Unité & sorcier & fromage coeur de lion
Ludovic J. DaveMessages : 448 Date d'inscription : 12/03/2014
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Sam 11 Juil - 12:23 | « Ludovic n’avait pas un merveilleux souvenir de l’an dernier, lorsqu’on mentionnait l’événement qu’avait été le Bumblebee Day — tout avait été trop agité et particulier. Aussi s’était-il demandé pourquoi y retourner, pourquoi provoquer une fois de plus le ridicule dans un match dont tous savaient déjà le résultat : ils allaient y passer, eux sorciers. Car tous les ans c’était la même chose, des surprises ; des phénomènes incroyables mais également des mésaventures de taille.
Ils ne savaient jamais vers quoi ils s’avançaient — mais poursuivaient. Comme quoi, cela expliquait l’espérance de vie mitigée des sorciers ; certains pouvant vivre des siècles comme d’autres mourant subitement à trente ans. Enfin.
Il était là, le blond ; soigné comme jamais — un costume dans les tons clairs, dans les tons blanc. Un costume sans blazer — juste une chemise blanche aux rayures fines et noires verticales pour une cravate d’un rouge flamboyant — juste un pantalon noir à brettelles dans les règles ; oui. Un truc à la britannique, aux ourlets sympathiques. Mais sa fierté résidait autre part, oui ; dans cette cape sorcière qu’il portait sur ses épaules, dont les manches tombaient le long de ses bras ; dont l’intérieur n’était que fleurs et merveilles. Il l’avait enchanté lui-même ; avec l’aide de sa meilleure amie, une blonde serdaigle aux airs de préfète. Ils avaient beaucoup ri, s’étaient dit que cette cape simple coutant déjà une fortune coutait à présent un monde. Car ils s’étaient déchainés dans leur créativité, dans leur art aux bordures fantastiques — avaient fait apparaître ces grosses fleurs rougies descendant en dégradé pour finir dans des tons bleutés. Car elles oscillaient paisiblement ; certaines perdant pétale avant de s’en voir regagner un. Il adorait cet habit, se sentait presque beau, dedans — ainsi paré.
Aussi s’était-il placé dans la file des invités, regardant du coin de l’œil ses connaissances en couple. Il aurait pu trouver un partenaire ; aurait pu supplier sa chère amie de l’accompagner. Mais elle avait elle-même fini par tracer son bout de chemin et — il se sentait un peu différent. Un peu en marge, oui — il allait quitter Poudlard. Quitter ce qu’il ne s’était jamais imaginé laisser, abandonner une enfance qu’il songeait tout d’un coup volée, arrachée. Mais il n’y pouvait rien, et délaissé dans cet entre-deux de gris ; celui propre aux transitions, il s’était résolu à la nouveauté. A affronter ce qu’il devait affronter, oui ; en somme. S’était dit, à l’entente du Londres magique invité, qu’il rencontrerait peut-être un partenaire de là bas, oui — avait imaginé refaire le monde, refaire son monde.
Fixer de nouvelles fondations.
Alors pourquoi ? Pourquoi sans trop comprendre, il s’était retrouvé avec l’infirmière du lycée ; et en chair et en os, qui plus était ? Ses oreilles un peu rougies face à la jeune femme, car elle l’avait connu tout gamin, tout bambin — tout abimé lorsqu’il s’était pris ses plus grosses taulées au quidditch, tout vert lorsqu’il avait subi les pires maladies. Car elle était l’incarnation d’une douceur à laquelle il n’avait pas trop songé, et elle était là ; maintenant, incarnée devant lui. Avec ses sourires et le reste — connaissant ses migraines routinières, connaissant ses traits comme elle connaissait ceux de tout l’établissement. « Bonjour, madame. » Et il lui avait souri, car au final ; qu’importait ? Il n’avait jamais trop longuement discuté avec elle, et la voir ainsi si réelle et si vivante — tout prenait une allure si nouvelle, oui. « J’espère que vous ne serez pas déçue. »
D’être avec moi ce soir — comme de refaire ce monde, à deux et ensemble, oui. Mais après tout, pourquoi pas ? Pourquoi pas, oui. Sourire. |
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