Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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When I'm no longer young [Ben - Charlie]

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Mar 25 Mar - 11:49
When I'm no longer young.
BEN WHITSETT; CHARLIE C. FOXX





Le regard franc, le dos droit, la tête haute. Ses pas étaient assurés, rapide. Sa respiration constante alors qu’il franchissait la Grosse Dame. Il n’avait pas peur de Ben Whitsett. Il n’avait plus peur de personne d’autre que lui-même. Ses yeux se plissèrent alors qu’il s’habituait doucement à la lumière tamisée de la pièce, seulement éclairée par un feu de cheminée. Il n’était pas là. Charlie passa une main dans ses cheveux. S’il connaissait beaucoup des membres de sa maison, il en était de certains qu’il n’avait jamais voulu connaître. Non pas par peur, ou pour les éviter, mais parce qu’il savait, il était conscient que pour rien au monde il ne les aimerait. Ben Whitsett étaient de ceux-là, de ceux qui restaient un mystère pour le préfet-en-chef. Qu’il n’arrivait pas à comprendre, même en simple observateur, qu’il n’arrivait pas à cerner, dont les contours restaient flous. Qui était-il réellement ? Un homme ne pouvait-il être que haine comme lui ? Il fronça les sourcils alors qu’il alla se poser dans un canapé, laissant son poids s’étaler sur les coussins mous dont il ne ressortirait plus.

Contrairement à la plupart des gryffondors, Charlie ne lui en voulait pas pour un vulgaire sort lancé sur une amie. S’il n’aurait jamais pu faire ça – non pas parce que Carys était la plus douce des personnes qu’il connaissait, mais parce qu’elle était simplement une fille – il comprenait. La frustration de ne pas gagner, de ne pas être le meilleur, il savait. Ce que c’était. Et pourtant. Il lui en voulait pour d’autres raisons, plus sombres, moins éphémères. Sa façon d’être, de se fermer à ceux qui l’entourent, de ne pas essayer d’avoir de la compassion, de vivre dans un monde égoïste. Parce que sans chercher à le connaître, Ben Whitsett avait dans l’estime de Charlie Côme Foxx une place très particulière. Entre l’admiration de rester fort malgré une solitude si profonde, un mal-être aussi détestable, et la pitié de le voir ne pas essayer de changer, de ne pas vouloir avancer.
Il n’y avait pas de rois.
Que des bouffons.

Ses doigts attrapèrent l’arrête de son nez alors que son pied se posait sur son genou. Soudain, il sut. Comme par magie, où il était. Qu’aurait-fait Charlie si jamais, on l’avait tané toute la journée ? Si on l’avait regardé de travers, fait la morale sans arrêt ? C’était évident. Regroupant toute sa motivation si faible, il se leva du canapé et sortit de la salle commune, précipitant son pas dans les escaliers. Les deux se ressemblaient, au fond. Le français n’était pas moins ambitieux que Whitsett, pas moins cruel. Lui était un meurtrier. Qu’en était-il du préfet ? Charlie fronça les sourcils, se demandant qui d’autre dans ce château avait un jour tué. Pourtant, il s’était relevé de ce souvenir lourd de conséquences. Carys l’avait aidé. Se contrôler aujourd’hui était devenu courant pour Charlie qui ne cherchait même plus à devenir si sombre. A vouloir s’enfoncer dans la noirceur de l’avidité, alors qu’il voyait Ben s’y noyer doucement. L’heure du couvre-feu avait déjà sonné pour tout le monde, et si son statut de préfet en chef lui permettait d’être dans les couloirs à une heure aussi tardive, il doutait qu’un simple statut de préfet l’autorisé. Qu’importait, il n’allait pas réprimander le jeune homme.
Il avait dû certainement l’être assez.

Sa main se posa sur la porte. S’il avait été dans la situation du préfet, bien entendu, il aurait pris un bain. Il se serait relaxé, aurait essayé de tout oublier, de se changer les idées, dans un bouquin. Ou de se noyer, dans son bain. Se ressemblaient-ils assez pour qu’il ait vu juste ? Sa main exerça une pression sur la porte. Prononçant dans un murmure le mot de passe, il entra dans le lieu secret, qui leur était réservé, à eux. Eux qui dans un exploit, ou un miracle, avaient réussi à gravir les échelons, à se retrouver préfets, représentant d’une maison pleine de vie et de vigueur. Un statut dont Charlie était fier, à aujourd’hui. Et il rentra dans cette pièce froide, comme si peu importe où le lord se rendait, le suivait avec lui toute la froideur d’un passé disparu, toute la noirceur de son aura.
Mais il avait du bon.
Charlie y croyait.

Il était là, regardant au travers de la fenêtre, tel un roi observant ses sujets de son balcon. Sauf qu’il n’y avait personne, en bas. Personne, excepté la triste noirceur de la nuit. Charlie posa son épaule sur le mur, y déposant tout son poids, croisant avec lassitude ses pieds chaussés. Il croisa également ses bras, position défensive, l'inconscient cherchant à le protéger du démon qui lui faisait face. Parce qu'il savait que ce qu'il allait lui annoncer ne lui plairait pas. Parce qu'il savait que dès à présent, il était en danger.
Et qu'il devrait être plus fort, se protéger.
Plus fort que son passé.

« Tu n'es dès à présent plus préfet, Ben. »



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Ben Whitsett
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Jeu 27 Mar - 20:55


Les voix de tous résonnaient dans son crâne,
elles fusionnaient en un seul et même écho qui vrillait sa tête jusqu'au fond de ses tympans. La vindicte se répandait le long de son épine dorsale, terminait sa course dans ses vertèbres - une résine d'insultes et de rancœurs infinies avait pris son corps dans un ambre sordide. Ben ne sentait plus ses os. Ses centres nerveux ne répondaient plus, ses extenseurs étaient figés, il ne pouvait faire un geste sans avoir l'impression de le commettre.

Son passage lapidaire à l'infirmerie s'était transformé en une basse foire ou chacun avait pu le plaquer au mur, l'abaisser à terre, faire pleuvoir sur sa chair les coups et les blessures. Il aurait suffi à Ben de lever l'humérus pour qu'on le lui brise, d'avancer le cou pour qu'on lui pulvérise la nuque. On lui aurait tranché la langue pour un plaidoyer et bandé les yeux pour un regard au ciel. Tous avaient d'une main de maître écrasé le tyran, se dédouanant d'actes méprisables par la force du nombre, pour la gloire d'une vendetta soudaine. Tous ces petits lions avaient brillé d'un seul courroux, légitimés par le silence et le regard bienveillant d'un professeur. Tous, dans un abject quorum, l'avaient maudit ensemble. C'était bien naturel. C'était rendre justice.
On appelait ceci la loi du talion.

Ben ne sentait plus les choses. Il était fatigué. Il ne tremblait pas, ne pensait à rien. Sa propre vacuité l'aurait presque surpris, s'il avait été capable, en cet instant, de penser. Quelques images d'épinal s'accrochaient aux parois de ses méninges, toutes le dépeignant en martyr. Mais il n'était pas le martyr.
Il était le bourreau. L'annihilateur au visage d'ombres et aux sourires pervers - Ben le tortionnaire.

Il était appuyé au bord du bassin, les robinets sifflaient ; les murs de faïence se voilaient de vapeur.
Sa peau translucide semblait fondre dans l'eau. Il voyait ses os d'albâtre dans le galbe de sa jambe et à travers ses poignets distendus, il se trouvait difforme. Il se devinait exsangue : spectral, sans substance, évanescent sous la buée. Le savon faisait autour de lui une gangue d'écume blanche.

Ben se recroquevilla sur lui-même ; ses deltoïdes se ramassèrent, ses bras entourèrent ses jambes : il était un fœtus de sang. Il se perdit dans son propre abysse, au creux de son être lésé, de son âme en charpie, tous en lui réduit en une ignoble pulpe.

La sirène du vitrail s'agitait dans sa verrine, près des embrasures de pierre, elle veillait la chute lente et mutique du petit prince dissous dans son bouillon.

Ben disparut sous l'eau. Lorsqu'il ne fut plus qu'une forme trouble, ceinte d'ombres onduleuses et de milliers de bulles, il concentra tout l'oxygène de ses organes, remplit d'air sa thyroïde, et fit trembler sa pomme d'adam.
Il hurla.
Il hurla de tous ses poumons. Il hurla de toutes ses forces, et toutes ses forces ébranlèrent la salle. Son cri de mort n'était pour personne. Avalé, suffoqué, il se perdit dans le gouffre ouvragé, éclata sur les mosaïques des thermes, se fit millions d'étincelles réduites au néant le plus noir. C'était le dernier cri d'un roi - embrasé aussi vite qu'éteint.

Sa tête creva la surface. Il cracha, suffoqua, expulsant de ses viscères tous les fluides de son corps - eau, bile et sang se mêlèrent comme des frères en s'écrasant au sol. Un magma organique se coula sur le carrelage et dans ses interstices. Ben se laissa tomber sur les dalles humides, mortifié. Sa cage thoracique se soulevait et retombait avec une lourdeur animale : mollement, douloureusement.
Il n'était plus qu'un amoncellement de douleur, d'amertume, de nerfs entrelacés.
Il s'endormit.


Ben se réveilla quand les premières lueurs de la nuit descendirent sur sa tête.
Sa bouche était pâteuse, son œil vitreux. Il sentait son intestin grêle remonter lentement vers sa gorge ; il s'était effondré. Il se remit debout avec toutes les peines du monde et ramassas les lambeaux de ce qui lui restait - fierté, gloire, humanité.
Il se rhabilla avec une égale mollesse et se sécha les cheveux. Sa gorge était atone.

Il s'approcha de la fenêtre close qui donnait sur le vide. Il était là, près du chambranle, dans l'apesanteur d'une très froide nuit, avec les membres qui lévitaient vaguement, et des ondes de rien tout autour, avec et des halos sans lumière qui lui soufflaient sur le corps, et des choses dont il ne savait pas vraiment si c'était des odeurs ou des sons. Il respirait encore, dans un silence de marbre.

« - Tu n'es dès à présent plus préfet, Ben.

Il l'avait entendu entrer, bien sûr. Charlie ne s'embarrassait d'aucun code, il était au-dessus des choses. Il pénétrait dans les huis clos et les boudoirs comme dans des amphithéâtres, allait où son pas preste le menait et où bon lui semblait. Paré de ses dorures et du prestige de son insigne, il détruisait les plus hauts remparts, pénétrait d'un revers de main les plus dures forteresses, détruisait d'une parole auguste les dernières bribes d'un homme déjà à terre - plus bas encore, dans les strates inférieures, au fond de tous les gouffres.

Évidemment. Il n'en avait donc pas eu assez avec l'infirmerie. Il n'en avait toujours pas terminé avec le sale, l'immonde, l'effroyable Ben.

Lorsque les lèvres de Ben se décollaient l'une de l'autre, sa bouche s'ouvrait sur un brasier. Un brasier et des mots perdus dans une gorge caverneuse. Quand Ben parlait, c'était toujours pour mettre une menace à exécution, ployer des genoux outrecuidants, faire ses adieux à un condamné. Désormais ce n'était plus une voix qui résonnait au-delà des lèvres de Ben, c'était un silence qui n'avait pas de limites. Le vide dans sa plus grande finitude.

Ben décrocha son insigne de sa poitrine,
il y eut un bruit sourd lorsqu'il tomba au sol.

- Qu'est-ce que tu fais ici, Charlie ? Tu ne célèbres pas la promotion de ton amie avec les autres Gryffondor ?

Charlie n'était pas en danger.
Ben était en cet instant inoffensif. Cette nuit il ne causerait de mal à personne.

Ben avait toujours été celui qui agitait la peur dans les organes des autres : après cette peur intense, la chair gourde doit se désinfecter de tout ce qui l'entoure. Elle est frêle, et minable ; et dans cet instant où elle est offerte, où elle ne peut se défendre, Ben arrive. Il sent quelques spasmes sur la peau, il sent ce qui est vulnérable et à la merci. Alors, sans cérémonie, il brise. Il sait qu'une égratignure suffit.

Ce soir Ben n'est pas la peur. Il n'est rien, sinon cette petite fraction minimale de silence, ce corridor fait de néant, ce passage à vide entre la terreur et le retour à la terre.

Ce soir, Ben n'est pas grand-chose - et personne ne veut de lui. C'est exactement ce qu'il veut, c'est très bien. Dominer seul, panser ses blessures seul, se relever seul. Ben sourit.

C'est vrai, qu'est-ce que tu fais ici, Charlie. Tu devrais être avec les autres Gryffondor.

Ah, Gryffondor. Maison de chaleur et d'amitiés chatoyantes, où chacun vous tendait la main pour faire une grande chaîne humaine, un grand ensemble fait de rire et de partages.
Falvie avait raison.
Ben ne serait jamais des leurs.

- Ce doit être la première fois dans l'histoire de Poudlard que le Choixpeau a eu tort.


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Ven 28 Mar - 12:29
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BEN WHITSETT; CHARLIE C. FOXX





« Ben décrocha son insigne de sa poitrine,
il y eut un bruit sourd lorsqu'il tomba au sol. »


Il ne bougeait pas, n’osait respirer alors que son regard tombait doucement sur le sol, que son malaise s’humectait d’amertume sur son palais. Il manquait d’oxygène, de force pour assumer ses dires, n’osant qu’à peine essayer d’échanger les rôles. De se mettre à la place de ce garçon qu’il ne connaissait pas, de se voir destitué de son rôle de préfet-en-chef parce que, poussé par sa colère, il avait frappé. Charlie avait fait pire, dans ce passé, et on lui avait pardonné. Pourrait-on aussi pardonner à cet être de chair qui lui faisait face, dont le pardon semblait éphémère, dont la volonté d’être seul semblait reine de son être.  Mais son regard, si noir, si profond vint se poser dans ceux de Ben Whitsett quand il s’adressa à lui. C’est vrai, qu’ils faisaient la tête, dans la tour, qu’ils s’éclataient, chez les rouges. Pour Carys, qui avait réussi. Charlie, ce soir-là n’avait pas eu la tête à les suivre. Devait-il lui répondre sur le ton du reproche, de la modestie ou tout simplement sincèrement ?
Ce garçon n’avait aucune confiance.
Pas même les plus facile à obtenir.
Seule la sienne.

Il le regardait chuter sans même tendre la main ; sans même l’aider. Etait-ce ça, l’âme sincère d’un gryffondor ? Ne pas venir en aide à ceux qui nous ont offensé, bafouant les valeurs que ses parents avaient toujours voulu lui inculquer. Aussi ridicule soit la Bible, pardonne à ton prochain, lui avait répété sa mère. Et pourtant, tous les gryffondors lui tournaient le dos, tous. Parce qu’il avait laissé ses émotions frapper, se libérer. Oui, les émotions devaient être contrôlées, et cacher. Il devait grandir. Charlie sourit alors que ses yeux se fermaient, qu’il réfléchissait à une réponse correcte – tout le monde se devait de choisir ses mots, avec le jeune homme qu’était Ben Whitsett. Peut-être qu’au fond, avait-il réussi à s’imposer comme un tyran. Sans être sincèrement effrayé, le préfet-en-chef ne voulait pas le meurtrir, ce soir. Pas plus qu’il ne l’était déjà. Pas plus bas qu’il ne semblait se tenir.
Il se redressa du mur froid.
Il s’assit sur le bord du bain.

« Apparemment pas » dit le préfet en passant une main dans ses cheveux ébène, sans rien rajouter de plus, de moins. Il n’avait pas à se justifier, pas devant Ben Whitsett. Devant personne. Avait-il réellement une raison de se tenir ici plutôt qu'ailleurs, plutôt que là-bas, avec eux ? D’avoir voulu lui annoncer sa défaite plutôt que de s’amuser, remettre à demain ? Un devoir de préfet, une volonté de bien faire. En réalité, le français n’avait aucune envie de festoyer. Il était fier de Carys, plus que jamais ; pourtant, il ne voulait croiser personne. Il aurait voulu rester seul, se plonger dans ses lectures obscures, oublier le monde, le temps d’une soirée, le temps d’un livre détérioré.
La pluapart des gryffondors étaient pourtant ses amis. Il ne savait pas réellement s’il leur faisait confiance, mais ils étaient là pour lui, l’amusaient, le défiaient. Ils étaient de ceux qui l’avaient cerné, qui jouaient avec lui, et qui remarquait, petit à petit, sa maturité prendre le pouvoir sur sa colère, sur sa susceptibilité.

« Arrête de dire des conneries.. » le coupa Charlie, plissant les yeux tout en réfléchissant à ses paroles. « Les plus grands mages noirs sortent de Gryffondor. » Il haussa les épaules, lui si informé sur ce sujet. « On refuse de l’admettre pour l’image. C’est la seule chose qui nous différencie des serpentards. ». Il prit une inspiration.

Charlie certainement méritait beaucoup moins sa place chez les rouges et or que Ben Whitsett, lui plongé dans une nouvelle magie obscure, lui s’intéressant aux aléas de la magie noire, de celle qui le faisait plonger à mesure que le temps passait dans cette curiosité maladive, d’essayer, de voir de ses propres yeux. Mais il ne le faisait pas. Ne le ferait pas ; pas ici, pas à Poudlard. Lui plus lâche que la moitié des serpentards, lui qui avait un humour noir, un cynisme appuyé, qui ne s’attachait que rarement. Lui qui réunissait tous les ingrédients pour être un Serpentard, il se retrouvait ici, chez les rouges, préfet-en-chef d’une assemblée dans laquelle il ne se retrouvait pas. Mais qui lui avait appris à sympathiser. A aimer.
Alors il sourit.
Il avait trouvé sa place.

Ou en était Ben Whitsett ? Après sept ans à ne même pas essayer, voilà qu’il se posait à peine la question ? aurait-il été mieux accueilli chez les verts ?

« T'as pas assez ambitieux pour les verts. » Il plongea un regard on ne peut plus sérieux dans le sien. Ce n’était pas de la provocation, ce n’était pas une volonté de l’insulter, ou de le blesser. « Le ridicule te fait trop peur. » Il se leva et se dirigea vers la sirène, pour l’observer. Il avait toujours aimé ce vitrail. Il ne parlait pas ici d’écraser, ou de tuer. « Et t'es pas assez lâche pour te faire aider. ». Le choix lui revenait, entièrement. Gryffondor n’avait pas les vertus de poufsouffle, ne se tenaient pas toujours la main selon les situations, ne se défendaient pas s’ils ne le jugeaient pas juste. Les Gryffondors étaient égoïste et avaient bien trop d’orgueil pour se faire aider. Voilà ce qu’était Ben ; le lion le plus parfait, le plus digne. Et les lionceaux pleuraient quand le plus dangereux refermait sa forte mâchoire sur eux, indignés. « T’es plus gryffondor que certains. » Que moi. Mais il se tût, ne le rajouta pas. Il n’était pas ici pour trouver un psychologue, ni même pour le jouer.
Mais il resterait.

Charlie soupira. Tous ses mouvements, était-il stressé ? Légèrement. Il n’était pas à l’aise, pas dans une conversation où il avait dû s’affirmer, prendre son rôle de préfet, où il avait du blesser quelqu’un pour respecter les ordres des professeurs. Il n’avait pas demandé le renvoi de Ben Whitsett, il y avait pensé, mais ne l’avait pas espéré. Les deux qui pensaient être tombés dans la mauvaise maison préfet, à quel point cette situation était-elle ironique ? Comme si la maturité, la responsabilité venait de chez les verts. Comme si, comme s’ils n’étaient là que pour se résigner. Ou couler. « Qu’est-ce que t’as foutu Whitsett ? » demanda Charlie, sans se retourner vers lui.
Il voulait comprendre.


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Lun 7 Avr - 22:17

(pardon, j'ai pété un câble sur la longueur. désoléééé D': )


- Arrête de dire des conneries...

C'était le nom qu'il leur donnait.

Un terme assez trivial qui sortait d'une bouche plusieurs fois par jour, rompu par des langues détachées qui ne savent plus ce qu'elles articulent. C'était un mot vulgaire qu'on utilisait pour dédramatiser le pire et éluder le mauvais. Mais ça ne suffisait pas ; jamais.

Dans les veines de Ben, il y avait un poison particulier qu'on ne trouvait ni dans le cœur d'un griffon, ni dans les fibres des livres les plus noirs. Il n'y avait pas de problème chez Ben, et son sang n'était pas moins rouge ou plus vert selon la lueur d'une fenêtre. On coupait le mal à ses radicaux pour qu'il n'étouffe pas les bocages ; mais il n'y avait rien à couper chez Ben. Ben n'avait pas de mal enraciné.

Il était le mal. Il l'était. Il le respirait. Il était son propre mal, celui des autres, celui de tous. Il ressentait le silence plus qu'aucune autre chose. Dans les heures du noir où il n'arrivait pas à dormir, lorsqu'il se demandait si ce qu'il faisait était juste, lorsqu'il sentait dans le lit de ses artères un sentiment incontrôlé grandir, les choses devenaient limpides. Elles tombaient sous le sol comme un homme tombait sous les coups.

Ben n'était pas récupérable.
Il n'était pas soignable, pas curable - pas de topique à infuser dans son corps, pas de cataplasme à appliquer sur sa peau, rien, le néant, un vide personnel et absolu partout et nulle part à la fois, un trou noir de souillures et de vice qui n'essayaient même pas d'être latents.

Ben était un arbre vert ; sous ses frondaisons tendres il y avait quelques agrumes assez lourds pour être cueillis et trop acides pour être mangés. Du fond de ses rhizomes, il puisait dans une terre morte quelque chose d'immonde, quelque chose qui faisait rancir sa sève, quelque chose dont personne ne voulait parler.

Il écouta Charlie.
Il l'écouta deviser sur les mages noirs, sur les gryffondors, sur les serpentards. Il écouta son discours sur l'image et l'héraldique, sur le blason et l'appartenance. Il l'écouta brandir la fourberie et la bravoure tour à tour, comme une pluie de glaives ardents ; il écouta parler Charlie, et oh, oui, Charlie parlait bien. Charlie était d'une verve précieuse et d'une éloquence rare qui ne faisaient qu'expliquer, au fil de ses broderies sonores, sa position actuelle. Charlie choisissait pour ses mots une sémantique juvénile, un dynamisme propre à son âge, et touchait les cordes de ceux qui l'écoutaient à l'endroit le plus sensible. Il trouvait même le moyen d'être sombre, tordu, cabalistique, plongeant avec un accent de drame dans la voix au plus profond de ses propres brisures.

Il avait ceci de remarquable qu'il ne s'enivrait pas de ce qu'il disait, un apanage des vrais rois.
Il tissait de beaux filaments de sa voix de préfet-en-chef, et concluait sur :

- Qu’est-ce que t’as foutu Whitsett ?

Ben était en cet instant si mou, si faible, comme un hélix enroulé sur lui-même dans la moiteur de sa coquille. Sa peau humide reflétait une lumière sale, étalée, brillante à demi, qui prenait des transparences laides sur le bout de ses pores. On devinait la froideur de son corps sous ce peignoir sans couleur - il avait peut-être été rouge il y a une heure.

Maintenant toutes les teintes se délavaient dans un bouillon sinistre qu'on ne pouvait voir à l’œil nu. Ben était pâle, sans aucune substance ; il devenait aussi perméable qu'une éponge dans un abysse. Il recevait toutes les choses que lui envoyait Charlie en travers du cerveau, de la gorge, de la trachée, des organes les plus secrets, et ces choses s'inscrivaient dans ses boyaux comme des entailles profondes, et lui faisaient mal.

Ce que faisait Charlie à Ben était inexcusable.
Charlie faisait mal à Ben - Charlie lui faisait mal pour la toute première fois ;
mais aussi pour la dernière.

Ses jambes blanches, ses épaules longilignes, ses phalanges détendues, toutes bien ingambes, toutes réceptives à ce qui se déplaçait dans l'air, se serrèrent d'un seul coup.

De tous ses muscles, il voulut rompre le silence aquatique, faire exploser ces remparts qui l'emmuraient dans l'impuissance - et puis il se souvint. Ce soir, c'était l'inaction. La suspension des choses, toutes les choses. Quelque atomes dans l'oxygène retinrent leur souffle.

La main invisible qu'il avait glissé dans une poche se retira, et il lâcha sa baguette.

Il lui sourit aimablement et ses cheveux gorgées d'une eau translucide descendirent sur ses yeux.

- Est-ce que je dois applaudir ta plaidoirie, Charlie ? C'est un très beau monologue que tu nous a fait là. Un peu court, peut-être. Dommage en tous cas qu'il y aie si peu de monde pour l'entendre.

Ben ne méritait pas tel étalage de rhétorique, Charlie.
Tu aurais du mûrir ta réflexion encore un peu, dans la brume fertile de ton savoir. Dans le prestige que t'offrait ton rang.

Dans cette salle de bains qui se faisait prétoire, qui se faisait miroir d'âmes pourries jusqu'à la moelle, il n'y avait plus ni robinets ouvragés, ni vitraux aux reflets opalescents. Il n'y avait que l'écho triste de voix revêches, des voix tantôt brisées, tantôt défiantes, jamais au diapason. Des voix qui ne s'accorderaient jamais de trêve. Les piliers de marbre qui donnaient leur ordre au sol et au plafond n'avaient plus aucun sens ; qu'il s'écroulent s'ils voulaient. Qu'ils s'écroulent sur eux.

Le silence qu'il chérissait tant tombait. Sa tranquillité était évincée par un archet et une poignée de cordes vocales. Si seulement il avait pu plonger les mains dans ses propres oreilles, en extraire ses tympans, les écraser lui-même. Si seulement.

Avec emphase, et ce qu'il fallait d'amertume, Ben s’avança pieds nus sur les dalles.

- Merci, grand préfet des Gryffondors, de ratifier généreusement mon appartenance à ta maison.

Théâtral, avec d'amples gestes qui résonnaient comme des hurlements, Ben s'agitait seul sans plus parler à personne. Pas même à Charlie, peut-être pantois devant l'ex-préfet qui n'avait besoin d'aucune eau pour se mirer et voir l'étendue de sa perte. D'aucun vin pour se détraquer les sens. D'aucune drogue pour sombrer dans la démence.

- Vas-tu m'adouber - je ne sais pas - chevalier des causes perdues ? Me décerner une médaille pour ma bravoure, ma fierté si touchante ?

Un rire angoissant naissait du vacarme de sa voix, pendu à chaque mot.
Le trou au cœur de Ben n'avait ni fin, ni début. Personne ici n'en était responsable, personne ne le comblerait ; il était celui qui glisserait dans ce néant intérieur les fondations d'un prochain règne. Il guérirait, et il guérirait vite, avec vigueur. Il pataugerait dans son propre sang jusqu'à régénérer, jusqu'à renaître des seules entrailles qu'il aie jamais connu - les siennes.

Soudain Ben fit volte-face.

Charlie put voir le visage le plus lisse et le plus intact, la plus satinée et douce face que l'on puisse présenter au monde.

Cette tête de faïence polie par les ans ne se craquelait pas ; on ne voyait ni ses rebords d'aversion pure, ni l'huile bouillante de rage qui ruisselait sous sa surface. Blanche, de nacre et d'argent, sans même une fissure infinitésimale - elle était d'une perfection d'albâtre. L'onduleuse haine de Ben pour celui qui l'avait descendu aux portes des limbes, en-dessous de la terre, n'était plus visible. Elle était palpable.

- Qu'est-ce que j'ai foutu, tu demandes. Tu demandes. Qu'est-ce que j'ai foutu, c'est bien ça, Charlie Foxx ?

La respiration n'était qu'une longue saccade, et la voix si douce devenait torve, inaudible, plus basse que le grondement d'un chien noir avant qu'il ne saute à une gorge pour la briser.

Ben s'approcha avec une brusquerie qui troubla la vapeur, qui troubla même l'espace et les sons accrochés au vide. La surface des choses sembla se briser comme du verre, et alors qu'il l'attrapait par la nuque, les os sortant presque sous la peau de son poignet, il colla ses lèvres près de l'ouïe de Charlie. Il affleurait à son cartilage, qu'il aurait déchiré d'un soubresaut, au lobe, qu'il aurait fendu en deux. Ses ongles transparents s'enfoncèrent au plus près de la carotide offerte.

- J'ai tout réduit en cendres, tout ce que j'avais, tout ce qui m'a été donné un jour, tout ce qui a été bon pour moi, j'ai tout détruit de mes mains pour être seul debout.

Il ôta cette main dont il parlait, encore fichée dans son cou.
Il se retira avec dégoût.

Ben retrouva son opacité. La turpitude de son murmure avait coulé depuis le fond de son être jusqu'au fond d'un autre être. Maintenant, Charlie savait. Il savait son esprit malade, échiné par sa propre laideur. Personne n'avait forcé Ben. Personne ne l'avait transformé. Il s'était forgé dans sa haine une chrysalide, l'avait pénétrée avec la violence d'un tueur, et en était sorti comme une tumeur extraite d'une chair vomitive.

Il n'était pas question de maison, ou de clan, ou de lignée. Ben était hors des choses ; il était hors de lui-même, il était apatride. Et son sourire immonde, en cet instant, montrait bien assez de dents pour le faire savoir à tous : il en était content.

Il ne plierait qu'un court instant. Il se relèverait, se détendrait comme une fronde, il frapperait encore.

Mais la prochaine fois, le coup serait mortel.


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Mar 8 Avr - 19:34
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La langue du préfet claqua sur son palais, claqua comme ses pensées. Un bruit dérangeant, un cri malfaisant, décrivant ses pensées sur ce moment si agacées. Il n'était pas comme l'être macabre en face de lui, il n'y avait rien pour les comparer; pas même la volonté d'être puissant, de se sentir intouchable. Il n'y avait aucune plaidoirie, il n'y avait aucun monologue. Charlie n'était pas bon orateur, Charlie ne cherchait pas à se démarquer, pas de cette façon, il n'en avait pas carrure, pas le charisme. Un goût amer vint s'installer dans sa trachée, un besoin de remettre les choses à la place qu'elles possédaient. Il n'avait ni besoin de monde, ni besoin d'argumenter pour dire ce qui venait à son esprit morcellé - Charlie n'avait rien à cacher, rien à dissimuler de ses sentiments, de ses émotions. Et pourtant, sa vie entière n'était que secrets, que mensonges. Il plissa les yeux alors que la sirène le narguait, le séduisait tristement, dans l'ambiance morbide et froide qui faisaient s'errisser les poils, qui faisaient fuir les araignées autrefois logées dans ces endroits confinés.

Sa machoire était contractée, ses muscles à l'affut du moindre mouvement. Sentiment de peur, étrangement, se sentir menacé, doucement. Ben était un monstre, de ceux qui logent sous votre lit le soir, qui enfoncent leurs ongles sanglants dans vos rêves les plus doux, et peu importe l'état dans lequel il se trouvait, il était présent, prêt à vous rabaisser, à faire de vous ce que vous ne serez jamais. Esclave, simple bouffon de ses désirs. Charlie le savait, il y croyait, mais refusait de le laisser faire, de le laisser s'amadouer d'une puissance qu'il n'avait pas. Parce qu'il n'avait rien, jamais. Il se retourna doucement vers le garçon perdu.

Et pourtant se tenaient l'un en face de l'autre les plus influents de leur maison. Ex-préfet, torturé, tortuant, préfet-en-chef, incernable, inclassable. Ils se toisaient comme deux rois prêts à s'affronter; alors que Charlie n'avait aucune estime, aucune volonté de se prétendre comme tel. Il n'était pas de ceux qui faisaient le bien, ni de ceux qui faisaient le mal. Il ne savait même pas définir ces deux mots pourtant si ancrés dans les cerveaux écrasés de la société. Il le vit alors le remercier, de façon théâtrale, de façon presque moqueuse. Ainsi Ben était, refusant toute gentillesse, refusant quoi que ce soit qui le grandisse, un peu. Il voulait se grandir seul, et en contre-partie, il était le seul à se voir grand. Ce n'est pas de l'ironie que Charlie voyait au travers de ces dires. Ce n'est pas de l'exagération non plus. C'était quelque chose de beaucoup plus acide, beaucoup plus mauvais, beaucoup plus dangereux, quelque chose d'incontrôlé, de détestable et d'abject. De la jalousie, de la jalousie dissimulée derrière une voix qui s'étouffait dans un thorax, dans des poumons affaiblis.

Mais Charlie ne retirerait pas ses mots. Pas maintenant qu'il les avait dit, qu'il les avait jugés, vrais, indétronables. Ben Whitsett était plus rouge que Charlie, et il se tenterait à lui prouver, et il se laisserait à cette place sombre qui, depuis plus d'un mois, l'entretenait, le maintenait debout, en vie. Comme si seul le mal les poussait à agir, les poussait à être grand, à se tenir droit. C'était comme un pilier, comme une aide inespérée. La magie noire qui l econsummait petit à petit le rendait puissant, le rendait fier sans même qu'il ne le montre. Pas méchant pour autant. Pas détestable pour autant. Il était resté fidèle à cet être qu'il était, empathique, amoureux, acharné. Du moins en apparence, et le monde n'était fait que de superficiel, que d'apparences. Car il savait, qu'au fond de lui grandissait un serpent qui s'infiltrait dans sa colonne, qui lui faisait pousser, doucement, des crocs qu'il n'arrivait pas à retenir. On l'avait prévenu, on le lui avait dit; la magie noire était une porte très difficile à refermer. Mais pire que tout, il ne désirait pas la refermer et au contraire, forçait pour la garder ouverte.
Pour garder les pieds sur terre.
Pour ne plus oublier.


- Vas-tu m'adouber - je ne sais pas - chevalier des causes perdues ? Me décerner une médaille pour ma bravoure, ma fierté si touchante ?

Avait-il demandé, avec si peu d'innocence. Avec dédain, presque, comme s'il refusait les mots, la main que lui avait tendue, gentiment, Charlie. Bien, il ne referait pas deux fois cette erreur. Il n'en voulait pas à Ben d'avoir blessé son amie, non. Il ne lui en voulait pas non plus pour tous les torts qu'il avait pu causer aux rouges, non.

"Ta gueule". Acun mot de plus, aucun mot de moins. Ben Whitsett ne méritait rien. Ni gentillesse, ni méchanceté. Même l'indifférence semblait bien trop belle pour son sourire détestable. La froideur des paroles de Charlie résonnèrent quelques instants dans le vide de la pièce. Dans le vide de leur esprit, à chacun. Et pourtant. Il osa lui demander, innocemment. Ce qu'il avait foutu, pourquoi ? Pourquoi être comme ça Ben, quand tu pourrais être tellement plus. L'être humain était étrangement constitué.

Et il répéta ses mots, les assimila doucement avant de venir se coller à Charlie qui, sans même comprendre, n'eut aucun mouvement de recul. Il ne lui donnerait pas cette satisfaction, et alors que la bouche du requin froid venait claquer à son oreille, ses yeux s'écarquillèrent, de stupeur, d'incompréhension. Une confession, peut-être, et pourtant, il l'avait senti comme une menace, les mots venant s'enfoncer dans son échine, les doigts froids de Ben s'abattant comme un marteau sur sa nuque. Il était plus petit, Charlie avait du baisser sa tête, se plier à la volonté du garçon. Il l'avait fait, il s'était laissé faire et il le regarda, dégouté, s'écarter, rire, puis s'arrêter. Il laissa un temps passer, il laissa les informations s'engouffrer dans son esprit, le dévorer.

Un rictus s'échappa alors des cordes vocales du préfet, incontrôlé, involontaire. Il le croyait, il avait tout détruit. Pour s'interdire d'être heureux, si tant est que le bonheur soit réel. Sa bouche s'était déformée en un sourire malsain, en un poignard prêt à frapper. Sa tête se balançait lentement de gauche à droite, discrètement aussi; seul la pitié se lisait dans ses yeux sombres, dans ses iris noires.

"T'es aveugle ou quoi, Whitsett.". Un coup. Droit, précis, dans la poitrine. Charlie se décolla de ce vitrail, bras croisés, et s'approcha de sa victime. Pour qui diable se prenait-il, lui qui n'avait rien, lui qui se venter de tout détruire de façon volontaire. Le préfet ne pardonnerait pas, pas ce genre de choses. Qu'attendait-il de lui ? Qu'il soit gentil, qu'il ait pitié, qu'il lui pardonne ses méfaits ? Il aurait pu, mais cette confession l'en empêcha. Lui avait tout détruit. Lui avait fait de tout son bonheur de la cendre, avait brûlé avec des yeux inconscients la vie qu'il avait, comme on regarde une feuille de papier se consummer. Tout s'était envolé en même temps que son erreur, celle de s'énerver, celle de tuer.
Il se fichait des raisons de celui qui se tenait droit en face de lui. De celui dont le sourire n'était qu'un masque de dégout.
Il n'y avait pas de bonnes raisons.

"Ton genou est à terre." à l'image de ce blason qui était tombé, dans le vide, dans l'oubli des gryffons. Un deuxième coup, plus réel, plus tranchant. Il n'avait rien, aucune puissance, auccune influence, et il se soumettait aux dires de Charlie. il n'était plus préfet, il l'avait simplement accepté, n'avait même pas répliqué. Il était allé jusqu'à laisser glisser sa baguette sur le sol. A son image, à celui qui n'est plus rien, sur lequel on peut marcher. Et il ne l'admettait même pas, ne le voyait même pas, se mentait, terriblement. L'empathie de Charlie n'était plus là, elle s'était faite dévorer par un sentiment plus mordant, plus acide, que l'on déglutissait, que l'on vomissait sans retenue, un serpent dans sa colonne, une araignée dans son tissu nerveux.

"T'es pas debout. ". Un coup en plein coeur, un coup qui ensanglantait les paroles de Charlie d'un gout de fer, qui le rendait veineimeux, qui le rendait vert. Un pas de plus, vers lui.

"T'as rien de quelqu'un qui détruit.". Il n'avait fait que renforcer, qu'améliorer l'amitié de Carys et ses amis. Ils les avaient rapprochés, il avait donné à Carys cette volonté de devenir plus forte. Il ne détruisait rien, même en essayant de tuer, même en essayant d'écraser. Il ne faisait que créer, avec cette même haine, une solitude qui l'enfermait, qui le rendait lourd, qui l'aveuglait de conneries, de mensonges. Il n'avait rien détruit, jamais, et ne détruirait pas. Parce que ce n'est pas en voulant ce genre de choses qu'on le faisait; c'est en s'enfonçant seul dans un désespoir certain que cela se produisait. Et Ben n'avait pas de désespoir, même s'il était désespéré. Il n'était qu'espoir, espoir d'un jour être roi, d'un jour contrôler. L'ambition ne faisait, apparemment, pas tout.


"Tu n'es rien." cracha-t-il. Ignoble être qu'il faisait, grand, silencieux, immobile dans cette salle noire, sans éclairage. Il était un fantôme, froid, inatteignable, remplis de haine, de dédain envers celui qui se tenait, droit, en face de son corps meurtri. Il ne faisait que répliquer, il ne faisait qu'essayer de lui ouvrir les yeux, de lui montrer qu'il était bénin, inutile aux yeux de ceux qui l'entouraient, si ce n'était utile dans le sens qu'il refusait de voir. Celui de pousser aux limites, celui de pousser à être meilleur, celui de lui montrer qu'il n'était rien de plus qu'un ver. Qu'une ordure de plus dans ce monde de déchets. Il n'était qu'à quelques centimètres du garçon, son regard meurtrier, ses paroles meurtrières.

"Tu peux au moins te venter d'être seul." Il le regarda, dédaigneux avant de se reculer, un pas, deux pas. Pas plus, pas moins. Il n'avait pas peur, ni d'un coup, ni de deux. Il les méritait, lui avait voulu les donner à Mordred. Lui prouver qu'il avait tord et pourtant, la vérité blessait. Trop pour être contournée, trop pour être ignorée. Charlie le regarda, sans bouger, sans rajouter, froid, détestable être sombre.

Il n'avait jamais blessé. Jamais volontairement, jamais dans le but de faire de mal. Même ici, ces simples apparences n'étaient que trop trompeuses. Il ne cherchait qu'à l'aider, qu'à lui foutre cette putain de vérité en face, lui faire gober, lui faire avaler pour qu'il se relève. Pour qu'il prouve, devant lui, sa valeur, en se battant pour changer, un tant soi peu. Et pourtant le préfet savait, que Ben Whitsett se complaisait dans cette impression de puissance qu'il n'avait pas. Dans cette impression de malheur qu'il s'était lui-même créé. Comme un reflet, il se voyait en lui, alors que tout les opposait, alors que rien ne les rapprochait. Alors qu'ils étaient incomparables.

Il n'arrivait pas à détruire, pas à se tenir debout, réellement. Pas même voler la destruction des autres. L'être humain était fait de façon étrange, de cette façon qui voulait qu'il était le seul à pouvoir s'autodétruire. La dépendance aux autres n'était que passagère, qu'insipide. Et il voulait lui conseiller d'attraper les mains qu'on lui tendait, aussi rares qu'elles étaient. Mais une morale qu'il n'était pas foutue de comprendre. Pas foutu de suivre. Alors il se tut. Parce que Charlie voulait, avant son propre bien, celui des autres.
Même celui de Ben Whitsett.

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Jeu 24 Avr - 0:46


L’alchimie du désespoir opérait dans un silence qui découpait le noir. Il voyait le monstre à l’estomac bouillant et à la gorge anthracite, il voyait les traits qui se déconstruisaient, il devinait les ires secrètes qui lui rongeaient les lombes. À l’intérieur de Ben, la colère se transposait, décalquée sur la peau brûlante de l’autre. Il ne s’inspirait pas de ce qui traversait le coeur de Charlie - il le devinait. Il le ressentait.
Cela s’appelle l’empathie.

Plusieurs plaques tectoniques bougeaient en eux et déplaçaient leurs vertèbres. Ils étaient un corps commun et le reflet d’un miroir au tain mort. Ils étaient l’endroit et l’envers d’une pièce cramée par mille essences - l’envers, surtout. L’envers et le revers d’une lame plongée dans un acide qui décomposait lentement le fer. Les choses se désagrégeaient et les peaux se délitaient, leurs chairs étaient visibles.

Ben regardait Charlie mettre encore de l’écart entre eux. C’était peine perdue - ses pas ne sépareraient plus leurs souffles enfin accordés. Un mutualisme qu’il n’avait jamais senti lui montait dans les poumons, embrasait ses bronches. Un magma infect, sinistre, à l’inquiétante chaleur s’élevait dans les parois les plus reculées de son âme.
Cela s’appelle la symbiose.

Dans cet étrange consortium, Ben trouvait son compte. Le souffle écœuré de Charlie circulait dans sa voix ; un réseaux d’insultes lui était monté aux lèvres comme un nœud sans tenants et sans aboutissants. Ben les avait écoutés sans que la surprise n’érafle son visage : c’était une suite logique, prévisible, longiligne des choses.

Plongé dans ce désert qui n’avait pas de fin, Ben guettait, dans tout ce que Charlie était, le signe que plus rien ne pourrait changer.

Il avait mis fin à tout. Les choses entre eux resteraient inamovibles. Elles ne s’émousseraient plus sous une langue barbare, dans l’éclat abrasif d’un regard, dans un ordre forcé. Ce qui perdurerait serait la poussière et le mutisme, la sécheresse ardente de leurs bouches qui n’avaient plus aucun mot à cracher.

Ben n’avait rien de particulier à dire. Il s’armerait de vide, de trous noirs qui perceraient l’échine du temps, et puis il laisserait les choses se faire. Comme un enfant qui regarde ses derniers jouets partir et devient grand, Ben regarderait éclater, dans une impuissance absolue, les confins de son royaume. Mais Ben est déjà grand. Ben a déjà brisé ses cycles.

Ce n’était pas l’innocence que Ben perdait, c’était le monopole.
Ce n’était pas de sa violence qu’il prenait conscience, c’était de son échec.

Il fermait les yeux et voyait son empire. Dans une tour d’acier très au nord, au fond des froids les plus polaires, il y aurait cette zone de non-droit où se tiendrait un autel. Un sang noir coulerait sur son marbre frais. Le sang de ses propres veines, ses veines rongées et pourries, évidées par Charlie.

Il ouvrait les yeux et voyait la salle de bains des préfets. Il ouvrait les yeux et ne voyait, en fait, à perte de vue, qu’un long et pénible vide. Il n’y avait pas d’armes et il n’y avait pas de feu : il n’y avait plus la moindre pierre, dans sa carrière, à jeter.
La peau d’écailles de Ben ne bougeait pas. Ses paupières se lestaient d’un givre sans couleur et il fermait les yeux une deuxième fois.

- Tu peux au moins te vanter d'être seul.

Il n’avait pas cherché la solitude - c’était elle qui, insidieuse, s’était glissée dans ses fissures. Son être délabré, son cerveau malade, toutes ces choses en lui avaient été frappés de cette foudre évidente. La solitude était venue à lui, et avait prit place en silence. Ben était un hôte patient : il offrait à cette solitude qu’il avait laissé entrer le gîte et le couvert, il la nourrissait de ses litiges et de ses combats. Alors, avec un naturel frappant, elle était restée.

La solitude était une amie tenace, agrippée jusque aux fonds de ses os. La solitude était une tache indélébile qui lui tatouait le squelette. Elle était son ombre et son amante, et l’unique chose qu’il lui restait.

Ben avait levé haut la tête, les paupières toujours closes irrigués par une lumière de lune. Il était nu, translucide, caché seulement par une membrane de tissu qui collait lourdement à sa peau de roche. Il passa sa main droite dans ses cheveux et y fit une onde. Les dernières gouttes suspendues dévalèrent son visage

- Tu as raison, tu sais, Charlie.

Le sourire sur son visage n’était plus malveillant.

Les mots acerbes que Charlie lui avaient lancé comme des pierres l’avaient vitriolé, avait coulé dans les nervures de son âme, avaient brûlé sa peau, puis avaient eu l’effet d’un détersif.
Il l’avait purgé de ses idées sombres, ses idées de violences, ses idées de châtiments, ses idées de vendettas, ses idées d’hécatombes qui voyageaient en fugitives à l’intérieur de son crâne.
Peut-être pour un instant, peut-être pour un seul intervalle - mais elles n’étaient plus là.
Ben ne se ressemblait pas.

Le sourire sur son visage était serein.

La symbiose prit fin sur cet exorcisme.

- À ce moment précis, reconnut-il pour la première fois, je suis à terre.

Il l’avait vu reculer, s’éloigner encore un peu des décombres d’homme qu’il était. Il ne s’offusquait ni de ses mots crus ni de son mépris. En cet instant, il était si profondément meurtri, si proche de sa fin, fracassé sur le sol moite. On ne pouvait, sciemment ou non, que le regarder de haut.
Les yeux de Ben s’ouvrirent avec douce ; ses cils étaient chargés de buée. Son regard n’était pas défiant et il n’observait que le sol.

Ses pupilles aperçurent un éclat d’or dans la vapeur. La brillance lointaine de l’écusson qu’il n’épinglerait plus sur sa poitrine disparaissait dans une bruine d’eau et dans les profondeurs amères de ses pensées.
Il se tourna vers le préfet-en-chef des rouges, las, rompu, neutre.

- Tu avais besoin de me l’entendre dire, Charlie ?

Pas même une once de défi.


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Mar 6 Mai - 21:42

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LJe sentais l’air froid, humide, piquant qui s’infiltrait sous mes vêtements, jusque dans mes os. Ben Whitsett était impuissant, ce soir; je le voyais, le savais. La noirceur de la salle ne reflétait rien, ni ses sentiments, ni ce qu’il pensait, disait. Ben Whitsett était un mystère pour tout le monde, moi compris ; je n’arrivais pas à le cerner. Et devant moi, à nu de toute violence, il acceptait sa défaite, se livrait à un murmure que j’entendais comme un reproche, comme une vague amère de ce que je lui avais livré, prononcé, articulé quelques secondes avant. Mes dents allèrent mordre ma langue sèche; je m’en voulais. J’avais voulu être comme Lovecraft, j’avais voulu le rabaisser comme il me l’avait fait; mais au final, je n’avais rien de la créature d’astronomie. Même pas foutu de pas culpabiliser après un fait aussi peu significatif. Et si les sentiments m’assaillaient une nouvelle fois, je ne pouvais pas me permettre de les laisser percer mes yeux, je ne voulais pas qu’Il le sache. Personne en réalité, n’avait à savoir, et ma fierté était bien plus forte que tout autre sentiment grondant. Il se retourna vers moi.
Je baissais lâchement les yeux.

Mes lèvres se pincèrent alors que je regrettais un peu plus mes derniers mots. Putain Charlie, t’es carrément naze. Mais des excuses n’étaient pas propices; je n’avais fait que mettre sur papier la vérité qui assenait Ben Whitsett; il n’avait aucun pouvoir, n’en aurait pas s’il continuait sur cette voie. Je ne le comprenais pas, n’arrivait pas à discerner les traits de ses volontés. Gouverner, dans quel but, pour quoi faire ? Il n’y avait rien à maitriser, pas de guerre à gérer, rien à faire. Se payer une femme de ménage suffisait, si vraiment il voulait avoir des gens à son service. Ben Whitsett était un mystère. J’aurais pu lui demander, pourquoi, dans quel but, ce qu’il cherchait au travers de tout ça, mais ce n’était pas de mes affaires; ma bouche s’était entre-ouvrit pour se raviser, doucement. Il ne se confierait surement pas à moi, il avait d’autres chats à fouetter, ou d’autres personnes en qui il devait avoir confiance, du moins je l’espérais.

Mes yeux s’étaient perdus sur la broche de préfet tombée à terre. Sur l’écusson de son seul pouvoir qu’il n’avait jamais exercé. Mes sourcils se froncèrent; il avait tout foiré, il n’avait pas réfléchi. Je n’étais pas le préfet parfait, ne le serais jamais; je ne voulais même pas l’être. Cette corvée me prenait mon temps, mes envies, mes notes, mais je continuais, engagé sur cette route qui ne me mènerait nul part. Dans rien de ce que j’espérais devenir, du moins. Mal à l’aise, je glissais une main sur ma nuque, espérant un effet magique qui ne vint pas. Je fis un pas vers lui, il n’y avait rien d’autre à faire, main suspendue à mon cou. Un silence s’installa doucement. J’hésitais. Voulais l’aider, alors même qu’on ne se connaissait que de vue, que de réputation, que de haine. Il n’y avait aucune amitié, aucune sympathie jamais installée entre nous, préfets d’une même maison. Tout comme je n’en avais jamais eu avec Alix. Peut-être tout simplement parce qu’aucun de nous deux n’avait un jour su tendre la main à l’autre, su se montrer sympathique. Un sourire ironique étira mes lèvres ; je venais d’être un connard avec lui, comment pourrait-il me prendre au sérieux après ça ? Qu’est-ce que je voulais hein. Le faire passer par toutes les émotions du monde, l’aider pour mieux l’enfoncer, plus l’enfoncer pour avoir l’impression de l’aider ? C’était ridicule. Mais mes yeux avaient fini par s’accrocher aux siens, pour tenter d’y cerner quelque chose, un brun d’émotion.


Mais il n’y avait que quelqu’un de serein, alors que, sourire aux lèvres, je devais avoir l’air d’un gros connard égocentrique. Je devais l’être, finalement. « Oui. ». Et c’est un oui qui déchira mon thorax. « Vas pas te faire d’idées, rien à voir avec le fait que je me crois puissant ou pas ou que je te crois faible. ». Parce que ce oui sous-entendait cette fausse vérité, alors que j’en avais rien à branler. Beaucoup de gens étaient bien supérieurs à moi, ça ne changeait rien à mon existence. Mes épaules se haussèrent alors que je choisissais de passer une main dans mes cheveux, de les ébouriffer et de regarder le plafond. Aide moi plafond à trouver l’inspiration, le courage de lui parler sincèrement. Je ne comptais pas lui mentir. Pas ce soir. Ni tourner autour du pot, la patience n’était pas une qualité première.
Mes deux mains s’étaient posées sur mon crâne.
Mon regard se posa une nouvelle fois dans le sien.

« Tu m’impressionnes Whitsett » déclarais-je, tentant de détendre l’atmosphère lourde qui oppressait mon corps. « T’es plus humain que ce que t’en as l’air. » Plus humain que moi, lui qui reconnaissait ses défaites si facilement, qui les affrontait et savait déjà qu’il les surmonterait. Réellement. Il était pleinement conscient qu’il évitait le bonheur, se l’interdisait. Idiot mais, courageux, je devais le reconnaitre. Le contact froid de l’insigne avec ma main me fit frissonner, alors que mon corps se redressait doucement. L’insigne de préfet reviendrait à quelqu’un d’autre, cette fois, c’était fini. J’avais du me rapprocher de lui pour la ramasser, mais ça m’allait, je n’avais pas peur, pas ce soir. Il n’était pas là pour détruire, mais pour se reconstruire. « J’récupère ça, mate » dis-je en secouant le blason pour qu’il le voit dans ma main. « J’ai entendu dire que demain l’équipe organisait un casting pour un nouveau gardien. ». C’était une suggestion, n’ayant ni les mots ni le courage de lui demander d’y participer. De réellement lui tendre cette main, du moins de façon trop flagrante. C’était une simple suggestion, envoyée, comme ça. Avec un but précis, mais qu’il n’était pas censé savoir. Qu’il n’avait pas à savoir. Il n’était pas dans ma tête, pas dans mes pensées, il ne saurait pas.
Pas qu’à cet instant précis, je voulais l’aider.
A s’intégrer, à devenir quelqu’un d’autre.
Se montrer en tant qu’humain.
Pas en tyran.


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Ven 18 Juil - 4:35

(je suis vraiment navré du retard putain. nouveau record. azi défonce-moi en plus je termine)


« T’es plus humain que ce que t’en as l’air. »

Je suis plus humain que vous, plus humain que tous,
plus terrestre que la chair, plus mortel que le cœur, je suis le plus homo sapiens ici. Comme une vague aveugle les choses autour de moi me ramènent à la terre. Je m’abaisse au devant de mon âme, je m’écroule si près d’elle que je peux la sentir, et je peux la toucher. Je sens ma nature profonde battre en moi comme un fouet qui hurle, je sens le fer chaud de ce que je suis, et je suis fidèle à ce que je suis ; comment faire autrement ? C’est aussi cuisant que cela que d’être un homme.

Il y a l’homme glorieux, bâti sur le béton de ses pieds, l’homme de force enchantée qui ne cesse de grandir. Il y a l’homme désespérant, brisé par un murmure, écroulé d’une fêlure, le tendon éclaté. L’homme pitoyable ramené à sa bêtise, l’homme brisé face à l’ampleur de lui-même - l’homme. Je suis ces hommes, cet homme, leur entre-deux, je suis cette entité dégoûtante qui ne veut pas mourir avant d’avoir touché le fond, ni le faîte, ni le bout des choses. Je veux connaître tout ce qui m’échappe et attraper tout ce qui me dépasse ; émouvant, je suis ce vertébré au corps gênant qui ne peut se transcender. J’en parle avec emphase, avec grandiloquence, je parle d’hommes comme on parle de rois.

Il faudrait arrêter de romantiser ce qui est faible et ce qui est laid, arrêter de porter aux nues ce qui fait de l’homme un homme - il est ce qu’il est, il est ce qu’il peut être. Moi, je ne crains pas conjuguer tous les verbes au futur. Je ne crains pas de prétendre et je ne crains pas d’affirmer. Moi - je serais le déluge.

Je suis cette hécatombe à petite échelle. Je suis cet assassin jamais désolé de son crime et ce fou sanguinaire qui ne boit que du sang. Je suis cet animal aussi bête que ses pattes, aussi bête que sa queue, qui poursuit celle d’un rêve, cet être aux longs bras mous qui veut manger le monde. Je suis ce roi ridicule, ce roi qui sombre : ce roi pantelant qui regarde une ombre, et l’écoute, et qui ne répond rien.

T’es plus humain que ce que t’en as l’air, il dit.

Je ne veux pas de ton sentiment. Garde tes lieux communs, ta pitié, ton regard de bon prince. Garde ton regard de garçon blessé qui s’enfonce dans le noir.

Je voyais avec les miens ses yeux luisants, je voyais le début d’un sourire, un sourire pour moi, je voyais toutes ces choses affluer à son visage, dans ma direction, je voyais jaillir de lui une considération qui me souillait déjà. Mon corps inhibé s’agrippait à ce qu’il pouvait, à ses propres os, faibles et tremblants. Je serais tombé si mon orgueil sans confins ne tenait pas encore, comme par un crochet, toute ma colonne vertébrale. Je mordrais ma propre chair avant de mordre la poussière.

Foxx s’approcha, se pencha, prit le blason.
Comment m’avait-il appelé ? C’était comme arracher à nouveau un insigne vital à mon plastron.
Mon nez se retroussa avant de frissonner.

« J’ai entendu dire que demain l’équipe organisait un casting pour un nouveau gardien. »

Voilà les dernières choses que j'aurais voulu de l'âtre de sa bouche, ces cendres pas assez froides pour que je ne les sente et pas assez chaudes pour qu'elles ne me touchent. Je me se sentais brûlé par un souffle fétide, et apaisé par la caresse d'un geste qui se voulait doux - je me sentais balayé par des feux contraires, aux foyers rieurs devant ma condition ; des forces indicibles à la fois atroces et apaisantes observaient goulûment mes veines s'élever comme des reptiles sous ma peau incendiée.

Je tourne le dos à celui qui se veut tant martyr, tant sombre héros sauveur d'âmes tombées. Je serre dans mes deux poings une colère qui imprègne l'air de sa poisse sans couleur. Je broie sous mes canines les derniers bouts de ma haine informulée. Cette perche qu'il me tend est à la fois polie par d'affables sentiments, et par une immonde complaisance qui ouvre encore quelques fêlures. Un coup de maître, Charlie le magnanime.

Je lui présente mon échine voûtée, l'échine d'un diable décharné, d'un sale incube qui n'a plus rien d'infernal, si ce n'est sa face grêlée de rage plus verte qu'un fruit en hiver.

Mordre les mains tendues est l'habitude immanente qui habite mes maxillaires, et pour Charlie, une ultime fois, je fais luire les derniers souffles de mon regard de sang. Qu'avais-je d'autre à faire ?

- Puisse ma nouvelle fonction de renégat me laisser le temps d'y assister. »

Je n'ai pas d'autre Ben à présenter au monde que celui-là -
Je fonds derrière les contours de mon ombre et disparais.

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