Voilà le grand jour arrivé. Juliet avait attendu ça toute la semaine avec impatience, elle avait vu Wendy stresser, lui avait fait des câlins, avait envoyé son fléreur Samson lui faire des câlins, lui avait ramené des gâteaux mal cuits et un peu trop salés des cuisines - fais par ses soins, et même sans l'aide de son mentor pâtissier Flavian ! - mais au fond, elle était tout aussi excitée que sa meilleure amie. La saison de Quidditch recommençait enfin pour l'équipe des Poufsouffles, où elle commençait à connaître du monde (bon, surtout par l'intermédiaire de Wendy, d'accord), et où sa meilleure amie avait été acceptée.

Cet après-midi là, ça fit vraiment bizarre à Juliet de partir voir le match sans Wendy - qui était partie plus tôt, évidemment, pour s'équiper et s'échauffer avec l'équipe - mais c'était vraiment merveilleux. Il faisait froid, il commençait même à neiger, mais qu'est-ce que c'était joli ! Aujourd'hui, c'était le grand jour, et rien ne viendrait empêcher Wendy de montrer enfin au monde entier à quel point elle était fabuleuse.

Juliet arriva dans les premiers sur les gradins et se mit bien au premier rang, puis commença vite ses préparatifs avant que le match commence. Par-dessus sa cape en laine, elle enfila une deuxième cape rayée jaune fluo (elle l'avait ensorcelée pour qu'elle reluise) et noire, un chapeau de sorcière avec un gros blaireau en peluche qui entourait le bout pointu et poussait des petits cris stridents toutes les cinq minutes, et elle déroula sa grande banderole, bien flashy, avec les noms des sept joueurs de l'équipe qui alternaient avec ALLER POUFSOUFFLE.

Enfin, l'équipe entra sur le terrain, et Juliet failli défaillir de fierté en voyant sa Wendy, là-bas, toute droite sur son balais. Comme elle était jolie ! Elle cria de toutes ses forces un "ALLER WENDY !" qui fit se retourner quelques têtes dans la foule, puis elle applaudit en tapant des pieds par terre. Ca allait être le meilleur match de Quidditch de l'histoire de Poudlard.

C'était aujourd'hui le match ! Poufsouffle contre Serpentard. Sa maison ne jouait pas, alors Flavian était venu sans avoir d'équipe particulière à encourager : il avait juste envie de voir un match intéressant, et qu'un des joueurs se prenne un méchant cognard, peut-être. Ca aussi ça faisait partie du spectacle.

Il était venu assez tôt, pour avoir une place tranquille quelque part, et pour regarder les supporters venir. C'était toujours amusant de voir ce qu'ils avaient apporté pour soutenir leur maison. Il y en avait une, tiens, qui avait mis le paquet : elle brillait. Sa cape était jaune fluo et noire. Son chapeau était surmonté d'un gros blaireau en peluche, qui faisait du bruit. Et elle avait une immense banderole qui devait – Flavian émettait une hypothèse, comme ça – encourager toute l'équipe de Poufsouffle (et peut-être chaque joueur personnellement, au vu de la taille ; et il devait sûrement y avoir encore de la place pour faire des remerciements aux professeurs, à Mme Mantis, et à un peu tout le monde). Et cette personne avait les cheveux flamboyants : Flavian plissa les yeux … il la reconnaissait, celle-là !

Et sans plus attendre il descendit jusqu'à son niveau pour s'asseoir à côté d'elle. Avant, il s'était vaguement dit qu'il allait encourager Serpentard, pour la forme et parce que c'était la maison de Ruby, mais là, il se disait qu'il y avait de fortes chances pour qu'il encourage Poufsouffle. Sauf si crier « Allez Serpentard » ferait rager Juliet. C'était à voir.

« Alors, elle est pas là ta copine ? » commença-t-il, moqueur, avant de se recevoir un grand sourire tout fier de la part de la petite et un index pointé vers le stade. Ah. La copine, elle était dans l'équipe. D'accord. Ca expliquait le déballage d'encouragements.

Et puis il commençait à neiger. Flavian avait vraiment bien fait d'aller sous la banderole de Juliet, pour le coup. Ils allaient bien rigoler, les joueurs, à s'envoler sous la neige. Ca promettait d'être drôle ! Peut-être qu'ils allaient finir par marquer dans leurs propres buts. Ah bah non. Serpentard s'en sortait bien, on dirait. C'était dommage pour Poufsouffle ça. Les jaunes étaient bien mal partis. Flavian tapota gentiment la tête de la petite rousse.

       

       
Quidditch time

 
Deuxième match de la saison en ce mois d'octobre, et pourtant on se serait crut en décembre. Merveilleux, on allait pouvoir sortir les vestes d'hiver moelleuses plus tôt. Enfin, en ce jour bizarre Cyryiel était dans les gradins du stade de Quidditch (a se geler les doigts de pieds). La raison ? Un match qui opposait Poufsouffle a Serpentard.

En soit, la bleue ne supportait pas spécialement d'équipe (quoique, elle éprouvait une légère sympathie envers les jaunes). Non, elle était venue supporter Icarus, mais comble de la chance pour lui, elle lui avait épargné les banderoles et autres attributs du parfait supporter. Cyryiel avait une énorme écharpe en laine couleur Serdy, les gants assortis (les chaussettes aussi mais ça se voit pas), elle avait le nez levé vers les joueurs, en essayant de distinguer les joueurs des un des autres. Pas facile avec ce temps, les commentateurs avaient du mérite , ou une bonne vue (ou des jumelles).

Alors qu'une silhouette jaune fonçait vers les buts, un autre jaune lançait un cognard, vers un autre batteur, pourvu que ce ne soit pas Iko. Pendant une fraction de seconde son cerveau eut un léger bug, non c'était l'autre batteur. Très bien, même si dans tout ça elle regrettait un peu l'arrêt du tir Poufsouffle.
 
       

       

Il mourrait de froid.
Il grelottait comme un pic vert, le nez dans son écharpe aux couleurs de Gryffondor, avec des moufles bien chaudes lui recouvrant les mains et un beau cache-oreilles duveteux sur la tête. Et même ça ne lui suffisait pas pour faire face à la neige, il pensait déjà se transformer en glaçon. Néanmoins, il se forçait à rester pour encourager son frère de cœur qui rencontrait d'énormes difficultés lors de ce match. Ça le rendait tout tristounet de le voir aussi déçu.

— TU PEUX LE FAIRE, KALEV. avait-il crié tout au long du match, ignorant le vent glacé qui s'engouffrait dans ses poumons et lui cassait la voix.

Et Camille avait enchaîné les encouragements, alternant entre les Poufsouffles et les Serpentards, parce qu'il aimait tout le monde, mais il avait surtout encouragé Kalev.
Ses dents finirent par claquer et il se demanda si ses lèvres ne finiraient pas par devenir bleues tellement il avait froid. Il voulait juste se réfugier au château et aller se pelotonner contre Ludovic qui était bien connu pour être une bouillotte. Pourtant il devait rester, quitte à se transformer en statue de glace, parce que son meilleur ami avait besoin de lui. Le blond agita une énième fois ses deux mini drapeaux représentant respectivement les jaunes et les verts, puis finit par attraper le camarade le plus proche pour un énorme câlin réchauffant. Le mieux quand même c'était de rester vivant, hein.