Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
poufsouffle
1189 pts
serpentard
918 pts
serdaigle
661 pts
gryffondor
612 pts

l'unité
203 pts
ligue des sorciers
223 pts

Caesius ▬ fondatrice retirée
Viridus ▬ administratrice
Kalev ▬ modératrice
Sloan ▬ modératrice
Flavian ▬ modératrice



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -40%
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 ...
Voir le deal
59.99 €

Partagez

Woods darker than night |Oliver

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

Serdaigle



Deborah Bolton
Deborah Bolton
Messages : 225
Localisation : In a faraway land
Date d'inscription : 31/01/2015



Woods darker than night |Oliver Vide

MessageWoods darker than night |Oliver Empty
Lun 25 Jan - 19:05


   
   Deborah & Oliver
   Woods darker than night
musique d'ambiance ici

E
lle écrasa d’une pointe de pied à peine marquée une brindille de la taille d’une baguette magique, et un fin craquement s’éleva alors dans le silence de la nuit. Presque aussitôt, une grimace gênée vint lui défigurer le visage, alors qu’elle se cachait un œil d’une main tourmentée. Le château était pourtant bien loin derrière pour s’inquiéter vraiment du bruissement soulevé par ses pas, murmures étouffés entre les ramures des arbres. Et de sa marche souple, Deborah suivait docilement le chemin interdit que lui dessinait Oliver, à une ou deux foulées seulement, un lumos au pic d'un bout de bois de rose magique. Un soupir timide s'échappa d'entre ses lèvres froides : l'hiver avait rendu la forêt sinistre, ou peut-être était-ce le caractère propre de toute masse d'arbres une fois sombrés dans le drapé noir de la nuit. Alors, lorsque la source lumineuse approchait et avant qu'elle n'éclaire complètement les ombres, les branches nues prenaient l'étrange apparence de bras squelettiques aux formes tortueuses, et que l'environnement semblait avoir figées dans une immobilité affolante. Bien sûr, Deborah ne tremblait pas tandis qu'elle avançait en aveugle, sans réellement savoir où les pas du garçon les menaient.

Elle s'arrêta un instant contre un arbre, une main en appui contre un tronc, épuisée. Deborah était peu habituée à la marche, et ne pratiquait aucun exercice physique particulier. Déjà, sa respiration, forte, soufflait dans les airs de petits nuages comme de la buée froide sur les vitres. La peau claire, délicatement rosée du visage, l'oeil égaré sur la silhouette détachée d'Oliver, elle pouvait sentir s'exciter les tambours intérieurs se presser contre sa cage thoracique. Mais Deborah ne pensait pas à se plaindre, après tout elle avait choisi de suivre Oliver dans l'interdit. Oliver qui l'emmenait pour la première fois au coeur de sa précieuse forêt. Et Deborah n'était pas sotte au point d'ignorer que ce moment avait une saveur toute particulière.  

Car elle avait découvert depuis peu que la compagnie d'Oliver ne la dérangeait pas, et elle allait vers lui tout naturellement, avec le peu de choses qu'elle avait à offrir. Et avec Oliver, Deborah ne marchait pas entre deux ténèbres, sinon distinguait-elle plutôt les charmes inquiétants, troublants de la forêt. Alors elle se laissait là, désorientée, ne comptant uniquement et avec une ingénuité certaine, sur les repères du garçon pour la guider dans la nature sauvage. Parce que Oliver parlait parfois de centaures, et qu'au son de sa voix, Deborah se mettait à rêver parfois.

D'une main, elle tira sur son bonnet péruvien pour mieux couvrir le bout de ses oreilles, remonta une énorme écharpe rose sur une vieille laine assortie, boutonnée jusqu'au col, frotta ensuite entre eux le bout de ses doigts glacés. La tête tout juste relevée pour accueillir du bout du nez un premier flocon de neige.

_ Et puis tu sais, Oliver, la forêt est belle sous la neige. Peut-être qu'on aurait dû apporter une écharpe supplémentaire, si on croise un centaure, ou une licorne. Peut-être qu'ils ont froids, malgré les poils.
WILDBIRD
 
Revenir en haut Aller en bas

Poufsouffle



Oliver Nicolson
Oliver Nicolson
Messages : 106
Localisation : Forêt Interdite, ou un endroit désert, au choix.
Date d'inscription : 16/01/2016



Woods darker than night |Oliver Vide

MessageWoods darker than night |Oliver Empty
Mar 26 Jan - 22:50
     Sous ses pas légers et un brin empressés, crissait un mélange de feuilles mortes et de bouts de bois rêches, couvert d'une fine couche de neige qui tombait encore. Il n'en avait cure à vrai dire, bien trop préoccupé par son but. Et peut être un peu moins par la jeune femme qui l'accompagnait. Ils évoluaient en ombres silencieuses à travers les arbres aux racines devenues blanches et glissantes, d'autant plus dangereuses qu'elles pouvaient pour certaine se mouvoir et piéger un malheureux intrus. Mais ça, Oliver l'avait plutôt compris après s'être fait envoyer dans le décor une ou deux fois dans les airs au cours de promenades innocentes. Maintenant, il pouvait se vanter d'anticiper ne serait ce qu'un peu plus vite les mouvances magiques de la végétation. Et il avait plutôt intérêt, vu la vitesse de ses pas et son regard fixe qui ne semblait pas se préoccuper des pièges sous ses pieds. Il avait levé son bras et par extension sa baguette magique illuminée pour mieux distinguer le chemin qu'il empruntait. Et de temps à autre, il s'arrêtait pour marquer son passage sur l'écorce d'un arbre, afin de parer une éventuelle perte dans les bois.
Et il en profitait pour se retourner vers son accompagnatrice. C'était rarissime qu'il emmène quelqu'un avec lui, et particulièrement dans ses expéditions nocturnes. Mais Deborah... Ç'avait été un coup de tête. Mais en même temps... Depuis qu'il connaissait la Serdaigle, il avait eu l'envie de lui faire découvrir sa passion à lui, de l'emmener franchir l'interdit pour mieux encore que la sécurité. Peut être parce qu'elle l'avait écouté avec attention dans ses délires d'admiration pour les centaures. Ou qu'il émanait d'elle quelque chose qui le poussait à lui faire confiance plus que de raison. Il ne savait pas vraiment, et en même temps, il ne voulait pas le savoir. C'était comme ça, et ça lui plaisait. Même s'ils risquaient gros tout les deux. De nuit, en dehors du château, dans la forêt interdite et à la rencontre des centaures. Tout ces motifs cumulés méritaient bien une belle perte de points pour leurs maisons respectives, et pire encore, un renvoi. Mais franchir l'interdit, c'était enlacer le risque de tout son corps, se plonger dans le hasardeux destin, être pris ou échapper aux consignes.
Mais ce soir là, c'était particulier. Parce qu'il était quasiment certain qu'ils pourraient rencontrer les centaures sans que Deborah ne risque d'être blessée parce qu'inconnue au clan qu'ils verraient. Parce que ce soir là, la Lune se cachait dans sa propre obscurité, et les nuages assez éparses pour que l'on puisse observer le ciel. Tandis qu'il s'arrêtait près d'un arbre pour le marquer d'une croix -assez superficiellement gravée dans l'écorce pour ne pas endommager le végétal-, il reprenait son souffle en réfléchissant au chemin à moitié parcouru.

Et puis tu sais, Oliver, la forêt est belle sous la neige. Peut-être qu'on aurait dû apporter une écharpe supplémentaire, si on croise un centaure, ou une licorne. Peut-être qu'ils ont froids, malgré les poils.

La voix de son amie lui semblait un peu trop lointaine à son goût, et il releva la tête d'un coup sec pour se tourner vers elle. Appuyée contre un arbre à deux trois mètres de lui, il n'avait pas remarqué qu'elle s'était arrêtée, trop absorbé dans ses pensées. En quelques enjambées, il se rapprochait d'elle.

C'est vrai que c'est assez idyllique comme décor. Mais je ne crois pas que les centaures et licornes acceptent une de nos écharpes, particulièrement si toi tu te perds dans la forêt. Préviens moi quand tu t'arrêtes d'accord ?

Il adorait discuter avec Deborah dont la discussion n'avait de cesse que de le fasciner. Et il se sentait un peu autoritaire dans son ton, mais l'idée de la perdre en ces bois l'inquiétait plus que de raison. Souriant un peu sous son écharpe, il continuait.

Tu aimes regarder les étoiles Deborah ? Parce que si on se dépêche, c'est avec les centaures qu'on pourra le faire ! Tu viens ?

Revenir en haut Aller en bas

Serdaigle



Deborah Bolton
Deborah Bolton
Messages : 225
Localisation : In a faraway land
Date d'inscription : 31/01/2015



Woods darker than night |Oliver Vide

MessageWoods darker than night |Oliver Empty
Lun 1 Fév - 0:12


   
   Deborah & Oliver
   Woods darker than night

E
lle le gratifia d’une moue étonnée, les yeux fixés sur les siens, d’un air ahuri puisqu’elle n’y avait pas songé. Et étrangement, l’idée de se perdre la séduisit vaguement. Peut-être y distinguait-elle-là une drôle de poésie, un tantinée  saturnienne. L’angoisse prenait la forme d’une singulière divagation artistique. Deborah pensait déjà à ses pas glissant toujours plus profond entre les arbres, et elle savait déjà, dans sa fantaisie, que sa silhouette se fondrait sous un voile neigeux, lui donnerait l'allure d'une nymphe égarée, des bois. Déjà, ses joues s'ornaient d'une teinte opaline, nappage hivernal.

Entre deux pensées s'offrit un autre sourire badin. Un instant, une lueur espiègle, frétillante passa dans ses yeux, puisqu'elle ne lui disait rien de ses envies furtives, puisqu'elle se taisait tout en ayant l'air d'avoir envie d'en dire autant. Un pas en avant, et ingénument sa main se souleva, lente, effleura le tissu porté tout autour du visage d'Oliver, avant de lui libérer d'un doigt son sourire, et puis son menton de la tiédeur de l'étoffe.

_ Mais si je me perds, tu n'auras qu'à venir me sauver.

Voilà qui suffisait à répondre à tous les maux de l'univers, ou au moins aux siens. Et elle ne riait pas, Deborah, pas tout à fait, pas juste un gloussement pour se joindre à la spontanéité de sa solution, alors qu'elle n'arrêtait pas de le regarder d'une niaiserie en vérité un brin maligne, sans qu'elle ne se moque pourtant. Puisqu'elle pensait que rien de fondamentalement mauvais ne pouvait lui arriver, pour peu que son pied se posait dans ses pas, et que leurs lumos parvenaient toujours à se répondre. Oliver annihilait à lui seul tout danger. Une armure, un mur, un soldat de la nature qui s'interposait entre elle et la pénombre venue des tréfonds.  

_ Mais si je m'arrête... Je ne suis plus une première année, tu sais. Et puis tu avais l'air pressé... Mais oui, je peux essayer d'y penser. Je te promets.

Enfin, elle remarqua un toupillon de neige oublié sur la joue d'Oliver. Un semblant de sérieux s'empara alors d'elle, non pas pour songer vraiment aux risques de braver l'interdit, sinon pour s'attarder sur les petits détails de la vie. Ses doigts tirèrent un peu plus vigoureusement sur l'étoffe, tandis qu'elle tentait de faire disparaître sous l'épais tissu la tête du jeune homme.

_ Non, Oliver, il fait bien trop froid ! Il faut t'ensevelir, là !

Etant parfaitement au fait qu'elle était la seule responsable, un rire presque muet se déroba.
Et puis, les traits détendus, les paupières légères, toujours baissées sur l'étoffe, il s'agissait évidemment d'un oui. Oliver n'aurait pu viser plus juste en présumant qu'elle aimait regarder les étoiles dans la nuit vaste, des heures et des heures durant sans manifester le moindre signe. Alors seulement, Deborah parvenait à ne plus exister. Elle aurait pu d'ailleurs lui dire qu'elle avait déjà posé un pied et puis tout le reste aussi dans l'univers, le vrai, enfin, là où la gravité se perd. Mais, il s'agissait après tout d'une histoire qui n'appartenait qu'à elle, et qu'à un autre serdaigle.

_ Bien sûr que je veux, je viens ! Mais Oliver, nous sommes déjà en retard !

Un regain soudain d'énergie, elle dépassa Oliver, le tira en même temps puisque ses doigts tenaient toujours serrés l'étoffe, sans même imaginer qu'elle pouvait l'étrangler.
Mais surtout, le lumos juste devant les yeux, elle l'entraînait déjà sur le mauvais sentier.
 
WILDBIRD
 
Revenir en haut Aller en bas

Poufsouffle



Oliver Nicolson
Oliver Nicolson
Messages : 106
Localisation : Forêt Interdite, ou un endroit désert, au choix.
Date d'inscription : 16/01/2016



Woods darker than night |Oliver Vide

MessageWoods darker than night |Oliver Empty
Mar 2 Fév - 19:15
Elle était gracieuse Deborah. Un brin fascinante dans ses gestes las et élégants, à travers ses paroles toutes douces et un peu planante. Et surtout surprenante. Elle aurait pu le faire sursauter en enlevant son écharpe. Même si c'était plutôt le froid saisissant sa peau protégée qui tressaillait, il ne s'attendait pas à ce qu'elle soit aussi proche d'un seul coup. Au moins elle découvrait son sourire qui cassait avec son ton inquiet et ses sourcils froncés. S'il était tête en l'air, maladroit et planant en permanence, il suffisait de le pousser dans la forêt interdite pour en faire un autre homme. Encore plus lorsqu'il était accompagné. C'était une petite part de lui, les arbres et la nature sauvage, la magie de la mousse, des sentiers obstrués par les ronces et le bruit du ruisseau qui résonne d'un tronc vers un autre. Il aimait montrer ce petit bout de lui sous son meilleur angle. Alors bêtement, il souriait aux fantaisies de son amie. Amie qui lui promettait de le prévenir. Si les promesses n'engagent que ceux qui y croient, Oliver hochait simplement la tête, en espérant que Deborah n'oublie pas. Et puis aussi parce qu'il n'avait pas vraiment le temps de répliquer, la jeune femme semblait déjà être passée à autre chose. En une fraction de seconde, il passait de la pénombre glacée de la forêt au noir total et tiède de son écharpe. Et puis ça grattait un petit peu aussi, et il bougeait son nez et son visage sous le tissu. Il essayait de marmonner quelque chose aussi, mais c'était relativement inaudible, et puis Deborah semblait avoir repris assez d'énergie pour tout enchaîner, un brin trop vite à son goût.

Bien sûr que je veux, je viens ! Mais Oliver, nous sommes déjà en retard !

Et il n'eut pas vraiment le temps de comprendre ce qu'il lui arrivait. Elle semblait partir devant lui, et l'entraîner en tirant sur l'écharpe. Lui évidement, saucissonné dans du tissu, ne pouvait même pas anticiper le mouvement, et tout naturellement, trébuchait sur le premier obstacle qui croisait son pied. Riant sous cape - enfin, écharpe - il attrapait à tâtons le tissu pour freiner Deborah, et puis relâcher un peu l'écharpe, qui manquait de l'étrangler. Mais ils continuaient de marcher tout les deux, lui se débattant contre son propre vêtement, et elle qui marchait devant. Progressivement, il se sentait étouffer, et avant de mourir asphyxié, il s'arrêtait net, Deborah avec, qui le percutait, entraînée en arrière par son brusque stop. Avec une main (l'autre tenait toujours sa baguette), il déroulait sa longue écharpe et enfin respirait. Il n'avait pas fait attention qu'en tirant sur le tissu, il avait agrippé un doigt de Deborah, prisonnier au milieu de l'écharpe.

J'ai failli mourir étouffé ! T'aurais eu l'air fin à traîner mon cadavre jusqu'au château sans personne pour te guider !

Il rigolait bien évidemment, rien qu'en imaginant Deborah le traîner par le pied à travers les bois. Maintenant le froid lui gelait la peau, et il respirait plus tranquillement. Récupérant son écharpe (tout en relâchant le doigt de Deborah), il observait à droite et à gauche pour situer à peu près leur position.

Attends... On est où là, au juste ?

Il savait bien qu'ils avaient avancé quelques mètres, mais c'était suffisant pour se perdre. Particulièrement s'il ne trouvait pas ses repères, les traces qu'il faisait dans l'écorce. De nuit en plus, c'était un peu plus difficile. Mais ça devait faire parti du jeu, que de se perdre dans la forêt avec Deborah. Oubliant toute notion de prudence peu à peu, il souriait.

Haha, je rigole. Ce sera plus court par là ! Pas trop fatiguée ?

Il allait continuer, mais un regain d'habitude le saisissait, et il traçait tout de même une marque sur un tronc assez différent des autres pour qu'il se rappelle qu'ils étaient passés par là.

Revenir en haut Aller en bas

Serdaigle



Deborah Bolton
Deborah Bolton
Messages : 225
Localisation : In a faraway land
Date d'inscription : 31/01/2015



Woods darker than night |Oliver Vide

MessageWoods darker than night |Oliver Empty
Dim 14 Fév - 16:27


   
   Deborah & Oliver
   Woods darker than night

E
t elle ne savait pas où elle mettait les pieds, Deborah, ni vers quels sentiers son instinct hasardeux la conduisait, comme elle n’avait en vérité jamais vraiment su quelle était sa destination, comme elle ignorait en toute quiétude ce qui l’attendrait au bout du chemin. Mais un fait lui était cependant certain ; Oliver viendrait avec elle, puisqu’elle le tirait naturellement derrière elle, puisqu’elle l’entraînait à sa suite, puisqu’il semait des croix sur leur passage pour marquer leur avancée, puisqu'elle savait que même si ce qu'elle découvrait au final ne lui plaisait pas, elle pourrait toujours reculer et reparcourir le chemin à l'envers, mais puisque tout de suite, elle aimait s’enfoncer d’un pouce encore dans les profondeurs, dans les routes terreuses dormant sous leur manteau de neige. Et elle oubliait parfois, Deborah, quand ça l'arrangeait, qu'il pouvait être dangereux de marcher les yeux fermés, de trébucher sur les racines d'un arbre belliqueux, et que certains, pour peu qu'ils s'éloignaient trop ne revenaient jamais.

Elle se sentit à peine percuter le garçon, un peu brusquement tirée vers l’arrière, d’une simple pression, de ses épaules s’affaissant contre lui, de sa tête amortie contre son buste, son bonnet s’enfonçant un peu plus encore jusqu’à lui barrer les yeux d’un fil rose, un doigt encore pris dans l’étoffe. Deborah ne s’inquiétait pas.

_ Je crois que je n'aurai pas eu besoin de te traîner... Je t'aurai laissé là, et je t'aurai recouvert de neige, pour que tu aies quand même une tombe. Mais les araignées t'auraient probablement trouvé, et t'auraient dévoré.

Et cela la fit rire, un bref instant, un gloussement léger et doux sorti du silence qui tranchait le caractère un brin grave des mots, soulignant une idée, une horreur d'un trait, d'un emballage suave. Cela lui prenait parfois, comme malgré tout elle possédait un curieux humour noir qui ne lui sied guère, mais puisque son sourire se reflétait malgré tout dans l’obscurité noire, puisqu’elle essayait de le fixer encore, la tête basculant vers l’arrière pour mieux le distinguer.

_ Je suis sûre que tu es délicieux, Oliver.

Doucement, le bout de sa langue pointa, taquine. Elle se retourna.
Petite sur ses deux jambes, n'y voyant presque rien tant son bonnet était bas, les joues d'un rose givré, Deborah ressemblait soudain à une fillette que le temps avait rendu ivre. Ivre d'enthousiasme. Ivre de joie.

Elle joua un moment avec sa baguette, la faisant tourner dans sa main, alors qu'un bras toujours tendu, elle attendait qu'Oliver défasse le noeud qui retenait prisonnier l'un de ses doigts. Enfin, et comme souvent, Deborah ne s'occupait de rien.
Elle s'agita cependant, comme elle entendait Oliver chercher ses repères.

Soudain, il lui semblait alors que tous les arbres se ressemblaient et qu’elle ne distinguait plus l’avant de l’arrière, que chaque direction était parfaitement identique et que rien n’indiquait réellement de retour possible, sinon les traces de pas dans la neige, légères, et qui s’effaçaient déjà, recouvertes de flocons.

_ Nous sommes perdus. Renchérit-elle enfin.

La conclusion lui paraissait néanmoins satisfaisante, puisqu'elle croyait excitant d'errer dans l'inconnu. Étrangement, elle sentit l'envahir comme un curieux sentiment de réconfort. Pas un instant, elle ne songea à avoir peur quand bien même elle donnait une impression tout à fait différente : un coup elle passait devant lui, puis revenait derrière, les pas boitillant dans la neige de gauche à droite, mais elle finissait par se planter exactement au même endroit, juste devant lui pour lui barrer le passage, et le cirque recommençait alors. Deborah n'avait que l'embarras du choix, mais il lui était bien impossible de choisir une ligne et de s'y fixer. Tout au plus elle semblait désorientée lorsqu'elle tiquait enfin au nouveau son de sa voix.

_ Eh ! Tu as menti, Oliver !

Et Deborah faisait mine de s'offusquer.
Une main plaquée sur l'épaule du garçon, elle tenta un vague geste pour le retenir, autant dire d'une force quasi inexistante. Une caresse qu'elle aurait voulu plus brute.

_ Je ne comprends pas comment tu t'y retrouves. Tout se ressemble. Je suis déjà perdue, tu n'as plus qu'à m'abandonner... Apprends-moi. Apprends-moi à ne pas me perdre ! Elle marqua une pause. On peut s'asseoir ? Si tu as froid, je soufflerai sur tes doigts pour te réchauffer !


WILDBIRD
Revenir en haut Aller en bas

Poufsouffle



Oliver Nicolson
Oliver Nicolson
Messages : 106
Localisation : Forêt Interdite, ou un endroit désert, au choix.
Date d'inscription : 16/01/2016



Woods darker than night |Oliver Vide

MessageWoods darker than night |Oliver Empty
Ven 26 Fév - 23:15
Je suis sûre que tu es délicieux, Oliver.

Le rouquin haussait un sourcil, et ses lèvres déjà souriantes s'étendaient encore plus. C'était marrant, mais en même temps, il se demandait aussi ce qu'il se passait dans la tête de Deborah. Quoique, ça devait défiler tellement vite qu'il n'aurait pas compris un dixième de ses pensées. Il aurait été noyé dans le fil de ses réflexions.

Le doute c'est bien, et je préfère que tu restes au stade du doute plutôt que de me goûter. Tu risques de croquer plusieurs épaisseurs de pulls avant !

Sourire un peu niais et plutôt franc, Oliver si simplet. Il avait froid, et puis il était fatigué aussi. Et un peu paniqué à l'idée que Deborah ait pu les perdre dans la forêt, en si peu de temps. Non, Oliver retrouverait son chemin. Il en était capable non ? Il devait en être capable. Il était en quelque sorte responsable des pas de la jeune femme dans la forêt, et puis des siens, de ceux qu'il lui ferait emprunter. Et puis de son aplomb presque naturel, Deborah déclarait qu'ils étaient perdus. Là encore, il devait y avoir quelque chose d'excitant qui traversait l'esprit de la Serdaigle à la vitesse de la lumière. Un peu romanesque, propice à l'arrivée du mystérieux un peu glauque. À ce rythme là, il ne rencontrerait aucun centaures, mais plus certainement des spectres hantant la forêt. Avait il été bien prudent d'emmener Deborah en ces lieux ? Lui même n'avait pas pour habitude d'organiser des excursions nocturnes. Pourtant...
Pour la rassurer, il lui avait assurer savoir comment sortir vivant de cette hostile forêt. Bien sûr qu'il saurait, il finissait toujours par savoir.

Je ne comprends pas comment tu t'y retrouves. Tout se ressemble. Je suis déjà perdue, tu n'as plus qu'à m'abandonner... Apprends-moi. Apprends-moi à ne pas me perdre ! On peut s'asseoir ? Si tu as froid, je soufflerai sur tes doigts pour te réchauffer !


Elle avait posé une main sur son épaule, comme pour ? Le retenir ? Plutôt attirer son attention. Il n'en savait pas grand chose. Mais au moins, il se retournait. Il avait fini d'écorcher un arbre pour marquer leur chemin.
Son sourire toujours présent, il posait ses deux mains, fermement, sur les épaules de Deborah.

Fermes les yeux.

Lui aussi fermait les yeux, et sans la prévenir, il l'entraînait avec lui. Tout deux tournaient en rond sur eux même, l'espace de quelques secondes.

Voilà, maintenant on est tout les deux perdus ! Je ne sais pas où on est, tu ne sais pas où on est. Mais ce n'est pas grave ! À deux, c'est toujours plus simple pour retrouver son chemin. Par contre, on ne s'assoit pas en forêt, surtout quand il y a de la neige, c'est le meilleur moyen d'avoir des ennuis.

Puis il se déplaçait vers un arbre au tronc incliné par le temps, en relâchant Deborah. Il n'avait pas l'air enchanté, ou même habité par un quelconque esprit ou créature de la forêt. De toute façon, il n'allait pas le vandaliser, seulement l'utiliser pour expliquer à Deborah comment se retrouver dans la forêt. Frottant un peu pour enlever la fine couche de neige, il tapotait sur le versant de l'écorce couvert de mousse.

Tu vois, il n'y a pas de mousse sur tout le tronc, simplement sur la partie qui est tournée vers le nord. Donc quand tu n'as pas ta baguette ou que tu veux te repérer à l'oeil, tu regardes la mousse sur les troncs. Et puis Poudlard est au Sud Ouest de la forêt interdite, si jamais tu es vraiment perdue, tu vas à l'opposée de la mousse des arbres, et tu finiras par apercevoir le château !

Regardant l'heure, il se demandait s'ils avaient le temps d'arriver auprès des centaures, ou si c'était mort pour cette nuit là. Oliver n'avait pas envie de louper ce soir là, et il voulait vraiment que Deborah le voit aussi, parce que c'était exclusif. Aussi se remettait il en route, présentant son dos à la jeune femme.

Je t'expliquerais la suite en chemin, on risque d'arriver en retard. Si tu es trop fatiguée, grimpe sur mon dos !
Revenir en haut Aller en bas

Serdaigle



Deborah Bolton
Deborah Bolton
Messages : 225
Localisation : In a faraway land
Date d'inscription : 31/01/2015



Woods darker than night |Oliver Vide

MessageWoods darker than night |Oliver Empty
Ven 27 Mai - 15:47


   
   Deborah & Oliver
   Woods darker than night

E
t Deborah se prêtait volontiers au jeu, ses paupières qu’elle abaissait lentement, dans cette attente inespérée, d’une surprise. Car c’était bien ce qu’il était Oliver, un être admirablement surprenant. Et elle avait tourné, entraîné par les bras du poufsouffle, un rire confortable au bord des lèvres, les jambes suffisamment adroites pour la porter sans mal dans la ronde un peu folle. Et cela avait suffit à la jeune fille pour y croire tout à fait, et elle avait ouvert deux yeux prudents, et curieux, absorbés tout entiers par le garçon et par les environs. Car même si ce n’était pas vrai, Deborah voulait bien s’en persuader. Et vous savez, ce paysage lui était tellement semblable, les moindres recoins, d’ombre, qu’elle distinguait la laisser un instant perplexe et dubitative. Car enfin, cela suffisait à Deborah, cela suffisait à lui faire accepter une nouvelle réalité. Ils s’étaient perdus. Et rien n’aurait pu l’enchanter plus,  tout en l’affolant dans un même temps. Car ce n’était pas anodin, n’est-ce pas ? De s’égarer dans la redoutable forêt interdite.

Mais lorsque son regard tombait dans celui d’Oliver, elle comprenait dès lors qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter. Car rien ne pouvait décemment l’effrayer s’il restait à côté d’elle, l’ami des centaures.

_ Oui chef bien chef ! Une main levée, les doigts serrés, étaient venus se poster contre son front, dans une attitude très militaire qui jurait merveilleusement avec l'impression qu'elle donnait habituellement, de cette douceur étrange, cette rêverie apaisée. Mais elle était encore de cette attention certaine, car Deborah buvait les mots d'Oliver, ses paroles d’Évangile qu'elle n'aurait jamais osé, ou même jamais juste songé à remettre en cause. Ca a l'air si simple quand tu le dis.

Alors elle s'était déplacée en même temps que lui, comme cela devait être, ses pas marchant dans les siens. Elle s'était penchée par dessus son épaule pour le voir gratter la neige de l'écorce d'un arbre.

_ Qu'est-ce que tu feras plus tard, Oliver. Je veux dire, quand on aura quitter Poudlard. Tu crois qu'on se reverra ? Tu iras vivre tout seul dans la forêt ? Avec les animaux ? Et c'était si simple comme manière de penser, quoiqu'un peu fantasque d'imaginer Oliver devenir l'ermite qu'il aurait dû peut-être être. Oliver lui semblait tellement à l'aise dans l'instant, si sûr de lui. Et Deborah se rendait doucement compte que c'était sa dernière année, et que Poudlard bientôt ne serait qu'un lointain souvenir, et qu'elle ne reverrait plus toute cette effervescence, l'agitation de ces apprentis sorciers, de ceux qu'elle aimait peu, qu'elle avait à peine croisé au détour d'un couloir, et de ces gens qui étaient devenus si importants. J'aimerai bien habiter au bord de la mer, mais je me suis tellement habituée à cet univers que je n'ai pas très envie de revenir vivre parmi les moldus.

Et naturellement Deborah ne s'était pas fait priée, elle s'était rapprochée de lui, sans prendre d'élan, avait simplement glissé une jambe dans sa main, ses doigts prenant appuis sur ses épaules elle s'était hissée, entourant sa taille de ses petites jambes, et ses bras refermés à présent autour de son cou.

_ Je ne suis pas trop lourde ? Et son corps s'était affaissé contre son dos, paresseux. Tu es sûr que les centaures ne vont pas nous charger ? Il paraît qu'ils sont grognons.


WILDBIRD
Revenir en haut Aller en bas




Contenu sponsorisé


Woods darker than night |Oliver Vide

MessageWoods darker than night |Oliver Empty
Revenir en haut Aller en bas

Woods darker than night |Oliver

Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
WIGGENWELD ! :: 
 :: Extérieur :: Forêt Interdite
-
Vote pour WW parce que tu l'aimes ♥