Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
poufsouffle
1189 pts
serpentard
918 pts
serdaigle
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gryffondor
612 pts

l'unité
203 pts
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223 pts

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Kalev ▬ modératrice
Sloan ▬ modératrice
Flavian ▬ modératrice



 
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[LIBRE] Marguerite, elle est belle comme un accident de bagnole

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Serdaigle



Deborah Bolton
Deborah Bolton
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Mar 3 Fév - 0:07
    Il y eut une suite de bâillements ininterrompus. Elle étirait ses bras, puis faisait craquer les os de son cou tout en balançant lentement la tête de gauche à droite. Elle léchait en vain le coin de ses lèvres en espérant pouvoir récupérer un mince filet de salive. Mais elle sentait bien que tout était sec, jusqu’à sa gorge irritée. Elle faisait des bruits de succion, grotesques, mais elle avalait dans le vide.

    Elle n’avait pas vraiment dormi, mais ses paupières se soulevaient difficilement. Ses muscles engourdis paraissaient se réveiller d’une longue hibernation. Quelque part, elle s’éveillait juste d’un état profondément larvaire, comateux. En se redressant sur sa chaise, elle sentit un point douloureux dans le bas du dos. Une chaise de jardin, ce n’était décidément pas très confortable.

    Elle se contentait de peu, Deborah. C’aurait pu être la salle commune des Serdaigles, mais pour finir une nuitée qui n’avait jamais vraiment commencée, elle avait choisi la serre. C’était un endroit qui lui correspondait bien, une sorte de point stratégique pour apprécier au mieux le lever du jour, les ballotements tranquilles des tiges, l’odeur très forte de verdure qui n’était pas sans lui rappeler sa très chère campagne. En vérité, depuis le temps, elle était familière des lieux, et savait exactement les coins à éviter.

    Les premiers rayons du soleil lui réchauffaient déjà ses joues roses, et une vague de chaleur parut la traverser. Elle crut même entendre un soupir de satisfaction venir de la plante qu’elle tenait serrée entre ses cuisses, et qui lui remontait le long de sa mince poitrine, telle Léda avec son Cygne, son Jupiter.
    Elle pencha doucement la tête, juste suffisamment pour voir jaillir d’une trompe un tonitruant bruit de klaxon. Elle ne se donna même pas la peine d’y réagir, ses traits tirés trahissaient la lassitude. De toutes les plantes, elle avait choisi de coucher avec la plus ronflante. Elle aurait pu la reposer, à maintes reprises, mais elle n’en n’avait rien fait. D’une certaine manière, et assez bizarrement, elle s’y était attachée, pire, elle couvait la fleur avec une tendresse maternelle. Deborah était ridiculement sensible, pour tout ce qui l’entourait et qui ne trouvait pas correctement grâce aux yeux des autres.

    L’amalgame entre le klaxon et le cri d’un enfant n’avait pas tardé. Elle supportait la chose depuis bientôt une heure. Ses oreilles ? Il lui semblait dès lors qu’elle n’en avait jamais eu.

    Elle appuya une joue contre son bras, reposant sur le dossier. Elle balaya la serre d’un œil serein, ou tout du moins ce qu’elle pouvait en voir, tapie derrière une masse compact de plantes en tout genre.
    C’est là qu’elle le vit.
    L’intrus.
    C’était son coin, son territoire. Elle se l’était autoproclamée. La République Indépendante de Deborah Bolton.
    Elle s’affala à nouveau sur sa chaise, et détourna brusquement le visage en un geste volontairement snob. Elle paraissait appartenir au décor depuis toujours. Un peu comme si quelqu’un l’avait négligemment déposée là, puis oubliée. Elle portait une salopette bleue clair par-dessus un pull à pois jaune. Il y avait un manque de recherche évident, un laisser-aller criant. On ne dénichait pas toujours les fleurs les plus élégantes. Il y en avait des plus simples. Deborah, au milieu de cet étalage de couleurs, d’extravagance et de magie, n’était ni plus ni moins qu’une petite marguerite. Pas une rose non, une ridicule petite marguerite, peu de charme, peu de grâce, peu d’inspiration aux chants lyriques. Deborah, on ne l’aurait pas couchée sur un poème. Ou alors, on aurait choisi une forme classique, un rondeau peut-être, avec des rimes faciles, suivies. On aurait compté douze pieds comme on décortiquerait les pétales d’une Marguerite.

    Un autre klaxon. C’était agaçant, n’est-ce pas ?

    Elle décida d’observer l’autre. La mine un peu fatiguée, les courbes de ses lèvres s’inclinèrent, esquissèrent un sourire endormi mais sincère.

    « Je n’entends plus rien. Il faudrait pousser cette plante, voilà, c’est étrange, je ne sais plus comment elle est arrivée là. Moi je ne sens plus mes bras. Un petit gloussement vint appuyer ses propos. C’est fou, non ? Ah, j’ai besoin d’eau aussi. Je suis en train de faner. »

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Mer 11 Fév - 21:18
Franchement, il ne savait absolument pas pourquoi il s’emmerdait, là, alors qu’il était encore tôt, à prendre la direction du jardin botanique. Sérieusement. En règle générale il est plutôt de ceux qui profitent de leur lit autant qu’ils le peuvent… à se régaler du sommeil du juste, enfoui sous les couettes. Bien entendu, lorsqu’il le faut, il sait également se lever en trombe, les yeux cernés et se précipiter en cours… mais là, il n’y a pas cours, alors pourquoi gâcher une grasse matinée ? Et surtout. SURTOUT. Pour un devoir de Botanique. Il devait faire 50 centimètres de parchemin sur les propriétés et l’éclosion de la livèche, plante utilisée dans certains filtres. Autant dire que ce n’était pas un sujet qui le passionnait, mais alors franchement pas, et il avait repoussé le devoir jusqu’au dernier moment. Résultat, il avait promis à un pote de faire une partie de Quiditch dans l’après-midi, et il ne lui restait que cette matinée pour expédier le parchemin. Sentez-vous la joie absolue qui s’affiche sur ce visage à peine réveillé et déjà complètement blasé ?

Résultat, il s’était extirpé du lit en soufflant, avait enfilé en vitesse un pantalon noir, un t-shirt jaune sous sa chemise d’uniforme au blason de Gryffondor, et avait pris la direction de la Grande Salle où il avait petit déjeuné en vitesse. Par chance, il n’y avait pas grand monde de présent à cette heure-là, et il n’avait pas eu à faire la causette. Quand il était dans cet état, à peine réveillé, ce n’était pas plus mal. Il n’aurait pas été de charmante compagnie. De retour au dortoir, il entreprit de récupérer ses parchemins, sa plume, son encre et son bouquin de Botanique, Mille herbes et champignons magiques, de Phyllida Augirole. Mais… rien à faire. Impossible de le retrouver.

Essayant de faire le moins de bruit possible pour ne pas réveiller ses compagnons de chambre, il remua toutes ses affaires, et essaya même un « Accio manuel de Botanique ! » mais rien. Juste… rien. Ne sachant pas où était le manuel, celui-ci se refusait visiblement à apparaitre.

« Putain… » Il ne lui restait que deux options : réveiller un de ses potes ou… partir à la recherche du fameux bouquin. Il regarda autour de lui, deux dormaient comme des loirs, un autre n’était visiblement plus là, surement à s’entrainer au Quidditch, lui. Avec un soupir, il se renfrogna et glissa la lanière de sa sacoche en cuir sur son épaule. Dans tous les cas, il risquait d’avoir besoin dudit bouquin à un moment où un autre, et quand bien même la Botanique n’était absolument pas sa matière préférée, il fallait bien qu’il le récupère.

Aussi, il sortir du dortoir, puis de la salle commune des Gryffondor, essayant de réfléchir à quand est-ce qu’il avait eu le manuel entre les mains pour la dernière fois : la réponse fut évidente, lors du dernier cours, trois jours plus tôt. Ils avaient fait des travaux pratiques au jardin botanique et avaient dû comparer certaines plantes aux croquis du livre. Et… pour changer, il s’était pris la tête avec un quatrième année de Serpentard qui s’amusait particulièrement à l’emmerder tout du long. Sans doute était-ce à cause de ça qu’il en avait oublié l’ouvrage. Allez savoir… dans l’immédiat c’était son explication la plus plausible. D’un pas déterminé, il alla donc à l’extérieur du bâtiment, direction les serres et le jardin !

Il ne lui fallut pas bien longtemps pour atteindre sa destination. Là, il entra précautionneusement. Comme dit, il n’était pas encore parfaitement familier de la faune et la flore magique, et malgré ses allures un peu badboy, il lui arrivait de sursauter face au moindre animal ou à la moindre plante ayant un comportement loin d’être celui attendu dans la société moldue. Quelque chose comme le saule cogneur, il n’arrive absolument pas à s’y faire, par exemple ! Alors oui, dans le jardin et les serres, dans cet antre de plantes étranges en tout genre, il préfère se faire discret.

Enfin… c’était sans compter les honking daffodils, bien entendu, qui déjà faisaient entendre leur bruit caractéristique. C’est pourquoi, à peine entré au milieu des plantes, il leva directement la tête en direction du bruit. Là-bas, un peu plus loin, toute proche de l’une des fleurs jaunes caractéristiques, sans doute au point de s’en péter les tympans. Elle était allongée lascivement sur l’une des chaises longues du jardin – dont la présence l’avait toujours surpris, de prime abord. Intrigué, il s’approcha quelque peu, tandis qu’elle bougeait, vêtue d’une salopette bleue et d’un pull qui faisait écho à son propre t-shirt. Elle sembla rapidement le toiser sous ses mèches de cheveux bruns.

Elle l’observa tandis qu’il s’approchait. Il en fit de même. Elle paraissait encore plus crevée que lui. Ce fut un nouveau son de klaxon qui parut mettre fin à cet étrange examen. Elle parla la première. Elle paraissait un peu… bizarre. Visiblement plus âgée que lui, Cliff ne comprit qu’à moitié ce qu’elle racontait.

« Euh, salut. » Il dit ça un peu fort, histoire de couvrir les potentiels klaxons de la jonquille. Il ne savait pas trop si elle se sentait réellement engourdie ou si elle faisait de l’humour, dans le doute, il repéra du regard un petit seau tout proche, et sortit sa baguette. Il nettoya le « récipient » improvisé d’un Récurvite – bon sang qu’il était fan de ce sort ! – et le remplit d’un peu d’eau à l’aide d’un Aguamenti.

« Tiens. » Il lui tendit le seau en question, l’air un peu bête. « Ça va aller ? »

Il jeta un regard circulaire autour d’eux, avant d’ajouter : « T’aurais pas vu un manuel de Botanique dans le coin, par hasard ? »
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Ven 13 Fév - 1:08

Mille herbes et champignons magiques, de Phyllida Augirole ? Wah, sérieux ?
Clara avait trouvé ce bouquin par terre, un peu par hasard, et l'avait récupéré. Dedans, un prénom écrit à la va vite était inscrit, sans doute celui de son propriétaire : Cliff Aramitz. Bon, Clara c'est pas non plus une génie : elle va pas deviner comme ça d'un coup qui est ce type. En tout cas c'est pas un troisième année. A en jugé de l'écriture, c'est forcément un gars. En plus du nom. Oui bon que voulez-vous, je sais pas, Camille c'est aussi un prénom de mec. Alors Cliff ça peut aussi être un prénom de fille. D'ailleurs Clifford c'est pas un gros chien rouge ?

Bref. Terminant sa thèse sur ces fichus Jonquille Klaxonnante, Clara avait découvert ce livre en sale état. Non mais, comment ce type pouvait oser perdre un tel chef d’œuvre de la littérature magique ? Ce qui pouvait être un simple manuel scolaire obligatoire, était pour Clara un livre de chevet extraordinaire. Soit. Clara l'emporta avec elle, le temps de faire paniquer son propriétaire de sa perte (ben voyons), et revint ce matin-là le reposer à sa place en espérant que ce cher Cliff reviendrait le chercher.

Mais quel bordel putain d'artichaut ! Voilà que les plantes se mettaient à hurler n'importe comment. Jonquilles, mes chères petites jonquilles raleuses, qu'est-ce qui vous arrive ? De si bon matin ? ... Mais c'est en arrivant dans la serre que Clara se rendit compte qu'elle n'était pas seule. Arrivant discrètement, ses bruits de pas cachés derrière les klaxons, elle observa le jeune garçon offrir de l'eau à une adolescente un peu plus âgée qui semblait emmêlée dans les fleurs. Clara la connaissait bien cette nana. C'était Deborah, en sixième année. Drôle de personnage, toujours à venir dans cet endroit pour ... faire je ne sais quoi. Rien que pour le fait qu'elle se passionnait pour la botanique et qu'elle était à Serdaigle, Clara l'appréciait. Mais pas ce matin-là, non. Pas entourée de ces fleurs qui gueulent. « T’aurais pas vu un manuel de Botanique dans le coin, par hasard ? » C'est Milles Herbes et champignons Magiques, connard ! Clara pensait vraiment tout haut. En arrivant, les plantes baissèrent légèrement d'un ton. Peut être le hasard, mais elles semblaient vite se fatiguer. La jeune sorcière regarda un instant les deux élèves, la Serdaigle et le Gryffondor. Sagement, elle posa le livre dans sa main, le tapotant tout doucement comme si c'était un animal à caresser avec précaution.

▬ « Bonjour. » Son regard était froid, très froid. « Vous savez pourquoi on appelle cette fleur, la Narcissus ? Le nom vient d'un homme grecque, Narcisse, qui était connu à l'époque pour sa ravissante beauté. Echo, jeune nymphe, étant tombée amoureuse de lui. Mais, le jeune homme, trop prétentieux, la rejeta sans se retourner. Folle de rage, Echo demanda aux Dieux vengeance, et Narcisse se retrouva figé d'amour face à son reflet dans l'eau. Bon, vous connaissez l'histoire je suppose, blabla. Il fut transformé par la suite en plante, la jonquille, à cause de son habitude à s'incliner en direction ... d'un point d'eau. »

Clara fixa un instant le saut remplit, et montra furtivement du doigt les fleurs observant avec beaucoup d'insistance l'eau pure et transparente que leur avait apporté le jeune garçon. « Regardez comme elles ont soif. Personne ici ne s'occupe d'elle, c'est pas croyable. » La jeune sorcière posa sa main sur son front, dépitée. Son livre toujours dans son autre main, elle le regarda un instant puis son regard vint croiser celui du Gryffondor. Un bon petit gars, à peine plus haut que les autres, avec une jolie couleur sombre de peau qui le rendait bien unique. Clara lui fit un grand sourire, généreux, en lui tendant son livre : « Tu me fais penser à ces Jonquilles. Un vrai petit Narcisse des temps modernes. Le genre à ... NE PENSER QU'A SA GUEULE ! » Et vlan ! Clara lui balança le livre dans le ventre, sans modération. Elle en avait marre qu'on se foute autant de la Botanique et des fleurs. Comment oser les narguer à ce point avec un saut d'eau ? Et Bordel laisser trainer son livre comme ça en sachant que les Voltiflors allaient peut être s'en faire un repas ? Quel couillon. Soit, elle venait de foutre en l'air le livre de Phyllida Augirole mais ça en valait au moins la peine, non ?
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Serdaigle



Deborah Bolton
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Mar 17 Fév - 19:54
    Elle continuait à fixer l’autre avec une certaine attention, comme on observe une curiosité de la nature, une apparition fabuleuse et inattendue. Probablement avec une attention délicate, un jet lumineux, une finesse émotive au fond des yeux, qu’on peut porter à une petite bestiole jaillissant brusquement d’un sous-bois. Un écureuil au parfum de chocolat à la recherche d’un je-ne-sais-quoi.

    Elle devinait ses lèvres qui bougeaient, mais ne se donnait pas la peine d’en déchiffrer les sons, le vague bruitage qui tentait vainement de pénétrer les orifices de ses oreilles, se voyait repousser toujours plus loin par les klaxons tout autour d’elle. Deborah aurait voulu ouvrir la bouche encore, juste pour lui dire qu’elle ne l’entendait pas. Et cela aurait peut-être dû l’inquiéter, mais au contraire, cela semblait l’enchanter. Elle découvrait avec un heureux ravissement qu’elle n’était plus capable de comprendre ce garçon, ni même de lui répondre, tant elle était fascinée par une sorte de bulle sourde qui paraissait l’engloutir un peu plus.

    Elle ne se sentait plus l’âme d’une jeune sorcière. Elle s’était lassée de sa condition. Mais l’idée d’être une fleur lui plaisait bien. Ce devait être possible. Il lui semblait d’ailleurs qu’elle s’était déjà transformée, cela expliquait même sa présence dans la serre. L’on ne se sent vraiment bien qu’avec ses semblables. Les jonquilles l’avaient déjà adoptée. Et avec de bons soins, elle ne doutait pas de vivre longtemps.

    Le petit déjeuner arrivait d’ailleurs. Elle observa la créature, car à présent qu’elle était une fleur et lui l’incarnation même d’un écureuil, il était évident que les deux n’appartenaient plus à la même espèce, nettoyer puis remplir un seau à l’aide de sa baguette. Elle s’en léchait déjà le coin des lèvres.
    Mais comme il lui tendait à présent sa trouvaille, elle poussa un petit soupir lassé, avant de se laisser choir un peu plus encore dans sa chaise. Elle fit la moue, la bouche en cul de poule. Que voulait-il qu’elle fasse d’un seau à présent qu’elle était une fleur ? Elle ne pouvait plus l’attraper, maintenant que ses bras étaient devenus des tiges. Deborah aimait parfois faire la difficile, ou plus largement se faire servir. Elle ondula des bras, imitant les ballotements des feuilles, et son incapacité à attraper ce qu’il lui tendait pourtant si gentiment.

    C’était incompréhensible bien sûr. Heureusement, si vous connaissez vos classiques, vous pourrez vous rendre compte que même la Rose du Petit-Prince était dotée de parole. La serre n’avait plus qu’à lui servir de dôme protecteur dans son imaginaire aussi vaste qu’un astéroïde. Qu’importe, elle serait une fleur qui parle.

    - Un quoi ? Botanique ? Je ne sais pas. Mais j’ai soif, et depuis que je suis une fleur je sais tout ce qu’il y a à savoir en matière de plantes. Arrose mes racines, petit chocolat, et je pourrai sûrement t’être utile.

    Et puis il arriva quelque chose d’extraordinaire. Une tierce créature fit son apparition. Ils étaient à présent de trois à empiéter sur la République Indépendante de Deborah Bolton ! Incroyable ! La planète se renouvelait d’elle-même. Voici une marguerite, un écureuil en chocolat, et une Weiss. Le dernier visage ne lui était pas inconnu. Pour sûr, Deborah l’avait déjà croisée. Après tout, elles étaient toutes deux férues de Botanique.

    Clara Weiss était une bavarde, n’est-ce pas ?
    Par souci d’audition, Deborah se mit un doigt dans l’oreille, cherchant à déboucher celle-ci. Clara Weiss n’avait pas l’air commode, et faisait l’effet d’un envahisseur. Pire qu’un prof. Il valait mieux réapprendre à comprendre le langage humain pour se défendre contre l’occupation.

    - Patati et patata.

    Les fleurs avaient miraculeusement baissé d’un ton. Et Deborah avait bien envie de dire que ce n’était pas par fatigue sinon par peur du visage de miss Weiss.
    Les reproches pleuvaient sur les innocents. Ou plutôt sur l’innocent. Bien sûr, Deborah ne se sentait pas du coup concernée. Après tout, elle faisait partie de la même famille que la jonquille qu’elle tenait serrée entre ses cuisses. C’était bien d’elle dont on ne s’occupait jamais assez.

    Cependant la Marguerite eut un rapide sursaut en voyant le livre battre violemment le ventre du pauvre garçon. Quelle brutalité ! Et quelle sauvagerie !
    Elle porta un regard d’une couleur toute rouge colère sur la jeune Weiss, les sourcils froncés. Elle se mordit les lèvres et s’exclama vivement, sur un ton de reproches. Outrée. Elle protesta.

    - Et tu dois certainement être cette même nymphe sans délicatesse pour t’en prendre à quelqu’un qui ne t’a rien demandé ! Figures-toi qu’il était sur le point de s’occuper de ces fleurs, à quoi servirait ce seau d’eau sinon ? Vilaine folle !
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Mer 18 Fév - 12:45
Ok, donc bien entendu il avait fallu qu’il tombe sur LA fille chelou, au milieu du jardin botanique, à faire… à faire il ne sait pas trop quoi d’ailleurs. Il la détailla un peu plus, tandis qu’il lui tendait toujours le seau d’eau, incertain quant à ce qu’il fallait en faire. Il n’avait pas le souvenir de l’avoir déjà croisée… en même temps, avec le nombre d’élèves que brasse Poudlard, il serait compliqué de savoir tous les identifier, même après trois années révolues dans le bâtiment.

Il avait posé sa question, alors qu’elle ne donnait toujours pas l’impression ne serait-ce que de comprendre un seul mot à ce qu’il racontait. Elle paraissait complètement dans les vapes. Finalement, après avoir agité étrangement les bras, elle le fixa comme s’il était le plus parfait des idiots et se mit à lui demander de… de l’arroser ? Comme quoi elle était une fleur. Elle l’appela même « petit chocolat ». La formulation le fit tiquer, il fronça les yeux en se redressant, essayant de voir si elle se foutait clairement de sa gueule… mais… mais non. Il en avait vu des gens moqueurs, railleurs, condescendants, mais elle n’avait sincèrement pas l’air d’en faire partie. Non, c’était comme si elle était réellement dans son trip de fleur. Il eut une seconde d’hésitation, à se dire qu’il n’allait quand même pas… enfin… certes il y avait une jonquille entre ses cuisses – pourquoi ?! – mais elle, elle n’était pas une fleur. Ça non.

Mais s’il avait les yeux ronds, complètement ahuri, il dut retenir ses interrogations car, telle une furie, une autre personne débarqua derrière lui. Une jeune Poufsouffle, qu’il avait déjà croisé, sans avoir discuté plus que cela avec elle. Il la savait en troisième année, mais son nom, sur le coup, ne lui revenait pas. Elle tenait son livre de Botanique à la main. Cliff voulut ouvrir la bouche pour lui indiquer que ce devait être le sien et la remercier mais elle ne lui en laissa pas le temps. Une fois à leur niveau, elle se lança dans une tirade. A l’entendre, la tête de Cliff s’accentua encore plus dans le scepticisme. Elle leur faisait un cours ou quoi là ? Il connaissait le mythe de Narcisse, tout de même. Bon, pas appliqué aux fleurs, mais il connaissait.

« Bonjour à toi également. » Murmura-t-il en maugréant. C’était quoi ça ? Elle avait un problème elle aussi ?

De toute manière, elle ne sembla que peu lui accorder d’attention car déjà elle semblait lui reprocher, à mi-mot, de ne pas s’occuper des fleurs. Mais merde, il n’était pas là pour ça lui ! Il voulait juste récupérer son manuel de Botanique et se casser de là… Entre la tordue et l’aigrie, la chose n’allait pas être évidente.

« Ouais ouais. Bah je viens d’arriver moi. » Sous-entendu qu’il n’était peut-être pas le plus responsable du sort desdites plantes. Il y avait un club de Botanique, non ? C’était pas leur job à eux ?

M’enfin, dans tous les cas il avait clairement l’impression qu’entre la… fleur toujours allongée, qui s’était bouchée les oreilles pendant le petit discours de la Poufsouffle et ladite Poufsouffle qui paraissait avoir simplement envie de le prendre pour cible, aucune des deux ne paraissait réellement s’intéresser à ce qu’il racontait.

Il crut que son délire était passé, qu’elle allait enfin lui rendre simplement son livre pour s’occuper des fleurs dont le sort paraissait tellement la préoccuper mais… mais non. Elle se mit à lui reprocher d’être égoïste et lui balança le livre dans le ventre ! Ne s’attendant clairement pas à ce genre de réaction, il laissa le livre retomber au sol, sonné par cette attitude qui n’avait aucun sens. Toujours les yeux ronds, à s’en péter les paupières, il observa tour à tour la Poufsouffle puis l’autre fille. C’était quoi ce duo de dingues ? Franchement, il aurait mieux fait de poursuivre sa grasse matinée…

Par chance, l’autre fille lui vint en aide, à sa manière. Ce qui n’atténuerait certainement pas l’agacement de la Poufsouffle, mais en l’état, il s’en foutait. Sa main crispée sur le seau, il prit une grande respiration et se baissa pour récupérer d’une main son livre, qu’il glissa dans sa besace. Puis, il se redressa et fixa tour à tour les deux filles.

« Bordel mais ça va pas bien vous deux… toi là, merci pour le bouquin, mais si c’était pour t’exciter comme ça sur moi t’aurais tout aussi bien pu le filer au prof. Et toi là, tu n’es pas une fleur. Tu. n'es. pas. une. fleur. Je ne sais pas ce que t’as fumé mais bon sang… »

Sa main se crispa à nouveau sur le seau, et finalement, une – mauvaise ? – idée germa. Tant pis.

« Oh et puis vous savez quoi ? Vous voulez de l’eau ? C’est cadeau ! »

Et d’un geste circulaire, il renversa le seau au niveau de la fille sur la chaise, elle s’en plaindrait pas, non, si elle était une fleur ? Puis sur les jonquilles proches et la Poufsouffle au passage.
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Pemphredo Stathos
Pemphredo Stathos
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Jeu 10 Sep - 12:25
comme tous tes potos se sont cassés sur une autre planète je viens prendre le relais HUEHUEHUE


Il était très rare que quelqu'un aie besoin de Caesius dans l'enceinte de cette école. Ce pauvre garçon était l'être le plus mou de l'univers connu et même les limaces qui décimaient ses plants de choux étaient d'une vaillance trente fois supérieure. Il fallait cependant lui accorder une certain mérite dans son irréprochable connaissance des navets et autres poireaux magiques.

- CAESIUS !!!!

En revanche, quand quelqu'un requiérait effectivement ses services, il s'agissait d'un évènement historique à graver dans les annales de Poudlard. Et ce quelqu'un n'était nul autre que sa resplendissante collègue, l'inimitable et flamboyante Pemphredo, dépêchée sur place tout droit depuis les hauts-bains des préfets. Emmitouflée dans son peignoir serti de coquillages, hissée sur ses compensées phosphorescentes, elle hurlait déjà à qui mieux mieux dans les jardins botaniques. Mais qui était responsable de l'entretien de ce dépotoir à compost ? N'était-ce pas l'homme à tête de courge qui terrorisait les élèves et autres corneilles en villégiature au lac noir ? Où était ce retentissant échec de la nature à tronche de potimarron lorsqu'on avait besoin d'elle, par Poséidon !! Ce fut en tous cas dégoulinante d'eau parfumée à l'algue rouge qu'elle pénétra sans préavis dans la serre, répandant fucus et goémon sur son passage.

Elle continuait bien sûr à déblatérer son monologue, scrutant ses ongles infiniment longs et colorés d'un regard torve.

- Ecoute Caesius, c'est quand même un service que je te rend de te demander ton aide, je sais très bien que tu n'en fous pas une ici et je te donne une super chance de te rattraper alors arrête de te cacher !! Si c'est par rapport à l'accident de la tentacula vénéneuse, sache que je t'ai déjà pardonné d'avoir fini à l'infirmerie en me laissant en plan. CAESIUUUUUS ???!!

Peu attentive à ce qui se passait autour d'elle, et fort concentrée sur sa chasse au blanc-bec roux, la demi-sirène finit par tomber au détour d'une allée de mandragores sur une bande de morveux extatiques. ...Mais qu'est-ce qu'ils fabriquaient ? Il se balançaient des seaux d'eau ou des livres à travers la figure, proféraient des âneries sans queue ni tête, et semblaient incapables d'une once de bon sens. Des élèves lambda, en somme. Pemphredo ne se fit pas prier pour beugler un bon coup, démontrant la puissance du vibrato de ses cordes vocales.

- Dites-donc les lardons !!!! Votre détermination à devenir mes esclaves et récurer mes baignoires vous honore, je suis très touchée malgré la laideur certaine de vos faces bubonneuses. Poursuivez-donc votre bataille pour savoir qui me massera les orteils DEHORS !!!!

Et hop, un bon coup de balai. La professeure dispersa allègrement les foules et engouffra deux mioches à l'extérieur avec perte et fracas, les poings sur les hanches. Seule l'un d'entre eux n'avait visiblement pas saisi le message - message d'une clarté pourtant cristalline.

Si Pemphredo n'avait pas été si pressée, sans doute aurait-elle salué l'audace certaine de la gamine. Mais elle n'était absolument pas d'humeur, car le temps filait à la vitesse d'une supernova dans l'hyperespace. Il lui fallait accomplir sa tâche aujourd'hui même : elle nécessitait avant tout la présence des taches de rousseur de l'autre imbécile. Pas le temps de papoter.

- Puisque tu as décidé de rester plantée là, je vais t'attribuer une dernière volonté avant le jugement dernier : me dire où se situe ton incapable de professeur de botanique.

Et si Caesius n'était pas dans le périmètre, une élève innocente subirait les foudres de son courroux. Un peu comme d'habitude.


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Serdaigle



Deborah Bolton
Deborah Bolton
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Mar 15 Sep - 23:01
    Et Deborah se trouvait dans une sorte de brouillard, une brume épaisse, dans un égarement un peu vague, lointain ; déconnectée. Et dans ses oreilles, ses oreilles obstruées comme après le passage d’une vague salée, c’était comme un doux gazouillement qui bourdonnait, le chant lyrique, les notes inconnues à l’octave au-dessus d’une sirène invisible, alors qu’elle-même était, sourde. Sourde au tumulte et au strident d’un demi-monstre dont la présence dans les serres devait certainement tenir d’un furieux hasard, d’une vision d’un trop merveilleux, d’un goût douteux. D’habitude, les poissons ne survivaient pas en dehors de leur habitat naturel. La voix semblait lui parvenir d’un ailleurs indéfini en un écho d’outre-tombe, de deux syllabes d’un temps ancien, succession de murmures évanouies. Caesius.

    Elle déboule pourtant d’une allée fleurie, encore emmitouflée dans son cocon, perle d’un coquillage, les cheveux comme une étendue de sable, bien loin pourtant de ses algues et de ses coraux, la Pemp’, emportant avec elle le souffle immense de la mer. Le silence des uns se fait, l’autre est tonitruante. Pas tout à fait comme une vénus, sinon comme un être abyssale et malfaisant. Tempête. Ce n’était pas un seau d’eau, Deborah, qu’elle avait senti se déverser sur elle d’un geste un peu trop brave, sinon la professeur qui du haut de ses hauts talons l’avait submergée de sa verbe et de sa prose, raz de marée poétique. Et Deborah cherchait encore le professeur Stathos de son regard fixe et calme, figé dans une sorte de contemplation à peine éclairée, à peine relevée, dans son univers encore clos. Un lac de silence, l’eau parait dense, la nage est trouble, les orteils ne touchent pas le sol, trop profond.

    _ Professeur Stathos.

    Il lui avait poussé des racines qui la rattachaient fermement à la pierre du sol, alors que ses pieds campaient solidement sur leur position. En apparence au moins, puisqu’elle avait les tiges en vérité fragiles, et elle se doutait bien que pour croître, il fallait encore gagner du temps.

    _ Ce peignoir est absolument ravissant, et il vous va tellement bien ! Comment faîtes-vous, professeur Stathos, pour être toujours si élégante ? Même les tableaux, qui sont si vaniteux d’habitude, reconnaissent que personne ne vous arrive à la cheville ! Et savez-vous que le professeur Emerald dit que vous êtes jolie, non même plus que jolie j’en suis certaine, vous lui plaisez vraiment, je l’ai entendu le dire à un fantôme dans les couloirs l’autre jour. Mais ne lui dîtes surtout pas que je vous l’ai dit.

    Car il serait en effet fâcheux qu’on vienne un peu plus tard, si ce n’était pas maintenant, lui reprocher d’avoir menti sur toute la ligne. Car personne de réellement censé ne pouvait décemment dire ça du professeur Stathos, à moins de s’appeler Deborah et d’avoir un pêché particulier pour les mensonges. Quand à l’objet véritable de cette visite inattendue, auquel elle prêtait finalement assez peu d’attention, ma foi, elle avait beau se repasser les menus évènements de la matinée, il n’y avait pas la moindre trace du professeur de Botanique. Ce qui ne l’empêcha évidemment pas d’inventer un substitut pour satisfaire l’autre.

    _ Mais vous voulez parler du professeur Carthaigh bien sûr. Il plante des citrouilles. Mais vous devez déjà le savoir, après tout, si vous êtes déjà là ce matin et encore en peignoir, c’est que vous sortez ensemble… Enfin, c'est ce que j'ai entendu dire.
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