Well we rushed it,
Moving away to fast.
That we crushed it,
But it's in the past.

Poudlard était un lieu unique en son genre. Vous pouviez tout connaître du château… et l’admirer. Vous pouviez être plus distancé, plus étranger et ne savoir que trop peu. La particularité de Sloan résidait dans sa curiosité presque problématique. Elle a souvenir des nombreux endroits dans lesquels elle a pu se retrouver, à explorer sans vouloir partir, quitte à contrarier ceux qui se rebutaient face au château. Elle faisait toujours ce grand, large sourire pour se moquer, un peu de la réticence des gens à apprivoiser leur lieu de vie. Parce qu’elle considérait Poudlard comme sa maison jusque l’été. C’était si différent de chez Grand-Mère. Avec les grands espaces verts qui recouvraient les tours comme une couronne et le lac qui reflétait de la fenêtre Sud de la Tour Serdaigle.

Des couloirs manquaient à sa liste de découvertes; mais des couloirs secrets. Parfois elle aimait se perdre, penser à ne pas revenir la nuit tombée, oublier les cours du lendemain. Mais si on retient une chose de Poudlard et de son unique façon d’exister dans le monde qu’il côtoie, alors c’est que c'est à l’opposé là où Sloan a passé ses deux premières années. Car ici tout est suffisamment grand, ça n’étouffe pas. (enfin, sauf à de rares endroits, si on est claustrophobe...) Oui, il arrive que ça effraie, que ça surprenne, qu’on aie à s’habituer.
Sloan aime Poudlard, vraiment.
Aujourd’hui, allongée au bord de son lit, uniforme pour une fois formel des bleus, elle inspecte sa jupe plissée au dessus des genoux, son pull et la cravate en dessous, qu’elle a fini par voir comme quelque chose de très élégant. Au dessus, sur un cintre, c’est le pull de quidditch si habituel sur ses épaules moyennes qui pend et sèche.
(Elle est tombée dans une grande flaque de boue pendant l’entraînement, elle s’est arrangée avec d’autres filles pour le nettoyer rapidement, au bon vieux tuyau qui traînait derrière les vestiaires, quoi un sort ? La technique moldue du tuyau était beaucoup trop tentante).

“Mais encore une fois si le cognard tombe alors que votre adversaire a lâché sa batte, c’est stupide. Puisque le cognard il est magique ! Il ne peut pas disparaître de la partie, de toute manière son principe magique même est de foncer sur un joueur aléatoire et vous devez influencer cette variable universelle du cognard qui veut percuter quelque chose. Ainsi l’objet x qu’est le joueur ne sera assurément atteint que grâce à l’objet y, votre batte ! En conclusion, sauf si c’est un danger de mort ne laissez pas votre batte à la merci d’un public en chaleur… c’est très tentant mais aussi très dangereux.”

La brune souffla et tourna les yeux vers son vieux réveil, se concentrant sur les aiguilles dépassant sa réflexion trop vite. Sloan n’avait jamais été douée avec les mots. Son discours était constamment entrecoupé, elle tentait de mieux organiser ce qui se passait dans sa tête sans grand succès. En plus cet après-midi elle s’était allongée parce qu’elle avait anormalement chaud, sensation constante qui l’empêchait d’avancer dans son devoir. Sloan allait de moins en moins vers les autres, elle s’était renfermée dans des bouquins, plutôt que d’endurer ce qui lui pesait tous les jours. En un sens elle réalisait de plus en plus que le malaise retombait et que l’affaire Noah était bel et bien une petite histoire sans grand intérêt une fois que la principale accusée fait mine d’oublier.
Mais elle a oublié, c’est bien là, le fait. Ce n’est plus important, ça ne la bloque plus, elle ne fuit plus les allées et chemins qu’il emprunte, elle ne lance pas de regards désobligeants à son anciennement ami, elle ne cherche pas non plus le dialogue et ça se déroule très bien.

Alors que fait-elle, loin de sa curiosité ordinaire, à se ballotter de droite à gauche contre le matelas. La serdaigle inspire, se redresse et se souvient avoir promis à une fille de l’aider pour un devoir sur les balais basiques. Sloan passe devant son armoire, décorée d’un vieux miroir tacheté par endroits. Ses yeux glissent sur la matière et ses cheveux à moitié raides qui commencent à tomber sur son pull bleu d’aiglon. Ridicule, pense-t-elle, ça fait un bail que Ludovic est passé par là.
Sa tête est lourde quand elle arrive dans le salon, elle ne distingue plus les visages, soudain son attention quitte la personne à rencontrer, Sloan se met à saluer ses camarades et ils répondent, sourire ravi aux lèvres.

Holmes ne réalise pas l’entrain que prend sa démarche, si bien que des dortoirs, elle atteint très vite la tour Ouest et rigole. Rigole à propos de quoi ? - Hum on sait pas !

Une tribu de serdaigles, plus jeunes la dépassent et alors qu’elle s’apprête à leur dire bonjour, par courtoisie de maison, c’est comme si l’instinct lui disait de se taire.
Car il lui semble que le seul message qui passe est un court et bref “Slt” qui se contracte au sortir de sa bouche de bleue pendant qu’elle fait un petit rictus contrarié.
Et bien, qu’est-ce-qui cloche avec moi ce matin… Pas bien réveillée, songeras-tu premièrement, t’élançant hors de la tour habituelle où tu passes tes après-midi en solitaire. Quelques temps que tu équilibres tes fréquentations et te permet un peu de mélancolie, mais c’est difficile, toi si sociale, les autres jours de la semaine.

Quand elle pénètre dans la tour Ouest, ses poils se dressent sous son pull, elle place ses mains contre ses bras, espérant un peu de sa chaleur corporelle pour l’accommoder du climat soudainement changé. Le petit temps d’adaptation ici est amusant, souvent, un jour d’automne comme celui-ci, on se couvre beaucoup. Il y en a qui pensent que c’est en prévention des chouettes et autres volatiles joueurs qui mordent de partout, mais c’est pour ce banal petit changement de température. Sloan atteint le bas de l’escalier très vite.
L’air devient frais et le froid lui couvre le corps comme un manteau. Elle se réveille, elle regarde partout, pour trouver ce qui la perturbe tant, mais tout semble normal. Le réveil a été un peu brutal, ce matin, mais c’était peut être le fait de sursauter en se retournant sur Hector dans le lit, qui tout juste nettoyé par elle et Garfield n’était étrangement aux yeux de Sloan plus le même Hector ! Plus celui qu’elle avait connu (d’où la frayeur !). Et finalement, elle avait gardé son silence morose quelques heures, jusque donner rendez-vous à sa camarade dans la Tour Ouest.
Néanmoins, Sloan avait l’esprit ailleurs, elle s’égarait entre deux escaliers et envisageait, automatique la volière. Si le vent venait balayer ses joues, rude, elle ferma momentanément les yeux avant de les rouvrir et de retrouver cette odeur si particulière, en grimpant lentement les marches de ses petits pas de bleue.

En revanche, cette voix, cette posture si particulière et admirable, ces cheveux coupés vifs et clairs, le teint à peine plus foncé, les mains contre les hanches une seconde puis rabaissés avec l’ajout d’une politesse lui firent déployer deux grands cils battant tels ceux d’une biche. Sloan, était pourtant si peu enthousiaste à la potentielle présence d’Astrid près d’elle. Après les événements passés, il était difficile de ne pas admettre qu’elle la trouvait froide et distante… les distances, Sloan contrairement au froid ne s’en accommodait pas.
Et s’écartant, elle suivit, sans chercher de raison le trajet abrupt d’Astrod redescendant.

“ Téma Astrod lèss mwa 1 minute. “

Holmes se stoppa net et, maladroitement, manqua d’emmener la verte avec elle, mais au lieu de ça, elle fit silence, tant le charabia était perturbant, réceptionna au bas de l'escalier.

“ Loooool. Jsé ap se ki klash. Heu klosh. Mé c chelou mdr.”

“Mdrrrrrrrrrrrrrrrrrrr dsl c omg nn. Mé. JC. Anf1. C t abu zé.”

Manquait plus que tu fasses tomber la verte, Sloan, tellement tu étais douée avec elle.
Depuis qu’elles se fréquentaient, elle avait bien du mettre sa vie en danger deux fois. Peut être les nerfs étaient-ils hors-service, mais elle possédait une affolante aptitude à la survie, Holmes. Si sa voix la faisait davantage s’éloigner que l’exaspération évidente de la capitaine des verts, elle continua à enchaîner quelques tournures imprononçables et, finalement, la bleue abandonna.
En levant les mains, elle se sentait particulièrement stupide. Il était assez simple pour elle de se discréditer, mais le faire devant Astrid, quand elle était déjà fautive de x maladresses à son égard la rendait tout sauf confiante, face à sa situation.

“C mwa. Jbug.”

Sloan se questionna sur ce qu’elle avait bien pu manger la veille, des cours que lui avait (déjà) rédigé Wesley sous forme de fiches - imaginons qu’il soit sorti d’un cours dangereux pour les poufsouffles de Viridus ce jour-là… un ingrédient problématique sur ses doigts de métisse - Enfin, elle soupira, réalisant qu’une chocogrenouille n’allait pas la faire parler comme une pauvre gamine sortie de chirurgie dentaire, elle replaça ses cheveux, penchant pour une excuse à moitié convenable, mais en Sherlock de pacotille qu’elle fut, ça ne s’avéra pas très glorieux.

“1 konillar ds le mantons”

Depuis le début de leur amitié légendaire, elle avait été maître dans l’art de la justification. Mais faute de ne pas être contrainte à dire seulement oui, elle se tenait souriante face à la verte, priant pour voir la communication cerveau-bouche se rétablir avant qu’elle ne finisse en charpie. Charpie potentiellement envoyée quelques marches au dessus, pour occuper les becs bien crochus de certains volatiles.... Et puis, Astro- Astrid n’était jamais loin de la crise avec Sloan à proximité.

Qui pour croire à l’excuse du cognard concernant Holmes. Enfin, si vous avez sa réputation en tête un minimum, ça la fait rire deux secondes, ensuite elle se retrouve limite emmenée de force à l’infirmerie vu son comportement de warrior à endurer la douleur gratuitement, écoutez, ça a toujours été comme ça, on dirait que ça lui fait plaisir, à la batteuse de vivre avec une trace ronde, lisse et bien rouge sur le menton. Sauf… qu’aujourd’hui c’est Meme, son pseudo cognard. Face à Astrid, ça va tenir quinze minutes au plus joli pronostic établi par les groupies de Sloan - qui au passage n’existent plus. - Astrid a sans doute plus de renommée auprès de Khal et Khaleesi que Sloan auprès de n’importe qui ces dernières semaines. Le talent, on vous répète !

Mais sa tête de serdaigle modèle est restée intacte, elle sourit grandement à Astrid pour se convaincre de ne pas paniquer. Elle sait combien il est difficile de faire avec le charme de Meme sur les épaules (et ça ne va hélas, pas à tout le monde). Alors elle ne réagit pas lorsque Astrod s’efforce encore de ne pas lui arracher une partie aléatoire du corps, inspirant pour rester un minimum compréhensible.

Elle réfléchit longuement. Il va falloir jouer la carte de la journée typique d’une Sloan Temperance Holmes tout juste sortie amochée de l’entraînement de Dickney. Sloan se tâte une seconde avant de croiser les mains derrière le dos. Elle est enjouée plus qu’il ne faudrait, en articulant le pourquoi du comment, vraiment, c’est un véritable casse-tête que de jouer la comédie quand on est déjà happé par un sort Memeïque.

“pck si ge me pero maine tte sel g pr 2 kroy zé oué kassoulé… nn ps k saoulé. Ué se lait !”

Holmes dont la patience atteignait seuils imperturbables de possibilité se retrouva la main contre le visage - qui du coup et on la remerciera pour le faux-raccord lui vaudra de fiche en l’air toute la crédibilité du moment - à jurer dans sa barbe invisible… Ah elle aimerait bien pour le coup l’avoir, sa cape invisible, Holmes !

“hile é pere fé tu kompran ?” Elle baisse d’un ton “...Han fét g gusse te per 2 prlé A kelkun ds sette hé ta… hasse tronomie… hass tro 2.” Pause. “E BN… BNé dick te é han kla ss.”

“nn, nn. Hyle é ps parre-feu. fé. Yle é pré-fait !”

Oui. Très belle observation qui lui faisait donc réaliser qu’un Benedict en collants de latex, avec masque imperméable ne viendrait pas pour sauver la peau du médiocre détective qu’elle était avec un “kognar ds le mantons”. Enfin. Puisque les traits d’Astrid se défaisaient un peu plus à chaque affirmation, il ne suffit que de quelques minutes aux joues holmesiennes pour se colorer d’un rouge pâle honteux. La conclusion était la suivante, à ce moment précis; lorsqu’un de tes plus proches amis (comme Benedict, pour exemple particulier) te fait remarquer qu’il a des sentiments pour la fille de Poudlard qui a une liste de reproches à te faire longue comme le bras dans sa poche droite de Serpentard remontée, évite d’aborder le sujet avec elle. Juste un petit principe de survie, sans doute pas remarqué dans le guide post-apocalyptique que tu brandies si facilement comme ta petite fierté personnelle…
Oh, Holmes.

“Hasse… trydan...” Non, elle n’allait pas y arriver. C’était trop beau pour être vrai ça aussi !

Dubitative, elle attend la sentence finale prononcée par la blonde si vive de regard, les yeux se baissent et le cœur palpite dans tous les sens comme celui d’une gosse amoureuse, elle attrape de ses dents l’intérieur de sa joue et détourne sa face comme si le spectacle à venir allait être affreux. Mais non, mais où est ta jolie tête relevée, bien attelée à l’assurance, Sloan !
Plot-twist. Elle s’emporte bel et bien à l’évocation de Benedict et la bleue se détend, automatisme, un léger sourire remontant sur ses lèvres torturées depuis le réveil par des tournures de phrases embarrassantes à souhait.

“PCK KIL AUREY PU MAYDAY.” Oh ça donnait un drôle d’accent quand elle se laisse emporter. “Mé T la.”

Soupir. "Genou croix yé amitié." ...saisie automatique.

“Ja vé 1 How graal… Haural 1 porc tan ajd.”

La complexité à allier ses propres paroles à ce que son cerveau veut traduire est assez vomitive pour que Holmes s’éloigne de Astrid, presque éhontée de son incapacité à contrôler la situation. D’accord. Elle n’aurait peut être pas dû mentir, mais c’était difficile, avec Astrod dans les pattes de négocier quoique ce soit clairement. Elle aurait pu simplement lui expliquer que demander de l’aide à un Poufsouffle dénommé Wesley - et qu’on considérait comme son meilleur ami - en dépit de savoir qu’il ne lui ferait aucun reproche lui était impossible, puisqu’elle ne voulait pas le voir, pour l’instant. Oui il était primordial que Wesley se concentre sur ses études, c’était comme ça qu’elle le voyait.

Astrid parle et la bleue reste inchangée d’expression, les mots l’atteignent à peine, la conséquence est moindre, elle est figée à penser, là, à sa propre absurdité. A rejeter rien que la minuscule perspective de demander à un jaune de l’aider, parce qu’elle ne veut pas croiser le chemin de Jefferson. Il y a quelque chose de blessant, qui la fait se retourner vers la serpentard, elle glisse les yeux sur son uniforme et écoute, préparant calmement ses syllabes. Sois un peu claire, au fond, elle t’aide quand même.

“Mère cie Hasse… tri 2.”

Et ça n’a pas d’importance, si elle te déteste, après tout, tu as provoqué tout ça, il reste la simple partie où tu prends sur toi, assumes les conséquences de tes actes, parce que tu as blessé ces personnes à tes propres fins. Elle n’a que seize ans et les épaules à moitié tétanisées par l’adolescente en face d’elle, réalise l’ampleur de sa bêtise, ce que ça peut remonter à loin, les pots cassés matériels, ce que ça peut trancher, toutes ces choses pour lesquelles on s’efforce d’être parfaits. Pourtant on arrête pas d’échouer, c’est terrible.

Les deux filles ont fini par atteindre le couloir, le contraste soulève un peu les sens, Holmes tombe sur la nuque dégagée d’Astrid, remonte à son niveau et la suit, qui enchaîne déjà les escaliers.

“Va ps si vyt Hass… trid” Sloan se sent très enfant, à force.

Et puis le silence se poursuit, accusateur, alors Sloan prend son élan de batteuse et fuit, loin devant la serpentard, bondit presque devant elle pour la stopper. Il n’y a que ses gestes pour la faire interagir correctement avec les autres et elle tremble, une fois face à la verte, pour de vrai.

“Kesse ke g b1 + te fer à repasser !”

Mais bien sûr, c’est difficile de s’énerver sans agiter la correction automatique…

L’épisode du placard repasse brièvement dans sa tête, quoiqu’il fut bien vite interrompu par Kelsey, et qu’elle avait préféré le mettre dans un coin sans vraiment y revenir, un peu comme un rendez-vous auquel vous aviez promis de vous présenter prête, mentalement, sans l’être, c’était un peu trop difficile, alors vous aviez fait distraction en faisant mine d’avoir oublié heure et lieu dudit rendez-vous. Ce qu’Astrod… Astrid voulait dire par avoir montré à Sloan, c’est que Miss Holmes avait eu droit à la pensine.

Période effacée par une potion mal mélangée, Sloan avait éludé en expliquant ne se souvenir de rien, mais elle se rappelait absolument avoir atteri chez Euphrasie les mains en sang. “je ne peux pas vous expliquer”, avait-elle débité, encore brûlante d’avoir couru “je ne comprends pas moi-même.”

A Poudlard il y avait beaucoup de jeux dangereux comme celui de Holmes, avouant des mensonges à la Morgan, mais Holmes avait aussi conscience qu’elle la rendait folle, et qu’elle ne se comportait pas comme une amie. Sloan ne restait pas en place, croisant les bras et regardant vers ses pieds, comme une première année qui ne savait pas quoi ajouter face à la situation. Si la verte avait fini par s’arrêter, c’est simplement parce que Sloan l’y avait contrainte, entre elles deux, ça n’évoluait pas, c’étaient les mêmes regards. Quand il n’est pas question de parler de Noah, elle diverge vers autre chose, quand il s’agit d’une conversation normale, Sloan trouve le moyen de mettre des bâtons dans les roues de la serpentard et forcément, ça ne finit pas bien. Elle s’efforce d’être agréable et le plus normal possible, mais il y a toujours chez Astrid quelque chose de déstabilisant qui finit par persuader Holmes qu’elle ne l’apprécie pas comme elle pourrait l’apprécier… sans doute le pire sentiment à éprouver, n’est-ce-pas, quand on a enfin seize ans, qu’on se croit capable de faire la part des choses.

“O arrête 1 pe ! Ge gou o kung-dietche jus se te pr me dès foulée !”

Pourtant ce qui traverse les yeux d’Astrid est beaucoup plus touchant que ses mots et Sloan finit par se décaler, pour lui laisser de quoi passer devant. Elle ne supporte pas que ce soit compliqué avec elle, aussi, elle ne supporte pas que tout aille de travers alors que l’année passée tout semblait parfaitement en place ! Elle partait avec son plan, habituel et tout se déroulait bien. Et puis, aujourd’hui, même Astrid Morgan n’en pouvait plus de Sloan Temperance Holmes et Sloan… et bien elle fatiguait.

“Sa na pas d’1 port tant ce. Tu fynn ira par pa cé tn she m1 kom lé otre… tu resse pi rera myeu l’eau un 2 moi.”

Ah la voici qui se prenait à des réflexions philosophiques sur l’amitié quand ce n’était pas du tout le moment ! Sloan Temperance Holmes est une gamine, une vraie gamine montée sur son mètre soixante et quelques et il faudra bien le retenir pour la suite comme elle ne changera pas. Mais regardez-là qui se laisse expliquer les choses sans rien dire tant elle est perturbée par le charabia qui semble s’extirper d’entre ses lèvres dès qu’elle tente de rattraper le coup. Elle, elle qui parvient à se faire aider par la seule fille qu’elle croyait si remontée contre ses maladresses et son talent incontesté pour la croiser dans les pires circonstances. Parce que récapitulons, entre son match criminel pour Astrid, la fois où elle lui a débité confusion sur confusion dans la serre et aujourd’hui, il y en a qui avaient vraiment la poisse.

Une fois le speech terminé, elle traîna au rythme parfois compensé d’un pas rapide de Astrid. La silhouette svelte et assurée, rappelant Holly toujours attelée à une démarche quasi militaire, très droite s’éloignait vers l’infirmerie. Holmes n’aimait pas cet endroit et elle était sans doute encore persuadée que beaucoup de choses de tournaient pas rond dans son monde pourtant monté et orchestré d’une main d’agile acrobate. Aujourd’hui, pourtant, Astrid Morgan s’affairait à tracer sa route à sa place et, pendant qu’elle s’occupait de ne pas ouvrir la bouche pour s’éviter d’empirer encore les choses avec la verte, Sloan pensa que ce n’était pas si horrible que ça. Victoria l’aurait retenue et lui aurait expliqué qu’il ne fallait pas trop en faire quand Astrid commençait à trop l’intéresser, aussi en tant que capitaine des Serpentard, Sloan l’avait toujours admirée, mais elle savait comment se modérer, aujourd’hui. Certes c’était chaotique pour d’autre raison, mais en y allant à petites mesures, baby steps, comme dirait son acolyte, ça marchait effectivement déjà moins mal.

“Dsl pr la ser”

Si seulement ça pouvait être plus délicat...