Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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[BUMBYDAY] Polybius (Ruru)

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Ligue des Sorciers
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Cornélia
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Lun 21 Juil - 16:20

Même Cornélia avait remarqué que dernièrement le château était particulièrement agité. Elle oubliait évidemment mais à chaque fois que l'effervescence étrange revenait elle s'en souvenait. De plus, depuis qu'elle avait commencé à noter tout ce qu'elle faisait elle arrivait à retracer plus facilement ses agissements, ses observations, ses ressentis. En elle même elle avait toujours trouvé que le fait que les tableaux qui ne sont à la base qu'un dessin sur une toile puissent être dotés d'émotions était un fait étrange. Mais la magie était la magie, et si elle s'était retrouvé là c'est qu'elle en était ou avait été dotée. Elle ne s'en souvenait pas, et sa baguette magique devait très certainement se trouver dans sa toile, la fameuse toile qu'elle était incapable de retrouver.
Cornélia préférait éviter de penser à son incapacité, son handicap, car c'était réellement ça, un handicap. Elle était triste quand elle exposait mentalement ses différences et ses incapacités. Elle en venait à se poser des questions existentielles sur sa vie d'humaine, si ça se trouve elle avait été une personne déjà atteinte de trous de mémoire, d’Alzheimer précoce ou d'une autre forme de troubles de la mémoire.

Elle en était là en ce début de soirée, à se poser ce genre de questions en regardant les élèves s'agiter depuis la toile que lui avait si gentiment prêté le professeur Blackwell. Il lui avait vraiment été d'un grand secours, et avoir un endroit où retourner lui faisait toujours un immense plaisir qui rendaient un peu de couleur à ses yeux d'un bleu un peu passé. Elle aimait d'ailleurs beaucoup ce décor qui la maintenait en état de curiosité constante. Elle n'osait pas trop toucher aux choses entreposées là, mais elle avait passé déjà un temps fou à lire tous les titres des livres inscrit sur la tranche, rangés plus ou moins dans la bibliothèque entre deux déambulations qu'elle prenait bien soin de noter sur du parchemin pour les retranscrire sur le plan que de nouveau, le professeur Blackwell lui avait trouvé. Elle avait décidé de se poser un peu avant de repartir à la recherche de son cadre, qui devait bien être quelque part tout de même. Et c'est ainsi qu'elle regardait avec une curiosité toute nouvelle les petits pas pressés des pensionnaires qui semblaient aller tous au même endroit. Elle n'était pas sûre de l'heure, étant donné que dans un tableau c'est très complexe de se situer correctement mais il était à son sens bien tard pour que de si jeunes gens soient livrés à eux mêmes dans les couloirs.

Et toute cette liesse l'intriguait réellement, elle avait beau ne pas se souvenir des habitudes de chacun ni de la vie au château elle se doutait bien que c'était exceptionnel, et elle voulait réellement savoir. Elle était penchée en avant le plus possible, son petit nez à la limite de se presser contre la paroi qui la séparait du monde vivant pour tenter de comprendre. Elle hésitait à les suivre car après tout elle avait un peu peur de se perdre et de ne pas retrouver son chemin et de plus elle ne voulait pas trop interférer dans les affaires des autres. Si ça se trouve elle allait déranger, être hors de propos et pas du tout à sa place si elle les suivait. Elle aurait bien demandé au professeur si elle avait su où il était à présent mais encore une fois elle ne voulait pas non plus le déranger, surtout s'il travaillait. C'était un professeur après tout. Elle piétinait donc, indécise jusqu'au moment où, trop curieuse, elle décida enfin à attraper les pans de sa grande robe pour lui dégager les pieds et suivre les enfants, de tableaux en tableaux, comme elle le pouvait. Son piètre sens de l'orientation n'aurait su dire si elle montait, descendait ou quoi que ce soit encore mais elle arriva au bout d'une dizaine de minutes dans des couloirs qui ne portaient ni fenêtres ni ouvertures. Elle devait donc être au sous sol, ou quelque chose comme ça. Les étudiants se dirigeaient tous vers une porte d'où s'échappait un filet musical qui lui semblait assez loin de ce qui devait être à la mode à son époque. Mais comme elle était incapable de se remémorer correctement ce qui s'écoutait à l'époque elle ne pouvait faire de constat clair. Avec hésitation elle avança donc dans un cadre placé dans la très grande salle où ils étaient tous rassemblés. C'était un cadre assez simple en soit mais spacieux, le décor haut de plafond au parquet blond présentait de nombreux fauteuils et banquettes brodées, un haut plafond, un espace spacieux au centre du cadre destiné très sûrement à la danse et la lumière douce des chandeliers en appliques et en lustres rendait le tout plus intimiste qu'on aurait pu en attendre d'une pièce si grande et relativement vide. Ici aussi il y avait une très grande bibliothèque sur tout un pan de mur, bien mieux rangée que dans les toiles du professeur Blackwell. Professeur qu'elle aperçut d'ailleurs entre deux protagonistes de tableaux, sûrement attirés par la musique.

- Bonsoir professeur Blackwell. Pourriez-vous me renseigner sur la raison de cette affluence en cette fin de journée ?

Elle ne s'attendait pas réellement à le trouver là mais elle était heureuse de pouvoir lui poser la question, malgré ses capacités intellectuelles supérieures semblait-il aux autres personnages de tableaux, hormis le professeur, c'était quand même plus rapide de demander directement plutôt que d'observer et tenter de démêler des actions qui sont relativement loin de ce qu'elle a jamais eu l'habitude de voir.

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L'Érudit
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Mar 22 Juil - 15:03
L'Érudit avait rarement vu une toile au décor aussi vaste, et c'était sans doute la raison pour laquelle elle avait été choisie. Il avait passé un certain temps à observer la pièce dans laquelle elle avait été accrochée, tout le temps où il avait été le seul personnage à l'intérieur ; il avait évidemment supervisé les opérations. Voir la Chambre des Secrets était depuis longtemps un rêve, et il n'en avait pas perdu une miette, malgré sa crainte bien justifiée du décor humide. Ce n'était pas le meilleur environnement pour un tableau, avec toute cette humidité, mais bon, il y avait quelques sorts pour le protéger.

Pas mal de monde s'était déplacé, à peu près tous les tableaux qui n'étaient pas encore indifférents à la vie de Poudlard. Lui, bien sûr, était là en tant que professeur, et c'était pour lui que la toile était là, mais ça ne le dérangeait pas de partager. C'était son devoir d'être présent. Même s'il n'était probablement pas le plus utile, il fallait regarder les choses en face. S'il se passait quoique ce soit, il n'était bon qu'à aller chercher quelqu'un d'autre, et vu que la grande majorité de ses collègues se trouvaient dans la salle... Il essayait de ne pas trop penser à sa flagrante inutilité dans ce genre de cas, et salua ceux qui passaient à portée en espérant ne pas trop ressembler à une curiosité en cage. Les retours qu'il avait eu de ses élèves récemment lui laissaient entendre qu'il n'était pas un mauvais enseignant, il fallait se focaliser sur cela ; et puis, lui était bien au sec et au chaud, dans un décor beaucoup plus confortable que celui des vivants, pour une fois.

Il n'avait pas encore l'habitude d'entendre une voix l'interpeller depuis l'intérieur des toiles, surtout par un autre nom que l'usuel, aussi son premier réflexe fut de regarder vers l'extérieur, avant de se souvenir, et de sourire largement. Il n'avait pas voulu déranger Cornélia dans ses recherches – sommes toutes plus importantes que celles de l'Érudit –, et il était donc descendu seul, mais son visage s'était tout de même éclairé à sa vue. Il s'approcha, et s'inclina légèrement, une main sur le coeur, dans sa politesse exagérée mais sincère.

« Ah, Dame Cornélia ! Je ne pensais pas que vous descendriez jusqu'ici, je n'ai pas voulu vous déranger. »

Dans ce genre de situations, il fallait bien avouer qu'il était particulièrement agréable d'avoir des gens aux alentours, de ne pas être le seul qui ne puisse atteindre les autres.

« C'est la soirée de fin d'année pour les élèves. » Il désigna l'extérieur d'un geste ample et vague. « C'est une espèce de tradition établie par le directeur en place, si vous voulez. Chaque année quelque chose de différent. Cette année il s'agit d'un... bal, je crois. »

Il n'était pas vraiment sûr en fait, avec les drôles de bruits sensés être de la musique. Il s'était renseigné sur les espèces de cris qui remplaçaient la valse qu'il aurait cru de bon ton, mais on lui avait dit que c'était dans les goûts des étudiants. Si ça plaisait, après tout, pourquoi pas. En attendant, il avait du mal à comprendre. Au moins, ils ne les percevaient pas trop fort, avec l'éloignement et le tableau, c'était déjà une victoire.

« Dans tous les cas, nous sommes dans la Chambre des Secrets de Salazar Serpentard, et je trouve ça tout à fait fascinant pour tout vous dire. Je n'avais jamais eu l'occasion de descendre jusqu'ici, et je dois dire que l'endroit est à hauteur de mes espérances. Du moins, de ce que j'en vois. »

Un brin d'amertume s'était glissé dans sa voix, à juste titre sans doute, mais il se reprit vite et afficha à nouveau un sourire lumineux.

« Dans tous les cas, cette toile est vraiment agréable. Je les plains, là dehors. »

Pas tellement en fait. Mais son optimisme était assez vaste pour dissimuler cette petite pointe de jalousie.
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Mer 23 Juil - 22:04

Cornélia était étonnée de voir autant de monde réuni dans une même toile, du peu qu'elle arrivait encore à se souvenir de ses déambulations du jour elle n'avait croisé qu'un ou deux protagonistes par toile. Elle se sentait un peu plus à sa place entourée de tous ces personnages. Cornélia n'arrivait pas, sur le moment du moins, à s'identifier à qui que ce soit dans le château n'étant plus réellement humaine, pas fantôme non plus. Même en tableau elle avait du mal à s'imaginer, elle comprenait bien qu'elle était différente, pas réellement comme les autres. Elle n'était pas idiote Cornélia même si parfois elle était presque soulagée de pouvoir oublier si facilement, d'échapper à ses angoisses. Mais elle gardait cette étincelle de vie, cette curiosité et cette gentillesse qui la caractérisait, elle était vivante en un sens même si elle n'était qu'un tableau. Alors elle ne se sentait pas souvent à sa place quand elle se souvenait de tout ça, mais elle était bien à présent entourée d'autres personnages de tableaux. Elle aimait beaucoup converser avec le professeur Blackwell, parce qu'il était toujours gentil et essayait toujours de l'aider. Et c'était un professeur en plus, il se rendait toujours utile à ses yeux et chaque discussion qu'ils partageaient lui apprenaient toujours un tas de choses.

C'est aussi pour ça qu'elle était ravie de le trouver ici, même si c'était logique en un sens, surveiller les élèves devait faire partie de ses devoirs d'enseignant. Mais du coup elle se demandait si elle ne le dérangeait pas dans ses fonctions, elle avait déjà prit de son temps lors de son observation de la Saint Valentin et même si elle se doutait que sa politesse l'empêcherait sûrement de le lui dire elle ne pouvait réellement s'empêcher de s'inquiéter. Elle luit rendit son salut en s'inclinant à son tour, plissant légèrement les plis de sa robe.

- Je n'en avais pas l'intention mais j'ai aperçu le flot d'élèves descendre ici et j'ai voulu savoir ce qu'il se passait.

Elle avait tourné légèrement la tête pour regarder l'assemblée de jeunes gens exercer ce qui s’apparentait apparemment à une danse, bien loin des ritournelles de son temps. La musique aussi lui semblait bien lointaine de ce qu'il se jouait à son époque, qu'elle n'arrivait pas à définir, celle dont elle ne se souvenait pas. Malgré tout elle arrivait à dire que ce bruit n'était pas et n'avait jamais été proche de ce qu'elle ait jamais entendu. Elle hochait la tête délicatement à ses explications, c'était donc une célébration de fin d'année.

- Je comprends mieux, je n'avais pas réalisé que nous étions en cette période de l'année. C'est un peu difficile de s'y repérer il faut l'avouer. Malgré tout j'ai moi même du étudier ici et donc avoir assisté à plusieurs fins d'années, mais malheureusement je n'en ai aucun souvenir.

Elle n'arrivait déjà pas à se remémorer de son nom alors de son époque, de son école ou de ses coutumes... Malgré tout elle ne se séparait pas de son sourire doux, après tout elle ne pouvait rien y faire dans l'immédiat.

- C'est donc un bal contemporain... Il me semble tout de même que c'était bien différent à mon époque même si je ne saurais pas dire en quoi exactement.

Elle avait très envie de lui demander à quoi ressemblaient les célébrations à l'époque du professeur mais elle ne voulait pas être indélicate. Ces questionnements lui venaient aussi parce que par procuration elle découvrait le passé d'un tableau, qu'elle en apprenait plus sur le professeur et qu'elle avait l'impression de se rapprocher de son propre passé, même s'il devait être bien différent du sien. Elle écoutait donc avec attention même si elle avait du mal à situer les événements et les personnes. Cette salle semblait fasciner l'enseignant et elle regardait plus avant le paysage extérieur qui était, il fallait l'avouer, hors du commun et assez fascinant.

- Vous n'êtes jamais venu ici professeur Blackwell ?

Elle était réellement étonnée, en son fort intérieur elle avait toujours présumé que le professeur Blackwell avait tout vu du château, savait tout et pouvait toujours renseigner les autres sur ce genre de choses.

- C'est vrai que cette toile est superbe. C'est un avantage à être un personnage de tableau, continuellement changer de paysage. Même si nous ne pouvons plus atteindre le monde extérieur, les vivants ne peuvent atteindre notre monde aussi.

Elle n'était pas très douée pour tenter de rasséréner les autres, elle avait plus ou moins saisi l'amertume que ressentait l'enseignant mais elle était plus douée pour trouver les aspects positifs de toutes choses.

- ... Aimez-vous être un tableau professeur Blackwell ?

Et elle avait fini par poser une question indélicate au final.
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L'Érudit
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Jeu 31 Juil - 14:15
Cornélia semblait si perdue ; cela ne pouvait que rendre l'Érudit perplexe. Il était habitué, depuis si longtemps, à l'éternel recommencement des années scolaires, au cycle si court des sept années que chaque étudiant passait à Poudlard. Il oubliait qu'elle oubliait, c'était un peu bête, mais il était distrait, comme toujours.

Il ne savait plus comment les fins d'années se déroulaient de son vivant non plus, mais il avait un souvenir plutôt vif de celles du temps de l'actuel directeur, qui semblait affectionner les choses plutôt hautes en couleur. Néanmoins... Il aurait préféré que cette soirée précisément se soit déroulée quelques siècles plus tôt, quand il aurait pu être là, dehors.

« Je n'ai jamais eu l'honneur de visiter la Chambre des Secrets. » Il haussa un peu les épaules, comme si ce n'était pas grave. « Elle a été véritablement découverte après ma mort et... L'entrée s'en est rapidement effondrée. Pour la soirée d'aujourd'hui, d'ailleurs, il fallait venir par portoloin, les accès sont difficiles. »

Il fallait bien dire que, malgré de nombreuses demandes, personne n'avait trouvé le courage de descendre explorer l'endroit tout en portant un tableau ; c'était plutôt compréhensible, crapahuter dans les égoûts n'était pas la priorité de la plupart des gens. D'après ce qu'il avait compris, ç'avait été toute une histoire de créer les accès pour la soirée, il ne pouvait pas concevoir d'amertume sur ce point. Ou du moins, c'était ce dont il essayait de se convaincre.

« L'endroit est très intéressant historiquement, c'est à se demander comment un seul homme a pu construire tout cela... J'aurais aimé voir la Chambre dans son état d'origine, pour tout dire. »

Les mains nouées derrière le dos dans la posture étrangement paradoxale de celui qui observerait d'un oeil critique un tableau dans un musée, il regardait l'extérieur de la toile, avant de se tourner lorsque Cornélia le ramena de ses mots dans la réalité qui leur était propre. Son sourire retrouva l'habituelle douceur dont on aurait pas cru qu'il puisse se départir.

« Il est vrai qu'à l'inverse, peu d'entre tous ces gens verront un jour les merveilles de l'imagination des peintres depuis l'intérieur. »

C'était un rêve courant chez les personnages de tableau de trouver un peintre qui sache à l'infini reproduire les endroits de leurs rêves, et que quelqu'un se penche sur l'inverse de la potion de condition humaine pour les faire visiter au monde entier. C'était assez curieux d'être à la merci d'un monde inaccessible.

La question était surprenante tout en coulant de source.

« Est-ce que j'ai le choix ? » On avait toujours le choix. « J'imagine que ça dépend des moments ! »

Il n'avait pas envie de se pencher sur une réponse plus construite, ce qui était plutôt rare pour lui. A quoi bon regretter ce qui est définitivement hors de portée ? Il s'inclina un peu, une nouvelle fois.

« Je ne trouve pas que la musique s'y prête particulièrement, pour être tout à fait honnête, mais... M'accorderiez-vous cette danse ? »

Il y avait bien longtemps qu'il n'avait eu l'occasion, autant en profiter, tout en changeant de sujet.
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Jeu 2 Oct - 15:57

Cornélia aimait définitivement beaucoup parler avec le professeur Blackwell, ces discussions représentaient la majorité de ses dialogues construits et elle en apprenait toujours quelque chose. De même qu'elle nourrissait sa curiosité insatiable envers les autres et le professeur était définitivement intéressant à observer, sans se rendre réellement compte qu'elle représentait sûrement elle-même un sujet d'étude assez intéressant. Ce n'est pas comme si elle aurait réellement pu faire une introspection de sa personne étant donné qu'elle en était arrivée à un point où elle connaissait mieux son interlocuteur qu'elle même. Elle arrivait à saisir l'envie du professeur, son désir d'avoir vécu à une époque où il aurait librement eu la possibilité de découvrir cette pièce, dont elle ne saisissait pas l'importance, autrement qu'à travers une toile. Mais c'était un autre sujet délicat étant donné qu'elle n'aurait pu de toute façon en saisir le sens profond, elle qui était déjà perdue dans le monde des tableaux.

Une idée vivace lui traversa l'esprit et Cornélia du faire montre d'une grande concentration pour ne pas l'oublier instantanément. Même si le professeur Blackwell n'avait pas la réponse à sa question et ne pouvait pas l'éclairer elle désirait tout de même lui faire part de ses suppositions.

- Je ne saisis pas bien l'importance de cette salle à dire vrai, tout comme j'ai du mal à m'imaginer la condition humaine étant donné que je n'en ai aucun souvenir. D'ailleurs je me demandais si, sortie d'un cadre, mes problèmes de mémoires diminueraient ou si ce serait exactement la même chose.

Ceci dit ce n'était pas très construit comme raisonnement. Cornélia n'aurait su dire en quoi le fait d'être sortie du monde des tableaux pourrait l'aider. En y repensant c'était même une idée ridicule. Elle détourna les yeux, lissant les plis de sa robe par habitude pour cacher sa gêne subite.

- Non, oubliez ça professeur. Ce n'était absolument pas construit ni justifié. Mais vous me disiez qu'un seul homme avait construit cette salle ? L'aide que la magie apporte aux humains ne cessera jamais de m'étonner.

Malheureusement, elle ne trouvait pas ce qu'elle aurait pu dire pour le consoler de cette peine de n'avoir pas pu voir la Chambre des Secrets de son vivant. Elle se doutait de plus qu'il n'y avait aucun moyen pour que ce soit possible. La magie a ses limites et elle ne s'en rendait compte que maintenant. Elle ne pouvait pas lui dire « Ça arrivera un jour » ou quelque autre phrase de ce genre. Le sourire de Cornélia en devint un peu triste, elle aurait réellement voulu pouvoir faire quelque chose pour lui, mais tout comme la magie avait ses limites, elle se sentait réellement impuissante. Toute à ses réflexions maussades elle l'écoutait donner son aval par rapport aux avantages de leur condition de personnages de tableaux.

Une autre réflexion venait de lui traverser l'esprit, toujours liée aux aléas des conditions, et elle fronça les sourcils tout en essayant de saisir exactement ce qu'elle voulait dire avant de lui faire à nouveau part d'une remarque qu'elle pourrait regretter. Elle décidait quand même d'en faire part à son interlocuteur.

- Je ne sais pas de quelle époque exacte vous venez professeur mais je suis sûre que vous avez du voir de votre vivant bien des endroits qui sont à présent inaccessibles aux être humains. Certains doivent même envier tout ce que vous avez du voir à l'instar de votre intelligence nourrie par vos siècles d'expériences.

Ce devait être, certes, une bien maigre consolation mais il était toujours possible de trouver les avantages à chaque situation. Cornélia ne pouvait s'autoproclamer grande connaisseuse des réflexions humaines, pas même alors qu'elle ne pouvait pas se souvenir de se propre vie mais elle était sûre de ne pas être totalement dans l'erreur cette fois-ci. Elle lui adressa un sourire doux en s'inclinant face à sa demande. Elle avait bien saisi que le dernier sujet de conversation était délicat et que tout en délicatesse le professeur tentait de l'en éloigner.

Autant profiter de ce moment et sa curiosité s'arrêtait là où la bienséance était de mise. Elle ne voulait surtout pas être indiscrète et encore moins risquer de mettre le professeur de fâcheuse humeur. Elle s'engagea donc dans la nouvelle occupation qu'il venait de lui offrir.

- Je n'y vois aucun inconvénient, je vous demande d'avance de pardonner ma maladresse si jamais il y a, je n'ai pas du danser depuis des lustres et même si je me doute que je m'en souviendrai naturellement j'ai quand même un peu peur de faire un faux pas.

Et passablement de lui marcher sur les pieds. Ce qui serait vraiment affreux à vivre aussi bien pour lui que pour elle. Heureusement qu'elle avait jadis adoré danser et que par là même, beaucoup pratiqué, de telle sorte qu'elle reprendrait rapidement ses vieilles habitudes. Même si elle ignorait tout ça et qu'elle en était présentement entrain de se faire un sang d'encre.

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L'Érudit
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Mar 23 Déc - 23:23
L'Érudit observait Cornélia, alors qu'elle lui faisait part de ses impressions. A tout autre interlocuteur, il aurait peut-être semblé qu'elle parlait avec une grande ouverture, mais lui était toujours comme ça. Cela ne l'empêchait cependant pas d'être interloqué lorsqu'elle avoua ne pas comprendre l'intérêt du lieu. Il se retint à grand peine de l'interrompre pour expliquer, défendre l'histoire de Poudlard avec l'attitude d'une maman poule vexée, lorsque son indignation retomba comme un soufflé.

« Oh. »

Elle lui disait d'oublier, mais ce n'était pas lui qui avait des problèmes de mémoire – sauf peut-être au sujet de ce qu'il aurait dû laisser glisser.

« Il existe une potion, une création de Dame Mantis. La maîtresse des potions de Poudlard a un talent sans pareil, voyez-vous, si bien qu'elle peut permettre à ce que l'on appelle communément les créatures – bien que je ne me sente pas créature, il faut bien une classification globale, n'est-ce pas ? J'ai toujours trouvé cette manière de ranger les êtres vivants, ou moins vivants d'ailleurs, tout à fait fascinante, il faut un vocabulaire spécifique pour être sûr de ne vexer personne ... »

Sa voix mourut lentement alors qu'il cherchait ce qu'il avait bien pu être en train de dire avant la parenthèse. Il cligna des yeux, tel le hibou que l'on réveille dans le creux de son arbre.

« Ah oui, hum... La potion dont je vous parle permet de passer une journée de l'autre côté, » dit-il en faisant un geste vague vers l'extérieur du tableau, « mais il paraît qu'il ne faut pas en abuser, tant pour ses ingrédients rares que pour l'équilibre des choses. Cela étant dit, je pourrais m'entretenir avec mon estimée collègue à votre sujet, si vous jugez qu'une promenade au grand air puisse vous faire du bien. »

Il lui était arrivé une fois ou l'autre de profiter de cette nouveauté, notamment lors des festivités d'Halloween, mais il avait regretté de n'avoir pu croiser d'autres créatures dans le même cas. C'était une expérience qui aurait dû se partager. Malgré qu'il ait parlé avec de simples phrases, on entendait la question dans sa voix ; il offrait de bon coeur, si pas l'escapade, au moins l'effort d'essayer de l'obtenir si elle le voulait.

En l'attente d'une éventuelle réponse à sa timide proposition, il reporta son attention vers le spectacle au dehors, si bien sur la scène que dans la foule. Et il laissa échapper le plus léger des soupirs. Il était tel un enfant gâté, aucune miette de savoir possédée ne le consolait des montagnes de choses qu'il n'avait pu explorer par lui-même.

« Le fondateur de la maison Serpentard a créé la Chambre par lui-même, oui. C'était une vengeance envers les trois autres, qui voulaient ouvrir l'enseignement magique aux sorciers issus du monde moldu ; plus encore, aujourd'hui, on admet les cracmols, c'est avancer encore un peu dans cette voie d'ouverture. Salazar Serpentard voulait garder le monde magique sans influence de ceux qu'il n'estimait pas comme sorciers de souche – un réflexe conservateur qui peut sembler fort puéril à ceux qui y réfléchissent un instant. Il a quitté l'école, vexé, en laissant une arme cachée ici. Un basilic, que seul un de ses descendants pourrait commander... Plus vraisemblablement, quelqu'un parlant le fourchelang aurait suffi, ils ne sont pas tous de sa famille malgré leur grande rareté. »

L'Érudit s'arrêta un instant de parler, pour lui adresser un sourire un peu confus, entre cette déception qu'il avait exprimée de n'avoir pas visité l'endroit de son vivant et l'amour des belles histoires.

« L'endroit a été découvert de longues années plus tard, malgré que les légendes en fassent état depuis la fondation. Comme vous l'imaginez, la bête a quitté les lieux depuis bien longtemps, sinon mes collègues ne se risqueraient pas à lui livrer les élèves en pâture. »

Le vieux tableau était trop naïf pour songer que certains de ses collègues n'auraient pas trop hésité, aussi le commentaire était-il parfaitement sincère.

« Il est possible que je connaisse des choses que d'autres envient, mais je ne peux m'empêcher... C'est ridicule. »

Il secoua la tête, désolé de son comportement, avant d'afficher un sourire bien plus affirmé.

« Passons à autre chose ; on ne peut douter de votre grâce en vous voyant, ma Dame, ne soyez pas si dure avec vous-même. »


Il s'inclina devant Cornélia, avant de l'entraîner vers le centre de la pièce, où il y avait moins de monde. C'était l'un des seuls passe-temps qu'il avait réellement acquis après son décès. De son vivant, il n'y aurait même pas songé, mais il s'était avéré que son corps peint possédait une grande aisance de mouvement, sans doute induite par la manière fluide dont il était représenté. Cela permettait, de temps à autre, de faire danser les dames qui peuplaient les tableaux de Poudlard. Il était doué, mais dans une pure application de la théorie ; il lui manquait bien sûr toute la passion de celui qui aurait dansé pour courtiser, l'idée lui étant évidemment étrangère, mais il compensait par une douceur dont il n'avait pas conscience.

« Espérons que nous trouvions le rythme, avec cette... musique. »

Ce n'était pas son genre de dénigrer quoi que ce soit, mais il fallait bien avouer que les rythmes saccadés provenant de l'extérieur n'étaient pas les plus propices à la valse qu'ils allaient entamer. Il ne resterait plus qu'à compter les temps pour guider correctement ; c'était des mathématiques, il ne faillirait pas à la tâche.

Une, deux, trois ; une, deux trois. Même en étant distrait, il ne pouvait se perdre. Rien n'empêchait de discuter.

« Que pensez-vous de cette idée de potion, alors ? »
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Dim 28 Déc - 12:05

Elle l'écoutait avec grande attention, ne voulant pas manquer une partie d'histoire contée. Elle oubliait des détails petit à petit, rien de significatif mais elle ne se rappellerait demain que de l'essentiel. Et c'était déjà bien, elle ne savait pas pourquoi mais le professeur Blackwell restait le seul dont elle ait réellement réussi à retenir les paroles ou même le nom et le visage. Ces petites choses sont innées chez certains mais lui demandaient à elle un effort et des trésors de concentration et d'ingéniosité, elle avait commencé à noter ses faits et gestes, son parcours et cartographier ses déplacements il y a peu et il fallait avouer que grâce au professeur elle avait réussi à y voir un petit peu plus clair. Elle passait des heures à gratter le papier, à se relire pour se souvenir, mais avec l’Érudit tout était plus simple, même s'il la noyait sous les explications elle arrivait toujours à en retenir l'essence et c'est aussi ce qu'elle aimait dans leurs discutions. Même si son savoir était immense même un être incomplet et handicapé comme elle arrivait à comprendre et plus encore, à retenir. A l'évocation d'une certaine potion dont elle ignorait l'existence ses yeux et son sourire emplis de douceur se chargèrent de curiosité et d'une excitation enfantine. Elle laissait son esprit vagabonder, à essayer de s'imaginer ce que ça pourrait être pour une créature comme eux de pouvoir sortir de leur cadre, même pour quelques heures. Ce devait être une expérience des plus intéressantes et vivifiantes et elle se demande même s'il ne faudrait pas en vaporiser à grande échelle sur tous les tableaux de Poudlard pour en secouer leurs habitants un peu trop alourdis par les années.

Peut être étaient-ce les années le problème de Cornélia, peut être qu'elle était seulement un tableau trop vieux pour même arriver à se créer de nouveaux souvenirs. Mais elle note bien la différence quand elle vagabonde, elle n'est pas lassée, elle ne se sent pas vieille ni en rengaine perpétuelle et pourtant elle doit sûrement avoir été le personnage de tableau qui a le plus tourné en rond. Elle saisit la différence mais elle ne sait pas pourquoi elle est comme ça, elle cherche donc, elle accepte un peu aussi, avec une tristesse lente et latente, d'être différente et la possibilité qu'elle le soit pour son éternité de vie. C'est aussi pour cette raison qu'elle était autant emballée à l'idée d'avoir la possibilité de sortir des cadres. Mais elle avait un peu peur aussi, c'était effrayant de sortir comme ça simplement, au milieu de tous ces gens. Les élèves lui ont toujours parus agités et assurément les mœurs ont bien changé depuis son temps de vivante.

- Ce n'est pas dangereux... N'est ce pas ?

Inconsciemment elle effectuait une légère pression de ses doigts sur l'avant bras du professeur, qu'elle tenait toujours délicatement. Elle ne pouvait s'empêcher de laisser ses angoisses parler pour elle. Cornélia retrouva vite son sourire doux cependant. Après tout, s'il venait avec elle tout devrait bien aller, le professeur Blackwell lui donnait un sentiment de sécurité. Ses doigts se détendirent tandis qu'elle inclinait la tête. Elle pouvait écouter plus calme l'histoire de la formidable pièce dans laquelle ils se trouvaient. Cornélia avait du mal à imaginer qu'une histoire aussi riche puisse appartenir à ce lieu, et qu'elle ait pu tout en oublier. Elle l'écoutait d'une oreille attentive, l'incitant à continuer d'une œillade intéressée tout en se penchant en avant pour observer les lieux, comme si se rapprocher de la paroi allait l'aider à se souvenir.

- C'est fascinant !  Les lieux ont à eux mêmes tant d'histoires à raconter. Vous dispensez une bien belle matière Professeur, savoir autant de choses doit être à la fois lourd à porter mais si enrichissant.

Elle avait déjà commencé à lire les ouvrages présents dans la toile que le professeur avait si gentiment mis à sa disposition mais à son grand dam elle n'arrivait jamais à se souvenir de leur contenu malgré les heures passées à relire leurs lignes. En regardant le professeur elle put comprendre qu'il ne valait mieux pas pour l'humeur générale s'étendre sur le sujet et tandis qu'elle acquiesçait à l'idée de changer d'intérêt elle exerçait une légère pression des doigts de nouveau sur son avant bras mais plus doux, même si elle ne se souvenais en rien du réconfort.

- Vous me flattez Professeur Blackwell, mais je ne crois pas me tromper en affirmant que je n'ai pas du me soumettre à cet exercice depuis de longues décennies.

Elle s'inclina juste après lui, se laissant guider où le professeur jugeait qu'il serait bon de se déplacer. Face à face elle trouva peu à peu ses marques et elle n'eut pas trop de mal à suivre le mouvement sans même à avoir à y penser. Elle laissa échapper un rire en cascade à l'évocation de la mélodie par le professeur, il est vrai qu'il était difficile pour des existences anciennes comme eux d'apprécier la musique contemporaine.

- Je pense que vous vous débrouillez très bien en dépit de la mélodie qui effectivement m'est totalement étrangère.

En plus d'une intelligence hors pair peut être que le professeur possédait un don pour la danse ou même pour tous les arts. Il était facile de se souvenir des pas lorsqu'il suffisait de se laisser guider.

- C'est une idée merveilleuse, même si effrayante. Se retrouver subitement seul au milieu des élèves doit s'avérer intimidant. Ceci dit si c'était possible je crois que j'aimerais beaucoup pouvoir vivre cette expérience.

Elle gardait encore suffisamment de timidité et de savoir vivre pour ne pas tenir pour acquis le fait qu'il l'accompagnerait mais sans réussir à le lui demander. Elle le regardait donc avec hésitation.
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Ven 9 Jan - 22:54
L'Érudit hocha la tête avec un sourire. Oui, les lieux avaient de belles choses à raconter. Ça tombait bien, il faisait partie des meubles, au sens le plus littéral du terme. Avec le temps, il avait fini par connaître l'histoire de Poudlard dans sa quasi totalité, ou du moins ce qu'il était possible d'en savoir. Il n'en était pourtant pas complètement satisfait, une sensation bien humaine ; le savoir acquis était toujours moins intéressant que celui à découvrir.

Il n'eut cependant pas l'occasion de se perdre dans des pensées sur le sujet, puisque sa proposition était acceptée. La dame ne se débrouillait pas mal du tout, mais en même temps, elle n'avait pas tellement le choix ; le professeur marquait le rythme traditionnel de la valse, quitte à être hors temps sur la musique.

« Ils n'ont pas vraiment pensé à nous, pauvres ancêtres. » fit-il avec un sourire malicieux. « J'imagine que les élèves n'auraient pas été enthousiastes si la musique nous avait plu, après tout. »

C'était l'un des nombreux moment où il avait l'impression d'être complètement en décalage avec l'extérieur. Enfin, ce n'était pas exactement une impression ; juste qu'il ne s'en rendait pas toujours compte, ou qu'il essayait de l'oublier. La mélodie qui sonnait à ses oreilles comme des ongles sur un tableau noir ne lui laissait pas des masses d'échappatoires.

Au fil de la valse, la discussion revenait sur la potion dont il avait parlé. Il fut étonné de constater les inquiétudes de Cornélia. Il ne s'était jamais même demandé si c'était dangereux, à vrai dire.

« Et bien... J'imagine que la maîtresse de potions sait ce qu'elle fait ? Je n'ai expérimenté ce philtre que deux ou trois fois, mais elle en fait un autre qui peut nous transformer en une créature complètement différente. Si celui-là est sans danger, avec la possibilité de devenir un dragon, je ne vois pas où il pourrait y avoir un problème avec l'humanité temporaire. »

Cornélia craignait apparemment le monde extérieur. Il ne savait pas si c'était naturel ou pas, vu son enthousiasme personnel en vue de n'importe quoi d'un peu inédit. L'immortalité relative rendait peut-être complètement inconscient.

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« Allons, il doit bien y avoir des élèves à qui vous avez déjà parlé, à force de vous promener ? » Parce que forcément, pour l'Érudit, tout le monde aimait être bavard comme une pie. « Je vous accompagnerai, si le professeur Mantis consent à nous offrir assez de potion. Si toute fois vous souhaitez ma compagnie. », ajouta-t-il avec un sourire poli.

Il n'avait absolument rien remarqué. Il parlait comme si de rien n'était, bien que son regard montait en même temps que le visage de sa cavalière, qui grandissait évidemment. Tout était parfaitement normal. C'était une discussion passionnante, voilà tout. Jusqu'au moment où, de longues secondes plus tard, il se prit les pieds dans sa jupe et tomba en avant, se rattrapant de justesse à Cornélia.

« Hi !... »

D'où pouvait bien venir cette voix ? Mystère et boule de gomme. L'Érudit cligna des yeux. Une fois, deux fois, trois fois, avant de les plisser dans une expression manifestement perplexe.

« Dame Cornélia ? »

La voix était intriguée, et elle venait de lui. Il avait enfin remarqué. Principalement parce qu'elle avait changé, pas lui, évidemment. Il aurait pu être transformé en phoque, ça n'aurait pas changé grand chose pour lui, tant qu'il pouvait parler. C'était la faculté physique la plus importante, n'est-ce pas ? Il était tellement dans l'intellect qu'il en oubliait parfois que son corps était plus ou moins tangible. C'était juste un excellent moyen d'apporter des perceptions à son cerveau, il bloquait parfois un peu les sensations non-sollicitées.

Un peu comme le fait que Cornélia n'était pas tellement gigantesque que lui-même était devenu petit, ou le corset autour de ses côtes. La voix était certes perceptible, mais si on lui avait demandé, il aurait probablement répondu qu'il y avait une fuite d'hélium dans le tableau. Réaction saine, logique et normale. Mais en attendant, il voyait très bien ce qu'il avait devant le nez, une fois n'est pas coutume, et il n'avait définitivement pas la même personne devant lui que quelques minutes plus tôt.
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Ven 6 Fév - 14:37

Cornélia était fascinée par l'étendue du savoir qu'elle savait le professeur posséder. Pour un tableau comme elle qui n'arrivait même pas à se souvenir de ses déplacements de la veille elle ne pouvait que rêver d'une si grande mémoire et connaissance. Mais avec l'érudition venait bien souvent le besoin de tout savoir et de tout apprendre, ce qu'elle observait en petit échantillon chez son cavalier pour la soirée. Chaque chose avait ses inconvénients et ses côtés sombres et elle le savait parfaitement, et c'était d'autant plus dur à gérer et à contrecarrer lorsqu'on était promis à cette forme de vie éternelle. Elle coulait sans même s'en rendre compte un regard bienveillant et réconfortant vers le professeur, comme si elle avait pu y faire quelque chose. C'était ça, le drame des tableaux, et surtout son drame à elle, elle était totalement inutile et vouée à errer en oubliant chaque geste ou parole prononcée. Mais elle ne voulait pas songer à ça, elle préférait rester dans son éternel optimisme et se dire que ça finirait par s'arranger.

Son sourire doux s'effaçait peu de son visage en règle générale et ce soir ne faisait pas abstraction à la règle, elle souriait doucement. Elle faisait très attention où elle posait les pieds aussi, mais fort heureusement pour eux deux ils devaient venir d'une époque pas si éloignée l'une de l'autre et ils dansaient naturellement au même rythme. Elle aimait ça aussi, tout semblait réellement facile avec le professeur, il avait un côté très rassurant pour elle et il était naturellement devenu une personne qui apaisait ses craintes sans rien avoir à faire. La danse en était un parfait exemple, elle n'avait qu'à suivre ses mouvements et se laisser guider. Ils devaient d'ailleurs paraître vraiment étranges aux yeux des autres étant donné qu'ils dansaient un rythme valsé sur une musique qui ne s'y prêtait absolument pas. La remarque du professeur illustrait bien cette pensée et elle laissa échapper un petit rire.

- Je crains qu'en effet nous ne partagions pas les mêmes goûts musicaux que la plupart des élèves de cette époque. Mais après tout il est important que le fond sonore plaise aux étudiants, c'est leur soirée.

Ils avaient sûrement du, du temps de leurs années d'études, profiter de célébrations du même genre et elle se doutait qu'elle aurait été désappointée si on lui avait imposé une musique qui ne lui plaisait pas. Comme celle qui passait en ce moment d'ailleurs. Lors d'un passage un peu plus rythmé que les autres elle grimaça légèrement en riant, la mode devait avoir bien changé pour qu'elle n'arrive même plus à apprécier ni à reconnaître les notes. Elle se concentra donc sur le discours du professeur plutôt que sur l'extérieur. Encore une fois il la rassurait et lui expliquait avec patience et savoir qu'il n'y avait probablement aucun risque à utiliser cette potion, lui même en ayant fait l'expérience quelques fois. Elle lui adressa un sourire reconnaissant.

- J'imagine qu'en effet à côté d'une transformation en dragon, une condition humaine pour quelques heures ne doit pas présenter trop de risques.

La fondamentale différence entre la curiosité du professeur et la sienne résidait là, elle était très curieuse de connaître et de savoir mais elle avait peur des gens, elle n'avait pas oublier comment marcher ni comment danser, mais elle avait oublié comment communiquer. Le professeur au contraire était enthousiaste de tout et semblait aimer discuter avec tout le monde, apprendre à mieux connaître les autres. Une fois qu'elle les connaissait, Cornélia faisait aussi montre de grande curiosité envers les gens qu'elle rencontrait mais elle n'était naturellement pas de nature à aller vers les autres. Surtout qu'elle savait qu'elle oubliait, et tisser des liens avec des personnes dont elle ne se souviendrait pas le lendemain représentait un obstacle énorme pour elle.

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Tout comme son compagnon elle ne s'était rendue compte de rien, elle était rassurée une nouvelle fois car il lui avait proposé de l'accompagner et c'est exactement ce qu'elle voulait sans oser le proposer. Tout comme il l'avait sortie de sa solitude et son errance dans les tableaux il lui proposait maintenant de l'accompagner à l'extérieur.

- Et bien j'ai bien du parler à quelqu'un à force de promenades mais... Je ne m'en souviens pas. Je serais ravie si vous pouviez m'accompagner professeur Blackwell, ça me rassurerait beaucoup.

Elle commençait à remarquer que le professeur rapetissait, ce phénomène était bien étrange. Même la main du cavalier lui semblait plus petite dans la sienne à présent. Elle se sentait bizarre aussi, l'habituel flottement sur ses jambes du à la lâcheté de sa robe sur ses jambes avait disparu, et elle se sentait serrée dans ses vêtements d'u seul coup. Elle n'eût pas le temps de pousser ses observations, le professeur venait de trébucher et comme elle lui tenait encore la main et l'épaule elle tenta de l'aider pour qu'il ne tombe pas. C'est à ce moment qu'elle aperçût la tenue du professeur, le professeur Blackwell était en robe. Et il lui semblait que ses cheveux avaient poussé, en parlant de cheveux elle ne sentait plus non plus le poids que les siens faisaient tomber sur sa nuque. Elle le regardait avec un air ahuri, elle avait non plus un homme mais bien une femme face à elle.

- Professeur ?

Elle avait tressailli, le son de sa voix avait sonné bien grave à ses oreilles. Elle commençait doucement à comprendre et elle baissa naturellement la tête pour se rendre compte qu'elle voyait ses pieds. Elle pouvait voir ses pieds et ses jambes étaient emprisonnées dans un pantalon, une main à ses cheveux lui confirma qu'un bon mètre lui avait été enlevé.

- Mais qu'est ce que ? Professeur Blackwell, pourquoi êtes vous une femme ?
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Dim 22 Fév - 22:41
La dame soulevait une question qui méritait qu'on y prête attention. Pourquoi était-il une femme ? Il aurait déjà fallu comprendre la question. L'Érudit regarda sa cavalière ; les mots séparés ne posaient pas de problème, c'était la suite logique qui le dérangeait. Il cligna des yeux deux ou trois fois sans arriver à déterminer de quoi elle parlait, ce qui était assez rare pour lui qui avait toujours une explication plus ou moins farfelue pour tout.

"Je ne..."


Il allait lui expliquer calmement et très en détail que sa longueur de cheveux et son manteau rose n'en faisaient en aucun cas une dame, mais il s'était interrompu. Parce que tous comptes faits... Il se demandait pourquoi il avait un homme en face de lui. L'idée de regarder vers le bas était arrivée tardivement, mais elle était bien là ; comme quoi, les miracles arrivent.

"Ah oui."


Même s'il était confus, voire complètement perdu, il ne pouvait nier l'évidence. Sa jupe était énorme, c'était la première chose qu'il remarquait. C'était élégant, mais pas vraiment pratique, comme sa chute tout juste évitée l'avait déjà prouvé.

"Comme c'est curieux."

Bien sûr, il est aussi évident que le genre féminin se limite à la jupe. Il remua un peu du bassin pour la faire bouger dans un bruit de froufrous, comme un gamin déguisé. Ou comme celui qui teste l'effet de la gravité sur un tas de tissu, ça marche aussi. Autant dire qu'il avait complètement loupé le décolleté joliment rempli qu'il arborait à présent ; pour sa défense, ne pas avoir besoin de respirer était un avantage majeur en cas de corsettage imprévu.

Il se rendit soudain compte qu'il avait accordé un peu trop d'importance à son vêtement plutôt qu'à sa partenaire, ce qui était d'une grossièreté impardonnable.

"Je vous prie de m'excuser, je suis aussi perplexe que vous."

Peut-être pas tout à fait autant, en vérité. Il lissa ses jupons comme s'il en avait porté toute sa vie. C'était sans doute un effet secondaire de ce corps qui lui était complètement étranger malgré plusieurs centaines d'années à l'habiter. L'Érudit était quasiment un fantôme, en fin de compte, une âme s'exprimant principalement à ceux qui ne pouvaient pas l'atteindre physiquement. Qu'il soit sous la forme d'un homme, d'une femme ou d'un troll des montagnes ne changeait pas grand chose, il était à la fois à l'aise et complètement détaché de lui-même.

Il leva le nez pour s'adresser à Cornélia en la regardant dans les yeux comme le voulait la politesse, et cela lui fit prendre un peu plus conscience du changement. Il plissa un peu les yeux, pas certain de savoir trouver les mots.

"Vous avez, vous-même, quelque peu changé."

Ah ça, pour de l'euphémisme... Curieusement, c'était la vision de quelqu'un d'autre qui le réveillait un peu. L'idée lumineuse qu'elle était peut-être mal à l'aise était apparue quelque part dans les méandres de son esprit un peu fou, parce qu'il était mal à l'aise de la voir ainsi. On aurait presque pu entendre les rouages de son cerveau tourner sur la réalisation que, peut-être, il était complètement à côté de la plaque. Grande première. Si ç'avait été possible, il en aurait probablement attrapé une affreuse migraine.

"Vous... Est-ce que..." Il était très concentré, sourcils froncés comme l'enfant qui essaye désespérément de comprendre un nouveau concept abstrait. "Pardonnez ma question, mais vous m'avez l'air quelque peu troublée ?"

Ce n'était même pas une vraie question, mais le ton l'exprimait à la place de la structure. Il était tellement perdu dans la comparaison de leurs réactions qu'il n'avait même pas pensé à regarder autour de lui pour voir s'ils étaient les seuls touchés.
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Dim 1 Mar - 15:22

Cornélia n'était ni bête, ni particulièrement lente à la détente en règle générale. Mais il fallait avouer que la situation présente n'était pas facile à comprendre ou à analyser. Elle était totalement déstabilisée, d'une part son partenaire de danse et son collègue tableau s'était transformé en dame sous son nez mais elle semblait, comme il lui faisait remarquer de la manière la plus polie qu'il fût, d'autre part s'être elle même changée en monsieur. Du moins elle le soupçonnait, si le professeur s'était changé en dame alors ce pantalon et ces cheveux plus courts devaient bien signifier qu'elle était à présent un homme. Elle passa ses mains plus anguleuses mais toujours relativement fines devant ses yeux pour observer ses doigts et ses bras. Elle était troublée, et une forte angoisse montait en elle. Habituellement elle était toujours apaisée par la présence du professeur Blackwell mais là elle était plus agitée, elle n'était pas habituée à ce qu'il ne sache pas. Et les sourcils froncés elle tentait désespérément de chercher la réponse qui la calmerait, la certitude qu'elle aimerait avoir mais qu'elle était incapable de trouver dans sa mémoire fuyante.

Elle releva les yeux pour rencontrer ceux du professeur bien plus tôt que lorsqu'il était plus grand, ou elle plus petite ? Sûrement les deux. Comme tout tableau elle avait relativement peu de conscience concernant son propre corps, elle ne savait pas bien quelle taille elle faisait par exemple. Elle était consciente d'en avoir changé mais ce n'était pas aussi clair que le changement de taille du professeur qu'elle avait ou avait eu sous les yeux des différentes versions. Elle oublia son inquiétude à l'instant où elle le regarda jouer avec sa robe comme un enfant, un sourire attendri s'étalant sur son visage, elle le considérait comme une figure d'autorité et de responsabilités mais elle ne pouvait s'empêcher d'aimer cette vision plus enfantine et peut être plus humaine. L'agitation revint bien vite cependant quand il lui fit remarquer ses propres changements. Elle aurait définitivement fait moult gestes et mouvements pour apercevoir et tester ses nouveaux vêtements si ses inquiétudes n'étaient pas revenues au galop.

- Je.

Elle ne savait pas comment le formuler, elle se sentait à l'étroit dans son pantalon droit, venant d'une époque où il n'était pas permis aux dames de porter autre chose que la robe ou la jupe. Elle se gratta légèrement le cou, regardant un peu partout sans y poser réellement le regard. Elle finit par baisser les yeux, honteuse et peinée.

- C'est que, voyez-vous professeur, je ne suis même pas capable de me souvenir avec certitude de mon propre genre. Il m'a toujours semblé être une femme, mais j'aurais pu tout aussi bien être un homme et ne pas m'en souvenir.

Elle était un peu perdue, et surtout elle savait que ce n'était pas normal. Comme ce n'était pas normal de ne pas savoir retrouver sa propre toile pour un tableau. Ses angoisses lui serraient d'un coup la gorge, elle avait un peu envie de pleurer mais en posant de nouveau timidement ses yeux sur la nouvelle silhouette féminine du professeur le genre n'avait pas d'influence. Comme à chaque fois, elle se sentit un peu rassurée. Elle savait bien qu'il ne pouvait pas forcément l'aider à chaque fois, qu'elle devait aussi apprendre à se débrouiller seule mais rien que le fait de pouvoir partager ses inquiétudes avec une oreille attentive et aussi cultivée lui permettait de s'apaiser.

- Je suppose que ça n'a pas grande importance après tout. Je suis navrée de vous ennuyer avec mes troubles passagers, je pense que ça doit être une formidable enquête à mener pour vous professeur non ?

Elle tentait décidément assez peu subtilement de tourner la conversation vers un sujet assez réjouissant. Elle connaissait la curiosité du professeur et même si ces changements ne concernait pas directement la question obsessionnelle qui dirigeait la vie du professeur Blackwell elle se doutait que chaque enquête à sa portée lui donnait de la motivation et titillait sa curiosité et sa soif de connaissance. Elle lui adressa un sourire doux, observant la jeune femme qu'il était devenu, c'était tout de même assez troublant cette histoire.
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Mar 3 Mar - 0:29
Regardant Cornélia avec attention, l'Érudit essayait de comprendre ; elle avait du mal à s'exprimer, mais à présent qu'il avait perçu qu'il y avait un problème, il voulait savoir. Même s'il n'était pas certain de savoir quoi faire, il voulait désespérément aider. C'était l'origine même de leur présence ensemble à cette soirée, après tout, c'était la raison première de son intérêt pour elle. Il était probablement incapable de ressentir de la pitié, mais son sens de la justice était plutôt affûté, et ce qui arrivait à Cornélia n'était pas juste. Il était un objet de décoration aux yeux de la plupart des gens, et souvent jugé comme profondément ennuyeux. Elle était tout près, sans cette barrière qui le séparait habituellement des autres, étonnamment saine d'esprit en dehors de ses trous de mémoire, et il voulait juste qu'elle aille bien, sans trop savoir pourquoi.

Ce n'était pas en soi un concept nouveau, puisqu'il espérait de tout son coeur que tout le monde soit un jour heureux, mais c'était la première fois que cela concernait un autre tableau. Quelqu'un de tangible. Étrange sensation pour quelqu'un ayant habituellement les mots pour unique moyen de communication.

Cornélia ne se sentait pas bien, et il la regardait avec des yeux tristes, en se demandant ce qu'il pouvait faire. Il était désorienté.

Enfin, elle expliqua. Tout était plus facile avec des explications. L'Érudit ne comprenait pas pourquoi les gens avaient tant de mal pour mettre des mots sur les choses, alors que lui-même passait souvent l'évidence sous silence, et il ne savait pas non plus si ce qu'elle disait était vraiment important.

"Vous savez, le genre est une construction sociale."

C'était la première parole de réconfort à laquelle il pouvait penser, et elle était dite avec prudence, une douceur inhabituelle même pour lui qui avait rarement un éclat de voix. Ses repères à lui n'étaient pas du tout lié au physique, il était entièrement différent de son vivant. Plus grand, plus beau, plus gracieux, tout cela était de la triche, et il n'en avait pas souvent conscience. Ce n'était pas vraiment digne d'intérêt. Il aurait pu être peint en femme, ça n'aurait pas été un problème, tant qu'on ne le peignait pas en chèvre - parce que les chèvres, ça ne parle pas.

Il s'éclaircit la gorge. Il avait blessé tant de gens sur quelques siècles de handicap social qu'il faisait attention à ce qu'il disait, sans pour autant arriver à un résultat concluant.

"Je ne pense pas que vous soyez un homme, ceci dit."

Est-ce que c'étaient les bons mots ? Ça avait l'air important pour Cornélia. Il voulait faire attention aux choses importantes. Il ne l'avait pas fait assez durant sa vie humaine, il le savait, mais sans être capable de pointer les moments précis sur lesquels il avait été trop distrait pour ce à quoi il aurait dû être attentif.

"Vous bougez avec des mouvements plutôt féminins, et vous êtes peinte de manière plutôt réaliste. Avec vos problèmes de mémoire, il y a fort à parier que votre comportement n'a pas drastiquement changé, puisque les changements sont souvent construits sur des expériences. Il m'a fallu un certain temps pour arrêter de boiter, après ma mort, et vous bougez toujours de manière particulièrement gracieuse."

C'était un raisonnement logique, comme toujours, une déduction froide contrastant avec sa bonne volonté enveloppante. Il savait utiliser les mots, prouver des faits, mais réconforter autrement que dans les intentions était un exercice difficile.

Elle était tout près, en plus, et il ne savait pas quoi faire de son corps, parce qu'il n'utilisait toujours que les mots. Un autre être à proximité, qui ne refuse pas la conversation, qui s'en remettait à lui, ça chamboulait toute sa perspective. Il fronça les sourcils, en proie à une réflexion intense, la scrutant comme si la solution était inscrite sur son visage désormais masculin.

Timidement, il lui prit la main, d'un geste un peu raide. C'était ce que les humains faisaient, il voyait souvent ses élèves faire ce drôle de geste. Même s'il ne comprenait pas bien l'intérêt, ça avait l'air d'aider, ça avait l'air important. Il voulait faire attention aux choses importantes. Et ce, même si ce n'était qu'expérimental.

"J'aimerais autant me passer de cette enquête, vous savez... J'aimerais mieux vous voir sourire."

Ça non plus, il ne savait pas trop pourquoi, c'était fort confus. Drôle de chose que l'empathie qui essayait de se faire une place au milieu de cet esprit si encombré par les choses inutiles qu'il n'avait jamais compris l'essentiel. Il était beaucoup plus doué pour chercher les réponses aux questions des autres que pour savoir ce qu'il se passait dans sa propre tête, après tout.
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Dim 22 Mar - 22:42

En plus du malaise que le genre lui avait amené elle n'arrivait pas à s'habituer à ses nouvelles proportions, elle était gauche et maladroite dans ce corps d'homme, ce qui ajoutait à son malaise. Elle ne savait pas bien comment fonctionnaient les propriétés des tableaux mais son précédent corps lui semblait tellement naturel qu'elle ne s'était jamais imaginé avoir à évoluer avec un autre. Elle ne s'était jamais imaginé non plus à quel point être un homme était si différent d'être une femme. En voyant le professeur Blackwell et les autres personnages masculins évoluer elle avait toujours pensé que ça ne serait pas si différent. Mais elle avait tord, pour ceux qui n'étaient pas habitués le corset et la liberté de la robe pouvaient être désagréables, mais inconsciemment c'étaient des choses qu'elle avait intégrées et qui lui manquaient au moment présent. Néanmoins elle était touchée par l'intérêt du professeur, elle savait qu'il tentait de l'aider et elle se représentait les efforts que ça représentait pour lui alors qu'il avait sous la main un tout nouveau corps à expérimenter.

Elle lui adressa un sourire empli de reconnaissance, un de ceux qui réchauffent mais qui font un peu de peine aussi, c'était difficile tout de même d'être apaisée, elle n'était pas habituée aux changements, elle ne possédait rien et donc partait du principe qu'on ne pouvait rien lui enlever. A ce moment elle avait perdu confiance en elle, un mètre de cheveux et sa poitrine. Heureusement elle était accompagnée et elle en était soulagée, ne pas être seule en ce moment. Il lui fournissait une réponse typique à lui même, un constat, des faits étalés mais qui lui faisaient un grand bien psychologique, même en femme il restait qui il était et donc, ce devait être le cas pour elle aussi. Elle regagnait aussi confiance en elle lorsqu'il lui exposait son point de vue, il était professeur et s'il pensait qu'elle était une femme alors ça devait être bien le cas. Elle était flattée aussi, inconsciemment, parce qu'elle voulait vraiment être une femme au fond.

- Je vous remercie professeur, vous êtes d'une grande aide. Je pense que je vais essayer de faire avec ce nouveau corps en attendant de voir si ça change de nouveau.

Elle avait retrouvée un sourire doux, elle l'enveloppait du regard pour mieux comprendre ces changements chez lui aussi, qui ne paraissait pas le moins du monde dérangé.

- Vous semblez apprécier la robe professeur Blackwell, je dois avouer que quel que soit le maléfice dont nous sommes victimes il est particulièrement réussi, vous avez à présent tout d'une femme.

Elle était heureuse de partager cette expérience avec le professeur Blackwell, à ses yeux il avait toujours entièrement ou partiellement raison et s'il y avait quelqu'un pour comprendre et analyser la situation dans son ensemble c'était lui. Elle serra doucement ses doigts soudainement bien plus longs autour de ceux bien plus fins de la femme qu'il était devenu. Elle était étonnée de ce geste qui ne lui ressemblait pas mais touchée et aussi curieuse de la sensation. Dans son souvenir c'était son premier contact physique en dehors de la marche ou de la danse en tant que tableau. Elle rosit sans réellement s'en rendre compte en lui souriant.

- Vous êtes très gentil, vous avez déjà réussi à me rendre le sourire et je vous en remercie du fond du coeur. Ceci dit je suis curieuse de savoir d'où ce changement vient, vous n'en avez aucune idée ?

Elle avait risqué un regard à l’extérieur et s'était figée. Elle avait attrapé délicatement l'épaule du professeur.

- Professeur Blackwell je crois qu'il se passe quelque chose dehors.

Elle ne se rendait pas compte de l'ampleur des choses vu qu'elle ne connaissait pas les élèves ou qu'elle ne s'en rappelait pas, et donc elle était incapable de savoir qu'ils s'étaient tous transformés. Mais elle savait noter l'agitation peu habituelle.
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L'Érudit
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Sam 25 Avr - 23:00
Il avait hoché la tête gracieusement, avec un sourire, heureux de se rendre utile. C'était tout le noeud de son problème, être condamné pour toujours à faire partie de meubles ; Cornélia lui faisait du bien, car elle était assez proche et assez saine d'esprit, contrairement aux apparences, que pour être aidée.

Aux compliments, par contre, il ne pouvait répondre que par un air étonné. Il se regarda une nouvelle fois, et ne voyait pas grand chose d'autre que cette large robe rose qui prenait toute la place ; il était assez mal placé pour se faire une idée. Il ne savait pas trop quoi penser de ce qu'il voyait en faisant abstraction du vêtement. Ses épaules étaient nues, c'était indécent à ses yeux mais les temps avaient changé et plus personne ne s'en offusquait. Au delà de ça... Il était un très mauvais juge des qualités féminines, avec sa vision du monde un peu décalée. Il haussa doucement les épaules.

« Je vous crois sur parole. Pour moi, ce n'est pas très important, ça ne change pas ma manière de penser. »

Malheureusement, sans doute. Si ses mouvements n'étaient pas efféminés en temps normal, ils ne juraient pas trop avec sa nouvelle enveloppe corporelle, comme s'il s'adaptait sans même s'en rendre compte. A présent que Cornélia avait l'air d'accepter un peu mieux le changement, il se pencha sur la question de l'origine de l'anomalie, rapidement interrompu lorsqu'elle attira son attention vers l'extérieur.

« Oh. »

Effectivement, il y avait comme un problème. Il avait une mémoire des gens plutôt correcte – enfin, les noms et les visages, puisqu'il était incapable de voir un élève autrement que comme un gentil marshmallow – et il ne reconnaissait pas directement les gens visibles dans le champ qu'offrait leur fenêtre sur le monde. Néanmoins, il y avait des caractéristiques qui ne trompaient pas.

« A première vue, si ça touche autant de monde et que ça ne se dissipe pas vite, ça peut difficilement être un sortilège, sauf de très grande ampleur. Il n'y a pas beaucoup de gens qui en seraient capables, surtout sur une foule... »

Dans le cas de transformations, il n'y avait pas des millions de possibilités, ou alors il se faisait tellement vieux qu'il avait manqué des points importants du développement magique.

« Je dirais une potion. Peut-être dans la boisson, mais ça me semble peu probable, nous ne consommons rien. »

On pouvait presque entendre les rouages de son esprit tourner, à la recherche de la solution. Il aurait fallu savoir si des gens en dehors de la salle étaient touchés aussi pour déterminer réellement les raisons, mais quelque chose lui semblait étrange dans tous les cas. Les vêtements des gens avaient changé en même temps qu'eux, apparemment. Il s'approcha de la paroi du tableau, et leva les yeux.

« La Chambre des Secrets est pratiquement située dans les égouts du château, et on dit que le Basilic se déplaçait dans les tuyaux... Ce serait le moyen parfait. Juste un peu de pression et toute l'assemblée est arrosée, ce qui expliquerait que tout ce qui puisse être attribué à un genre en particulier ait été transformé au contact. »

Il n'était pas très loin de toucher au but, même si ça restait du domaine de l'hypothèse.

« Si on part du principe que cette donnée de départ est correcte, j'imagine que ce doit être l'oeuvre d'un plaisantin quelconque, et que la potion utilisée doit être d'un genre assez courant, surtout pour la quantité. Je sais que le professeur Mantis a développé des versions permanentes des potions de transformation, mais elle est suffisamment raisonnable pour ne pas en garder, hm... Une bonne vingtaine de litres au moins, pour que ça ait un effet sur tout le monde, et c'est un tout petit minimum. »

Trouver le coupable n'était pas vraiment important, mais il pouvait espérer offrir une partie des réponses attendues.

« En imaginant donc qu'il s'agisse d'une potion de moyenne à basse qualité, je dirais que les effets vont durer... Maximum une journée, plus vraisemblablement entre deux et cinq heures. Ce ne devrait pas être trop long, en somme. »

Élémentaire mon cher Watson.

« Vous ne devez pas trop vous en faire, ça passera plutôt vite. »

Il sourit, encourageant. Qu'étaient quelques heures à côté de l'éternité ?
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Dim 31 Mai - 20:18

Cornélia était facilement atteinte par les aléas du quotidien, perceptiblement bien plus fragile et attentive aux choses qui ne représentaient rien pour ceux de son espèce qui avaient l'éternité devant eux. Un peu comme un moustique face à un dragon. Sauf que d'une part elle n'était même pas sûre d'avoir cette soi disant vitalité et longévité promise, étant donné son état se dégradant de jour en jour, sans qu'elle ne s'en rende compte dans sa totalité, elle le remarquait bien, et d'autre part, de son vivant elle était déjà quelqu'un de très sensible et de peu sûre d'elle. Un simple changement de genre, qui ne posait aucun problème au professeur l'atteignait profondément et personnellement. Mais dans cette situation presque critique pour elle elle avait eu la chance de se trouver avec la personne qui l'apaisait le plus, en qui, inexplicablement, elle avait une confiance aveugle, à la limite de la dévotion.
Elle esquissa un sourire doux à sa première réflexion, elle trouvait que ça lui correspondait totalement. De ce qu'elle avait apprit de la personnalité de l’Érudit, tant qu'il gardait ses facultés de réflexions et de raisonnement et qu'il pouvait les communiquer alors aucune altération de lui même ne le perturberait réellement.

Il arrivait à Cornélia de l'envier, lui et sa mémoire si grande, son assurance dont il ne se rendait même pas compte, sa désinvolture au regard de certains sujets alors qu'il pouvait se jeter corps et âme, surtout âme dans son cas, dans la recherche de réponses à des questions irrationnelles. Sous ses airs très simples le professeur Blackwell représentait à ses yeux un enchevêtrements de complexités remarquables, fascinantes et étrangement rassurantes pour elle qui ne savait rien. Qui ne se souvenait de rien, qui oubliait aussi vite qu'elle apprenait. Cornélia aimait observer le professeur découvrir une question qui méritait une réponse, elle avait presque l'impression d'entendre les rouages de son formidable esprit se mettre à tourner plus vite. Cette fois là ne dérogeant pas à la règle, elle observait ce phénomène, fascinant à ses yeux, un peu en retrait, avec un sourire doux, qui étrangement collait assez à son nouveau visage masculin. Elle l'écoutait dérouler progressivement ses suppositions avec une précision fatale. Elle se demandait si son âge et son expérience lui permettaient de connaître autant de choses sur le château et ses habitants, leurs réserves de potions et même les habitudes de vie de chacun ou s'il avait toujours eu une connaissance des choses aussi pointue, même de son vivant. Elle était sûre d'une chose, elle avait eu une incroyable chance d'être tombée sur lui, elle qui cherchait justement quelque chose. Il était assurément le plus apte à la renseigner et à l'aider. Mais ce fait avait aussi son côté inquiétant, si lui, qui connaissait à peu près tout, ne savait pas où était sa toile, c'est que personne ne savait non plus.

Une ombre passa sur son visage, des nuages dans les yeux couleur horizon, qu'elle chassa vite, préférant se reporter sur le mystère du changement de genre, que le professeur Blackwell, venait presque d'élucider sous ses yeux. Elle accueillit la nouvelle de la durée éphémère du changement avec un soulagement non dissimulé. Elle lui offrit un sourire plus franc et plus large, qui étrangement creusait des fossettes dans les joues de sa version masculine, ce qui n'était pas le cas de sa version féminine.

- C'est une bonne nouvelle, vous m'en voyez soulagée, pour les petits aussi.

Jamais elle n'aurait songé qu'ils pourraient ne pas aimer être appelés comme ça, après tout elle était une adulte, une adulte depuis un bon moment. Même si elle ne savait absolument pas depuis combien de temps exactement. En réalité, elle s'amusait à penser à l’âge véritable de ceux qui étaient à présent immortels, aujourd'hui elle aurait irrémédiablement considérée comme une très vieille femme, alors qu'elle avait aux yeux de tous éternellement 28 ans.

- Professeur, comment pouvez vous retenir autant de choses ?

Elle posait mal sa question, ce n'était pas tant comment, elle se doutait bien que la taille du cerveau ne comptait pas dans ces cas là. Elle voulait surtout comprendre comment il arrivait à retenir autant de choses, si justement sa grande expérience lui permettait en grande partie de savoir autant de choses, ou si tout reposait uniquement sur sa grande intelligence, probablement les deux. Elle fronça les sourcils, se concentrant très fort pour réussir à en venir à une formulation correcte.

- Je veux dire... Vous êtes un puits de savoir et de connaissances, et vous semblez en acquérir de nouvelles régulièrement, n'y a t-il donc aucune limite à ce que l'être humain peut retenir, et dans ce cas, le fait d'être une figure peinte diffère t-il de la condition humaine ?

Dans ce débat on pouvait même aller plus loin, voir si être un tableau avantageait, ou non, s'il y avait d'autres effets de condition sur la psyché. Mais c'était un sujet long et ardu à décrypter, et il fallait vouloir expliquer et se pencher sur cette question, et surtout avoir l'envie et la volonté de l'expliquer à une amnésique, vouloir fournir les efforts nécessaires pour décortiquer le sujet et l'expliquer à une personne qui ne s'en souviendra probablement pas le lendemain.
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