Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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[BUMBYDAY] Let us celebrate our twisted fate | Viridus

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Summer M. Sutherland
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Mer 8 Juil - 13:48
Dans la Grande Salle il y’avait des visages à ne plus finir, à ne pas s’y retrouver – et puis il y’avait le visage de Summer. Et sur le visage de Summer se dessinaient milles étincelles et un énorme sourire. Dans son cœur tambourinait l’impossible promesse d’une étreinte impunie ; une éternelle soirée où il pourrait s’accrocher aux épaules de quelqu’un sans se dérober aux détours des couloirs, un regard à calciner de ses sourires de vélane qu’il déverse à s’enivrer, et sans doute des lèvres à embrasser lorsqu’il fera trop noir sur le rebord des balcons. Et ce quelqu’un n’avait aucun prénom, ne portait pas de visage ou seulement celui que Summer lui donnait déjà – il serait fille, garçon, il compterait son âge en années ou en décennies, Summer s’en moquait parce qu’il se voyait déjà les embrasser, les courbes indéfinies de son visage.
Il évitait pourtant de trop regarder autour de lui ; l’incertitude le rendait impatient et il aimait l’impatience.

Alors dans sa dentelle blanche trop courte pour la porcelaine de ses jambes il enchainait les pas vers le portoloin avec l’insouciance enthousiaste des enfants, en se demandant lequel de ces visages – qu’il ne regardait pourtant jamais assez – serait celui de son amant d’un soir. Et il s’arrêta devant le portoloin, sans regarder à côté de lui, pendant un instant il ne voulut pas savoir, il voulait que l’autre le voie avant. Du coin de l’œil il pouvait déjà dire qu’il était grand.

Ensuite il leva les yeux et c’est sur la grimace légèrement ennuyée d’un Viridus adulte qu’ils tombèrent directement. Summer regarda derrière lui, ensuite de l’autre côté, dans le désespoir brutal du moment. Il n’y avait personne que lui – aucun visage à part sa moue. Il s’arrêta brusquement, dans l’espoir de se faire dépasser par quelqu’un. Quelqu’un– ou quelque chose – le poussa brusquement vers l’avant en passant derrière lui. Il ne pouvait plus fuir nulle part. Il n’avait imaginé aucun scénario où tout tournerait mal et pourtant il aurait dû ; y aller aux bras d’un adulte ne l’aurait pas dérangé, aucune créature ne l’aurait rebutée et même si les fantômes étaient impossibles à embrasser, ils se seraient quand même amusés à danser. Mais Viridus, non, c’était hors de question. La peur l’avait tellement tétanisé qu’il n’osa même pas lever les yeux vers lui une deuxième fois. Quelque part il était curieux de le regarder ; il ne l’avait jamais vu d’aussi près en adulte, mais Summer craignait autant Viridus que les cris de harpie de Dahlia.
Il s’était si bien préparé, il avait littéralement souffert avant de parfaitement réussir un Impervius stable, et tous ces jolis vêtements qu’il s’était fait envoyer n’avaient jamais été portés avant.
Summer déglutit, sans oser toucher le portoloin. Comment devait-il l’appeler ? Professeur ? Oui, probablement. Est-ce qu’ils allaient danser ensemble ? Resteraient-ils seulement ensemble une fois à l’intérieur ? De quoi pourraient-ils parler ?
Ensuite il soupira. Il avait prévu une soirée parfaite dans le parfait palais sous l’eau avec le parfait prince inconnu.
Mais son prince se révélait être son professeur de sortilèges qui n’était pas du tout connu pour son amour des hybrides.
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Viridus Emerald
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Jeu 9 Juil - 17:21
Ce n'était que par amour de la contradiction que Viridus se présentait à la soirée ; il n'y avait apparemment pas besoin de chaperons, le mélange des âges garantissant que les élèves soient suffisamment intimidés pour bien se tenir, et il aurait très bien pu rester chez lui. Seulement voilà, il y avait plusieurs occasions à célébrer, et toutes tenaient de la victoire.

Sa maison avait gagné. C'était peut-être le seul vrai sourire que la fin de l'année lui arrachait. Oh, bien sûr, il y avait eu le plaisir mesquin d'arracher les deux coupes des mains crochues de Flavia et la satisfaction de voir les couloirs de Poudlard se parer de banderoles vertes, mais ce n'était pas l'intégralité de son sentiment. Il se rappelait encore des soirées à écouter le craquement du feu dans la cheminée, le clapotis de l'eau contre les vitres. Il se voyait encore à attendre le bonsoir du fantôme jusque tard dans la nuit, assis avec un livre dans son lit. Il y avait maison et maison ; Serpentard tenait d'un peu des deux, entre les couleurs et les murs de pierre froide. Quelque part dans la carcasse hautaine, il y avait un enfant, très différent de l'habituel, qui avait envie de se réjouir avec les autres sans pour autant parvenir à s'exprimer. C'était facile de trouver les faiblesses et d'appuyer dessus ; il était beaucoup moins simple de se trouver confronté à un accomplissement et de vouloir exprimer sa satisfaction sans l'afficher comme une faiblesse.

La deuxième victoire, elle, était bien plus bruyante. Enfin, ce n'était pas lui qui faisait le bruit, plus exactement, il entendait celui de la défaite avec tant de fracas que l'écho lui rappelait sans cesse sa réussite. Quelque chose de très personnel, en vérité, qu'il n'avait pas pu s'empêcher de venir étaler au nez et à la barbe de la principale concernée. C'était la seule raison de l'usage de sa potion, d'ailleurs ; il aurait d'ordinaire évité son usage à Poudlard afin d'éviter de devoir se présenter au cours suivant sous son apparence à présent habituelle. Ce qu'il voulait, c'était que Stathos hurle encore un peu plus fort – et pas dans le sens où elle aurait voulu crier à cause de lui. Elle pouvait faire du bruit sans qu'il n'ait envie de fuir, ces jours-ci, parce qu'elle avait perdu. Elle se présentait dans la même file de que lui, certes, mais c'était celle des personnes seules.

Et ça allait à Viridus, au final, de tomber sur n'importe qui, ce jour-là. Autant que faire se pouvait, du moins ; il avait fait de l'indélicatesse une marque de fabrique, et sa bonne humeur relative ne pouvait empêcher la grimace à la découverte de la personne dont il s'agissait. L'enfant baissait les yeux et personne ne pouvait le blâmer. Viridus soupira légèrement, presque en choeur avec son cavalier, juste avant que la raison de sa présence se rappelle à lui ; le professeur de Défense contre les Forces du Mal avait décidé de doubler tout le monde. Toujours pas discret, le demi-thon. Il eut un regard presque craintif vers l'arrière de la file, avant de considérer le pauvre garçon muet devant lui.

- Toutes mes excuses.

Il s'agissait là d'un miracle, vraiment, mais tout était mieux que l'abomination en chef, même une de celles qui ternissaient le blason de sa glorieuse maison. Bien sûr, il aurait été plus simple qu'aucun des deux ne perde son temps avec l'autre, mais tant pis ; Viridus attrapa le portoloin, posant une main sur le bras de son élève.
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Summer M. Sutherland
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Jeu 9 Juil - 23:48
Dans la tête de Summer, le déni continuait encore de bloquer des synapses et d’en créer des nouvelles là où il ne devrait pas. Les scénarios d’apocalypse, les films de zombies qu’il avait regardé chez Garfield et toutes les créatures terrifiantes qu’il voyait dans les livres se mélangeaient ensemble dans une même situation ; celle où il venait de se retrouver.
Viridus avait parlé et bien avant que Summer ne puisse sortir de sa torpeur horrifiée pour réussir ne serait-ce qu’à traiter dans son cerveau le décalage entre sa voix actuelle et celle dont il avait l’habitude, le professeur avait touché le portoloin. En soi ça n’aurait pas été une mauvaise chose si, pour une raison inconnue, il ne l’avait pas emmené avec lui. Summer n’avait pas eu le temps de faire ses nécessaires adieux à la Grande Salle et dans la panoplie de visages qui brusquement disparurent dans une spirale, la brève grimace lointaine et terrifiante du professeur Stathos s’imprima sur sa rétine comme le flash d’un appareil photo.

Les voyages en Portoloin n’étaient pas très agréables, du moins à son goût, et lorsqu’il atterrit sur le lieu de la soirée ses terminaisons nerveuses déjà carbonisées par la panique et l’incompréhension dansaient de bout à bout, et comme si le destin avait décidé qu’il manquait du piment à son apocalypse personnelle, il perdit l’équilibre et bascula sur le professeur à côté de lui. Pendant un moment il considéra sérieusement de feindre l’évanouissement mais jouer aux princesses effarouchées ne le sauvera sans doute pas du tout de sa situation.
Il fallait faire face à ses peurs. Il se répéterait simplement que tout ceci n’était que la pâle manifestation d’un épouvantard.
« Pardon, excusez-moi. »
Parce qu’il fallait doublement s’excuser. Il se décolla de lui assez rapidement, sans lever les yeux vers lui. Ses joues s’étaient elles aussi calcinées de peur, de honte, et pour éviter d’avoir l’air trop ridicule il fit mine de regarder autour de lui.

Et heureusement pour lui, ce qu’il voyait était magnifique. En un instant la fine peau de son visage avait retrouvé tout son éclat et ses yeux grands ouverts passaient d’un côté à l’autre de la salle avec la vitesse curieuse d’un regard d’enfant. Il venait de se rappeler qu’ils étaient sous l’eau – dans un monde tout à fait nouveau, où la gravité a peu de sens et où les sourires étaient tous bleus.
Il osa un nouveau regard vers Viridus, cette fois-ci un peu plus appuyé. Comme pour analyser la situation, se renseigner de ses grimaces. Il avait encore peur de lui, mais sa panique s’était subitement calmée sous l’éblouissement du moment et son cœur s’était rempli de cette joie explosive et primaire qu’il ressentait un peu plus tôt dans la Grande Salle. Viridus était différent, ou en tout cas il en avait l’air. Il était grand et même si Summer s’attendait à ce que les traits adultes peignent dans son regard la couleur de la sévérité, il le trouvait étrangement moins menaçant.
S’il le choisissait, il pourrait peut-être passer une soirée acceptable finalement, sans que personne n’ait à mourir – ce n’était, après tout, que la manifestation éphémère d’un épouvantard.
Cette éventualité lui donna un élan incroyable ; celui de sourire.

« C’est tellement joli ! » Il sautilla avec légèreté, levant la tête vers le haut, battant ses longs cils devant les statues de marbre, ramassant au passage deux verres remplis et promenant ses yeux émerveillés sur les invités déjà présents. Il oubliait déjà un peu l’apocalypse qui le guettait. Il tendit par réflexe l’un des verres à Viridus, puis s’arrêta dans un mouvement sec, paralysé par le doute. Et s’il se faisait sévèrement bassiner ? La peur s’insinuait quand même encore dans son cœur, malgré sa nouvelle bonne humeur, et cet instant de doute lui permit de mieux regarder les pieds de verre. Alors il se mit à fixer non sans une horreur apparente la figure qui les décorait.
« Mais c’est absolument immonde, qui a eu cette idée ? » Il se l’était surtout murmuré à lui-même, puis, réalisant que c’était tout à fait inconvenant de parler entre les dents, il s’approcha distraitement de son professeur en regardant à nouveau autour de lui. Dans la splendeur de l’instant il avait cru que les statues représentaient de gracieuses sirènes, mais en regardant mieux il se rendit compte qu’il s’agissait, en réalité, d’une sardine. La même sardine. À visage humain.
Un peu comme le professeur Stathos.

« Excusez-moi Professeur, mais est-ce que le poisson sur les statues et les tableaux est un personnage public ? »
Pour le coup, et au risque de passer pour un énorme inculte, il était réellement curieux. Leur soirée de fin d’année s’habillait en l’honneur d’une créature qu’il ne connaissait –honte à lui ( ?)– pas du tout, et qui plus est n’était absolument pas, avouons-le, jolie.


Spoiler:
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Viridus Emerald
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Sam 11 Juil - 19:51
Viridus était calme. Sa hauteur retrouvée le détendait ; plus on était petit, plus on avait besoin de faire du bruit pour être entendu. Il se savait écouté, au vu de l'attitude de l'enfant à ses côtés. Car c'était véritablement un enfant, les yeux baissés et les joues rougies, semblant attendre sa punition. Viridus le regardait avec une expression neutre, ignorant les excuses. Pourquoi les présentait-il, d'ailleurs ? Il avait l'impression que c'était pour le fait d'exister, ce qui était plutôt justifié.

Détournant les yeux pour le laisser se remettre de ses émotions, il examina le décor. Il était au courant du thème de la soirée puisqu'elle s'était tout de même organisée dans le lac et qu'il avait fallu lancer des sortilèges pour préserver l'intimité des Serpentards dont les fenêtres n'étaient pas très loin, mais il n'aurait pas imaginé tant de mauvais goût. Il soupira, presque déçu. Jamais rien dans cette école ne fonctionnait correctement, et personne dans les organisateurs n'avait apparemment de rétines au vu de la figure choisie pour figurer sur la plupart des décorations. Certes, le cadre était joli mais ils avaient encore trouvé le moyen de tout gâcher.

Il regarda plutôt en coin l'étrange créature qui l'accompagnait, et qui découvrait les alentours avec émerveillement. Le vrai spectacle était peut-être là, en fait ; il avait l'impression que Sutherland jouait à un deux trois soleil avec lui, se figeant dés qu'il le regardait pour n'évoluer dans l'espace que quand il détournait les yeux. Et effectivement, lorsqu'il tourna la tête après que le garçon ait fait un geste vers lui, il se transforma encore en statue.

Néanmoins, il se reprit, et Viridus haussa un sourcil, étonné à la fois de se voir proposer une boisson et de sa réflexion.

- Ah.

C'était plus un soupir qu'une exclamation, alors qu'il cherchait les mots pour expliquer sans déverser un venin inutile ; il avait jusque là préféré le silence, laissant son infortuné cavalier – même s'il avait plus l'impression d'être le cavalier de l'élève que l'inverse – en paix. Il n'avait pas envie de jouer, pas envie de le torturer plus qu'il ne le faisait déjà. Viridus s'amusait quand on lui répondait, pas quand on rétrécissait sur place.

- Il s'agit du prince héritier du peuple de l'eau, Solus.

Il avait une voix de pédagogue, neutre et posée. Presque sans y penser, il fit glisser sa baguette hors de sa manche, tapotant le pied du verre qui changea de forme, une simple colonne entourée de roses grimpantes qui se colorèrent de blanc et de vert. C'était bien plus joli comme ça. Il n'y faisait pas spécialement attention, mais l'impression que Summer lui faisait le transformait en prestidigitateur comme il le faisait pour les tout petits qui ne l'agaçaient pas encore.

- Vous situez peut-être mieux le quartier de Londres qui porte son nom.

L'endroit étant réservé aux créatures et hybrides, ç'aurait pu être une attaque mais c'était un constat neutre. Il prit le second verre toujours hideux, défaisant la prise du garçon sur l'objet pour le déposer sur une table sans y toucher. Quand on s'était attiré les foudres de l'empoisonneuse du coin, ainsi que de l'alchimiste et du professeur de défense contre les forces du mal, on évitait au maximum de se mettre en danger.
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Lun 2 Nov - 17:54
Il y'avait comme une espèce de tendresse dans les gestes las de Viridus - ou alors c'était lui, Summer, qui lisait toujours la tendresse dans l'ennui. Il lui rappela vaguement, pour une seconde, son père. Dans leur allure, leur manière de le regarder rarement et dans l'indifférence de leur voix ils partageaient tous les deux ces airs des grands hommes occupés, noyés dans l'inertie. Il ne connaissait rien de Viridus que ce qu'il pouvait voir dans la salle de classe de sortilèges ; c'est à dire la terreur qu'il lui inspirait du haut de son tabouret. Il lui semblait pourtant soudainement que cet homme était rempli de complexité, qu'il avait derrière lui une histoire que Summer ne prétendrait jamais connaître - ce n'était pas un constat, ni un éclat de génie car Summer ne lisait jamais bien dans le coeur des gens et ne s'en souciait que très peu. C'était tout bêtement une brusque impression. La révélation miraculeuse qu'une autre personne puisse être aussi complète que lui. C'était la première fois pour lui, peut-être parce qu'il ne regardait jamais les gens de manière aussi détachée, aussi lointaine. Parce qu'il ne s'enchevêtrait pas en lui comme il le ferait avec un autre ; il en avait trop peur.
Un peu moins maintenant.

Son pied de verre avait pris des couleurs nouvelles et vives. Summer aurait presque pu traduire ce geste encore par de la tendresse, mais il préférait ne plus supposer. Il se comporterait le plus normalement possible, sans trop faire d’efforts, il ne pensait plus qu’il le devait. Viridus lui parlait avec une voix claire et sur un ton où il ne lisait aucune hostilité ; il s’en étonnait. C’était comme si, en retrouvant son physique d’adulte, il avait en même temps perdu de son amertume.

« Vous devriez prendre cette potion plus souvent. »

Il ne savait pas d’où lui était venu le courage de prononcer ces mots, avec une voix aussi claire qu’elle pouvait l’être, inaltérée par la peur et l’appréhension. Il en avait souvent, de ces soubresauts de courage brusque, ou d’irresponsabilité.
Il avait récupéré sans y penser réellement le verre que Viridus avait déposé sur la table, en regardant à nouveau la figure qui le décorait sans trop y porter d’intérêt cette fois. Il savait qu’il pouvait faire comme son professeur avait fait, qu’il pouvait le rendre joli. Il le regardait distraitement, en se disant que la rose que Viridus avait créé sur le sien lui rappelait vaguement une histoire.

« Il y’a un conte moldu où le personnage principal est transformé en bête par une sorcière, alors qu’au fond il est gentil. Mais à cause de son apparence physique il devient de plus en plus amer et les gens s’éloignent de lui, mais c’est très regrettable parce qu’au fond c’est un homme bien avec beaucoup de talents. »

Il était insolent une seconde et s’aplatissait la seconde d’après, comme un enfant trop habitué à être grondé. Ses joues s’étaient enflammées en un battement de cil, il regardait déjà ailleurs et ses doigts tapotaient nerveusement sur le verre. Il pensait qu’il n’aurait pas dû, finalement, relâcher sa garde et lui parler sans réfléchir – balayer le semblant de tendresse qu’il croyait lire dans la lassitude de Viridus lui coûterait certainement sa soirée. Il devait se rattraper.

« Je suis désolé, je ne voulais pas être insolent. Je voulais juste dire que. Lorsque vous êtes comme ça, vous- vous semblez plus… Comme. Un homme juste. »

Il était persuadé qu’aucun autre élève ne s’était jamais aventuré à lui dire ce genre de choses, mais la balle était lancée.
Il n’avait jamais rien dit de plus à Viridus que « Je suis désolé » en cours de Sortilèges, parce qu’il ne réussissait jamais. Et maintenant il lui parlait de La Belle et la Bête et lui rappelait inconsciemment ce que les élèves comme lui pensaient de leur professeur.
Il chercha nerveusement sa baguette et se concentra un moment sur le pied de verre pour se vider la tête. Il tapota légèrement dessus en chuchotant l’incantation, et l’hideuse figure se transforma en une jeune fille dans une longue robe jaune. Il sourit, presque fier, très nerveux.

« Regardez, j’ai fait comme vous. »
Il voulait disparaître et se réveiller chez lui, dans son lit, à Londres, très loin.

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Dim 29 Mai - 23:01
Viridus avait écouté chaque mot, les yeux baissés sur le garçon comme s’il ne savait pas quoi en faire. Il aurait été vain de lui dire qu’il connaissait cette histoire, même si l’idée lui passa vaguement par l’esprit ; il avait trop l’habitude de chercher à blesser pour que les outils pour le faire ne lui viennent pas naturellement. Il choisissait juste de ne pas les utiliser.

Il eut simplement un sourire dont il dissimulait habilement la fatigue, alors qu’il prenait délicatement le verre en main. Il était un peu surpris, ce qui relevait de l’exploit.

- Métamorphose... Ce n’est pas si mal.

Qui l’aurait cru, en voyant la catastrophe qu’il était en salle de sortilèges ? Un autre couteau rengainé, comme la répulsion naturelle que lui inspirait ce jaune - un vieux réflexe acquis à force d’auto-persuasion. Ce n’était pas pour autant qu’il allait boire, ceci dit, il ne reniait pas ses règles de sécurité ; il fit tourner l’objet à hauteur de ses yeux, avant de le saisir par la coupe et de le garder au bout de son bras. Le poser maintenant aurait été une insulte, il allait simplement en ignorer le contenu pendant un moment.

Il se détourna pour observer la salle une fois de plus, ou plutôt pour le simple fait de regarder ailleurs.

- Vous êtes plus bavard qu’à l’ordinaire, Sutherland.

Peut-être était-ce le changement d’apparence et la fatigue des années à tempêter qui l’avaient rendu si taiseux, ou peut-être était-ce juste la neutralité qu’il s’efforçait de garder. Il aurait pu démentir, dire qu’il n’était ni gentil, ni juste, mais c’était de notoriété publique.

Le conte ne collait pas trop, personne ne s’était vraiment éloigné de lui parce qu’il n’y avait pas grand monde à la base, et il était fort peu probable que qui que ce soit le tire miraculeusement de sa condition. Peut-être, un jour, parviendrait-il à extirper ce flacon à Flavia, peut-être paierait-il un bon prix pour la solution. Dans tous les cas, ce serait tout sauf romantique et il ne déciderait pas pour autant de se servir plus souvent du sens de la justice qu’il possédait pourtant. Ce garçon avait probablement de grandes illusions sur la vie et l’amour.

Il aurait été facile de fissurer l’utopie. Il en aurait peut-être des regrets le lendemain, de ne pas avoir saisi une chance de transférer un peu de son amertume personnelle à quelqu’un d’autre, mais il n’en avait même pas le courage. Il n’avait rien à dire qui ne soit cuisant ou ridiculement dramatique, alors il ne disait rien. Il n’était pas de bonne compagnie quand il n’y avait pas un intérêt personnel, son manque de réactivité bloquait la conversation, mais ce n’était pas très étonnant. Cet enfant ne représentait pas grand chose pour lui, il n’avait rien à lui apporter ; trop jeune, trop innocent, même en prenant en compte les bruits de couloirs. S’il le faisait réfléchir, il devait de toutes façons garder silencieux les fruits de cette réflexion, de par l’attitude qu’il avait adoptée depuis le départ.

Et puis, il sentit l’étrange sensation d’un crochet le tirant par le milieu du ventre, la même qu’un peu plus tôt, et tout devint noir. Il n’allait plus être question de réserve ; Poudlard leur avait réservé une surprise, comme à l’accoutumée. Il n’eut pas le temps de déterminer ce qu’il en pensait que ses pieds heurtaient un sol nouveau, et que ses poumons se remplissaient d’air. Ils n’étaient plus sous l’eau.
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Jeu 16 Juin - 14:37
Entre les frissons que sa voix avait eu avant de s’éteindre et le regard que Viridus avait porté sur lui, une éternité s’était étalée dans la distance qui les séparait. Les mots de Viridus étaient tombés sur les oreilles de Summer comme les gouttes d’une pluie paresseuse – il les avait écoutés avec dans le cœur une fanfare fracassante. Il ne lui avait jamais, de toute sa vie, autant parlé en une seule fois. Il s’était perdu dans sa façon de le voir le supporter, il avait parlé sans se rendre compte qu’il se plaisait trop dans l’illusion que cet homme n’aurait peut-être pas la force de briser les sourires de Summer.
Et l’homme ne les brisait pas ; il les avait rendus.

Summer lui avait cédé le verre et il n’avait pas réalisé que ses doigts tremblaient légèrement ; il ne savait plus pourtant si c’était de la peur ou autre chose. La peur en elle-même se dissipait et revenait par rafales, s’engouffrait en lui à chaque mot qu’il prononçait et le quittait lorsque ses mots lui étaient presque tendrement rendus. Il s’était accroché aux montagnes russes que la voix de l’homme provoquait en lui et il pensa que si la cadence se maintenait jusqu’à la fin de la soirée il n’aurait plus rien à la place du cœur.

« Je crois que c’est la seule chose que je peux faire avec une baguette… Ou même sans baguette. C’est. La seule chose que je peux faire, réellement. »


Le sourire de Viridus avait encouragé le sien – mais cette fois-là il ressemblait vaguement à un sourire d’excuse.
Il ne savait pas si les mots de l’homme lui adressaient des compliments ou des reproches, ou s’ils étaient juste las et pleins d’ennui. Il n’y avait aucune substance et très peu d’émotions dans la façon dont Viridus lui parlait.

« Je suis bavard, d’habitude. Je ne l’ai juste jamais été avec vous. »

Il avait suivi des yeux le mouvement d’un couple qui passait à côté d’eux, son sourire s’était élargi.

« Et j’évite de l’être pendant vos cours.
»

Il l’avait dit comme on dit un secret, presqu’à lui-même, alors que ses yeux se baladaient sur la silhouette du couple qui à présent dansait.
Il aurait aimé pouvoir danser, lui aussi.
Il aurait osé, peut-être ; dans un sursaut de folie comme celui qu’il avait eu un peu plus tôt il se serait approché de Viridus, et il lui aurait dit comme on confie un vice qu’il aurait bien dansé, tant qu’ils étaient là et qu’il oubliait presque que le lendemain cette folie lui semblerait étrange.

Mais il ne réussit qu’à faire un pas, et le sol se déroba sous ses pieds. Le vertige avait été plus fort, cette fois, mais il avait réussi à rester debout. Ses yeux étaient restés grands ouverts et la lumière artificielle le frappa de plein fouet.
Une brise traversa ses cheveux et au loin il pouvait entendre une rafale de sons, même si dans le coin où ils avaient atterri il n’y avait personne aux alentours. Il y’avait dans l’air comme une vague odeur sucrée.
Summer était encore secoué et aucun son ne voulait sortir de sa gorge. Son premier réflexe fut d’abord de regarder si Viridus était avec lui ou s’il avait transplané seul, avec un grain de panique dans le regard, et ensuite il regarda au-dessus de lui et cette fois-ci il pouvait voir un ciel sombre parsemé de rares étoiles.
Alors sans dire un mot il s’avança, seul, puis ses pas l’avaient dépassé et il disparut au coin d’un petit bâtiment rose. Et en découvrant la rue bordée de boutiques éclairées qui aboutissait vers l’allure d’un château familier, il sut où ils étaient.
Il retourna vers Viridus avec deux fois plus de vitesse dans les jambes et, presque essoufflé il chercha la voix qu’il allait mettre dans ses mots. Ses joues s’étaient enflammées d’émotion.

« Nous sommes en France. À Paris. »

Il aurait presque pris le bras de Viridus pour le traîner vers la grande foule – ses yeux brillaient tout autant que les lumières qui les entouraient et son cœur battait à en rompre.

« Il faut que veniez voir. Nous sommes dans l’endroit moldu le plus magique qui soit ! »

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Jeu 21 Juil - 21:41
Viridus avait senti monter ses instincts de professeur, pour un conseil ou un autre, la manière dont il agissait quand il appréciait un élève ou récompensait le courageux ayant osé franchir le seuil de son bureau. Il s’était mis dans cet état d’esprit, après tout, à ne pas vouloir faire d’histoires ; il aurait bien eu envie de s’intéresser, mais ce n’était qu’un stupide réflexe, une déformation professionnelle.

Au final, il n’était vif dans une conversation que lorsqu’il laissait libre cours à tout ce qu’il avait envie de dire, la politesse le rendait lent. Comme un chat paresseux, il retournait les mots de l’autre et tentait d’en tirer quelque chose de valable pour en faire une conversation sans sortir les griffes. Avant, ça n’aurait pas duré longtemps, mais sa forme adulte le rendait plus calme et patient ; c’était une manière comme une autre d’étirer le temps.

Il avait juste souri, recevant la confidence comme elle devait l’être.

- C’est sage.

Il lui aurait presque proposé de danser pour ne pas devoir parler, il avait depuis trop longtemps perdu l’habitude de faire attention aux sentiments de ceux qu’il détestait par convention. Le décor le coupa dans cette idée, de manière très nette.

Ses réflexes prirent le pas sur le calme et l’apparente détente, l’alerte donnant à sa posture un air plus hautain encore qu’à l’accoutumée. Le garçon était toujours à ses côtés, et il n’était pas sûr d’aimer ça - il allait devoir le garder entier, dans le genre de situations où il aurait voulu faire cavalier seul si on lui avait demandé son avis. Il ne se rendit même pas compte que sa baguette avait glissé de sa manche dans sa main, un autre automatisme bien rôdé.

Il fit quelques pas hâtifs pour suivre Summer, et son regard à lui s’était assombri. Pas question d’étoiles dans les yeux alors qu’il n’était pas certain d’être en sécurité. Il grinçait presque des dents lorsque l’autre revint vers lui.

- Ne faites plus jamais ça. Vous restez à côté de moi, c’est clair ?

C’était bien plus sec, presque arctique. Il ne jouait plus. Il ne savait pas comment exprimer un quelconque stress, il avait réprimé ce genre d’émotions depuis bien trop longtemps et elles se dissimulaient sous une colère froide. Oh, il savait gérer les situations de crise, il ne savait juste pas se gérer lui-même en simultané ; il irradiait d’un énervement mal contenu qui le prenait à la gorge pour étrangler toute peur.

- Les moldus ne font pas de magie, vous divaguez complètement.

Il attrapa le poignet du garçon, brusquement, et tenta de transplaner, peu importe qu’ils soient en France, il se savait assez puissant... Sauf que ça ne fonctionna pas, malgré plusieurs essais. Un peu plus de vapeur pour la cocotte minute.
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