Est-ce que c'était vraiment bête de courir après les créatures magiques ? Non. Juliet n'y croyait pas. Même si elle savait qu'elle n'était pas très intelligente, cette partie-là, elle savait que ce n'était pas idiot. C'était peut-être un peu dangereux, mais qu'est-ce que la vie sans sa part de danger ? On s'ennuierait si on ne faisait que les choses qui ne représentaient pas de danger. On serait comme ses parents, qui regardaient toujours avant de traverser la route mais ne trouvait rien de mieux pour s'occuper que de regarder les nouvelles du soir à la télé.

"Mais tu ne fais jamais rien d'un peu dangereux, toi ? Tu sais, ce n'est pas grave d'être un peu insouciant de temps en temps, c'est même bien ! Si on passe sa vie à s'inquiéter de tout, on ne vit plus vraiment je crois. Moi j'aime bien avoir des aventures, vivre un peu de danger, et rentrer tranquillement à la salle commune après et en discuter avec ma meilleure amie autour d'un paquet de bonbons. Il n'y a rien de mieux dans la vie, je trouve."

Juliet sourit à Louis. Il était gentil de s'inquiéter pour sa soeur. Juliet, elle, ne s'inquiétait pas vraiment pour sa fratrie - ils ressemblaient trop à ses parents, ils ne faisaient jamais rien de dangereux ou d'interdit (enfin, à ce qu'elle savait). Mais elle ne savait pas si Louis avait vraiment raison de s'inquiéter autant pour sa petite soeur. Juliet et Ocean ne faisaient jamais rien de bien méchant, elles se baladaient surtout dans les couloirs du château, disaient bonjour aux tableaux et riaient beaucoup.

"Tu sais, Ocean n'est pas si insouciante que tu crois ! Enfin, elle n'est pas très souciante, quoi, pas comme toi… Mais elle ne fait pas vraiment grand-chose de dangereux. Sa grande aventure la semaine dernière c'était d'aller visiter les cuisines avec mon amie Wendy, alors tu penses !"

Elle espérait l'avoir rassuré, mais en même temps, il semblait naturellement stressé, Louis. Ca ne devait pas être drôle tous les jours d'être lui. Surtout s'il était complètement insensible à tout le charme magique du merveilleux château. D'ailleurs, une question lui brûlait les lèvres.

"Qu'est-ce que tu fais toi, pour t'amuser, alors ?" Puisqu'il n'aimait pas la magie, il devait avoir d'autres passes temps, mais quoi ? Juliet avait un peu perdu l'habitude des jeux de moldus depuis qu'elle était à Poudlard. Même quand elle jouait aux billes, c'était avec un jeu de bavboules.

Juliet fut alors surprise de sentir quelque chose de chaud lui caresser la jambe. C'était son fléreur ! Il avait du la suivre sans faire de bruits depuis la salle commune et maintenant, jaloux de l'attention qu'elle portait à Louis, il voulait des caresses. Juliet s'exécuta avec plaisir, sentant la créature ronronner gentiment alors qu'elle lui caressait le ventre. Oubliant complètement l'aversion de Louis pour les animaux magiques - qui pouvait vraiment ne pas aimer une créature aussi adorable ? - elle dit :

"Oh, je te présente Samson. C'est un fléreur, il est encore tout jeune, mais il est très gentil. Samson, voilà mon ami Louis !"

Louis faisait un bon frangin, quoiqu'il ait omis l'option qu'aurait sa Gryffondor d'amour. Ju' trouvait qu'il avait un grand palpitant pour pouvoir pourvoir à l'amour d'Ocy alors qu'il avait un frangin mort. Touchant ! Mignon ! Charmant ! Mais vivait-il, du coup ? Il avait l'air sans amis, sans occupation, Ju' s'apitoyait sur son sort, à Louis, mais Ju' voulait surtout partir à son appui. Si Ju' l'aidait, la Pouffy qui dormait dans son palpitant sautait non sans jubilation. Ju' dit oui du ciboulot.

"Soucis ! Mourir ! Mais tu sais, on a aussi l'obligation d'avoir un bon vivant, voilà l'important, n'absous pas ça. Mon papa, ma maman, ils sont surpris quand mon frangin sort un soir sans l'avoir dit, mais ils sont trop durs pour nous parfois."

Voilà Louis qui boudait. Ju' trouvait ça mauvais, mais Ju' saisissait pourquoi. Ju' savait toujours Louis pas grand. Alors Ju' rassura Louis tant qu'il voulait, donc pas tant. La Pouffy voulait surtout qu'il soit gai.

"Tu sais, il y a pas mal d'animaux sympas dans ton lac ! Aussi, il y a nos amis, qui sont toujours habitants du lac, à l'instar du grand Murcus. Mais on l'a pas vu lui, quand on crawlait dans l'azur du lac. Mais on a vu un calmar, ça nous a fait un bon frisson !"

Oui, Ju' n'aurait pas du finir par ça. Louis n'allait pas souffrir ça. Il allait pour sûr finir la discussion par un point final, Ju' irait sans nul appui voir son zombi soignant à l'infirm… mais quoi ? Louis parlait toujours ? Oui, il narrait un court synopsis, disait un truc ou plus qu'il faisait lorsqu'il n'avançait pas dans un couloir au parfum charmant. Il aimait son jardin, Louis. Ju' imaginait un truc ou plus qui pouvait y grandir. Raisins. Abricots. Haricots. Radis. Ananas. Potirons. Ails. Oignons. Choux. Kiwis. Litchis. Champignons. Mais Ju' babillait dans son ciboulot, Ju' oubliait Louis. Il fallait finir la discussion ! Ou pour sûr Ju' avait l'obligation d'ouïr son ami toujours. Il cousait coussins, doudous, pour vrai, il faisait charmant, Louis. La Pouffy adorait tout ça. Ju' avait un doudou animal galopant, cornu aussi, dans son lit. Un don fait par la nana qui trônait dans son palpitant.

Puis son chat arriva. Ju' donna un bonbon à Samson son charmant chat roux, qui l'avala tout rond. Parfait ! Ju' avait un chat parfait, à l'instar d'Argos, l'animal aboyant du grand navigant, mais plus mignon. Un chat, avant tout, on l'imaginait toujours plus mignon qu'un animal aboyant.

"Intrigant ! Tu fais ça sans patron ? J'aimais un doudou ou plus, dans un lointain instant, mais toujours aussi. Mon ami doudou a pour nom Fluffy. Il fait du bruit quand on lui fait un câlin. Tu crois pouvoir finir un doudou pour moi un jour ?"

Ju' souriait à Louis tout grand. La Pouffy aimait Louis. Il pouvait bannir son pouvoir tant qu'il voulait, Ju' trouvait toujours Louis charmant. Parfait ! Ju' voulait qu'il soit son ami. Ju' avait plus d'un ami, mais Ju' aimait avoir plus, toujours plus d'amis. Il y avait Trudy, Hippo, Flavian… Plus Louis !

Bon, Juliet n'avait pas réussi à convaincre Louis que c'était beaucoup plus drôle de vivre comme elle le faisait, et Ocean aussi, mais au moins elle avait quand même réussi à s'en faire un ami, malgré leurs divergences d'opinions. Et puis elle savait bien, au fond, qu'elle n'était pas très prudente, et que ce qu'elle faisait était peut-être un peu dangereux, alors elle ne pouvait pas en vouloir à Louis de penser la même chose. Elle l'aimait bien Louis. Il était gentil, il s'inquiétait pour les gens, il voulait leur venir en aide, finalement.

Il lui raconta que sa maman lui avait appris à coudre. C'était super, ça ! Sa maman, à Juliet, elle ne savait pas coudre, et son papa non plus. Ils achetaient tout, les parents de Juliet, et quand c'était cassé, boum, à la poubelle. Juliet avait beaucoup pleuré quand elle était petite quand ses peluches préférées avaient fini aux ordures parce qu'elles avaient un trou et que ça ne faisait plus joli dans sa chambre. Les parents de Juliet aimaient bien avoir une maison qui ressemble aux magasines, toute bien rangée, tout à sa place. Alors Juliet cachait toute ses peluches trouées chez Wendy. Chez Wendy, c'était souvent mal rangé, mais c'était tellement agréable…

Juliet fit un grand sourire à Louis lorsqu'il lui proposa de lui faire une peluche.

"Oh, merci, ce serait super !" Et puis, elle eut un éclair de génie. "Dis, tu pourrais m'apprendre à coudre ? Ca me plairait beaucoup, comme ça je pourrai faire des cadeaux à mes amis moi aussi !"

Ils étaient presque arrivés. C'était un peu dommage, parce que Juliet ne se sentait pas mal, et qu'elle aurait bien voulu rester avec son nouvel ami plus longtemps, mais en même temps, plus vite elle se serait débarrassée de ses pustules, plus vite elle pourrait aller voir Wendy et lui raconter toutes ses aventures de la matinée.

"Ah oui ! Bon, euh…" Elle eut un petit rire. "A bientôt ?" Dit-elle en se dirigeant vers la porte. "C'était chouette de te rencontrer !"