Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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Analyses humaines ∆ Silas. ♥

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Elise B. Dickney
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Lun 5 Mai - 23:33
les ébréchés
peuvent être réparés.

« Elise avançait vite, aujourd’hui.
Ses doigts, crispés, enserraient pans de vêtements — puis se relâchaient. Il n’était pas bien tard, juste assez ; les cours s’étaient achevés. Aussi rodait-elle, errait-elle ; le dernier détours avant la salle commune, avant la routine et les bruits de fond. Qu’allait-elle bien pouvoir y faire ? Peut-être se coucherait-elle tôt, oui ; c’était une bonne idée — Elise n’avait plus souvent de bonne idée.
Aussi fut-elle happée par les ténèbres, engloutie dans le bien total ; reliée à quelques pavés. La préfète s’était donc engouffrée dans le coulnoir, ses pas s’étaient faits flottants et sa démarche chaloupée, il était si difficile d’avancer, lorsqu’on ne voyait pas. Le coulnoir était un idéal, il plongeait l’homme dans tout un tas d’ignorances — il plongeait certains dans l’enfance.
Et Elise se souvenait, se souvenait de ses nuits bambines sans lumière, elle n’avait jamais eu peur du noir ; avait même apprécié la main chaleureuse de son père tout contre sa tête, cette restant un instant, la plongeant dans un sommeil profond. Elise avait aimé ces quelques traces d’affections marquées, provoquées par des bonds de tendresses soudains ; comme si le temps était compté.
Il l’avait été.
Il l’avait été, quand la blonde demoiselle avait serré tout contre elle le petit Daniel ; alors qu’il tremblait dans cette poche d’obscurité. Elise n’avait jamais eu vraiment peur du néant, de ces choses qui ne se voyaient pas ; elle ne s’en était pas donné le droit — mais le petit être qui peu à peu s’était apaisé dans ses bras n’était que puits d’affections mouillées et sucrées ; il avait obligation d’être doux, de vivre à pleins poumons. Ou plutôt avait eu — vu qu’aujourd’hui, il n’était plus.
La mémoire de l’homme était une chose bien vicieuse, bien malicieuse ; elle avait tendance à faire oublier, à faire flancher — c’était une conservatrice, son but n’était que d’optimiser sa survie ; et pour survivre, son propriétaire devait vivre. Alors elle avait tendance à se gommer, à se modifier — et c’était mal, c’était mal mais personne n’y pouvait rien.
Aussi, Elise vivait bien ; Elise était bien — Elise était toujours parfaitement bien. Même quand elle allait mal, elle allait bien ; c’était le principe, l’idée qui devait toujours découler d’elle — celle qui aurait du dégouliner de tout le monde ; elle saillait d’ailleurs parfaitement à Pete, Pete le préfet, Pete MacAllister. Ce fourbe, ce parfaitement vrai ; parfaitement faux, ce rongé jusqu’aux os. Tant bien même ne le connaissait-elle pas au mieux et au tout meilleur, Elise savait ; savait qu’il était d’une trempe toute similaire à elle, aussi le voulait-elle ; là, à ses pieds. Dans sa main, au creux de ses genoux — c’était viscéral, elle n’y pouvait rien et n’y pourrait sans doute jamais rien. C’était bête, un peu pathétique, mais c’était comme ça ; ainsi.
Il y avait Silas, aussi.
Elise aimait beaucoup Silas, elle ne le saisissait d’ailleurs pas au mieux ; pas vraiment — mais encore une fois, elle n’y pouvait rien. C’était répétitif, chez Elise ; elle ne pouvait pas grand chose – ne savait pas énormément. Elle espérait, des fois, que le grand garçon l’appréciait ; qu’il la voyait, qu’il la comprenait — au détours d’un couloir. Mais Elise savait, Elise savait qu’elle n’était pas comprise ; que personne ne serait jamais vraiment compris — que le monde était un grand inconnu, et que tous resteraient dans l’ombre de chacun.
Elise avait mal aux doigts. Une douleur un peu sourde, un peu rouge et violette à la fois. Elle s’était peut-être cognée, avait surement trop appuyé — oui, c’était ça, cela devait être juste, elle avait trop pressé. Aussi décida-t-elle de laisser ses menottes voguer, se balancer dans le vide ; au gré d’une allure.
Ce couloir était interminable.
Elle venait à peine d’y entrer, elle s’en plaignait déjà. Pourtant, la préfète aimait beaucoup le coulnoir, un de ses sens amputé, c’était comme si tous les autres entraient en éveil ; se développant et s’affinant au possible, très rapidement. Ca lui donnait envie de pleurer, puis de rire — un peu tout à la fois. C’était comme ces sourires inébranlables qui ne voulaient plus rien dire, restant accrochés à certains visages, plus présents par habitude que par courage. Enfin, Elise s’en foutait, Elise s’en fichait — il n’y avait pas sujet moins intéressant.
Elise s’ennuyait.
Aussi ne sentit-elle pas le corps chaud tout près d’elle, elle s’y écrasa mollement ; sans trop de force, mais tout de même. Elle n’eût pas la présence d’esprit de crier, de s’accrocher ou de faire quelques pas de côtés. Elle tomba tout bêtement à terre, ses fesses se faisant bien douloureuse ; un couinement brouillon la prit, il n’était pas bien grand.
C’était désagréable, et pourtant si vivifiant — elle n’était plus seule dans ses pensées ; avait trouvé quelque chose, quelqu’un.
Elise voulait discuter.
Elle aurait aimé se trouver à côté d’un tout grand, d’un tout puissant, d’un tout banal. Elle aurait aimé basculer sur un garçon, frôler ses lèvres ou bien même se faire insulter. Elise espérait beaucoup de choses ; contrait beaucoup l’ennui ; Elise n’aimait plus vraiment le rien, n’espérait plus trop l’inutile — Elise voulait une conversation, ces choses étrangères à la population. Aussi Elise eût-elle envie de sourire, mais le ne fit pas ; n’en fit rien. Elle ne se redressa même pas, se remémora la sensation des tissus contre sa joue ; ses habits collés à ses doigts. Aussi eût-elle le reflexe, d’enfin murmurer : « Pardon. »
Commençons.

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Mer 7 Mai - 23:50
Silas soupira longuement.

Il n'entendait que sa respiration ; le silence était d'or dans le coulnoir, là où l'obscurité régnait.
Là où personne ne pouvait le trouver – il l'espérait, en tout cas.

Silas ne voulait pas être vu ainsi.

Debout, le dos contre le mur, il respirait lentement ; il n'était pas très certain de sa venue ici – il n'était pas certain de savoir ce qu'il faisait.

Mais une chose était sûre ; Silas n'était pas dans son état normal.

Quelque chose glissa de sa poche – le son que fit sa baguette en tombant retentit lourdement dans le coulnoir.

Silas grimaça.

Le noir était en ce moment-même son plus grand compagnon : ce qu'il appréciait fort, dans cet endroit.
Puisqu'il semblait être invisible.

Il se pencha et ramassa sa baguette – le tout avec lenteur, encore.
Silas n'espérait pas.

Lumos.

La lumière ne vint pas.

Il inspecta attentivement sa baguette, avant de se souvenir que ce sort ne marchait pas dans ce couloir – qu'il était bête.
Alors pour une raison inconnue et sûrement folle, il sourit.

Pour la première fois depuis ce qui lui semblait une éternité, il sourit ;
mais il ne savait pas pourquoi – ce qui l'amusait encore plus.

Il se laissa choir.
Toujours le sourire au visage.

Silas ne savait pas combien de temps il comptait rester là ; une heure, peut-être ?
Cette incertitude le fit rire.

Quel con !

Quel con.
Il ne comprenait pas pourquoi il avait dit ça – il ne supportait plus le silence.
Mais il ne rajouta rien de plus.

Il passa une main sur son visage ;
il lui semblait entendre son cœur battre – à une vitesse régulière, puis accélérée.
Silas aurait aimé comprendre les battements de son cœur comme il aurait aimé comprendre pourquoi il était toujours seul à la fin.

Parce que c'était indéniable ;
Silas était toujours et infiniment seul, au final.
Il sourit encore.

Peut-être était-ce aussi l'une de ces raisons – ces raisons qui le maintenaient à l'écart du monde ;
Silas n'espérait plus rien.

Ainsi, il n'avait pas à craindre le pire ; il n'avait qu'à attendre.
Et attendre,
et attendre.

Attendre —
un bruit le fit sursauter.
Il releva précipitamment la tête, tâta ses poches dans l'espoir de trouver sa baguette ;
son cœur battait à tout rompre.

Alors il sentit un corps chaud – il n'eut que le temps de cligner des yeux.  
Il ne bougea pas.

« Pardon.
Il vaut mieux s'excuser, oui. »

Il soupira longuement – c'était une fille.
Fille qu'il ne reconnaissait pas – qui lui disait quelque chose, cependant.

Je peux savoir dans quelle position tu es ?

Il ne vouvoyait pas ; mais son corps se détendit.

Parce que je ne sais pas vraiment où j'en suis.

Ce n'était pas désagréable – la chaleur que cette personne diffusait l'aidait à se rappeler qu'il n'était pas seul.

Je suis peut-être trop confortable, murmura-t-il.

Son sourire devait sûrement s'entendre dans le ton de sa voix ;
dans le noir, il ne savait pas à qui il parlait.
Ça rendait la tâche plus facile.

Il se redressa, ses bras frôlant l'inconnue ; il frissonna.

Contact ;
Silas n'était définitivement pas seul.
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Elise B. Dickney
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Sam 31 Mai - 1:51
Un doigt
contre sa peau.

« Le garçon avait parlé — Elise avait ri.
Cela avait été léger, peu marqué ; sans rien ajouter la blonde s’était redressée, manquant de bousculer l’amusant une seconde fois. Accusant un regard imaginaire et accueillant distraitement souffle adverse ; Elise avait gardé le silence — juste assez longtemps, frémissant au gré de quelques troubles idées. Après tout, elle le connaissait, savait qui il était ; reconnaissait sa voix, son timbre et ses tons.
Silas Fitzgerald se tenait devant elle ; tout de nuit vêtu, dévoré par des abysses invisibles rendant jusqu’aux plus fougueux aveugles. Et c’était un peu étrange, assez amer ; presque enivrant. A en oublier de parler, de répondre ; de se faire entendre. « Ah. » La demoiselle réalisait, à l’instant, que le temps filait — « Pardon, j’étais à terre ; je suis debout. » Et la capitaine s’excusait beaucoup ; un peu trop, peut-être même jamais assez — suffisamment. Elle ne savait pas vraiment, ne s’occupais réellement de ces quelques broutilles bancales noyées dans des banalités courtoises sortant par automatisme ; faisant rouler des mécaniques faussement huilées, arrachant de l’intérieur les dernières traves de compréhension humaine. Le peuple se perdait ; les hommes se séparaient. C’était malheureux, mais si véritable ; et personne ne pouvait aller contre cette thèse — aucun être vivant ne pouvait changer le monde ; mais, se disait-on ; il pouvait changer le sien. Son entourage.
Et c’était beau, ces espérances.
« C’est un peu compliqué, comme ça ; dans le noir. » Avait finalement laissé passer Elise, sur des fibres se voulant volatiles ; presque printanières.
Mais il fallait bien l’admettre ; c’était pataud — Dickney était aussi lourde qu’un mont ; aussi dense que la roche et sévère qu’un marbre lisse. Ses plaisanteries étaient à ce jour aussi compréhensibles que l’électronique pour les sorciers. Que pouvait-il bien se passer dans son esprit à cet instant même ? Le noir abimait ses pensées et engloutissait son âme ; exécrant ses sens et vivifiant sa sensibilité. « Invisibles aux yeux de l’autre, c’est comme si nous étions seuls ; entourés mais seuls. Nos respirations et nos contacts en uniques liens — »

Elise s’était arrêtée. Que disait-elle ? Pourquoi énonçait-elle ? — Il était certain qu’elle ennuierait son partenaire ; et pourtant, c’était vétuste ; elle ne s’en souciait pas vraiment. Savait-il uniquement à qui il avait affaire ? Sans doute pas, non ; évidemment — Silas ne devinerait jamais. Pouvait-elle en tirer avantage ? C’était plutôt bas — et puis, il lui suffisait d’un pas ; d’un geste ou d’un mouvement pour tourner talon. Délaisser son second était si aisé ; à portée de main, il fallait juste franchir la limite ; tendre la jambe et propulser la deuxième. Cela semblait si simple.

Les hommes étaient si seuls.
Tristesse et rédemption — qui s’en souciait vraiment ?

La population était terrée dans des dialogues sans fond, navigant dans des discours de sourd ; cherchant des commodités à se lancer au visage, quémandant un je vais bien frôlant le je vais rien. La faute était si naturelle, l’on en sourirait ; si cela ne pouvait pas insinuer un quelconque et vicieux la vie ne me réussit pas, en ce moment. Tout devait toujours aller — au mieux, au poil. Et si un jour devait être nuageux, il devait être intéressant pour l’auditoire, susciter tapage de pied ; cris et voluptés. C’était navrant. Tout devenait si prévisible, et les personnages si éloignés. L’on s’innovait ami ; allant jusqu’à ignorer tout de ce dernier. Quelle couleur préférait-il, déjà ? Son anniversaire ? N’était-ce pas hier ? — Elise n’aimait pas ça. Elise aimait beaucoup de chose ; s’accommodait tout au pareil. Elise était un vent, accélérant et ralentissant pour chérir une peau plus délicate que les autres, se réchauffant et se glaçant à souhait. Aussi, des fois, s’était à se demander si elle ne s’oubliait pas elle même — sa nature, celle de vent ; où plutôt, ici, d’humaine. De demoiselle — de femme en devenir.

Sa respiration devait sans doute heurter le torse de Silas.
Elle eut envie de lui prendre la main — de lui attraper avec férocité un membre, ou d’élire domicile avec toutes les tendresses du monde sur un pan de ses vêtements. C’était fulgurant et vivace, le désir s’éclipserait dans la seconde suivant ; sans doute, mais c’était ainsi — pulsions féminines, ou peut-être bien même humaine. Enserrer ce qui était à proximité, ce tout vivant ; ce tout chaud et tout esseulé dans ces invisibilités. Elle l’avait dit — seuls les contacts étaient véritables, dans cette obscurité profonde qui ne pouvait être aidée d’aucun ni quelconque lumos.
Les mots n’y feraient rien — ils étaient là et présents pour former une discussion ; non pour marquer les détails physiques et réels de cette rencontre.
Ah, le hasard ; oh, les sourires — ceux qui ne se voyaient pas.
Jamais vraiment.

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Mer 11 Juin - 23:23
Silas avait doucement ri.  
Il avoua ; il n’avait pas tout suivi, dans le noir.
Ne pas connaître l’identité de la personne le perturbait – était-ce quelqu’un de son année ? Une serdaigle ? Une serpentarde ?
Sa respiration s’était faite plus silencieuse.
Il aurait voulu qu’elle continue ; il avait trouvé ça beau.
Enfin, les quelques mots qui avaient réussi à se frayer un chemin jusqu’à ses oreilles.

C’est dommage, murmura-t-il.

Dans le silence, son murmure était devenu cri ; sa voix était maître.
Y avait-il quelqu’un pour prouver le contraire ?
Silas était le seul à parler.

Je veux dire - c’était pas mal.

Il hésita à lever sa main – il avait peur de la gêner.
De l’ennuyer.

Silas n’était pas intéressant.
Silas était anodin, plutôt, une espèce de routine qui perdait de son originalité.

Silas n’était pas intéressant car il n’avait rien à dire ; il n’avait rien d’extraordinaire, en fait.
Triste réalité.  

C’était –

Il s’arrêta.

Bien, je veux dire ?

Et il soupira.
Il était tellement maladroit – encore un peu et il allait se mettre à balbutier.
Il se trouvait pitoyable ; il n’était pas capable de tenir une simple conversation.

Pardon.

Pardon pour ses phrases minables et pardon de s’être trouvé dans le couloir quand elle y passait.
Elle devait sûrement être ennuyée – pire, endormie par ses maigres tentatives de discuter ;
Silas avait l’air d’un homme qui découvrait sa voix pour la première fois.
Il se racla la gorge.

Est-ce – est-ce que tu sais qui je suis ?
Ce fut un murmure, encore.

Il espérait que non.
Ainsi il pourrait dormir le soir sans repenser à ce moment gênant en sachant que son honneur était sauf ; que personne ne l’avait reconnu quand il avait été dans son état le plus pathétique.
Il alla même jusqu'à prier au bon dieu – ce qu’il fallait savoir, c’était que Silas n’était pas chanceux.
Une prière ne pouvait rien pour lui.

Tu es ?

Il fallait avouer, s’il ne voulait pas que son identité soit révélée, il était curieux de savoir à qui il parlait ; n’était-ce pas normal ?

Il réajusta son dos, prenant compte à ne pas marcher sur les pieds de l’autre élève.

La respiration qui semblait heurter son torse avec délicatesse le brûlait.
Elle était bien trop proche.  

— Poète à tes heures perdues, peut-être ?

Il regretta instantanément d’avoir ouvert la bouche.

Pardon.

Silas s’excusa, encore ; il pensait souvent qu’à force, sa sincérité se ferait entendre.
Elle ne se le faisait pas.

Dans le noir, il sourit ; sourire un peu triste, certes.
Il espérait qu’elle devinerait son sourire ; mais était-ce seulement possible ?

C’était bizarre – pardon.

Pardon, pardon, pardon ; il n'avait que ce mot à la bouche, Silas, comme si c'était le seul mot qu'on lui avait appris.
Pardon, pardon, pardon ; Silas aurait voulu apprendre et arrêter de s'excuser.

Je m'excuse – je ne suis pas comme ça d'habitude.

Il soupira une seconde fois.

Je ne sais pas ce qui m'arrive, souffla-t-il.

Pardon ; ce mot qui tombait comme une sentence à ses yeux.
Pardon – ce mot qu'il traînerait toute sa vie.
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Jeu 19 Juin - 15:11
Elle avait bien fait
de ne pas prononcer son nom.

« Elise avait voulu rire — Elise aurait ri. Aux moindres paroles de Silas ; de cet homme de nuit, de ce garçon qui semblait fort solitaire, dans ce monde tout de noir garni.
Elle ne l’avait pas fait.
Ne l’avait pas fait car il ne s’était pas arrêté — car il avait continué. Fitzgerald s’était lancé et elle l’avait suivi ; en silence, de manière respectueuse. Connaissaient-ils le respect ? Saisissaient-ils ses nuances ? Elle ne savait pas vraiment ; ne se posait que peu la question — pas à cet instant, pas alors que l’invisibilité se pourfendait de sons divers et merveilleux.
Silas avait une belle voix — et Elise aurait voulu lui dire. Or, il en était déjà là ; du moins, vous comprenez ; encore dans ses récits. Bien, je veux dire ? Elle aurait voulu répondre merci ; l’aurait fait si il ne s’était pas excusé. Et cette fois encore, elle aurait laissé sa voix percer les ténèbres si il n’avait pas poursuivi. Ils étaient grotesques, quasi comiques à s’excuser à tour de rôle. S’en rendaient-ils seulement compte ; elle, lui ? Eux.
Est-ce que tu sais qui je suis ? Son sourire s’évanouit. Elle savait, oui ; qui il était. Elle avait cette image flottant dans son esprit, quasi rassurante — tu es ?
Elle le savait aussi — que lui ne savait pas. Et elle compatissait ; beaucoup, suffisamment. Assez. Car lui était figé ; figé dans les abysses totales de la cécité. Aucune silhouette réelle ne pouvait se former dans son esprit ; juste de simples fantasmes suggestifs et approximatifs. Il en serait sûrement déçu.
De cette réalité — celle d’Elise.
Elise la préfète.
La capitaine — celle qui l’avait remplacé.
Il ne valait mieux pas qu’il sache, dans un sens. Valait-il ? Elle ne savait pas. Sa franchise voulait lui dire ; son sens du jeu et son amour des dialogues s’y refusait.
Heureusement ; il poursuivît.
Était-ce une blague ? Il n’y eu aucun rire — non, rien. Juste une insonorité totale agrémentée de leur souffle respectif heurtant leur corps voisin. Il s’excusa, encore. Elle ne su que dire — elle aurait voulu lui dire d’arrêter de s’excuser, mais au final ; n’y trouvait aucune raison valable.
Elise s’en fichait — s’en fichait des excuses.
Alors elle ne demandait rien ; car il n’y avait rien à pardonner.
N’était-ce pas évident ?
Pardon pardon pardon — ne cesserait-il donc jamais ? Elle ne poussa aucun soupir, ne fit aucune moue dédaigneuse — cela ne servait à rien. Elle n’était pas en colère, alternait envie de rire et envie de sourire — elle avait envie de comprendre. Je ne sais pas ce qui m’arrive.
Il n’était pas comme ça d’habitude, hmm. Disait-il ; narrait-il, expliquait-il. C’était vrai, Silas avait beaucoup parlé. Mais cela ne la dérangeait pas.
Elise aimait discuter, après tout. Pourquoi s’en priver ?
Cela lui revint — elle aussi s’était arrêtée, quelques secondes auparavant. Ah, l’ironie sembla-t-elle penser. « Non, c’est gentil. » Finit-elle par répondre ; elle avait inspiré sa réponse, soufflé les quelques mots. Cela allait être long — au moins tout autant que lui. Et c’était dur, dans un sens. Juste parler. N’user que la voix, n’y voir rien d’autre ; aucun signe, aucune moue ; aucun regard spécifique ou quelconque. Tout ne figurait plus que dans la tonalité.
Il avait semblé qu’un murmure pourrait devenir hurlement.
Ce n’était pas possible, évidemment — mais cela pulsait si fort ; si fort que tout ne comptait plus que sur cela. C’était essentiel ; quasi au même niveau que les respirations — celles pensées qui agacent, celles brûlant l’esprit, focalisant les sens. « J’ai l’impression que nous avons le sentiment de crier, puis de nous étouffer — jusqu’à être inaudibles, dans cette purée de rien du tout. Je ne te vois même pas. »
Il y eu un arrêt. Comme si elle réalisait l’énormité de sa bêtise. « Toi non plus, d’ailleurs. » Et son rire explosa dans l’air comme l’aurait fait un vent venu de derrière ; soulevant vêtement et figeant tout sur son passage. Elise avait le rire simple, tout comme ses touchers, il était très éthéré — mais très vivant. Son corps était froid et bouillant, jamais elle ne pourrait défier la température de son sang — c’en était de même pour sa manière d’être. Cette chose si gravée en elle qu’elle en devenait invisible au premier regard — tant elle prenait possession de la chose. De l’être.
D’elle — d’elle Elise.
La Blaze Dickney. L’unique — il n’y en n’avait qu’une.  
« Et sais ; je sais qui tu es. » Qui tu es, Silas. Sa voix avait voulu la porter plus loin, ses mots aussi. Mais elle ne l’avait pas fait — car peut-être que lui ne voulait pas. Comme elle se rassurait tout d’un coup de cet obscuro éternel ; quoique provisoire. Après tout, comment allaient-ils faire, plus tard ; quand ils partiraient. Ils auraient envie de voir, sans doute ; qui se cachait derrière les traits — ils auraient envie, sans doute ; de savoir si tout avait été comme imaginé. Si les mimiques n’avaient pas changé, si rien n’avait été perturbé. Si le sourire imaginé dans l’idée avait véritablement été représenté — en face.
En face ; c’était toujours le problème.
Sans dire le nom ; elle pouvait se tromper.
Elle savait, pourtant, qu’elle ne se trompait pas.
Mais peut-être que lui le voudrait — voudrait qu’elle se trompe. Alors Elise n’avait rien dit — elle ne savait pas pourquoi, d’ailleurs. Savait ; en tout cas, qu’elle aimait rester dans cet anonymat tout autant qu’elle avait envie d’empoigner le bras du garçon. Du garçon qui n’en était pas un, vu qu’elle ne le voyait pas. « Tu es juste une voix. »
Oui. Il n’était rien — pas plus qu’elle.
Pas maintenant — ils n’étaient que des sensations. Que des souffles et des rires ; des chaleurs et des nuancés effacés. Ils n’existaient pas. Il aurait fallu entendre le cœur — le sentir dans la paume ; le vivre dans l’oreille ; oui.
Pour recommencer à exister.

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Lun 30 Juin - 23:14
Ses parents avaient toujours dit qu'il ne fallait pas s'approcher trop près d'une fille – Silas ne les avait pas cru.
Silas ne les avait jamais écouté.

Il secoua doucement la tête – il ne pensait pas souvent à eux, voire même jamais ; mais sentir un corps féminin près du sien lui rappelait leurs conseils.
Qui n'avaient jamais été suivis.

Il soupira ; à présent, il était majeur – il était trop tard pour y penser.

Alors un rire retentit dans le couloir et Silas sursauta, étonné ; c'était la première fois qu'elle riait et —
et il fut surpris.

Évidemment, ce n'était pas la première fois qu'il entendait un rire, loin de là – mais venant d'elle, il entendait quelque chose d'autre.
Il se surprit à lui sourire – même si elle ne pouvait pas le voir.
Pourtant, son rire ne vint pas se joindre au sien ; il considérait ça impoli – il ne connaissait pas la raison.

Pardon – je n'écoutais pas ?

C'était faible, il fallait avouer, et Silas se gratta la nuque, embarrassé.
Si plus tôt il avait espéré qu'elle pouvait le voir, là il ne voulait surtout pas être vu.

Je suis – je suis désolé.

Son bras retomba sans bruit, touchant sans le vouloir de le corps de la jeune fille.

Pard –
Il s'excusait beaucoup trop en une minute.

Sa voix disparut tandis qu'une autre s'éleva.

Je sais qui tu es.

Il frémit, tournant la tête vers elle ; son visage frôla quelque chose, mais il n'y fit pas attention.

Tu es une voix.

Et puis il se mit à rire, incontrôlablement ; il ne s'était pas attendu à ça.
Elle le surprenait à chaque fois – il trouvait ça intéressant.

Alors il reprit son sérieux.

Mais tu sais qui je suis, n'est-ce pas.
C'était plus une affirmation qu'autre chose.

Il s'était rapproché de ce qu'il espérait être son visage ; ils étaient condamnés à vivre dans le noir.

Sauf que je ne sais pas qui tu es, toi, murmura-t-il.

Il n'avait plus très envie, de toute façon.

Sa façon de garder l'anonymat ne le perturbait plus – l'hypnotisait, plutôt ; elle dégageait une aura à la fois impressionnante et attirante.
Il voulait en savoir plus – mais elle ne disait rien.
Alors il ne dit rien.

Il lâcha un faible soupir et recula sa tête.
Elle avait dû être ennuyée par son soudain rapprochement,
et Silas pouvait comprendre.

Peut-être qu'elle restait par pitié pensa-t-il ; par obligation, maintenant qu'ils étaient côte à côte.
Maintenant qu'ils avaient parlé.

Silas ne lui en aurait pas voulu, si elle s'était levée et avait repris son chemin sans un mot ;
et Silas ne lui en voudrait pas, si elle partait et le laissait seul.

C'était compréhensible, disait-il.
C'est compréhensible.

Il releva les yeux ; il espérait pouvoir voir son visage – même juste ses yeux irait.
Pourtant, c'était l'obscurité qui l'accueillait à chaque fois – Silas voulait voir autre chose.

Silas espérait beaucoup, aussi.

Est-ce que je peux savoir à quoi ressemble la voix – physiquement, je veux dire ?

Maigre tentative.
Il toussa faiblement.

Ou juste une description m'ira, fit-il.

Peut-être qu'ainsi, l'obscurité sera chassée.

Enfin – si tu veux bien.
Silas n'était pas certain qu'elle accepterait.

Il voulait juste sentir – toucher.
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Mer 2 Juil - 8:44
Un doigt
contre sa peau.

« Elise sursauta — tant et si bien que son corps manqua d’heurter celui de Silas. Tétanisée, elle resta là, roide ; les oreilles en alerte. Il riait. Et c’était si fort, si réel ; si puissant et si grand qu’elle se sentait noyée — englobée dans cet éclat de voix surpris et véritable. Où avait-il appris à rire ainsi ? Et c’était stupide, comme question — totalement désordonné. Si brouillon que la blonde en venait à se demander si de telles idioties si fortement pensées n’en viendraient pas à être entendues.

L’idée était aussi étrange que séduisante.

Ainsi plongés dans le noir ils devenaient témoins uniques l’un de l’autre. Aussi, cette obscurité permanente finissait par les plonger dans un demi-monde irréel. Était-ce alors étrange de se demander si les songes accumulés pouvaient se faire entendre ? Dans leur tête, n’étaient-ils pas fouillis ardents ?
Elise n’arrivait même pas à écouter Silas — il avait parlé.
Pardon ? Faillit-elle laisser filtrer ; mais le souvenir du rire, unique, lui broya les intestins ; lui arrachant cordes vocales et toute possibilité de s’exprimer.

Elle n’était plus qu’une bouille difforme, presque atone, tendant son corps pour mieux saisir — mieux comprendre l’immensité des dires. Que venait-il de prononcer ? Se penchant, quasi inconsciemment ; la blonde se figea.
Elle avait senti un mouvement — avait senti une respiration mordant sa chair et propulsant ses sens ; tout semblait si fort et si concret, dans cette capsule du vide. Sauf que je ne sais pas qui tu es, toi.

Ah.
Il savait, donc — qu’elle savait.
Un rire très mince et très étroit sorti de ses lèvres ; l’on aurait pu le croire étranglé, quasi gêné. Aussi Elise se demanda si son esclaffement léger n’allait pas cogner Silas — et c’était idiot ; tout n’était que son. Les sensations passaient par les oreilles ; pas par le sens du toucher. Se ramassant sur elle-même, la sixième année leva inconsciemment le regard vers son camarade — peut-être espérait-elle que dans cette intime proximité ; elle réussirait à le voir, à discerner un contour de son corps.

Ou une moue.
Une moue serait bien, oui — juste une expression. La plus sincère possible.
S’il vous plait.

Rien ne se passa. Aussi, soupirant ; Elise redressa sa position, s’éloignant de quelques millimètres — sans se douter un instant qu’il avait fait de même ; le bruit de leurs propres mouvements ayant dissimulé celui de l’autre. Pathétique.
Une voix s’éleva — elle était interrogative ; suivie d’une maigre toux. Aussi, une esquisse vint trouver les lèvres de la préfète — elle aimait écouter Silas parler.
Que pouvait-elle faire d’autre, de toute façon ? Hormis attendre ; attendre un ton, une prononciation et une question — même une onomatopée était suffisante, se disait-elle. Un simple mot.
Le garçon avait continué — il quémandait informations. Et c’était doux, dans un sens — presque attendrissant.

« Laquelle ? » Sourit-elle finalement ; laissant planer son amusement. « Il y a deux voix ; n’est-ce pas ? » La sienne et la sienne. Rire. « Une grande et une plus petite ; j’imagine. » Marmonna-t-elle avec monotonie ; elle réfléchissait déjà à si elle allait oser ou non poursuivre sur sa lancée — « Tu permets ? »

Elle n’attendit pas la réponse ; tendant une main, puis deux à l’aveuglette — il aurait été beau de tomber directement sur pan de membre ou sur bras chaud. Faible espoir. Ses doigts cognèrent contre du tissu — un tissu doux et rude à la fois ; il te correspond parfaitement manqua-t-elle de commenter, se retenant au dernière instant. Pensant être au ventre de l’individu qui n’était plus si invisible que ça ; Elise tâtonna une pincée de secondes tout contre Silas. Enfin, elle trouva — le poignet, ici ; presque douillet. Le saisissant de ses deux paumes ; elle les laissa tomber dans ce qu’elle imaginait être une main.
La main.
Celle de Silas.
Elle était si grande, dans un sens — le noir lui avait ôté la moindre notion de proportion. « V— »

Elle n’avait pas pu continuer — une autre idée happant ses projets et futures actions. « Maintenant, nous sommes vivants. » Susurra-t-elle très discrètement.
Ils n’étaient plus que des voix —
Ils se sentaient, à présent.

Un peu plus qu’Elise aurait pu sentir les vibrations de leur cœur respectif tonner dans leurs doigts. — La pensée était si métaphorique qu'elle en devenait risible.Soit. Sa propre idée la fit rire ; elle lâcha abruptement la menotte de Silas ; s’en détachant d’une dernière brûlure physique. « Pardon. » Faillit-elle ricaner ; se rattrapant à la dernière volée, parvenant à garder un ton crédible.

Elle était si stupide ; des fois — au tantôt.
C’était affligeant.

« Ah. Nous sommes de nouveau des inconnus — des invisibles. Les plus connus des méconnus. » Une respiration. « C’est un peu comme si nous n’étions personne. » Et l’arrêt.

Elle avait beaucoup trop parlé — l’avait sans douté immergé.
Comme il l’avait faite suffoquer ; auparavant, d’un rire spontané.

Dans le noir ; les sens étaient si violemment accentués — Elise avait l’impression de perdre pied.
Mais elle s’en moquait — s’en fichait. Après tout Silas pouvait bien penser ce qu’il voulait ; elle n’en était plus à ça près.
Il ne savait même pas qui elle était.

— Hormis une voix ;
puis une chaleur.
Fugace.

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Dim 7 Déc - 22:36
Silas brûlait.
Il tourna la tête, respira lentement et le plus silencieusement possible, priant pour qu'elle ne le remarque pas ; son cœur, ses battements, allaient bien trop vite pour qu'il ne puisse les compter.
Il se trouva ridicule.

Ridicule puisqu'il ne put lui répondre quand elle lui demanda la permission – quelque chose s'était formé dans sa gorge, l'empêchant de parler. Seulement un grognement sortit – et ça même, il avait trouvé pathétique.

Alors il l'avait laissée faire, frissonnant au départ quand elle se mit à tâtonner son bras, puis lâchant un faible soupir quand elle lui prit la main.
Il espérait – priait, même, que cela était passé inaperçu.
 
Inconsciemment, il s'était détendu ; peut-être était-ce sa main dans la sienne, ou sa chaleur communiquée par ce simple toucher – il ne s'en inquiétait pas vraiment.

Il soupira encore une fois – assez pour qu'elle l'entende ; et puis son murmure, son chuchotement, qui sembla prendre la forme d'un secret, le poussa à retourner la tête.

Noir, comme toujours.
Il savait que ce n'était plus la peine d'essayer – ce n'était pas possible, et il n'en avait plus trop envie.
C'était maintenant une description qu'il voulait – qu'elle s'amusait à ne pas lui fournir, pensa-t-il avec un sourire.

Alors il voulu serrer sa main et ne plus la lâcher.

Je –

Il ferma les yeux.

Ils n'étaient plus vivants.

Il resta silencieux, pressant sa paume contre le sol, qui lui semblait plus rugueux et plus froid ; et il se pencha un peu plus vers elle, le plus silencieusement possible.

Alors, fit-il, devenons quelqu'un.

Ce fut un murmure, prononcé le plus doucement possible, tel un lourd fardeau finalement dévoilé ; une demande aussi – l'existence.

A son tour, il chercha sa main, à la recherche de la chaleur qu'il avait senti pressée contre sa paume ; peut-être que l'idée d'exister – sortir de l'invisibilité imposée dans ce couloir l'avait poussé à répéter le geste.

Peut-être juste que sa main contre la sienne lui manquait, il ne savait pas trop.

Septième année, marmonna-t-il.

Ce n'était qu'une vague tentative de distraction pendant qu'il tâtonnait dans le noir, son corps semblant brûler et pourtant – et pourtant il ne sentait rien.

Enfin, il trouva – il pressa délicatement, lentement, sa paume contre la sienne, sa respiration se faisant presque indiscernable dans le silence qui régnait – l'obscurité était maître.

Existons, fit-il, c'est plus facile ainsi.

Il laissa échapper un souffle qu'il avait inconsciemment retenu – sa vue se montrant inutile ici, ses autres sens s'étaient accentués.
Ça, il ne l'avait pas prévu.

Sommes–nous vivants, à présent ?

Son sourire n'apparut pas, et il laissa doucement tomber son bras ; ils étaient vivants.

Vivants, peut-être au toucher ; vivants, dans cet endroit où le noir était le seul compagnon, et où l'obscurité accueillait les bras grands ouverts – être vivant ici ne dérangeait pas Silas.

Assez vivants pour que tu me donnes ton année, j'espère, fit-il avec hésitation.

Être vivant avec elle, ça ne le dérangeait pas.

Il n'avait toujours pas lâché la main – si exister signifiait cela, alors ce n'était pas grave.
Pardon avait sombré dans son esprit – il n'y pensait plus.
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Sam 27 Déc - 17:41
« Et elle avait retenu un sanglot.
Sans savoir pourquoi, sans savoir comment — ses yeux s’étaient embués à rendre jusqu’à l’obscurité brouillée. Stupide. Elle n’y voyait rien, n’y voyait pas plus à présent, ne ressentait qu’un monde plus humide et instable autour d’elle.
Elle avait du déglutir — dans les phrases de Silas, pour cacher tout bruit ; pour dissimuler toute larme. Et c’était sans doute un peu désespéré, d’essayer de cacher quelque chose qui dans tous les cas ne se verrait pas. Question d’honneur, de principe ou d’amour-propre, peut-être. Il ne fallait jamais laisser couler la moindre perle ; il fallait rester fort, rester droit ; tant bien même l’émotion nous prenait au vol, sans nous avertir et nous expliquer quoique ce soit.

Devenons quelqu’un. Il l’avait prise de court, aussi Elise ne pensa-t-elle à rien — même pas à rire. Son esprit se fit blanc, et ce fut sous l’esquisse des tâtonnements qu’elle se sentit revenir à la vie.
Et n’était-ce pas amusant, que de penser ainsi ? Septième année. Cette fois-ci, elle laissa s’échapper un sourire mouillé ; un de ceux qui se remettent, qui sont forcés de germer. Sous l’impulsion du moment.
Aussi l’avait-il trouvée. Pas elle, du moins, pas directement — sa main. Il lui avait fallu du temps, sans doute même un certain effort. Elise ne put s’empêcher de lâcher un rire qu’elle trouva très pathétique. Un de ceux durant une fraction de seconde, un de ceux qu’on n’avait le temps d’apprécier mais qu’on pouvait trouver absurde, et critiquer. A l’écoute, elle fixa le vide.

Allait-il apparaître ?
Il était déjà là, présent dans son imagination — et puis, elle savait ; connaissait Silas. Mais tout de même. C’était impulsif, incontrôlable ; l’envie de pouvoir surprendre une œillade. Un sourcil — ne serait-ce qu’un cheveux. Et c’était aberrant ; de continuer à s’obstiner ainsi, alors qu’au final, l’on ne voulait plus vraiment se voir. Se savoir — l’on voulait juste apprécier le moment présent. La chaleur rendant vivant. Et ces voix. Ces tons rendant l’homme plus précieux, l’instant que trop lent — et brûlant.

« Entends-tu ? » Et finalement elle était sortie — sortie de ce silence immense. « Nous vivons. » Susurré, marmonné et chuchoté comme si il s’agissait du plus grand des secrets — des péchés. Et sa main seconde était venue rejoindre première ; refermant l’immesurable de son conjoint. Aussi lentement l’avait-elle montée à son oreille ; la sienne — elle ne savait absolument pas où pouvait bien se trouver celles de son complice. Et c’était bête — le pouls se mesurait à la poignée ; mais même si elle avait placé ses doigts de manière tâtonnée aux jointures de la paume de Silas ; elle ne pouvait s’en empêcher — d’illustrer, de jouer. De faire durer ces quelques absurdités. « Peut-être pas mon année, mais mon âge peut-être ? » Et ses yeux s’étaient lentement redressés vers ce qu’elle imaginait être un pan de vide plus rempli que les autres — un néant plus complet que ses confrères. Sur sa tête ses cheveux avaient bougé, coulant et se mouvant de par et d’autres ; changeant leur emplacement, dévalant d’autres coutures et découvrant d’autres horizons. « Majeure à ce jour et possède toujours toutes ses dents. » Rire.

Fort ; simple, léger — elle pensa un instant qu’il pourrait aller percuter Silas. Cela allait-il le déranger ? Cela le dérangerait-il seulement ? Elle ne savait pas ; avait enfoui la peur du grotesque, la peur du ridicule. Il la connaissant sans la savoir, il la vivant sans la voir — il la saisissant sans pouvoir ne serait-ce que l’empoigner dans toute sa réalité.
Alors Elise pouvait jeter, jeter toutes les craintes qu’elle possédait au tréfonds de son être. Celles qui disaient qu’il se lasserait, qu’il la trouverait insipide et que bientôt il la quitterait — celles qui criaient dans le plus explosif des silences qu’elle ne l’amusait plus, ne l’intéresserait plus. Plus jamais ; plus assez.
Aussi n’y pensait-elle pas, n’y pensait-elle plus — ne voulait surtout pas y penser.
S’y confronter ; il était toujours si dur d’être lâchée, abandonnée ; délaissée.

Seul le rire et la complicité semblaient vouloir persister. « Et toi, dis moi. Qui es-tu ? » Qu’es-tu ? Si seule l’action pouvait la sortir de ses ennuis et de ses sombres songes, alors elle y plongerait. De tout son cœur et de toute son âme — Elise ne cherchait qu’à rire, qu’à vivre. Comme tout autre, pleinement ; toute entière. Elle voulait sentir son corps vibrer et hurler, comme elle ; qui pouvait crier, d’un coup — bien fort. Trop fort.

Assez pour se sentir vivante.
Comme toute autre, comme tout autre — comme Fitzgerald, aussi.
Après tout, ils étaient bien là. Ensemble ; présents et en éveil.
Le cœur battant — incarnés.
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Dim 8 Mar - 21:40
Peut-être était-ce son imagination – il n'y avait pas mieux, pensa-t-il, pas plus approprié ; il avait depuis longtemps perdu l'imagination.
Peut-être était-ce un filament de créativité, si mince et si fin qu'il ne pouvait l'attraper ; sa maladresse n'était pas à remettre en question.
Il n'imaginait pas grand-chose.

Il était un rêveur maladroit, déchu ; il ne possédait plus les qualités nécessaires et appréciées de ces poètes qui ne gardaient pas le monde mais leur univers.
Il imaginait la vie ; la vie, qui coule dans son sang, qu'il ressent, interminable, indomptable – sempiternel.

Il ne sait pas si c'est une bonne chose.

Ce fut un silence entouré d'obscurité – de nuit, qui accueillit sans résistance sa voix.

Majeur aussi, fit-il doucement.

Peut-être était-ce l'insatisfaction se faisant ressentir ; ce n'était pas suffisant pour vivre, jugea-t-il.
Il soupira encore – l'assuétude des soupirs était un défaut, trouvait-il.
Il ne s'en passerait jamais.

Il relâcha doucement sa main – exister lui demandait trop d'efforts et de contention qu'il ne pouvait continuer.

Vivre, dit-il, est plus complexe que je le pensais.

L'amertume l'accompagnait, entortillant et enrobant sa voix qui peinait à se faire entendre comme un cri dans le silence, fluctuant – un murmure, puis un soupir.
Jamais une parole.

Faisons une pause.

Ses yeux se scellèrent.

Il aimait penser que l'obscurité qui l'accueillait quand ses paupières se fermaient était différente de celle qui se présentait à lui quand il les rouvrait.
Son imagination ne le contentait pas.

Peut-être avait-il atteint le plafond de son imagination, il ne savait pas – c'est une chose qu'il aurait aimé savoir, malgré tout.
A présent, il n'imaginait plus sa main dans la sienne, ni sa voix ; rien, pas même son identité.
Ce fut comme une vague de fatigue.

Mais il voulait en savoir plus – il y avait depuis longtemps qu'il n'avait pas demandé davantage.

J'affectionne particulièrement le bleu et l'aigle – et autrefois le quidditch, lança-t-il enfin.

Il lui semblait qu'elle ne faisait que répondre sans demander de détails – qu'il était le seul dans son rôle, à réclamer ; alors qu'il ne désirait qu'une chose.
Savoir, ce qu'il ne pouvait pas.

Et l'existence, il ne la voyait plus comme auparavant – la toucher avait signifié comprendre.
Mais il ne l'avait pas comprise, même s'il avait essayé – il était lui-même bien trop complexe pour s'attarder sur elle.

Alors –
désormais c'est de l'acerbité qui voile ses yeux, naguère remplis du ciel et de la mer ; c'est de l'acide qui roule sur sa langue, rendue âcre ; c'est de l'animosité qui se dessine déjà sur son visage, éclipsant toute trace de satisfaction et sérénité.

Silas est un chef d'œuvre de l'imprévisibilité.
Silas brûle, de toutes les couleurs – de toutes les façons.
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Lun 25 Mai - 14:32
« Il y avait eu un changement dans l’air, un petit quelque chose vous faisant serrer la gorge sans que vous ne compreniez pourquoi. Aussi Elise était-elle restée là, sans rien faire — sans rien dire. A juste écouter Silas vivre ; à sentir sa main se délier de la sienne et — et elle n’avait pas trop su, quoi.

Pourquoi, comment — mais. Un sentiment nouveau s’était immiscé en elle, comme pour la prévenir que trop de jeu tuait le jeu et — et c’était un peu compliqué, oui ; que de mettre des mots, alors que tout était si noir autour d’elle. Aussi avait-elle un peu ri, un peu bizarrement — un peu doucement. Elle était venue cacher sa bouche de sa paume, par pur reflexe — alors qu’il ne pouvait rien voir, presque pas la percevoir.

Lui la voix — lui le quelque chose, le quelqu’un en devenir. « Peut-être est-il temps de vivre ; mais pour de vrai, ne penses-tu pas ? » Et l’idée lui était échappée alors qu’il avait fini de vivre. Sans doute avait-elle senti quelque chose dans sa voix à lui, dans son intonation qui — elle ne savait pas trop. L’avait calmée ? Lui avait rappelé qui ils étaient juste — eux. Silas Fitzgerald. Le garçon qu’elle avait toujours voulu approcher sans jamais trop pouvoir y arriver — alors cette occasion avait été un peu rêvée mais.

Précipitée ? En retard et — « Je suis comme toi, tu sais. Alors peut-être est-il temps que tu aies une image dans ton esprit ; car tout ce noir, c’est peut-être un peu trop. » Pause. « J’ai l’impression que nous sommes en train de nous noyer et — alors. » Un petit rire chiffonné s’était échoué hors de sa bouche, coulant dans le vide puis mourant.

Tout simplement.
Qui s’en souviendrait ? De lui — de son intonation ? Personne.

Car se souvenir toute seule ne suffisait pas, car il fallait être deux et que Silas ne — ne le ferait pas ; oui. Car c’était insignifiant.

Elise n’avait pas confiance en elle — c’était bien connu. Du moins d’elle-même. Personne ne le savait, personne ne le voyait — elle se pensait grise et fade ; invisible et. — Ca lui nouait l’estomac. « Ferme les yeux et — ou ouvre-les, ça ne change rien, d’ailleurs. » Arrêt, doigts passant sur son visage puis dans ses cheveux ; histoire de reprendre une dernière fois contenance. « Il y a devant toi quelqu’un. Quelqu’un que tu ne vois pas mais que tu vas bientôt percevoir toute entière — cette personne est un peu comme toi, un peu grande ; un peu blonde — elle porte le même emblème que toi. Les aigles sont si majestueux, tu comprends — quoique si solitaires, malheureusement. »

Aussi s’était-elle lentement redressée ; ses jambes à moitié ankylosées, pour une étrange raison. Elle s’était rapprochée et avait touché elle ne savait trop quoi — était remontée jusqu’à l’épaule, et avait murmuré ; comme si elle ne voulait pas être entendue. « Tu la connais, Elise ; l’Elise — comme je te connais, Silas. Comme je te vois dans ce noir et comme je t’imagine maintenant. Quoique, au moins dans cet instant, dans ce petit moment de vide je — je n’ai pas à lever tant mes yeux et à en perdre l’équilibre. »

Il y avait eu un rire. Un peu rien un peu tout — qui voulait dire mille choses et des poussières.
Puis elle s’était éloignée car — car elle n’avait pas confiance. Car elle avait peur, si peur. De savoir, de voir une réaction ; de le décevoir. Alors elle se disait qu’elle s’en fichait ; qu’il valait mieux qu’elle s’en aille et que — que.

Elle ne savait pas.
Avait juste disparu.
D’un désolé pensé. Car — car. Je suis désolée de n’être que moi, Silas — de ne pouvoir que te décevoir.

Enfin.
Peut-être y aurait-il un lendemain.
Elle n'osait pas y croire.
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