Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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Viperous •• Louis

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Serpentard



Galatea Waltham
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Viperous •• Louis Vide

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Jeu 17 Mar - 21:44

Cela faisait déjà deux semaines que Tea était en possession du carnet du frère de Louis, et pourtant elle l'avait lu et relu tous les soirs sans se lasser, jusqu'à presque le connaître par cœur. Et elle avait beau ne pas apprécier Louis, ce Nicolas... Il l'avait fait rire et pleurer, c'était étrange. Elle pouvait percevoir un air de famille rien que dans son écriture, sa manière d'être grognon et de se plaindre de ne pas avoir d'attention... Et pourtant il était différent. Il ne semblait pas si asociale, il semblait plus dynamique, plus rancunier aussi, et radicale dans ses "farces".

Quoiqu'il en soit, après avoir longuement réfléchi et hésiter à garder le carnet, sa bonne conscience lui souffla qu'il fallait qu'elle rende le carnet à son propriétaire. Enfin, à Louis quoi. Elle avait attendu qu'il lui achète un nouveau carnet quand même, par principe, et parce qu'elle ne voulait pas avoir l'air gentille. Elle n'était pas gentille avec Louis, elle l'avait ignoré toute la semaine, et n'avait même pas réagit à tout ce qu'il avait pu faire pour essayer de la provoquer. Mais Tad Cooper était revenu avec un mot il y a deux ou trois jours, venant du Serpentard, qui disait qu'il avait acheté son "carnet débile" et qu'elle n'avait qu'à venir le chercher parce qu'il n'était pas son chien.
Raison pour laquelle elle l'avait fait poireauter pendant deux trois jours.

En tout cas, voilà que Tea se trouvait à toquer au dortoir des garçons de quatrième année, et elle sentait déjà qu'elle allait regrette sa visite. Elle sortit le carnet bleu de sa poche et en caressa la couverture, presque affectueusement. C'était étrange, ce lien invisible qu'elle sentait entre elle et ce "Nicolas" qu'elle n'avait jamais connu. C'était comme si... Eh bien, comme si elle l'avait connu et suivi depuis sa cinquième année jusqu'au jour fatidique. Comme s'il lui avait confié tout ce qu'il avait vécu, ses secrets les plus intimes et les plus sombres, tout ce qu'il ne pouvait pas dire, pas même à Thomas, son meilleur ami.

La Serpentard secoua la tête, elle ne pouvait vraiment, vraiment pas garder ça. Ce carnet devait rester entre les mains d'un O'Connor. Elle osa finalement frapper à la porte. Par chance, ce fut Louis qui ouvrit, pour d'obscurs raisons. Peut-être parce qu'il était le seul.

« Je suis passée récupérer le carnet. »

Elle secoua celui de son frère comme monnaie d'échange, ne pensant pas un instant qu'il hésiterait.

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Serpentard
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Louis O'Connor
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Ven 18 Mar - 21:17
Louis avait dû faire des pieds et des mains pour trouver un carnet à l'autre petite vipère. Il n'avait, d'abord, rien trouvé de convainquant à Pré-au-lard. Tut ce qu'il avait vu, c'était des espèces de bouts de parchemins enchantés qui boivent l'encre ou qui mordent les doigts de ceux qui tentent de les desceller. Non, ce qu'il lui fallait, c'était un truc bien moldu comme on n'en fait plus. Du coup, il avait écrit une lettre à sa mère, et avait dû écrire une excuse en béton armé pour qu'elle ne se doute de rien ; il avait baratiné quelque chose du genre, il devait tenir un journal intime en étude des moldus, comme si il était un moldu, pour analyser le quotidien des moldus ; ce qui était ridicule quand on était vraiment un moldu.
Le soucis, c'est que sa mère avait toujours eu à coeur de lui faire plaisir, alors le temps qu'elle trouve le carnet idéal, celui qui mettrait des étoiles dans les yeux de son fils, deux semaines s'étaient écoulé. Mais bon, en même temps, elle ne s'était pas foirée : il y avait un sublime phoenix sur la couverture. Louis comprit qu'il parlait un tout petit peu trop de son amour d'Ikki dans ses lettres, pour une vulgaire créature magique.

Ce fut, justement, alors qu'il caressait la tête d'Ikki, qu'on toqua à la porte de son dortoir. Grognon, Louis délaissa son animal de compagnie adoré et alla ouvrir ; pour se retrouver nez à nez avec Galatea, ce qui le fit froncer fortement les sourcils.

- T'as été lente bon sang. T'es nulle au point de d'avoir dû attendre que ton père lise le mot pour toi ?

Quand on voyait son niveau d'orthographe, forcément, il y avait de quoi se poser des questions. Est-ce qu'on pouvait vraiment savoir lire et être incapable d'écrire le moindre mot correctement dans le même temps ? C'était un mystère. Dire que cette gamine était allée à l'école. Désolant. Mais qu'est-ce qu'il avait fait, son père, pour qu'elle soit illettrée à ce point ? Son père à lui, il lui faisait copier des lignes entières de textes pour qu'il retienne l'orthographe des mots.

Louis vit bien le carnet qui pendouillait, mais il ne le prit pas. En fait, maintenant qu'il y pensait, l'idée que Galatea l'ait potentiellement lu me mettait mal à l'aise ; parce qu'ouvre le fait qu'elle savait maintenant des choses qu'il ignorait il avait un peu le sentiment d'avoir trahi la mémoire de son frère et de ne plus être très digne de posséder ce carnet.
Du coup, il choisit de d'abord déballer le nouveau carnet de Galatea, et de lui poser en équilibre sur la tête.

- Tiens, voilà ton nouveau jouet. Évite de gribouiller des débilités dedans, ma mère s'est cassée en deux pour trouver le plus beau carnet de Cornouailles.

Les lèvres pincées, Louis retourna papouiller les plumes rousses d'Ikki, le regard fixé sur le carnet de Nicolas malgré tout.
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Serpentard



Galatea Waltham
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Sam 19 Mar - 1:32

Voilà qui commençait bien. Comme à son habitude, Louis était aussi accueillant qu'une porte de prison. L'envie de le frapper à nouveau la saisit immédiatement et elle sentit ses oreilles devenir aussi rouge que ses cheveux, mais elle se retint en essayant de se convaincre de toute ses forces que ça n'était pas la bonne chose à faire et que, de toute manière, ledit carnet était trop précieux pour se faire maltraiter comme son ancien l'a été.

« J'étais trop occupée, tu m'excuses de pas te mettre en priorité dans ma liste de choses à faire. »

C'est qu'elle avait beaucoup de listes, Tea, et elle avait besoin de mettre sa liste de mariage à jour. C'était important. Elle tendait déjà la main pour déballer le paquet -- même si elle ne savait pas pourquoi il avait décidé d'en faire un, de paquet, puisque ça n'était pas un cadeau mais un dû -- sauf qu'apparemment il avait décidé de le déballer par lui-même. Tant pis.

Elle fit gonfler ses joues quand il posa le carnet sur sa tête mais le reprit rapidement pour voir la tête qu'il avait, se demandant pourquoi est-ce qu'il était si ennuyant. Il n'était vraiment pas comme son frère.

« C'est ta mère qui l'a acheté ? Pourquoi le plus beau de Cornouailles soit disant ? Un truc basique sans chichis m'aurait suffit. »

Ce qui était vrai parce qu'au final, elle cherchait plus un carnet assez petit pour rentrer dans une poche et pratique à transporter, parce quelque chose incrusté de diamants et remplis de fioritures fabriqués en Norvège par des nonnes ou Merlin sait quoi encore.
Ledit carnet étant en réalité, vraiment joli. La couverture était en cuir noir, avec au milieu un phénix rouge dans un cerceau de flamme doré. Galatea trouva le moyen de grogner malgré tout.

« Pourquoi y a un phénix dessus ? Tout le monde va croire que je suis fan de ton piaf maintenant. »

Et ça, c'était franchement nul, parce que même si son oiseau était immortel et avait le pouvoir de soigner avec ses larmes, elle préférait largement son Tad Cooper. Et après il osait dire que c'était elle qui était pourrie gâtée, mais ses parents à lui étaient complètement gâteux.
Puis elle se rappela que peut-être, les O'Connor gâtait leurs enfants pour essayer de compenser l'absence de l'aîné. Puisque Louis était le nouvel aîné de la famille. Une nouvelle vague de culpabilité lui bloqua la gorge et elle soupira doucement.

« Mais c'est tout ce que je demandais. C'est bon, tu peux reprendre ton carnet. »

C'est vraiment à contre-coeur qu'elle rendit le carnet bleu de Nicolas, elle aurait aimé pouvoir le lire encore à sa guise, mais ça n'était pas un livre, ni un roman à dévorer n'importe quand, c'était beaucoup plus personnel que ça.

« Au fait, tu as déjà parlé à Lacerta ? Tu sais ce qu'elle est devenue ? »

Question anodine, mais elle s'inquiétait un peu pour cette fille, mentionnée dans le journal. Ça lui paraissait logique que Louis ait gardé un minimum de liens avec les personnes les plus proches de son frère, ou qu'il sache au moins ce qu'ils étaient devenus.

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Sam 19 Mar - 17:00
Trop occupée, hein ? Ouais, sans doute à enquiquiner des gens, comme à son habitude. Louis reconnaissait volontiers que c'était une gamine futée, même s'il ne l'aimait pas beaucoup, mais justement, c'était tout le problème : elle était une gamine. Embêter tout le monde sans raison, jouer les filles à papa, rêver du prince charmant, faire du chantage, c'était effroyablement gamin, et ça insupportait Louis. Même sa petite soeur était plus mature que ça. Pourtant, ces derniers temps, ce n'était pas toujours l'amour fou entre eux deux.

Louis grognait de plus en plus au fur et à mesure des questions idiotes que lui balançaient Galatea. Comme pour protester face à toute cette tension et ces ondes négatives entre les deux jeunes gens, le phénix cacha sa tête sous ses plumes en donnant un léger coup de bec. Louis comprit qu'il ne servait à rien de continuer à lui caresser les plumes, Ikki voulait rester tranquille. Alors, à la place, Louis alla s'asseoir sur son lit et croisa les bras en fronçant les sourcils.

- Elle a cherché un truc bien parce que ma mère est une femme gentille qui aime faire plaisir aux autres, râla Louis. J'avais pas des masses envie de lui préciser que c'était pour toi. De toute façon, elle sait même pas qui t'es et c'est tant mieux. Donc tu feras avec le phénix dessus, de toute façon c'est plus beau que ton lézard.

Ni elle, ni son père, n'avaient jamais bâclé les cadeaux qu'ils avaient offert à leurs enfants ; en témoignaient le phénix de Louis, auquel il ne se serait jamais attendu. Louis soupçonnait que ce soit une tactique parentale pour lui montrer les aspects positifs du monde magique ; et à son grand désespoir, c'était assez efficace. Mais même lorsqu'il était un enfant, un moldu comme les autres, il avait eu droit à beaucoup de belles surprises.

Enfin. Au moins, maintenant que Galatea avait récupéré ce qu'elle cherchait, elle allait peut-être définitivement lui ficher la paix. Louis prit dans ses mains le carnet de Nicolas qu'elle lui tendait ; mais il ne l'ouvrit pas. Jusque là assis sur le bord de son lit, il se laissa tomber en arrière et regarda le plafond, le carnet sur son ventre. Il avait du mal à déterminer s'il était content ou non de le ravoir en sa possession. A tous les coups, il allait encore l'enterrer sous une pile de vêtements et simuler d'oublier son existence, à nouveau. Louis soupira.

Louis soupira, oui, puis tourna la tête vers Galatea qui n'était toujours pas partie, étonné.

- Lacerta ? C'est qui ça encore ? Une de tes voisines ? Il fit une pause, réfléchissant, mais non, il ne voyait pas qui c'était. Quel prénom moche.

Ce fut sa conclusion. Il ignorait qui était la fille sur cette terre qui avait le malheur de s'appeler ainsi, mais c'était franchement pas joyeux. Après, si c'est une amie de Galatea, ça n'a en soit rien d'étonnant qu'elle porte un prénom bizarre.
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Sam 19 Mar - 18:28

Tea se renfrogna immédiatement quand il mentionna la gentillesse de sa mère. Pourquoi lui avait droit à une maman parfaite avec son caractère de cochon alors que elle avait écopé du modèle qui s'enfuit le jour de l'anniversaire de son bébé ? La vie était injuste, injuste et mal faite.

« Salamandre. Tad Cooper est une salamandre, il peut cracher du feu et ne parle pas la même langue. »

Elle ne se pria pas pour entrer dans le dortoir, si les garçons n'étaient pas autorisés chez les filles, l'inverse était possible, et avec les inspections surprises du professeur Emerald, elle ne doutait pas que l'endroit était propre et rangé. Elle voulait simplement une réponse à sa question. Et elle fut grandement déplaisante. Elle haussa un sourcil.

« Mais non, tu le fais exprès ou quoi ? Lacerta. La petite amie de Nicolas. »

Et vu l'expression que Louis avait, apparemment, il n'était pas au courant de ce détail. Pourtant son prénom revenait systématiquement dans le journal, du début à la fin. C'était juste impossible qu'il le rate. A moins que...

« ... Tu n'as pas lu le journal, pas vrai ? »

Tea ne savait même pas comment réagir à ça. Elle était abasourdie, mais aussi en colère. Combien de temps est-ce qu'il l'avait, ce journal ? Six ans au moins ? Et pendant tout ce temps il ne l'a jamais lu ? Et il était près à le balancer comme ça juste parce qu'il avait besoin d'un carnet ? C'était du grand n'importe quoi. Il baissait de plus en plus dans son estime, déjà qu'elle n'était pas bien grande de son point de vue. Son visage vira rouge tomate.

« Mais ça va pas de le balancer comme ça à une inconnue ?! Je comprends mieux maintenant pourquoi ça a été si facile pour toi de t'en débarrasser, tu t'es même pas donné la peine de lire ce qui était écris dedans ! Tu savais même pas que ton frère avait une copine ! En fait tu ne devais même pas savoir la moitié de ce qui s'est passé dans sa vie ! C'est tellement... Tellement... Ingrat ! »

Si un de ses frères était décédé en laissant un journal derrière, jamais elle ne s'en débarrasserait comme ça, et elle l'aurait lu et relu jusqu'à le connaître par coeur. Elle n'avait jamais connu Nicolas, mais elle avait fait la même chose pour lui.
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Sam 19 Mar - 18:54
Louis se redressa brusquement sur son lit, les yeux écarquillés. La quoi ? La quoi de son frère ? La petite-amie ? C'était une blague ? Nicolas n'avait jamais eu de petite amie. Il s'en plaignait toujours dans ses lettres, quand il était à Poudlard. Il disait en rigolant que puisque c'était comme ça, il épouserait Ocean quand elle serait grande. Même là-bas, chez eux, en Cornouailles, Nicolas n'avait jamais ramené de fille à la maison durant l'été, pas même une voisine.
D'un côté.... d'un côté, c'est vrai qu'un jour, il avait arrêté de se plaindre, et qu'il avait commencé à passer moins de week-ends à la maison.

- Tu dérailles, Nicolas aurait jamais pu sortir avec une fille avec un prénom pareil. Et puis je le saurais quand même s'il sortait avec quelqu'un, il nous l'aurait dit.

Parce que Nicolas était Nicolas, s'il se trouvait une copine, c'était forcément la plus chouette du monde, il n'aurait eu aucune honte de la leur présenter. Galatea était encore entrain de le faire marcher et-.
Bon sang. Elle était sérieuse ? Elle avait vraiment fait ça ?

Louis se leva rageusement du lit, ce qui fit tomber le carnet de Nicolas par terre.

- Tu l'as sérieusement lu ? Mais t'as aucun respect en vrai !

Et après elle osait l'accuser lui ? De qui se moquait-on ? Elle croyait sincèrement qu'il n'avait pas hésité à lui filer ce carnet ? Elle croyait que c’était si facile que ça, de détenir le journal intime de son frère mort ? Elle croyait que c’était si facile que ça, d'avoir un frère mort ?

- Parce que tu penses que ça me fait plaisir d'hériter des affaires de mon frère parce qu'il est mort ? Tu penses que ça me fait rien ? Tu penses que parce qu'il est mort, j'ai le droit de violer sa vie privée ? Tu penses que c'est si facile que ça, de lire tout ce que ton frère a écrit, alors que tu le reverras jamais, que tu lui parleras plus jamais, qu'il écrira plus jamais ?

Louis ramassa le carnet et le jeta rageusement sur son lit. Il admettait que c'était sa faute de lui avoir passé, qu'elle l'ait lu n'était pas le fond du problème. Ce qui l'insupportait, c'était ses accusation.s Elle ne savait rien de sa vie, et elle s'en mêlait sans prendre en compte les sentiments d'autrui.

- Mon frère est pas un foutu personnage de fiction Galatea. Je sais pas ce qu'il y a là-dedans, je sais pas ce que t'as lu et ce que t'as cru, mais mon frère était un vrai être humain et il est mort. Il est mort, t'entends ?

Et tout en prononçant ces mots, Louis sentit les larmes lui monter aux yeux. Mort.
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Sam 19 Mar - 20:48

La voilà, la colère, la rage, bouillonnante, écarlate, volcanique, tout ce qu'il y avait toujours eut entre eux et tout ce qu'il y aura toujours. Louis était stupide, il fermait toujours les yeux sur ce qui ne lui plaisait pas, et il cherchait toujours un moyen de s'énerver contre quelqu'un. Galatea était une personne de choix pour ça, puisqu'elle réciproquait sans cesse sans chercher à se demander d'où venait toute cette haine, ce besoin viscérale de hurler et de se défouler sur quelqu'un.

« Bien sûr que je l'ai lu, tu t'attendais à quoi ?! Que je déchire les pages et que j'écrive comme si de rien n'était dedans ?! Je suis pas comme toi, je détruis pas des années d'écritures juste à cause d'une crise de nerfs ! D'où tu te permets de me crier dessus pour avoir fais ce que t'as pas été fichu de faire en six ans ?! »

Parce qu'il l'avait lu, ce journal, il aurait su que Nicolas avait bel et bien une copine, une copine qu'il comptait même épouser, tellement il l'aimait. Et ça, c'était pas important peut-être ? Est-ce que personne de la famille n'était au courant ? Est-ce que quelqu'un avait été là pour consoler cette Lacerta ? Qu'était devenu Thomas ? Il faisait parti des Aurors décédés pendant l'explosion ?
Et il osait dire que c'était elle qui n'avait aucun respect, alors qu'il venait de jeter le cahier de son frère par terre. Pourquoi est-ce qu'il n'y avait qu'elle qui en était offensé ? Pourquoi est-ce qu'il ne traitait pas ça mieux que ça ? Pourquoi est-ce qu'il ne l'avait pas lu ce foutu carnet ?

« OUI IL EST MORT, ET C'EST UNE RAISON DE PLUS POUR- »

Tea fut coupée dans son élan quand elle se rendit compte que Louis pleurait. C'était la deuxième fois qu'il pleurait devant elle maintenant, et bien que la première chose qui lui passa par l'esprit fut "C'est ma faute ?", que la deuxième soit "Mais quel bébé !", sa troisième et dernière réflexion fut que c'était exactement comme au théâtre.
Il criait parce qu'il ne savait rien faire d'autre. Il ne voulait pas admettre qu'il avait juste peur de ce qu'il pourrait y lire, peur de souffrir encore plus, peur de revivre la mort de son frère une seconde fois.

Après avoir déglutit, Galatea reprit une position moins offensive, plus détendue, comme si elle abandonnait le combat.

« Tu devrais le lire. C'est important. Je peux le lire pour toi si tu veux, c'est toujours mieux que ça soit moi que quelqu'un d'autre que tu connais pas, et qui connait pas l'histoire. »

Si elle se souvenait bien, il y avait ce McDonald qui connaissait cette histoire aussi, mais elle ne savait pas qui il était ni s'il se donnerait la peine de le faire. Elle au moins, elle avait déjà lu le journal, elle savait ce qui pourrait intéresser Louis ou pas, le plus important et ce qui l'était moins.
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Dim 20 Mar - 20:21
Louis ne savait pas ce qui l'irritait le plus entre les deux réactions de Galatea ; qu'elle continue d'affirmer ses idées sans rien savoir, ou, au contraire, qu'elle s'adoucisse d'un seul coup, dans la mesure du possible, et d'agir d'agir avec plus de maturité que d'habitude. A ce nouveau ton bien moins agressif, Louis réussit à légèrement faire descendre la tension, et, au moins, ne pas se mettre à pleurer pour de bon, même si ses yeux demeuraient humides. C'était tellement stupide, de se mettre à pleurer chaque fois que la colère le submergeait. Seulement... cela faisait partie des choses qu'il n'arrivait pas à contrôler.

De la même façon, Louis ne savait pas non plus quoi penser de son offre. Il n'avait pas envie de partager des choses avec elle, surtout pas des choses aussi intimes. Il n'avait pas envie de l'entendre fouiller la vie privée de Nicolas, même si c'était déjà trop tard. Il ne voulait pas non plus qu'elle le prenne en pitié. D'un autre côté... d'un autre côté, c'était vrai. Le contenu du journal l'avait toujours intrigué, mais il s'était toujours senti incapable de le lire.

Louis serra le poing et baissa les yeux.

- Tu changeras rien, répondit-il amèrement. Que je le lise ou que tu le lises, c'est exactement pareil. Je veux rien savoir. Penses ce que tu veux de moi, j'en ai rien à faire, mais je peux pas, et je veux pas.

Galatea avait de toute façon une piètre opinion de lui depuis longtemps, comme la plupart des élèves du château, et ça ne changerait rien de si tôt. Il ne faisait aucun effort pour, de toute façon. Ça ne l'intéressait pas. Qu'on le considère comme un sale gosse colérique et capricieux, que l'âge rendait moins violent pour seulement le rendre plus amer, il s'en fichait. Lui, il savait qui il était. Ses vrais amis, chez lui, aussi. Ses parents savaient. Son frère aussi, avait su.
Louis croisa les bras, sur la défensive.

- De toute façon, je vois pas ce qu'il y a d'intéressant à lui là-dedans. Il m'a envoyé assez de lettres pour que je sache ce qu'il y a à savoir. C'est pas parce que tu as lu un nom que je connais pas que je sais rien de mon frère.

La mauvaise foi, c'était utile pour se protéger. A bien y repenser, les anciennes lettres de Nicolas, il ne les avait jamais rouvertes non plus. Elle prenait la poussière dans un tiroir de son bureau, chez ses parents. Il avait essayé de les jeter une fois, mais sa mère l'avait retenu. Elle avait sans doute bien fait, même si Louis se concevait toujours incapable d'en relire le contenu.
Tout comme il se sentait incapable d'entendre le contenu du journal.
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Dim 20 Mar - 23:01

Tea aurait du s'énerver devant l'obstination de Louis, mais elle avait décidé d'enterrer la hache de guerre toute seule juste pour cette fois. Il ne voulait pas grandir, tant pis, elle le forcerait, un peu comme faire avaler des carottes à un bébé : ça le rendrait, avec un peu de chance, plus aimable.

« Arrête un peu. Bien sûr que tu veux savoir. C'est de ton frère qu'il s'agit. Et tu penses vraiment que tu sais tout avec les lettres qu'il a envoyé ? Est-ce que tu savais que c'est lui qui a fait rompre Thomas avec sa copine psychopathe ? Qu'il a déjà fais perdre des points à Gryffondor pour avoir fumé ? Qu'il a été collé pour abus de pouvoir parce qu'il a envoyé quelqu'un en colle pour avoir marché sur la queue d'un chat ? »

Ce n'était peut-être pas des détails importants, mais c'était des détails de sa vie, qui le rendait plus vivant qu'il ne le serait jamais maintenant. Elle savait que Louis était de plus en plus curieux par rapport à la mort de son frère, sinon pourquoi chercher dans des vieux journaux la raison de sa mort ?
Elle finit de l'achever avec le détail le plus important.

« Dans tes lettres, il t'a dis que cette Lacerta, il comptait l'épouser ? »

S'il ne savait même pas qui était Lacerta, elle en doutait sincèrement. Galatea s'installa tranquillement sur le lit de Louis et ramassa le journal, l'ouvrant à la première page, mais ne le lisant pas encore. Elle ne le ferait pas s'il ne voulait pas. En tout cas pas tout de suite, mais elle insisterait.

« Je dis pas que tu connais pas ton frère. Mais si tu refuses de lire son journal, c'est comme si tu refusais de le voir. Il raconte beaucoup de choses dedans. Je te dirai pas de le lire si je pensais pas que c'était important d'ailleurs. Réfléchis, pourquoi je m'en sers pas pour te faire du chantage, pourquoi je l'ai pas brûlé pour t'embêter, pourquoi j'm'en suis pas servis comme tu voulais que je le fasse ? Même si je te déteste, j'ai mes limites, et ça... Ça, t'en as besoin, et je suis pas méchante au point de t'en priver. »

C'est dire à quel point elle jugeait que c'était important. Il y avait tellement peu de raisons qui pouvaient pousser Galatea à être gentille avec quelqu'un qu'elle détestait... Et pourtant, elle réussissait à éprouver de la compassion envers Louis, seulement par rapport à son frère.
Piétiner son cœur était une chose.
Cracher sur sa famille en était une autre.

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Mar 22 Mar - 20:32
Pourquoi est-ce que Galatea commençait à lui raconter ces choses-là ? Louis ne voulait rien entendre, rien savoir. Il le lui avait dit. Est-ce qu'elle était sourde, ou abrutie ? Il ne voulait pas savoir, un point c'est tout. C'était comme ça. C'était cruel mais... mais laisser le souvenir de son frère s'estomper avec le temps, c'était peut-être encore le moyen le plus simple de s'en remettre. Pour peu qu'on puisse se remettre de ce genre de choses.

Louis se laissa à nouveau tomber sur son lit, l'air plus blessé qu'en colère, pour une fois. Il se mordait la lèvre pour restreindre ses mots. Il n'était pas stupide, il voyait bien que Galatea faisait des efforts et que, pour une fois dans sa vie, elle ne pensait pas à mal. Seulement, il ne voulait vraiment, vraiment pas entendre toutes ces choses-là, ces choses douloureuses, ces choses qu'il ignorait. Il ne voulait pas redonner vie à son frère l'espoir de quelques pages, pour se sentir encore plus seul et désespéré l'instant d'après.

- Je vois pas pourquoi je devrais m'intéresser à un frère qui prend même pas la peine de me dire qu'il va se fiancer, lâcha amèrement Louis.

De la mauvaise foi, comme toujours. Il croisa les bras ; il ne regardait pas Galatea. Il ne regardait pas plus le carnet de Nicolas, posé sur le lit dans son dos. Il n'avait pas bougé. Il ne pouvait pas bouger, de toute façon, c'était un objet ; ce constat ridicule souleva les épaules de Louis dans un simili de rire.

- Insiste pas, Galatea, ajouta finalement Louis. Même avec toute la bonne volonté du monde, tu sais rien, tu comprends rien. T'as toujours tes frères, toi.

Certes, sa mère était partie ; mais sa mère n'était pas morte. Certes, elle pouvait tenter d'imaginer la perte d'un frère ; mais l'imagination, c'était toujours cent fois plus faible que la réalité. Louis n'avait même pas imaginé que son frère puisse mourir, lui. Pourquoi un truc pareil effleurerait l'esprit d'un gamin de moins de dix ans ? Son frère était fort, c'était un héros. Peut-être à cause de leur différence d'âge, Louis l'avait idéalisé, l'avait vu comme une figure de proue à suivre et à imiter. Il le pensait invincible et incroyable, le meilleur de tous. Il était fier en parlant de lui, et voulait rendre son frère fier à son tour. Il avait toujours tout fait pour lui plaire : protéger Ocean et jouer avec elle sans trop se disputer, obéir à ses parents et les aider sans trop broncher, accepter de s'excuser quand il était en tort même si c'était difficile... tout.
Mais Nicolas n'était pas un héros, et Nicolas était mort.

Louis remonta ses genoux contre lui et se mit à pleurer, simplement. Il ne pleurait pas de rage comme d'accoutumé. Ce n'étaient pas des larmes de ce genre-là. C'était beaucoup plus simple et calme, et ce n'étaient que des sanglots silencieux. Il avait honte de pleurer. Beaucoup plus que de crier sur tout et n'importe quoi ; alors il cacha son visage comme il put.

- Tu peux lire ce que tu veux, articula-t-il malgré tout, tu me rendras pas Nicolas.

C'était le triste constat. Même la magie ne pouvait pas lui rendre Nicolas. La magie le lui avait pris, mais la magie ne le ramènerait pas.
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Serpentard



Galatea Waltham
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Mer 23 Mar - 13:34

Galatea aurait voulu lui dire que c'était ce que Nicolas comptait faire, juste avant que le journal ne s'arrête, mais est-ce que ça aurait changé grand chose ? C'était une raison un peu stupide, mais son grand frère voulait juste éviter que lui et Ocean ne soient jaloux. Ils avaient quel âge à l'époque, sept ans et cinq ans respectivement ? Ce n'était pas quelque chose de simple à annoncer, surtout quand on a évité de parler de ladite future fiancée pendant plusieurs années.
Nicolas n'avait pas d'excuse, si ce n'est qu'il était déjà trop tard pour ça.

Que Louis lui dise qu'elle ne pouvait pas comprendre parce qu'elle avait toujours ses frères la fit rire jaune. Certes, aucun n'était mort, et elle ne prétendait pas savoir ce que ça faisait. Elle savait juste que cette simple idée la faisait mourir de l'intérieur et était capable de lui arracher des larmes. Alors elle pouvait au moins savoir que c'était bien pire pour Louis, qui avait réellement perdu son frère pour toujours.

« Je sais. Mais imagine que l'un deux était plus là et que je voulais pas lire son journal, ou que je te le donnais comme ça, tu trouverais pas ça stupide de ma part ? »

Ils avaient beau avoir deux ans de différence, et elle avait beau savoir que parfois c'était elle qui se montrait la plus immature, Galatea songeait que pour le coup, c'était Louis qui agissait comme un gamin têtu et un peu paumé.
Et elle aussi, du coup, maintenant qu'il se remettait à pleurer.
C'était toujours aussi bizarre, pourtant ça faisait déjà la troisième fois, et ça la déstabilisait toujours autant. Louis n'était pas censé pleurer devant elle, il était censé hurler et le détester, pas être triste.

Un peu maladroitement, elle s'assit plus près de lui et lui tapota gentiment le dos comme s'il était un animal blessé et récupéra le journal, juste au cas où il voudrait lire lui aussi. Elle tourna la première page et prit une grande inspiration.

« La rentrée ça devient une routine. Les nouveaux répartis de Gryffondor ont des têtes de délinquants. C'est pas grave, on les intégrera quand même. On va les baptiser avec Thomas. Il faut juste réfléchir comment. Il y aura bien quelqu'un qui aura une idée. C'est pas comme si moi, à mon arrivée, on m'avait enfermé dans le bureau de Mantis. Ils ont toujours pas payé d'ailleurs. Faudrait que j'envoie des poèmes d'amour à leur nom pour qu'ils meurent de honte. »

Ça devait sans doute faire bizarre, d'entendre ce genre de détail alors que Nicolas n'existait plus, mais en même temps, ça donnait encore un tout petit peu l'illusioin qu'il était encore là.

« Sérieusement c'est la premier soir je suis même pas encore couché et j'ai un hibou de Loulou. Je sais qu'il a hâte de venir et qu'il aime pas que je parte mais il l'avait encore jamais faite celle-là. [...] Fausse alerte, c'est maman qui me prévient que j'ai oublié mon livre de sortilège à la maison et qu'elle me l'envoie dans la semaine, mon hibou était trop petit. Pas de bol. [...]
Mais nouvelle année nouvelles résolutions. J'obtiens toutes mes BUSES, je fais pas perdre de points et je me trouve une copine. Thomas en a une, y'a pas de raison.
»


Elle tourna la page, et la suite la fit déjà sourire d'avance.

« J'ai fais perdre 50 points à Gryffondor pour une cigarette. Merde. Elle est tombée de mon sac par accident ! J'avais oublié qu'il m'en restait une. Ma mère va me tuer si elle l'apprend. Elle sait pas que les voisins m'ont fait fumer cet été. Je suis un fils odieux. Un garçon horrible. Un frère nul. Je n'y touche pas de l'année. Je vais la jeter dans le lac. [...] en fait pas eu besoin de la jeter, le chat de quelqu'un l'a mangé. Si il meurt, je vais m'en vouloir à vie.»
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Louis O'Connor
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Jeu 24 Mar - 21:01
Non, il ne trouverait pas ça stupide ; mais au contraire, plutôt légitime. Peut-être que ce n'était que lui et qu'il se trompait sur toute la ligne, mais il trouvait assez normal que l'on cherche à se débarrasser des choses qui nous pesaient sur le coeur et sur la conscience. Son frère, et tout ce qui lui était lié, était un fardeau. Tous les bons souvenirs qu'il avait de Nicolas, n'étaient pas assez pour compenser sa peine, et la balance était dangereusement déséquilibrée. Comme celle de ses émotions ; il y avait trop de colère en comparaison avec sa joie de vivre, et pourtant que celui-ci n'était pas si malheureux dans le fond. Lorsqu'il était loin de la magie. C'était la magie, le plus gros, le plus vrai des poids. Et elle était toute autour, plus lourde dans l'air que l'oxygène, et lui rendait les épaules raides de devoir porter tout ça chaque jour. C'était nocif.

Nocif comme la voix de Galatea qui se frayait un chemin jusqu'à ses oreilles, enfantine et pourtant posée dans sa lecture, et comment sérieusement, nom de Gandalf, une gamine aussi illettrée pouvait lire aussi bien ? Et nocif comme le contenu des paroles, le contenu du journal, tout était nocif quand on s'en persuadait et qu'on ne se débarrassait pas de cette impression.

- Arrête, tais-toi. Je t'ai dis que je voulais pas entendre tout ça.

Il retint un nouveau sanglot ; il se sentait assez lamentable comme ça. C'est bon, il était grand. Il avait quatorze ans. Il était le nouvel aîné de sa famille. Il avait presque fini de muet, il avait gagné en taille. C'était pas un âge pour pleurer. C'était pas un âge pour être réconforté par une mioche de deux ans sa cadette. C'était son égo qui se mourrait et allait rejoindre Nicolas dans sa tombe.

Louis prit le journal des mains de Galatea et le jeta derrière lui.

- Si tu le reprends je le jette au feu.

Du moins, si elle le reprenait pour le lui lire à haute voix. Du reste, elle en faisait ce qu'elle en voulait. De toute façon, elle avait raison. A l'heure actuelle, elle connaissait mieux son frère que lui ; du moins, son frère le sorcier. Nicolas l'étudiant. Louis n'avait connu que Nicolas, le frère. Le fils moldu de gens comme les autres.
Louis soupira.

- A moins que Nicolas ait écrit pour quelle raison débile il est devenu auror et nous a abandonné, ça m'intéresse pas. De toute façon Thomas aussi est mort.

Oui, ce prénom là lui parlait. Il était venu à la maison, un été ; et Louis avait lu son nom sur l'ancien journal, près de celui de Nicolas, parmi les morts de cette expédition qui avait mal tourné. Louis avait un souvenir bon, quoique vague, du meilleur ami de son frère. Il se souvenait s'être senti un peu délaissé, cet été là. Seulement, aujourd'hui, Louis se sentait cent fois plus délaissé que cet été d'autrefois.
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Ven 25 Mar - 15:08

Galatea sentit immédiatement l'envie de frapper Louis surgir brusquement, comme si elle avait déterrer la hache de guerre en deux nanosecondes juste pour le plaisir de lui trancher la tête. Apprendre que Thomas était mort eut au moins le don de la refroidir. Elle avait osé espérer qu'il soit encore en vie, mais apparemment non, ça aurait été trop beau n'est-ce pas ?

Tea s'insurgea quand Louis balança le journal de son frère comme une vieille chaussette, ce que c'était agaçant comme attitude ! Pour qui il se prenait ? Après qu'elle ait fait des efforts pour être gentille, il voulait encore jouer à l'autruche ! Ah non, ça ne se passerait pas comme ça.

« Non, tu as dis que je pouvais lire ce que je voulais ! Et tu m'expliques comment tu le brûlerais ce journal si je le récupère ? Je te laisserai pas faire. Si t'en veux pas, je le garderai, peut-être même que j'aurai du le donner à ta soeur en fait, elle au moins c'est pas une ingrate ! »

La Serpentard sauta du lit pour récupérer le journal, pas du tout peur que Louis risque de lui arracher de nouveau. Il l'a peut-être prise par surprise toute à l'heure, mais il n'empêche qu'elle avait une baguette et elle n'hésitera pas à s'en servir si jamais il tentait encore quoique ce soit. D'ailleurs, elle garda le journal contre elle comme pour le défendre de le reprendre, si c'était pour qu'il le traite de cette façon.

« Puisque je te dis que tout est expliqué dedans ! Mais tu me laisses même pas te faire quoique ce soit ! Tu crois que ça m'amuse de te faire la lecture ? Clairement c'est pas pour toi que je fais ça, alors arrête un peu de chouiner et laisse-moi continuer, et à la moindre crise je te jure que je t'attache et je te baillonne jusqu'à ce que tu écoutes la fin du journal, t'as compris ?! »

La trêve fut de très très courte durée, mais elle n'avait jamais été très patiente, Tea, et encore moins quand il s'agissait de choses qui lui tenaient à coeur ou dans lesquelles elle faisait des efforts.

« Tout est expliqué dedans, pourquoi il a rien dit à propos de Lacerte, pourquoi il est devenu Auror, tout ce qu'il a toujours pensé de sa cinquième année jusqu'à sa mort. Il a encore écrit dedans la veille de l'explosion ! Comment tu peux penser un seul instant que tu regretteras jamais de pas lire ce qui a été écris dedans, hein ?! »

Pour elle, c'était tout bonnement incompréhensible. Elle ne pouvait pas le comprendre et elle espérait ne jamais pouvoir le comprendre, mais il agissait comme un enfant qui fuyait la réalité. Pourtant elle était sûre que Nicolas, s'il était là, il serait bien triste de le voir dans cet état, et d'être borné au point de ne pas vouloir le lire. Louis était mentionné régulièrement dans le journal, Ocean aussi. Au moins autant que Thomas et Lacerta. De quoi est-ce qu'il avait peur de lire à la fin ?! Il agissait comme s'il détestait son frère, et qu'il n'en n'avait rien à faire, alors qu'il était plus qu'évident que ça n'était pas le cas.
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Dim 27 Mar - 20:04
Le filer à sa soeur ? C'était quoi encore cette idée  moisie ? Ocean, concrètement à lui, elle ne paraissait pas vraiment souffrit de la mort de Nicolas, et c'était tant mieux ainsi. Inutile d'aller titiller sa potentielle peine avec des vieux souvenir comme ce journal miteux. C'était d'ailleurs bien pour ça que Louis ne lui en avait jamais parlé et le gardait pour lui. Pour ça, et pour le fait que la distance qu'il avait creusé avec elle après la mort de Nicolas ne s'était pas vraiment rétrécie. Il savait que c'était de sa faute, mais il ne se sentait pas encore de faire un pas en avant.

Louis, qui avait besoin de bouger pour se reprendre, se leva du lit et commença à tourner en rond dans le dortoir, respirant profondément.

- Si tu le fais pas pour moi, tu le fais pour qui ? Y'a que toi et moi ici. Si c'est encore un de tes délires égoïstes, tu peux aussi bien retourner enquiquiner ton père, pour ce que j'en ai à faire, grinça Louis.

N'importe quoi, pourvu qu'elle dégage, pensait-il. N'importe quoi, pourvu qu'elle arrête de lire les pensées intimes de Nicolas. N'importe quoi, pourvu qu'on arrête de lui rappeler, sans cesse, que la vie était injuste de lui avoir pris son frère. Vivre dans un monde de magie était une punition déjà amplement suffisante.

- Laisse Nicolas où il est, tu veux bien ? soupira l'adolescent. Dans sa tombe. Peut-être que ce que tu fais pars d'une bonne intention, je veux bien te croire, c'est pas le problème.

Louis s'arrêta de faire les cent pas, un peu plus calme, mais clairement toujours tourmenté. Il tapa du pied par terre, comme agacé, puis reprit sa ronde solitaire.

- Le problème, c'est que tu te mêles trop de choses qui te regardes pas. T'as lu le journal, c'est une chose, je m'en fiche. Mais t'es pas un membre de notre famille. Il fallait exposer un argument qui parlerait à Galatea. Je cherche pas à savoir pourquoi ta mère vous a abandonné, alors cherche pas à savoir pourquoi je veux pas entendre parler de Nicolas.

Chacun s'occupe de ses chaussettes, comme on dit plus simplement. Chacun gérait les problèmes de sa propre famille. De toute façon, elle le disait elle-même : elle n'avait pas la moindre raison de chercher à l'aider. Elle n'était pas son amie.
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Jeu 31 Mar - 19:23

Galatea secoua la tête, blasée par l'attitude du Serpentard, frustrée aussi parce qu'il refusait d'ouvrir les yeux. Elle se demandait toujours si Nicolas avait vraiment connu son petit frère, lui qui ne l'avait vu qu'une fois à chaque vacances et pas plus, parce que le Louis du journal et le Louis actuel n'avaient rien à voir.

« Je le fais pour la mémoire de ton frère, disons. Tu restes buté sur le fait qu'il t'ait pas dis qu'il comptait épouser une fille, mais tu cherches mêmes pas à en connaitre la raison, alors qu'il te suffirait de lire pour le savoir. »

Même si elle ne faisait pas partie de la famille — dieu merci, il n'empêche que, pour le peu qu'elle ne connaitrait jamais de Nicolas, elle savait qu'il adorait sincèrement Louis, alors que Louis... Louis aimait sûrement Nicolas aussi, mais il considérait qu'il n'existait plus et qu'il devait être oublié. Ce n'était pas comme ça qu'on faisait son deuil.
La maigre contre-attaque la fit rire jaune.

« Si jamais tu le sais, tu manqueras pas de me le dire. Toutes les informations que j'ai, c'est qu'elle est partie le jour de l'anniversaire de mon frère, en écrivant simplement un mot comme quoi elle ne reviendrait pas, et que le gâteau était dans le frigo. »

En fait, Louis dealait avec son frère défunt comme elle dealait avec sa mère disparue, et pourtant les deux cas étaient différents. Nicolas n'avait pas choisi de disparaître, alors que sa mère oui. De son point de vue, il n'y avait qu'une seule personne qui avait le droit d'en vouloir à cette personne.

« Bon écoute, je suis fatiguée, alors c'est ma dernière offre. Soit je te rends le journal, mais dans ce cas tu promets de le lire ici et maintenant, soit je te le rends pas mais j'ai aucun compte à te rendre. Alors fais ton choix qu'on en finisse rapidement. »

Sa patience commençait doucement à s'effilocher et ça se voyait au niveau de colère qui montait toujours un peu plus, et si elle ne voulait pas recommencer à exploser, il allait soit falloir que tout sorte, soit qu'elle s'en aille d'ici.

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