic qu’il démonterait du premier coup un Serdaigle de cinquième année qu’il vous aurait ri au nez. Et pourtant, c’était dans une toute grande incrédulité qu’il avait vu la carcasse de son adversaire s’effondrer à terre ; mains portées à œil — petit globe abîmé et meurtri. Hésitant entre fou rire et malaise, il n’avait pas tardé à bondir vers le blanc ; le maitre des duels accourant d’un même mouvement. C’était ce dernier qui avait agi au plus vite ; soulevant ce corps de plumes d’une poigne de fer.  Empaquetant baguette et cape, le préfet avait esquissé un sourire gêné ; vite rassuré par les dires du gérant clamant son innocence. Bien.

L’agitation retombée, notre blond avait accompagné l’adulte jusqu’à l’infirmerie — où il avait déposé les quelques affaires du jeune de seize ans. Admirant sa toison neigeuse, il n’avait tardé à s’éclipser ; le laissant flotter dans les méandres de l’inconscience.  Que pouvait-il bien faire, après tout ? Rester à son chevet ? A quoi bon ? Charlie lui avait demandé plus tôt dans la matinée de se botter l’arrière train ; certaines paperasses prenants du retard. Le brun et ses yeux d’ébène était vraiment droit dans ses baskets dernièrement — c’était usant. Lâchant un soupir monumental ponctué d’un grognement charmant ; l’animal avait quitté la salle immaculée.

Quelques heures plus tard, des brouettes de fais chier accumulées ; Dave s’orientait une nouvelle fois vers le repère des faiblards au teint maladif. A peine entrait-il qu’une voix le cueillait au vol ; couronnée d’un regard d’acier brouillé. Il était alors clair que Pan Eosphoros Seweryn était tout sauf frais — tant bien même arrivait-il à parler. « Tu te sens comment ? » Articula en unique réponse le rouge, attrapant un tabouret au passage ; venant s’asseoir aux bordures du lit épuré.  Je suis désolée aurait-il sans doute du ajouter ; mais l’était-il seulement ? Ce n’était pas comme si il avait réellement commis une bavure lors de l’affrontement ; n’est-ce pas ?  

▽ ludovic j. dave & Pan e. seweryn

« Je me sentais con, ainsi assis au chevet du gringalet de cinquième année. Il me dévisageait avec une telle force ; était-il drogué ? Absynthe lui avait-il administré quelque chose pendant mon absence ? J’aurais du rester à ses côtés, sans doute — mais qu’aurais-je bien pu faire, après tout ? Je n’étais que Ludovic, un Gryffondor parmi tant d’autres. Celui qui avait eu la baguette féroce, attouchant d’un sort un peu trop violent la vue d’un pauvre gosse pas bien méchant. Que savais-je de lui, d’ailleurs ? Mon statut de préfet me grignotait beaucoup de temps, surtout quand Charlie me demandait de m’occuper de la paperasse ; mais par dessus tout, il m’avait permis d’enregistrer de nombreux noms — et c’était bien, trouvais-je, de mémoriser ainsi les visages.
Personne ne devait être méconnu. Tout le monde méritait d’être reconnu ; et il était barbare de négliger un sourire ou une esquisse offerte, l’on ne savait jamais si la vie nous permettrait de pouvoir apprécier quelconque visage au lendemain — Rose me le rappelait souvent, quand il me disait bonjour, au détours d’un couloir.
J’étais heureux d’être ainsi nommé, je pense ; que l’on sache me reconnaître tant bien même ne me voyait-on pas était à mon avis quelque chose d’un peu unique, de très maladroit — et sans doute d’un peu touchant. Enfin, je poussais un soupir ; ma pensée était pathétique, sans doute était-ce la vue de ce pauvre gars amoché qui anesthésiait ma personne.
Il toucha ma joue.
What the fuck ? Mes yeux prirent la peine de s’agrandir quelque peu, alors qu’il frottait de ses doigts mon derme — c’était une preuve d’affection, ou était-il en train d’halluciner ? Je n’avais cependant pas vraiment le cœur à le repousser, aussi le laissais-je faire, jusqu’à qu’il en eusse assez et se retire dans une lenteur des plus extrêmes. Quand sa voix résonna dans le silence froid de l’infirmerie ; je crois bien que mon cerveau fit un arrêt de dix secondes. Qu’est-ce que tu me racontes, bordel ?
Ah. Il s’agissait peut-être du duel ; c’était sans doute sa manière de me dire qu’il ne s’en souciait guère — alors je marmonnais, d’un ton que j’espérais léger et ponctué d’humour : « Le coup de poignet, pardi ! Enfin, tout te dévoiler serait trahir ma personne — j’ai toujours rêvé d’être un de ces bruns ténébreux dignes des grandes salles de cinéma, tu comprends ? » Et c’était un peu con, comme réplique — même potentiellement très débile. Mais à la vue de sa bouille toute blanche et brouillonnée, c’était comme si mes mots fusaient avant même que je les eusse formulés.
Pitoyable, Dave. Try again.

▽ ludovic j. dave & Pan e. seweryn

« Tu es sûr que ça— » Va ?

Oui non, en effet ; ça n’allait pas du tout. L’énergumène qu’était son cadet continuait à malaxer la joue du blond préfet — enfin, pardon, ce n’était qu’une paume posée. Mais tout de même ; aviez-vous vu ce regard, perché ; envolé ? Ludovic n’eût pas temps de prononcer quoique ce soit que l’enfant qui n’en était plus vraiment un s’était déjà roulée dans sa couette ; s’enfonçant dans les profondeurs de son lit.

Devait-il partir ? Le laisser seul décompresser ? Etait-ce seulement sage, avec l’absence notable de monsieur Birdgestone et de mademoiselle Euphrasie ? Le blanc Serdaigle ne semblait pas très en forme — quoique, il s’agissait d’un euphémisme. Allant pour se redresser — parler, faire quelque chose ; Ludovic esquissa un mouvement. Heurté — par le genou de Seweryn. Réprimant une grimace, la carcasse se figea — avec quel animal était-il tombé ?

Il ne finirait pas infirmer, ça non — non.
N’avait-il pas pensé à des études de médicomagie ; pourtant ? Tragédie.

A ses côtés le garçon semblait agité, prenant un verre d’eau ; il finit par le reposer. Que lui arrivait-il ? Ludovic n’était pas familier avec ce genre de comportement ; il avait toujours — ou quasi, été le cadet de sa famille. Et encore ; en sportif il maitrisait les gestes tendres et les premiers soins — il avait même bâché pour mémoriser et réussir à exercer ce sortilège particulier répondant au nom de. Hm. Quoi déjà ? Ah. Cura Vitalis ; si il se souvenait bien.

Des mots fusèrent — il faillit devenir aveugle. Soufflant un coup, au même instant que con cadet ; Ludovic eût tout d’un coup très envie de prendre ses jambes à son cou ; fuir l’individu blessé et sans doute quelque peu atteint psychologiquement. Fais un effort, Ludo ; fais un effort. Par tous les dieux ; par Merlin lui-même. Inspiration, expiration. Il répondit aux excuses de l’euthanasié de moitié d’un hochement crispé de tête ; pliant sa nuque au minimum — quelques secondes plus tard, son arcade était caressée ; les contours de l’œil ayant manqué de devenir aveugle au similaire — bon dieu, il voulait sortir.

Ludovic n’était pas déranger des mains ; des corps se heurtant ou des touchers — mais là, il ne pouvait pas nier. C’était totalement déplacé. So weird.
Il allait s’en aller — Pan se pencha vers lui ; dégringola de sa faible masse tout contre le blond préfet. Boooon. Manquant de se rétamer lui même ; l’énergumène se septième année prit sur lui et banda ses muscles ; envoyant valser le tabouret plus loin, réceptionnant l’animal échoué dans sur son corps. « Tu te sens bien ? Attends ; tu as mal quelque part ? » Marmonna dans son désespoir le blond, posant son cadet de nouveau sur le lit ; se rapprochant pour poser le dos de sa main contre son front.
Était-il délirant ?

▽ ludovic j. dave & Pan e. seweryn

« Si Ludovic avait pu s’enfuir en courant, il l’aurait sans doute fait. Son cadet était un énergumène des plus étranges, et le préfet commençait sérieusement à se demander jusqu’où allaient l’excentricité et la particularité des Serdaigles — ses calculs, quoique approximatifs, n’avaient rien de rassurant. Aussi, dévisageant d’un air perplexe les doigts du blanc enserrant sa ceinture ; il laissa s’échapper un soupir approchant le bâillement. Bordel. Une main plus loin et des mots sans sens plus tard, le septième année sentait poindre un mal de crâne peu mérité. Qu’avait-il fait à Merlin pour mériter ça ?

Reculant son tabouret de quelques centimètres, histoire de s’éloigner un peu de la chose incontrôlée ; le garçon se laissa vagabonder dans le monde sans queue ni tête des pensées — que pouvait-il bien faire vis à vis de ce gosse ? Bridgestone était-il mort ? Enfin ; avec les entrainements de quidditch qui s’intensifiaient en approche des nouveaux matchs officiels, il n’était pas surprenant de les voir tous deux absents. Enfin ; il ne lui restait plus beaucoup d’options ; se mettant debout, sortant sa baguette, il se permit : « Bon, tu vas rester sage un instant, je vais te lancer quelques sorts de soin ; histoire que tu finisses pas suicidé quand l’infirmier reviendra. » Quoi faire, à présent ?

En y réfléchissant plus intensément, dans ses choix d’orientation le blond Ludovic avait dit vouloir s’orienter dans le domaine de la médicomagie — il n’était pas encore bien sûr ; et voir un tel énergumène sous ses yeux ne le confortait pas dans son choix mais — bref. Soit. Bon. « Cura Vitalis. » Lança-t-il en faisant attention de bien respecter le mouvement de baguette — on ne rigolait pas, avec ce genre de sortilèges. Aussi, la chose faite, il conclut par un simple « Revigor. » qu’il espérait nécessaire. Enfin ; il ne restait plus qu’à espérer que tout aille bien, à présent — il ne comptait pas s’éterniser une seconde de plus au chevet de son cadet.