[BBDAY] Honeymoon Sampler ♦ PERSEUS

Date d'inscription : 03/04/2014

Spoiler:

Les lumières floues se déposaient sur ses cheveux comme une auréole artificielle et Summer se perdait entre les arbres, entre les gens pressés, le regard fixé sur le ciel. Les lanternes suspendues semblaient s’éloigner de lui et du haut de sa petite taille il pensa qu’elles ressemblaient un peu à des étoiles trop proches. Quelque part entre les lanternes d’autres lumières se faisaient la course jusque dans les chevelures des jeunes filles. Il était en retard, mais il ne cherchait pas Perseus. Toutes les silhouettes ressemblaient à celle de Perseus et son visage n’était pas singulier, alors il préféra se faire retrouver.
Il aurait aimé ramener son chat mais il savait qu’elle se perdrait dans la forêt, ou qu’elle finirait par détruire l’une des tables à la recherche d’une friandise, alors il l’avait laissée dans la salle commune dans l’espoir qu’elle ne s’évade pas pour revenir enceinte comme la dernière fois.

Il faisait frais, la brise s’infiltrait entre ses jambes et brûlait tendrement ses joues. Quelque part il espérait que cette année-là tout se passerait bien, aussi normalement qu’un bal puisse se passer, même s’il n’y croyait pas réellement ; c’était son dernier en tant qu’élève –s’il arrivait à réussir son année– et dans la perspective d’une fin imminente le caprice dominait l’attendu.
Autour de lui le regard des gens le survolait, tombait sur lui l’espace d’une seconde pour finalement repartir ailleurs. Il aperçut le dos de Perseus au loin. Il décida de s’approcher de lui et ramassa une pâtisserie au passage. Ensuite il le contourna ; il avait finalement décidé qu’il ne se ferait pas retrouver.

« Tu pourrais au moins faire semblant de me chercher. Je ne te reconnais pas dans une foule, moi. »

Son sourire, tout comme le sous-entendu de sa dernière phrase, étaient plein de malice.

« Tu es en retard, Perseus. Mais je te pardonne parce que je suis de bonne humeur. »

Date d'inscription : 13/08/2015

Il n'avait pas pressé le pas pour la forêt ; Summer lui avait échappé entre les murs, et il n'avait eu aucune intention de le pourchasser. La brûlure molle d'un été se pressait contre le visage de Perseus, il prenait si facilement le soleil ; il se nourrissait dans la clairière de musique et de vie le laissant chacune indifférent. Summer, bien sûr, n'était pas là à temps - ce n'était une surprise pour rien au monde, et Perseus avait pleine conscience de cette réalité ; il n'avait jamais pris l'air de venir pour lui. Dans cette parenthèse de liberté, il éprouvait tous les corps et chaque odeur, qu'il frôlait en soufflant des excuses sans sincérité, un verre à chaque main - les deux pour lui : autant profiter de la gratuité du jour. Il ne s'était pas fait différent de toutes les autres intimités, si tant est qu'il avait une unicité ; en tous les cas ses cheveux n'étaient pas coiffés différemment, ses vêtements étaient ordinaires.

Perseus fit vite le tour du terrain et son effervescence retombait en ennui. La forêt était sublime : mais ses yeux étaient ignares de beauté, ou au moins secrets. Il se débarrassait des verres comme des conversations, avec la même torpeur que ceux qui ruminent la monotonie. Appuyé contre un arbre, il guettait sans regarder une silhouette solaire avec qui le marché d'une délivrance avait été passé. Le temps devait être la seule chose immatérielle qu'il trouvait si lourde. Comme souvent, une arrogance estivale frappa son entropie quand il commençait à ne plus s'y attendre.

L'inclinaison douce de sa tête jurait toujours avec un réveil du regard. « Je n'avais pas besoin de te chercher, si tu m'as trouvé. » Il feignait une innocence par la nonchalance, « Je t'avais pris un verre... » - bien sûr il mentait - « ... mais j'ai fini par le boire. » Mais Perseus balayait toujours ces piques comme le reste, et il y laissait simplement un sourire léger de sincérité. « Je t'inviterais bien à danser, mais j'ai faim et tout le monde finirait par te regarder. »

L'arrivée de Summer faisait toujours les mêmes choses, il n'y avait pas à mentir à ce sujet - toutes les lumières s'accordaient à lui : à chaque occasion, il volait admirablement l'ensemble du lieu. Perseus s'autorisait une froideur singulière dans cet espace, et des gentillesses toujours floues. Il n'avait pas bougé du tronc : il jouait sur l'inédit, l'étrangeté d'un astre venu piéger un météore ; mais les jeux de la physique ont des subtilités énormes qu'ils savent tous les deux. Lâchant deux yeux noirs sur la foule planétaire, Perseus gardait la constance de tous ses univers, et sa voix était toujours la même. « Du reste je crois qu'il n'y a que toi et moi qui valons quelque chose ce soir. »