Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
poufsouffle
1189 pts
serpentard
918 pts
serdaigle
661 pts
gryffondor
612 pts

l'unité
203 pts
ligue des sorciers
223 pts

Caesius ▬ fondatrice retirée
Viridus ▬ administratrice
Kalev ▬ modératrice
Sloan ▬ modératrice
Flavian ▬ modératrice



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-40%
Le deal à ne pas rater :
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 pièces (induction, ...
59.99 € 99.99 €
Voir le deal

Partagez

sometimes I wish I could delete people _¤Sloan

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Aller à la page : 1, 2  Suivant

Serdaigle



Deborah Bolton
Deborah Bolton
Messages : 225
Localisation : In a faraway land
Date d'inscription : 31/01/2015



sometimes I wish I could delete people _¤Sloan Vide

Messagesometimes I wish I could delete people _¤Sloan Empty
Sam 21 Fév - 16:32




SLOAN & DEBORAH
sometimes I wish I could delete people, one day your name didn't make me smile anymore, and so after all not even a single 'hello', oh darling go buy a brain.

Elle s’était glissée dans son lit, un peu comme une voleuse, un Lumos au bout de sa baguette, pour ne pas avancer complètement dans le noir. Elle avait fait attention à ne pas lui faire mal, à ne pas l’écraser, ni la réveiller. Elle soulevait les couvertures avec douceur, et mesuraient le moindre de ses gestes. Puis baguette éteinte, rideau. Le lit. Le lit n’était pas très grand. Elle l’avait anticipé. Heureusement son maigre gabarit ne prenait pas de place, il suffisait de se serrer un peu, et puis ça passerait. Ce n’était jamais que l’affaire d’une seule nuit. Finalement la sensation d’avoir quelqu’un à côté de soi ne lui semblait pas désagréable. Prise d’un soudain élan affectif, elle passa son bras autour de la taille de l’autre, et vint enfouir sa tête dans une masse chevelue. Deborah ne se gênait pas, parfois. Mais cela semblait tellement confortable, ça lui tenait chaud, sa bouillotte personnelle. Elle étouffait sous les draps, dorlotée, ne respirant que l’air qui s’engouffrait péniblement entre une forêt de mèches brunes, rejetant alors un souffle chaud sur la nuque de l’Etrangère.

Deborah ne se posait pas de questions, et il lui semblait bien égal qu’un tel comportement soit gênant, ou juste incongru. Elle serait l’amante mystérieuse qui apporterait tendresse et douceur à son hôte, avant de repartir le lendemain sur un grand balai blanc, elle ferait apparaître des fleurs au matin. En grande pompe. Elle serait la grande sœur bienveillante, gardienne du sommeil, éloignant les mauvais esprits à grand coup de baguette magique. Quelle douce vision, quelle bonté ! On ne dirait jamais que Deborah Bolton ne savait pas prendre soin de ses cadettes. Rowena Serdaigle dans sa tombe devait même en être fière. On dirait, ah, cette brave Deborah, c'était une si gentille fille. On lui offrirait une place parmi le club très sélect des préfets, mais par pure modestie, humilité, dans le souci de rester accessible à tous, elle refuserait. Un modèle de sagesse et de miséricorde. Et tout en pensant à sa gloire prochaine, elle caressa la tête de la jeune fille contre laquelle elle s'était blottie, le toucher frêle, à la fois décidé, appuyé, insistant, un sourire mégalomane aux lèvres.

Elle ne regretta pas le malheureux incident qui avait un peu auparavant secoué sa chambre. Un vilain tour des esprits frappeurs. Tout avait été mis sans dessus dessous. On s'était décidé à laisser passé ça pour cette nuit, et les filles avaient été réparties chez leurs cadettes.

Elle prit une grande inspiration par le nez. Une fille, c'était agréable. Il y avait cette fragrance si particulière des demoiselles, une douce émanation de ces cheveux, un parfum raffiné, ténu, d'un bouton d'or en fleur. Elle se laissa aller dans une semi somnolence. Et même ainsi, l'odeur lui semblait familière. C'était étrange. Cette vieille odeur. Elle se sentit bien. Ca lui chatouillait un peu les narines, cet aromate paraissait têtu, l'empêchait de s'endormir complètement. Elle cherchait un lien, dans les méandres de sa pensée, laissant les anciens souvenirs émerger. L'odeur la submergea brusquement alors. Elle savait. Le nom sortit inconsciemment, à voix haute, dans un ronronnement presque plaisant.

- Sloan.

Et puis, ce fut le déluge. La douche froide. Elle rouvrit les yeux, fit descendre nonchalamment sa petite main sur le visage de l'autre. Deborah ne croyait aux coïncidences que lorsque ces dernières l'arrangeaient bien. Elle voulut hésiter, en tâtant de ses doigts les joues, le front, les yeux de la Serdaigle. Hélas. Il n'y avait pas de doutes possibles, même dans le noir, elle restait encore capable d'identifier l'ancienne compère. Fut un temps où elle la connaissait bien. Elle resta un moment dans la même position, comme lassée, et lorsqu'elle comprit enfin que la jeune fille était éveillée aussi. Elle lâcha.

- J'aurai dû me douter qu'il y avait comme un parfum de trahison dans l'air. Depuis le temps, tu pourrais y faire quelque chose. Tu empestes la lâcheté.

code by Chocolate cookie

Revenir en haut Aller en bas

Serdaigle



Sloan T. Holmes
Sloan T. Holmes
Messages : 881
Age : 26
Localisation : le banc de réunion des pas doués anonymes
Date d'inscription : 27/01/2014



sometimes I wish I could delete people _¤Sloan Vide

Messagesometimes I wish I could delete people _¤Sloan Empty
Dim 22 Fév - 0:49
Aussi nombreuses furent les choses qui parvinrent à atteindre leur apogée après une indigestion de potion onirique, Sloan Temperance Holmes, la tête pleine des rêves du marchand de sable traditionnel de sa maison de campagne et le corps anéanti de chaleur par sa propre constitution eut à son compte beaucoup de mal à croire à une simple création magique. Souvent dans ses thérapies par l’onirisme elle rencontrait une vaste déclinaison de couleurs et si par malheur elle tombait sur quelqu’un, elle avait la chance d’avoir gardé inconsciemment sa batte entre les mains. Cette nuit-là était particulièrement froide, si bien qu’on entendait les tableaux en discuter à quatre heures et les premières années, rasant les murs s’agiter dans des laines sous l’aile nord de Rowena.

Un bandage recouvrait son bras et une pommade à l’odeur du potiron de fin de saison à la Gertrude Jenkins, en mode survival après Octobre était appliquée depuis le début de la soirée le long de son omoplate gauche ou droite, un mauvais coup à l’entraînement l’avait mise K.O. Au lit juste après le repas et finalement, le moral dans les chaussettes, après un échec aussi cuisant, Holmes qu’on ne connaissait pas fataliste finissait la tête dans les draps et le corps rabougri telle une gamine apeurée. Ah ça faisait peur, mais pas aussi peur que la Dark Vador improvisée qui s’était rapidement incrustrée dans la scène initialement résolue d’un bon sommeil réparateur. Sloan n’était pas une chochotte et Sloan, au tempérament forgé l’année précédente par son frère de chakra Vance Cadell s’en sortait beaucoup mieux dans le noir qu’auparavant : elle n’avait plus peur du noir, c’était décidé, toutes les histoires crochues, dents poilues et nez fendus ne lui feraient rien, rien du tout ! Diantre dix-sept ans et terrorisée par le gnou fugitif introduit dans le dortoir. Déduction basique et peu honorifique : c’était une serdaigle. Puis elle était presque sûre qu’un système assez cru cramait les fesses des garçons qui traversaient le champ de bataille qui leur servait de salon alors il n’y avait pas à targiverser.

Qu’on s’accorde là-dessus, personne ne l’a persuadée de l’efficacité d’une baguette correctement en visuel mais elle l’a habilement placée sous sa cuisse comme on protégerait un satané vif du vent d’automne un peu chiant et Holmes se risque à jouer la carte de la discrétion. Elle se croirait Lara Croft prise au dépourvu au milieu de sa mission en Egypte sauf qu’un pilleur de tombes peu expérimenté s’est invité dans sa couchette et honnétement si Sloan avait des rangers aux pieds, elle ne se gênerait pas pour donner un grand coup là où ça se créditerait de deux nuits complètes chez Absynthe et Euphrasie. Autrement elle qui s’était préparée à beaucoup de scénarios post-apocalyptiques, plaçait la situation dans l’entre-deux et à mesure que son souffle ralentissait, elle réalisait que ce qui la perturbait le plus c’était ses joues complètement allumées d’embarras. Vous devinerez facilement, en passant que son pyjama était l’un de ses T-Shirts au slogan débile et si appréciés par sa tête de mule d’acolyte. Il lui semblait que celui-ci disait : Break a Leg, BUSEs are like strawberries except thee are no strawberries in it. Ou quelque chose dans le style ! Bref ça ne l’arrangeait pas !

ELLE SE SENTAIT prête à appeler Batman, ou Robin. Non, non c’était pas le moment et ça faisait suspect d’appeler un préfet au milieu de la nuit (on rappelle qu’ici pour se faire sauver la vie par patronus faut éviter d’avoir un loup dans les pattes ? En plus elle parie que les autres ont des sorts de protection ou autre, c’est bien sa veine. Au diable l’aguamenti développé sur des années et des brevets du Ministère !) M’enfin entre temps l’information est montée à la tête et une funambule insolite de voix lui est remontée aux oreilles, du coup à se prendre une paume sur la figure, Sloan a jeté l’idée de reproduire la rigidité cadavérique en murmurant le sort pour faire peur à l’assaillant dans une partie moins dangereuse de sa tête. C’est Deborah. C’est juste cette timbrée de Deborah. Ou laisse faire les neurones puisque ça se connecte : celle que tu classes sur le rang Wendy Weatherfield, Deborah Bolton, une sacrée rancune là-dessous pas vrai.

En se retournant, elle veilla à pas casser trois côtes à la passagère qui s’est décidée à squatter, elle était pas encore bien cadrée dans sa propre tête, alors elle se contenta d’un Lumos dirigé en plein dans l’oeil de la plaignante au bureau des mœurs.

"Deborah. Très drôle. Seuil de culpabilité atteint ma vieille, maintenant j’ai presque envie de pleurer. Mais sinon dois-je te rappeler que la photo-synthèse fonctionne qu’en journée et que j’espérai juste quitter mon statut de naine et là tu m’empêches de réussir dans la vie. Donc si tu pouvais t’en retourner à ton matelas, j’ai un autre entraînement demain que je dois pas fiche en l’air."
Revenir en haut Aller en bas

Serdaigle



Deborah Bolton
Deborah Bolton
Messages : 225
Localisation : In a faraway land
Date d'inscription : 31/01/2015



sometimes I wish I could delete people _¤Sloan Vide

Messagesometimes I wish I could delete people _¤Sloan Empty
Dim 1 Mar - 15:20




SLOAN & DEBORAH
sometimes I wish I could delete people, one day your name didn't make me smile anymore, and so after all not even a single 'hello', oh darling go buy a brain.

Elle ramena rapidement ses mains contre elle, dans un geste légèrement craintif, en sentant sa vieille compère se retourner dans ses draps. Deborah était prête à recevoir le châtiment divin. On n’entrait certainement pas sans punition dans le lit de Holmes. Ou tout du moins lui trouvait-elle, depuis qu’elle l’avait découverte au Quidditch, un petit côté violent dont elle se méfiait. Les sportifs ont un quelque chose de brusque, d’impulsif. Bien sûr, c’était loin d’être son cas, elle ne pouvait pas réellement comprendre ça, l’adrénaline. Ca la dépassait complètement. Mais elle s’attendait sûrement à débuter une mini bagarre puérile, frapper mains contre mains, et peut-être même glisser du lit. Non pas qu’on arrivait souvent à ce genre de situation, mais elle était l’intruse dans un lit bien trop petit à son goût, le moustique dans l’obscurité grouillante, qui bourdonnait au coin de l’oreille, et qu’on ne pouvait que vouloir abattre d’un coup de main un peu trop sévère. Puis, ça restait finalement assez banal de se chamailler à demi-mots, lorsqu’on ne se supporte plus.

Mais c’était sans compter ce cadre fantastique qui pouvait vous prendre par traîtrise, même dans le déroulement presque parfait d’un début de dispute. Un lumos ! Bien joué, vieille compère. Deborah recula sa tête instantanément, aussi dérangée par le jais de lumière que par la proximité affirmée du visage de Sloan. Elle râla, se sentit obligée de fermer un œil tandis qu’elle surveillait de l’autre ce qu’elle pouvait apercevoir de la Serdaigle, derrière un surplus de luminosité. Elle se frotta énergiquement les yeux en signe de protestation. Une baguette bien cachée au fond du lit, une drôle de compagnie pour la nuit. Peut-être pas tant que ça pour répondre à des remous d’angoisses paranoïaques. Peut-être encore constituait-elle une preuve tangible, que même lorsqu’on se croit en sécurité dans une tanière épaisse de laines et d’édredons en tout genre, le loup rôde toujours, tapie dans le froid nocturne, et qu’il poursuit toujours l’odeur de sa proie même dans le fin fond d’une tour.

Deborah avait cet air contrarié sur le visage, un peu comme à chaque fois que Sloan se décidait à la jeter, et à répondre à ses petites attaques par du sarcasme. Elle avait cette mimique, cette grimace amère qui lui défigurait la figure, et qui ne pouvait exister qu'en présence de Holmes. Elle ravala difficilement sa salive et se sentit tressaillir. Sloan pouvait être une sale garce. Elle balaya d'une pensée fugace de vieux souvenirs, et attrapa d'une main fébrile le poignet qui la menaçait à grands coups de rayons lumineux pour en dévier la trajectoire. La photo-synthèse hein ? Deborah se vexa.

- Prudence, tu es une vraie toxine ambulante, tu pourrais t'étouffer dans ton propre poison.

Elle suivit le faisceau lumineux qui éclairait un bandage couvrant le bras de son ancienne amie. Deborah fronça les sourcils. Le Quidditch. Sloan n'avait plus que ça en bouche. L'entraînement, l'entraînement. C'était donc tout ce qui importait ? Elle humecta ses lèvres d'un coup de langue expert, devant l'étendu des dégâts. Il y eut peut-être une légère pointe d'inquiétude, qu'elle n'écouta pas vraiment, elle se désintéressa brusquement de la blessure. Si Sloan aimait à ce point le quidditch, dans ce cas elle ne pouvait que détester la chose. La jalousie semblait si bête parfois.

- Tu étais tellement mieux avant, je ne comprends pas. Ce n'est qu'un jeu parmi tant d'autres. Nous aussi on s'amusait bien avant. C'est à cause d'un garçon n'est-ce pas, c'est toujours le cas. Ce que tu peux être faible, Sloan, pour changer à ce point. Paraître ce que tu n'es pas, ce doit être pénible. Ce n'est pas ton rôle.

Elle serra le poignet qu'elle tenait toujours entre ses petits doigts, sans se soucier de savoir si ça pouvait être douloureux, puis, d'un geste hargneux, elle se vengea, renvoya l'attaque, dirigea la baguette vers les yeux de la Serdaigle.

- Non je ne pars pas. Je n'ai pas envie. Et puis il fait trop froid dehors.

Un énième mensonge sortit.

- Je te déteste de toute façon.
code by Chocolate cookie

Revenir en haut Aller en bas

Serdaigle



Sloan T. Holmes
Sloan T. Holmes
Messages : 881
Age : 26
Localisation : le banc de réunion des pas doués anonymes
Date d'inscription : 27/01/2014



sometimes I wish I could delete people _¤Sloan Vide

Messagesometimes I wish I could delete people _¤Sloan Empty
Dim 8 Mar - 22:33
La grande fatigue, s’installe, se tasse, contre les épaules de la bleue qui n’est pas si acide, habituellement. Plus assumée, dans les moments de conflit, plus calme. Là, son cœur s’emballe, part dans des élans à des kilomètres heure impossibles à soutenir dans sa poitrine; ce pour une fille. Y a quelque chose de malsain qui revient à Sloan, à chaque fois qu’elle songe et à Deborah et à ces amis des années précédentes qui lui sauvaient souvent la mise et qui aujourd’hui se montraient plus du tout. Mais, Deborah, eh bien c’était un cas plus compliqué. A une année près, elle partageait avec sa voisine de dortoir la majorité de ses cours, tentant de faire esquive aux conversations par des entraînements fictifs. Puis Sloan est impulsive, craintive, quand elle revient à Deborah. Deborah lui rappelle ce à quoi elle a renoncé, dans sa période tétanisée, son empreinte défaite du monde magique. La peur panique d’abandon, l’au revoir brutal à ses dérisions, son accent malade de cynisme… tout ça, tout ça n’était plus supposé exister. Un soir comme les autres, il vint un moment, juste au milieu de la nuit, lorsque Bolton fit irruption dans son lit trop grand d’un demi-mètre où Sloan Temperance Holmes comprit, une fois de plus, pour ne pas échapper à ses tragiques amertumes avoir blessé quelqu’un. Et ce quelqu’un, c’était elle. C’était Deborah.

Deborah, Sloan ne la décrirait pas comme la fille géniale ayant marqué son adolescence, elle ne figurerait sans doute pas dans d’éventuels albums de famille et souvent, il résulterait à l’évocation de son nom dans les retrouvailles, les années d’après un silence couvert de souvenirs effacés à moitié. Mais Oubliettes n’est pas un sort amusant, et Oubliettes, ou quelconque potion qui ferait oublier des erreurs, eh bien, ceci, Holmes, au même titre que ton comportement présent : c’est de la lâcheté pure et dure.

Son sarcasme elle ne le maîtrisait pas, d’ailleurs, il était contagieux. Toutes les fois où son univers personnel se trouvait envahi, Sloan tanguait vers l’immaturité, toujours, constamment et sans aucune exception, à croire que son éternel équilibre résidait dans la distance. Et du jour au lendemain, oui, d’un coup d’un seul, ces choses, simples, claires et génériques étaient devenues complètement absurdes, faussées par une variable, une variable qui toucha même en plein poumons sa camarade alors agitée; l’amour. Mais n’allez pas dire que la tempête est ingérable, il y a quelques remèdes. Il y a ses longues discussions avec Garfield et l’isolement sur plusieurs jours à la bibliothèque. Enfin, lorsqu’on est Holmes, qu’on a dix-sept ans et qu’on aime se taire quand il faut, il devient facile de se faire croire qu’on a tout résolu. Preuve du contraire; le problème s’amène jusque elle. Et ouais, audace de fou, karma de merde. Tout le monde a toujours froid dans l'aile Rowena, qu'est-ce-que tu crois.

“Tu vas te taire ou c’est comment notre affaire là ? T’es là pour dormir, il m’semble.”

Accent agacé. De la bonne grosse daube, cette introduction, d’ailleurs. Essayer de chasser Deborah, ou pardon; la frustration de Deborah Bolton c’était une guerre à prévoir sur trois décennies. Alors Sloan se redressa, à sentir son avant-bras saisi si brusquement, irritée par ces jeux de lumières digne d’un mauvais épisode d’X-Files, elle se retrouva à quatre pattes, gosse et ridicule à envoyer une pichenette en plein dans le front de la bleue en face qui n’arrêtait pas d’enchaîner les phrases dévastatrices. Elle n’était pas constamment animale, elle n’aimait pas le chaos, pas plus que ce que pouvait débiter Bolton. La stupide et pourtant insurmontable pression, au creux du ventre, remonte jusque sa gorge, elle gromelle, au mieux, grogne.

Mais bien entendu. Qui ne la déteste pas dernièrement. Holmes retombe contre les draps, jetant un coup d’œil à son épaule, pas question que le travail d’Euphrasie soit réduit à néant de façon si stupide. Puis ce qu’a dit Deborah revient, progressivement, elle, si ordinaire dans son silence comprend qu’il faudrait répliquer quelque chose, elle grimace, en abaissant la baguette, encore levée dans l’acharnement.

“Ce que j’étais avec toi. Ce qu’on était. Ce n’était pas plus mon rôle que ce que je suis maintenant. Et je me contrefous de ton avis, je me contrefous de ta haine. Moi. Deborah. Je veux savoir ce qui va pas. Comment tu pouvais attendre de moi tant de choses, alors que tu sais que j’ai tout fait foirer dernièrement et que je m’en veux, et que je continue de m’en vouloir.”
Revenir en haut Aller en bas

Serdaigle



Deborah Bolton
Deborah Bolton
Messages : 225
Localisation : In a faraway land
Date d'inscription : 31/01/2015



sometimes I wish I could delete people _¤Sloan Vide

Messagesometimes I wish I could delete people _¤Sloan Empty
Sam 28 Mar - 11:57




SLOAN & DEBORAH
sometimes I wish I could delete people, one day your name didn't make me smile anymore, and so after all not even a single 'hello', oh darling go buy a brain.

Elle resta un moment l’esprit occupé par l’intensité d’un regard, de ces mots crissants qu’elle ne comprenait qu’à moitié, le visage renfrogné, les yeux hagards d’une profonde déception. Le silence retomba, lourdement, comme les pages d’un gros livre, d’un ancien tome au papier jauni, vieilli, semblable au vieux souvenir d’une amitié fugace, qu’on aurait refermé trop brutalement. Oui bien sûr, elle était là pour dormir. C’était peut-être ce qu’elle faisait de mieux, les jours se succédaient et Deborah dormait. Mais Sloan était comme un électrochoc. Sloan lui provoquait des remous dans le bas-ventre, tel le monstre des mers, une baleine surfant sur des eaux tempétueuses embarquant au passage le pauvre Geppeto, qui finissait par se languir de solitude du fond d’un estomac aux allures de caverne humide.

Elle remua à peine en sentant la pichenette sur son front, frissonna seulement en entendant le grondement de Holmes qui lui fit penser à un petit roquet hargneux.

Mais Deborah n’était pas mieux, elle se complaisait dans son rôle de victime. Bien sûr, la faute ne lui revenait pas. Bien sûr, elle était innocente. Blanche. Elle avait cette aura délicate qui l’enveloppait continuellement, les yeux rougis de frustration et d’agacement, les traits peut-être fragiles, comme s’il suffisait d’un rien pour que tout se fâne. Mais Deborah n’était pas cette âme charitable qui aurait réussi à pardonner, à passer à autre chose. Elle imaginait ce qui aurait pu se passer, si au lieu de grimaces amères, elle aurait eu la bonté pour l’une et l’autre de se dire que ce n’était pas grave, que ce n’était rien. Sûrement, ça n’aurait rien changé. Il y aurait toujours eu l’ombre d’un malaise, de regards hésitants. Certaines amitiés n’étaient après tout pas faites pour durer.

Mais c’était autre chose qui la pourchassait. Ce n’était pas tant les vieux souvenirs, le temps de la nostalgie, qui la dérangeaient réellement, sinon la distance, la cruelle indifférence. La culpabilité de Sloan à côté, n’était qu’un mince ravissement, une piètre vengeance, une vague idée du tu l’as bien mérité.

Oui, comment avait-elle pu en attendre autant ? Comment le pouvait-elle toujours, d’ailleurs ? C’était là des questions qu’elle ne se posait pas. Deborah n’aimait pas réfléchir. Deborah avait horreur de toutes ces interrogations qui vous prenaient par surprise.
Elle se redressa à son tour, attrapa son coussin qu'elle serra fort entre ses bras, la tête enfouie. La réponse dans le fond restait sans équivoque. L’amour. Elle ne voulait pas en entendre parler. Elle songeait à tout, à l’espoir surtout, mais pas à l’amour. L’amour n’était dans son esprit qu’une chimère un peu folle, abstraite, dont elle ne saisissait pas tous les pourtours. Elle rêvait déjà de ce qu’elle serait dans 30 ans, elle pouvait imaginer les rides au coin des yeux, les cheveux légèrement grisonnant, les détails de ses vêtements, de lieux, de paysages inconnus, mais jamais ne figurait l’ombre d’une silhouette à ses côtés. Elle ne pensait pas à l’amour. C’était un peu bête, le mot semblait sans inspiration dans sa tête.

Les mots l'agacèrent. Les mots demandaient un effort de réflexion qu'elle ne voulait pas fournir. Sloan ne comprenait rien. Ce n'était pas de la haine.
Deborah savait déjà qu'elle ne répondrait pas. Qu'il était simple de vexer la petite Bolton. Parce que elle, ne s'en foutait pas. C'était même tout le contraire.

Elle fixa la Serdaigle puis, dans un geste énervé, visiblement non contrôlé, elle jeta maladroitement le coussin qu'elle tenait entre ses bras sur la tête de l'autre.

- Etouffe-toi dans ta culpabilité, Sloan. Je ne te dirai rien.

Enfin, elle repoussa les draps et vint s'asseoir au bord du lit. Une fois ses pieds nus par terre, des frissons lui remontèrent le long du corps, saisie par la fraîcheur de la nuit. Elle parla d'un souffle rapide et froid.

- Après tout, tu t'en contrefiches, c'est bien ça hein ? Ne fais pas comme si ça avait de l'importance quand ça n'en a pas. Tu peux te rendormir ta baguette entre tes cuisses, trouillarde. Les monstres se cachent quand même sous ton lit.




code by Chocolate cookie

Revenir en haut Aller en bas

Serdaigle



Sloan T. Holmes
Sloan T. Holmes
Messages : 881
Age : 26
Localisation : le banc de réunion des pas doués anonymes
Date d'inscription : 27/01/2014



sometimes I wish I could delete people _¤Sloan Vide

Messagesometimes I wish I could delete people _¤Sloan Empty
Mar 31 Mar - 17:45
Les dortoirs se taisent, un peu pathétique, tout retombe derrière les colères lâchées de Sloan. Enfant elle n’était pas si dure, enfant elle se maîtrisait plutôt bien, malgré sa tendance à se trimbaler de droite à gauche sur ses guibolles pas très habiles. Ce soir ses billes s’occupaient de faire le voyage entre celle qu’elle ne veut pas dévisager et le reste de la pièce. Sloan n’a pas pas envie de réveiller les autres, alors sa voix est étouffée sous un calme qu’elle assume à peine, où les tournures finissent plates, où elle ne s’attarde pas à savoir si ça fait mal. Deborah c’est une furie, et pourtant, Sloan, elle l’a adorée. Adorée pour la vague entraînante qu’elle était, les après-midi, Sloan se sentait la tête pleine, elle ne se posait jamais de questions, avec Deborah. Voilà ce qui la dérangeait, c’était peut être de trop jouer à Sherlock, même avec elle. Un rôle qu’elle ne perdait pas, les ovales affairées aux épaules de la brune qui ne bouge pas de son lit. Le matelas fait pas des kilomètres alors, Holmes gigote, à défaut de s’extirper du territoire ennemi qui s’est étendu jusqu’elle comme une maladie incurable. Deborah, elle s’en ira pas d’un coup de baguette magique, mais c’est un peu la façon de faire de Sloan qui pose problème; ignorer ledit problème en espérant que POUF, il disparaisse.

Rien n’est simple comme ça. C’est le monde magique, mais Sloan, elle infligerait pas une malédiction du genre celle de l’hydre, le nain vert, à Deborah. Et pour cause; elle ne la détestait pas. En fait, elle avait ses regrets et ses remords. Autant qu’elle évitait Noah il lui arrivait d’activer ses rouages névrosés pour ne pas croiser Bolton dans un couloir, parce que ça n’est plus drôle de la voir si remontée, c’est un peu perdre son oxygène que de se voir responsable d’une douleur sourde, celle de Deborah.

Bien sûr qu’elle n’aimait pas parler, Deborah ! M’enfin elle avait jamais aimé, ça n’allait pas changer du jour au lendemain. Sloan se mord l’intérieur de la joue, elle se confie pas sur l’oreiller, pas plus qu’elle s’y réconcilie. Pour Sloan c’est cliché les couples qu’arrivent à entamer un dialogue sérieux sans se balancer des édredons à la tête. Puis Deborah, elle vaut pas mieux que les personnages instables dans les films, qu’explosent au bout d’une heure d’une crise sarcastique semi-psychotique. Bah, non, ça fait un quart d’heure et faut déjà que la bleue se redresse, une main sur la joue, parce qu’on a tenté de la plaquer au sol par tir d’oreiller stratégique. Dire qu’elle pensait que la séance de yoga du Jeudi soir calmait Deborah… c’était pas cent pour cent vérifié. Sloan, elle veut pas être animale, mais y a de quoi la provoquer. Y a les mots qui valsent dans ses oreilles parce que Deborah veut la faire décoller, lui faire comprendre son rôle dans l’affaire, ouais. Ouais Sloan tu t’es jamais présentée à la barre, pas plus que t’as dit pardon pour tout tes petits délires à la fin de l’année. Puis c’était pas mieux les mois d’après, Holmes. Mais ça faisait trop. Trop sans Victoria. Trop à pas vouloir d'Wesley. Trop à se fiche dans des états lamentables, trop à se cacher sous des airs incompatibles. Tout ce chaos, c'est pas son terrain favori. Non. Elle est pas méchante, elle est juste conne.

“Si t’étais un peu au courant. Les monstres ils sont bien sortis putain.”

Sur le dos, elle l’abandonna encore, sans vraie réponse. Peut être bien que c’était juste une grosse trouillarde, Holmes, qu’ils avaient bien fait de la baloter entre ses mondes toute l’année passée, qu’elle méritait un coup de pelle bien placé au crane, au lieu de faire des ravages, partout où elle passe. Mais Sloan, c’est pas un ouragan, elle c’est une marée, une marée qui se réinvente quand elle veut, qui sait pas respecter ses horaires. Elle est pas géniale, et souvent, elle est en pleine tempête.

“Evidemment que... je m’en fiche pas idiote. J’suis autant curieuse que toi. Tu me manques si tu veux savoir. C’est juste que ce qu’on faisait. C’était pas bien, Deb. C’est toujours en train de se soigner, là où c’est passé.”
Revenir en haut Aller en bas

Serdaigle



Deborah Bolton
Deborah Bolton
Messages : 225
Localisation : In a faraway land
Date d'inscription : 31/01/2015



sometimes I wish I could delete people _¤Sloan Vide

Messagesometimes I wish I could delete people _¤Sloan Empty
Mer 1 Avr - 20:32




SLOAN & DEBORAH
sometimes I wish I could delete people, one day your name didn't make me smile anymore, and so after all not even a single 'hello', oh darling go buy a brain.

Mais Deborah n’était au courant de rien. Deborah évoluait séparément de Sloan dans un mutisme obstiné, qui consistait en une habile ignorance de toutes ces petites histoires, ces soucis un peu bêtes, ces égarements revêches d’adolescents martyres. Deborah ne voyait en effet, que très rarement ce qui se tramait au-delà de son nez. Et croyez bien que son petit univers occupait déjà tout son temps.

Dans le fond elle ne se remémorait pas tellement les évènements passés. Certaines images lui revenaient parfois, comme un mauvais rêve qui s’acharne, un fond de culpabilité ignorée, peut-être, et dont elle ne percevait absolument pas la signification. La bobine tournait dans son esprit onirique comme un enchaînement de courts métrages en noir et blanc, sans le son, qui formaient d’un bout à l’autre tout un paysage de souvenirs fantomatiques.
Comment pouvait-elle encore savoir, que ce n’était pas bien ? Pourtant à 16 ans, il fallait bien être en âge de pouvoir distinguer les nuances. Certes, elle pouvait facilement accorder les teintes aux sentiments, le bleu sagesse, le bleu rêve, le vert espoir, le rose bonheur, le rose tendresse, le noir mort, le noir vide, le noir tristesse. Le bien c’était peut-être un mouton blanc, nuageux. Elle n’en avait qu’une vague idée. Le concept lui paraissait encore un peu trop abstrait à son goût, immuable tel un fantome s’évanouissant derrière un mur avant qu’on ait pu tenter d’y poser le doigt dessus. Elle ne devait pas suffisamment y réfléchir. Elle ne devait pas penser aux autres, peut-être pas comme il le fallait alors.

- Je ne vois pas de quoi tu veux parler, Sloan.

Ce n’était pourtant pas la vérité. Peut-être savait-elle exactement, dans le fond, peut-être continuait-elle encore à faire semblant. Deborah était têtue. L’image d’une candeur innocente collait durement à sa peau, assez pour laisser transparaître une naïve ingénuité, pour laisser penser que, décidément, cette jeune fille était empreint d’une honnête et vertueuse conscience. Tellement parfois, que ça en devenait presque faux.

La jeune sorcière tournait encore le dos, assise, et jouant avec les plis des couvertures pour oublier la sensation de sentir ses poils se hérisser sur ses bras. Elle risqua un sourire, nerveux malgré tout. Les mots roulèrent lentement dans le silence, tout de suite recueillis puis étouffés par un courant d’air froid paresseux qui passait par là, nuls, brutales et à la fois curieusement inquiétants.

- Nous n’avons rien fait.

C'était beau de ne jamais être responsable de rien. Le meilleur ami de Deborah Bolton s’appelait le Déni. Même Sloan n’y réchappait pas. Deborah ne s’en rendait même pas compte. C’était peut-être plus simple ainsi, plus confortable, plus lâche.

L’air de rien, elle se déplaça de quelques centimètres vers le haut du lit.

Elle jeta un regard furtif à Holmes, allongée sur le dos juste à côté d’elle. Naturellement, ses joues rosirent de plaisir. Sloan aussi manquait à Deborah. Et le pic de colère retomba spontanément, comme un soufflé raté. Il en fallait si peu.

Puis sans prévenir, elle se laissa glisser tout contre la jeune sorcière, posant sa tête sur le ventre de l’autre, dans un manque soudain de tendresse.

- Je te l’ai jamais dis, mais j’ai toujours trouvé que tes pyjamas étaient moches.

En vérité, elle les adorait. Vraiment.

- Et puis je peux appeler mon patronus pour faire peur aux monstres.  

N'importe quoi.




code by Chocolate cookie

Revenir en haut Aller en bas

Serdaigle



Sloan T. Holmes
Sloan T. Holmes
Messages : 881
Age : 26
Localisation : le banc de réunion des pas doués anonymes
Date d'inscription : 27/01/2014



sometimes I wish I could delete people _¤Sloan Vide

Messagesometimes I wish I could delete people _¤Sloan Empty
Mer 1 Avr - 23:48
Les personnes qui en atteignent d’autres, c’est assez difficile de l’admettre, on ne peut pas les effacer simplement en appuyant sur un bouton. Oui y en a beaucoup qu’idéalisent les séries z où on tue tout espoir de fin heureuse simplement d’un geste bête. Et c’est sans doute parce que c’est si bête que personne ose le faire, dans la vraie vie. La vraie vie, ça fait trop mal, dans le retour, un électrochoc qui remue les avant-bras sur plusieurs semaines, qu’abandonne pas l’affaire, qui peut pas, simplement. Sloan, elle a l’habitude, elle à l’habitude de nager si loin, de quitter ses horizons indélébiles, ça lui fait rien que ça cogne un peu au fond de la poitrine, pourvu que ça cesse, pourvu que ça cesse.

Ici les lumières n’ont pas leur place, ici c’est le calme plat articulé par les quelques efforts de Deborah et Sloan se surprend à se calmer par des mots, des bribes de phrases qui ne veulent pas se décider à lui faire prendre de décision sur Bolton. Allongée là, elle est comme libre, elle est un peu plus soulagée, à chaque seconde qui passe, à voir que la bleue ne s’en va pas, qu’il n’y a pas de distance, qu’elle est restée. Sloan, elle est égoïste. Elle voit souvent que le monde ne tourne pas aussi bien qu’il faudrait, elle reste au milieu, à se dire que c’est mieux de ne pas attendre quoique ce soit de Deborah, comme elle n’a rien attendu d’elle jusque ici. Alors elles se tiennent, là où peut-être, elles n’auraient pas dû se tenir, à se cacher, plus qu’à s’affronter.


“Deborah… Excuse-moi.”

Ce n’est pas une arène ce soir, ce n’est pas un combat, c’est un répit, un très long répit. Sloan, Deborah la rejoint dans sa tête, dans ses rêves éveillés, ses mains agitées, ses spasmes qui la quittent pas. Elle aimerait dormir, vraiment, elle a pas envie d’en parler, elle le ferait que pour elle, que pour se défaire un peu de l’envie de répondre à des questions sans aucune place dans son crane, puis elle s’obstine. Elle s’obstine sur des choses qui devraient pas tant compter, à son âge, sinon devrait-elle s’inquiéter de ce qu’elle n’est pas capable de devenir; tolérante, patiente, confiante. Et ils se croisent, les regards tièdes. Y a toujours ses billes foncées pour pas flancher sous le poids de la rencontre, y a son souffle coupé court par les remarques de la LE YAOI C'EST LE BIEN ! ♥, et ses doigts qui se glissent dans la crinière de Deborah. Les premiers jours, ça ressemblait un peu à ça, c’était Sloan. Sloan et sa confiance aveugle, Sloan et son affolante capacité à ne rien voir. Elle bouge plus, Sloan, elle embrasserait même son front, si ça la rassurait un peu, Deborah. Parce qu’elle à l’impression d’la perdre, elle est au courant, que rien change jamais tout à fait, qu’c’est juste une route interminable, où on oublie souvent de ralentir.
Holmes ralentit, du mieux qu’elle peut.

“J’adore mes pyjamas. Ils sont géniaux, mes pyjamas.” Sourire. “T’es gentille, sauf que j’ai ma batte de secours, planquée au cas où. Une idée de Garfield.”

Les minutes passent, dans ce silence confortable, celui qu’elle apprend à apprivoiser tous les jours, avec lui. Elle le comprend pas en entier, elle y arrivera sans doute pas, ça fait du bien.

“Les faire fuir ce serait plus simple, t’as raison. C’est juste. Que j’ai pas envie qu’ils s’en aillent, mes monstres. Je veux pas.”
Revenir en haut Aller en bas

Serdaigle



Deborah Bolton
Deborah Bolton
Messages : 225
Localisation : In a faraway land
Date d'inscription : 31/01/2015



sometimes I wish I could delete people _¤Sloan Vide

Messagesometimes I wish I could delete people _¤Sloan Empty
Lun 13 Avr - 18:59




SLOAN & DEBORAH
sometimes I wish I could delete people, one day your name didn't make me smile anymore, and so after all not even a single 'hello', oh darling go buy a brain.

Deborah était douce. Deborah était douce lorsqu’elle se reposait avec ce singulier engourdissement qui agissait in medias res sur elle, la plongeait dans un semi-état comateux, et l’aidait à faire le vide. Elle ne pensait plus à rien. Toutes ses précédentes préoccupations, qui ne surgissaient que très rarement et toujours par la faute de Sloan, s’évanouirent en même temps que cette sorte d’énergie crispée qui était venue dès les premiers échanges de mots.  Elle se sentit légère, de cette légèreté flottante, petite barque abandonnée à la dérive d’un long fleuve bleu, au mouvement parfois rapide et tumultueux et tantôt agréable à la baignade ou à l’étoile de mer. C’était Sloan qu’elle tentait de remonter à contre-courant le long des berges, en se mouillant parfois.

Deborah possédait pourtant cette coloration forte sur ses joues comme une timide gêne. Quelques secondes à peine auparavant, elle aurait aimé la changer en crapaud. Elle se sentit étonnamment heureuse de ne pas l’avoir fait. Dans le fond elle pensa que ça n’aurait l’air que d’une trêve, par égard à celles qui dormaient, après une pseudo guerre lasse, un juste réconfort qui ne semblait pas voué à durer, rien qu’une paix éphémère survenue un peu par hasard.

Deborah, les yeux fermés, pouvait sentir la cage thoracique de l’autre se soulever, et sa tête à même le ventre de la jeune sorcière suivait imperceptiblement le même mouvement. A n’en pas douter, Sloan était confortable. Assurément, elle ne le serait pas toujours.

Mais à quoi bon s’excuser. Les mots lui parvenaient tout juste à l’esprit. Et Deborah se demandait, déjà, ce qu’il y avait à pardonner. Peu de choses en vérité. Il n’y avait pas que la potion d’oubli pour rayer les mauvais souvenirs. La fatigue aidait parfois. Elle répondit alors par un long bâillement.

- Je ne te pardonne pas.

Ou peut-être l'avait-elle déjà fait, ou peut-être était-elle en effet trop fière pour se laisser aller aussi facilement dans les confidences. Alors c’était dit l’air de rien, sur le ton de la conversation, oisif, presque banal.
Elle aimait la torpeur de l'instant, la chaleur dégagée par le corps de l'autre, les longues minutes de silence, l'idée même qu'elle allait peut-être s'endormir juste comme ça, le sentiment de confort que cette perspective lui provoquait sans qu'elle ne sache trop pourquoi. Mais dans le fond, elle préférait éviter tout le reste. Alors elle tournait un peu autour du pot, passait par des détours sinueux comme l'étape du pyjama, se contentait des ricochets sur la surface de l'eau, des images enfantines, des monstres grouillant sous les lits, une baguette et une sorcière en guise de réconfort.
Peut-être que les mots, prononcés un peu plus tôt, auraient eu plus d’impact. Bien sûr, ça lui provoquait un vague sentiment de satisfaction, un léger goût de victoire dans la bouche. S’excuser, c’était reconnaître qu’on avait eu tort. Deborah ne se remettait que très rarement en question, mais l’entendre de la bouche des autres… Ca avait un je-ne-sais-quoi de plaisant, c’était en un sens lui reconnaître un statut de victime dont elle ne se lassait pas, pas vraiment. Elle n’avouerait probablement jamais ses torts, moins encore que Sloan lui manquait, quand bien même son attitude laissait entendre le contraire.

Que pensait-elle faire, ainsi enlacée ?
Suffit. Assez de ces questions. Qu’elle se disait la Bleue.  

- Arrête, tu vas vraiment finir par te transformer en garçon avec ta batte. Tu joues dans une équipe de quidditch, mais tu n’as pas du tout le sens du collectif… Tu es une brute, Sloan. Sur le terrain comme dans la vraie vie.

Ce n’était pas tant un reproche non, ou alors à moitié révélé, comme on vous dit des petites réflexions anodines qui sonnent plus vraies qu’elles ne devraient. Deborah ne joue pas en équipe. Elle ne sait pas. La dernière tentative s’est soldée par un échec cuisant, souviens toi Holmes.
Depuis il y avait des rencontres, des gens de passage, ça avait toujours été comme ça, depuis son plus jeune âge, mais et surtout des séparations. Des ruptures sentimentales qu’elle provoquait la plupart du temps, car trop rancunière, trop peu sincère. C’était ça, son plus grand damne. La sincérité, à quoi ça pouvait bien ressembler ? Tout chez elle semblait aller dans une parfaite harmonie jusqu’au sourire de ses lèvres, ses lentes expirations comme un ronronnement satisfait, le sentiment de sérénité en sentant les doigts de la Serdaigle lisser ses longs cheveux emmêlés,  la nouvelle paralysie de son corps, échoué contre celui de l’autre après avoir fait naufrage… Non vraiment, elle ne ressemblait pas à une menteuse.

- Est-ce que je suis un de tes monstres ?

Elle tourna un peu la tête, et, son menton appuyé sur le ventre de la Serdaigle, lui fit une grimace dévoilant ses rangées de dents bien alignées.

- Et peut-être que si la réponse me plait pas, je te mords.




(Prout. Il est nul tiens. J'espère que tu trouveras de quoi répondre.)
code by Chocolate cookie

Revenir en haut Aller en bas

Serdaigle



Sloan T. Holmes
Sloan T. Holmes
Messages : 881
Age : 26
Localisation : le banc de réunion des pas doués anonymes
Date d'inscription : 27/01/2014



sometimes I wish I could delete people _¤Sloan Vide

Messagesometimes I wish I could delete people _¤Sloan Empty
Mer 15 Avr - 23:28
Bien entendu qu’elle ne la pardonnait pas. On parlait de Bolton, pas d’une gamine écervelée qui finissait, un peu gauche par débiter voyelle sur voyelle tout son chagrin. Oh, pardon, Holmes, ça ne te visait pas.

Pardon. Je suis désolée. Excuse-moi. J’ai été bête. Les humains se plaisent dans les excuses et les sourires à moitié effondrés par leur corps qui supporte mal la culpabilité. Il y a ceux qui ne sentent rien, mais ça finit par devenir inquiétant. Sloan, elle a les pupilles qui se dilatent, le pouls qui ralentit, la transforme en petite machine carabinée à l’anxiété. Elle aimerait s’enfoncer dans le matelas, puis ne plus plus revenir avant la fin du monde, avant que la crise soit passée. Holmes, elle voyait bien dans l’avenir, les deux qui finissent pas s’ignorer et le soleil pour les aveugler, qui se lève tous les matins devant leurs figures pour leur éviter de se voir. Mais ce soir elle n’avait pas franchement envie de penser à ce genre de choses. Il lui arrivait toutes les embrouilles possibles, pendant qu’elle essayait de s’accrocher à une stupide place dans l’équipe de quidditch de Serdaigle. Au final, elle n’était jamais partie, comme si sa nouvelle vie avait commencé là.

Elle s’endormait très facilement, les jours où on ne venait pas prendre un peu de place entre ses draps. Sloan sourit, l’air désinvolte, plongée dans le noir, maintenant. Il était tard pour lui faire les même remarques que celles qu’elle débitait à Noah. Sloan, elle était fière de monter sur un balais et elle ne s’en était voulue qu’une fois; quand la colère l’avait emporté sur le match. Elle n’a pas eu les meilleures occasions pour se prouver que ça la calmait un peu, face à ce qui se passait à côté, mais les cognard étaient une bien belle distraction.

“...Si j’avais voulu faire du tricot, j’aurai demandé à ma grand-tante. Qui n’existe pas, d’ailleurs. Je ne suis pas batteuse pour rien, Deb.” Un silence la fait rire, nerveuse par la fatigue. “Tu es toujours mauvaise, après minuit.” Comme un gremlins, pensait-elle.

A l’entendre, la bleue semblait ailleurs. Deborah n’était pas occupée aux soirées muettes qu’elle aime tant, elle ne coloriait pas de rosaces fleuries de partout pour se détendre les nerfs, constamment à vif, non, elle était seulement la voix qui perçait l’intimité envahie de Sloan Temperance Holmes et… la demoiselle essayait de faire avec. Elle était devenue assez blanche, dernièrement, ne prenant pas assez le soleil qui revenait piteusement. Ses yeux étaient fatigués et puis, elle avait ces horaires aléatoires pour se lever et se coucher, aussi n’était-elle pas bien fixée sur les mots qu’elle comptait employer. Et puis Holmes secoua la tête, c’était le début du pourquoi du comment, ça allait lui faire mal aux épaules et s’emballer ce qui restait de viable à l’intérieur de sa poitrine. Son instinct abandonnait l’navire, ses sentiments, pareil.

“T’as les pieds vachement froids.” Pause, anxieuse, la pause. "Je sais que tu m'en veux. Je sais que je devrais passer au dessus de tout ça. Je sais bien."

Aussi, les jours où elle ne dormait pas assez, son pic de sarcasme augmentait de manière considérable, cela lui colorait les joues. Sloan passa distraite une main dans la cascade brune qui prenait un bout de son champ de vision, très intéressée par la longueur des cheveux de Deborah qu’elle évalua d’un coup d’œil. Inspirant longuement, elle remua un peu pour trouver position plus confortable, riant très légèrement, puis laissant les secondes s’écouler dans un malaise presque imperceptible mais bien présent. Son souffle s’écrasait contre le crane de Bolton, et puis elle jeta un œil à la pièce, très girouette ce soir.

“Qu’est-ce-que t’es venue chercher, Deborah ?”

Qu’est-ce-que t’attends d'moi ?
Revenir en haut Aller en bas

Serdaigle



Deborah Bolton
Deborah Bolton
Messages : 225
Localisation : In a faraway land
Date d'inscription : 31/01/2015



sometimes I wish I could delete people _¤Sloan Vide

Messagesometimes I wish I could delete people _¤Sloan Empty
Ven 17 Avr - 15:42




SLOAN & DEBORAH
sometimes I wish I could delete people, one day your name didn't make me smile anymore, and so after all not even a single 'hello', oh darling go buy a brain.

Je ne suis pas mauvaise.
Ou peut-être l’était-elle. Peut-être que ces gens qu’elle avait maladroitement déçus ou blessés lui avaient dit, et peut-être que ça ne l’avait alors jamais autant touchée. Les autres, ce n’était pas l’enfer. Deborah n’était pas dépendante du jugement des autres. Peut-être leur avait-elle déjà souri, de ce sourire un peu confus, timide, incompréhensible, comme elle s’excuserait d’une incapacité à réagir, à saisir tout à fait le sens qu’elle devait prêter au mot. Mauvais. Mais lorsqu’il écorchait les lèvres de Sloan, qu’il venait lui susurrer à l’oreille, qu’il s’insinuait dans son esprit, sillonnait les routes sinueuses d’une pensée nébuleuse pour lui insuffler son poison, semblable à un serpent fourbe et vert, alors seulement… Alors seulement. L’enfer. C’était Sloan. Sloan qui n’avait pas son pareil pour déclencher les peines. Non, elle n’était pas batteuse pour rien.

_ Je ne suis pas mauvaise. Je n’ai rien fait.

Pourtant il y avait cette voix hésitante, qui clamait le besoin d’affirmer l’exact contraire de ce dont on l’accusait, et dont le timbre, chevrotant, révélait l’existence d’un doute. Un léger doute que Deborah se refusait à regarder. Cela aurait été accordé trop d’importance à ce qui ne devait pas en avoir. Elle se répéta les mots encore pour elle-même. Elle se rassurait, seule. Elle pouvait le faire, se protéger. Seule.
Sloan ne lui avait jamais paru aussi dangereuse. Elle faisait danser les mots, elle les aiguisait comme des épées pour mieux blesser. Deborah resserra ses jambes. Sloan ne savait pas dans quel genre de complexité vaseuse et sale elle mettait les pieds. Mais Deborah sut précisément à cet instant précis, pour ces questions gênantes, pour le battement un peu trop rapide dans sa poitrine, pour cette chaleur suffocante sur ses joues, énervement pourpre, pour cette intimité trouble, qu’elle lui en voudrait pour le reste de sa vie.

Bien sûr, trois ans plus tard, elle n’y penserait plus du tout. Ca ne restait que des histoires d’adolescentes stupides. Ca ne restait que des montagnes de pas grand chose, de presque rien. Un culte de la rancune, futile, un culte de la culpabilité, superflue, vaine, dérisoire. Grotesque.
Deborah ne le savait pas encore. A seize ans, on ne connait rien, on ne sait rien, on ne comprend rien, on devine à peine, parfois. On imagine beaucoup, et souvent mal.
Elle se mura derrière un silence pesant, se souvint qu'il y avait quelques heures à peine, la vie lui paraissait belle, avec ce quelque chose d’illusoire, d’éphémère et donc de précieux, mais que Sloan passant par là, avait teint de gris.

Elle l'écouta entièrement, parce que c'était ce qu'elle faisait toujours. Elle pouvait bien regarder ailleurs, elle prêtait une oreille attentive, pas aussi distraite qu'elle aurait aimé faire croire. C'était Sloan après tout. Elle l'entendait toujours et plus que quiconque.

Elle se redressa enfin, ruinant les efforts de Sloan pour trouver une position plus confortable, creusant à nouveau cette distance entre elles deux. Cela lui semblait nécessaire. Elles se connaissaient depuis suffisamment longtemps pour se permettre une telle familiarité, mais il ne fallait pour autant pas oublier que c'était différent. Qu'il y avait un tabou. Une querelle sourde.
Machinalement, elle tendit ses bras vers ses pieds et s'amusa à attraper ses orteils entre ses doigts. C'était vrai qu'ils étaient froids. C'était vrai qu'elle lui en voulait. Elle ne la regarda pas tout de suite, mais un sourire, coquin, apparut.

_ Je suis venue réchauffer mes pieds.

Deborah voulait bien obtenir des réponses, mais pas n'importe lesquels. Elle voulait peut-être tout savoir sur Sloan, tout et vraiment rien. Quoiqu'elle aurait pu dire, ça l'aurait intéressée. Elle ne se posait pas la question de savoir pourquoi, c'était ainsi. Juste comme ça. Mais elle n'avait pas envie de parler, Deborah. Elle ne voulait pas répondre aux questions, pas pour de vrai en tout cas. Il s'agissait-là d'une tournure qui l'ennuyait.

_ Je ne te cherchais pas, mais je t'ai peut-être trouvé.

Deborah marqua une pause. Elle était arrivée dans ce lit un peu par hasard. C'était bien sûr plus simple de prendre la fuite lorsque l'atmosphère se faisait trop intimiste, ou que Sloan se faisait trop insistante.

_ Prête moi des chaussettes et je te laisse tranquille. Mais juste pour cette nuit.
code by Chocolate cookie

Revenir en haut Aller en bas

Serdaigle



Sloan T. Holmes
Sloan T. Holmes
Messages : 881
Age : 26
Localisation : le banc de réunion des pas doués anonymes
Date d'inscription : 27/01/2014



sometimes I wish I could delete people _¤Sloan Vide

Messagesometimes I wish I could delete people _¤Sloan Empty
Dim 19 Avr - 22:51
Les jeux auxquels les gens préfèrent ne pas jouer, ce sont bien ceux de Sloan et Deborah. Elle aimait bien allier leurs deux noms ensemble, avant. Parfois elle se retournait en la voyant au bout du couloir, menton dressé par dessus l’épaule, à se demander si elle devait déjà lever la main pour lui dire bonjour. Des jours comme ça. Ceux où elle apprenait que dans les chaussures de Sherlock, elle se sentait mieux que nulle part ailleurs. Les échanges incomplets, pendant qu’elle perdait les gens à vouloir aller loin, toujours plus loin, elle n’y faisait pas attention, parce qu’elle l’avait promis à Deborah. Elle ne comptait pas changer, se dérober, elle admirait les plus acharnés, les têtes dures aux sourires difficiles mais qui captent les ovales hésitantes. Bien sûr, ça arrivait qu’elle échoue, mais Deborah ne la laissait pas tomber pour autant.

Après l’avoir lâchée au bord de la route, peut-être Holmes commettait-elle sa première erreur, et ensuite, quand plus rien ne sembla les relier, il lui suffit d’un réveil pour fuir ailleurs. On disait de Sloan qu’elle était stable, pas vraiment effrayée par les spectacles en face d’elle, pas prête à reculer, à respirer, entre deux coups. La vérité était toute autre. Elle ne va pas l’admettre. Elle le fera jamais. Y a ses billes foncées qui roulent entre Deborah et le reste du lit, y a l’espoir qu’elle s’endorme et oublie ce qui a été dit. Parce que c’est dur, c’est dur d’admettre que les hommes, ils changent. Et Sloan, elle est pas plus forte qu’une autre, elle va pas se mettre à soudainement regretter ce qui la rend si faible, ce qui lui donne plus envie de se battre, ce qui la calme, au moins un peu. Doucement, elle dégage sa main des cheveux de Deborah, elle essaie de se remettre, se remettre en question. Survivre aux nuits infinies, on l’a sans doute appris à personne, celles qu’on des conséquences, ouais c’est de suite plus dur, pas vrai ?

Il monta sur son visage, le sourire, on ne lui avait rien demandé. Mais c’était la façon qu’avaient les mots de Deborah de chuter sous l’atmosphère étrange du moment. Quand elle parlait de la laisser tranquille, ça sonnait pas définitif, c’était plus une deuxième chance, c’était presque de quoi donner à s’exprimer. Mais elle le savait, quand elle parlait trop, le venin grimpait jusqu’aux reins, les joues s’empourpraient de bêtises, les phrases s’remplissaient de sottise. Alors Sloan avança, d’un coup de tête contre son joli front l’interpella. Dans son grand t-shirt elle avait l’air idiote, mais elle s’en fichait. Le froid qui passa entre ses jambes, elle s’en fichait aussi. Elle ouvrit l’armoire sans piper mot, remarquant Hector au fond, qui lui faisait de l’œil, un œil plastique, celui d’un peluche, quoi. Puis ça la faisait sourire alors elle revint vite avec sa paire de chaussettes couverte de motifs pastèque.

“Tiens.” La serdaigle rabattit la couette, une main contre son épaule, pour pas sentir que la pommade cessait de faire effet, elle s’agitant sans cesse. Leurs regards allaient et venaient sans réponse, là, à en perdre haleine, elles continuaient leurs tours, dans un silence apathique. Y a ses yeux qui se remplissent d’amertume. “Est-ce-que tu me détestes à ce point ?” Question stupide. Même sans être réellement Sherlock, elle savait que tout était relatif, qu’on ne dormait pas avec des amis, qu’on oubliait pas les limites, si facilement. Avec Deborah, elle aurait voulu que ce soit simple. Ce n’était pas simple. Elle se plaignait toujours que tout soit si “ordinaire”, mais même dans sa vie, Deborah ne l’était pas.
Revenir en haut Aller en bas

Serdaigle



Deborah Bolton
Deborah Bolton
Messages : 225
Localisation : In a faraway land
Date d'inscription : 31/01/2015



sometimes I wish I could delete people _¤Sloan Vide

Messagesometimes I wish I could delete people _¤Sloan Empty
Mar 28 Avr - 10:52




SLOAN & DEBORAH
sometimes I wish I could delete people, one day your name didn't make me smile anymore, and so after all not even a single 'hello', oh darling go buy a brain.

Deborah battait lentement des paupières. Elle suivait patiemment des yeux l’autre sorcière se lever, et attrapa les chaussettes tendues comme on recueillerait un papillon dans le creux de sa main, avec une délicatesse exagérée, un intérêt trop marqué. Se mit alors en place tout un rituel. Deborah Bolton ne portait pas ses chaussettes comme n’importe quel moldu venu. Elle gardait à l’esprit qu’il ne s’agissait pas de n’importe quelle paire non plus. Il y avait donc toute une phase d’appréciation, où elle soulevait les heureuses élues au-dessus de sa tête pour mieux distinguer le fameux motif.

_ Bof.

Et Sloan n’aurait pu espérer un meilleur compliment. En vérité cela lui paraissait tout à fait adorable. Mais il ne lui viendrait sans doute jamais à l’esprit d’aimer un peu trop fort un bout, un morceau de Sloan, et précisément car il s’agissait des siennes. Le reste fut d’une extrême lenteur. Deborah enfilait ses chaussettes comme elle savourerait bouchée par bouchée un mets raffiné et délicat. Il lui sembla sur le moment qu’elle n’avait jamais rien reçu d’aussi précieux. Et si sa langue se forçait à laisser entendre le contraire, l’on voyait bien à sa façon de se tenir que le geste n’aurait pu lui faire plus plaisir. Les coudes sur les genoux, la tête entre ses mains, elle remuait docilement des orteils avec l’attitude soudain redevenue sage d’un animal dompté.

_ J’espère que ce ne sont pas des chaussettes grignoteuses d’orteils…

C’était encore l’une de ses affabulations, qu’elle prononçait avec le regard vague et lointain de quelqu’un aux préoccupations un peu simples, qui écoute un peu trop sans vraiment y croire, ou presque, les lectures de la Gazette rubrique Faits divers. Mais elle comblait les blancs. Elle comblait les blancs entre ces silences gênants, entre ces questions indiscrètes qui la prenaient pratiquement au dépourvu, et auxquelles elle n’avait jamais vraiment réfléchi, où elle ne pouvait donner de véritables réponses sinon de simples convictions nourries par la rancœur de souvenirs tièdes et amères. Deborah ne pouvait pas s’empêcher de penser que c’était idiot. Elle savait qu’elle n’avait pas envie de continuer sur le sujet. Elle savait déjà qu’elle ne fournirait pas de réponses appropriées. Et Sloan de son côté devait bien s’en douter aussi, car elle connaissait bien ce caractère parfois lâche et mensonger, et à qui il se révélait difficile sans l’appui d’un filtre, d’arracher le moindre soupçon de vérité de ces lèvres épaisses comme une barrière naturelle retenant les eaux d’une sincérité oubliée.

_  Oui.

Mais Deborah ne détestait certainement pas Sloan. Elle savait que ça n'allait pas jusqu'à la haine, ou alors l'ignorait-elle. Et puis. La haine. Deborah ne savait pas à quoi ça ressemblait. Elle n'était pas de nature haineuse. Elle aimait les gens à sa façon, sans réellement réussir à le montrer, pas comme il le faudrait. Ce qu'elle ressentait pour la Serdaigle n'avait rien à voir avec un sentiment rongé par un vers agressif et malveillant. Sloan n'était qu'une énorme déception dont elle avait bien du mal à se défaire. Et puis il y avait autre chose. Autre chose qui la faisait doucement frémir d'un plaisir vague, à la suivre des yeux depuis l'armoire jusqu'au lit, de ce t.shirt certes trop large, mais pas suffisamment pour dissimuler ses jambes. Ses jolies jambes.

Deborah cligna des yeux. C'était grotesque. Elle ne voulait pas y penser. Contrariée par la seule force de ses pensées, elle bouda.

_ Je t'aime pas.

Elle ne montrait pas son visage rougie par ces pensées malvenues, inconvenantes. Elle se cachait, se dissimulait, pudique. Il ne faut pas que Sloan voit ça. Pensait-elle. Non, il ne fallait vraiment pas.
Elle se leva à son tour, s'approcha d'un tiroir de la table de chevet, qu'elle ouvrit pour laisser le goût du farfouillement à ses mains baladeuses. Encore pour une distance qu'elle voulait plus accentuée, non pas par la haine, sinon par l'embarras trouble. Et puis elle s'agaça soudain, comme affolée, terriblement gênée, mais toujours à voix basse, et pas réellement compréhensible à cause de ces chuchotements très rapides, comme elle en avait pris l'habitude depuis le début de cette escapade nocturne.

_ Regarde, tu me fais mentir ! Je peux pas te laisser tranquille si tu poses les questions qui dérangent ! Tu le fais exprès ! Et tu te plains que je suis mauvaise, mais c'est toi qui cherches !  

Elle se tut brusquement, comme elle venait de tomber sur un objet insolite. Une pommade. Pauvre Sloan. Deborah n'était pas vraiment méchante, même si elle ne manquait pas de mesquinerie pour l'autre sorcière. Mais tout était de sa faute. C'était encore une autre de ses convictions. Mais il y avait toujours ce quelque chose de dérangeant, d'incessant qui lui faisait s'attendrir à de rares moments sur la Bleue.

_ Tu as mal ? Tu l'as bien mérité ! Je peux te passer de la pommade.
code by Chocolate cookie

Revenir en haut Aller en bas

Serdaigle



Sloan T. Holmes
Sloan T. Holmes
Messages : 881
Age : 26
Localisation : le banc de réunion des pas doués anonymes
Date d'inscription : 27/01/2014



sometimes I wish I could delete people _¤Sloan Vide

Messagesometimes I wish I could delete people _¤Sloan Empty
Jeu 30 Avr - 0:14
Disons que y a les beaux soirs et les mauvais soirs. Ceux où on s’allonge sans état-d’âme, on laisse tranquille nos poignets frustrés d’indécision, on s’oublie sous les draps fleuris, on s’prend pas la tête à penser aux songes compliqués qui nous prennent les poumons et la gorge. C’est Deborah. Deborah, elle est comme de la nicotine que son père fumait, ça elle s’en souvient Sloan, elle lui prend ses sens, elle les retourne, pendant qu’elle voit son dos à la faible lueur qui tresaillit, y a des vagues qui se dessinent entre ses omoplates. Sloan elle voudrait lui rire au visage, crier “oublie tout, Deb, ça sert à rien de m’en vouloir éternellement, je suis une calamité, tu sais bien Deborah, tu sais bien.” A la place elle se tait là, contre ses jambes calmes qui ne hurlent pas de douleur, doucement ses bras se réveillent, elle s’attarde sur les grains de beauté qui font de belles et vastes constellations sur les épaules de la bleue secrète en face, celle qui dit pas grand chose.

Mais c’est dérangeant, quand elle l’ouvre enfin, ça veut dire beaucoup, elle a toujours besoin de se taire et de changer de couloir. Cette nuit, elle peut pas changer de lit, elle peut pas rester muette, elle a cessé de jouer la poupée assise tranquille sur la chaise en bois du grenier, elle est pas le pantin amouraché de ses ficelles. Elle est juste Sloan. Juste Sloan et tellement vulnérable, y a de quoi se mettre en colère contre elle-même, y a de quoi se pencher vers l’avant à la question de la demoiselle, y a de quoi se demander si un truc cloche pas.

Et de toute manière elle aura toujours de quoi déchirer les paupières des anges silencieux qui se posent là pour écouter, Deborah. Elle lui fera perdre son sourire cent fois à Sloan, s’il le fallait.

“Je vois. Moi je t’aime pas non plus alors.”

Non vraiment, Deborah, y a une partie de l’histoire qui manque, Sloan elle comprend pas tout, elle voudrait mais elle peut pas. Si tu cachais pas tes joues, ça fonctionnerait mieux, si tu te mettais pas près de sa douleur pour l’en soulager, peut-être ouvrirait-elle ses grands yeux tendres, si t’arrêtais de lui mentir autant qu’elle te ment, y aurait une chance. Une grande chance de remettre les pendules à zéro, ou de les faire couler d’une aiguille trop imposante. Elle a du mal à respirer quand la serdaigle se tourne vers elle, elle veut revoir les chaussettes et s’assurer qu’elle a survécu à cette étape, aussi. Garfield le lui a dit. Y aller progressivement et prévenir à l’avance, c’est toujours plus sympa. Sloan hoche la tête, retire péniblement le haut qui résiste un peu contre ses avant-bras, s’emmêle à ses cheveux, regarde ailleurs une fois. Relève des océans endormis sur Deborah, hésite à lui sourire, elle a froid.

“Dis-le moi. Ce que je devrais savoir Deborah. Parce que ça me rend triste. Tu me rends triste. Et je crois que je veux pas que tu t’en ailles aussi.”

Comme lui.
Revenir en haut Aller en bas

Serdaigle



Deborah Bolton
Deborah Bolton
Messages : 225
Localisation : In a faraway land
Date d'inscription : 31/01/2015



sometimes I wish I could delete people _¤Sloan Vide

Messagesometimes I wish I could delete people _¤Sloan Empty
Jeu 7 Mai - 21:55




SLOAN & DEBORAH
sometimes I wish I could delete people, one day your name didn't make me smile anymore, and so after all not even a single 'hello', oh darling go buy a brain.

Comme des fissures le long des murs, des rides lézardant la peinture de la vieillesse, des crevasses dans les mains, comme du papier fendu. Deborah avait des grimaces d’éloquence. Elle n’avait jamais vraiment entendu ces mots-là, elle n’avait jamais vraiment voulu non plus. Elle était celle qui disait ce genre de choses. Elle était celle qui blessait. Le retour, bien que juste, lui semblait douloureux. Sloan ne l'aimait pas. Ca ne ressemblait pas à une fin, car rien n'avait jamais commencé. Ca ne ressemblait à rien d'autre qu'à la continuation d'une petite guéguerre. Ca ne voulait rien dire.

Elle tournait le capuchon de la pommade entre ses doigts.

Elle ne savait plus, Deborah. Elle ne savait plus ce qu’il fallait dire ou non. Les réactions lui manquaient, les mots venaient de l’abandonner. Peut-être l’avaient-ils d’ailleurs toujours fait, à chaque fois qu’elle avait dû faire face à l’inquiétante figure de la Serdaigle. Elle se sentait vide d’un coup, creuse, vieille et fatiguée. Il était trop tard pour ces discussions qui ne menaient jamais nulle part. Elle voulait retourner dans sa chambre, mais ce soir elle ne pouvait pas. Elle se sentit bête, avec l’impression soudain de n’avoir plus nulle part où retourner, maintenant que tout son chez-soi venait de se faire tout retourner.

Elle détournait la tête avec pudeur. Elle ne voulait pas voir ce qu’il y avait sous ce t.shirt, pas dans ces conditions, pas comme ça. Et puis. Elle n’osait pas, Deborah. Elle ne s’affolait pas pourtant, mais elle s’efforçait de garder ses yeux, soit sur un bout de bras, une joue, une bouche. Une bouche.

Elle posa sa main froide, couverte de crème, sur la blessure de l’autre. Elle étala, quelques instants. Deborah savait qu’elle aurait dû retirer sa main, mais curieusement elle n’en fit rien. Et sa main se fit caressante, glissa comme langoureuse le long du bras, s’attarda sur les doigts de la demoiselle, qu’elle détaillait entre les siens.

Elle redressa la tête pourtant, et la dévisagea ouvertement, dans un mutisme accablant. Deborah semblait en colère, et elle l’était. Comment pouvait-elle lui demander ça ? Ce qu’il fallait qu’elle sache. Il y avait-il quelque chose d’aussi évident ? Osait-elle réellement lui demander de s’en rendre compte ? Elle ne voulait pas savoir, Deborah. Elle ne voulait plus, il fallait se débarrasser de cette sensation au plus vite qui s’accrochait aussi farouchement à son épiderme. Non. Deborah ne voulait rien dire. Deborah ne voulait pas qu’on sache, ce qu’elle ne savait pas elle-même.

Elle plaqua sa main contre celle de Sloan, et avança doucement son visage. Elle ne réfléchissait pas. Elle ne trouvait pas non plus la logique, peut-être qu'il n'y en avait pas besoin. Ce ne fut pas bref, ni volé, moins encore doux. Et ça n'avait rien de spontané, peut-être était-ce même prémédité. Peut-être y pensait-elle depuis longtemps, trop sans doute. Elle posa abruptement ses lèvres sur celles de la brune, sans jamais détourner son regard, de façon tout à fait osée, dans un geste de provocation presque furieux qui ne lui ressemblait pas. Elle serra sa prise, peut-être plus par plaisir que par désir de blesser. Elle ressentait beaucoup de choses à vrai dire, des palpitations, une décharge dans son visage, mais et surtout ce sentiment égoïste qui se disait que l’autre l’avait bien cherché. Car Sloan ne l'aimait pas.

- Maintenant, je suis partie.

code by Chocolate cookie

Revenir en haut Aller en bas




Contenu sponsorisé


sometimes I wish I could delete people _¤Sloan Vide

Messagesometimes I wish I could delete people _¤Sloan Empty
Revenir en haut Aller en bas

sometimes I wish I could delete people _¤Sloan

Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
WIGGENWELD ! :: 
 :: Tours :: Tour de Serdaigle :: Dortoirs filles
-
Vote pour WW parce que tu l'aimes ♥