Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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Sloan ▬ modératrice
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Black out - [Elise]

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L'unité
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Wesley E. Jefferson
Wesley E. Jefferson
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Dim 25 Jan - 20:22
Si on avait dit à un Wesley, même un an ou deux plus tôt qu’il serait préfet un jour, il aurait été pris d’un fou rire si fort qu’il en aurait eu des courbatures. Dans son esprit, les préfets, c’était ces grands de sixièmes et septièmes années qui avaient toujours l’impression de savoir quoi faire. Light était un vrai préfet-préfet, lui, il était juste Wes . Il n’avait pas l’habitude de porter son insigne qu’il conservait à la place dans sa poche. Ca faisait un peu plaque spéciale du FBI quand il devait la sortir au milieu du couloir mais c’était sans doute bien plus marrant comme ça justement.  Filer des heures de colle, ce n’était pas vraiment, même pas du tout son fort, il se contentait largement de servir de GPS pour les plus jeunes et d’empêcher les gens de mettre le feu aux cheveux des copains. Ca ne changeait pas trop de son quotidien, en définitive, sauf qu’il avait maintenant une bonne excuse pour s’arrêter pour filer un coup de main.

Depuis son arrivée à l’école, Wes avait toujours eu  envie de se promener dans le château, la nuit tombée. Il mettait toujours un peu plus de temps qu’habituellement pour redescendre des cours d’astronomie, un pas ralenti sans doute autant par l’envie de sommeil que comme moyen de trainer un tout petit peu sans risquer d’attirer des ennuis à sa maison. C’était pourtant les mêmes couloirs que durant la journée mais le fait de s’y promener la nuit avait un on-ne-sait-quoi de différent.

La ronde des préfets jaunes consistait surtout en une partie de cache-cache infernale à essayer de retrouver Damien, parti  chercher l’inspiration ailleurs. La majorité du temps, ils avaient de la chance et ils se glaçaient juste à aller le récupérer à méditer à la belle étoile mais parfois ils retrouvaient le plus jeune dans des endroits les plus bizarres du château. Coup de chance pour le poursuiveur, ce n’était pas à son tour d’être de corvée de coulnoir pour réexpédier promptement les amoureux en tout genre dans les dortoirs.  Il était ainsi libre de se promener, parce que pour être honnête c’était à cela que ça ressemblait, dans les couloirs et de s’y attarder à sa guise. C’était une activité assez paisible, en réalité.  

Il était parfois accompagné pendant un petit moment de sa ronde par un fantome qui lui faisait la conversation. Bon, Wesley s’était retrouvé une fois à écouter en détail la description d’onguements contre des furoncles à un endroit, très, très gênant, pendant presque quarante cinq minutes sans trouver le moyen de s’esquiver sans être vexant. Son dévolu  s’était donc porté ce soir sur la salle des trophées, un sortilège de lumos comme seul éclairage pour déchiffrer les nombreuses inscriptions.  Une seconde lueur le tira de sa lecture et il se redressa pour trouver face à lui un visage familier malgré la pénombre.

« Merlin, tu m’as fait une peur bleue: j’ai cru que c’était le préfet Fayot. »

Bleue, c’était bien le mot approprié face à son interlocutrice. Wes se fendit d’un léger sourire en coin,  soulagé de découvrir Elise et non le préfet en question. Même si c’était un peu bête comme réflexe, vu qu’il avait maintenant le droit d’être dehors à cette heure là.  L’habitude sans doute.

« Préfète-en-chef Dickney. »

Le dos bien droit, le garçon s’amusait dans une parodie de respectueux salut militaire avec sans doute la mauvaise main. Toute la formalité de la chose trahie entièrement par l’amusement dans son regard.
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Elise B. Dickney
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Dim 8 Mar - 21:46
« Elise avait toujours apprécié les rondes nocturnes — elles avaient ce petit quelque chose en plus, cette particularité noyée dans des brumes de mysticisme. Et c’était toujours amusant, de gambader dans les couloirs alors que personne n’était aux alentours ; certains préfets prenaient alors une allure féline, tachant de n’émettre aucun son — de ne déranger ne serait-ce un millième du silence établi. Aussi y avait-il beaucoup d’exclamations, ces surprises irrépressibles vous montant au cœur lorsqu’au tournant d’un couloir vous manquiez de vous écraser dans une toute autre silhouette. On avait alors envie de hurler, de se protéger d’un coup de baguette ou de donner un coup de pied impulsif visant le ventre puis les genoux — certains fermaient même leurs yeux tout en érigeant leurs bras en bouclier. Enfin, tout se finissait par soupir et rire — on formait alors duo et abandonnait la tournée en solitaire. Aussi, dans ces instants-ci, l’on s'échangeait les nouvelles ; se racontait le dernier potin concernant Ben-le-fou ou que savions-nous d’autre ! Des chuintements se faisaient entendre, alors que deux baguettes illuminées en leur extrémité dansaient côté à côte. Et c’était la belle vie, ces détours dans la nuit à la recherche d’échappés ou de courageux imbéciles, quand il ne s’agissait pas de simples rêveurs, du genre Milton — m’enfin.

Aussi était-elle là, l’Elise ; la blonde et la Serdaigle. Elle était là, oui, à se trimbaler d’un pas muet, une sphère de lumière au niveau de son épaule. Ses idées vagabondaient alors qu’elle laissait son regard trainer dans le vide, faussement en alerte — seules ses oreilles étaient vraiment opérationnelles. Il y avait dans ce silence et dans ce nocturne immense, un petit quelque chose vous forçant à être ne serait-ce que d’une once sur vos gardes. Après tout, les plafonds étaient si hauts, les tableaux si imposants — les armures que trop réelles. Comment ne pas se méfier ? Tous avaient entendu de sombres histoires, de celles faisant se dresser tous vos poils à la verticale. Enfin ; vue de loin, l’idée faisait un peu rire — et c’était compréhensible, avec l’âge, le recul. On souriait des souvenirs, des premières peurs et étonnements. Poudlard était si grand et si impressionnant — qui avait déjà vu des escaliers aussi capricieux ? Un tableau chantant aussi faux ? Un autre ne vous ouvrant point si vous ne répondiez à son énigme ? Combien d’heure étaient-ils restés là, assis ; à chercher une réponse à l’impossible — à pleurer de joie, que ce soit intérieurement ou dans toute l’immensité du geste, lorsqu’une année supérieure à la leur arrivait tel un apollon et répondait d’un coup d’un seul ? Enfin. Soit — passons.

Où était donc passée la blonde préfète ? Ah ; les trophées — Wesley. La surprise du cadet et le sourire en biais de l’ainée. Elle pensait souvent à lui, tant bien même ne devait-il plus faire de même depuis bien longtemps. Quant s’étaient-ils éloignés ? Elise ne s'en souvenait pas très bien et le songe en lui-même avait toujours un peu tendance à l'attrister. Aussi tachait-elle de conserver en son sein ce qui ne se perdait pas; lui permettant de sourire en toute honnêteté et sans ombrage : « Haha, réalises-tu seulement que tu es devenu préfet, Wes. » Le préfet fayot, comme si cette idole des bleus pouvait bien leur faire quelque chose, à présent qu’ils s’étaient accaparés d'une partie du pouvoir. Petit rire, main venant se poser sur l’épaule du brun ; toujours en garde-à-vous garde-à-rien. « Enfin, ça fait un bout ! » Sourire s’élargissant maladroitement, yeux contents ; pétillant doucement. « Hormis cette peur bleue qui va raccourcir ton espérance de vie de six ans, tu vas comment ? » Œillade taquine, que pouvait-elle ajouter d’autre ? Remise en position ; allure éthérée pour présence marquée à coup de couteau sans lame ni manche.

Elle ne savait pas vraiment.
Vivait juste le moment.
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Wesley E. Jefferson
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Ven 8 Mai - 23:56
Sous l’éclairage d’argent des baguettes, on aurait pu raconter la meilleure histoire de fantôme, mais ce n’était pas le cas ici, juste des sourires naturels et faciles dans la tranquillité du couloir. Avec les quelques lueurs pales, comme une meilleure version des lampes de torches moldues parés pour une expédition, on redécouvrait les traits de l’autre en essayant de reprendre là où on en était resté, même un peu maladroitement avec les formules d’usage pour s’assurer d’être à nouveau sur la même page. De rattraper le temps perdu et reprendre les choses à l’endroit même où on les avait laissés.  

C’était drôle de retrouver Elise, surtout quand la seule présence de la bleue avait rendu les choses tellement plus simples, surtout au début. Ca avait été rassurant de la trouver dans le wagon des préfets où il ne se sentait pas vraiment à sa place, d’avoir un visage amical et une bonne raison de ne pas se retrouver en tête à tête avec les autres préfets de sa maison, il avait tendance à trouver Sacha légèrement intimidant et Vega était… Vega.  Et lorsque Wesley avait rencontré des problèmes d’ordre préfetique, il avait souvent eu recours à la question simple du « Qu’est-ce que ferait Elise ? » pour le résoudre au lieu d’aller embêter l’ainée en question.  

« Je pense avoir passé un cap important de préfet : je me pique plus avec l’épingle de l’insigne qu’une fois sur deux ! »

Pendant les premières semaines Wes avait dû vite apprendre à combattre ses vieilles habitudes : il avait le chic pour toujours mettre la main dans une poche et se piquer, non pas à la pointe d’une quenouille comme la belle aux bois dormant, mais pile sur le petit morceau de fer.  A chaque fois, Murphy oblige. Ce n’était qu’à ce moment qu’il réalisait le temps qui séparait leur dernière conversation, ou même interaction hormis un échange de sourire à l’autre bout de la salle de sortilèges en se retrouvant dans la même galère capillaire du transplanage. Et le poufsouffle se racla la gorge avant de hausser nonchalamment les épaules.

« Ca va. Bien, même. J’ai juste été un peu… distrait. C’est une année bizarre la sixième, mais, hé, pas d’examens ! »

C’était peut être aussi ça, grandir. Se rendre compte qu’ils avaient été occupés et que ce n’était la faute à personne, c’était juste comme ça.  Mais peu importe le temps qui passe, Elise serait toujours Elise à ses yeux. Elise qui était si mature, si grande mais qu’il avait fini par rattraper et dépasser sans s’en rendre vraiment compte.  Qui roulait des yeux mais avec affection à chaque fois qu’il se retrouvait à presser le pas parce qu’il avait encore tenu la porte plus longtemps que la bienséance ne l’exigeait.  Mais Wes se sentait quand même un peu mal à l’aise, en se disant qu’il aurait du trouver du temps, plus de temps au lieu d’être happé de la sorte.  La lumière mouvante du sortilège se reflétait sur les trophées autour d’eux, et attira l’œil de l’adolescent un instant celui qui commémorait la victoire de l’équipe des aigles. Wes s’attarda un instant sur la décoration et sur les noms qui l’ornait avant de retourner à Elise avec un léger sourire en coin.  

« Et toi, tu t’en sors ? Capitaine et Préfète-en-chef,  c’est beaucoup de travail comme poste pour une seule personne. Mais si quelqu'un le mérité, c’est toi. »

C’était sorti avec dans la voix une légère timidité qui accompagnait bien souvent la sincérité la plus totale.
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Elise B. Dickney
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Lun 25 Mai - 14:04
« Et ça lui faisait du bien de voir le visage de son cadet de si près — il lui apparaissait changé, maintenant qu’ils n’étaient plus qu’eux deux ; à moitié noyés dans l’obscurité. Peut-être avait-il grandi sans qu’elle le réalise, comme elle-même l’avait un peu fait. Aussi regrettait-elle soudainement de l’avoir laissé en paix, de ne pas lui avoir sauté à la gorge à chaque fois qu’elle l’avait aperçu de loin dans les couloirs.

Peut-être avait-elle voulu rester cette sorte de grande fille, de grand truc, de grand rien aux yeux de Wesley. Peut-être n’avait-elle pas voulu le décevoir — mais maintenant qu’ils étaient si grands, la blonde se demandait si elle n’avait pas pris la mauvaise décision. Elle avait soudainement envie de remonter le temps et de sauter sur son dos alors qu’il ne ferait que marcher innocemment ; sans se douter de rien. Elle avait un peu envie, oui ; de dépasser ces frontières pour marquer en gras sur leur front respectif : cette personne est mon amie, oui.

Enfin — enfin. « Oh, tu sais moi je ne la mets même plus ! Quoique j’admets que sur toi elle rend particulièrement bien, haha. » Et elle avait un peu ri, tapotant le buste du brun : « La méthode dans la poche est la meilleure, enfin ; c’est vrai que c’est vraiment pas pratique quand t’as tendance à fourrer tes mains dans ces dernières. » Elle parlait sans doute trop mais — aussi avait-elle trop à dire. Trop à lui dire, trop à lui raconter et à lui exprimer.

Jefferson n’était plus un gosse, encore moins un gamin — il était devenu si grand et si ; elle ne savait pas trop. Si lui ? Quelqu’un de bien, évidemment, quelqu’un d’aimé ; aussi. Et c’était bien, Elise en était certaine — il aurait une bonne vie, quoique. Fallait-il encore qu’il résolve ce petit problème avec sa cadette à elle — sa Sloan à elle. Son amie, aussi. Car elle le voyait bien, les observait du coin de l’œil et — et puis c’était su que fifi gérait les paris des quand et comment. haha.

« Aaah la sixième année. » Regard un peu rêveur, un peu lunaire — un peu ailleurs, aussi. Elle s’en souvenait comme hier — sa position de préfète alors toute nouvelle, son enrôlement dans l’équipe de quidditch puis le grade de capitaine lui tombant soudainement sur le bout du nez. Les relations se tissant alors que d’autres disparaissaient car on pensait ne plus avoir le temps et — et. Avait-ce était leur cas à eux ? Plus le temps. Et pourtant, n’en avaient-ils pas que trop ? Tout n’était qu’une question de choix, sans doute — certains diraient qu’ils n’étaient pas à blâmer comme elle ne savait que trop. Peut-être étaient-ils, peut-être était-ce sa faute à elle.

Peut-être n’y avait-il plus à penser. Et c’était surement ça, il ne fallait plus penser ; plus regarder en arrière et fixer le présent — le lendemain. Se dire que tout n’était pas encore perdu et qu’il restait du temps. Elle pouvait encore changer les choses et — elle espérait, tentait d’y croire. Plus que tout au monde ; d’ailleurs. Car le bonheur n’était pas une question de chance — car il fallait savoir faire ses choix, des fois. « Hmm. » Son esquisse s’était faite flottante alors qu’elle était venue enfoncer profondément ses mains dans ses poches — « C’est la galère. L’équipe a un peu volé en éclats d’ailleurs mais c’est toujours comme ça d’une année sur l’autre, on parle de battements. » Œillade sincère. Certains auraient hurlé sur ces informations divulguées à l’ennemi mais Elise ne tentait de voir qu’un ami. Et puis, depuis quand le quidditch était-il devenu un sport de tension ? Il ne s’agissait que de partager quelque chose, au contraire. « Je suis pas certaine de le mériter tu sais, haha ! C’est juste arrivé comme ça. » Petit sourire alors qu’elle le regardait de biais et — par merlin, qu’il était grand.

Depuis quand l’avait-il dépassée de la sorte ? Il était quelqu’un, vraiment — quelqu’un qu’elle ne voulait pas vraiment voir s’éloigner plus qu’ils ne l’avaient déjà fait. « Tu sais Wes, tu m’as beaucoup manquée. » C’était sorti tout seul. D’un petit ton tout doux tout simple. Elle ne l’avait pas trop réalisé — « Je pense qu’on devrait arrêter de juste penser à nous, enfin ; de toi à moi et de toi j’espère à moi mais — juste tu sais. Se voir ; agir. Vivre — ensemble, enfin. Pas dans ce sens mais. »

Elle avait ri — à la fois très fort et doucement ; un dos de paume venant cacher sa bouche, car ce n’était jamais très élégant de rire ainsi, si librement. « Enfin bref, c’est sympa. » Et puis — et puis.
Elle ne savait pas trop.

Laissait juste sortir des sincérités qu’elle espérait réciproques. Car au final, que pouvait-elle faire ? Hormis espérer puis — puis agir, oui.
Je t’aime beaucoup, Jefferson ; vraiment.
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Wesley E. Jefferson
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Mar 7 Juil - 23:31
« C’est parce que toi, tu n’as pas besoin du déguisement de shérif, Elise. »

Wes aurait du être gêné d’à quel point l’approbation de la serdaigle lui faisait plaisir et il était plus que reconnaissant de l’obscurité ambiante qui avait le mérite de planquer le rouge qui lui brulait les oreilles. Peut être qu’il garderait toujours un reste dette impression d’être un gamin de cinq ans qui veut rendre fière sa grande sœur. Qu’est-ce qu’elle avait été durant toutes ses années ? Une grande sœur, un modèle ? Son amie.

« Hé, tu les as quand même mené au titre l’année dernière, c’est pas pour rien, Capitaine ! »

Les professeurs Mantis et Emerald avaient du être vert de voir atterrir la coupe tant convoitée sur le bureau de leur collègue botaniste. Si l’expression sur les visages en question valait sans doute son pesant de chocogrenouille, cela expliquait pourquoi la compétition était aussi féroce cette année.

« Et de toute façon, c’est normal qu’on rame tous cette année : les serpentards sont monstrueux. On m’a dit qu’Astrid les dope avec des bonbons ou je sais pas trop. Enfin, soit ça soit ils jetteraient ceux qui ratent au Calamar Géant, ça dépend des versions. »

Ce n’était probablement rien de plus que des bruits de couloirs mais l’image était trop amusante pour ne pas la partager. Et surtout, il préférait cela à écouter sans rien dire Elise se déprécier de la sorte, et si pour cela il fallait ébruiter des cancans improbables : soit ! Si Elise riait d’elle-même, le garçon troquait ses sourires en coin un peu timide pour un regard droit d’une certitude inébranlable.

« Moi, j’en suis sûr. »

Wesley pouvait se retourner la tête un nombre incalculable de fois, en se demandant s’il avait été assez ceci ou cela. Mais ses doutes n’atteignaient jamais ses proches. Où il hésitait pour lui, il n’avait qu’une confiance absolue et indéfectible qui s’apparentait plus à de la foi envers eux. Il parait que la nuit rend nostalgique, ou honnête, en tout cas, l’aveu de la bleue n’en était pas moins touchant et Wes était pris d’un violent élan d’affection pour son ainée. Elise était toujours plus courageuse de lui, il se contentait de la suivre mais le courage est contagieux.

Subitement, il comprenait l’importance vitale des machines à remonter le temps. La cabine téléphonique bleue volante de son enfance n’était plus tout à fait la même. Il ne s’agissait plus de remonter le temps pour voir des dinosaures ou autres mais la volonté de revenir en arrière, d’essayer de retrouver ses moments dont on ne comprend pleinement l’importance qu’avec le recul. Le retourneur de temps moldu en quelque sorte, mais peut être que même une cinquantaine de ces fameux sabliers ne pourrait pas revenir à cette époque. Et c’était peut être mieux ainsi. Il ne restait donc que le seul moyen, commun aux sorciers et aux moldus, de revenir en arrière, en se souvenant.

Le poufsouffle alla trouver sa main libre dans le noir. Juste une simple pression de la main pour lui dire qu’il comprenait, que c’était réciproque. Dire l’indicible tout simplement, ce qu’il craignait ne pas pouvoir exprimer correctement avec ses mots plein de maladresse. C’était l’avantage d’être ami avec des gens affectueux comme Kalev ou Kelsey, il s’était habitué à tapoter doucement des têtes avec compassion ou autre. Mais Wesley initiait rarement ce genre de contact de lui-même, pour ne pas s’imposer, quelque chose comme ça. Le moment passe, remplacé par des éclats de rire et des sourires qui font froncer le nez. Doucement, on relâche la prise.

« Tu sais, il est jamais trop tard pour une longue discussion sur le feng-fui ! »

Agissons donc. Elise avait raison, comme toujours, sagesse serdaigle ou de son âge si avancé ? Les gens normaux refaisaient le monde devant une tasse de thé, assis dans des fauteuils dans lesquels on s’enfonce et non par terre, entourés de coupes et autres trophées. Mais Wesley était à présent parfaitement conscient que les occasions étaient maintenant comptées, qu’en repoussant à demain, le temps viendrait à manquer. Après tout, c’était un endroit comme un autre, seule comptait la compagnie. Baguette ne main, il se laissa glisser le long de la vitrine avant de s’assoir sur le marbre en tapotant l’espace à ses cotés pour y inviter sa comparse.

« J’ai toujours aimé ce coin du château mais si tu passes du temps ici de jour, de suite, ça fait louche. On va se dire que tu complotes quelque chose de pas net ou que tu es un peu mégalo sur les bords. Tu sais, du genre, Gollum avec un trésor ? »

Le poufsouffle s’abstenait d’imiter l’une des références emblématiques du monde moldu, en espérant juste que la blonde comprendrait plus ou moins de quoi il s’agissait tandis qu’il gesticulait des mains en tentant d’évoquer la créature en question.

« Enfin bref, c’est juste que. Quand on y pense, c’est vraiment l’histoire de l’école dans une pièce. Le plus grand album photo où on laisse tous une petite trace ? C’est drôle comme archives. »

Et parmi toutes les tranches de vie, il s’arrêtait pourtant devant les visages connus. Et un jour, il ne resterait plus de leur passage que des noms gravés dans un coin, ou une photo et que ces souvenirs si précieux à leurs yeux ne voudraient pas dire grand choses pour ceux qui les déchiffreraient. La tête légèrement inclinée vers la blonde, il n’y avait plus qu’à essayer de mémoriser le plus de détails possibles. Elise Dickney lui manquerait terriblement.



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Lun 13 Juil - 2:20
« Il y avait ces choses persistants — ces regrets s’accumulant. Il y avait l’imminence du présent, la promesse du futur se tournant lentement en dure malédiction. Il y avait Wesley, oui — personnage parmi tant d’autres, image qui à jamais resterait sans doute gravée dans l’esprit de la blonde préfète.

De la blonde Elise — l’Elise.
Qui avait ri, ri comme si de rien n’était ; ri comme si il s’agissait du plus bel des instants. Un rire doux, un rire court — à peine prononcé, tout juste murmuré. « Vraiment ? » Car elle n’avait pas su trop quoi répondre à ces compliments déguisés, à ces sincérités un peu croquées ; étrangères.

Elle n’avait pas besoin d’apparat, que disait-il. Elle avait du mérite, qu’affirmait-il. Et elle voulait un peu y croire, à le voir ainsi ; si frais et si spontané dans ses choix de mots. Elle aurait aimé qu’il soit de même dans le relationnel, dans le leur à eux comme le sien à lui — avec son amie à elle, son amie à eux.

Dont ils ne parlaient quasi jamais.
Car après tout, de quoi parlaient-ils ; à présent ? Hormis de rien — hormis d’adieux.
Elise ne voulait de ça, pourtant ; et elle le réalisait sans doute un peu trop tard. Garfield l’avait devancée, à s’emparer de lui comme il s’était enfui d’elle. Il avait été plus rapide, plus malin — alors qu’il était si sot, à ne la voir qu’en ce qu’ils ne pourraient jamais être.

Ou peut-être était-elle, qui les rêvait — peut-être ne voyait-il qu’en ce qu’ils pourraient jamais être. Jamais plus — jamais trop. Aussi avait-elle un peu peur, soudainement ; la blonde Elise, la grande préfète.

La fille — la trop, la rien. Elle n’était qu’une sorcière, qu’une personne voulant y croire ; désirant s’accrocher avant qu’il ne soit trop tard. Aussi ses sourires ses perdaient-ils sur ses joues, créant de nombreuses parenthèses. Certaines de demi, ne se refermant jamais complètement. « J’ai entendu dire qu’il s’agissait de sucettes. »

Rire infime — rire muet. Rire convenant à ce dialogue de sourd, à ce dialogue qui faisait du bien mais également si mal. Car il ne menait à rien, à rien d’autre qu’à ces affections vouées à l’échec. Car c’était dans les discours du rien que l’on expérimentait sa proximité, son intimité avec l’autre — car l’on pouvait refaire le monde de banalités, lorsqu’on s’aimait. Lorsqu’on se comprenait ; lorsqu’on était là, ensemble — présents, oui.

Mais il n’y avait rien aux côtés d’Elise à cet instant présent, juste le vide de ces mots creux ; pourtant chargés de si bonnes intentions. Il n’y avait qu’une crevasse, oui ; signifiant cet éloignement les séparant. Eux deux ; deux gamins, deux bambins.

Deux jeunes ayant déjà atteint dix-sept ans ; l’une les ayant dépassés, n’ayant point attendu. Et c’était ainsi. Qu’aurait-elle donné pour se rouler en boule contre son ami, qu’aurait-elle fait pour retrouver une réelle proximité — qu’aurait-elle fait pour le toucher.

Pourquoi ne le faisait-elle pas. « Tu me touches. » Non — « Tu me flattes. » Car il était sincère, Wesley ; toujours. Dans ses convictions et ses douces affections. Car il pensait réellement que la blonde méritait — que la blonde était, qu’elle resterait. C’était bien. « Merci. » Y avait-il quelque chose d’autre à ajouter ? Ses joues s’étaient rosies alors que son esquisse s’était faite plus paisible, emprunt d’un amour sage, reconnaissant.

De m’aimer.

Aussi le geste du grand garçon avait tétanisé Elise — lui avait fait lever les yeux ; lui avait fait mourir son sourire. Fait renaitre, aussi ; plus hésitant, plus réel. Plus franc — plus fragile. Un sourire qui disait je t’aime ; avec des étoiles et des ombrages. Un sourire qui disait qu’elle voulait, qu’elle y croirait — qu’elle serait là et qu’elle ne le lâcherait pas.

Tant ne ferait-il pas l’inverse ; tant ne la délaisserait-il pas. « J’espère bien ! » Qu’il n’était pas trop tard — pour discuter, pour reconstruire. Pour se redécouvrir, tout simplement.

Il y avait eu un silence, un regard vers le sol puis un geste — un long mouvement. Elise était venue rejoindre son compagnon au sol, se logeant un peu contre lui, contre son épaule. Car il lui était soudainement difficile d’imaginer sa vie seule — sans personne. Car il lui semblait impossible de se tenir droite sans un ami, sans un support — sans tous ceux qui étaient à présents là pour elle. De près, de loin ; cela n’avait plus de sens.

Tant qu’ils pensaient à elle — tant qu’ils la retrouvaient, oui. De temps en temps ; comme elle le ferait — encore et toujours. Presque éternellement.

Elle avait écouté, aussi ; ainsi mise — ainsi placée. Sa tête basculée quelque peu en arrière, touchant le mur de derrière — laissant ses yeux observer, divaguer. Ils regardaient un peu en haut, un peu nulle part ; dévisageait le vide, avant de s’éprendre des objets aux couleurs dépassés — à ces choses dont parlait Wesley. « Hmhm. » Avait-elle laissé s’échapper, en réponse à sa référence ; car elle savait à peu près — car il la lui avait déjà énoncé, comme l’avait fait Sloan ; d’ailleurs.

Un sourire calme était posé sur ses lèvres.
Un sourire heureux — un sourire content. Apaisé, silencieux.

« Je vais y laisser une trace, tu penses ? Avec cette coupe gagnée, avec cette équipe que j’aurai représentée ; avec ce poste de préfète-en-chef… » Et c’était plus une rêverie qu’un désir concret — « Comme ca, tu ne m’oublieras pas, comme les prochains ne t’oublieront pas. » Car elle savait, qu’après Kalev ne viendrait pas Garfield — car c’était déjà tout joué, tout discuté. Au fond, tant bien même se voulait-elle amie ; restait en elle ces fragments maternels la poussant à deviner sans parler. « J’aime ta vision de cette pièce — de nuit elle prend ce côté si grand, ce côté si nostalgique. Ca me fait un peu réaliser que nous ne sommes que de passage, qu’avant nous de nombreux sont passés et encore plus passeront. »

Pause. « C’est un peu triste, non ? Mais rassurant, aussi ; car nous n'aurons été les seuls. » Les seuls à quoi ? A vivre ça ?

« Je vais bientôt partir. » Et puis tu partiras, Wes ; et puis Sloan nous rejoindra. Mais tu sais, j’ai un peu peur ; car je ne veux plus partir, maintenant que tu es là ; avec moi. « Je n’ai pas le choix, ça ne me dérange pas mais — » Il y avait eu ce petit quelque chose, cette crainte mêlée de cette joie. Crainte d’abandon pour désir d’éclore, de s’épanouir ; de vivre. « Il faudra que l’on continue à se voir, n’est-ce pas ? Je viendrai à pré-au-lard, pour qu’on s’assemble tous à une table. Comme j’espère que tu viendras me voir à Londres, aussi. »

Un point forcé, qui au fond d’elle n’était qu’une tangible et malheureuse tentative de se rassurer.
Un point forcé, oui; qui sonnait comme une interrogation.
Il était dur de partir en avant, finalement.
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Mer 5 Aoû - 0:01
C’était difficile de croire qu’ils étaient maintenant adultes, tous les deux, à les voir comme ça. S’ils étaient recroquevillés par terre, les épaules se touchant, c’était peut être pour profiter de la chaleur, histoire de faire face au marbre froid du sol. Mais, bien entendu, au lieu de se la jouer simplement pingouins, ils partageaient surtout la chaleur humaine, la compagnie de l’autre. Comme s’ils avaient plus six ans que dix de plus, malgré toute la jolie maturité dont ils s’efforçaient de faire preuve. Comme si on devenait subitement adulte, en se réveillant le jour de son dix-septième anniversaire, comme par magie ! Peut être que Peter Pan avait raison, grandir ce n’était pas si bien que ça, des fois.  Et être capitaine ou encore préfet ? Wes gardait le regard tranquillement tourné droit devant, tandis que la lumière baignait doucement de lumière l’immensité des noms de leurs prédécesseurs inconnus.

« Oui et non. D’un coté, j’aime bien me dire quand on y repensera dans cinq, dix ou même vingt ans, ça sera ce qui nous reviendra. Pas forcément, les matchs qu’on a gagné, les points qu’on a marqué ou pas, qui a gagné la coupe ou qui a été choisi comme préfet. Bien sûr, c’est important, aussi.  Mais… surtout tout ça. Ces gens qu’on a connu et aimé dans ce château, ses liens qu’on a tissé ensemble et ce qu’on ressentait à ce moment précis. »

Le poufsouffle n’avait pas la moindre idée d’où ils seraient, dans ces fameuses années futures. C’était possiblement encore une trace d’enfance candide, d’espérer qu’ils pourraient en rire, ensemble, dans ce futur lointain. Ou, au moins, qu’ils chériraient ces souvenirs avec la même force que leurs alter-ego adolescents, même si chacun de leur coté. Peu importe le type de personne qu’ils deviendraient à l’avenir, Wes doutait sérieusement, qu’un jour, ces moments perdraient de leur éclat. Il les garderait précieusement avec lui. Le garçon se força à arrêter de triturer ses doigts avant de s’appuyer la tête davantage contre le mur.

« J’espère juste être à la hauteur. Sinon, j’aurai l’impression de laisser tomber Kalev, l’équipe, tout le monde. Tu sais ? »

La bleue lui avait certes montré les ficelles du métier de préfet et d’un paquet d’autres choses, mais il ne pourrait pas lui poser des questions sur ce sujet, en septembre. Bientôt, Elise ne serait plus là. Tout comme Kalev. Et tout comme eux, après. Il avait beau le savoir depuis le début, en essayant de ne pas y penser, on y pensait encore plus. Wesley avait toujours essayé d’être un garçon raisonnable et il s’était dit qu’il se ferait à l’idée, avec le temps, que c’était juste dans l’ordre des choses. Mais malgré tout, il ne pouvait s’empêcher de ressentir ce familier pincement au cœur en l’en entendant parler. Même s’ils ne faisaient parfois que se croiser, il y avait toujours eu ce coté particulièrement rassurant de savoir qu’elle était là, quelque part dans le château. Qu’il suffisait de s’arranger pour se retrouver.  Ce sentiment un peu égoïste et illusoire de toujours vouloir garder tous ceux qu’on aime dans son petit jardin, jamais très loin. Ils avaient eu de la chance, d’une certaine façon, normalement, Miss Dickney aurait déjà du plier bagages il y a un moment. Bizarre d’avoir réussi à gratter une année de plus à cause d’un crache-limace malencontreux. Maintenant, il fallait juste laisser la vie reprendre son cours, sans faire de scène, en rendant les choses les plus simples possible parce que ce n’était pas juste pour ceux qui partent. D’essayer de les retenir encore un peu.  Il faut laisser partir les gens qu’on aime, après tout.

Ca arrivait pourtant chaque année, les grands élèves de septième année qui se serraient dans les bras et ceux qui pleuraient à chaude larmes au moment du départ. Ca avait toujours existé, mais on ne comprenait vraiment que lorsque venait notre tour de partir, quand venait l’heure de laisser la place aux plus jeunes qui grimpaient dans le train, des étoiles plein les yeux. En se demandant si l’on avait été si petit que ça, à leur âge. Alors, en entendant, il ne restait plus qu’à retenir le moment et Wes regardait en biais sa comparse, en faisant de son mieux pour tout mémoriser. Toutes les petites choses qui faisaient d’Elise, Elise, justement. Doucement, il se laissait gagner par l’ombre d’un sourire. Parcequ’elle parlait de se revoir, que c’était une promesse suffisante et qu’il était juste sincèrement touché, Wes, par sa tendresse.

« Ca me plairait beaucoup. Vraiment. Merci. »

Un poil étouffé. Il avait toujours cette surprise un peu honteuse en recevant de l’affection qu’il n’osait pas vraiment demander. On sait bien qu’on tient à l’autre mais on ne le dit pas, parce que c’est étonnamment difficile de le dire à voix haute.  C’était d’autant plus important de l’entendre de la bouche de son amie, qu’il comptait autant pour elle qu’elle pour lui.

« Tu nous raconteras ta nouvelle vie trépidante, et on te tiendra au courant des dernières nouvelles scandaleuses de l’école. Et, en attendant, ne t’en fais pas : j’irai parler à ton trophée tous les mardi soir, promis. »

Wesley lui offrait son sourire le plus malicieux, parce que ça faisait du bien de pouvoir en plaisanter. Parce qu’Elise comprendrait. Ca serait la version la plus bizarre du fameux téléphone fabriqué avec deux pots de yaourt et une ficelle que le monde n’ait jamais vu ! La trace de son passage, en attendant de revoir la blonde, ou un moyen de penser à elle, du moins. Oui, ils n’étaient pas les premiers ou les derniers à vivre ça mais cela ne changeait rien. Il y aurait un tas d’autres qui viendraient se geler les jambes et le derrière sur ce coin de marbre millénaire en se jurant de continuer à faire partie de la vie de l’autre.
Le silence n’était plus gênant, mais juste confortable, ainsi.  

« Tu as peur, Elise ? »

Dans sa voix, il n’y avait pas la moindre trace de jugement.  C’était juste une question simple. C’était le genre de sincérité totale que l’on ne trouvait habituellement qu’au pyjama party, quand on n’arrivait pas à dormir.  Il se contentait de marcher dans ses pas ce soir, d’oser dire les choses importantes. Avec la nostalgie des vieux, la sincérité des enfants.
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Elise B. Dickney
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Sam 22 Aoû - 22:16
« Elise avait écouté Wesley comme il s’agissait de la chose la plus naturelle à faire — ses yeux s’étaient perdus dans de flous contours alors que la tête reposant à moitié sur son ami, elle s’était laissée bercer par ses mots. Et il avait raison, tant raison. Gagner ou perdre n’était pas important — ce n’était pas ce qui restait, au final. L’on en reparlerait peut-être une fraction de seconde autours d’une table ronde, bière à la main, mais… Au final cela ne resterait pas, non, pas réellement.

Il était plus précieux que de se souvenir de ces personnes, de ces sourires ayant pavés nos journées ; de ces bras venant nous bousculer, nous heurter et nous pincer d’un rire. Plus beau de se remémorer l’immensité de ces murs, de cette prison dorée aux mille merveilles ; aux gens tous aussi divers que variés ; oui. Aussi viendrait la nostalgie, viendrait les esquisses tamisées ; de celles accompagnant un regard en dérive, perdu dans ses pensées — dans ses images passées.

« T’inquiète Wes, tu seras forcément à la hauteur. » Car au final, il ne fallait rien d’extraordinaire pour mener une équipe. Du respect, de l’amour… et puis quoi d’autre ? Elise ne savait pas trop ce qui lui avait fallu, s’était plus rendue compte de ce qui lui avait manqué. Des petits détails par ci, par là. Mais était-ce vraiment important ? Ne pas s’attacher aux amertumes, laisser glisser contre sa peau les accrocs — et vivre simplement, humblement. Cela semblait bien, oui. Presque idéaliste.

Mais tout irait, elle le savait.
Sloan et Wesley — ce serait parfait.

« Haha, pourquoi tu me remercies. C’est normal entre amis. » Et cela sonnait peut-être un peu étrangement — sans doute était-ce la distance qui s’était accumulée entre eux qui formait cette maladresse ; ces tons un peu grisés. Ils étaient deux aveugles ne savant plus comment jeter leur amour — ils s’aimaient, mais se connaissaient en s’ignorant, en se pensant ; en inventant l’un et l’autre dans des souvenirs, des remémorations d’actes floués. C’était un peu triste — aussi Elise avait-elle un peu peur de continuer à s’attacher à son cher Wesley. C’était comme si l’éloignement était inévitable, qu’il deviendrait un bon ami dans le sens connaissance ; qu’il serait le chéri de Sloan dans les temps à venir, peut-être même son mari. Mais pas dans l’autre sens, Sloan ne serait pas l’amie de Wesley ; elle serait son amie à elle avant tout. L’amie à Elise étant aussi l’amie à Wesley.

C’était bizarre, c’était pataud. Un ressenti un peu brouillon, mais bon. Aussi la blonde tentait-elle de croire en quelque chose de merveilleux, mais sentait au fond d’elle que quelque chose n’allait plus très bien. Que jamais elle ne sauterait dans les bras de Wesley en riant, lui serrant le cou fort alors qu’il serait forcé de la porter un instant.

Une amitié fanée dans l’obscurité — cela avait été indolore, sonnait comme une douleur sourde, à présent qu’on était là ; face à ça.

Aussi semblait-il bon d’ignorer un instant tout cela — car oui, elle avait envie de se laisser aller à Jefferson ; de lui dire les choses simplement. De se montrer spontanée et sincère, comme l’amie qu’elle aurait aimé être — et non l’ainée qui avait semblé finir par s’imposer.

Etait-elle si impressionnante ? « J’espère que tu me présenteras les élèves transférés, si il y en a ! Que tu me diras comment sont les premières années, si tout va bien — si certains professeurs ont changé, hehe. » Aussi lui avait-elle offert un sourire gamin, bambin : « En échange, je te montrerai ma nouvelle pose ninja que j’aurais tout juste apprise ! Puis tu me narreras les derniers ragots, pendant que Fifi s’emmêlera dans ses propos et que Sloan réalisera qu’au final ; nous sommes bien là. Toujours là. » Sourire s’était transformé en rire fin ; puis en esquisse plus sereine : elle s’y voyait déjà.
Et ca lui faisait du bien, de se dire qu’elle ne perdrait pas tout ; qu’eux resteraient — quoique unis sans elle, mais aussi avec elle. Qu’ils continueraient à penser aux uns aux autres, et poursuivraient à se sentir heureux en se voyant, se saluant ; se parlant.

Le bonheur résidait dans les choses simples — dans les confidences et les amours ; oui. Le bonheur résidait en un sens dans une certaine durabilité, celle des affections. Du moins était-ce un point de vue passant par là, un ressenti fugace parmi tant d’autres. « Je ne sais pas si j’ai peur, Wes. Sans doute que si, au final. Je sais que ça ira, mais maintenant que Poudlard s’envole je me dis que j’ai raté beaucoup de choses ; qu’il m’aurait fallu quelques temps en plus à peine pour accomplir bien des choses. Je m’en vais vers quelque chose de nouveau, vers un métier ; vers de nombreuses responsabilités — j’espère juste que je me sentirai en vie et épanouie ; heureuse. Que je pourrais vous voir, vous personnes aimées, le plus souvent possible. Car c’est comme si il m’était devenu difficile de me tenir toute droite sans personne à mes côtés ; à présent. J’ai pris l’habitude de vous aimer, me retrouver seule dans mon appartement sera peut-être un grand changement vis à vis des dortoirs. Je ne sais pas, je ne peux pas dire. Je sais qu’il faut que j’y aille, car il est temps, tout simplement. » Pause. Il y avait sans doute cette peur d’abandon, là ; enfoui en elle. « Mais bon, passons — au final, j’ai encore choisi une de ces routes allant me bourrer de responsabilités, et je vais devoir jouer la super héroïne en faisant tout un tas de choses compliquées. Ce sera plus dangereux, mais à croire que je n’aurai pas été préfète pour rien. » Et il n’y aurait rien de génial à perdre un ami lors d’une mission, à faillir à attraper un vil ou quoique ce soit d’autres. Il n’y aurait plus de droit à l’erreur, sans doute. Aussi ses parents ne tarderaient-ils pas à décliner à leur tour, la laissant seule.

Adulte.
Cela lui semblait soudainement si étranger. « Et toi alors, tu as peur ; Wesley ? » Elle lui avait souri de tout son cœur, d’une sincérité des plus spontanées. Ils n’étaient que deux gamins, grandissant, certes ; mais toujours deux gamins, bambins.

Et ce n’était pas si mal, non — c’était même bien.
Paisible.
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