in gummy arms ❧ diego

Date d'inscription : 07/07/2013

IN GUMMY ARMS

Pandora E. Seweryn & Diego C. Svensen
No it's not meant to be like this, not what I planned at all,
I don't want to feel like this, so that makes it all your fault.

Crispation.
Elle resserre ses doigts sur la lanière de son sac, ultime protection. Elle peut sentir leurs regards, elle frissonne. Ou alors est-ce juste son esprit qui l'imagine. Elle ne saurait le dire. Une boule se forme dans sa gorge alors qu'elle avance, désespérée de trouver une place — sa place. Cela fait quelques semaines qu'elle est arrivée — cheveu dans la soupe. Elle observe ses camarades dispersés aux quatre vents. Elle connait le nom de certains, des visages sont familiers, mais elle ne peut pas dire qu'elle se soit liée d'amitié avec quiconque. Elle tousse alors qu'elle passe à côté d'un groupe fumeurs — regard glacé. Ses poumons déformés ont déjà du mal à supporter la pollution ambiante, pas la peine d'en rajouter. Elle finit par s'installer sur un muret non loin. Ses jambes se balancent dans le vide alors qu'elle reprend son observation. Ce n'est pas dans ses habitudes, elle est de celles qui préfèrent l'action à la réflexion.
Mais ce n'est pas pour aujourd'hui — pas tout de suite.

Elle aurait pu se fondre dans la foule.
Nouvelle arrivée, venue d'un pays étranger.
Elle avait tout pour les amasser. Mais elle avait préféré les rejeter, angoissée. La barrière de la langue, peut-être. La peur d'être cataloguée, sûrement. Elle avait tout quitté par simple curiosité. Un sourire déforma ses lèvres pâles. Elle aurait mieux fait de rester. Son père lui manquait horriblement — ainsi que sa mère et son petit frère.
C'était peut-être pour cela qu'elle ne leur avait même pas donné une chance — à tous ces anglais. Parce qu'ils seraient jamais aussi bien que ceux qu'elle avait laissé là-bas. Le choc des cultures qu'ils disaient. Elle avait envie de rire. Le seul rapprochement qu'elle avait effectué, c'était avec cette française — elle aussi en échange. Elise qu'elle s'appelait. Une gentille fille. Blonde comme les blés. Un poil autoritaire, mais elles s'entendaient bien. Et puis, ça faisait une personne à qui parler.

Parfois elle se demandait ce qu'elle faisait ici.
Elle se le demandait souvent.
Elle aurait pu refuser, mais elle était curieuse. Envieuse de découvrir un nouveau pays. Une culture si différente à la sienne. Elle avait dit oui — sans même y penser.
Bien joué Pan.
Elle passa une main dans ses cheveux, agacées par ces pensées. Les sourcils froncés, elle retourna à ses observations. Les dynamiques sociales étaient quelque chose de fascinant à étudier. Une étude sans fins sur des comportements enfantins. C'est ainsi qu'elle regarda ces groupes évolués. Grappes disparates d'étudiants déglingués. Certains ricanant, d'autres discutant. Quelqu'uns évoluaient invisibles — ombres silencieuses. Ce n'était pas compliqué. Ils étaient tous fait du même bois. Impression accentuée par ces uniformes. Ils n'étaient que le produit d'une usine — qui portait le nom de lycée. Tous les mêmes, à quelques différences prêts. Des défauts de fabrications ? Certainement.
Une chevelure flamboyante attira son regard — magnifique spécimen. Disfonctionnement social tellement éclatant qu'il se fondait dans la foule avec aisance. Elle l'observa une minute, deux minutes — longtemps. Peut-être trop. C'était un bug de la matrice. Quelque chose de tellement intéressant qu'on ne pouvait détourner le regard.

Elle sourit. Sourire qui éclaira son visage, illumina ses prunelles. Elle se leva d'un bon, plaquant son sac contre son dos. Ce type — qui que ce soit, avait l'air intéressant. Elle ne savait pas ce qu'il avait de plus, pas encore. Peut-être que son ennui avait prit le dessus. Ou bien sa curiosité l'avait poussé à faire le premier pas. Personne ne pourrait le dire.

▬ « Hi' my name's is Pandora, but my friends call me Pan¹. » souffla-t'elle, face à ce rouquin. À cette impureté dans le mécanisme parfaitement huilé du lycée.

Elle aurait pu faire un effort. Elle savait se présenter en anglais — la base. Mais elle avait envie de le tester. Ou alors simplement de s'amuser. Ce ne serait que mentir de dire qu'elle ne s'ennuyait pas depuis qu'elle était arrivée. Elle replaça une mèche derrière son oreille.

— Souris.
Fais bonne figure.

hrp:

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❝ IN GUMMY ARMS ❞

Please stay as long as you need

On pousse les portes. La foule rentre peu à peu à l'intérieur de l'établissement, lentement, la fatigue pesant sur leurs pas. Diego baille, jetant un coup d'œil rapide à sa montre. D'habitude, son ami Light était toujours en avance. Et pourtant aujourd'hui, pas un signe du blondinet. Le rouquin soupira longuement, adossé au mur de l'école. Pas envie, pas motivé. Et pourtant, il faut bien y aller. Et seul, aujourd'hui. Il fait volte-face et rentre dans le bâtiment, les mains rentrées dans les poches. Il observe autour de lui les élèves retrouvant leurs amis en accolades que trop passionnées, épie quelques couples s'embrasser près des casiers pensant qu'on ne les voit pas. Peut être qu'ils n'en ont rien à faire. Peut être que Diego ne devrait en avoir rien à faire.

Il traverse le couloir à la recherche de son casier, supportant comme d'habitude les regards moqueurs ou dégoutés que suscitaient ses cheveux enflammés. C'est pas nouveau. On dit que les roux sont les suppôts de Satan, qu'ils n'ont pas d'âme. Diego ne sait pas si c'est vrai. Qu'est ce que ça fait d'avoir une âme, après tout ? Est ce que ça pèse sur ton cœur et alourdit tes pas ? Dans ce cas il est sûr d'en avoir une. Mais le rouquin sourit, comme d'habitude. Peu importe ce que l'on raconte sur lui dans ces longs couloirs, ce n'est pas ça qui l'empêchera de marcher.

Il ouvre la porte du casier et prend rapidement ses affaires, tirant un peu sur son pull sombre qui remonte sans arrêt. Pausant, il regarde l'intérieur de son casier, décoré par des stickers qu'ils collectionne un peu partout et des photos de ses amis, de son chat et des paysages d'Islande. Qu'est ce qu'il aimerait y retourner, s'assoir tranquillement dans la neige et observer avec contentement les aurores boréales, soufflant une buée blanche dans la nuit. Mais pour l'instant, il est coincé ici, en Angleterre, dans ce lycée où il tente tant bien que mal de s'intégrer et finit toujours par se faire insulter, voir même ignorer. Il avait tenté de se teindre les cheveux, ou bien de les couper, mais il avait toujours renoncé au dernier moment. Trop lâche pour changer. Mais pas assez pour faire face aux moqueries.

Il souffle. Le premier cours était de la chimie, et il savait bien qu'il finirait l'heure dans le couloir pour avoir fait explosé une nouvelle fois la moitié du laboratoire. Pas envie, pas motivé. Et pourtant, il faut bien y aller. Il se retourna et sursauta aussi tôt. Une jeune fille aux cheveux trop clairs pour être naturels était juste devant lui, souriant. Comment avait-elle pu arriver aussi silencieusement ? (ninja) Il reprit son calme et la regarda, interrogatif, jusqu'à ce qu'elle débite une phrase dans une langue inconnue pour notre pauvre Diego. Passent cinq, dix secondes, où le roux fixe bêtement la jeune fille. Sans aucune idée de ce qu'il fait, il avance la main vers elle et lâche:

-Euh...Hola, me llamo Diego ?

Imbécile. Polonaise, pas vrai ? Elle ne risque pas de parler espagnol. Et pourtant c'est la première phrase qui franchit les lèvres du rouquin. Puis finalement, ses neurones se connectent et il la reconnaît. Le professeur l'avait présentée en classe la veille même, et le rouquin n'avait pas vraiment prêté attention pour être honnête. Son nom lui revient, Pandora. Pan, c'est plus court. Ne maîtrisant absolument aucun mot de polonais, il ré-enchérit, lentement et en décomposant les mots.

-Tu es la nouvelle, non ? Besoin de quelqu'un pour te faire visiter l'école ?

Et il sourit, comme d'habitude.

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I don't want to feel like this, so that makes it all your fault.

Elle sourit.
Plissement de lèvres incontrôlable. Elle ne peut pas s'en empêcher. Ce n'est pas faute d'essayer. Elle place une main sur sa bouche pour arrêter ce sourire idiot. Elle tente de se recomposer — peine perdue, la voilà lancée sur la pente. Elle ne peut plus freiner, elle dévale de plus en plus vite. Et, à mesure qu'elle s'approche de la fin, son sourire s'agrandit. Ça faisait longtemps, malgré ce qu'elle pourrait dire, qu'elle n'a plus sourit comme ça.
Ça lui fait un peu mal, pourtant elle ne s'arrêterait pour rien au monde.
Ses prunelles grises pétillent. Lueur inconnue qui les éclaire. Elle s'attendait à beaucoup de choses. Trop à vrai dire. Des centaines de scénarios avaient défilés devant ses yeux avant que l'autre ne lui réponde. Quelque chose d'inconnu. Quelque chose de défendu. Par des esprits étriqués. Formatés. On s'attend à une réponse précise. Aucune déviation n'est permise. Elle n'aurait pas sourcillé si jamais il lui avait dit Enchanté. Pas plus que s'il s'était présenté simplement, son anglais la désarçonnant quelques instants.
Et c'est pourquoi elle ne peut pas s'arrêter.
De sourire.
De rigoler. Doucement — presque silencieusement. Un murmure perdu dans le tumulte de la foule. Foule qui se disperse à mesure que les secondes s'écoulent. Les cours ne vont pas tarder à recommencer. Pour ceux qui souhaite s'en soucier. Elle ne bouge pas. Immobile. Elle reste figée. Face à ce garçon — cet homme. Pas vraiment. Un peu des deux certainement. Ce rouquin qui la regardait, tout aussi silencieux.
Awkward.

Son bras retombe, finalement.
Elle ne sait pas quoi faire. Quoi dire. Peut-être suffit-il de partir. Ses doigts se crispent sur sa lanière. Ses sourcils se froncent. Il vient de prononcer quelques mots — une phrase, qu'elle essaye de saisir. Vainement. Elle semble avoir compris, son visage s'éclaire une nouvelle fois.
Dumbass.
Elle doit ressembler à une imbécile.
À cette pensée ses joues se teintent de rose. La honte. Sûrement. La colère, envers elle-même. Certainement. Elle se mordille doucement la lèvre inférieure, pesant ses mots.

▬ « C'est très ... gentil mais-je » commence-t'elle, hésitante. Ses r roulent sous sa langue alors qu'elle observe le jeune homme. On lui a déjà fait visiter l'établissement — le jour de son arrivée pour être précis. Ennuyant à mourir. Elle observe le couloir presque vide. Elle essaye de se rappeler de son horaire. Elle fronce une nouvelle fois les sourcils avant de sourire « oh fuck it. Je veux bien que .. tu me fais visiter .. c'est ça ? »

Elle l'observe quelques secondes en silence, avant d'hausser un sourcil, impatiente. Ce n'est pas grave si elle ne se présente pas en cours.
Elle n'aura qu'à dire qu'elle s'est perdue en chemin.
Ils sauront être compréhensif.

hrp:

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Please stay as long as you need

Le sourire du rouquin s'élargit. Elle parle bien anglais, finalement. Il la regarde hausser le sourcil d'un air impatient, geste qui apparaît comme absolument adorable aux yeux du roux. Il lève son unique oeil au ciel, réfléchissant activement. On avait déjà du lui faire visiter le lycée, après tout. Mais lui avaient-ils fait visiter sa propre vision de ce lycée ? Probablement pas. Il repose son regard sur la jeune fille avant de la prendre par le poignet et de l'entraîner à sa suite.

-T'en fais pas, ça va être drôle !

Il à déjà tout le trajet en tête, et le voilà déjà qui dévale le couloir et monte les escaliers à grandes vitesse avant de pousser avec fracas la porte de la bibliothèque. Peu de personnes s'y trouvent, quelques élèves sérieux qui, ayant appris que leur premier professeur de la journée serait absent, avaient préféré se réfugier dans les livres plutôt que sur le parvis de l'école, au milieu des fumeurs. Il y avait aussi la bibliothécaire, Miss Pince, qui regardait le rouquin d'un air désapprobateur.
Baissant légèrement la voix, Diego commença sa visite guidée:

-Ici nous avons la bibliothèque, refuge des intellos et matheux en tout genres, ou bien pour tout ceux qui veulent avoir un peu de calme pour faire la sieste entre deux bouquins ! Personnellement j'aime beaucoup le petit coin entre la section géographie et la section fantastique, dans ce joli fauteuil brun. Il est plus confortable qu'il en a l'air, et c'est vraiment le meilleur endroit pour faire la sieste !

Combien de fois s'était-il endormi dans ce siège, se laissant emporter par la torpeur d'un livre plus ennuyant que prévu et les rayons de soleil frappant sur sa joue ? Assez de fois pour avoir gagné une bonne place sur la blacklist de Mrs Pince, qui n'hésitai pas à lui lancer un dictionnaire à la tête chaque fois qu'il s'asseyait dans ce fauteuil désormais. Il reposa son regard sur Pan, lui laissant le temps d'observer la grande pièce,avant de reprendre son poignet et de l'entraîner à nouveau, ne prenant même pas la peine de fermer la porte derrière lui.

Il reprit les escaliers et monta au dernier étage, emprunta un long et étroit couloir avant d'ouvrir une porte qui donna sur une pièce qui semblait étrange au premier abord. Les sièges étaient disposés en cercle au centre de la pièce et il n'y avait aucun autre meuble. Pas de chaise, pas de livre, pas de table. Juste des sièges. Il attendit quelques secondes, fixant la jeune fille, avant de subitement éteindre la lumière. Diego sourit de plus belle en relevant les yeux vers le plafond parsemé d'étoiles.

-Et voici le planétarium ! Trop cool hein ? J'adore cet endroit. Par contre je n'y viens pas souvent, il n'est pas rare de tomber sur un couple cherchant justement un endroit sombre pour faire leurs petites affaires, et c'est pas vraiment ce à quoi on s'attend en entrant ici, c'est pourquoi si un jour tu entends des bruits bizarres sortant de cette salle je te déconseille d'y entrer si tu ne veux pas avoir de mauvaises surprises !

Il patienta quelques instants, lui laissant le temps d'admirer. Le planétarium était vraiment une de ses salles préférées, dommage qu'il ne pouvait pas en profiter aussi souvent qu'il l'aurait voulu. Finalement, il prit Pan par le petit doigt cette fois -pourquoi je ne sais pas, et il descendit les escaliers tranquillement avant de sortir par l'arrière de l'établissement pour déboucher sur un grand terrain d'herbe, parsemé de petites marguerites. Il tourna la tête vers Pan et proposa, souriant:

-On passe le reste de l'heure ici ?

Pour le cours qu'il à manqué, il n'aura qu'à dire qu'il s'était perdu. Même s'il avait toujours été élève ici, l'excuse marchait à chaque fois avec Diego. A croire qu'il à vraiment une tête d'idiot.

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Pandora E. Seweryn & Diego C. Svensen
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Run boy run.
Son poignet emprisonné dans une main de fer, la voilà qui court. Elle court à sa poursuite. Ses pieds s'emmêlent alors qu'elle essaye de suivre. Sourcils haussés, elle observe ce dos qui lui fait face.
Nouveau sourire incontrôlable au coin des lèvres. Elle en a mal aux joues. Celles-ci réclament un repos bien mérité, pourtant elle n'arrive pas à s'arrêter. Sa poitrine se gonfle d'un sentiment inconnu, ou peut-être lutte-elle simplement pour quelques bouffées d'oxygène. Elle n'a plus ressenti cela depuis longtemps — cette brûlure caractéristique de l'essoufflement, ou celle de la rougeur qui s'étend doucement sur ses joues. Cette chaleur qui l'habite dont l'épicentre se concentre sur cette zone de contact. Ces doigts qui enserrent son poignet de cristal. Fragile — si fragile. Il pourrait se briser d'un mouvement brusque et pourtant, elle ne le retire pas de sa poigne. Tout ceci est bien trop agréable.

Cet inconnu — Diego.
Elle ne sait rien de lui et pourtant elle le suit, stupide oisillon tombé du nid. Elle marche dans ses pas, alors qu'il la dirige, simple poupée de chiffon. Elle ne peut pas empêcher son regard de tomber sur la toison ardente qui flotte autour de sa tête comme une couronne enflammée. Il entre en terrain conquis dans le sanctuaire du savoir, tel César entrant à Rome pour un triomphe. Elle se concentre ses paroles, certains mots devenant simples balbutiements barbares à ses yeux d'orage et de brume. Elle s'installe dans le fauteuil désigné, un sourire joueur flottant sur ses lèvres rosées. Emerveillée, elle observe les alentours. Ce n'est qu'une bibliothèque. Quelques étagères. Des centaines d'ouvrages. Son guide semble sublimer tout ce qu'il touche — doigts de fée, touché enchanté.
À peine installée, la voilà tirée vers de nouvelles aventures. Ils courent. Leurs foulées se font légères et les voilà qu'ils s'envolent. Toujours reliés l'uns à l'autre par ces doigts qui frottent contre ce poignet. Elle n'a pas le temps de s'y attarder, il l'a déjà emmener autre part, pour la faire rêver, prince charmant d'un autre temps.
La magie opère.
Etoiles dans le ciel, étoiles dans les yeux.

▬ « it's awesome » souffle-t'elle doucement — émerveillée.

Simplement. Pour elle-même.
Elle n'a pas besoin de se faire comprendre, pas pour l'instant.
Ils repartent juste après, petits doigts noués, tels une promesse silencieuse. Ou bien un simple acte impulsif bienvenu sur le moment. Peut-être qu'ils se détacheront dans la seconde. Peut-être resteront-il liés plus longtemps. Ils s'échouent, baleines essoufflées, sur la mer d'herbe et de marguerites qui s'étale sous leurs yeux.
Elle laisse échapper un rire ravi, ses prunelles d'orage et de brumes se plongent dans leur homologue d'émeraude. Question silencieuse. Plissement de lèvres. Joues qui rougissent sous les rayons d'un soleil malicieux. Il fait beau — bien trop pour rester enfermer.
Leurs doigts se détachent alors qu'elle part en arrière. Elle profite de la douceur du gazon, du vent sur sa peau, de la présence de cet étranger qui illumine sa vie de lycéenne. Il est le soleil du ciel de ses prunelles. (ceci est bien trop poétique) Elle continue de l'observer, curieuse. Elle hésite un instant — ouvre la bouche pour la refermer. Avant de se décider. Elle se relève légèrement.

▬ « Tu .. eer- pro-proposes ça à tout le monde ? » demande-t'elle, ses prunelles se dirigeant vers le ciel fait de bleu et blanc. « Tu es comme un pedobear ! »

Pan le regarde sous un nouveau jour. Pourtant, malgré son exclamation son sourire ne fait que s'agrandir. Elle ne peut pas s'en empêcher. Elle se retient quelques secondes — observatrice, avant d'éclater de rire. Même s'il n'a pas dû comprendre la blague, elle n'en a que faire.
Egoïste enfant.
Elle se relève totalement, soudainement inquiète.
Ses doigts agrippent la main du rouquin.

▬ « just kiddin'» dit-elle doucement, les yeux légèrement écarquillé, son sourire effacé. « Je .. Je rigole ? C'est comme cela que vous dites ? » finit-elle, son accent perceptible à chacun de ses mots.

Elle n'a jamais sentit le besoin de s'excuser — s'expliquer.
Diego est un élément qu'elle ne connait pas, qu'elle ne contrôle pas.
Entre ses menottes, le familier devient inconnu.
Magicien d'un instant.

hrp:

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How does it feel to be like you ?

Il se laissa tomber dans la mer d'herbe et de fleurs, le regard fixé sur Pan. Il comprenait à peine ce qu'elle disait, certains mots n'étant définitivement pas de la langue de Shakespeare. Il regardait ses yeux, ses joues rougissantes et ses cheveux de neige poussés par le vent. Agréablement belle. Et en voyant son sourire, il était désormais sûr que les anges existaient vraiment. Il lança ses cheveux de braise en arrière, quelques mèches ardentes venant barrer son front. Elle lança une blague dont la chute était en polonais, et Diego sourit un peu, embarrassé de ne pas vraiment comprendre. «Pedofilem ? C'est quoi ça ? Ça se mange ? ». Il hoche la tête, pas sûr de comprendre, et pourtant ça l'importait peu. Elle riait, et c'était ça qui comptait.

Puis soudainement, elle agrippa la main du rouquin, qui baissa le regard sur ses petits doigts. Il sentit ses joues chauffer, et non pas à cause du soleil qui mordait sa peau.En relevant la tête, il vit l'air inquiet de Pan qui lui assura qu'elle rigolait. Son cerveau ne percuta pas sur l'instant. Puis il comprit que la blague devait être un peu méchante, apparemment. Son regard d'émeraude s'illumina et un sourire élargit ses lèvres à nouveau, avant qu'il ne lâche:

-T'en fais pas pour ça !

Il ne savait pas de quoi elle l'avait traité, mais même s'il l'avait compris, ça ne l'aurait sûrement pas offensé. Il recevait chaque jour des blagues plus ou moins mesurées. Sans-âme, poil de carotte, Diego el Diablo... et la liste continue. Sûrement des blagues enfantines, sans réelle méchanceté, et qui pourtant lui faisaient mal, au fond. Mais que pouvait-il y faire ? Ce n'est pas comme si il allait se mettre à pleurer au beau milieu d'un couloir. Alors il encaisse avec un sourire. Ce n'était pas la blague incompréhensible de Pan qui allait lui faire mal, après tout.

Il regarda les cheveux d'argent de la jeune fille, obnubilé par ces fils de soie dansant dans le vent. Puis, il eu un éclair de génie. Il se mit à s'agiter, à cueillir des vingtaines de petites fleurs colorées, peu importe leur forme ou leur taille. Il avait l'air d'un asticot à bouger ainsi, ses doigts s'agitant rapidement, sachant parfaitement ce qu'ils faisaient. Quelques minutes passèrent, alors que le silence planait au dessus du garçon, beaucoup trop concentré pour parler. Mais rapidement, il eut fini son œuvre, et la plaça sur la tête de la reine de sa journée. Il fallait dire que cette couronne lui allait bien.

- T'es cute avec ça . Sourit-t-il.

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Smile.
Tout semblait s'écrouler dès qu'il souriait. L'herbe sous ses doigts. La terre sous ses jambes. Le monde entier. Tout disparaissait, tourbillon coloré. Chaque plissement de lèvres faisant entrevoir des dizaines de galaxies inconnues. Ses yeux semblaient constellés d'étoiles. Ils brûlaient d'un feu grégeois sans pitié — si doux. Alors elle ne peut pas s'empêcher de lui sourire en retour, automatisme inexpliqué. Ce garçon — cet homme chamboule son univers bien fermé, contrôlé. Il est apparu, inconnue dans l'équation de sa journée. Et voilà qu'elle se demande si elle pourrait seulement se détacher.
Un instant.
Une poignée de secondes.
Ses iris perles ne peuvent pas s'en empêcher. Une fois détournées, elles retournent vers ce visage affable. À ces joues rosées. Ces cheveux brûlants. Elle ne sent pas la brise fraîche qui lui caresse la peau. Détail insignifiant de la scène. Son attention est drainée par ce rictus amusé qui se dessine sur ces lippes. Elle a rarement été fascinée ainsi — jamais est un terme brut, implacable, définitif, inadéquat. Elle peut se montrer passionnée pour une traduction latine. Elle peut s'enflammer lorsqu'on lui parle de musique. Elle aime observer les autres, leurs interactions, la vie qui s'écoule à travers de simples gestes. Accolade. Bise. Baisers. Pourquoi ce sourire en particulier ? L'erreur est humaine. Ce n'était pas une erreur. Un simple pas de côté. Elle s'est détournée d'un chemin tracé pour trouver ce sentier qui l'a menée à ce jardin secret. Caché.
Ombragé.
Ombres menaçantes.
Ombres rassurantes.
Elles dansent selon les caprices du vent. Soleil joueur rapidement voilé — procession de nuages. Elle se sent bien ici. Elle pourrait y rester de longues journées. Elle ne les verrait pas passer, surtout si elles se retrouvent marquées de rires et de sourires.

Mouvement.
La scène change du tout au tout.
Alors que tout semblait figé dans cette intemporalité sucrée, le voilà qu'il s'agite. Il se met en marche — usine foisonnante. Telle des abeilles, ses doigts volent de fleurs en fleurs, les arrachant délicatement. Elle penche la tête, curieuse. Elle le regarde faire, interloquée. Peu à peu son oeuvre prend forme, au fil des minutes qui s'écoulent. Silence relatif. La nature ne peut se taire, même pour quelques instants. Malgré ses efforts, elle n'arrive pas à observer ce qu'il réalise. Elle grogne — frustrée. Avant qu'il ne fasse volte-face, tel un diable sortant de sa boite.
Et voilà que ses paumes survolent sa chevelure.
Elle frissonne, doucement.
Cligne des yeux, doucement.
Ses doigts partent à la découverte de l'objet inconnu qui repose sur son crâne. Elle louche légèrement, essayant d'obtenir un aperçu — image fugace. Sous la concentration, sa langue fait son apparition. Elle ne s'en rend pas compte, obnubilée par cet chose non identifiée. Caresse aérienne, pétale veloutée. Elle se rend compte qu'il vient de la couronner.
La voilà reine de ce jardin clos.
Un sourire ravi joue sur ses lèvres.
Un rougeur timide s'étend sur ses pommettes.

▬ « Cute ? » demande-t'elle perplexe, incapable de détourner son esprit de cette délicate attention. Bien vite ses yeux se posent sur ses genoux — subitement timide. « Eer- Merci. »

Ses prunelles reviennent se plonger dans les mers d'émeraude qui lui font face. Elle est gênée — paralysée. Elle ne sait pas vraiment quoi faire. Elle passe une main distraite dans ses cheveux, ses doigts s'accrochent à sa nouvelle couronne. Et c'est comme si elle avait été lavée. Nettoyée de ses peurs et ses doutes.
Clair comme le cristal.
Clair comme de l'eau de roche.
Elle se penche lentement, cherchant une réponse.
Son sourire se fait timide, presque effacé.
Ses lèvres effleurent cette peau veloutée.
Ultime remerciement.

hrp:

Date d'inscription : 01/02/2014

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How does it feel to be like you ?

Diego se sentit rougir aussitôt. Cela n'avait rien à voir avec la sensation d'une main venant violemment s'abattre sur sa joue, comme il en avait l'habitude avec les demoiselles. C'était doux, gentil, et surtout ça avait le don d'arrêter toute activité du cerveau du rouquin. Pendant quelques secondes, son regard s'était perdu dans le vide, et sa bouche était restée grande ouverte. Il avait pas l'air d'un idiot comme ça, tiens.
Il se força à secouer la tête et à reprendre ses esprits. Tortillant ses doigts dans tout les sens, il se leva d'un bond et chercha en vain quelque chose à dire pour briser le silence. «Allez Diego, dit un truc, n'importe quoi. »

-Euh...J'ai euh...J'aime bien euh...Tes chaussures ?

Bravo abruti. Ça c'est très intelligent. Il aurait pu lui sortir n'importe quoi de plus classe du genre «Tes yeux sont comme des étoiles » ou bien «Tes cheveux sont magnifiques » mais non. Non non, il aime bien ses chaussures. Très romantique Diego, bravo. Mais bon, au moins c'est vrai qu'elles étaient très mignonnes, ses chaussures.

Il n'osait toujours pas croiser son regard, craignant peut être qu'elle puisse remarquer son embarrassement. Comme s'il n'était déjà pas assez visible. Le roux se balançait sur ses jambes nerveusement, une main secouant ses cheveux. Son visage était d'une teinte pouvant être décrite comme «Tomate sous le soleil couchant ». Son regard passait du sol à ses chaussures, sans but précis. Puis, finalement, il jeta un coup d'œil à sa montre et demanda nerveusement:

-Tu...Euh...Tu veux rentrer ? 'fin, ce serait dommage de manquer autant de cours... Surtout pour toi, hein, parce que moi je m'en fiche, j'veux dire, c'est pas comme ci ce que se disait en cours m'intéressait...Enfin, ça dépend des cours, par exemple ceux de Mr. Emerald sont plutôt spéciaux et...

Et il était parti dans un discours sans queue ni tête, probablement trop concentré à remplir le blanc qui s'était installé pour prêter attention à ce qu'il disait.

-...Et puis une fois j'ai rêvé que Mr. Carthaigh faisait des claquettes avec Ben, tu sais le petit hargneux de la classe A.

Jusqu'à ce qu'il se rende compte qu'en fait, elle devait avoir absolument aucune idée de ce qu'il était en train de déblatérer. A vrai dire, Diego non plus ne comprenait pas ce qu'il disait. Alors il se tût, et au lieu de continuer à raconter des idioties, il s'approcha d'elle et lui tendit la main pour l'aider à se relever. Au fond de lui, il n'avait pas envie de retourner en cours tout de suite. Il voulait rester avec elle plus longtemps, profiter de sa douce présence qui le rendait euphorique et retournait son estomac de la meilleure façon qui soit.

Spoiler:

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