Charlie cligna des yeux. Une fois, puis deux. Devant lui se tenait et bien, vous la connaissez cette célèbre Ruban, téméraire mais particulièrement ennuyante. Il ouvrit la bouche, la ferma. En fait, il ne savait absolument pas comment se comporter face à celle qui savait attiser la curiosité pour ensuite vous faire regretter d'exister. Il se courba pour la saluer de façon courtoise, le souffle presque coupée. Parmi tous les boss contre lesquels il aurait pu faire face, il avait fallu que ce soit elle.

Tant pis, il n'aurait qu'à pas faire durer le match.

Ca faisait longtemps, princesse. Pas d'idées saugrenues, elle était princesse ruban, il l'appelait princesse ruban, et elle lui rappelait plus de mauvais souvenirs que de bons. Qu'importe. Orchideus. Un mouvement de baguette, une parole vive, brève mais ferme.

Il ne pouvait que gagner face à la princesse de Poudlard.

Il y a des gens comme ça, vous les voyez, ils ont l'air sympa. Et il suffit qu'ils ouvrent la bouche pour qu'un élan de colère vous prenne le buste et vous entraine dans une furie noire. Voilà ce qu'était Ruban. Pourtant, Charlie avait fait beaucoup d'efforts et arrivait plutôt bien à contrôler ses émotions, à aujourd'hui. Mais pas. Face. A elle.

Il y avait vu comme un point positif, qu'elle ne se souvienne pas de son prénom. Vraiment, cela voulait dire qu'elle le laisserait tranquille. Mais comme toutes les belles histoires ont un mais, il avait suffit de ce faux espoir pour mettre en rogne Charlie lorsqu'elle mentionna le mot fennec. Oui. Sa mâchoire s'était contractée, son poing s'était resserré sur sa baguette et...

FOXX. C'EST FOXX PUTAIN. la vulgarité reprenait de ses beaux jours.

On s'était assez moqué de son nom comme ça, voilà, il allait la défoncer. L'exploser, il voulait la voir souffrir. Pour une fois qu'elle n'était pas ce fantôme intouchable là. Elle réussit à le mettre encore plus en rogne lorsqu'elle se protégea de son sort. Bordel, ça lui apprendrait à être galant. Mais ce n'était pas fini, du moins pas pour elle, puisque son sort sembla lui jouer des tours et se retourner contre elle. Du moins c'est ce qu'il comprit lorsque des lapins blancs et touffus vinrent l'étouffer pour tomber sur le sol, enfin des oreillers un truc. Bien trop. Girly.
Il ne connaissait même pas ce sort.

SERIEUSEMENT ELLE LUI AVAIT ENVOYE DES LAPINS ?

C'est débile comme sort ! Elle était débile. Vraiment, il allait lui faire cracher des touffes de poils. Qu'elle en crève, de ses lapins. Expulso !

Qui a dit que Charlie était sur le point d'exploser de colère ?

Oui, oui il avait brûlé sa robe. Une plaie pour un fantôme, mais on s'en fichait, tout de suite de sa robe. Ce qui importait pour lui, en plus de décharger le flux de rage dans son ventre, c'était de gagner pour se qualifier en quart de finale. Et bien entendu, il se tapait le premier boss, mais ça, c'était qu'un détail.
Il prendrait un malin plaisir à la ratatiner.
Ainsi donc se contenta-t-il de ne rien répondre. Parce que oui, il était heureux qu'elle souffre, pour toutes les idioties qu'elle lui avait fait faire dans sa jeunesse, tous les points qu'elle lui avait fait perdre mais surtout, pour les jeunes générations.

En revanche, elle marquait un point. Elle était déjà morte. Dommage, il n'aurait donc pas l'occasion de la tuer une seconde fois. Mais il serait surement le seul à jamais pouvoir la toucher d'un sortilège, et ça, c'était jouissif. Il s'apprêtait à répondre lorsque plus rien. Il ouvrit les yeux un peu sonné, et se redressa; elle avait envoyé un stupefix, c'est ça ? Le coma l'avait un peu assommé, mais qu'importe, elle ne semblait pas mieux lottie que lui. Il ne prit pas le temps d'attendre qu'elle se relève.

Impedimenta ! tonna-t-il avec un mouvement de baguette ferme. Il contait l'avoir une bonne fois pour toute.

Qu'elle ne se relève pas.

Et elle riait, l'inconsciente. Elle s'amusait alors que lui s'énervait de plus en plus, des signes distinctifs apparaissant nettement sur son visage (sourcils froncés, mordillement de lèvre inférieure, mâchoire contractée, main dans ses cheveux etc etc). Bref, elle l'énervait. Sa voix l'énervait. S'il ne comptait pas la voir pleurer ? L'idée de lui avait pas effleurée l'esprit, mais maintenant qu'elle en parlait, elle ne méritait que ça. Pleurer, en peste idéale qu'elle était.

Tu parles trop 'tain... grogna-t-il d'une voix qui venait du fond de ses entrailles alors qu'elle disait qu'elle aimait l'énerver. Bordel au moins elle savait bien faire ça ! Il prit une inspiration comme s'il voulait se contrôler. Oui. Mais il n'y arrivait pas. Parce que le sort qui sembla la soigner suffisait à vouloir la tuer. Oui. Mais genre, vraiment. Ascendio.

Qu'elle ne se relève pas.