Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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i exist on the best terms i can, pv summer

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Serpentard
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Evgeni Pavlov
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Dim 20 Avr - 14:40

Je sais ce que tu veux avec exactitude.

Je sais ce qui te plaira quand je te toucherais l’épaule, je sais déjà le chemin tracé par ton regard, je sais l’élégance de ton sourire avant de l’avoir vu s’épanouir. Je sais à l’avance le timbre de ta voix et la courbe de ton torse qui se rompra en me voyant venir. Je sais ce que tu diras, je sais comme tu te dresseras, je sais ta blondeur pressante qui s’éparpillera dans l’air.

Une persistante odeur d’été.

« - Summer, s’il te plaît.

Dans la tessiture de sa voix il y avait quelque chose d’impatient.

Des arabesques de beauté se dessinaient dans un silence rengorgé. Au-dessus de leurs deux têtes aux contrastes très forts, de puissantes tensions contraires se fracassaient l’une contre l’autre, sans violence, mais avec une arrogance choisie. Il ne voulait pas le ménager - devant lui qui brillait comme cent soleils et faisait fondre tous ses précieux alliages, il ne devait pas céder. Evgeni soupirait pour la millième fois. Summer était lascif sans avoir dit un mot, perturbait ses glaciales habitudes en l’ébranlant de bas en haut. C’était très énervant de le sentir si proche, si enrobé de chaleur, quand lui n’était qu’un sac d’os blancs. Summer avait quelque chose de juvénile, il était dans sa gangue intouchable de volupté, il abritait des splendeurs qu’Evgeni craignait de frôler. Alors il ne le touchait même pas.

Evgeni tenait sa plume comme une arme, des gouttes d’encre s’écrasaient sur le parchemin. Près de sa main le livre ouvert semblait un objet vétuste qui n’avait pas trouvé sa place. Quelque chose de tendre et de cruel luisait dans ses pupilles, un regard de vieux professeur ; une âpreté particulière à n’être surtout pas ce que l’autre voulait.

- Il faut que tu te concentres. Je veux que tu fasses cet exercice sans tricher.

Summer ne lui avait pas demandé son aide. Evgeni lisait parfois ses devoirs par-dessus son épaule : fac-similés d’autres parchemins, sabotages patentés ; ce qu’il voyait ne lui plaisait jamais. Il bouillonnait toujours de voir Summer négliger son cursus et préférer le soleil de la cour aux bonnes grâces des professeurs. Il bouillonnait, surtout, de voir son sourire calme pendant la leçon, son apathie tendre et ses bras blancs étalés sur le pupitre. Fatigué, il regardait son visage.

Le temps n’avait pas d’emprise sur le visage de Summer - il glissait sur sa chair sans y faire d’encoche, sans bousculer le grain de sa peau d’enfant. L'éphémère et le permanent se retrouvaient dans les pommettes de Summer : l’immaculé rencontrait la malice pou enfanter quelque chose d'indescriptible. Evgeni était si pauvre en mots ; il ne pouvait nommer ce que lui évoquait son cadet. Il essayait de se concentrer autre chose que son visage mais ne voyait que ses traits intouchables dans tout ce qu'il tentait de fuir.

Il se serait perdu dans les reliefs de peau de son visage féminin, dans chaque incurvation - il entreprit de regarder les mains de Summer. Dès lors il craignit presque de penser aux siennes, ses propres mains, aux doigts si gauches. Il du revenir à sa tête, acculé ; il était obligé.

Il allait dire quelque chose mais il s’égara dans les yeux de Summer et son insupportable beauté.

Ses ascendances étaient terriblement agaçantes.


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Summer M. Sutherland
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Dim 11 Mai - 2:40


 
❝ Evgeni était si pauvre en mots.


Les résonnances qu’avait la voix de son bourreau lui chatouillaient les pommettes avec une insistance tendre et agaçante – à présent sur les longs cils de Summer s’accrochait son regard perçant de méthylène. Il déposait ses yeux sur la peau incolore d’Evgeni comme on dépose un reproche sur la peau du papier ; il était silencieux, et il n’y avait ni sourires ni mots entre le pli de ses lèvres cruelles.

Il parait que le temps glisse plus rapidement lorsqu’on est en compagnie d’une personne qu’on aime, que les instants n’ont plus aucune substance et que le jour pourrait décliner que l’on n’y verrait rien du tout. Summer pouvait presque voir les secondes se dérober entre ses phalanges avec l’interminable lenteur des nuages dans un ciel d’été. Il avait froid, et il y’avait une douce lumière verte dans les reflets de son regard.

Il faisait trop sombre pour lui, là où ils étaient. Et il faisait bien plus sombre encore entre les sinueuses lettres de son vieux parchemin. Et Evgeni, intangible et cruel Evgeni qui lui refusait le soleil blanc et l’enfermait entre ces murs, lui refusait aussi la chaleur des caresses – jusqu’à la moindre et coupable étreinte d’un regard droit dans le sien.
Il parait que quelque part dans notre cerveau, une alarme se déclenche lorsque quelqu’un nous regarde.

Les regards d’Evgeni se posaient sur sa peau comme des doigts pressés sur le clavier d’un piano. Summer les sentait venir, les sentait partir, en souriait, ravalait des mots obscènes et assassins au fond de sa gorge, des mots qu’il aurait étalé de ses lèvres sur la peau d’Evgeni, de sa langue jusque dans sa gorge. Et alors du bout de ses yeux balançoires il répondait à ceux d’Evgeni avec la concupiscence lasse des amoureux du soleil. Il plantait les cieux qui habillaient ses pupilles dans les puits noirs qui dévoraient sa peau ; il le regardait droit dans les yeux. Son sourire avait glissé le long de sa trachée, jusque dans ses poumons.

« J’ai froid. Et j’ai soif. »
Les reproches n’avaient pas quitté ses yeux, ils avaient seulement teinté les murmures effilochés de sa voix. Autour d’eux l’opacité du lac noir cachait d’infinis vestiges de grands navires, d’innombrables secrets, et le soleil. Sous la surface, entre ces épaves, Summer suffoquait.
Ses doigts n’avaient même pas bougé pour se saisir de sa plume ; il n’en avait aucune envie.

La main de Summer supportait sa joue lasse et ses soupirs d’enfant insatisfait, elle n’était de toute façon pas faite pour les exercices de potion ; elles étaient faites pour les caresses et les étreintes infinies que l’on dérobe à la chaleur. Les doigts de Summer avaient glissé le long de sa joue jusque dans ses cheveux et, le regard toujours planté dans celui d’Evgeni, il pencha la tête sur le côté pour découvrir le blanc de son cou.
Par endroits, de grands baisers douloureux avaient laissé sur sa peau quelques traces, rouges et rondes comme l’amour.

« Tu n’as pas soif, toi ? »
Son sourire avait remonté à la surface, plus cruel encore et plus enfant.
Il voulait toucher les mains d’Evgeni, les regards d’Evgeni ; il voulait qu’il l’embrasse avec une passion jamais inassouvie.
Summer était le soleil et voulait que l’ombre brûle pour lui.
Il parait que la vie nous oublie lorsqu’on oublie le soleil.



 
 
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Mer 14 Mai - 21:47

La lumière irrémédiable de Summer, sa bouche qui s’arrondit comme un croissant, son absence. La peau solaire de Summer, son impatience, son hystérie silencieuse. Sa folie très douce, aussi, de coton et de sucres lents qui fondent sur des corps étrangers. Il est plus poreux que les derniers instants d’un rêve et son regard perce à travers mon regard, prend des transparences bleues, se perd sous un plafond qui n’existe pas. Sa peau tectonique glisse et la mienne s’affaisse - je ne bouge pas, je m’ébranle pourtant, il me semble que me tenir sur ma chaise est un effort insoutenable.

Je suis là devant son corps doré, je suis vieux et flétri, vidé de ce qui m’habite, et je ne trouve rien à dire pour meubler l’air. L’air est plus lourd qu’une pierre.

Pour Summer, tout est facile, il n’est que souplesse. Tous ses gestes sont douceur - mais cette douceur m’est inconnue. Elle est pour moi violence. Elle est pour moi navrance, suspendue au creux d’un coeur excentré, un coeur qui palpite de ses excès, embourbé dans une fièvre qui me blesse jusqu’au bout des isthmes. Je suis gêne, et malaise, et tremblements confus. J’assimile ces choses enveloppées de chair à des péchés mortels, à des songes qui hantent le réveil, à des interdits qui s’ouvrent comme des plaies à l’instant où on les touche. Leur douleur est si vraie.
Leur douleur est un son, et ce son ressemble à une voix.

- J’ai froid. Et j’ai soif.

Summer, c'est une présence vive qui s'installe dans mes muqueuses, y puise tout ce qu'elle y trouve, me laisse asséché comme une bouche, et puis en repartant se fait plus brillante encore. Je sais de lui si peu de choses. Je me sens dépouillé devant ses sourires trop complexes.

Je regarde Summer, et rien ne l’arrête, il réverbère des lumières et des chaleurs qui n’existent même pas. Summer s’ennuie, il aspire à lui toute la morosité de l'instant et espère la transmuer ; il veut faire de la lassitude des baisers et de la distance une odeur. Je sens la sienne, proche de ma main qui ne sent rien, je sens le temps, lourd et odieux, avec un mal-être plus profond que le bout d’une mer. Je sens les secondes passer, je les ressens et je les entend, je suis un sablier de sang.

Mais Summer, lui, est une lumière,
qui se nourrit de celle des autres - ma peau suinte de lumière et cette lumière ne reviendra jamais dans mes pores. Lumière, cette lourde lumière, qui va nourrir des réverbères lointains et m’abandonner.

- Tu n’as pas soif, toi ?

Ce n’est pas que je me voyais infaillible, ce n’est pas que je voyais mon pas assuré et ma stature souveraine. Ce n’est pas que je me pensais fort - mais tout de même, il suffisait d'une pression de sa main pour que la matière, la plus dure matière, se rompe. Moi qui pensait que tout s'effritait sous ma froideur, moi qui avait désappris le mot vulnérable. Moi qui était si persuadé !
Les choses solides se fendillent aussi.

- Summer… C’est important. Plus vite on aura fini, plus vite tu pourras… te réchauffer, boire… jouer dehors…

Je m’entendis, et je me tus. Je disais toujours des choses ennuyeuses ou stupides qui s’étiolaient avant d’être entendues. Mes membres se raidirent tandis que la lumière changeait un peu, émoussée par l’air, par la volupté fébrile d’un adonis qui ne voulait pas entendre sa leçon. Les esquisses de son caprice me brûlaient déjà l’arrière du cou.

Et puis il y avait le sien, penché dans un halo proche qui coulait d’une fenêtre.

La lumière de fin d’après-midi descendait le long de sa peau. Elle était lactescente, aux frontières du scabreux, transparente mais en reliefs doucereux ; elle avait cette couleur invisible que cherchent les artistes sur la tourbe de leur palette, cette couleur érotique dont se languissent, j’en suis sûr, les plus grands maîtres peintres. Cette teinte à la lisière du blanc et du rose le plus arachnéen, aux confins du spectre humain, près de l’aile d’un ange, cette couleur épidermique léchée d’un sang très pâle - elle me semblait vivante. Elle me semblait avoir une voix, qui prononçait mon nom.

Je devinais les constellations mordues avant même de les voir. Je pressentais la voussure de la nuque. La veine courait sous la lagune de peau.
Le sang dans mon ventre affluait. Sa chaleur douloureuse montait jusqu’à mes joues, jusqu’à mes os, et en tremblant j’espérais qu’il ne verrait pas les froissures de ma robe de sorcier.

Ce que je ne voulais pas voir surgissait devant mon regard - j’y tendais de tout mon désir, de tout un calvaire, silencieux, qui nouait mes viscères. Il ne fallait surtout pas que je soupire, il ne fallait surtout pas.

Je regardais ailleurs. Le livre aurait glissé de mes mains si je ne m'étais pas forcé à observer attentivement la quatrième de couverture. Je ne savais plus où était la plume avec laquelle je traçais des mots sur le parchemin gris, pas plus que je ne savais, précisément, où était mon esprit.

Mes yeux dérapèrent un peu vers les courts cheveux blonds, leur asymétrie paisible, le satin de miel qui brillait sur la fin d’une mèche longue. Mes lèvres se pincèrent et je rapprochais de lui l'ouvrage.

- Et puis, ma voix s’effondra, je n’ai pas soif.


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Mar 20 Mai - 2:40


 
❝ Mais Summer, lui, est une lumière.


Summer avait le cœur vaste et des nébuleuses dans les yeux.
La voix d’Evgeni et les quelques mots qu’il prononçait s’éparpillaient dans l’air comme du vieux parchemin pulvérisé, pulvérulent ; poussière antique coulant entre ses lèvres de papier. Il formulait ses phrases comme personne d’autre ne le faisait. Des décennies entières passaient sur ses lèvres alors que, de sa voix sans détours, il disait ces choses si simples et si fragiles, il disait ces promesses ternes qui feraient perdre son éclat au soleil et qui le vieillissaient encore plus que ses regards. Et lorsqu’il disait qu’ils pourraient sortir jouer dehors, dehors prenait brusquement des couleurs froides et délavées.
Summer se rendit compte qu’il s’était interrompu ; quelque chose dans son souffle le trahissait, sa voix avait freiné quelque part au bout de sa phrase et il n’avait pas fini son idée.
Et entre ces poussières ancestrales et du plus profond de ses soupirs de feu, Summer s’ennuyait.

L’absurdité des paroles d’Evgeni cristallisait l’air déjà lourd de glace et de reproches, mais quelque chose dans la cendre exsangue de ses mots s’était déposé sur la joue de Summer comme un terrible baiser. De sa douce voix sans reliefs il avait prononcé son prénom, pour une énième fois sans doute qui semblait pourtant être la première. Summer ne savait pas trop pourquoi ni comment, mais dans l’interminable défilé de secondes qui glissaient sur ses cils lourds d’ennui il avait capturé cette résonnance et le regard qui allait avec.
Et en disant son prénom quelque chose d’imperceptible avait changé dans les yeux d’Evgeni, dans l’inertie de ses lèvres lointaines ; comme si la promesse d’une saison brûlante avait soufflé sur la bougie de son inébranlable regard de mercure.

« Je ne veux pas. Sortons, maintenant. »
L’impératif se serait presque arrondi sur les lèvres caprices de Summer, avait rampé sur ses bras amoureux jusqu’au cou d’Evgeni. Et alors les bras s’étaient accrochés au cou comme un voile pris entre les branches immobiles d’un vieil arbre, et d’une légère pression sur ses étroites épaules il avait ramené son corps contre la raideur de son écorce. Il s’était déplacé dans un froissement de tissu, le battement d’aile d’une colombe, dans un bruissement inaudible il avait déjà quitté son siège et comme un linge blanc parfumé de désirs il avait enrobé les soupirs poussiéreux d’Evgeni entre ses bras.

« Allons dans le parc. Ou mieux ; sortons du château. Je te montrerai des choses que tu n’as jamais vues. »
Il lui montrerait les escapades puériles en pleine lumière du jour, les coquelicots encore cachés sous les paupières de leur calice et comment les ouvrir pour deviner leur couleur avant que la lumière de l’été ne les abîme. Il lui montrerait ces choses futiles et enfant, comme il le ferait avec Rose ou avec Dahlia. Ces choses qui font de dehors des couleurs imprévues.
Et puis il lui montrerait la chaleur dans les éclats de rire, la chaleur sur l’ourlet de ses lèvres ; et il lui donnerait cette chaleur précieuse et électrique qui enivre, qui s’accroche au bout des nerfs et qu’il garde au fond du ventre, juste entre la courbe lisse de ses hanches indéfendues.

« Viens. Je suis sûr que tu en as soif. »
Il voulait troquer le silence du geôlier contre des baisers de miel et de sang.


 
 
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Evgeni Pavlov
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Mar 20 Mai - 18:53

Il n’avait jamais su s’il était un garçon ou une fille. Il avait de garçon ce bruit qui gravissait sa gorge et cette brusquerie qui lui poussait dans les bras. Il avait de fille ce regard anguleux et ces murmures qui ne s’estompaient pas. Summer ne se mélangeait pas à l’air, il le tordait, il y restait ; il le pliait comme un papier de verre et le brûlait comme un papier d’arménie. Summer ne se soumettait pas à l’air, il ne se soumettait pas au genre, il était l’escargot de toutes les heures du jour, contigu aux sexes ; il inventait le sien.

Ce n’était pas un homme et pas une femme, c’était un être.
Après tout, ça ne devrait pas être si important, se disait Evgeni en regardant la tête auréolée de Summer, on devrait pouvoir simplement être une personne. Evgeni ne savait pas si Summer était une bonne ou une mauvaise personne. Il était juste une personne. Cela suffisait.

Deux moitiés dans le ventre d’Evgeni se disputaient ses intérieurs. Les organes frontaliers disaient être les plus importants et la cervelle disait avoir été là avant, la peau refusait d’admettre que le sang la faisait rougir et le reste de son corps criait à l’insurrection de la chair. Il se sentait mal. Il avait mal. Un vent de rage, une colère rouge se levait : son génome chaotique suintait de plaies jamais trop ouvertes, jamais vraiment fermées ; il gémissait sans bruit de ses fureurs intestines alors que Summer, avec l’écume de son sourire, posait des baiser de sel sur les blessures qui ne se suturaient pas.

- Viens. Je suis sûr que tu en as soif.

Evgeni qui bouillonnait se leva d’un coup ;
il renversa sa chaise et on pouvait voir s’éveiller sur ses omoplates des veines comme des couleuvres. Ses phalanges argentées luisaient, maladroitement fermées ; ses jambes tremblaient, ses rotules remontaient, indépendantes, il était un monstre inverterbé. Evgeni remit la chaise sur ses pieds en détournant le visage pour ne pas que Summer voie son front couvert d’eau. Il rassembla le livre, la plume, l’encrier et la page blanche ; en regardant ses fibres, il n’était pas sûr d’être moins blanc. Il était blafard, il était sa race. Il le sentait : l’énervement premier, les dents avides, la fièvre originelle qui reprenaient leur place.

Evgeni ne s'intéressait pas aux talons aiguille, aux bas résille, aux idylles, aux charmes exotiques, à la pornographie, aux revues poétiques, aux romans d'amour, aux nouvelles libertines ; il n’avait rien pour les muscles, les omoplates, les chevilles, les tibias, les excroissances, les interstices ; il n’était pas excité par le parfum, la délicatesse, les longues écharpes, les seins blancs, les hanches légères, les clavicules nues, les suçons dans la nuque ; il haïssait le cœur, ses mouvement étranges, son balancier qui faisait sonner la membrane et chavirer le ventricule. C’était le plus abominable bouleversement.

Il avait froid, puis chaud, et quelque chose s’effondrait. Il se tourna à nouveau vers Summer et ses tempes semblèrent vivantes. Il avait l’air très malheureux.

- Tu es impossible.

Mais Evgeni avait toujours l’air malheureux, sans doute était-ce le manque palpable de soleil sur sa peau.

- J’en ai assez de tes caprices. Sa voix était sans souffle.

Bête griffue, il avait mal au ventre, son abdomen se gonflait et il sentait pousser à l’intérieur des organes qu’il n’avait jamais eus. Une vase s’élevait dans ses boyaux et faisait de son estomac un marais. Ses intestins étaient bouchés par de petits alluvions de douleur, et une voix âcre, il en était sûr, gémissait pour du sang.

Pourquoi maintenant ? Ses yeux devenaient rouges. Pourquoi tout de suite ? Il reculait d’un pas. Il sentait ses mots brûlants assécher son palais, puis le bout de sa langue ; toutes ses papilles tombaient comme de petits arbres morts. Ses ongles blessaient le bois du bureau et ses canines n’étaient plus à la mesure de sa bouche. Il avait toujours été à fleur de nerfs. La vélane lui imposait ses abysses avec un plaisir qui n'avait pas plus de seuil que de fin.

Il avait envie de toucher Summer, il avait envie de boire les odeurs de Summer. Il était mortifié par la douceur et humilié par l'érotisme qu’il trouvait injuste. Son cœur se soulevait cruellement, étranger à son propre sang, il ne répondait à la grâce de l'autre qu’avec les erreurs de son corps échoué. Il se pensait excessif, et se pensait ridicule. Il lui en voulait tant d'être si beau.

Il renifla quelque chose qui était plus du fer que de l’air, et éleva sa main devant lui, comme pour se protéger de ce qu’il voulait.

- Je dois reprendre mon souffle.


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Mar 27 Mai - 16:10


❝ Il renifla quelque chose qui était plus du fer que de l’air.

Spoiler:

Evgeni le détestait du plus profond de ses regards injectés de plomb, et Summer, infatigable et cruel enfant, était son éternel Dahlia Noir.  
Summer était doux et insolent, dans tous ses gestes, dans ces pas flous et insonores qui l’éloignaient déjà des éclats de son bourreau. Summer était le Dahlia Noir d’Evgeni, sa poupée d’améthyste, avec ses sourires tactiles et sans couleurs derrière des écrans étrangers ; il portait la fleur de sa terrible beauté dans ses cheveux d’azalée ; il mourra assassiné par la folie de l’amour et du sang comme le dahlia qu’elle était et il le savait. Il le savait, et il poussait Evgeni encore plus loin dans sa propre insanité avec un plaisir presque sexuel.

Il voulait le voir soupirer, transpirer, il voulait voir ses organes trembler sous sa peau et penser qu’ils le faisaient pour lui, et il le regardait, fasciné, silencieux car de tout son être il frémissait pour lui, rien que lui.
La colère d’Evgeni était si douloureuse et futile, si démesurément belle et imprévue. La colère d’Evgeni n’était pas vraiment de la colère ; c’était plus un mouvement d’eau, un mouvement de peau, du désir à n’en plus croire – il en avait assez de ses caprices, il avait dit. Il ne voyait juste pas ses propres caprices à lui ; ceux qu’il balayait avec fracas contre le mur et sur le bois de la table écorchée sous ses ongles.

Toutes ces choses qu’il pensait bestiales réveillaient en lui le rouge de la peau, faisait courir le sang le long de son aorte jusqu’à forcer toutes les portes de ses veines comme de la sève à travers des branches noires et stériles. Toutes ces choses qu’il pensait bestiales faisaient de lui un homme complet ; un être de colère et de désir.
Summer ne bougeait plus, fixait simplement sur les lambeaux des frissons d’Evgeni le saphir perçant de son regard. Il n’avait plus froid, mais il avait terriblement plus soif ; et il voulut aspirer de ses lèvres païennes cette sève précieuse sous la peau d’Evgeni.

Alors il fit un pas en avant. Ses jambes étaient si lourdes et pour une fois ses pas lui semblaient faire un bruit ; le vacarme entier de quelque chose qui chute sur le sol. Il ne savait pas ce qui l’attendait et l’évidence de l’imprévisible animait le feu qui brûlait au fond de son ventre. Il tendit le bras avec une lenteur molle, presque attendrie, et d’une toute petite pression de la main il repoussa celle d’Evgeni, tendue et impénétrable. Le geste avait été facile et sans effort. Evgeni pouvait le brusquer, encore ; le pousser, qui sait, lui faire du mal. Et toute sa peau en avait désespérément envie – le moindre regard le sollicitait, le moindre souffle qui glissait de ses lèvres entrouvertes jusqu’au cou à présent si proche d’Evgeni était chargé d’une chaleur intime et viscérale.

« Tu n’as pas besoin de reprendre ton souffle. »
Le souffle s’était mué en phrase, terrible et assassine. Tu n’en as pas besoin. Summer avait collé la rondeur de sa voix contre les lèvres défendues du tortionnaire, et dans un élan passionné il commençait déjà à aspirer la sève de sa colère – celle dans ses lèvres, sur sa langue et contre l’émail de ses dents avait un tendre goût métallique.
Entre deux baisers un sourire s’arracha aux lèvres de Summer, un sourire qu’il n’avait pas pu réprimer ; Evgeni était son tueur de dahlias noirs, son meurtrier et sa victime.




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Jeu 26 Juin - 21:37

On ne le voyait plus. Il était la ligne de la main qui se levait pour repousser la sienne. Il était le bout des doigts qui annulaient la froideur de ses doigts. Il devenait le visage doux qui chassait les ombres de ses yeux, pas tout à fait ouverts, pas tout à fait fermés ; Evgeni n’était plus qu’un long battement de cœur et Summer l’avalait.

Il entendait s’ouvrir des portes, s’effondrer des charnières. Toutes ses égides tombaient de rouille, les remparts qu’il croyait si forts avaient des trous dans leur ventre. Evgeni sentait en lui affluer ses démons : des incubes difformes que plusieurs mois de jeun avaient ratatiné. Ils escaladaient sa gorge, grimpaient à son cou, appelés par les lueurs, par l’amour solaire de Summer qui érodait ses lèvres. Summer l’avait embrassé.

Summer était le promeneur tranquille qui pénétrait les murailles et passait les frontières. Il n’avait pas besoin de passeport, pas besoin de titre, il mettait ses pieds obstinés sur les terres interdites, les zones de non droit n’avaient pas de nom dans sa bouche. Le goût dans la sienne était celui de la cendre, celle de corps étrangers, de bois d’autres terres, de mystères brûlés vifs. Evgeni ne savait plus ce qui avait du sens avec Summer. Peut-être que rien n’avait de sens, peut-être que tout ce qui avait du sens, en touchant sa peau d’été, le perdait aussitôt.

Evgeni voulait parler, mais sa gorge était remplie de monstres qui transformaient ses mots en râles. Une force tellurique lui fit lever le bras ; sa prise se referma sur l’épaule de Summer, et il l’écarta avec une violence étrange qui marqua sur sa peau de vélane des sillons bleus et rouges. Ses propres deltoïdes lui faisaient mal, il avait mal, mal d’une douleur électrique qui du haut vers le bas zébrait son corps furieux, il avait mal, il se sentait si bien, comme avant le paroxysme ; il ne le lâcha pas.

- Je suis sans doute une pourriture.

Evgeni se serait ouvert comme une fleur, se serait ouvert comme un livre, avec patience et gentillesse, si seulement ses pupilles n’avaient pas basculé à l’arrière de son crâne ; il se serait ouvert comme une fenêtre, une fenêtre donnant sur une cour, sur un verger luxuriant, si seulement ses yeux n’étaient pas devenus des fentes. Alors Evgeni s’ouvrit comme une bouche, aux dents d’opale malade, lourdes comme des épées barbares qu’on lève d’une seule main.

Les crocs tombent sur la chair comme la nuit tombe sur la terre, et ceux d’Evgeni voulaient se refermer sur le drapé d’une peau blanche comme un secret. L’index glissait sur la nuque soyeuse de Summer, au berceau des cheveux, le bout d’une langue bifide râpait le derme juvénile juste pour goûter : un grognement s’éteignit et des lèvres se fermèrent.

Il voudrait chercher la veine qui louvoie sous le satin vivant. Il voudrait le nectar, repoussant les livres tombés à ses pieds, le corps entier tendu, refermé sur les membres qu’il rêvait exsangues. Ses yeux pourpres se closaient et, sous la paupière, montaient au ciel. Ils montaient comme des comètes, ils montaient jusqu’à se perdre, ils ne revenaient pas.

Son souffle éventait le gosier nu. Il se faisait violence pour ne pas basculer. Il aurait tant voulu hurler jusqu’à ce que la souffrance se couche. Il aurait voulu s’ouvrir le ventre et retirer de ses intérieurs toutes ses viscères enchevêtrées, peler sa propre peau devenue trop petite. Il aurait aussi voulu presser ses artères tissées ensemble et enlever ses muscles comme on enlève un habit trop neuf qui meurtrit. Il était hanté d'immenses démons immobiles qui n'attendaient que sa faiblesse. Dans ses velléités de fureur sa main crispée quitta l’épaule de Summer pour sa gorge, ses doigts s’y cristallisèrent ;
il ne leur fallait qu’un peu de pression.

- Viendras-tu au bal avec une pourriture comme moi ?

Voix rauque et murmure dissolu. Les ongles piquants s’enfonçaient en faisant des ourlets sous la peau de Summer. La bouche délivrait son sucre ensanglanté accolée à l’oreille de Summer. Summer n'avait pas à le repousser. Summer n'avait pas à se jouer de lui. Summer avait agité sous l’âme inhibée d’Evgeni son sale et vil amour, sa sale salive, sa sale innocence injectée de toxines aux couleurs pastel. Il voulait savoir pourquoi Summer restait aussi hiératiquement sublime.

- Viendras-tu ?

La main désœuvrée rejoignit la première, comme une couleuvre de sang, pour l’étrangler.

Evgeni était un monstre attendrissant.


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Summer M. Sutherland
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Dim 6 Juil - 22:50


❝ Evgeni était un monstre attendrissant.


Il n’y avait plus dans la voix d’Evgeni que la violence tendre de l’impatience longtemps camouflée. Son regard avait mué sous ses cruelles paupières de sel et de déni, et ses doigts imperméables aux caresses se réchauffaient pourtant, contre la peau solaire de Summer, comme de l’acier. Summer ne savait pas trop comment il l’avait fait, à partir de quel pli de ses sinueuses lubies il avait trouvé le courage de souffler la rouille sur les lèvres d’Evgeni.
Leur goût avait quelque chose d’étrange qu’il n’avait jamais connu.

Ce baiser était alourdi de noirs soupirs, et dans l’humidité membraneuse de sa bouche stagnait un goût profond de viscères, de quelque chose d’enfoui ; le goût épithélial,  putride et enivrant de la chair intime que l’on trouve sous les feuillets des organes.
Summer en voulut plus – il y avait dans ce goût quelque chose de profondément humain, et à travers le dégoût qui naissait au creux de son ventre, un plaisir vitreux électrifiait ses sens et faisait de sa peau un vil habit à enlever. Il se sentait nu, il se sentait exposé, démembré, il se sentait s’atrophier sous la ferme emprise des doigts d’Evgeni ; ses épaules n’étaient qu’articulations saillantes – il était à vif, il était à briser, à baiser, il était à cet instant-là à aimer contre le mur froid de la salle commune. Sa peau avait dû le crier, quelque part, il avait dû, sans s’en rendre compte, dégager ce parfum terrible et amoureux, cette alarme insonore qui rappelle à la chair.
Sa peau avait dû se fissurer quelque part entre le pli du cou.
Parce que dans la moiteur d’un mélange de salive et d’hémoglobine Evgeni avait quitté la sienne pour revêtir l’habit brûlant de la nudité, l’habit de l’absolument humain qu’il était si rarement et qui se manifestait sous le tranchant extatique de son douloureux baiser.

Summer n’était plus qu’un soupir.

Son souffle lui semblait autre, étranger, sa voix n’était plus la sienne, son sang n’était plus à lui, sa peau, ses os et le cisaillement de ses muscles qui se tendaient à la recherche des épaules d’Evgeni, rien n’était plus le sien. Il se sentait se fondre en lui, se fendre sous lui, il le sentait l’étreindre et l’éteindre sous la soif naissante de ce qui lui semblait être à cet instant-là le véritable amour – celui du besoin.
Et parce que sa voix s’était envolée il ne pouvait plus lui répondre, il ne pouvait que soupirer, d’entre la fente de ses lèvres et celle de ses paupières, d’infinies chaleurs qui vaudraient dans leur murmure un million de oui à pleine voix.

Ses mains s’accrochaient ensuite à son cou comme un millier de baisers, comme on s’accroche à un amour, à une nécessité. Summer n’avait pas fermé les yeux, n’avait pas cligné des cils une seule seconde. L’oxygène quittait ses artères et la peur qui pendant un court instant lui broya le cœur quitta au même moment son regard, alors que ses mains se posaient comme un voile frémissant sur celles, impitoyables, d’Evgeni. Il n’y eut aucune pression dans son geste, pas d’insistance ; juste les prémices tremblantes de ce qui aurait pu ressembler à une caresse.

Summer n’avait jamais été que soupirs – mais à cet instant précis il aurait pu tout devenir, il aurait pu parler avec sa gorge ainsi nouée, ses vaisseaux obturés, il aurait pu sourire, il aurait voulu. Il aurait voulu s’offrir, aussi, aux tempêtes amoureuses de son bourreau. Mais il se sentait si bien, paralysé et impuissant sous la colère attendrissante d’Evgeni.
Alors il hocha la tête, tout simplement. Il ne lui demanda pas de le lâcher, il ne parla même pas, même ses soupirs semblaient s’être perdus.
Seul son visage parlait, semblait dire qu’il voulait.
Summer n’acceptait pas – il voulait.




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