Because I know that's what you want me to do ! [PV Benedict]

Date d'inscription : 11/03/2014

L'ennui. C'était le seul sentiment qui restait après avoir redoublé, après avoir vu tout ses amis partir pour se mettre à travailler et surtout... après avoir vu Serpentard arriver dernier ou presque aux sabliers de l'année dernière. Il y avait de quoi retirer sa motivation à n'importe qui et déjà que Richard n'avait jamais été vraiment motivé à la base...

Bien sûr il y avait toujours des exceptions, par exemple il bavait toujours autant devant le professeur Mantis et s'arrangeait pour avoir les meilleures notes de la classe. Il n'y avait rien de plus motivant qu'un professeur sexy. Cependant, à part les cours du professeur Mantis et le Quidditch, il n'y avait rien de bien intéressant à faire à Poudlard quand on avait déjà tout vu et tout fait.

D'ailleurs, dans sa quête de quitter l'ennui dans lequel il continuait de glisser inexorablement, Richard s'était trouvé un nouveau jeu. Un jeu méchant et stupide. Un jeu qui n'avait plus aucun sens, un an après des évènements bref et qui n'avaient absolument pas donnés lieu à une suite. Mais des évènements qui s'étaient effectivement produit et pour lesquels Richard ne pourrait sans doute jamais passer l'éponge. Il ne supportait pas qu'on lui dispute l'affection des membres de sa famille. Dommage Benedict. Tu as joué et tu as perdu. Maintenant il te faut subir le prix de ton échec.

D'ailleurs, le voilà qui arrive, au loin. Ils ne tarderont pas à se croiser. Bien entendu, le vouloir était désert. Mais bien entendu, il n'y aurait pas assez d'espace pour qu'ils se croisent sans que Richard ne le bouscule au passage. Comme d'habitude. Il rangea ses mains dans les poches et se prépara à l'impact qui eut lieu, violent, le faisant se retourner vers le brun.

-Bouge de là Westeylen ! Quand on sait pas marcher droit on se balade pas dans les couloirs.

Il lui lança un sourire narquois et se retourna pour continuer son chemin.

Date d'inscription : 06/03/2014

and i had no choice

Ah elle est comique la face difforme de la frustration. Elle se profile sur les traits crayonnés de tellement d’individus, croisés par Benedict dans la danse lassante des couloirs et des méandres obscurs du château. Elle vient infiltrer sa peau parfois, aussi, il faudra l’avouer, grossir ses larmes, fortifier ses poings… C’est frustration pour tout l’échec de ses ambitions sentimentales — conférons donc une gloire aux égarements regrettés de son cœur. Ambitions ayant pour initiale la même que celle de ce trop grand mot. Trop grand pour toi, dirait-on.
Alors entre ses dents serrées passe et repasse cette colère, laissant sur sa langue une saveur alliacée, persistant à souiller sa bouche qui pour l’autre a déjà tant hurlé. Et la colère s’installe, s’étale, complaisante, elle enfante avec une aisance indéniable ; puis ce sont ces furies en germination qui se mêlent à l’amertume, qui chauffent le sang, lui-même tambourinant voracement dans les veines excédées.
Il patiente, le sang ; avec grandes difficultés, ah ! mais il patiente, avec la fallacieuse sagesse du prédateur posté en guet périlleux à l’entour de son traquenard.
Et puis, tandis qu’il arpente distraitement une allée de plus, lassé, la tête mangée par une migraine acide, la distraction, la catharsis, le défouloir dirait un plus vulgaire, l’occasion et l’énervement tout à la fois fait une apparition des plus inintelligentes. Un tiers sans doute lui a livré la confidence de ces apostrophes ridicules et pusillanimes au possible, parce que Richard Morgan au nom damné, tout malsain, grotesque, tout pitoyable — mais jamais plaint, ah — qu’il a pu être, n’a jamais daigné s’intéresser à lui.
Benedict à ses yeux était le puéril, le mioche qu’on ne doit pas regarder d’autre pli sur la figure que celui de la condescendance brute, à propos duquel on dit, ne rentre pas dans son jeu. Le jeu de Benedict était tout aussi grotesque. Ah les poussées enivrantes de la passion, comme alcool, embrumant le cœur et l’âme ! ah les retombées abyssales de la déception… Mais revenons à la croisée des deux enfants.
La scène a des théâtralités insoupçonnées, avec les deux protagonistes crispés à l’exact milieu du couloir, par une impensable coïncidence parfaitement vide. Blond et brun, contraste assez pictural là aussi ; tant et si bien que l’on songe à un jeu, encore — oh comédie adulée. Donc, disions-nous, collision. Millimétrée, c’est flagrant, surtout lorsque sur la brutalité du contact est jetée la lumière du sourire tordu du Morgan. Ah tu veux continuer.
Parce qu’il se plaît, le Morgan, à taquiner son courroux, à voir ses yeux luisants s’immerger dans une encre désespérée, grandie d’irritation. Et lui aime tout autant à l’ignorer, ou du moins à prétendre y parvenir dignement, avec sur le visage des allures royales — cachant vaillamment les couleurs anéanties surtout, parce que Morgan c’est intouchable tant c’est triste et inhumé. Benedict, en conséquence, depuis les prémices des provocations frustes du blond, est resté stoïque, d’une impassibilité incroyable — et plus encore quand on sait les gueules bestiales de son tempérament bouillant qui le mâchent sans discontinuer…
Mais c’est là la grossièreté de trop. Manque singulier de crédibilité dans la peau décrépite par l’ennui, dans les yeux ternes et monotones. Ah tu t’agaces d’être resté pas vrai. On dit même que tu n’as pas d’objectif, Richard, que tu erres. Ah fantôme abruti. Ah stupide créature aussi frustrée que moi. La chair de Benedict à son tour se griffe d’un sourire sanglant, qui semble une plaie béante... C’est une agressivité notoire qui s’insinue dans son timbre mâle lorsqu’il rétorque :
▬ Quand on ne sait pas s’occuper on évite de déranger, Richard.
Il ne s’écorchera pas la langue, à cracher ce nom de famille honni. Le rictus de l’autre fait une bien singulière lumière sur son faciès blêmi. C’est insupportable. Hors de tout contrôle. La défiance est irrésistible, et le sang explose contre la peau énervée… Allez. Tu ne peux pas souffrir cette puérile insolence. Quand Benedict relève les yeux et croise ce regard grisâtre, sans même plus l’éclat bizarre des esprits glauques, il sent que la déflagration a choisi son heure, et qu’il vient de pénétrer dans l’inexorable engrenage de son ire.
▬ Ah et. Ta gueule, Richard. Ta gueule gêne, elle fait tâche. Tu veux bien cesser tout ça ?
Aha. C’est là le jeu du plus immature pas vrai. Il joue au Morgan, à l’exaspéré provocant à son tour, hm. En son fond Benedict désirerait que Richard continue à l’invectiver, pour enfin faire de lui le réceptacle de toute son animosité si longtemps contenue… Le sourire croît, satisfait.
Mais.
Non, dis-moi que tu ne veux pas. Allons… Tout est mieux ainsi n’est-ce pas.

Date d'inscription : 11/03/2014

Richard s'arrête de marcher, tournant le dos à son ennemi et sentant un sourire fleurir sur son visage. Aaah l'ennui. Voilà qu'il venait de prendre fin. Parfait, parfait. Quand Benedict la fermait, Richard n'avait pas vraiment d'autres choix que de continuer son chemin, sauf s'il voulait le pousser à bout en exigeant des excuses, mais puisqu'il se rebellait une leçon s'imposait.

D'ailleurs, il allait sans doute les exiger, ses excuses. On ne disait pas "ta gueule" à Richard Morgan.

Sans même dissimuler son sourire plein d'arrogance face à un situation qui lui plaisait de plus en plus, Richard fit volte face et scruta Benedict de haut en bas. Sur quelle corde appuyer ? Benedict était un objet. Un instrument à cordes dont la mélodie disgracieuse ne manquait jamais de faire pétiller les yeux du Morgan. Quand on a rien pour se distraire, même l'agaçant tic tac d'une horloge peut devenir la plus belle des symphonies.

-Plait-il ? C'est à moi que tu parles ?

Il regarda à sa droite, à sa gauche, puis il s'avança vers Benedict en écartant les bras feignant d'être plein d'étonnement devant son culot. Arrivé devant lui, il le poussa brusquement aux épaules et fit retomber ses bras le long de son corps. Une agression oui. Dommage, Sheridan ne serait pas là pour intervenir. Il avait eu son diplôme, lui.

-Quand on a une gueule comme la tienne, on se la ramène pas, crétin, lança-t-il d'un ton plus bas.

Inutile de crier alors que Richard était aussi proche de Benedict. L'agressivité poussait toujours les gars à se rapprocher, sans doute pour s'intimider, dire qu'on avait pas peur d'être aussi près de son adversaire, mais aussi étrangement, pour éloigner l'autre encore. Richard le poussa une nouvelle fois, par pure provocation. Il avait besoin d'action, les entraînements de Quidditch étaient bien trop espacés en ce moment et la seule chose qui le maintenait actif en dehors de ça était de monter les marches depuis les cachots jusqu'à la tour de divination juste pour assister à un cours ennuyeux à mourir où une folle grattait sur un banjo. Rien de bien passionnant, donc.

-Et non, je compte pas arrêter. Ta présence me reviens pas. Elle m'agresse. Arrête d'être sur mon chemin et j'arrêterais peut-être de te bousculer, tête de gland.

Des insultes faciles, juste pour la forme. On s'échauffe un peu. Il va y avoir du sport. Allons Benedict, est-ce que tu as vraiment quelque chose dans le ventre ou est-ce que tu vas encore jouer au poète effarouché et t'en aller dans un grand froufrou de cape pour dépressif ? T'es un personnage déprimant, mais au moins tu as l'honneur de parfois distraire Richard Morgan. Voilà le seul but de ta misérable existence. Richard lui fit un sourire aussi factice que sa personnalité.

-Et apprend la politesse, au passage.

On pouvait tout se permettre quand on était Richard.

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