Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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Toi. Moi. 17h ▬ Deborah

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Mer 24 Juin - 14:43


“Vous avez le défaut de bien des femmes. Vous avez besoin de sauver quelqu'un.”

C’était devenu leur rituel depuis quelque temps. Ils se retrouvaient à cet emplacement à 17h précise. Arthémidore prenait place toujours sur le même banc. Il effectuait inlassablement les mêmes mouvements. Croiser les jambes. Regarder sa montre. Décroiser les jambes. Passer la main dans ses cheveux. Inspecter ses ongles. Généralement elle faisait son apparition à ce moment-là. C’est Arthémidore qui lui avait imposé ça. Comme un psychologue avec son client. Déborah était sa muse, sa nouvelle obsession, une lubie qui l’occupait à plein temps. Il l’avait vu pour la première fois leur d’une tentative de copinage avec les aigles. Elle était là, seule, l’air un peu perdu, voyageant à travers le temps et l’espace. C’était décidé, ça sera elle. Son passeport vers les bleus et argents.

Il savait qu’elle venait rarement de gaieté de cœur à leur rendez vous. Qu’importe ! Il sera enjoué pour deux. Comme à son habitude, il l’accueillit en lui faisant des grands signes « Je suis là ! » Quelles sont les chances pour que Deborah ne le remarque pas dans cet endroit désert ? C’était fini ! Elle était prise au piège. Elle ne pouvait plus faire comme si elle ne l’avait pas vu. Elle avait déjà tenté une fois de se dérober, le jeune homme lui avait couru après, et l’avait trainé de force jusqu’à ce banc inconfortable. Si Deborah lui enlevait sa raison d’exister, il ne s’en remettrait pas. Il se briserait sûrement en mille petits éclats et après être revenu à la vie, tel le phœnix qui renaÏt de ses cendres, il se fera un plaisir de raconter à tout le monde ce qu’il sait sur elle. On s’enfiche si c’est faux, tant que cela a l’air un minimum sordide, c’est le plus important.

Par chance, Arthémidore n’avait pas encore atteint cette phase. Patiente. Non, il voulait sincèrement être son ami, son confident, son épaule sur laquelle, elle pourrait verser quelques larmes. Mais Deborah lui résistait encore par moments. Peut-être avait elle senti l’arnaque derrière tout ça ? Parfois, elle ne lui disait rien, mais il ne se rendait compte de rien car il était bien occupé à raconter à quel point sa vie était remplie de petit détail étonnant. Il voulait lui transmettre sa bonne humeur écœurante, cette manière débile de s’extasier devant n’importe quoi. Ce côté Gryffondor moqué par les autres maisons. Deborah n’était pas Gryffondor, pas plus que Arthémidore arriverait à se faire passer pour un Serdaigle.

« Je suis très content de te voir. » Grand sourire niais « Tu as passé une bonne journée ? Tu sais que tu peux tout me dire ! Je suis là pour ça. » Va si Deborah, raconte-lui tes petites misères, balancent lui tes mensonges préfabriqués que tu ajusteras au dernier moment à la situation. Donne-lui le sentiment que sa vie est dix fois plus palpitante que la tienne. Qu’il a toutes les raisons du monde de continuer à figer se sourire sur son visage princier. Si tu savais Deborah comme il se fait horreur quand il agit de la sorte. Il aimerait être quelqu’un de bien. Pas quand surface mais aussi dans les profondeurs de son petit cœur tout abîmé. Allé, raconte-lui tout, illumine sa journée ! Les amis, c’est fait pour ça.


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Mer 24 Juin - 23:46




ARTHEMIDORE & DEBORAH


Le chemin s’étendait devant elle, fleuri, luxuriant de verdure, comme ses jambes avaient pris l’habitude de l’emprunter, car il menait vers l’un de ses endroits préférés du château. Et la proximité avec les plantes multicolores du jardin qu’elle frôlait d’une main un peu incertaine, ne suffisaient pas à la conforter et à lui procurer ce sentiment de longue accalmie, comme elles y parvenaient à tout autre moment de la journée. Et puis elle ressentait comme une douleur, dans le bas de son dos, et sur sa cuisse droite. Elle se souvenait être tombée dans les escaliers, enfin, elle n’était pas maladroite, mais ces choses-là arrivaient parfois. Et elle ignorait si elle avait vraiment envie de poursuivre, sur ce chemin. Elle se sentait un peu dépassée. Il lui semblait que ses pas ne la menaient nul part. Mais il ne fallait peut-être pas tant réfléchir, c'était si peu dans ses habitudes. Cependant, pour cette fois, elle aurait aimé qu'il soit malade. Car il ne la laisserait pas repartir avant d'en avoir réellement fini. Oui, une fois, elle avait tenté de lui échapper mais il était têtu. Elle était prête à parier qu'il pourrait facilement lui faire une scène, si jamais elle décidait de ne pas venir. Arthémidore était maniéré, bien plus qu'elle ne le serait jamais, dans sa façon de croiser ses jambes, elle le devinait impatient, parce que c'était une Diva. Les Divas étaient sans cesse impatientes. C'était encore dans l'ordre des choses. En un sens, ce rendez-vous n'était qu'un de ses caprices de stars. Il avait fallu que ça lui tombe dessus.

Dix-sept heure. Elle, et lui.
C’était une heure bien difficile. Elle le redoutait un peu parfois, elle n’arrivait jamais en retard, parce qu’il lui semblait qu’il pourrait facilement lui en vouloir. S’il fallait le supporter, elle préférait au moins qu’il ait l’air de bonne humeur. Mais à chaque fois, sur ce chemin, qui lui semblait tantôt trop long tantôt trop cout, elle se sentait troublée et il lui prenait l’envie soudaine de faire demi tour. Il l’attendait, c’était ridicule. Deborah ne se souvenait même pas avoir demandé un tel rendez-vous. L’intérêt de la chose lui échappait. Arthémidore était tellement insistant, tellement étrange. Et ses motivations la dépassaient complètement, elle se demandait, parfois, s’il n’essayait pas juste de se moquer d’elle et si, elle ne se laissait pas trop facilement faire.

Elle ne savait pas exactement combien de temps ça durait, ce n’était pas réellement un mauvais moment à passer. Il suffisait qu’elle se pose à côté de lui, qu’elle l’écoute un peu, et lui parler de ces choses qui la gênaient parfois, l’émerveillaient par moment. Ou alors ne rien lui dire. Ce n’était pas tant désagréable, d’être à côté de lui.
Elle s’arrêta quelques secondes devant une rose rouge. Un rouge Gryffondor. C’était étrange, comme elle finissait toujours par se montrer, débouler de ce chemin, l’air hagard, quand elle se rendait compte qu’il était assis sur le même banc. Et c’était comme une habitude entre eux, une de plus dans son quotidien. Elle aimait les traditions et les coutumes, en un sens, elle voulait croire que ce moment en était une aussi. Parce que c’était rassurant, et inquiétant à la fois. Que pouvait-il bien lui vouloir après tout ?

Ses doigts se refermèrent sur la tige, et elle s’empara de la fleur.
Il lui semblait qu’il essayait de l’aider. Mais elle n’en était jamais tout à fait sûre.
Deborah continua sa route. Et c’était tellement amusant, formidable en un sens, de se dire qu’elle marchait dans un but fini. Ce n’était pas une errance comme elle en avait l’habitude. Elle rejoignait quelqu’un qui l’attendait déjà. Et Deborah pensa, presque, qu’Arthémidore lui apportait cette petite touche de chaleur, comme d’autres, peu nombreux, pouvaient parfois le faire. Mais la douleur dans son dos la rappelait vivement à la réalité, et ne lui laissait pas le temps de songer trop longtemps à cette idée, cette éphémère sensation.
Deborah n’osait pas lui faire confiance.

Elle apparut enfin. Et il était déjà là. Il lui faisait de grands signes. On ne voyait que lui. Il n'y avait jamais personne à cette heure-là, c'était idiot. Ca donnait une note secrète à cette rencontre qui n'en avait pas besoin. Elle s'avança, parce que définitivement, il ne lui laissait pas le choix.

_ Oui. Et vous savez, il la regardait toujours comme s'il attendait quelque chose d'elle. Deborah ne voyait définitivement pas ce qu'elle aurait bien pu lui apporter. Elle s'installa à côté, mais à l'autre extrémité du banc, le plus loin possible. Enfin, elle n'était pas particulièrement ravie de le voir. Il ne la mettait pas mal à l'aise, mais elle n'arrivait pas à se détendre. Elle n'était pas très bien avec lui, pas très mal non plus. Elle ne l'aimait tout simplement pas assez. Mais elle lui trouvait un sourire charmant. J'ai attendu ce moment toute la journée. Ce n'était pas vrai, c'était un moment qu'elle redoutait, elle n'y pensait d'ailleurs pas très souvent. Juste comme on se rappelle d'un impératif avant qu'il ne soit trop tard. Une corvée. Elle devait être de corvée d'Arthémidore. Voilà.

Et ensuite. Sa journée.
C'était fâcheux, hormis cette chute dans les escaliers, il n'était rien arrivé. Et elle le regardait, fixement. Deborah n'avait pas honte de fixer les gens dans les yeux, et elle n'était jamais la première à dévier son regard. Elle aimait vraiment détailler son environnement. Et malgré tout, Arthémidore en faisait présentement parti. Il lui fut aisé de lui rendre son sourire, parce que ces choses lui venaient naturellement. Parce que malgré tout, elle n'était pas désagréable. Je t'ai ramené une rose, elle a un beau rouge Gryffondor. Et elle lui tendit son bien, comme un moyen de gagner du temps. Du temps pour sa prochaine pirouette. Elle ne lui ferait pas le plaisir de lui avouer que sa vie n'était en rien trépidante, sinon dans ses rêves les plus fous, et elle en avait beaucoup. Elle ne lui dirait pas qu'elle n'avait adressé la parole à pratiquement personne, sinon pour s'inventer un petit ami à un groupe de filles, sinon pour prétendre avoir rencontré le fils d'un sorcier célèbre, sinon pour dire qu'on l'avait invité pour le bal du Bumblebee, mais que, pour une fois qu'elle disait la vérité, personne ne l'avait cru. Enfin, elle savait, ou tout du moins, Deborah commençait à comprendre que pour Arthémidore, ce n'était jamais assez bien. Et son sourire s'effaça doucement. Arthi. Appela-t-elle familièrement, parce qu'elle pouvait justement tout lui dire, parce qu'il semblait vouloir l'inciter à la confidence, et qu'on donne toujours un petit nom, à son confident, du moins s'il voulait découvrir ce qu'elle cherchait à lui dire derrière ses yeux un peu pitoyables, le tremblement délicat de ses lèvres, et ses traits soudain fragiles. Deborah jouait si bien à ce jeu-là, elle n'avait pas besoin de passer par la force. C'était une adolescente à la voix sensible, les yeux souvent émus. C'était un jour si horrible... Et elle avança juste très légèrement son visage pudique. On. On m'a frappé. Et ça s'est passé si vite, je n'ai pas compris. Si tu ne me crois pas, je peux te montrer la marque ? Et, ah. C'était tellement horrible, j'ai cru qu'il n'allait jamais s'arrêter. J'ai eu si peur...



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Lun 29 Juin - 0:36


“Vous avez le défaut de bien des femmes. Vous avez besoin de sauver quelqu'un.”

D’entrée de jeu, la demoiselle instaura un fossé entre eux. Si d’ordinaire cela ne le dérangé pas aujourd’hui, cette ridicule distance devenait problématique. Après toutes ces heures de discussion, la jeune fille restait toujours méfiante. Un trop gros excès de prudence ? Trouvait-elle les nobles intentions du rouge et or suspectes ?

C’est peut-être le sarcasme qui accompagnait sa phrase qui eut raison de ses nerfs. Elle transpirait l’ingratitude. Ses doigts se crispèrent sur son bat de pantalon, la tête baissée, le regard focalisé sur ses chaussures. Arthémidore sentait sa gorge se nouer, les larmes lui brûler les yeux. Non, il ne devait pas craquer, pas maintenant. C’était un futur prince, il devait être s’en faille, courtois en toute situation. Il rêvait de lui arracher son sourire trop niais, de barbouiller dans les larmes son air faussement innocent. Il avait intercepté des bruits de couloir sur elle dans le passé, comme quoi, elle aimait bien arranger les histoires, être une victime puis une héroïne. Mais Arthémidore est optimiste, il était certain qu’avec lui, ça serait différent. Qu’avec lui, elle s’ouvrirait telle une rose à l’aurore, lui offrant ses plus belles couleurs, rien qu’à lui, que pour lui. Arthémidore souffrait de ne pas être l’unique pour une personne. Copiner avec une autre personne que lui était de la déloyauté. Alors qu’il tentait depuis des années de multiplier les liens avec les élèves de cette école, il reprochait aux autres de ne pas être pour eux le seul et unique.

Le rouge écarlate de la rose lui fit relever la tête, puis quand elle lui annonça qu’elle était pour lui, ses yeux se mirent à briller de mille feux. Débordant d’amour. Le blond était le roi des ascenseurs émotionnels, une diva digne de ce nom se doit de savoir réagir et communiquer ses émotions en n’importe quelle situation. Il l’attrapa des deux mains, la porta à son nez et huma son parfum inexistant. « Déborah, il ne fallait pas. » Si, il le fallait. « Je suis touché que tu aies pensé à moi. » Il la contempla sous toutes les coutures, admirant ses reflets sanguinolents au soleil. « Je la garderai toute ma vie. Faut que je trouve un sors pour la figer éternellement. » Figer ce moment où cette fleur fut au sommet de sa beauté, à ce point culminant qui annonçait sa chute. Figer ce moment où quelqu’un avait pensé à lui. Sans aucune méchanceté ou gentillesse. Juste comme ça.

Il en fallait peu pour que son muscle cardiaque s’emballe, pour que la haine qui l’animait s’évanouisse sous l’effet d’une gentille attention. Le coup final allait arriver. C’est quand elle l’appela « Arthi » la première personne à l’appeler comme ça. Dit par elle, ça semblait comme une SOS. Mais ça lui passait au-dessus la tête. Elle l’avait appelé Arthi. Ça lui donnait l’impression qu’ils étaient enfin amis, des amis proches au point de raccourcir le prénom de l’autre. Ça lui changeait des « Le blond » qu’il avait l’habitude d’entendre dans les couloirs. Il se rapprocha d’elle, oubliant les distances sociales. Il prit les mains de sa nouvelle amie dans les siennes. Il la fixa de ses grands yeux, attendant désespérément une déclaration d’amitié. Suspendu à son silence, là, prêt à réaliser l’impossible si elle lui demandait.  Il eut envie de la prendre contre elle quand elle avoua que ce jour fut affreux mais il ne pouvait pas encore se permettre ce type de contact physique. « Deborah… Si j’avais pu être avec toi… » Et être ton ultime rempart phase à l’adversité. Il l’aurait revêtu sa plus belle armure et écarté les foules sur son passage. Il lui aurait offert un moment de toute-puissance.

La suite de son récit stoppa ses intentions chevaleresques. On l’avait frappé. Qui ? Pourquoi ? Deborah c’était la fragilité à l’état brut. « Non, c’est bon je te crois » lâcha-t-il d’une voix tremblante. Il refusait d’observer sa peau parsemée de dégradé violacé. Cela lui aurait déclenché des hauts le cœur. « Je suis tellement désolé » et il n’y était pour rien. Au nom des hommes brutas qui peuplaient cette école, il était désolé.

Au diable, les normes sociales ! Il l’attrapa sans lui demander son avis et la serra contre son torse, posant une main paternaliste sur sa tête « Ça va aller, je suis là. » Il entama un balancier d’avant en arrière. « Tu es certaine de pas te rappeler qui c’était ? Ou au moins sa maison ? »  Il est compliqué d’articuler quand quelqu’un vous presse le visage contre sa chemise fleurant bon l’assouplissant.  « Je vais lui rendre chaque coup ! »  Avec sa baguette magique en guise d’épée.


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Mer 8 Juil - 18:50




ARTHEMIDORE & DEBORAH


Il semblait que la fleur lui avait fait plaisir, il l’humait déjà, l’assommait d’un remerciement, de ces mots juste un peu trop. Quelle démesure. Deborah s’en sentait honteuse. Il était vrai qu’elle avait pensé à lui en la cueillant, mais elle ne s’attendait pas à trouver chez ce grand blond une pareille réaction. Et pourquoi la garder toute la vie, aller si loin, alors qu’elle n’avait prêté aucun symbole au geste, aucune significative, elle n’avait même pas pensé recevoir un merci. Les clichés disaient que les garçons n’appréciaient pas les fleurs, encore une fois, c’était faux. Elle songeait juste que le rouge lui sied bien. Cela devait lui aller au teint, enfin, elle n’y connaissait pas grand-chose. « Je ne pensais pas que tu aimais les fleurs. » Et si elle l’avait su, peut-être ne lui aurait-elle rien offert. C’était peut-être encore une façon de rentrer dans un jeu dont elle ignorait les règles, une proximité qu’elle n’était pas encore certaine d’accepter. Et puis Deborah l’observait, et elle songea que, vraiment, une simple fleur pouvait faire des merveilles. La rose lui avait soudainement fait relever la tête. Et la Brune ne se doutait pas que son apparente distance pouvait à ce point se faire sentir, et jouer avec les nerfs du pseudo fin psychologue qui prétendait lui vouloir tant de bien.

« Ne t’en fais pas, je t’en offrirai d’autres lorsque celle-ci sera fanée. »

Et Deborah ne le pensait pas vraiment, car elle ne comptait pas renouveler trop souvent ces gestes qui pouvaient trop aisément passer pour de l’attention, de l’affection. Et pour lui, elle ne devait en avoir aucune. Peut-être cela lui viendrait-il avec le temps, mais elle ignorait cette possibilité. C’était parfois plus simple de ne pas savoir. De fait, la simple idée qu’il puisse trouver un moyen de figer l’état de cette rose l’effrayait au plus haut point ; c’était accorder bien trop d’importance à une simple envie d’un moment, une simple pensée qui n’en avait pas tant. C’était donner une contenance, une forme à un lien qui n’avait ni nom ni définition, un lien entre eux, un peu fébrile, et dont elle préférait soupeser l’existence. Elle soupira très légèrement. Les relations Humaines paraissaient toujours si difficiles et si peu certaines.

Elle s’était encore embarquée dans une histoire trop compliquée. Elle aurait dû trouver autre chose, un autre mensonge. Et Arthémidore s’était approché, elle chercha un endroit où reculer, où se cacher encore un peu, rien qu’un instant de plus. Mais il n’y avait qu’un parterre de fleurs à côté, le bord du banc, d’où ses fesses pendaient un peu. Et quand elle vit ses mains disparaître dans les siennes, l’idée de glisser, de tomber par terre lui traversa l’esprit.
Et qu’avait-il à la regarder ainsi ? Elle n’avait rien d’aussi sincère à lui dire. A personne. S’il avait pu être avec elle. Qu’aurait-il fait ? Cela n’aurait rien changé, pensait-elle durement.

Le tremblement de sa voix lui fit mal. Il la croyait pourtant, elle n’aurait pu espérer plus. Cependant, elle regretta l’espace de quelques instants cet odieux mensonge, elle regretta l’inquiétude qu’il lui sembla lire dans le timbre de sa voix, elle regretta ces excuses qu’elle ne méritait absolument pas. Et Deborah le regardait alors, les yeux ronds d’étonnement, et encore une fois mal-à-l’aise. Elle répondit à son tour d'une voix tremblotante, « Tu n’as pas à être désolé, ce n’était pas de ta faute. » Non bien sûr, puisqu’il s’agissait de la sienne. Elle se surprit à penser qu’elle l’avait peut-être un peu trop vite jugé. Il semblait si sincère, et Deborah n’avait pas l’habitude de recevoir autant de sollicitude. C'était pourtant une réaction qui faisait parfaitement suite à ce grossier tissu de mensonges, mais ça encore, elle l'ignorait.
« En fait, tu es plutôt gentil. »

Et soudain, elle se sentit attirée, et elle ne voyait plus que le pli parfait de cette chemise, ne sentait plus que cette odeur de propreté, le nez aplati contre le tissu. Deborah protestait, et cela ne rimait à rien. Elle étouffait et ne parvenait qu'à sortir quelques râles, quelques gémissements inintelligibles. Et ça n'allait pas du tout, en vérité. Il la serrait si fort qu'il lui semblait qu'il pourrait aisément la broyer entre ses bras. Elle remuait, cherchait manifestement à chasser le contact de sa main sur ses cheveux, et surtout, se défaire de cette étrange étreinte. Et c'était venu de nul part sans qu'elle ne s'y attende. On ne serrait pas les gens comme ça. Cela ne se faisait pas, cela n'était pas bienséant, cela était déplacé et incongru, impoli. Et ses joues se réchauffaient, non pas comme une jeune fille timide rougirait dans les bras de son cher et tendre en découvrant le confort et la touffeur du corps masculin, mais bien comme on finit simplement par manquer d'air dans un espace trop clos.

Une paupière réapparut enfin, suivie d'une joue. Et Deborah le regardait d'un mauvais œil, courroucé. Outrée. Elle était outrée, petite effarouchée. Elle ne voulait pas de ça. Elle se souvenait en vérité très bien du dernier garçon qui l'avait serré dans ses bras, et elle repensait à Thomas, et elle avait honte de ce qui était en train de se passer, inexplicablement. Elle ne pouvait pas tolérer qu'on prenne si facilement sa place. Elle inspira un grand coup, et il y eut cette impression dérangeante qu'on essayait de remplacer l'odeur de son Serdaigle par celle d'un Gryffondor, par de l'assouplissant. Insupportable. Il lui semblait qu'on essayait de lui voler une partie d'elle-même, un souvenir précieux, un trésor qu'on aurait voulu remplacer par une camelote. Deborah était si sévère avec Arthémidore. Elle le repoussa, de toute sa force, sa maigre force qu'elle puisait sans doute dans un endroit sûrement secret, une drôle de volonté.
Elle bascula alors en arrière, exténuée par l'effort, et se retrouva bien vite allongée sur le côté, au milieu des fleurs, les jambes légèrement pliées. Et Deborah regardait autour d'elle, les yeux embués de larmes qui ne coulaient pas, qui ne couleraient pas. Une émotion intense la balaya. Elle porta un regard paniqué, troublé, sur le jeune homme non loin d'elle.

« Même si je te le disais, ça n'aurait aucune importance. Tu ne peux pas aller te battre. » Non il ne pouvait pas, parce que personne n'était réellement coupable, parce que tout n'était que pure invention. Mais elle ne lui dirait jamais. Parce que Deborah ne disait jamais les choses vraies. « Je ne veux pas qu'on te fasse mal. Je n'aimerai pas. Et puis pourquoi ferais-tu ça ? Je vais bien maintenant de toute façon, oui, voilà, je vais bien. Laisse moi tranquille. » Car c'était ainsi que Deborah traitait la gentillesse qu'elle ne comprenait pas, avec ingratitude. Et il y avait tant de choses qui lui échappaient.



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Mer 15 Juil - 15:57


“Vous avez le défaut de bien des femmes. Vous avez besoin de sauver quelqu'un.”

Arthémidore aimait les cadeaux. La pire immondice pouvait lui faire plaisir si celle-ci était emballée. Si on lui donnait l’impression que cette chose insignifiante était précieuse, il aurait été prêt à la chérir comme le plus beau des trésors. Ce n’était pas la peine de lui offrir une autre rose. La première perdrait de sa magie, de sa rareté. Ça deviendrait un acte banal qui perdrait de sa spontanéité. Une routine amère. Ça devait faire pitié non ? De la voir forcer les autres à subir sa compagnie. Le voir mendier maladroitement un peu d’amitié. Une heure par semaine. La dose qui lui permettait de vivre convenablement le quotidien.

Si son intention d’aller défendre l’honneur de la jeune bleu était louable, à première vue, ce n’était qu’un énième subterfuge pour la forcer à rester là. L’effroi qui l’avait ressenti à la simple évocation de l’image de sa protégée se faisant marteler de coups était réel. Mais le besoin de la sauver était motivé par l’envie de la rendre redevable. De l'enchaîner à lui par ce lien indéfectible. Et il savait pourtant que ce n’était pas possible. Ce n’était pas dans le comportement de Deborah de s’accrocher désespérément à sa chemise impeccablement repassée. Elle n’avait pas besoin de lui. D’ailleurs, elle n’eut jamais besoin de lui. C’est Arthémidore qui avait décrété de son propre chef que cette fille serait son nouvel objectif. Il s'en foutait de son avis. L’entendre lui dire “non” lui aurait brisé son cœur de blond. Par la suite, il aurait eu envie de la détruire, doucement, petit morceau par petit morceau. Pour venger cet affront. Enfaîte, c’est plutôt lui qui avait besoin d’elle.

Deborah, c’est vrai que tu le trouves gentil ? Ce grand blond se donnant des allures de prince mais gardant un air niais la plupart du temps. Il essaye de l’être. Il se fait horreur quand cette gentillesse n’est que le fruit d’un vil calcul. Il prend alors conscience qui l’est comme les autres. Non, son âme n’est pas plus pure qu’un autre. Par moments il pense réellement que son être irradie tel un astre, et que les autres sont capables d’être éblouie par tant de lumière. C’est seulement sa coiffure étrange qui les fascines. Point.

Il la sentait résister contre lui. Elle voulait clairement pas de lui. Il persistait. Se persuadant que son corps se convulsait sous la violence de ses sanglots. Pourtant sa chemise n’était pas mouillée ? C’est parce qu’elle pleurait en silence. Il trouvait une excuse pour toutes les situations. modifier la réalité pour la rendre plus présentable. “Ça va aller, je suis là moi.” Pas les autres. Moi. Seulement moi. Il est où ce garçon que tu aimes bien hien ? Il n’est pas là. Parce qu’il a trouvé plus intéressant à faire.

Elle finit par se libérer de son étreinte mortelle, automatiquement elle s’écarta de lui. Il vit son regard embrumé. Arthémidore comprit que ces larmes avortées d’avance ne lui étaient pas dédiées. “Pardon Deborah, pardon… Tu sais, je pensais pas que je te serrais trop fort ? Ça va aller ? Tu veux que je t’aide ? Je suis vraiment désolé. Je ne voulais pas te blesser. Je ne veux pas que tu aies d’autres bleus.” Il se confondit maladroitement en excuse, il tenta de sauver la situation. Son visage s’empourpra de gêne. Il ne fallait pas qu’elle parte. C’était bien trop tôt encore. Accorde-lui 30min de ta journée, soit sympa pour une fois.

“Si je peux me battre ! Un bon vieux direct du droit dans leurs visages de petites enflures !” Il mima le geste, enchaîna sur un crochet et finit sur un uppercut. “Pourquoi tu veux pas que je t’aide ?” A toi de jouer Deborah ! C’est le moment de lui cracher la vérité. Cette occasion ne se représentera pas deux fois ! Ou jette le une bonne pour toute, qu’on en termine ! “Je suis ton ami, les amis s’entraident normalement.” Dit-il tout penaud. La question qui pouvait l’achever “Je ne suis pas ton ami, c’est ça ?” Son visage d’adolescent prit l’expression d’un petit garçon. Il était suspendu à ses lèvres, ses yeux bleus tremblants.

Dans la nature, les aigles n’ont jamais sympathisé avec les lions.

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Ven 17 Juil - 23:43




ARTHEMIDORE & DEBORAH


Elle tendait l’oreille, sensible au bruit des pots de fleurs qu’on déplace, au son de l’eau qui ruisselle sur des racines, d’un arrosoir qu’on soulève, des bruits de pas même furtifs, des soupirs chauds au loin. Deborah cherchait cette vie cachée, secrète et réservée qui animait tout juste les jardins de murmures d’une existence incertaine, alors qu’elle refusait de croire à la désertion de ces serres. Mais il ne lui revenait que cette accalmie plate, les arômes légers et parfumés à chaque battement d’aile d’une plante à Pipaillon, l’imperceptible bruissement des feuilles dans l’air, et pas une ombre pour leur ravir cet instant. C’était comme si les autres avaient fini par se faire passer le mot, que ce banc n’avait plus rien de public sinon tout d’une tribune très VIP pour le prince de Poudlard, et que, dans l’interlude, ils n’étaient pas les bienvenus. Arthémidore avait raison, c’était lui, seulement lui. Elle se sentit comme prise au piège en se rendant soudain compte que rien n’était plus en mesure d’entrer dans cet espace vert. Peut-être étaient-ils enfin entourés d’un mur invisible, le même que celui d’Haushofer, et que rien en dehors de leur petite bulle de verdure ne trouvait plus de sens. Et plus elle entendait sa voix s’étalait dans le temps, et plus elle songeait que le reste du monde devait être pétrifié, pour que rien, absolument rien, ne vienne enfin le faire taire.

Debout, elle s'éloigna encore d'une démarche un peu bancale, incertaine quant à ce qu'elle devait faire, les idées brumeuses, ne jetant derrière elle que quelques regards furtifs, intempestifs, empourprés parfois d'agacement. Toute sa gestuelle paraissait rechercher un équilibre précaire, dont elle n'avait cependant jamais manqué, jusqu'à ce que l'audace d'une étreinte un brin trop forcée ne vienne l'ébranler. Et Deborah semblait désorientée, ses pensées remuées d'une effervescence énervée. Chacun de ses mots encore parvenait à trouver leur écho dans son esprit embourbé de cette émotion trouble et néfaste. Elle se disait pourtant déjà, qu'elle ne lui pardonnerait jamais, malgré la gêne ostentatoirement visible sur sa figure de prince ringard, malgré les excuses, les pardons à répétition. Deborah se moquait de cette bonne volonté, elle était rancunière. Salement. On se doutait assez peu que cette jeune fille derrière de délicieux sourires, de petits mouvements délicats, l'allure docile et sage, presque timide, avait une rancœur tenace.

Elle s'arrêta pour lisser le pli d'une jupe bleue à petites fleurs blanches, d'une qualité modeste, douteuse, sans même lui accorder un regard. « Non, je ne veux pas de ton aide. » Le ton ne parvint pas à être froid, car malgré tout son ressentiment, elle n'était pas douée pour ces choses-là. Bien sûr, en s'en apercevant, elle se renfrogna presque immédiatement, d'un naturel désinvolte et presque cruel. « Et je n'ai pas non plus envie de te pardonner. » Ajouta-t-elle encore, peste.

Son regard coula néanmoins jusqu'à lui, jusqu'aux lignes parfaites de son visage, jusqu'à cette coiffure trop soignée, à cette nette impression d'ordre et de propreté dont il semblait être fait tout entier et qui n'allait pas du tout avec cette affirmation, présomptueuse, qu'il savait se battre. Deborah ne pouvait pas se l'imaginer autrement qu'avec une rose à la main, elle ne pensait pas qu'il savait seulement se servir de ses mains, lui, qui lui paraissait venir d'un temps plus reculé. Trop convenable et trop douillé pour tâcher sa chemise blanche de sang. Si jeune avec pourtant, cette sensation, un peu poussiéreuse, d'une gloire un peu passée et ancienne. Peut-être en ruine. Et l'insulte dans sa bouche ne semblait pas réelle, lui faisait l'effet d'un odieux anachronisme. « Je trouve les garçons qui se battent repoussants. » Pas plus que ça, en vérité. Et ses remarques restaient désagréables, d'un ton indolent. Au pourquoi, elle répondait sans efforts, le plus pestement du monde : « Parce que. » Et au mot "amis", Deborah ne sourcilla pas, pas une seule fois. Rien ne semblait plus en mesure de l'atteindre, d'autant plus lorsque la conversation lui échappait tout à fait. Car enfin, elle n'avait jamais réellement su donner de véritables définitions au vague concept d'amitié dont tous les autres adolescents se vanter, se gorger d'avoir, comme s'il eut pu s'agir d'un bien inestimable qu'elle-seule ne semblait pas disposer à connaître, à posséder. Deborah n'était pas familière de ces choses-là. Elle pouvait être si mauvaise.« Non, personne ne t'a dit que tu devais l'être. »

Puis, naturellement, comme après avoir un peu trop parlé, comme après s'être un peu trop pavanée dans les jardins, gonflée d'une mesquinerie qu'on ne lui connaissait que trop mal, la Peste parut enfin s'adoucir, comme lassée d'elle-même, elle retourna se tapir dans son antre, dans les lointains méandres de son âme, en eaux troubles.

Deborah s'était rapprochée d'un pas hésitant, se tenait juste devant lui, gênée par ses dernières paroles. Ce n'était pas comme si elle souhaitait réellement rattraper les choses, puisque souvent, il était trop tard pour recoller les morceaux. Elle avait cependant le sourire maladroit de ces gens qui savent, qu'ils ont fait une bêtise, car enfin, les garçons ne devaient pas avoir ce regard, pittoresque, expressif, ému. « Tu es en colère ?» Il devait certainement l'être, pensait-elle. « Si tu veux, tu peux me jeter un sort, et après tu pourras me détester. » Alors s'il voulait se venger, pourquoi pas. Ils seraient enfin quittes. Ca ne la dérangeait pas, parce qu'au fond, Arthémidore, ce n'était jamais qu'un grand blond qu'elle ne connaissait pas si bien, qu'elle voyait juste pourtant toutes les semaines, sans savoir qu'il pourrait peut-être manquer à son existence parfois un peu vide.

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Lun 20 Juil - 11:49


“Vous avez le défaut de bien des femmes. Vous avez besoin de sauver quelqu'un.”

Elle partait. Ça ne servait plus à rien d’essayer de sauver les apparences ou continuer à être courtois. Chacun de ses mouvements lui arrachait un douloureux battement de cœur. Le blond vivait à son rythme, le temps n’avait plus d’impact. C’était elle qui décidait.

Il ne comprenait pas. Il n’en faisait même pas l’effort. Il se pensait irréprochable. Chacun de ses mots, de ses gestes avaient été animé par le souci de bien faire. Le souci de répondre aux attentes de la demoiselle. Il pensait qu’elle avait besoin de réconfort, d’attention, de considération. Il ne faisait que projeter sur elle ses propres désirs. Mais bien trop fière, trop Gryffondor pour se l’avouer à lui-même. La Serdaigle, n’était que la énième victime de son comportement venant d’un autre temps. La première à se rebiffer. A résister comme cela. A ne pas succomber devant son écœurante bienveillance, la finesse des traits de son visage, ou la blondeur bien trop claire de ses cheveux fins. Son charme princier n’opérait pas. Il savait. Il savait tout. Comme quoi, il y aurait quelqu’un d’autre qui assure déjà le rôle. La place est prise, les seconds rôles ne se font pas acceptés. Peut-être une simple place de figurant pour être témoin de tout cela.

Si le ton paraissait doux à la première écoute, les mots étaient durs. Elle ne voulait pas de son aide. Soit ! Qu’elle se débrouille toute seule. Qu’elle dégaine sa baguette et se défende comme une grande. Mais delà, à ne pas vouloir le pardonner. Il en était outré. Son visage était déformé par la stupeur. Stop. Il voulait qu’elle reste. Il voulait la pousser dans la première plante bizarre qu’il croiserait. Choisir entre la peste et le choléra. Sa gorge se serrait, ses mains se crispèrent sur son pantalon au point de blanchir les jointures de ses doigts. Parce que c’est son rôle, de s’adapter aux désirs des autres. C’est la seule chose qu’il sait faire correctement.

Il aurait toutes les raisons du monde, de l’insulter. Il ne fera rien. Il restera là, le cul vissé sur son banc personnel. Il la fixait d’un regard vide. De ces regards qu’ont les élèves en cours quand leur cerveau se déconnecte sous l’effet de l’ennui. Il n’avait plus envie d’être là. Le jeune homme ne voulait pas en entendre plus. “Fait comme bon te semble” articula-t-il difficilement d’un ton morne. Le temps qui lui paraissait resplendissant à son arrivée semblait s’accorder à sa nouvelle humeur. Ou peut-être ses yeux avaient perdu de leurs paillettes ? La flamme qui dansait derrière ses prunelles donnait l’impression d’être morte. Les couleurs avaient l’air bien terne. Même la rose qui, quelques secondes plus tôt l’avait émerveillé comme un gosse, paraissait fade, banal. Il la laissa tomber par terre, sans chercher à la sauver de cette chute. Elle n’avait plus de sens.

“Non, je suis comme d’habitude” il esquissa un sourire ou une grimace. Tentative veine pour détourner l’attention. La déception dans sa voix était perceptible. “Ça ne sert à rien de s’inquiéter pour moi” C’était trop tard. Arthémidore n’arrivait même plus à s’emballer devant ce regain d’intérêt envers sa personne. Deborah avait gagné. Bravo ! Pour être la première personne à avoir entaché sa bonne humeur. Après sa mère. Elle continua son mea-culpa en lui faisant une proposition des plus alléchantes. Jeter un sort, la détester. Ce serait tellement pas “Arthémidore” d’accepter. “Je ne m’abaisserai pas à ça” dit-il calmement. Il ne prit même pas le temps de peser le pour et le contre. Réfléchir risquait de rendre cela trop tentant. “Que fais-tu encore là ?” Pars je t’en prie, je ne veux pas devenir ton punching ball. Je ne lutterai pas. Le jeune homme évitait de la regarder dans les yeux. Il la pardonnerait instantanément. Preuve flagrante de faiblesse. Faiblesse qui ne se manifestait qu’en présence de la reine mère. “Reste pas par pitié. Ce serait m’insulter.”  Déglutition difficile. “Ou seulement 5 minutes. Histoire de dire qu’on ne s’est pas quitté en mauvais terme.”





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Dim 26 Juil - 13:02




ARTHEMIDORE & DEBORAH


Elle fixait ses yeux mornes, soudain éteints et vidés de lumière, comme elle les connaissait finalement assez peu. Et que savait-elle de plus de lui, au juste, sinon ce qu’elle imaginait, ce qu’elle percevait au détour d’un regard vaguement échappé. Que comprenait-elle vraiment des autres, elle qui ne faisait jamais réellement l’effort d’écouter, sinon de façon légère, artificielle. Et c’était ce vide, cette absence dans son regard qui ne voulait rien lui dire, qu’elle interrogeait en silence sans jamais obtenir de réponses ou bien seulement d’indices, une étincelle morte qui à défaut de la captiver, la dérangeait surtout. Deborah se sentait troublée. Elle aurait espéré revoir naître ce quelque chose chez lui, de ses pupilles devenus soudain trop sombres jusqu’à la courbe d’un sourire éclos, rien que pour se rassurer, rien que pour ne plus y penser. Car elle craignait que cette image ne vienne la hanter jusque dans sa Tour, jusque dans son lit. Et elle ne reconnaissait définitivement pas ce sentiment nouveau, comme un poids sur sa conscience. Il s’alourdissait sur ses épaules. Juste, c’était soudain devenu une évidence, elle avait très envie de retrouver le flamboyant Gryffondor.

Il croyait peut-être pouvoir la berner, elle, la reine des Mensonges, en lui transformant une grimace en sourire. Ca ne suffisait pas. Elle l’entendait au son de sa voix, elle percevait bien ces notes déçues qu’elle reconnaissait plus souvent qu’elle ne l’aurait voulu chez les autres, nichées entre deux cordes vocales. C’était ce qu’elle provoquait parfois, consciemment ou non. Et puis « Je ne m’inquiète pas pour toi. » Ses mots ne l’aidaient pas, Deborah ne savait pas comment réconforter les gens, car c’était bien ce qu’elle tentait de faire, un peu hasardement. Par caprice aussi. Elle cherchait malgré tout d’une façon ou d’une autre à se débarrasser de sa propre culpabilité. Il lui était difficile de reconnaître ces choses-là. Mais il y avait un fourmillement désagréable dans le bas de son ventre, la gorge un peu serrée aussi, et le regard insistant, tremblant même, de ces gens qui veulent absolument bien faire. Après tout, ce n’était peut-être pas seulement une grossière peccadille comme les autres. Aujourd’hui, ça ne lui semblait pas seulement troublant, mais plutôt contrariant.

_ Mais tu vois, que tu n’es pas comme d’habitude. Ses mains se faufilèrent dans les siennes. Sa voix se fit plus douce, plus tendre, comme si elle essayait de lui faire prendre conscience de quelque chose. Ses doigts cherchèrent à arracher les siens, trop crispés sur ce pantalon, avant d’entamer une lente caresse afin de leur rendre une couleur plus ordinaire. Laisse-moi faire. Je vais m'en occuper.

Oui, elle pouvait s’occuper de tout. Elle pouvait s’occuper d’Arthémidore, elle pouvait lui rendre un peu de gaieté, elle pouvait lui donner un petit bout d’elle-même. Et Deborah semblait soudain si confiante, si prompt à régler ce qu’elle avait elle-même provoqué, dans un superbe et égoïste élan de générosité. S’occuper de tout oui, pour mieux s’occuper d’elle-même.

_ Moi, je n’aurai pas hésité une seule seconde. Elle rit, un éclat furtif d’une seconde, peut-être de deux, sans réellement se rendre compte. Et c’était vrai, qu’elle se serait laissé tenter, qu’elle lui aurait jeté un sort horrible. Elle était comme ça, Deborah. Elle le savait. C’était plus simple de pencher du mauvais côté de la balance. Et elle comprit alors que, Arthémidore, était différent. Différent d'elle. Et qu'est-ce que ça pouvait bien être ? Un élan de galanterie ? Un code d'honneur ? Ca lui échappait tellement, qu'elle pensait sans doute ne jamais comprendre.

Et puis, l’insulter. Elle n’avait jamais réellement voulu l’insulter. Ces choses-là se faisaient parfois sans son consentement. Et elle ignorait si elle devait rebrousser chemin, si elle en avait seulement envie. Ce serait plus simple pourtant, plus gênant. Pouvait-elle l’abandonner seul sur ce banc, comme ça, en était-elle vraiment capable ? Deborah aurait parié que oui.
Alors, quant à ce qu’elle faisait encore là, elle ne savait pas comment répondre à ça. Elle ne savait pas, si elle devait lui dire qu’elle ne supportait pas cette lueur dans ses yeux, si elle devait lui dire qu’elle aurait aimé qu’il la regarde, si elle devait lui dire qu’elle s’en voulait. C’était ça qui la tourmentait vraiment. L’idée même de s’être trompée, d’avoir fauté. Mais ç’aurait été faire preuve d’un excès d’honnêteté. Et. Encore une fois. Deborah n’était pas honnête. Deborah n’avait pas l’habitude de livrer ses humeurs, ses états, comme on parlerait d’un tout, d’un rien.

_ Je sauve une fleur. Et sur ces mots, elle se pencha sur la Rose, restée bien trop longtemps abandonnée à leurs pieds, s’en empara, la tourna un instant entre ses mains. Elle savait exactement où cette fleur devait se trouver, elle savait exactement de quelle manière la sublimer encore. Ca n’avait peut-être rien de surprenant ou de trop original mais, Deborah aimait les blonds. Les grands blonds avec de grandes mains et de grands pieds. Elle aimait voir miroiter sur les boucles les reflets dorés du soleil, comme une saveur d’été. Arthémidore avait une jolie teinte. Elle ne se serait jamais risquée à passer ses doigts à l’intérieur de cette crinière, même pour la plus tendre des caresses, parce qu’il y avait quelque chose de beau dans cette coiffure sophistiquée, dans une perfection presque sacrée. Le blond, c’était de l’Or. Arthémidore avait une couleur d’Or. L’Or chez Arthémidore était intimidant, peut-être parce qu’il y avait une prestance qui s’échappait malgré tout. L’Or. Arthémidore l’avait dans ses cheveux et même dans la sonorité de son nom. Elle est bien trop belle pour rester toute seule par terre. Oui, et pour cette raison, il devait la garder. Elle en était convaincue. Alors. Alors Deborah osa. Elle osa avancer sa main, tremblante et timide, en direction de la chevelure qui lui faisait face. Elle l’effleura à peine, juste assez pour caler la rose derrière une oreille. Et elle se retira, prestement, les joues rouges. Elle l’avait fait !

_ Même dix, si tu veux. Ils n’étaient pas obligés d’être fâchés après tout, il y avait déjà tellement de gens qui devaient lui en vouloir. Deborah n’était pas certaine de vouloir tout de suite ajouter un nouveau nom sur la liste. Pas maintenant. Demain, peut-être. Arthémidore. Fais-moi un sourire.


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Lun 31 Aoû - 12:56


“Vous avez le défaut de bien des femmes. Vous avez besoin de sauver quelqu'un.”

Arthémidore a l’habitude de tout ça. De se faire rembarrer violemment. Ne vous inquiétez pas trop, je suis sûr que dans quelques heures, ça ira mieux. Il aura trouvé une nouvelle occupation. Un nouveau sens à donner à sa vie. Mais à cet instant précis, il était certain que c’était la fin. Non, son petit coeur ne s’en remettra jamais. JAMAIS. Chaque déception était semblable à celle d’un premier amour. Chaque rencontre était un nouveau commencement, de nouveaux espoirs, promesses et projets.

La demoiselle lui énonça clairement son indifférence. Débrouille toi avec ta déprime, tu es assez grand. Et puis mince, tu es un homme, soit fort. Oui mais non. le jeune homme s’en fichait éperdument de montrer aux yeux du monde sa déception. C’est encore mieux si tout le monde voit ! Regardez bien, ce qu’a fait Deborah ! Cette fille cruelle ! Alors qu’Arthémidore lui, était d’une candeur extrême avec elle. Venez le plaindre, offrez-lui un public. Dans ce coin paumé du domaine, et à cette heure, il n’y avaient qu’eux et les insectes. Le blond est un théâtre ambulant, offrant des représentations à toute heure et pour tout le monde. C’est gratuit, c’est pour lui. N’allez pas croire qu’il simulait. Que nenni ! Toutes ses émotions étaient sincères, uniques, destinaient rien que pour elle.

Les minutes paraissaient interminables. C’est un phénomène normal, quand personne ne parle et que le silence devient pesant. C’est la demoiselle qui étrangement tenta de sauver la situation. Finalement elle se résolut à reconnaître que le garçon avait perdu son enthousiasme habituel. Ses doigts fins tentèrent de se faufiler entre ceux du blond. Il résista. Non tu m’auras pas comme ça, non. Et pourtant si. Il trouva ça tellement adorable. Ses petits doigts délicats entre les siens. Le contact de sa peau contre la sienne. Exquise sensation troublante.  Ses yeux mutèrent en deux billes bleues rondes. La stupeur. Elle qu’il l’avait repoussé fermement l’instant d’avant, était soudainement devenue douce et prévenante. Il le savait depuis le début ! Deborah a toujours eu un bon fond. C’est une fille bien, attentionnée, gracieuse… Son esprit ne tarît pas d’éloges à son égard. C’est cette Deborah qui lui foutait des paillons à la place du coeur, c’est cette fille qui illuminait son regard et le faisait ressembler à un gosse le jour de Noël. Amour ? Non, elle était bien trop précieuse pour qu’il puisse imaginer une seconde la souiller avec ses lèvres

En définitive, ils se ressemblaient. Aussi changeant l’un que l’autre. Le soucis de vouloir bien faire, trop, au point que cela est l’effet contraire. Ils n’étaient pas similaires mais complémentaires. Dans le travers

Pourquoi ? “Pourquoi tu es comme ça ?” C’est tellement simple, ça paraît évident. Il savait qu’elle  n’allait pas répondre ou éluder la question. Mais peut-être à cet instant était-elle dans de bonnes dispositions pour pouvoir fournir une réponse convenable. Une réponse que le jeune blond pourra gober sans grandes difficultés.

Il se figea quand la main de la demoiselle commença à s’approcher de son visage. Ne pas respirer. Ne pas esquisser le moindre mouvement. Ne pas cligner des yeux. Elle était comme une espèce rare, un animal sauvage, l’observer de prêt était un privilège. Elle pouvait s’enfuir à tout moment. Dans sa main, elle tenait la rose qu’elle lui avait offerte un peu plus tôt. Il la laissa glisser la fleur dans ses cheveux coiffés de manière impeccable.. “Elle est belle car c’est toi qui me l’as offerte.” Sourire niais, voix niaise. Il avait aimé cette fleur dès le premier regard parce que c’était elle, qui avait pris le temps, de la ramasser, de penser à lui et puis de faire le geste de lui offrir. Sinon, en temps normal, il n’aurait même pas regardé cette insignifiante rose.

Arthémidore ne peut pas être fâché. Il peut tenter de faire semblant. Alors quand elle proposa un rallongement de 10 minutes de leur entretien, le garçon reprit de sa superbe. Poils brillant, air angélique et enfantin. C’était reparti comme au bon vieux temps. A l’injonction de faire un sourire, il répondit positivement. Lui offrant le plaisir de voir ses quenottes blanches impeccablement alignées. “On se dispute plus ?” Il tendit son petit doigt à la manière d’un enfant “Promis ?” Promets-lui Deborah, et le spectacle s’arrêtera là. Jusqu’au prochain rendez-vous.

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Sam 5 Sep - 21:45




ARTHEMIDORE & DEBORAH


Deborah avait ces sourires de ceux un peu trop faciles, alliant la douceur de la courbe de ses commissures à la brusquerie d’une apparition sauvage et imprévue, bravant avec spectaculaire sa rancune fraîchement oubliée par la montée subite de son caractère lunatique. Elle tournait parfois comme une girouette, indiquait des états et des humeurs changeantes, inconstante et soumise aux caprices du vent telle une amie bien peu fidèle, frivole. Tantôt proche tantôt distante, elle se révélait difficile à suivre, de son comportement illogique et pourtant habituel. Car elle restait fidèle à elle-même, dans la même insouciance, la même ingénuité, sans se douter seulement des interrogations suscitées autour. Aussi n'avait-elle pas répondu de suite, ses yeux juste légèrement plus ronds d'étonnement, la bouche entrouverte tandis qu'aucun son ne traversait la barrière opaque et rose de ses lèvres. Dénuée, dénuée d'arguments valables, abandonnée par sa propre répartie, abandonnée dans un nouvel état d'ahurissement, la figure encore hébétée. Et c'était incroyable, comme elle ne trouvait rien à lui répondre, comme elle était même incapable de lui expliquer quoi que ce soit. Certes, elle aurait aimé lui inventer une théorie, cependant elle n'en avait pas, n'ayant jamais pris la peine de dresser son portrait psychologique au préalable. Elle avait juste souhaité soulager un peu sa conscience, sans penser au reste.

Son regard se perdit un instant derrière le jeune homme, jusqu'à ce qu'il lui apparaisse flou dans son champ de vision. Et elle avait les traits encore troublés, tandis qu'elle répondait enfin d'un bref haussement d'épaules. Et elle ne le regardait plus, alors que semblait s'instaurer de nouveau entre eux une gène, une de plus, une de trop peut-être, plus infime pourtant, moins dérangeante encore. C'était la gène de s'abandonner enfin au bon vouloir de l'autre. Elle avait choisi de lui faire plaisir. Elle l'avait choisi lui, dans son intégralité, dans sa démesure, elle avait décidé de se laisser aller à ses humeurs, ses caprices d'enfant, son allure trop impeccable, à la fois trop ringarde. Elle avait choisi de rester là, fragile, presque à sa merci. Elle avait cédé, une énième fois, et il avait gagné.

_ Et toi, Arthémidore, pourquoi tu es comme ça ?

La question éludée, elle était venue reprendre sa place à côté de lui, pas vraiment sur le qui-vive, ni prête à fuir, simplement sans trop savoir comment se tenir. Deborah apprenait aussi. Elle apprenait à s'habituer à sa présence, dans une phase de découverte d'une autre espèce sauvage. Elle apprenait à cohabiter, sur le même banc, ce coin de verdure comme un bout de jungle. Adossée contre la pierre froide du banc, les mains croisées sur ses cuisses dans une attitude presque sage, il n'y avait plus qu'un mince espace, étroit, juste large pour y glisser un bras, et qui les séparait encore, arrêtant ainsi le souvenir de sa main fine dans sa chevelure d'or. Ils étaient revenus au même point de départ.

_ Donc tout ce que je t'offre est beau ? Ce n'est pas un critère de beauté, ça, Arthémidore. Et puis, si je l'ai cueilli, c'est parce qu'elle était déjà belle.

Et sa voix niaise lui avait arraché un mince sourire, amusé, alors qu'elle continuait à regarder droit devant elle, ses jambes se balançant doucement au-dessus du sol. Et Deborah donnait enfin l'impression de s'être installée. Elle ne regrettait pas vraiment, parce qu'elle avait ces rares moments de faiblesse, lorsqu'il était comme ça, lorsqu'il n'insistait pas, où elle ne pensait pas du tout à prendre la fuite, où il ne lui semblait pas devoir le supporter. Et leurs entrevues étaient toujours ponctuées d'échanges houleux, de chutes de tensions, de paix éphémère. Fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis. Alors Deborah souriait, avant la prochaine secousse, et parce que ces instants bruts où ils semblaient enfin se toucher du bout des doigts n'étaient en fait que de gauches battements d'ailes, de la fragilité d'un papillon, d'un vol hasardeux, un éclair fugace, un moment d'égarement.

_ Mais et toi, Arthi, qu'est-ce que tu m'offres en échange de cette rose ?

Et ce n'était ni plus ni moins que de l'espièglerie, percevable dans le timbre de sa voix, derrière un sourire un peu narquois. Deborah avait retrouvé sa légèreté, une sérénité dans sa gestuelle, puisqu'ils étaient en trêve. Elle appréciait enfin l'accalmie plate des jardins, la monotonie des arbres. L'endroit lui était soudain idéal, soudain agréable. Elle avait levé son petit doigt sans même y réfléchir, s'était emparé du sien. Elle savait si bien les prendre, Deborah, ces promesses en l'air, si bien les reconnaître, si mal les éviter. Et elle savait qu'elle ne pourrait jamais s'y tenir, parce que malgré tout, ils se disputaient toujours, parce qu'ils ne comprenaient pas encore comment s'entendre, parce que malgré tout ils ne s'appréciaient pas suffisamment. Elle n'y avait pas pensé plus. C'était sorti, plus fort qu'elle, un réflexe, une mauvaise habitude.

_ Promis.

Un mensonge.

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Mar 29 Sep - 9:57


“Vous avez le défaut de bien des femmes. Vous avez besoin de sauver quelqu'un.”

Éluder une question par une autre question. Renvoyer le blond à ses propres zones d’ombre. S’y soustraire adroitement. Tomber dans son propre piège. La voix de la demoiselle résonné en écho dans son esprit, rentrant en résonance avec ses interrogations. Il avait des réponses à lui sortir, mais ça ressemblait plus à des excuses “Ce n’est pas moi, c’est les autres.” Parce que l’être humain est le fruit de ses interactions avec son environnement et sa personne, c’est cela qui le construit. Où est la part d’inné et d’acquis ? Est-il venu au monde déjà pompeux et maniéré ? Bébé Arthémidore levant son petit doigt royal. Arthémidore se sentait sombrer dans les méandres de sa personne. Comme tout être humain il a été victime de sa toute première vraie relation avec l’un de ses semblables. Sa mère. Freud aurait adoré. Elle aurait aimé avoir une fille, elle a eu un garçon. Elle espérait qu’il lui ressemble, il a hérité de certains traits de son géniteur.  Elle a voulu le rendre conforme à ses attentes. Et depuis il se conforme à ce que les autres veulent de lui. “Par habitude. J’ai le sentiment d’avoir toujours été comme ça. Tu crois que je peux changer ?” Ou suis-je condamné à rester toute ma vie comme ça ? Deborah, tu sais par moment le propre son de sa voix l’irrite. Ce besoin que chaque chose soit impeccablement à sa place finit par l’user. Par moment il a envie de passer vigoureusement sa main dans ses cheveux et les ébouriffer. Mais si cette idée l’enchante, il sait que ce désordre le plongerait dans un état anxiété. Si sa mère le voyait comme ça ?

Il aurait voulu prendre sa main, il rapprocha la sienne doucement. Un prédateur se rapprochant de sa proie. Il lui lançait des coups d’oeil rapide, attendant fébrilement sa silencieuse autorisation. Mais rien ne venait. Elle était bien à côté de lui, mais les mains sagement posées sur ses cuisses. Ça le frustré. Le contact de la main de Deborah dans ses cheveux avait été trop brève, il était incapable de dire si cet événement avait bien eu lieu. Et pourtant sa maladresse l’avait bouleversé. Il savait qu’il risquait de commettre -encore une fois- un impair. Il adopta la même position que sa voisine. Jambe en angle droit, le plat de ses mains sur ses cuisses, droit comme un i, le regard fixant l’horizon. Repartir de zéro. Ils étaient revenus au point de départ comme si de rien n’était. Envolé ce simulacre de dispute, pouf disparu le souvenir fugace de cette main dans ses cheveux. Même cette promesse qu’il attendait, elle semblait s’éloigner au loin.

“la beauté, c’est subjectif ça non ? “ Dans la tête du blond, la beauté était attribué par le nombre de zéros qui se trouvait sur le prix. Là, c’était différent. Il avait pas l’habitude qu’on lui offre des choses. C’était plutôt l’inverse. Nombre de ses galions ce sont envolés en babiole nian nian pour remonter le moral de jeunes pucelles “Tu es jolie. Tout ce que tu touches est beau.” C’était tellement dégoulinant. Mais sincères. Un grand sourire étira ses lèvres rosettes, dévoilant sa dentition étincelante. Il arrivait quand la croisant dans les couloirs bondés, ses yeux s’attardent sur les courbes discrètes de la demoiselle, ses yeux effleurant délicatement sa chevelure brillante de vitalité. Et Arthémidore s'éprend à rêver à être ce garçon avec qui elle rigole. Ne plus être lui.

Il desserra la cravate autour de son cou, l’enleva délicatement de son cou sans effleurer le moindre de ses cheveux. Un pro du Dr.Maboule. Et il la posa sur les genoux de la demoiselle.”Tiens. Je sais que c’est peu mais c’est la même couleur que la rose. C’est presque pareil. Je suis sûr que ma cravate sans meilleur” Un entêtant parfum d'assoupissant couplé à celui d’un parfum pour jeunes adolescents virils. De quoi vous brouillez l’odorat pendant un certain temps. Ça ressemblait plus à une offrande cas un cadeau. Il n’était pas idiot -seulement quand il souriait pour rien- Deborah n’allait pas la garder. Cette innocente cravate aller se retrouver dans la première poubelle. Une cravate de perdue, une cravate de perdue. Il lui en restait encore 3 dans son placard.

Il savait  que cette promesse de gamin des bacs à sable n’avait aucune valeur. Il allait faire une bourbe comme à son habitude lors de leur prochaine rencontre. Il allait encore trop lui demander, trop espérer. Il va forcer le contact physique, involontairement. Elle n’aimera pas ça, le repoussera sans ménagement, sans prendre de précaution. Le Gryffondor se roulera à ses pieds, implorant son pardon, la suppliant pour obtenir pour la 5ème fois une deuxième chance.  La jeune fille dans sa grande mansuétude acceptera. C’est la même rengaine, ce même refrain qui vous file une rengaine. Peut-être qu’un jour ils finiront par se lasser. Ils décideront de ne plus se voir ou peut-être de changer de musique.

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Serdaigle



Deborah Bolton
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Sam 10 Oct - 22:22




ARTHEMIDORE & DEBORAH


Le regard encore droit devant, elle devinait les lignes de son profil, suivait d’un œil discret l’allure impeccable, consciente encore de ce contraste saisissant. Car elle ne donnait pas cette impression de netteté parfaite, de sophistication, sinon un sentiment confus, l’image d’un trait un peu brouillon et pourtant léger, d’une écriture à peine marquée. Elle était la vague tracée d’une main délicate et pourtant non appliquée, d’un mouvement à peine dirigé, à peine contrôlé. Alors à côté de lui, c’était vrai qu’elle n’avait l’air de rien. Imaginait-on seulement qu’ils avaient des choses à se dire ? Ils ne donnaient pas l’air de se raconter, pas même la sensation d’évoluer dans le même espace. Et on aurait juré que l’un des deux s’était installé là par inadvertance, et que leur rencontre ne devait tenir que d’une curieuse coïncidence. Et à l’orée de ses joues, sous une nuance de rose frais, alors que de loin, elle ne semblait ni le voir ni lui parler, sinon l’ignorer, on ne lui trouvait pas une once de timidité. Ou alors, paraissaient-ils brouillés.
Elle ne savait pas, Deborah, si les gens comme Arthémidore pouvaient changer, alors qu'il lui semblait si figé dans son dandysme. Et peut-être croyait-elle simplement que personne n’avait besoin de changer. Pas pour un but obscur. Et obscur comment ? Comme une épaisse pelote d’algues marines indémêlables, pour satisfaire un concentré de contraintes sociales.

_ Si tu changeais, ce ne serait plus vraiment toi. Et c'est sûrement fatigant, de ne pas être soi.

Et elle n’aurait pas su quoi lui dire d’autre, de plus, sinon ce constat très simple, qu’elle ne connaissait pourtant que trop bien. Ses ongles tiraient lentement sur la peau de ses mains, sans qu’elle n’y prête réellement attention, dans un geste mécanique et acharné, alors qu’elle ignorait superbement la main étrangère disposée non loin, comme une tentative d’intrusion pourtant audacieuse.  

Et le compliment avait doucement abaissé ses épaules, un rien, toute sa stature alors figée semblant s'affaisser complètement. Elle avait le regard encore un peu ailleurs, encore un peu de cette chaleur sur un air assoupi. Il la disait jolie, et cela avait suffit à élargir les commissures de ses lèvres. Elle leva enfin sur lui un regard vague et insolite, d'une gène typiquement féminine, ridicule, brut, semblable à une pierre mal taillée, les yeux encore brillants, absorbés tout entiers, comme on s'étonne, d'un ravissement à la fois craintif et sensible. Elle porta un doigt à sa bouche, qu’elle mordait à présent avec une certaine aisance.

_ Tu es plutôt beau aussi.

Et c'était tout de même avancé avec prudence, avec la voix un peu hésitante, un peu amère qu'ont parfois les gens lorsqu'il leur prend de reconnaître qu'ils ont tort. Et cela la piquait tout de même de s'écouter l'admettre. Et Deborah se sentait comme doucement agacée, de le fixer toujours, une fois de plus comme pour être finalement sûre, et de ne lui trouver aucun défaut physique. Elle se heurtait toujours à une infaillible perfection, et qui devait sans doute tenir de l'entêtement pour venir la narguer ainsi. Et ce sourire golgate qu'elle regardait fixement et sans gène, sans rien laisser déborder de sa pensée sévère, -ce qui lui ressemblait finalement assez peu, et de l'irritation qui perçait maladroitement en elle, alors qu'elle pensait qu'on laissait naturellement tout passer à la beauté.

_ Mais tu sais, je ne suis pas si jolie que ça. Il y a beaucoup de filles qui se coiffent ou s'habillent mieux que moi, plus grandes aussi, et qui attirent tout de suite l'attention, parce qu'elles sont belles. Moi je n'ai pas tout ça.

Et il y avait peut-être un soupçon de jalousie derrière le timbre posé, un peu d'envie, une fausse modestie, alors qu'elle s'imaginait banale et à peine remarquable, ignorant ses formes bien présentes de toute jeune fille, de son charme ingénu, ne voyant seulement que le "jamais assez" caractéristique des filles.

Elle avait tendu ses deux mains jointes comme on s'apprête à recevoir un cadeau précieux. Et après tout, Deborah n'avait pas cette habitude-là, de recevoir des autres. C'était peut-être la première fois qu'un garçon lui offrait un quelque chose, tout du moins matériel, qu'elle pouvait presser entre ses doigts, caresser. Et le sceptique avait laissé place à l'intérêt. Ce n'était qu'une cravate sensiblement identique à la sienne, si ce n'était pour la couleur Gryffondor. Mais elle la traita avec son habituelle délicatesse, manipulant le tissu comme s'il eut s'agit d'un objet fragile, et avec une curiosité bizarre, comme cherchant à s'approprier une forme, une odeur.
Elle approcha le tissu de ses narines, plongea directement son visage dedans, et on l'entendit renifler bruyamment, sentir et s'imprégner d'un parfum qui manqua l'étourdir.

_ Ca sent fort... Si je la porte...

Et elle s'exécuta, passa l'objet autour de son cou, laissant la cravate dénouée passer par-dessus la bleue originale, avant de brusquement se tourner entièrement vers le Gryffondor à côté, son visage soudain redevenu rieur, le sourire plein d'une gaieté tendre, les petites pattes de mouche au coin de ses yeux mi-clos. Elle avait le teint de porcelaine rehaussé par le rouge, et comme en accord avec le brun de ses cheveux.

_ Regarde, je sens l'homme. Tu ne trouves pas ?
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