Sandy était resté planté dans le hall pendant de longues secondes. Le coeur tembourinant dans sa poitrine, la surprise sur le visage. Il avait oublié le calamar, Fayot et tous ces choses entre les deux, il n'y avait plus eu, à cet instant, que la désagréable confrontation de ses pensées. L'envie de crier, frapper, jeter cette fichu cape par terre, et l'envie de juste se blottir dans ce compliment tout simple.

Ce ne fut pas la seconde envie qui gagna.

Sandy, buté comme un Gryffondor, avait un talent que beaucoup d'adolescent ont : s'auto-persuader. Ses pensées bougeaient dans tous les sens, avides et distraites jusqu'à lui en donner mal au crâne. Mais au fur et à mesure que les secondes s'écrouaient, Sandy réalisait ce qui se passait et ses pensées se recentrèrent toute seule. La surprise fit place à l'horreur, l'humiliation puis la colère. Lente et sournoise, cette vipère s'installa dans sa poitrine, emmêla son corps autour de son cœur et l'étouffa.
Sandy se défit de son piquet et fuit. Il n'y avait plus de bataille, plus de combat, juste lui et le hall, et il était Sandy, il ne fuyait pas... mais parfois, certaines situations exigent d'éviter le conflit. Sandy n'était pas prêt. Seul un idiot combattrait sans armes.

Le reste de la semaine, il évita Oliver comme la peste. Il ne se rendit pas aux heures de travail dans la grande salle, ni à la bibliothèque, ni même dans tous les lieux communs aux maisons. Pour les cours, il ignora son camarade de classe, le rembarrant froidement s'il avait le malheur de s'adresser à lui où à un de ses amis. Mais espérons qu'Oliver n'ai pas tenté le diable.

Sandy fuyait donc et il n'en était pas fier. Autant dire que ce fut une semaine agréable pour personne dans son entourage. Mais voilà, Sandy réagissait ainsi quand il ne savait pas quoi faire. Il voulait écraser Oliver pour sa dernière remarque, mais d'un autre coté... ça lui faisait un peu plaisir ? Il ne savait pas ! C'était étrange ! et puis, mince, c'était sûrement une blague d'Oliver pour se moquer une dernière fois de lui et avoir le dernier mot. Exactement. Même lui ne croyait pas à cet argument.

Arrivé le soir du cours d'Astronomie, Sandy se cala dans un coin pour somnoler, comme d'habitude pour ce cours, mais aussi parce qu'il voulait garder les yeux ouvert au moins une petite heure pendant sa retenue, histoire de dire. Mais il était tendu contre son mur, la jambes bougeant involontairement, les doigts tapotant le bois de son télescope. Il aurait aimé se faire porter malade, mais Sandy n'était pas un lâche à ce point, il savait quand la bataille était inévitable et ce soir elle l'était.

Le professeur finit son cours, s'éternisa jusqu'à ce que tous les élèves soient sortis, fit la moral à Sandy et Oliver puis les laissa avec des produits magiques. Seuls.

Eh bien, les y voilà enfin.

Sandy fixa la trappe où avait disparu leur surveillant pendant quelques secondes, puis soupira bruyamment, d'un seul coup capable de faire du bruit autour d'Oliver.
Le Gryfffondor se leva et alla chercher son sac, ignorant les produits magiques et la punition pour s'accroupir et fouiller. Il retira deux livres et son encre avant de sortir une boule de vêtement noire. Il se tourna vers Oliver et lui tendit ce qu'il tenait.

-Ta cape.

C'était froid et sec, ce n'était pas très poli, mais c'était tellement mieux que ce qui avait tourné dans la tête de Sandy jusque là. Il avait imaginé des scénarios, il avait prévu ses arguments, sa violence. Mais seul avec Oliver dans cette salle de classe ? Il n'arrivait qu'à être(tenter d'être) froid. Et, il fallait le dire, ça surprenait Sandy aussi cette réaction... ce même Sandy qui n'aimait pas se retrouver en difficulté devant quelqu'un.
Il lâcha la cape par terre.

Sandy lâcha la cape et se leva.

-Je suppose que je dois te remercier de me l'avoir ramenée comme ça plutôt qu'en lambeaux ou je ne sais quoi ?

Du pied, il poussa son sac sous une table avant de lentement se tourner vers Oliver. Il tentait de ne pas sourire, mais ses lèvres lui obéissaient rarement.

-Tu suppose bien, j'ai fait un effort.

Avec Oliver, il avait cette impression d'entre-deux qui l’oppressait un peu, d'un côté il avait envie de sourire, de faire preuve d'humour, de l’autre sa remarque, en y repensant, le vexait et son sourire tombait comme la pluie. Ça n'avait pas vraiment de sens et sincèrement, c'était le bazar dans la tête de Sandy.

Alors, comme pour boycotter tout cela, il n'écouta pas ce que racontait d'autre Oliver. Le Gryffondor s'affala sur un siège et sortie sa baguette avec laquelle il joua un peu entre ses doigts. Il fronçait le front et se tenait un peu raide, mais c'était bien. Tout allait bien. Il n'y avait me^me pas à se demander ce qui le tracassait puisque tout allait bien.

Il entendit un bruit différent de la voix d'Oliver et se retourna pour voir que le Poufsouffle avait déplacé son sac de l'autre côté de la pièce. Le rouquin lui montra une sorte de ligne imaginaire avant de se détourner et Sandy haussa un de ses beaux sourcils.

-Et... tu fais quoi là ?

Oui, il n'avait vraiment pas écouté et il n'était as exactement motivé à réfléchir, surtout ce soir. Il tolérait un peu de penser au fait qu'il avait manqué de tuer Oliver, que le roux n'était pas si terrible que ça ou qu'il avait de très jolies lèvres, mais seul, la nuit, au fond de son lit et surtout (SURTOUT) pas dans cette salle de classe alors qu'ils allaient passer plusieurs heures ensemble. Non, ce soir, il était tendu et un rien suffisait à le faire partir. Comme là.

-Réponds quand je te parle, ordonna-t-il une demi-seconde après sa première remarque.

Il était injuste.

Il avait encore la photo dans sa poche de cape - sèche mais certainement abîmé. Il aurait pu la rendre à Oliver, comme message de paix et comme excuse surtout. Mais il ne se sentait plus de s'excuser. Il l'avait fait une fois, ça suffisait ! Et puis... les excuses étaient caché sous des kilos de frustration d'avoir été planté, d'agacement qu'Oliver soit comme il était, de frisson qu'un compliment soit si doux. Il était resté dans sa tête, il n'y avait pas pensé, mais dans la classe, il se regardait un peu autrement... sans faire exprès. Mais ça aussi ça l'énervait ! Fallait-il une raison pour détester Oliver ? Sandy en avait des millions, des millions qui se résumait facilement : il existe.

Sandy se leva et fit face à Oliver, visage tendus. Il croisa les bras, le besoin d'énerver, de revenir dans la zone connue du conflit faisant trembler ses mains.

Debout, la nuque raide, Sandy fixait Oliver, avide du conflit qui allait venir, exploser et tout remettre dans l'ordre.

-Je me touche, ça se voit pas ?

-T'en as une toute petite, alors ouais, ça se voit pas.

C'était bas d'attaquer un mec au niveau de son entre-jambe. très bas, mais c'était Oliver qui tendait la perche - et Sandy qui regardait par là.

Il leva les yeux quand le Poufsouffle s'avança.

-Tu sais pas faire le ménage peut être ? Tes petites mains ne supportent pas les produits ménagers ?

Sincèrement ? Sandy savait. Il avait eu sa période nettoyage et poupée pendant son enfance, il ne l'assumait juste pas vraiment.

Le Gryffondor garda ses position alors qu'Oliver attaquait de front, chiffons et seau en main. Devait-il s'inquiéter ? il s'inquiétait un peu. Une grimace nerveuse apparut un instant sur le visage de Sandy : il ne tenait pas à être de nouveau trempé, merci bien... mais son ego l'empêchait de reculer. Fichu honneur gryffondor.

-Alors, je te présente monsieur chiffon.

Et là, Sandy décrocha totalement, enfin, non, pas totalement. Mais son cerveau marqua un temps d'arrêt, ratant plusieurs secondes avant de redémarrer et de soudain subir le choc de plein fouet.

-... mais monsieur chiffon ne peut pas nettoyer tout seul, donc tu vas l'aider.

Sandy, s'il avait été n'importe qui, aurait été démonté par tant de culot, il aurait été incapable de faire autre chose que rire, mais il n'était pas n'importe qui.

Les mots d'Olivier glissaient contre ses oreilles avec tout la moquerie possible et le Gryffondor le fixait la bouche entrouverte. Il ne bougea pas d'un pouce jusqu'à ce que Le Poufsouffle se tourne, se retourne :

-Hum, excuse moi, je ne voulais pas être désobligeant.

Sandy ferma la bouche dans un claquement et écarquilla les yeux, comme pour dévorer les rougeurs sur ses joues d'Oliver. Pardon ? Le Gryffondor recula d'un pas, puis se réveilla complètement de sa transe surprise.

Je vous ai dit que Sandy n'était pas n'importe qui, oui, il était une créature rare, douce et superbe, de celles qui vous mettent leur poing dans la figure avant que vous ayez le temps de comprendre exactement ce qui se produisait. Sandy était charmant comme ça.

Il tomba sur Oliver par derrière, pris la peine de le forcer à lui faire face avant de lui faire un croche pied pour le mettre par terre et de sortir en même temps sa baguette. Il la pointa sur le nez d'Oliver, que celui-ci soit tombé ou non.

-Tu veux que je t'en apprenne une belle sur monsieur chiffon ? Il t'emmerde. Et moi aussi.

Il eu un temps d'arrête, hésitant sur quoi faire; un sort ? Un coup ? ne rien faire. Oh mais...

-Et vient pas t'excuser après avoir fait le guignole pendant cinq minutes, j'suis pas stupide à ce point.

En fait si, il l'était.

-Récurvite

C'était le premier sort qui lui était venu. Recurvite. Et c'était tellement ridicule, oui. Sutout après avoir clamé ne par être stupie. Bravo Sandy. Agacé contre lui-même, et Oliver, par principe, il se recula un tout petit peu en le fusillant du regard. Il vit, surpris, des bulles de savon sortir de son nez et... ne put retenir un petit rire parce que... C'était drôle tout simplement. Mais il reprit assez vite, se redressant de toute sa hauteur quand Oliver commença à le bousculer pour se redresser. Le Gryffondor était prêt à attaquer, la bataille pouvait commencer.

-Je... Tu...

Oliver souffla. Oliver se détourna et Sandy le fixa avec des yeux de plus en plus rond. Il était toujours sur ses gardes, mais un peu incertain sur ce qui produisait là.

-Je vais continuer, si ça ne te dérange pas.

Sandy ouvrit la bouche dans un o idiot. Il. Il ne rêvait pas, le Poufsouffle partait avec son chiffon, baissant les bras comme... comme... Sandy ne savait même pas ! Et c'était encore plus agaçant ! Ce n'était pas ça que Sandy voulait ! Il voulait une confrontation, il voulait embêter Oliver, il ne voulait pas qu'il lui tourne le dos.

-Si ça me dérange.

Sandy déglutit, qu'allait-il faire maintenant ? Il fit quelques pas vers Oliver mais s'arrêta avant d'être trop près.

-T'es bizarre, mais ça te permet pas de me parler comme un con, continua-t-il, comme si cette partie la de a conversation n'était pas terminé. Mais il persistait, pour garder un semblant de contact. Et puis ton chiffon, mange-le donc et ensuite utilise ta magie, t'es pas un sorcier pour rien que je sache !

Il tentait d'avoir encore l'air énervé, mais la réaction d'Oliver l'avait complètement déstabilisé

-Tu veux quoi, que je t'apprenne à utiliser ta baguette ? railla-t-il à court d'idée.

Sandy avait l'impression de frapper dans le vent. Même si Oliver réagissait – sursautait – ce n'était rien, rien du tout, de ce que le Gryffondor connaissait. Où était la répartie du jeune Poufsouffle qu'il avait pu voir dans le couloir savonnette ? Où était cette répartie que tout le monde avait quand Sandy les provoquait un peu ? Sandy ne savait pas, parce que là face à lui, le soufflet s'était dégonflait en quelques secondes à peine. Et Sandy n'aimait pas ça... Il avait l'impression qu'Oliver l'ignorait.

Attendez.
Il l'ignorait vraiment ! Le voilà qui passait son fichu chiffon sur une étagère ! Pour qui se prend-t-il donc ?!
Sandy frappait vraiment dans le vent.
Jusqu'à ce que sa dernière remarque tombe et que soudain Oliver lance son chiffon. Sandy se sent sourire, avide de recommencer la bataille. Le Gryffondor trépigne, il sert sa baguette entre ses doigts, mais laisse le temps à l'autre étudiant de récupérer la sienne. Oh, enfin le Poufsouffle réagit comme Sandy le veut ! Enfin, enfin !

-Silencio.

Impatient, Sandy suivait sa baguette des yeux, il la suivait... il la vit se lever, il entendit le sort et il n'eut pas le temps de réagir. Il y avait quelque chose qui s'était passé sur le visage d'Oliver qui avait fait rater quelques secondes de présent à Sandy, quelques battements aussi.

Il se prit le sort en pleine face, comme un idiot de première année, et il ne sut comment réagir pendant les deux secondes qui suivirent, et puis le Poufsouffle se mit à rire. Sandy leva sa baguette prêt à répliqué, agacé soudain d'avoir été eu comme un enfant, mais, baguette levée, il réalise. Il en peut plus parler. Il ne peut rien faire, rien répliquer alors que cet abruti profond se fend la poire comme jamais.
C'est croire que la seule arme de Sandy est sa bouche...

Autant dire qu'Oliver eut droit à une expérience première classe des autres armes – et elles sont beaucoup moins belles.
Sandy lâcha sa baguette et envoya son poing dans le ventre d'Oliver. Ne s'arrêtant pas là, si Oliver n'évitait rien, il l'attrapa par le col et le plaqua contre l'étagère toute proche, le soulevant un peu, juste pour lui montrer qui était le plus fort. Bien sûr. C'est Sandy. Sandy qui fusille Oliver du regard mais qui ne sait réagir que comme ça : violemment. Ne lui demandait pas de se mettre en dérision, il ne peut pas... Ou peut-être avec ses amis proches ou peut-être même avec tout Poudlard, mais pas avec ce Poufsouffle. Sans le savoir, Sandy essaie d'être le meilleur, le plus fort, celui qui a la main à chaque fois qu'il passe devant Oliver, et tout ce qu'il arrive à faire c'est se foirer lamentablement.

Par principe, Sandy secoua Oliver et grimaça les mots qu'il ne pouvait dire : fais cesser ce sort ou tu vas le payer, enfoiré.

Sandy tenait solidement Oliver, bras contractés et mâchoires serrées. Il allait lui donner un coup de tête s'il ne levait pas le sort immédiatement. Et il ne déconnait pas ! Mais obsédé par sa colère, et par le visage juste devant lui, il ne remarqua pas que le poufsouffle agissait de son côté. Sans savoir d'où ça arriva, Sandy s'écrasa par terre en grimaçant, recevant son poids et celui d'Oliver. Et parce qu'il n'était pas quelqu'un de normal, au lieu de lâcher l'autre élève, il s'accrocha à son col comme si ça allait leur éviter la chute. Ce n'est qu'une fois qu'Oliver commença à se débattre que Sandy le lâcha et se redressa un peu. Outch, il avait pris un sacré coup à l'arrière de la tête.
Il se tourna vers Oliver, une fois que sa tête eut cessé de lui tourner, prêt à relancer le combat, mais le pouffy le coupa dans son élan :

-T'es complètement malade ! Tu m'as fais super mal !

C'était le but ! grimaça Sandy silencieusement.
Non, ce n'était pas vraiment le but, le but n'était jamais de faire mal... le but c'était de gagner, et de se faire voir.
Mais la conclusion de ces actions, c'est Sandy les fesses par terre et Oliver à genoux qui se tient la tête, y'a plus évident comme victoire.

-Non mais tu sais réagir autrement que par la violence ? C'est quoi ton problème ? Tu connais le dialogue, la discussion, l'échange ?

Mon problème ? C'est toi, connard !
La réponse est non, il ne sais pas réagir autrement. Regarde-le, là, près à attaquer Oliver de nouveau, mais il se retient parce qu'il est encore un peu sonné et qu'il ne comprend pas tout ce que raconte son vis-à-vis. Alors comme ça le sort va bientôt s'arrêter ? Y'a intérêt !

Sandy le suivit des yeux quand il se redressa et maladroitement, il tenta de faire de même en s'appuyant sur une table – son dos avait pris toute la chute, c'était pas très agréable.

-Wow, c'est calme d'un coup. Tu permets que je parle du coup ? Merci. De toute façon, tu peux difficilement protester. J'aimerais savoir, pour quand tu pourras en placer une, pourquoi t'es bizarre comme ça ? T'es pas le super héros de tout le monde normalement ? J'ai une tête de super méchant ?

Pardon ?
Sandy fit claquer sa langue d'agacement. il se foutait de qui ce poufsouffle ? Oliver, un super méchant ? Même Romeo fait plus peur que lui... Oh. Oh, c'était de Romeo qu'il parlait quand il disait « le super héros », pas de lui ! La déception, amer, envahit la bouche de Sandy, un de ces goût qui lui donna envie de frapper encore. Parce que, bordel, si Sandy fait tout ça, c'est pas pour qu'Oliver le confonde avec son tombeur de meilleur ami ! Mais pour qu'il le regarde ! Et Sandy se lève, et il se tient droit, et il va se lancer pour encore être violent, encore s'énerver, encore faire le con parce que ça, il sait gérer, tout le reste, c'est l'inconnu. La sensation d'être confondu avec Romeo par ce garçon, par Oliver précisément, Sandy ne sait pas comment la recevoir. Il va frapper.

-N'empêche, tes lèvres sont vachement plus jolies quand tu ne les agites pas dans tout les sens.

Cette remarque, elle blessa Sandy. Ça n'avait rien à voir avec les autres remarques, il fut vraiment vexé, blessé par ce petit commentaire qui l'arrêta net. Soudain, il n'avait plus vraiment le choix, et les sensations, il les reçut en pleine face. Alors, pendant de longue secondes, il fixa Oliver sans rien faire.

Pourquoi cette remarque là plus qu'une autre ? Pourquoi être vraiment blessé en entendant ces mots plutôt que d'autres ? Parce que ça entachait un compliment que Sandy avait passé la semaine à fuir, mais qu'il avait vraiment apprécié ; Sandy se savait beau, Sandy se savait même superbe, mais il n'avait étrangement jamais eu l'impression que les gens étaient honnêtes quand ils le lui disaient– bien sûr qu'il était beau c'était une évidence. Mais quand Oliver avait complimenté ses lèvres après le lac, bizarrement, Sandy l'avait cru. Comme un idiot, sûrement, puisque maintenant ce compliment avait des conditions.

Et soudain Sandy sentit un petit frisson traverser sa nuque, le sort qui s'en allait, mais il ne savait plus quoi dire. Il voulait être en colère, parce que tout était plus facile quand il s'énervait, mais son agacement était tombé comme un flan par terre. Il n'arrivait pas à se relancer.

-Je t'emmerde, dit-il par automatisme, mais ça n'avait plus vraiment de vigueur.

Il détourna le visage, inspira, soupira et se dirigea vers sa baguette qu'il avait laissé tombé, évitant Oliver.
Sandy n'était pas quelqu'un de logique, il était tellement facile de blesser son ego avec un commentaire qu'on oubliait que c'était pas vraiment lui qu'on attaquait en faisant ça. On croit que Sandy a l'habitude de recevoir des reproches et des insultes, qu'il sait s'en défaire avec sarcasme et grandeur. Mais Sandy n'est que rarement vraiment touché et quand ça arrive, c'est pour des trucs stupides, des trucs qui l'énervent, des trucs qu'il préférerait ignorer mais face auxquels il se sent dégonflé et lâche, et il lui faut quelques minutes pour reprendre de sa prestance. Juste quelques minutes et il pourra repartir dans les insultes et les coups en accusant Oliver de tous ses maux, pour le moment, il va juste faire semblant de fouiller dans son sac.