« L’adrénaline croissait dans les veines d’Elise — ce fut donc d’un sourire crispé qu’elle accueillit sa réussit ; étouffant un rire interne. Il fallait bien admettre qu’Icarus n’était pas des plus charmants sans ses sourcils. Enfin ; au nom du sortilège adverse, ses muscles se tendirent — la blonde se propulsa d’un large mouvement d’épaule, tentant de rester délicate ; hors de portée du jet magique. Bien. Rassurée quoique sentant monter un certain essoufflement, surement du au stress ; elle trancha : « Accio. » Son arme visait non pas le pantalon du brun, mais son caleçon. Après tout, après une telle persistance, elle se devait d’être plus sévère. Mais tout de même, au fond, elle se demandait si cette petite réplique n’allait pas lui valoir un mauvais coup — qu’il soit divin ou du préfet.

Pourquoi ? C'était la seule chose qu'Icarus se demandait dans sa tête. Pourquoi ? Son destin était-il déjà scellé ? Allait-il perdre ici et maintenant ? Ses attaques n'étaient que fumée et le voilà bien joli avec ses sourcils en moins, son pantalon à peine retenue et son caleçon au pied d'Elise. Étonnant la vitesse à laquelle ce dernier s'est déchiré pour se jeter vers la Serdaigle... Les joues brulantes, Icarus mit de coté toutes ses bonnes manières pour rendre la monnaie de sa pièce à sa camarade.

Sa baguette brandit, ajustée droit sur sa chemise (ou sa jupe ? Mystère), il prononça doucement :

« Elise ne se sentait pas soulagée de ce bout d’habit à ses pieds — ce fut donc d’une œillade perplexe qu’elle assista au retournement magique du sort d’Icarus. Sérieusement ? Laissant s’évader un soupir stressé, la demoiselle se redressa. Que pouvait-elle bien lancer ? Même si ses sorts plus ou moins complexes semblaient fonctionner, elle perdait confiance plus les minutes dévalaient. Ce fut d’un d’un geste féminin qu’elle arqua baguette ; illustrant le tout d’un doux « Orchideus. » Elle espérait cependant trouver originalité en invoquant le bouquet directement dans le haut du serpentard. Que Merlin m’enttende.

Oui. Le sort était contre lui, décidé à lui offrir la joie d'un match sans aucun point. C'est avec une gentillesse mesquine que sa baguette le soigna à la place de toucher sa camarade. Mais à quoi bon si ce n'est retarder l'inévitable ? Non. Pas inévitable. Icarus n'avait pas encore perdu. Même si Elise dominait, même si il se retrouvait avec un bouquet dans sa chemise...

Retirant les fleurs avec délicatesse il cacha un sourire mi-amusé mi-dépité et tourna les yeux vers la Serdaigle. Ses habits semblaient un peu large non ? Voyons ce qu'il pouvait faire.

« Elise avait apprécié l’apparition du bouquet dans la chemise d’Icarus — elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais l’image lui avait semblé adéquate, presque belle. Enfin, se replongeant dans le duel ; un sourire parsemant son visage, elle avait assisté à pour la deuxième fois à un sortilège revenant vers son lanceur. Et un bénéfique, en plus ; le duel n’allait-il donc jamais s’achever ? La durée ne la dérangeait pas plus que ça ; mais le stress encore présent dans son estomac, pesant lourdement, semblait vouloir le contraire.
N’omettant pas le titre de l’attaque passée, la blonde demoiselle tendit avec une délicatesse extrême son arme. Elle avait déjà assisté à ce sort, ayant été lancé par Charlie lors d’un de leur précédent duel ; et que Merlin l’entendre, elle ne voulait surtout pas se rater. « Diffindo ! » Et l’exclamation avait été douce, presque chuchoté — le but étant de découper les boutons de la chemise du Serpentard ; rien d’autre.

Encore un peu de répit offert par un sortilège de soin sorti de nul part. La baguette d'Iko était vraiment vicieuse aujourd'hui mais le préfet ne se laissa pas déconcentrer et parvint à se protéger juste à temps contre le sort de d"coupe d'Elise. C'était juste.

Ses formules étaient peut être trop agressive ? C'était ce que sa baguette voulait lui faire comprendre qui sait ? Icarus opta donc pour plus de finesse et de subtilité. Voyons le résultat. Viseur droit sur le haut de sa camarade.

« C’était la première fois qu’Elise ne touchait pas Icarus.
Un sourire aux prémices crispées ne tarda pas à dévorer son visage, alors que d’un mouvement ; elle se replaçait sur l’estrade. Sa tête était vide, et de cela ; elle se voyait jetée au dehors de sa concentration — les bruits de la foule lui parvinrent tout à coup plus nettement.
Le préfet avait lancé son sort.
Un sursaut convulsa le corps de la capitaine ; et elle esquiva d’un geste leste le jet magique, ses crins blonds partant à la dérive. Il l’avait manqué de peu, sa dissipation lui couterait cher ; elle le savait — ça l’effrayait. Aussi, se redressa-t-elle ; concentrant sa respiration en un flux plus doux, plus calme, plus Serdaigle. « Waddiwasi. » Assena-t-elle finalement, d’un ton bas ; se voulant précis. Son arme était pointée vers le haut du vert, et le mouvement de poignet qui suivit la parole exprima l’idée — l’habit devait jaillir, s’extirper et s’éprendre de la foule d’élèves. Quoi de plus simple ?
Justement, elle n’était pas vraiment sûre.

Nouvelle attaque, nouvel échec. Icarus commençait doucement à se laisser ensevelir sous le stress et l'impatience d'un duel qui n'en finissait pas. Il aurait voulu gagner. Il ne voulait pas perdre mais le destin s'acharnait sur lui tandis que sa camarade esquivait chacune de ses formules. Triste tableau.

Elise prononça une incantation et l'instant d'après, lui comme elle se trouvèrent sans chemise, les bouts de tissus expulsés avec violence sur le public à la grande joie des filles comme des garçons...Icarus torse nu et sans caleçon contre Elise en soutien-gorge ? Duel de l'année ! Mais un peu de concentration...
Viser son adversaire et la rafraichir pour de bon : voilà le plan d'Iko.