La lionne, le pingouin et le crapaud | Aéraki

Date d'inscription : 11/01/2015

Maul avait l’air morne. Frigg ne savait pas si c’était normal, pour un crapaud, d'avoir l'air aussi... déprimé. Il ne l’avait pas depuis longtemps. Alors il décida de le sortir de son petit terrarium et de lui faire prendre un bain. Il voulut d’abord l’emmener au lac noir, mais un coup d’œil à l’extérieur et au vent qui soufflait le découragea de mettre un pied dehors. Ce n’était pas un manque de courage, il était juste, euh... soucieux de Maul, qui allait se baigner dans une eau glacée. Il avait entendu dire qu’il y avait une super salle de bains quelque part, alors il était parti à sa recherche. Il avait juste mal compris, ou oublié, que ce n’était pas autorisé aux élèves lambdas. De toute manière, il ne trouvait pas l’endroit. Il tournait en rond entre deux étages lorsqu’il débarqua dans une portion de couloir plus lumineuse que les autres. Frigg huma l’air avec un petit sourire. Ça sentait très bon, et quelques bulles voletaient autour de lui. Peut-être que la salle de bains était dans le coin ? Il tourna sur lui-même pour observer les environs. Il n’était jamais venu dans ce coin du château. Ça ne voulait pas dire qu’il était perdu, juste... euh... qu’il se promenait. Voilà. Il soupira, blasé par son côté pas doué. Il n’avait pas l’habitude d’évoluer dans un bâtiment aussi grand, voilà pourquoi il se paumait encore alors que l’année était déjà bien entamée ! Dans ses mains, Maul, le crapaud rouge, semblait agité. Frigg lui tapota la tête avec un air inquiet, ignorant toujours s’il était malade.

« Ne t’en fais pas. Un bain, ça te fera du bien. Y’a rien de tel pour se remonter le moral ! »

Il avait lui-même toujours été content de pouvoir prendre des bains (mais c’était peut-être parce qu’il n’en avait pas beaucoup l’occasion quand il vivait dans le camping-car avec ses parents). Bon, mais les crapauds pouvaient-ils se baigner comme les humains ? Avec de l’eau chaude, des bulles et tout ? Les crapauds pour sorciers nécessitaient-ils des soins spéciaux ? Frigg regretta de ne pas être allé à la bibliothèque pour se renseigner. Ses parents lui avaient juste expliqué les soins basiques qu’on leur avait recommandés à l’animalerie magique, et il n’avait eu aucun problème jusqu’à présent. Il espéra que le bain règlerait le problème. Sinon, il devrait trouver le professeur de SACM ou aller à l’infirmerie... s’il retrouvait son chemin d’ici là.

Je réalise cette prédiction :

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Quand elle était préoccupée, Aéraki aimait se promener dans les couloirs de l’établissement magique. Elle ne prêtait attention à rien d’autres que ses pensées envahissantes et se laissait guider par ses pas. C’était comme s’ils avaient leur propre conscience ; évitant murs et élèves, elle déambulait comme bon lui semblait à la manière d’un fantôme. En journée, ses cours lui permettait de lui occuper partiellement l’esprit, mais une fois le soir venu, ces pensées parasites revenaient à la charge et ne lui laissait alors que peu de repos. Alors elle marchait. Elle se libérait de ce poids par cette déambulation qui faisait écho à la divagation de son esprit. Il y avait un endroit, en plus du couloir enneigé, qu’elle aimait particulièrement ; c’était le couloir savonnette du cinquième étage. Là elle pouvait rester un moment, éclatant une bulle du bout des doigts ; une pour chaque pensée qui l’habitait. C’était sa manière de trier le labyrinthe de son esprit. Les bulles de pensées n’étaient rien face à sa toute puissance !

Aussi, elle ne fut pas étonnée quand une bulle éclata sur son nez, libérant un doux parfum. Elle leva les yeux et, comme à chaque fois qu’elle venait, elle restait admirative. Ce couloir était décidément l’un de ses favoris ! Entre ces grandes fenêtres aux milles reflets dans ces bulles de savons et ces mêmes bulles voletant paresseusement au grès d’un souffle imaginaire, ou si discret qu’elles seules pouvaient le percevoir. Une d’entre elle s’approcha, elle fit alors danser l’air autour de cette fleur aérienne, la faisant graviter autour d’elle, avant de la transpercer dans un rai de lumière, observant ainsi les éclats retomber dans une explosion colorée.

Cela faisait plusieurs minutes qu’elle était là, à simplement s’amuser avec les quelques bulles de savons quand elle remarqua l’autre élève présent dans le couloir. Il tenait dans ses mains son crapaud rouge. Ce n’était pas des animaux qu’elle appréciait particulièrement, les moldus disant qu’ils apportaient toutes sortes de maladies. Elle ne savait pas si c’était le cas pour les crapauds sorciers – elle espérait que non !- mais elle se promit de ne pas le toucher avant d’avoir fait des recherches plus approfondies sur le sujet.

L’élève lui semblait jeune, peut-être un première ou deuxième année ; il semblait tout aussi perdu que le sont les bulles de savons quand plusieurs courant tentent de les emmener à la fois dans un endroit ou un autre souvent à l’opposé. Elle ne put s’empêcher de ressentir un élan de sympathie pour lui, aussi décida-t-elle de s’approcher malgré la présence du batracien.

« Bonjour, que fais-tu ici ? Tu es perdu ? »

Inconsciemment, elle avait prit une voix douce, le genre de voix que l’on prend pour amadouer un animal possiblement menaçant. Plaire au crapaud semblait être une priorité afin d’éviter un malencontreux contact. Elle mit un point d’exclamation mental juste à côté de cette idée de recherches qu’elle avait eu quelques minutes plus tôt, ne désirant pas l’oublier. Mais pour le moment, le plus important était d’aider le jeune garçon à retrouver le chemin qu’il voulait emprunter au départ. Elle lui sourit en attendant sa réponse.

Date d'inscription : 11/01/2015

Frigg était perdu dans ses pensées et ne remarqua pas tout de suite qu'il y avait quelqu'un d'autre dans le couloir. Il sursauta lorsque Maul l'avertit, d'un petit coassement. C'était une fille de Gryffondor, plus grande que lui. Elle était au moins... au moins en cinquième année ! décida Frigg, qui n'était pas très doué pour estimer l'âge des élèves plus âgés que lui. Il lui sourit poliment en retour. Elle parlait d'une voix douce et gentille. A priori, il avait de la chance d'être tombée sur elle. Malheureusement :

« Euh, non ! »

Fut sa première réaction. Il avait un peu honte de s'être perdu dans les couloirs, pour la trente-sixième fois au moins. Et même s'il avait bien fini par accepter l'idée qu'il était voué à ne jamais retrouver son chemin dans cette école – sauf quand il s'agissait de faire le trajet dortoir - bibliothèque ou bibliothèque - grande salle – il avait encore du mal à le reconnaître tout haut. Mais il réalisa que sa réponse risquait de chasser cette bonne âme qui était peut-être sa corde de sortie. Non, pas sa porte. Sa corde. Comme dans Pokémon. Frigg s'empressa donc de rectifier maladroitement :

« Euh, si. Peut-être. Un peu ? »

Il leva les yeux au ciel devant sa bêtise.

« Carrément, en fait. Je cherchais un endroit où baigner mon crapaud, je crois qu'il est malade. Tu t'y connais un peu en crapauds ? » demanda-t-il en mettant l'animal sous le nez de l'inconnue, ignorant complètement qu'elle n'aimait pas ça.

Le crapaud émit un petit coassement plaintif. Mais c'était déjà ça ! Frigg l'avait trouvé bien silencieux ces derniers jours, et le voir s'exprimer maintenant le rassurait un peu. Peut-être qu'il avait juste besoin de sortir, de prendre l'air ? Frigg se désolait de ne pas savoir quoi faire. Il n'était pas très doué avec les crapauds et il ne voulait pas que Maul pâtisse de son ignorance. Il se promit de lire pleins de livres sur le sujet dès qu'il aurait identifié la source du problème. Mais en attendant, il était toujours perdu.

« On m'a qu'il y avait une salle de bains quelque part, est-ce que tu sais où elle est ? Ah, et je m'appelle Frigg, désolé ! »

Avec tout ça, il en oubliait la politesse la plus élémentaire ! Il mit Maul dans une main et le serra contre lui pour ne pas le faire tomber, et tendit l'autre vers la Gryffondor pour la saluer.

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Aéraki avait un faible pour les enfants souriant. Ils apportaient de la joie là où tout était sombre, et, plus encore, il n’était pas encore l’éventail qui cachait le reste de leurs émotions. Elle aimait les sourires juvéniles et sincères comme d’autres aiment les étoiles et la lune. Ils constellaient ce château de pierres bien souvent froides et dessinaient un nouveau chemin. Elle ne put s’empêcher de lui sourire en retour, pour sourire tout simplement, mais aussi pour le rassurer un peu, car il semblait un peu pataud mais pas moins gentil. Elle s’amusa de la manière qu’il eut à d’abord la contre dire avant d’avouer à demis mots sont égarements. Les enfants sont adorables quand ils sont encore des enfants…

Ce n’est que quand il en parlant qu’elle remarqua qu’en effet, l’animal ne semblait pas bien vif. Elle retint bien difficilement sa curiosité et sa main désirant voir si l’animal était toujours en vie. Ses yeux bougèrent à ce moment là, confirmant ce fait.

« Effectivement il n’a pas l’air bien… » Répondit la jeune fille « Ici je ne sais pas, peut-être au Club d’hôtes ? »

Elle réfléchit un moment sur ses nombreuses lectures, mais malgré tout elle ne se rappela pas avoir un jour lu sur les crapauds magiques de compagnie. Elle ne put offrir qu’un sourire contrit à l’enfant tout en s’excusant.

« Désolée mais je n’y connais rien en crapauds. »

Elle recula son visage de l’animal, pas très à l’aise de voir l’amphibien la regarder avec son regard vitreux et sa peau couverte de mucus. Il croisse, n’appréciant sans doute pas être mis sous le nez d’une inconnue. Aéraki recula d’un pas. Elle fut des plus surprise quand il lui demanda si elle connaissait l’emplacement de la salle de bain secrète des préfets – ces veinards !

« Tu sais j’ai entendu des bruits de couloirs concernant l’existence d’une salle de bain cachée ici, mais je ne l’ai jamais trouvé… Donc le club d’hôtes semble être une bonne solution s’ils ont le l’eau pour baigner ton crapaud. Et enchantée Frigg, je suis Aéraki.»

Elle lui tendre une main polie après s’être présenté et installé son animal dans son autre bras. Son regard alla de la main de Frigg au crapaud puis au visage de l’enfant qui attendait gentiment qu’elle accepte sa poigne.

« J’espère qu’il n’est pas vénéneux » dit-elle avec un rire nerveux.

Mais, après avoir été rassurée, elle lui serra la main et la secoua lentement de haut en bas avant de la lâcher. Elle se tourna un peu pour qu’il ne la voit pas frotter sa main dans les plis de son uniforme – il y restait un peu de mucus et cette sensation gluante sur la paume ne lui plaisait pas du tout. Aéraki n’était pas une fille à crapaud. Elle se mit à réfléchir sur l’emplacement de la possible salle de bain avant, laissant ses pensées traîner un peu au gré de leurs envies. Soudain, elle sursauta violemment, en s’exclamant :

« Je sais ! Nous n’avons qu’à aller voir notre professeur de Soins aux Créatures Magiques ! »

PS : Désolée pour l'attente, j'ai eu pas mal de soucis et de travaux à rendre pour la fac !

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