L'adrénaline pulse à nouveau dans tes veines de sang bleu lorsque tu entends le fracas de la balle de mort sur les os de ton adversaire.

Repartant sur une place plus conventionnelle, tu observes un peu le jeu qui, il faut le dire, devient particulièrement violent à cause des cognards fou et de meme la fée. Mais ça ne change rien pour toi, arborant fièrement tes couleurs, quand tu vois Edgar, un poursuiveur rouge avec le souaffle, tu fonces vers lui et lorsqu'une nouvelle balle hystérique se présente à toi tu n'hésites pas à frapper dedans pour que celle-ci aille faire doucement l'amour à son épaule.

« Depuis combien de temps durait l’échange ? Passé par Drew il était tombé dans les bras d’Evelynn qui percutée par un cognard l’avait lâché tout droit dans les mains d’Edgard. Lui aussi perturbé avait délivré l’objet précieux à Birdy qui s’était faite une fois de plus atteindre par un boulet de canon tout droit envoyé par Upsilon — le batteur était décidément déchainé.  Lâchant prise, la sphère terreuse avait fini par retomber sous le joug du brun de cinquième année ; le temps s’était alors comme arrêté. Reprenant de la vitesse Elise était revenue en jeu, lançant un coup d’œil à ses batteuses — aucune n’était en possibilité de tirer. Grinçant des dents elle allait passer sous Drew quand un cognard sorti de nul part vint le frapper — Merlin l’avait entendue.
Ni une ni deux elle s’empara du souafle et se dirigea vers les buts adverses ; surveillant ses opposants au possible. Ce fut aux bords des cages rougeoyantes qu’elle aperçut Pan en contrebas, lancé à toute vitesse derrière le vif d’or. Allait-il l’attraper ? La capitaine en rêvait ; aussi, resserrant sa poigne, elle bascula de toutes ses forces le souafle dans le cerceau principal des Gryffondors. A ses côtés Aleksandra semblait à bout de force, ratant par la même occasion un cognard à proximité — comment lui en vouloir ? Elle avait tenu tout le long des échanges; ce n'était pas coutume.
Faites que ça marche.

Pan serra les dents, concentré sur sa tâche. Depuis le début du match, le vif d'or semblait jouer avec lui, disparaissant de sa vision dès qu'il s'approchait un peu trop de lui, augmentant, chaque minutes passant, une rage de vaincre sans précédent. Les mains fermement accrochées sur son balai flambant neuf, il manoeuvra sans trop de difficulté un virage aïgu, son attention entièrement posée sur la balle dorée. Il grimaça en sentant ses côtes protester, précédemment touchées par un cognard vicieux, mais il les ignora l'espace d'un instant. Il y était presque. Quelques mètres, quelques secondes. Ses doigts effleurèrent la surface du métal presque chaud, avant de s'y agripper telles les serres d'un aigle. Il continua sa course, hébété, ses yeux fixés sur le symbole de sa victoire.

HRP.:

« Certains disaient que le bonheur n’existait qu’en quantité limitée.
Elise n’était pas d’accord — à cet instant, l’euphorie était telle et tant partagée qu’elle semblait tous les étouffer. Tout s’était déroulé si vite — le souafle catapulté puis le silence ; elle n’avait pas compris. Pas de suite. Puis les paroles de Light étaient venus les cueillir au vol ; catapultant par la même occasion le public dans un délire assourdissant. C’était fini.
La capitaine regarda ses joueurs, en proie à un arrêt cérébral de taille —  enfin, voyant le sourire s’afficher sur les visages féminins de son équipe ; elle avait laissé un rire exploser hors de sa poitrine. Ses yeux incrédules s’étaient focalisés sur le glorieux du match, qui brandissait hagard et victorieux le vif d’or. « PAAAAN ! » Avait-elle gueulé dans toute sa féminité ; descendant en pic le rejoindre, ne tardant pas à sauter de son balai pour l’écraser dans ses bras. « Tu as gagné. Tu l’as attrapé. Tu es génial ! » Baragouina-t-elle en faisant tourner le jeunot de cinquième année.
Allait-elle se détacher qu’elle ne pouvait plus. S’était rajouté un Diego dégoulinant d’amour envers son amigo sacré et — et toute l’équipe, en fait. Bordel, elle crevait de chaud; dans la masse — mais c'était bien trop bon; et personne ne semblait trop blessé. C’était presque si ils n’en pleuraient pas tous ; « Ce soir, c’est la fête ; vous le savez, ça ? » s’était étranglée la blonde dans la cohue générale.
Enfin, si l’attrapeur survivait à l’étreinte collective.  

Dans la tribune des commentateurs, Violet sautillait sur sa chaise pendant que Light commentait, grimaçant quand les joueurs se prenaient des cognards et surtout retenant son souffle au moment du but. Mais ce fut véritablement lorsque Pan s'arrêta qu'elle entama la danse de la victoire, se mettant carrément debout pour mieux voir l'action. Serdaigle avait gagné.

Light s'était levé en même temps pour applaudir – pauvres Gryffondors, qui préféraient sûrement quand c'était Proserpine qui commentait. Mais bon. Le public avait l'air aussi content qu'eux, sauf les gradins rouges, ce qui était un peu normal. Et c'était plus agréable que le match Poufsouffle contre Serdaigle, où un des deux était invariablement déçu.

Pour la peine, Violet eut même droit à un câlin, dans l'euphorie du moment. Sauf que Light ne tenait plus très bien sur ses jambes, au point de ne pas finir son annonce. La jeune fille utilisa toute sa force – de crevette – pour le retenir tant bien que mal et parler d'une voix essoufflée. Vive le sonorus.

« Euh oui, euh. Le score. Cent quatre-vingt pour Serdaigle, vingt des buts pour Gryff – Professeur Carthaigh je crois que Light est mo - » Ah oui, le sonorus. Elle eut un toussotement étranglé. « Euh oui le match est fini, bravo Serdaigle ! Finite ! »