Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
poufsouffle
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serpentard
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661 pts
gryffondor
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l'unité
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ligue des sorciers
223 pts

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showdown — Ulysse

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Serpentard
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Perseus Kashirin
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showdown — Ulysse Vide

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Lun 2 Nov - 23:51



Ils sont un gouffre pour leurs yeux. Parfaitement accordés, combinaison plastique à l'esthétique parfaite ; le mensonge n'a pas même besoin d'être leur arme : ils accrochent dès le premier regard, leurs couleurs comme leurs sons résonnent à l'unisson. Le naturel est évident : tous leurs angles concordent. Le blason vert, glacé, étincelant, est un oriflamme sur leur poitrine, la pièce maîtresse de cette exquise connivence. Quelle volupté ! Deux bouches qui déclament comme une seule, et toujours pour clore celles des autres, quel art. Leur arrogance n'en est qu'une, plus dense encore, elle brûle tout sur leurs talons. Perseus avec Ulysse, c'est une arme, c'est une armée. La mécanique est imperceptible dans la fluidité de leur jeu, tant l'esprit de l'un semble avoir été bordé pour épouser les contours de celui de l'autre - mais tout cela, au fond, n'est que froids calculs, magnifique représentation théâtrale. Machine de guerre sociale. Perseus suit, sans résistance, les mots qu'Ulysse lui demande d'arracher du fond de sa gorge ; il n'en pense aucun, mais son visage jure le contraire : il déguise ses paroles avec l'aisance des honnêtes. Aucune des oreilles qui les entendent ne le devinent, mais elles ont pour lui le même goût que l'argent ; leurs intérêts communs sont élégamment camouflés d'une amitié dérisoire. Ses sourires sont autant de vertiges.
Perseus n'aime pas Ulysse. L'inverse est tout aussi vrai.

Dans la fin du jour, ils ferment la porte sur un silence qui les trahit, mais que personne d'autre ne peut percevoir. Perseus se débarrasse de sa discipline comme d'un costume encombrant ; les bras croisés sur sa poitrine, l'un des murs peine à supporter le poids de son avidité. L'air est froid et sec dans ses poumons ; froid et sec il devient. L'étincelle artificielle de la complicité qui éclatait au fond de ses yeux n'a fondu qu'en une lassitude à peine maîtrisée. Perseus n'a aucune sympathie pour Ulysse, ne pose pas un seul regard sur cette petite bourgeoisie illusoire ; l'espace auquel il aspire n'a rien à partager avec celui de ces gens-là. Autant de titres et de noms et de sang dont il se fiche éperdument. Car il sait qu'Ulysse est une de ces personnes qui mourront seuls, mais dans les bras des fantômes de leurs ancêtres, mais fixé de visages menteurs, de regards avides. Qui meurent mais laissent ce nom sans saveur comme un héritage, sans valeur autre que l'honneur d'exister, que tous ces Kerouac qui n'auront jamais rien accompli. N'accompliront jamais rien. Oui, Perseus voit cela. Ulysse s'éteindre dans la vieillesse et l'usure, orgueilleux de s'être accroché à la vie comme à l'illusion de son nom. Ce sont des destins qu'il méprise sincèrement. Et surtout, Ulysse est riche.

Ou plutôt : les Kerouac sont riches. De naissance on a drapé cet enfant arrogant dans ce que Perseus estime ne pouvoir qu'être gagné, et ce n'est pas tout à fait quelque chose qu'il tolère. Mais il se refuse aveuglément aux jalousies puériles - et avant tout, Perseus est infiniment courtois. « Tu m'as fait dire tout un tas de bêtise, j'espère que ça en vaut la peine. » Sa voix suit un flot tranquille ; avec tant d'ironie, elle a presque les mêmes sons que les mensonges qu'elle a sifflé plus tôt. Pourtant, la situation lui plaît moins qu'il n'y paraît : cette position le dérange profondément. Perseus n'a jamais pour habitude ni de mentir sans fin, ni de faire pour les autres. « Ça m'étonne, d'ailleurs, qu'ils aient gobé toutes tes inepties. » Pour être tout à fait exact : d'ordinaire, il s'en fiche, clairement. Mais, d'ordinaire, personne ne le paye. Ce qui était faille morale devient alors marché attrayant. « Mais ça, ça ne m'intéresse vraiment pas... » Ce qui pour Perseus était insulte devient atout intéressant. Les intérêts réels pour lui se jouent maintenant - ils tirent sans difficulté un sourire au coin de ses lèvres. « Je pense que 15 Gallions est un prix tout à fait honnête. En prenant en compte que c'est passé comme une lettre à la poste, et que, surtout, c'est sincèrement pénible. » Il se joue du conflit moral par une pirouette mentale : l'accord est trop beau pour être rongé par les scrupules. L'argent qu'Ulysse a à perdre, Perseus le prend sans réticence - pourquoi cela devrait-il le préoccuper ? Qu'il se noie dans son ego comme il le souhaite, pourvu qu'il paie ! Perseus se sait trop essentiel, se sent trop bon pour être acheté, pour être ainsi appâté - à ses yeux tout est gloire et stratégie, tout est honneur et contrat. Perseus ne sert que Perseus, n'est-ce pas ? Et inévitablement, Ulysse sert Perseus.
Pourtant, il brûle tout de même pour ce salaire.

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Ulysse Kerouac
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Dim 22 Nov - 15:52
ils avaient dansé la valse tout l'après-midi sans s'essoufler. et c'était un rythme précisément ternaire, si vous êtes offusqués de la métaphore. il y avait la réplique d'ulysse puis la réplique de perseus. et dans un silence avant le prochain échange, chacun estimait secrètement combien avait coûté la remarque. il était temps de comparer le relevé de gringotts.

ulysse lâche une expiration rapide et faussement outrée. s'étire immédiatement d'un sourire qui ne veut dire qu'une chose : la hiérarchie est bien entendue, et tu n'es pas à ma mesure.

— tu oublies bien vite les faveurs que je te fais.

il se rive sur ce corbeau aux paroles aiguisées, un éphèbe vénal mais pas moins éphèbe. après tout, ce n'est pas comme s'il s'attendait à de l'authentique. dès qu'il a aperçu la couleur serpentard, les évènements étaient annoncées. il n'existait aucun jeu devant lequel ulysse reculerait, rien que pour l'ivresse. pour perseus, c'était rien que pour le gallion.

mais il s'agissait avant tout de respecter les règles élementaires de l'épopée : la gloire n'est que plus délicieuse accompagné. même si la compagnie est subventionnée. mais il n'arrive pas à décider de ce qu'il préfère, de ce qui agite le plus son excitation. lorsque la porte est close, ou lorsque la porte est ouverte. sans lascifs sous-entendus, bien évidemment. ulysse se laisse choir sur un siège, position victoire. une cheville sur le genou opposé. il s'inquiète de quel profil il projette plus qu'il ne devrait devant perseus.

— pour tout te dire, je suis un peu vexé.

il n'était pas vexé. il jouissait seulement de retenir avec tant de facilité le salaire, d'alimenter la convoitise par la pause. il ne savait comment ils étaient arrivés à cet échange de curieux procédés, mais la situation était idéale. pas si sombre pacte de piques tarifées. il s'apprêtait à décocher une usuelle mais pas inévitable. perseus savait toujours être une cible agile. c'est pour cela qu'ils se gardaient. il serre ses lèvres en boudant et rapproche ses sourcils dans une imitation angélique du dépit.

dans leur arrangement sans signature figurait non seulement l'argent, mais une partie du statut. bien évidemment, kerouac ne pouvait adouber un chevalier inconnu, baptiser un hérétique, ouvrir la porte sans mot-de-passe, bref : amener un pauvre à être de l'ancien riche. quelles que soient ses propres montagnes de gallions. il pouvait cependant donner un certain éphémère aperçu. et le weekend dernier, un bal caritatif pour une quelconque association, centre de Londres et guest-list scellée. et sur les listes, se côtoient à contrecœur les quasi-élites des Hauts de Merlin.

— tu négliges que je t'ai autorisé à être à mon bras.

il humecte ses lèvres avec anticipation. il a toujours aimé regarder son visage à ces secondes-là. il aurait pu amener bermingham ou une autre beauté admise. mais si les noms sont déjà accompagnés d'étoiles, ça devient vite moins intéressant. il s'était rendu compte qu'il était plus stimulant de choisir le pragmatique kashirin. mais il ne le laisserait jamais croire que c'était plus qu'une faveur. une faveur qui diminue ses dividendes. une autorisation pour bonne conduite.

ulysse adorait cette injustice. même s'il avait seize ans, il serait pour toujours l'aîné. celui qui a raison. celui qui décide derrière une table mahogany, philanthrope sponsorisant toutes les causes du monde. celui devant lequel on baisse les yeux avec la modestie qu'il est convenable d'avoir. et il était précieux de faire comprendre à perseus juste à quel point il devait être modeste. il se relève en décroisant les jambes, se penche légèrement en avant.

— ils ne laissent pas entrer la piétaille sans surveillance. tu comprends, il ne faudrait pas que tu voles quelque chose.

il hoche la tête comme un papa qui persuade. ses mains s'étendent comme en proclamant une évidence. le ton humble et raisonnable. insipide. il ne peut se retenir enfin d'exploser en un énorme sourire satisfait en retombant contre le siège. il fera tomber le prix le plus bas possible pour bien qu'il se rende compte. entrer en dispute avec lui, c'est se moquer : il n'y a qu'à voir.

— je vais te proposer une alternative bien plus correcte.

correcte du sens de correction. correction du comportement déplacé d'un kashirin qui quémande son du. quinze gallions, aux yeux de certains, c'est toutes les fournitures scolaires. ou une repas pour une trentaine de personnes. c'est un costume complet d'envisageable qualité, un porte-feuille sécurisant. c'est un montant potelé dont ulysse dévore les multiples depuis qu'il est nourrisson. c'est un montant qui ne représente rien, si ce n'est qu'un pourboire, de la monnaie. ce qui compte, c'est triompher un peu sur l'intelligence de l'opposant.

— 4 gallions.

il gémit un peu de sa propre perfidie. il se sent abuser légèrement alors avec une vague de soupir il ajoute, prévoyant l'émeute à venir.

— et un nouveau set de robes de Magmani. ils font fureur à beauxbâtons.

une centaine de gallions. c'était la proposition la plus étrange qu'il ne lui avait jamais faite. mais il voulait juste lui enfoncer dans la gorge à quel point il s'en foutait. à quel point ce qui représentait le plus pour lui n'était qu'un privilège parmi un millier d'autres. et peut-être qu'à l'issue de tout ça, il porterait encore plus perseus en bandoulière.
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Lun 14 Déc - 1:10




Quelles mâchoires Ulysse referme, sans pitié, sur la pureté des affaires ! Et quel regard il croit jeter - imbibés d'une plate arrogance, les yeux Kerouac cherchent une bataille qu'ils veulent toujours mener. Perseus ne vacille même pas sous cette ombre chaude, mais Ulysse sait, sa langue délie des nœuds d'or sur ses veines, et le sang lui monte ; c'est un jeu pour lui, c'est une frivolité délicieuse qui se moque si fort de son adversaire, qui ne veut pas se soumettre aux cris des contrats. Mais les rires silencieux ne le choquent plus, il a appris à reconnaître l'odeur de rouille de l'insouciance dorée ; en fait, il a appris l'odeur toute entière du monde d'Ulysse, comme un élève sage apprend une leçon, et c'est celle du dérisoire. Pourtant, le dédain fait mouche - mais il a le temps de faire barrage au torrentiel orgueil Kerouac. C'est la forme que prend Perseus alors, hybride, qui est à noter, quelle mollesse ferme il force à ses muscles pour cela, pour faire face comme il se doit à cette misère de charognard. Il laisse une nonchalance à peine feinte lécher sa silhouette, sculpteur qui se modèle tout entier ; la nuque juste assez tendue pour glisser entre les impérialismes verbaux, le dos qui épouse pleinement les courbures du mur. Ses doigts battent le chant d'un tambour de guerre sur son bras.

La disposition qu'il laissait négligemment pendre jusqu'alors a été ravalée aux premières aubes de l'attaque, mais Perseus ne se plie pas en défenses, ne cherche pas la confrontation. Pas d'ignorance dans ces gestes : son ventre est assez gros pour la lignée Kerouac toute entière, mais pour le moment sa mâchoire ne peut pas suivre. Alors, il tempère son impatience. « Quelle prétention Ulysse », sa voix se lisse sur les angles aigus des stratégies qu'il prépare, « garde ça pour les assoiffés aux portes des Kerouac. », mais n'en oublie jamais la dureté. Perseus se moque un peu, il ne peut s'en empêcher ; ses yeux rient pour lui. Non que la situation l'amuse : mais la colère est absurde ici. Aucune rage et aucune chasse ne fera plier Ulysse : il faut de la méthode. De la force tranquille que Perseus sait exhaler, dont il sait se parer pour toujours échapper au gallion oxygène qu'on lui crache sans qu'il ne puisse s'en saisir.

Un sourire se glisse à ses lèvres avec le goût du risque, il voit entre les rêves. Entre les mots et les regards il y a l'artificiel, cette illusion dont il se défait comme du reste - l'univers d'Ulysse dont il peut palper chacune des coutures. Lui pense à cela comme une récompense, bien sûr, mais dans la richesse de ces familles, Perseus ne voit que des ombres. Le souvenir des regards diagonaux reste une vive plaisanterie pour lui, mais l'accusation dont ils se gorgent ne passe pas, Ulysse aime à jouer sur la brûlure. Le vol est l'insulte. L'affront, qui décolore le bout de ses doigts autant que la blessure à sa personne - Perseus doit mordre pour se venger. « Tu t'accordes trop de grandeur, quel faire-valoir trouves-tu dans un sang aussi mêlé que le tien ? » Avec cette exagération bien sûr, le sang Kerouac s'est dilué dans une erreur charnelle, mais elle résonne assez pour qu'il soit pénible au cœur d'Ulysse de chaque jour pomper cette tâche dans ses veines. L'exercice n'est pas difficile pour Perseus : de cette mondanité onirique, il n'a qu'absorbé les failles de ces gens auxquels on ne peut le mêler. Un naturel se moque dans sa voix, il énonce cela comme un fait, ce n'est pas une attaque. Un soupir calculé fend le rythme défaillant de cette conversation, et il s'autorise un regard par-dessus l'épaule d'Ulysse - car ils ne font que discuter, et Perseus n'est là pour discuter que de gallions.
Qui tombent, et qui dégringolent. Il n'est pas satisfait.

Jamais satisfait Perseus, mais l'outrage l'emporte, ses sourcils se plient dans l'infinité de son dégoût. On se moque. La danse d'Ulysse est singulière et saccadée mais elle ne lui plaît pas, il est dérangé par le spectacle - pourtant, l'offre réévaluée est alléchante. Mais c'est un autre appel et il ne peut pas céder, ne veut pas, sa révolte est sereine mais ardente : ce serait de la plus pure faiblesse, et aucun jeu ne vaudrait cette chandelle au rabais. Dans la vitesse, « Je pense que tu prends ma souplesse pour de la loyauté. », car de toute façon il n'est pas comédien. Le ton a été pressant mais il ne se fâche pas contre Ulysse, s'il est déçu, il n'en est pas réellement surpris. Se perdre en débats est un marchandage qu'il a assez éprouvé pour ne plus y réagir. « Tu crois en des faveurs mais je n'ai pas d'intérêt à ton nom, Ulysse, je porte déjà très bien le mien. »

Il s'est rapproché par instinct, il ne s'en aperçoit que maintenant : la patience le fuit doucement, mais comment Ulysse croit-il le saisir et le maintenir à ses pieds ? Alors qu'il est bien debout, bien loin de cette ostentation qui le désintéresse. Seul le luxe déborde de ses yeux. « Donc, je me dois de refuser, car ce n'est pas ce que je recherche. Mais je suis flatté de l'offre, vraiment. » De l'innocence, car on tente de l'acheter. « Mon offre reste de 15 gallions, si tu as fini de te moquer de moi. » Sa langue devient râpeuse sur le prix, mais le scrupule ne l'étouffe pas ; Ulysse crie la richesse. A tant aimer lui souffler l'insouciance qui court sur ses doigts, il le laisse deviner que les bourses ne sont fermées que par des fils tissés d'arrogance. Donc, Perseus se refuse à la modération. Physiquement il la refuse, par principe ou par avidité, mais la bride ne parvient pas même à le caresser. Car l'argent doit être l'argent et les robes sont dérisoires face à lui, sont une moquerie évidente - mais, quelque part, il souffre de les oublier. « A moins bien sûr que l'on t'ait averti de modérer tes dépenses, Ulysse, dans quel cas je me montrerai plus indulgent. Les temps sont durs pour tout le monde. » La compassion est innocente et elle le délecte, car c'est une absurdité de croire que la richesse Kerouac puisse se tarir - la tranquillité de la négociation tisse un autre sourire courtois à son visage. Alors elle est déplaisante, cette retenue sur le prix s'il a si peu de valeur à ces yeux insolents - et le conte est presque une tragédie moderne, il y a presque de l'honnêteté commerçante chez Perseus. La soif est monstrueuse mais, quoi d'autre ? Pour la monstruosité de la fortune Kerouac.

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Dim 27 Déc - 21:03
le grondement sourd d'un timbre qui s'énerve fait déborder le cœur d'ulysse. l'élan est tellement puissant qu'il serait comparable à du chagrin. il se délecte, déguste les expressions de perseus comme des perles de caviar. c'est une ivresse douloureusement consciente, car chaque geste a son importance et sa signification. depuis sa naissance, une solide hypocrisie a accompagné ses manières. mais retrouver dans un étranger une aussi belle mascarade était le comble des primes.

il adore ce jeu car il se persuade qu'il en sortira toujours victorieux. pour autant, perseus a une grandeur qui le fascine. il qualifie cela de grandeur subjectivement, car pour certains c'est une distinction abjecte. ce n'est pas une noblesse, sa vénalité est bien trop puissante. ce n'est pas non-plus un furieux sens du devoir. c'est cette aveugle égoisme, cette détermination farouche, un cri pur de narcissisme. ulysse s'était donné pour mission de sublimer sa corruption, étoffer son avidité, embellir ce cupide. avec une maladive attention, perfectionner le thésauriseur sous toutes ses perfides coutures. et ainsi apprêté, asséner son coup favori : celui de grâce.

si son attention est captivée jusque là. mais il n'en doute pas. il reste assis devant la taille imposante d'un kashirin presque agité. si le ton est efficace, autant le réitérer. ulysse paternise, s'adresse à lui comme on parle à un enfant, sourcils d'innocence. il ne relève pas le qualificatif de prétentieux, si habituel qu'il en devient agréable.

— les assoiffés ? mais que dis-tu là, comme si tu n'haletais pas la gueule ouverte toi-même

perseus a une manière qui émeut ulysse, une attention aux détails de sa personne étourdissante. c'est avec une méthode comme la sienne qu'on se projette aux sommets. mais jamais ulysse ne lui ferait remarquer son potentiel, son charisme quasi-politique, sa prestance suffisante. il préfère construire sa propre argumentation en s'appuyant sur la sienne jusqu'à en aspirer les forces.

finalement, ces transactions mutuellement rentables reposent sur une certaine attirance. non pas physique, mais on est toujours appâté par ceux qui provoquent en nous certaines sensations positives. perseus, intéressé, ne se lie à ulysse que pendant ses moments de puissance. ce n'est que quand il est despote généreux qu'il apparaît, prêt à récolter. ulysse n'accorderait jamais son attention à quelqu'un qui l'accepte dans sa faiblesse. il ne permettrait pas à son entourage immédiat d'être si délicat. ces compliments mentaux paraissent bien déplacés dans cette conversation.

la mention de vol, une bien pensée insulte, aiguise sur la langue de perseus quelque chose qui se défoule. et qui heurte ulysse plus qu'il n'y laissera paraître. son sang presque pur le torturera toujours, et à cet instant précis il le sent couler dans son corps. tarni et malade, saleté indélibile qui le distingue du reste. qui lui interdit l'accès à une certaine veine d'élites. il soupire, contrarié de l'insolence. il aimerait bondir et le faire payer, mais ce n'est pas la meilleure solution dans l'immédiat. l'impact ne sera que plus fort s'il est retardé. même si réduire en pulpe son visage est une idée bandante.

perseus n'a pas terminé. son impatience se fait ressentir dans ses attaques, véhémentes, plus agressives les unes que les autres. s'enchaînant dans un rythme calculé et précieux qui emplit ulysse d'un lyrisme inavouable tant il est honteux. les assauts sonnent juste car ils le sont. la part de vérité domine la part d'insulte. mais kerouac sait que ces piques sont de qualité, alors il ne s'offusque pas tant.

ulysse les écoute, s'en abreuve comme d'un bon vin, la tête légèrement penchée d'intérêt. il touche avec absence d'esprit le col de sa chemise élégante sous son pull serpentard. il éclate de rire de l'innocence en s'agrippant brusquement aux bras du fauteuil. l'idée d'un perseus vaporeux et ingénu est si incongrue. ce garçon-là semble avoir appris à manipuler au berceau, à arracher le meilleur que la vie a à offrir avec les dents pendant que d'autres tendres apprennent seulement à écrire. quelle effroyable idée, un perseus autre que celui-ci.

mais il se tait soudainement. les temps sont durs pour tout le monde. l'effraction n'est pas la plus insultante, mais ulysse ne peut supporter davantage d'effronterie, autant de liberté dans l'injure. il se lève doucement vers un perseus déjà proche. il lui manque trois centimètres de hauteur, mais ses montagnes à gringotts compenseraient n'importe quelle déficience physique. il pourrait être borgne qu'il serait plus clairvoyant.

— quelle merveilleuse idée. tu pourrais même être mon créancier, kashirin il broie l'ironie entre ses dents

leur distance est si faible qu'elle en devient menaçante. et ulysse se tient droit, la fierté en berne. la négociation sera sienne ou ne sera pas. il pourrait faire volteface et partir, laisser perseus méditer sur sa pauvreté et songer à ses crimes. mais il préfère plutôt rajouter des regrets dans sa conscience. après tout, tout est dans le pouvoir de la monstruosité de la fortune kerouac. il frôle presque sa mâchoire de la sienne en s'approchant de son oreille. leurs torses sont à deux centimètres.

— 20 gallions, perseus, mais seulement ... il murmure

comment s'il allait céder aussi vite. l'éthique est désuète, c'est l'ère des sans-honneurs. ce rythme jouait sur toutes les cordes les plus abjectes de sa personnalité. des flaques de lumière emplissaient la chambre de dortoire qui ne vivait que par leurs respirations compétitives. sa mine sérieuse s'éclaire d'une malice qui n'a rien d'enfantin.

— pourquoi ne me montrerais-tu pas à quel point tu es souple?

il lève le menton pour signifer son dédain, discrète vanité. un ulysse de quinze ans fin d'impertinence qui s'apprête à faire feu.  

— tu vas te mettre à genoux devant moi

il se recule de quelques centimètres, comme pour lui donner assez d'espace. ils sont tout de même proches. le défi alimente la tension démentielle qui les oppose, un orage prêt à exploser. entre une dignité déjà compromise et une somme affriolante... ulysse se lèche les lèvres devant la dilemme de ce débat. qu'il réduise ces trois centimètres manquants à néant. il n'existe pas de chien qu'il ne puisse pas ramener à sa botte.
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Perseus Kashirin
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Mer 20 Jan - 1:45




Il y a de la manière dans le verbe d'Ulysse, c'est indéniable. Qui perce et blesse comme une arme, effilée juste comme il le faut ; c'est du talent sur sa langue qu'on ne peut lui retirer. Menaçante sur sa nuque elle pousse Perseus à des angles surnaturels, toujours se tordre pour y échapper, ou au moins s'en prémunir ; car jusqu'à présent il ne s'est pas fait piéger par les armes d'Ulysse, et il compte bien persévérer en ce sens. Cela lui force un acharnement qui pourrait être appelé féroce s'il n'adoucissait pas si bien la voix, et que quelque part Perseus aime, peut-être, apprécie de voir se dresser sur sa peau et hors de sa gorge - ce n'est pas un sport qu'on lui laisse l'occasion de pratiquer tous les jours, et il craint parfois de perdre la main. Mais l'orgueil avale sans peine cette complexité de l'ego, et la colère domine : c'est parce qu'il ne supporte pas qu'il se défait si bien des menaces. Ne supporte pas le paternalisme charmant qui illumine cet infâme, cet enfant, et qui croit toujours à un pouvoir que Perseus ne laissera pas exister, qu'il tente de tuer dès qu'il le soupçonne de voir le jour. Pourtant il renaît toujours, entre les tons exacerbés, théâtraux d'Ulysse, et cette chasse finit peut-être par l'agacer.

Une certaine admiration, peut-être, de le voir si bon partenaire, ou cavalier, de la noblesse surannée mais toujours noblesse de cette discipline. Ulysse défend son domaine avec magnificence, et elle est abjecte ; mais ces choses-là ne prennent plus de volume dans son esprit depuis longtemps. L'impatience comme une brûlure fait oublier tous ces détails, l'enjeu ici de cette valse est matériel et capital, dans tous les sens du terme ; il n'y a pas de paix dans les attitudes d'Ulysse non plus.

Mais une tempérance étrange domine et il ne laisse aucune variation tordre la silhouette qu'il s'est façonnée pour cet instant - car il devine une plaie dans l'ombre d'Ulysse, et il croit entendre qu'elle le fait souffrir un bref instant. La passion l'enflamme quelque part, car Perseus ne sait qu'attaquer, mais tout est dans la maîtrise - feintant la curiosité dans un redressement de sourcils, il se félicite d'avoir su faire barrage. Ses lèvres s'abreuvent de son propre poison ; mais sa langue, inévitablement, garde le goût brûlant d'un problème irrésolu. Ces jeux-là ne sont pas ce qui le préoccupe le plus.

Pourtant, il y a cet élan extraordinaire, du sens le plus pur du mot, car il se surprend de voir Ulysse ainsi se délier, se dresser véritablement, à la rencontre d'un visage qui résiste durement à la surprise ; de la délicatesse comme une moquerie mais délicatesse tout de même, qui est sentie malgré tout derrière cette brutalité nouvelle. Le changement de couleur est particulier, c'est vrai, et Perseus sent que toutes les lumières et tous les mondes vont devoir se tordre et se plier pour combler les quatre volontés d'Ulysse. Son adversaire, si c'est le nom qu'on lui donne, sème la surprise comme de la mauvaise herbe, et Perseus devine qu'un instant de trop son regard s'est embrumé. Pourtant, il laisse délibérément ce calme artificiel s'étendre depuis ses lèvres, couler véritablement, paisiblement le long de son visage, car il ne saurait se battre dans la fureur. « Trop d'honneur » en volant à l'autre les notes du sarcasme, sans la phrase, comme s'il a la langoureuse paresse de seulement vouloir en formuler une tout à fait. Mais il sent. Il sent le danger.
Et il sent...
L'or. Comme le sang : l'odeur est métallique. Le sien, en l'occurrence, qui circule étrangement dans ses veines, comme on se frappe la tête contre les murs : Ulysse le perd, perdra peut-être, mais un instant les yeux de Perseus s'ouvrent grand ; pour mieux laisser leurs iris obscurs cracher. Le souffle horrible de l'argent contre sa peau n'est que plus humiliant ; ses émotions lui échappent et dans ce salvateur moment de liberté, elles prennent plaisir à s'éparpiller. En vérité les mots le fuient dans l'immédiat, l'excitation se retire à peine de ses muscles puisqu'il a été balayé par la furie. Il y a de la folie, qu'Ulysse tire, patiemment, comme un fil du fond de sa gorge, et on ne sait bien à quoi il est relié. De la folie pure, c'est, plaisant, peut-être, au moins autant que l'est un coup de poignard, mais les mots sont simples, Perseus est fou - de rage.  Quelle humiliation. Des sourcils bruns se sont froncés dans cette déflagration. Mais ses yeux sont hauts, plus hauts - il souhaite ouvrir ses pupilles comme des gueules et le dévorer sur place. Instinctivement, en fait, il fait à son tour un pas en avant.

« Tu saurais déjà mieux ma flexibilité si tu n'étais pas toi Ulysse », il raille sans équivoque mais sa voix ne l'accompagne du tout, d'ailleurs, il ne feint pas l'ombre d'un sourire. Perseus vole du temps, se complait à croire qu'il est maître dans ces arts - pourtant on ne cesse de repousser ses talents ; il regrette son égarement. La question reste irrésolue dans son esprit et il la laisse couler paisiblement, dans ces moqueries faciles, ou ces avances froides, car quelle est la réponse ? A cette question qui n'en est pas une, d'ailleurs qui n'est pas, la réponse est évidente, son honneur est évident. Oui ? Mais Perseus demande à Perseus ce qu'il doit répondre. Une respiration est calculée juste avant qu'il n'ait l'air de douter, et il pose un regard sans chaleur. « Malheureusement - ça ne va pas être possible. » Mais - qu'est-ce qu'il fait ? « Permets-moi de te voler des mots, mais connais ta place. » Mais qu'est-ce que tu fais, imbécile de toi, tes genoux se pliaient encore avant que tu ne te décides à parler ! « En fait, je crois que je vais rester bien debout, et attendre sagement que l'on me paie. » Étaient prêts à toucher le sol même, prêts à ramper, racler, saigner à terre pour ça ! Quel mensonge ! Quel mensonge il maquille de l'élégance de ce sourire, de cette merveilleuse assurance et - il regrette ! Tellement ! Il est fier et triomphal et il se hait, victorieux, et il aurait pu, s'abaisser, à une telle honte, aux pieds de ce chérubin diabolique. Et il connaît cette dissidence, si bien, si bien cachée, ses vicieux reflets, c'est Ulysse qui patiemment tire sur le fil, mais Perseus serre merveilleusement bien les dents dessus. Profitant de cette catastrophe - de sa ou ses voix qui ne s'accorde-nt jamais - il joue des centimètres, ou des mondes qui le séparent de cet enfant terrible, et oh non, jamais il n'aurait dit oui. Ses mâchoires sont trop bien formées à cela.

Avec patience, Perseus ramasse les morceaux de lui-même qui lui ont si bien glissé des mains ; et il penche cette tête qu'il sait trop haute, au-dessus d'Ulysse. Il retient que la promiscuité a été un détail intéressant, et c'est un chien qui ne connaît que l'attaque. « Mais, j'en déduis que mes prestations valent donc bien vingt gallions à tes yeux. » La quiétude de l'impatience retrouve la place du sourire à ses lèvres, et il reste au-dessus de lui. « Ta pingrerie me flatte un peu, moins que ton humiliant impérialisme. »  L'audace ! L'audace et de la rage, c'est la passion qui l'enflamme. « Je ne pensais pas que je t'effrayais autant. »

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Ulysse Kerouac
Ulysse Kerouac
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Dim 1 Mai - 0:08
il laissait dans ses sentiments un goût de mauvais champagne. avec les premières bulles satisfaisantes puis un résidu décevant. la contrefaçon d'une victoire qui cache l'affront en embuscade.

c'était un chancellement jouissif et éternel d'interrogations. ça oscille doucement entre la douleur d'être moins que dominant, l'instinct de fuite qui tente de rétablir la dignité en se préservant. le besoin de se retirer d'une situation peu avantageuse. les pensées qui cherchent un moyen de faire cesser l'insupportable pour se rassurer, se préserver. pour s'éloigner des sentiments conflictuels et de l'instinctivement mauvais. où est le bonheur dans cette relation infâme, ces échanges acerbes trop ponctués de dédain? et si ces interrogations étaient bien présentes et tangibles dans l'esprit d'ulysse, n'était-il pas déjà légitime de prendre la sortie?

et puis il y avait l'élation de la confrontation. l'aspect peu discernable du succès qui donne envie de le poursuivre encore plus ardemment. tout l'aspect théorique et métaphorique d'une conversation simple. la complexification de l'échange par l'analyse psychologique. parce que c'est ça même qui donne la profondeur. c'est la sur-interprétation et le jeu. c'est ce qui pousse son esprit libra à la bravado quelque soit le choc résiduel. son ordre se confond avec ses aspirations profondes, presque trop intime pour être prononcé. il dépasse la garantie et s'aventure dans un terrain plus dangereux, plus personnel, plus risqué. un terrain dans lequel on peut lui désobéir. le faire tomber de son pied d'estale.

il peut le voir flancher. il sent presque l'odeur de la soumission volontaire, de la perfection de l'agenouillement. il visualise presque ces imbattables cheveux noirs s'affaisser devant lui comme un valet devant un maître légitime. il veut avoir la satisfaction de voir matérialisés ses rêves hideux et étranges, il veut que le monde satisfaisse son inadéquation.

et
dans ces moments le chancellement de son esprit de fait si violent qu'ulysse en avale sa salive. le monde matériel résiste ardemment à ses tentatives. perseus pas aussi malléable. perseus qui ne se plie pas sous la chaleur du regard trop brûlant d'ulysse. passée une certaine température, plus rien ne fait d'effet. le plaisir de la transgression dépasse la peur de la conséquence. et que dire de l'envie cuisante d'humilier. en s'exposant de la sorte, ulysse met son poitrail à la portée des balles de la honte.

un petit prince à qui on essaie d'apprendre sa première leçon.

et pourtant, il avait senti le début d'une déchéance. les premiers battements d'une vassalité. ulysse qui se pense si entitré qu'il en convainc les autres. mais cette fois, le libre-arbitre de l'autre lui assène un coup farouche et terrible.

pire encore. connais ta place. les kerouacs connaissent tous leur place. elle leur a été indiquée par des chemins pavés d'or alors qu'ils étaient juchés sur des véhicules cousus d'opulence. l'aisé, l'éclatant veut et doit être vu. ainsi, la place est au sommet de la pyramide humaine, en haut de la hiérarchie des grands primates. la loi du plus fort déguisée en chance, en travail et en fatalité. c'est une place qu'ulysse n'a jamais eu à revendiquer, mais à désigner silencieusement du bout du gallion. entendu, le rapport était fait.

qu'il doive apprendre à perseus les règles de la nature lui paraissait inouï. c'était tellement tacite. le genre de chose qui ne se communique pas. comme marcher ou respirer ou sourire. ça relevait de l'instinct et
mes prestations. effrayais autant.

le cou d'ulysse s'allonge et son menton s'élève. un rougissement traître s'étire sur ses joues trop pâles pour le camoufler. l'expression d'ulysse se durcit tout à fait, une colère sourde immatriculée de gêne. perseus lui imposait un tir à bout portant qui, inconsciemment, touchait une corde trop sensible et trop ridicule de son être. un instant de recul pour mieux cracher son venin. une prise d'élan avant le saut à la gorge. du moins, c'est ce qu'ulysse se dit pour se rassurer d'avoir trébuché dans son allure.

— et dire que tu assumes le rôle de pute sans que je n'aie à te l'attribuer

il crache les syllabes avec dédain. insulter l'impérialisme d'ulysse c'est s'en prendre à son essence même. se heurter à quelque chose dans son ego si énorme, si géant qu'il en remplirait toute la salle. le dortoir silencieux est encore bordé de quelques irisations tamisées. deux continents de savoir se tiennent tête. ulysse se force à s'étirer d'un sourire dégueulasse de fierté.

— tu me plais, on dirait que tu penses avoir le choix coule comme du miel

s'il était honnête, il lui aurait effleuré la joue avec condescendance. mais il avait peur de se faire taper la main. ils se tenaient trop près, piégés dans le cerveau de leurs débats. la distance, soudain, le dérangeait à cause d'une qualité nouvelle qu'il n'avait pas envisagé jusqu'à lors. elle lui était apparue comme une révélation désagréable. ulysse, émir chaste de l'immoral.

ulysse effleure son col parfait de ses longs doigts, puis les descend jusqu'à ses robes. il les plonge lentement à l'intérieur, sans céder la bataille d'eye contact. cachant son inquiétude dans un terrain trop mal assuré.

la main qui émerge de ses robes porte un porte-monnaie.

— tu as raison, kashirin. je ne voudrais pas que tu penses que je suis malhonnête

il baisse alors les yeux avec une douceur angélique, profitant soudainement de sa carnation pâle et de sa chevelure blonde. ulysse l'image de l'innocence. il sort sagement 20 gallions, progressivement, qu'il tient en équilibre sur sa paume.

puis il retourne sa paume.

il relève les yeux et le fixe à travers ses cils. un défi adolescent dans chaque pourtour de son être. les pièces tombent entre eux, à ses pieds, s'extasiant bruyamment de leur chute. elles rebondissent et s'affaissent, lourdes d'or et de possibilités. d'influence, de cruauté et d'élégance. vingt gallions aux pieds de perseus, le début d'une bien maigre fortune. la promesse d'une poursuite infinie. le grand perseus, chevalier du désordre, hauteurs de la propriété, marchand de temps. une constellation exhilarante de détermination et d'intention. ça rend ulysse ivre.

— suis-je maladroit

ulysse le regarde parce qu'il sait. il ne peut pas s'imaginer mais il sait. l'argent n'est pas une arrière-pensée pour lui, du moins il a dépassé cette insouciance. il se rend compte, et il sait. c'est bien entendu, c'est implicite. la notion d'argent et l'argent physique n'ont pas le même poids sur la balance de la négociation. à terre gisent les sédiments de tous ses désirs assoiffés.

— résiste, si tu le souhaites

tu ne mérites pas une transaction d'égal à égal. noblesse oblige. on sait tous les deux que tu seras à genoux, désormais.
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Perseus Kashirin
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Lun 11 Juil - 22:49



Un matérialisme brûlant au bout des cils, Perseus louche une fois, louche deux fois, sur les basses terres de son ego, ou un enfer charmant ; après tout le diable s'habille en Guipire. Il a tout suivi du geste - des doigts moqueurs se crachaient sous ses yeux et il savait bien, la fin que connaîtrait les choses : l'orgueil infantile est la meilleure couronne d'Ulysse, et c'était un beau mouvement. Perseus se pare d'une humilité religieuse, s'il est jamais possible de couvrir ses passions ardentes ; en tout les cas il revêt une certaine désinvolture, facsimilé de sa nature en vérité, pour cacher des amertumes renversées. Il a les lèvres salées comme un statu quo : les profondeurs qu'ils raclent, ou les hauteurs qu'ils dévorent ont quelque chose qui défie les victoires.
Ulysse le veut à terre, alors Perseus lève haut le menton.
« En fait c'est plutôt amusant. » avec ce sourire propre ou noir, sans arrogance, qui lui ressemble tellement en vérité ; il y a quelque chose d'un calme volé dedans, « Ce que tu crées d'ascendant lorsqu'il n'en existe pas. » Avec cette presque sincérité pour l'exécrable dans les contours d'Ulysse ; il la salue lorsqu'elle l'intrigue, presque, lorsqu'elles sont si loin des réalités Kashirin. C'est une ombre de sourire toujours honnête, « Tu sais bien que tu n'es pas mieux que moi. » Et pourtant pas pire ; mais l'égalité blesse sa langue, la dévoiler au monde c'est la reconnaître ; c'est une défaite à assumer, de toute façon, elle est trop évidente. Mais tous les mots ont des goûts de cendres : il ne fait que tousser un incendie de bataille et des fumées d'échec. Perseus bat des cils froids sur un regard qui se tempère. Il y a une assurance en fatalité dedans.
Puisqu'il y a les gallions entre eux.
Ulysse les a peints d'une aumône blasphématoire, mais ces couleurs ne restent pas sur l'or. L'argent est l'argent ; il trempe dans tous les sangs et sur toutes les têtes, et celui-ci, là où n'est pas sa place - est celui de Perseus. C'est un fait irrévocable, et toutes les vérités du monde le béniront. Qui les creuse d'une gravité sensuelle, à défier ses désirs ; mais c'est un sacre qu'il se refuse à accorder : Perseus a une indolence statique, qui ment pour lui des révoltes en équilibre. Il se baisserait pour la soif, s'il ne se dressait pas pour l'insoumission. Mais ces guerres civiles avalent tous les autres duels.
Il laisse, délibérément, un silence distendre les rênes qu'il abandonne sur tout le reste. Des yeux dans ceux d'une bête comme on n'en forge plus que dans les flammes de la noblesse, pétrie d'irréel, avec une haine au bout de la langue. Sa tête penche négligemment sur son port altier, Perseus parle toujours le langage du corps mieux que le reste, il a retiré ses hargnes comme la mer ; il n'y a plus que des conflits sans valeur qui perlent sur lui, et un orgueil imbattable qui les lie. Une lassitude brûlante a balayé son sourire.
Il n'y a plus rien à mener mais toujours tout est à prendre. Si on le prive de victoire : Perseus vole toutes les catharsis. Il interdit la notion-même de défaite. On va parler d'insolence reine, pour dégainer l'aubépine avec ce mécanique d'école. Son poignet a la convoitise machinale et l'arrogance des folies pour pointer la baguette sur le bas. « Accio. » L'or glisse sur ses doigts, mais Perseus sait bien la saleté du compromis qu'il a emporté avec lui.

« Merci. » Du ton de la rigueur des affaires. Les yeux trois centimètres plus haut crachent pour lui. Le geste n'a pas de déshonneur mais il n'y a aucun triomphe ; c'est lui, contre la malhonnêteté, et des grandeurs factices, dont il se moque comme du reste. Une aigreur perce assez dans la nonchalance pour cristallier un non avenu. Perseus fait cacher ces pièces dignes mais coupables, avec les noirceurs qu'elles lui laissent, comme affligées de la répugnante contagion Kerouac. Le geste qui essuie ses mains sur sa manche est une moquerie ou une psychose. Il hausse les sourcils mais n'est jamais ébloui par les angélismes qui l'insultent, et le mouvement de sa nuque porte tout le reste. Il n'y a pas de suprématie à lui jeter : mais Perseus n'est fait que de dissidence. « Puisque tu as enfin fini de jouer, je pense qu'on peut mettre fin à cet entretien. » Il se plie très vite à des rationalités à la sincérité confondue, pour ne pas se faire surprendre - encore : mais un vice suinte toujours par toutes ses brèches. « Après tout, tous les bons garçons s'acquittent de leur dette. » Ils ont trop de venin qui se confond.


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