Pari perdu

Sandy ∞ Emmet

Tu soupires, exaspéré et sans doute pour la dixième fois, te trémousse de façon... plutôt hilarante.

Un de ces jours, tu tueras Roméo.
Ou alors, tu te rappelleras juste qu'il ne faut plus faire de paris avec lui, parce qu'il à une chance hors du commun.

Tu baisses les yeux sur ta tenue...

Sérieusement?
Une robe?
Le jour du Bumblebee Day?

Tu remontes le bustier rouge carmin et réajuste machinalement ta lourde perruque, qui fait tomber des anglaises sur tes épaules...

NON! Plus jamais de pari avec l'autre hurluberlu...

Tu t'impatientes et regardes autour de toi...
Tu es heureux de voir que la plupart des filles ne rendent pas aussi bien dans leurs robes que toi dans la tienne et tu te sens bêtement fier, même si un peu ridicule.
Mais qu'importe.

Emmet à deux petites minutes de retard...
Ou alors, peut être qu'il est déjà là et qu'il ne t'a pas reconnu, au vu de ton accoutrement, plus que douteux?

Et voilà Emmet, tu es en retard. En même temps, tu as tellement galéré à trouver LA tenue parfaite, ce soir. Parce que bon, le costard que tu avais prévu n’avait pas vraiment plu, la dernière fois, donc tu en avais racheté un – maintenant que tu es redevenu riche, ou capable de dépenser en tous cas – mais avec la chemise bleue que tu voulais pour l’autre, ça n’allait pas, du coup tu avais opté pour la blanche en espérant que ça ne rappellerait pas votre dernière dispute à Sandy, et puis tu avais hésité pendant au moins dix bonnes minutes avant de choisir une cravate… La rouge. Ça faisait un peu gryffondor, mais le rouge t’allait bien au teint – et, pour ton homme, c’était une sorte de petit clin d’œil. En plus, comme ça, vous seriez probablement assortis, parce que tu étais à peu près certain qu’il n’aurait pas eu les mêmes pensées stupides que toi, et qu’il serait en rouge, lui aussi. Comme d’habitude, en fait.

Résultat, tu avais au moins deux minutes de retard. L’espace d’un instant, tu avais pensé à courir pour rattraper le dit retard, et puis l’idée de voir ta savante coiffure sauvage tâchée de sueur détruite, et deux charmantes auréoles magiques apparaître sous tes bras, alors que la soirée n’avait pas commencé, t’avait refréné. Tu étais assez content que cela se passe dans la chambre des secrets : tu avais toujours rêvé d’y aller, même si tu ne l’avais jamais osé, et puis il ferait sûrement frais dedans, puisque c’était dans les sous-sols. Parce que bon, là, avec ton costume, tu étais en train de mourir de chaud. Tu aurais aimé être une femme pour pouvoir porter une robe.

Enfin, tu arrives dans la salle, que tu parcoures des yeux, prêt à faire ta mimique la plus adorable pour te faire pardonner. Mais… Sandy n’a pas l’air d’être là – tu l’aurais reconnu du premier coup d’œil, non ? Tu l’imagines déjà, avec un smocking gris, une cravate pétante et, pourquoi pas, des chaussures rouges qui vont avec… Quelle classe, quelle… Mais attends, Emmet… Cette fille qui se trémousse bizarrement, de dos face à toi, est curieusement musclée. Et puis, ce physique te rappelle vaguement quelque chose, quelque chose d’agréable. Noooon.

Ta gorge se serre tandis que tu entames une graaaande circonvolution pour, enfin, arriver à voir son visage. C’est bien Sandy. L’espace d’un instant, tu hésites. Rire ou pleurer. Partir l’air de rien – et envoyer un MIP stipulant que tu es super malade – ou rester ? C’est quand même franchement honteux, cette histoire. Mais ça l’est encore plus pour le Gryffondor que pour toi. Finalement, tu inspires longuement, expire tout aussi longuement et, alors que ton h… Ta demoiselle vient de se retourner, l’air visiblement de commencer à s’agacer de ton retard, tu t’approches à pas de loups, pose ses mains sur ses yeux et demande :

« Excusez-moi Mademoiselle, mon copain m’a visiblement posé un lapin, accepteriez-vous de m’accompagner pour ce bal ? »

Bon. La dernière fois, Sandy n’a pas trop aimé que tu l’appelles Mademoiselle, mais là, sérieusement, c’est impossible de se retenir. De peur de le voir s’énerver de nouveau – c’est qu’il a le sang chaud ton lionceau ! – tu te soulèves sur la pointe des pieds et pose un baiser délicat dans son cou. Ça devrait le faire. Et en même temps, tu ne peux t’empêcher d’avoir l’impression que la salle entière vous dévisage, hilare.

I'm a Lady

Sandy ∞ Emmet

Des mains frêles et fines viennent bander tes yeux. Tu souris, de nouveau simplement heureux, ayant déjà oublié, à ce simple contact, toute l'inconvenance de cette situation.

"Excusez-moi Mademoiselle, mon copain m’a visiblement posé un lapin, accepteriez-vous de m’accompagner pour ce bal ?"

Un baiser frais sur ton cou.
Un frémissement tout le long de ta colonne vertébrale.
C'est bon. C'est exquis.

Tu es déjà bien loin...

Et puis, comme à ton habitude, ta bêtise revient au grand galop.
Tu te retournes, le fixe, sourit bêtement et agite tes mimines devant toi, en prenant une voix suraiguë...

"Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah! Je le veux! Je le veux! Je le veux!"

Tu sautilles, te trémousses et réussis visiblement à te travestir, en quelques secondes, en la dinde la plus habillée que la terre et portée, avant de sauter à son cou en roulant des yeux.

Et puis, un soubresaut de fierté t'agite et tu te dis que, quand même, tu devrais te calmer, parce que tu dois faire honte à ton homme.

Raclement de gorge viril.
Tu prends ta voix la plus grave.

"Désolé de t'imposer ca chéri... J'ai un costume de rechange la dedans."

Tu désignes d'un air vague l'amas de froufrous qui t'habille.

"Je fais encore un peu la pintade, parce que c'est rigolo et après, je me change. Parce que de toute façon, la culotte en dentelle est vraiment trop génante..."

Ouais, bon... Ca, t'aurais pu le garder pour toi...

Tu regardes Sandy faire l’idiot, et franchement, tu ne sais pas trop quoi faire, partagé entre le fou rire qui monte dans ta gorge, l’immense amour que tu as pour lui et la honte sous-jacente qui, sans que tu ne puisses la contrôler, te signale sa présence. C’est déjà assez difficile de montrer à tout le monde – certains ne sont peut-être pas au courant… Ceux qui ne connaissent pas Jazzie, par exemple ! – que tu es en couple avec un homme et la présence de ton directeur de Maison près du buffet te donne des sueurs froides… Alors rajouter le travestissement, franchement, ça fait beaucoup. Tu avales doucement ta salive, et ce simple geste te soulage un peu. Ce serait idiot de se prendre la tête pour ça – ton homme (enfin, homme…) et toi ne vous êtes que trop disputés pour le moment.

Et puis, il est quand même bonasse. Tu souris à ses blagues, un petit pouffement d’amusement t’échappant, en prenant bien garde à cacher tes dents. Difficile d’être aussi expressif quand on a ce genre de petit secret à dissimuler. Et le voilà qui te sort sa voix virile, celle qui te fait trembler et te donne envie de t’enfoncer dans un tunnel sombre, seul avec lui. Tu secoues la tête, éloignant ce genre de pensées de ton esprit – pas ici, voyons ! – et même si tu as une folle envie d’aller grignoter au buffet, tu te retiens. Pour ne pas croiser le professeur Emerald. Mieux vaut s’échapper, loin, très loin de lui – en plus, il a l’air fâché, le professeur Twain a encore du gaffer.

« Viens. »

Tu attrapes sa main et le tire à ta suite, souhaitant le soustraire des regards rieurs – vous soustraire des regards rieurs, en fait. Quelques pas, et vous sortez de la foule, vous retrouvant dans un couloir un peu humide, mais bien plus calme. Tu souris, plus largement cette fois, après avoir vérifié qu’il n’y avait personne, tu colles ton dos au mur – on partira du principe que rien ne viendra salir ton joli costume – et tu attrapes sa hanche pour l’attirer vers toi. Tes yeux pétillants, ton sourire moqueur, cette mimique bourrée d’envie à laquelle il ne pourra jamais résister, et tu descends ta main sur ses jambes nues, passant sans pudeur sous la robe – il se déguise en fille, fallait pas croire qu’il n’y aurait pas de conséquences !

« Tu me montres ta culotte ? »

Franchement, on voit à 50 kilomètres que tu rigoles. Et en même temps, tu as ce regard qui le dévore, qui pourrait semer le doute….

Shampain Shower?

Sandy ∞ Emmet

Il t'attrape la main et te traîne à sa suite.
Tu trébuches, juchés sur tes talons hauts...

Bombabouse!!
Comment les femelles font pour marcher sur ces échasses?

Tu as l'impression de te tordre le talon un milliard de fois, avant que vous ne parveniez à vous extraire de la salle, bruyante et rieuse.

Le couloir est désert et froid...
Ta robe, pas très chaude ni pratique n'est vraiment pas à son avantage ici bas.
Mis ce genre d'inepties quittent bien vite ton cerveau lorsque il attrapes te hanches et d'un petit mouvement sec, te colle à lui.

Tout ton être s'électrise dans un soupir et tu frémis, de la tête jusqu'au pied.

Sa main, par tu ne sais quel miracle, est passée sous l’épais rempart de dentelle et cours sur ta cuisse.
Tu lâches un gémissement à peine audible.

S'il commence la soirée comme ça, ce n'est même pas sur que vous mettiez ne serais-ce qu'un pied à ce bal...

Tu me montres ta culotte ?

Hein?
Yeux de merlin frit et bouche de truite.
Attitude de poisson pas sexy.

Pourquoi qu'il veut voir ta culotte le monsieur?

Tu souris...
Toi, le second degrés, c'est pas forcément ton fort.
Ou alors, justement, ça l'est trop.
On n'est pas tout à fait sur...

Tu commences à remonter ton amas de froufrous rouge, lorsque...

Une goutte te tombe sur le nez.
Interloqué, tu relève le museau, les pans de ta robe ne tombant pas plus bas que le début de tes cuisses.
Il pleut dans le château ou quoi?

Note pour l’avenir : ne pas faire de sous-entendus ironiques à Sandy, il ne les saisit jamais. Ce n’était pas la première fois que tu te disais ça, Emmet, mais tu essaierais vraiment de t’en souvenir. Parce que si ça continuait comme ça, tu allais finir violé dans un couloir humide de la chambre des secrets et, pour être complètement honnête, tu rêvais d’un peu plus romantique – oui, un mec a le droit d’aimer le romantique. S’il est gay. Amusé donc, tu observais le manège de ton homme – qui, au passage, t’avait fait le visage le moins sexy du monde juste avant – un peu inquiet quant à la suite des évènements. Quelle était la manière la plus délicate de l’empêcher de faire ça…

C’est là qu’il reçut une goutte sur le nez, bloquant son manège. Etrange, n’y avait-il pas eu un sort d’apposé pour limiter l’humidité de l’endroit, justement ?  Interloqué, tu lèves ta tête à ton tour, cherchant si tu ne pouvais pas voir un signe de faiblesse. Mais rien ne te vient. Jusqu’à ce que, soudain, d’autres gouttes vous tombent dessus, semblant couler à le long du mur. Hou, s’embrasser sous la pluie. Ça c’est romantique ! Doucement, tu attrapes son visage entre tes mains douces, et tu viens l’embrasser. D’abord doux, puis de moins en moins doux. Tes mains se promènent avec assurance sur son corps.


Et c’est là que tu sens un bout de tissu qui n’y était pas. Et une gêne pour bien te coller contre lui. Et un courant d’air contre tes jambes. Et. Et. Et. Tu le lâches, et tu recules un peu ta tête,  parce que tu pressens qu’il faut que tu regardes ce qu’il se passe, là. Et tu n’es pas déçu : Sandy travesti s’est transformé en… Femme travestie. Alors là c’est le pompom. C’était déjà difficile à assumer, d’être avec un mec en robe, mais de là à se transformer complètement. Et d’avoir des seins en plus – sympas, d’ailleurs. Gêné par tes propres pensées, tu passes ta main dans ta nuque. Et rencontre des cheveux qui n’étaient pas là avant. Silence gêné.

Oh. Non.

Conscient de ce que tu vas voir, tu lèves ta main devant tes yeux, et observes ta main, extrêmement fine. Tu as les ongles vernis. C’est bien, déjà. La gorge nouée, tu baisses tes petits yeux humides sur ta robe violette, et découvres. Ton corps. Pour la première fois encore. Hum. Bien. Tu renifles, délicatement – so not féminin – et mordille avec circonspection ta lèvre, sans songer que, bien évidemment, ta canine va venir l’entailler. Tu passes ta langue dessus, pour essuyer le sang. Tu songes à partir en courant, mais ta robe est franchement serrée. Au moins, tu n’as pas trop de seins – et pourtant, c’est incroyable ce que ça peut être lourd et gênant. Respect aux femmes. Finalement, tu te décides enfin à reposer les yeux sur Sandy, et puis tu sors une blague stupide avec la voix la plus morne de tous les temps :

« Tu peux m’appeler Emma ce soir… »

Ah. Ah. Tu as envie de pleurer, toi qui t’étais fait tout beau. Tu ne réalises pas que la vampirette toi est une bonasse absolue, bien plus sexy que tu ne peux l’être…

Princesse

Sandy ∞ Emmet

Tu commences un peu à dégouliner.
Le débit des gouttes s'est accentué et tu sens que quelque chose n'est pas normal.

Et puis, tu finis par être arraché à tes pensées par un Emmet, que visiblement, la pluie inspire bien et tu te verse dans le baiser, sans commune mesure.
Décidément, cette soirée promet.

Et c'est là que tu sens que quelque chose cloche vraiment.

Tu es un athlète Sandy.
Tu connais ton corps sur le bout des doigts. Les impulsions de tes muscles, le jeu de tes os, les différents battements de ton sang.
Là, rien n'est plus pareil.
Ton poids à changé.

Et visiblement, quoique ce soit, cette chose affecte aussi Emmet, parce qu'il se retire avec précipitation et te dévisage, avec un drôle d'air...

Tu lui retournes son regard.

Tu sais déjà ce qu'il s'est passé chez toi.
Tu n'as qu'à le voir lui, pour faire le rapprochement avec ce qu'il t'est arrivé, et le rapport avec les gouttes d'eau, qui apparemment tiennent plus de la potion que de l'humidité.

Tu grognes.
Il est resté fin. Tout en charme et en délicatesse.

Une clavicule douce attire ton regard.
Sa robe est serrée, autour de hanches étroites et ses cheveux, aussi soyeux qu'avant encadre son visage, qui n'a pas tant changé de ça.

Tu peux l'appeler Emma ce soir...

Tu lui réponds bêtement qu'il peut encore t'appeler Sandy. Ce genre de chose ne change pas...

Tu tends le doigts et touche, bravement ses petits seins.
Hum...
Tu n'es pas trop convaincu...

Tu baisses les yeux, pour te découvrir une paire déjà bien plus consistante, caché sous un smoking chassieux.

Tu joues brièvement avec.
C'est rigolo, sans plus.

Tu le savais déjà.
Les rondeurs, c'est pas trop ton truc.

Tu sens que ton corps est resté musclé et n'est pas flasque, ni trop en courbes douces.

Ton physique t'importe peu.
Celui de l'être en face de toi par contre.

Tu fermes les yeux et pars explorer, du bout des doigts, ce corps qui t'es désormais inconnu.

C'est agréable, ça glisse déjà un peu plus facilement que l'ancien corps, tout en angle qu'Emmet a, lorsqu'il est homme.
Tu découvres, étonné, un creux plus grand, de ses côtes à ses anches et un élargissement plus vastes, de part et d'autres de ses reins.
Son dos semble également plus cambré.

Des épaules plus fines et une nuque également plus étroite.

La partie qui t’intéresse n'a pourtant pas subit tant de modifications.
Peut être les pommettes sont elles un peu plus hautes, ce qui doit donner plus de profondeur à son regard sans doute, mais sinon, ce sont les mêmes traits familiers sous tes doigts. Les nez droit, les longs cils que tu effleurent, la bouche, avec ce coin joueur et goguenard, l'angle doux de la mâchoire.

Tu t'approches, à l'aveuglette et embrasse ses lèvres, doucement, passant négligemment la main dans ses cheveux.
C'est infiniment lisse et tu as l'impression de passer tes mains dans le cours d'une rivière. Tu aimes bien ça.

Tu te recules, lentement et frotte ton nez contre le sien.

"Bonjour Mademoiselle... Je suis le Prince Charmant... "

Tu t'agenouilles, sa mimine dans la tienne, des accords de valses se faisant entendre, pour le début de ce bal.

"Mon Cheval est dans le garage... En attendant de vous enlevez, je peux vous demander de m'accorder cette danse?"

Il n’y a pas de mot pour décrire ton soulagement, Emmet, quand Sandy te propose une valse. C’est que les caresses d’avant te mettaient un peu mal à l’aise – comme quand tu avais retrouvé Ruby, dans la salle des trophées, et que tu avais eu l’impression de le tromper. Tu n’aimais plus être touché par une femme, et ce soir, tu avais à peine l’impression d’être avec Sandy. Transformé, il te paraissait plus doux, plus tendre, et même ses gestes devenaient trop délicats et féminins pour être vraiment les siens. Vraiment, tu étais dépité – et en plus, tu avais mis beaucoup de temps pour t’habiller. La vie est trop injuste.

C’est donc visiblement soulagé que tu acceptas la main de ton amant, et le laissas te conduire cahin caha dans la salle. Tu avais des talons, Emmet, et c’était peu dire que tu ne savais pas marcher avec. Foutue potion. Dans un équilibre franchement limite – à l’avenir, tu accorderais beaucoup plus de respects aux filles qui arrivaient à être élégantes en étant montées sur des échasses – tu débarquas enfin sur la piste. Tu avais eu un bref moment d’hésitation avant de voir les autres, imaginant que, peut-être, il n’y avait que dans votre couloir un peu à l’écart que la potion était tombée. C’était pas que tu avais une réputation à tenir, mais… Fallait bien reconnaître qu’un peu quand même, et que la situation t’embêtait.

Heureusement, ils avaient tous été touchés, et c’est les yeux écarquillés que tu observas l’étrange spectacle. D’abord, ton regard se posa sur tes camarades, à moitié hilare, et tu essayas tant bien que mal de poser un nom sur tous ces visages, à la fois nouveaux et connus. Et puis, enfin, tu aperçus les professeurs. Contenir l’éclat de rire qui te montait au nez fut difficile, mais tu y parvins malgré tout, cachant avec beaucoup de retenue tes dents pointues. Par Merlin, il était difficile, parfois, de garder ton secret. Finalement, tu susurras à Sandy, plein d’élégance :

« C’est toi l’homme ! »

Bon, OK, le « plein d’élégance » était peut-être de trop. Cérémonieux, tu attrapas sa main, ignora l’hésitation des autres, et entama quelques pas d’une danse que tu connaissais bien. Evidemment, tu n’avais pas l’habitude de ne pas être le leader, et c’est à plusieurs reprises que tu pris le dessus sur ton partenaire, ne te rattrapant qu’à l’ultime instant. Et puis, alors que tu jouais de tes frêles jambes pour éviter le massacre bien trop imminent à ton goût, ce qui devait arriver arriva. Les pics pointus qui te servaient de chaussure décidèrent avec obstination de te ridiculiser, et tu glissas en conséquence, t’éclatant la cheville avant de laisser tes fesses chuter au sol. Immédiatement, des larmes que tu ne voyais pas souvent poindre s’accumulèrent dans tes grands yeux de biche. Oh bombabouse. Ça faisait mal.

La Delicatesse

Sandy ∞ Emmet

Tu te précipites à son chevet...
Tu as envie de rire...
Parce que, quand même, il a pas fait ca avec beaucoup de grâce.
C'était le cassage de gueule dans les règles de l'art, les grandes, avec bruit d'os craqué et mouvement vraiment peu gracieux.

Mais son petit air affolé te fait peur et tu t'agenouilles à ses côtés.
Il n'a certainement rien de cassé, juste un peu mal, dans la région du bassin, ou un truc comme ca.
Tu soupires.

Vraiment, parfois, il n'est pas doué.
Tu hésites.
Ton élan de romantisme te pousserai à le porter dans tes bras, telle une jolie princesse... Ce qui est en somme le cas, mais tu n'es vraiment pas sur que ce soit au goût de la paire de testicule sous la dentelle...

Tu râles doucement.

Mademoiselle Euphrasie doit certainement balader son éctoplasmique personne dans le bal, de même qu'Absynthe.

Tu espères sérieusement qu'il n'a rien de trop grave, sinon cette soirée va vraiment être pourrie.

Tu attrapes sa taille, que tu t'étonnes de nouveau de sentir si fine et le relève le plus délicatement possible...

"Ca va?"

Tu ajoutes, espiègle...

"Tu veux que j'aille vérifier sous ta jupe que tu n'as rien de cassé?"

Par la barbe de Merlin, le venin des Acromentulas et les troupeaux de licornes, tu n’es vraiment pas doué, Emmet, vraiment pas. Et cette soirée ne se passe pas du tout comme tu l’avais prévu, vraiment pas du tout. Vraiment, vraiment, rien ne va plus, les dés sont jetés, tu es à deux doigts de te jeter du haut de la tour des Serdaigles – si seulement tu avais accès à leur salle commune. Parce que, soyons réaliste, depuis la salle des Serpentards, tu ne peux pas faire grand chose d’impressionnant, à part coller ton visage contre la vitre de votre baie vitrée. Premièrement, Sandy est habillé en femme – ce qui, même si ça a réussi à te faire rire, n’était pas vraiment ce que tu espérais. Ensuite, alors que la soirée commençait tout juste à ressembler à ce que tu avais pu imaginer, voilà qu’une foutue pluie magique vous tombe dessus, vous transformant tous deux en femmes – bien que très intéressante, la découverte de ton corps féminin n’était pas non plus au programme. Mais ça avait eu au moins la qualité de vous amener sur la piste de danse – et de vous amuser en voyant les airs effarés des uns et des autres. Et voilà que maintenant, tu t’explosais la cheville en dansant une simple valse ?! Un rock, encore, ça faisait pas trop pathétique. Mais une valse.

Ton toi profond est en plein ronchonnement intempestif, et tu songes à envoyer bouler Sandy, et à boitiller fermement tout seul jusqu’à l’infirmerie, où tu t’enfermeras pendant des heures, le temps de faire passer ta honte, et le temps qu’Absynthe et Mademoiselle Euphrasie se décident à revenir. Mais voilà : tu sais que ce serait le pire affront que tu pourrais faire à ton homme, et tu n’as pas envie de vous voir encore vous disputer. Décidément, votre relation est quand même très explosive… Tu décides, finalement, de prendre une longue inspiration, une longue expiration, d’oublier la douleur lancinante qui s’attache à tes pauvres os et d’offrir à ton amant un sourire franchement crispé, pour essayer de le rassurer.

Finalement, c’est sa tentative de blague qui fait craquer tes hormones de femelle fragile – tu n’imagines pas comment les filles arrivent à faire pour canaliser toutes ces émotions qui t’assaillent. De grosses larmes se mettent à rouler sur tes joues soyeuses, et tu dis, la bouche tordue par la douleur, un peu de reproche dans le fond de ta voix et beaucoup de souffrance dans la texture principale :

« C’est vraiment pas le moment de blaguer… »

Non, ta vie est foutue, et terrible. Tu as foiré ton Bumblebee Day alors qu’il ne s’était jamais aussi bien annoncé, tu as mal à la cheville, et si ça se trouve, avec la qualité des soins d’Absynthe, ça ne se remettra pas correctement et tu ne pourras jamais intégrer l’équipe de Quidditch. Et tu n’as même pas de potion de Felix Felicis pour t’aider dans ta difficile entreprise.

La Force

Sandy ∞ Emmet

Ce n'est certes pas le moment de rigoler.
Tu l'as bien compris lorsque ses yeux se sont mis à laisser couler toute cette eau.
D'ou diable sort-elle, cette quantité effrayante de liquide.

Bon. Il est temps pour ton élan de romantisme de s'exprimer.

Tu attrapes ses jambes, raffermi ta prise sur sa taille et le soulève.
Aha! Tu te sens classieux à ce moment même. Pas viril dans le fondement, mais quand même diablement fier de ton allure.

Et tu es heureux que ton corps féminin ai gardé sa vigueur.
Et que celui d'Emmet ai gardé sa légèreté.

Ce n'est pas aussi simple que lorsque tu es un homme, mais tu arrives à doucement vous diriger en dehors de la salle.
Tu montes précipitamment les escaliers et vous mène à grand pas vers le dehors.
Les grandes portes sont entr'ouvertes et tu les passes en prenant soin de ne pas que sa tête heurte un des battants.

Un peu à bout de force, tu t'arrêtes sur les marches et dépose ton petit fardeau.

"L'air frais devrait te faire un peu de bien. Montre moi ... - tu désigne vaguement le bas de son corps - ou tu as mal, jeune femelle."

Tu espères que ce n'est pas trop haut dans l'anatomie. Parce que c'est le genre de chose qui te rendrait vachement mal à l'aise.
Tu pries tes grands Dieux pour que ce ne soit pas le coxis en fait. Ou quelque chose approchant les reins.
Tu ne veux pas savoir à quoi ressemble vaguement l'appareil génital de ta maman...

Cette pensée est étrange.

"Plus vite que ça jeune fille. Sinon je vais réellement être obligé de vous déshabiller..."

Tu te penches sur "elle" et lui vole un baiser.
Cette soirée ne se déroule pas du tout comme vous le pensiez...