Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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serpentard
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serdaigle
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gryffondor
612 pts

l'unité
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Sloan ▬ modératrice
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Old Bones & Old Squiggle ○ feat L'Erudit

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Sam 10 Aoû - 2:17
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Vivalda était un nom que Mama Oudie avait perdu à l’instant même où elle avait perdu sa beauté et sa prétention. Pour tout le monde elle était devenue la mama très maternelle Oudiennie, Mama Oudie. Et elle avait tant vécu dans ce château. Moriarty, non, William était gravé dans les mémoires autant que la vieille dame, de même que ses cours avec l’Erudit. Ô qu’elle avait été mauvaise élève en ces temps sous ses enseignements. Ce n’était pas pour rien si elle avait obtenu un D en Histoire de la Magie pour ses ASPIC. Et bêtement, elle s’était sentie rougir la première fois qu’elle l’avait vu … Il était la sublimicence absolue. Comme toutes ces filles, elle avait imaginé une romance avec un corps matériel de cet être si beau. Mais Vivalda était tellement superficielle qu’elle n’avait pas pris garde d’admirer « l’âme » qui était enfermée dans ce tableau. Une âme que Oudiennie avait pris le soin d’admirer et de cajoler. L’Erudit était devenu son ami en quelque sorte au fil des années, et alors qu’elle sentait que la fin de sa vie approchait, la vieille dame voulut combler ce tableau si intéressant.

Mama avait dans son bureau tout ce qu’il fallait pour accueillir l’Erudit. Prêt de son immense fenêtre se trouvait une petite table ronde où l’on pouvait trouver chaises, dont l’une supportant un immense tableau où une chaise impériale était peinte, un petit tabouret avec des gâteau et du thé dessus. En face se trouvait l’imposant fauteuil de la vieille dame aveugle. Elle appréciait faire croire à ses naïfs élèves que sa cécité était un véritable handicape mais grâce à celle-ci, son troisième œil s’était énormément développé. Et elle se basait sur les auras. Même si admirer l’aura d’un tableau était un exercice extrêmement difficile. Et cet être qui cherchait tellement l’amour avait été peint avec tellement de passion … L’Erudit courait après son propre mystère dans un sens. Mais c’était quelque chose que Mama Oudie ne pouvait offrir à la toile. L’amour. Elle glissa sa main ridée sur la toile encore vierge de sa présence. On ne dessine pas l’amour, on le comprend et on le ressent.

La vieille bougonna et tapa le sol avec sa canne.

« WillyFred, pupuce ! Apporte mon thé à moi ! Je dois bien tenir compagnie à mon cher ami durant sa présence ! Aller dépêche-toi ma fille ! »

Le serpent rampa, trainant sur sa tête le fameux plateau qui tremblait terriblement avant de le poser fièrement sur la table sans en renverser une goute. Nana, la bonne d’enfant des enfants dans l’œuvre de Peter Pan – qui se trouvait dans la bibliothèque de Mama d’ailleurs – n’aurait pu que l’applaudir face à cette exploit. Mama Oudie ricana et tapota la tête de la bestiole avant de s’enfoncer dans son immense fauteuil. Pour peu qu’elle est eu une pipe, elle l’aurait fumé ! WillyFred posa sa tête sur les genoux de sa maîtresse qui la cajola.

« Maintenant ma fille, attendons notre invité de marques … Cela fait un peu trop longtemps à mon humble avis que je n’ai pas discuter avec ce cher Erudit »

La grand-mère remit ses lunettes noires et laissa ses lèvres déformer son visage ridés et tachés par la vieille en un sourire apaisant. Oui, Vivalda avait énormément gagné en vieillissant.

Spoiler:

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Sam 10 Aoû - 22:52
Il y avait peut-être un endroit dans Poudlard que l'Érudit aimait autant que son tableau, puisqu'au final, celui de son bureau et celui de sa classe ne comptaient que pour un tant ils étaient semblables. C'est que quelqu'un avait pensé à lui, que pour une fois il n'avait à expulser aucun autre personnage pour s'installer quelque part, parce qu'il y avait là une place rien que pour lui, arrangée qui plus est comme s'il était vraiment aux côtés de l'occupante des lieux. Charmantes attentions pour une charmante compagnie, voilà la douce impression qu'il avait de l'hôtesse qui l'attendait alors qu'il filait à travers les tableaux ; du premier étage à la tour Nord, il y avait du chemin !

Il se faufila enfin dans la dernière toile, celle où un thé éternellement chaud et des gâteaux toujours moelleux étaient prêts pour lui. Il s'inclina devant la dame, moindre des politesses qu'il déplorait de ne pouvoir accompagner d'un baisemain.

« Dame Spacetout, WillyFred, me voici. J'espère que je ne vous ai point trop fait attendre. »

Il s'installa dans la chaise qui l'attendait, en tailleur comme à son habitude. Il se sentait mieux ainsi, et il savait bien que cela ne dérangerait pas sa chère amie. Les convenances disparaissent au profit du confort dans la vieillesse, même quand l'apparence ne suit pas l'âge de l'âme. Il avait énormément de choses à lui raconter, autant prendre ses aises.

Le spectacle d'Oudiennie dans son fauteuil était presque un apaisement, une incitation au calme et à une discussion bien plus posée qu'à l'habitude : elle seule prenait le temps de faire comme si, le temps de donner son temps sans lui donner l'impression qu'il devait sans cesse accélérer avant que l'autre ne s'en aille hors de portée, parce qu'il ne pouvait pas suivre, pas sortir des toiles. Mama Oudie, elle n'allait nulle part, elle avait toujours été là, depuis l'enfant qu'il avait vu répartir à Serpentard jusqu'à la vieille dame aveugle, en passant par la pétillante beauté de ses jeunes années.

Il y avait quelque part entre eux le non-dit lancinant que peut-être un jour cette routine serait brisée, que l'un d'entre eux portait sur sa peau les traces du temps qui n'atteignait plus que l'esprit de l'autre... Mais il ne fallait pas y penser. Il fallait le prendre, ce temps, paradoxalement, dont l'on profite mieux après qu'une majeure partie s'en soit enfuie. Chaque moment est précieux, même dans l'immortalité, quand on porte de l'affection à l'éphémère.

L'Érudit se versa une tasse de thé, avec des gestes lents et précautionneux. Étrangement, il avait une saveur différente à chaque fois, et celui-ci sentait les fruits rouges et la vanille... Il avait de la chance.

« Comment se passe ce début d'année scolaire, ma dame ?  Les troisième année sont-ils à votre goût cette année ? Et vos vacances ? »

Il les connaissait tous, puisque son cours n'était pas une option, aussi serait-il aisé de partager des impressions avec Oudiennie ; le sujet récurrent de septembre, l'un de ceux qui marquaient le rythme des saisons. Il ajouta un sucre, mélangea lentement. Tout était prêt.
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Lun 12 Aoû - 4:20
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La vieille dame appréciait la voix de son invité et ce depuis toujours. C’était ce qui plaisait le plus à la jeune Vivalda à l’époque où elle tentait désespérément de trouver un intérêt quelconque dans les paroles de son professeur. Jeunesse immature. Mais aujourd’hui, la vieille aveugle offrait une attention toute particulière à chaque mot. Depuis que la vieille dame avait perdu la vue il y cela quelque décennies, les autres sens s’étaient développés, l’ouïe et son troisième œil plus que les autres. Et la voix de l’Erudit était toujours un plaisir. Douce, calme, posée, distinguée. Comme ces vieilles valses. Elle qui se vantait sans cesse d’avoir vu à Poudlard tous les êtres de ce château – et oui même son tendre amour de jeunesse – tout le monde ! Sauf l’Erudit. Et elle s’amusait comme une adolescente à imaginer qui était cette personne qui fut le modèle de ce tableau. Mais la vieille dame ne connaissait même pas le nom.

La vieille dame le salua d’un mouvement de main en baissant la tête poliment avant de montrer ses dents dans un sourire immense. Héhé. Toujours aussi poli et délicat. Depuis combien de temps un homme ne lui avait pas parlé ainsi ? Soixante, Soixante-dix ans ? Il n’y avait que lui pour s’adresser ainsi au monde.

« Vous savez bien mon ami que vous ne me faites jamais attendre. C’est le temps qui doit nous attendre. »

Oudiennie se demanda mentalement quand est-ce que le vouvoiement allait disparaître entre eux tout en rejetant cette idée. C’était leur forme d’intimité, de politesse, cela rajoutait du charme à cette relation si particulière. Oh, Mama Oudie doutait qu’il y est deux personnes en ce monde qui partageait ce genre de relation. C’était leur petit jardin secret, leur rareté qui leur était propre, leur univers. La grand-mère pris une tasse de thé et touilla le liquide ambré avant d’y rajouter trois sucres. Un vilain défaut de gourmandise, elle devait bien se l’avouer. Mais à son âge, se faire des folies étaient autorisées. La vieille dame savait pertinemment que la mort serait bientôt là, prête à emmener une nouvelle âme au sein de son royaume. Mais la vieille femme s’interdisait de se prédire ce moment fatidique, après tout, que serait la vie si on en connaissait tous les évènements ?

Et puis elle comptait bien sur ce tableau pour que sa personne perdure dans la mémoire éternelle de l’Erudit. Comme ça elle ne disparaitra pas totalement. Elle rajouta un sucre. Pour le plaisir. La vieille dame se lécha les babines, qu’est-ce que le thé pouvait être succulent puis elle tapota le fond de sa tasse avec sa cuillère en prenant le temps de réfléchir à la nouvelle génération de petits sorciers qu’elle avait accueilli cette année.

« J’ai l’impression que l’on prend ma matière comme une forme de récréation. Mais où va le monde ? Ma pauvre matière totalement dénigrée … Mais le pire reste les plus vieux ! Aucun intérêt, rien, zéro ! Je suis sûre qu’ils sont plus motivés par les effractions que par les dissertations. Sans oublier l’amour ! Ah, mais ça on ne va pas leur reproché ! J’étais loin d’être différent d’eux à leur âge! »

Oh oui. Comment l’oublier ? La vieille dame à la peau d’ébène bu une autre gorgée. Comment oublié alors que son béguin de jeunesse était devenu un fantôme sur son lieu de travail ? Et qu’elle le croisait fréquemment ? Ah, les tourmentes de la jeunesse. Quelque chose qu’elle adorait admiré. Après tout, comme disait sa mère – que Merlin garde son âme – il valait mieux observer que subir. Même si Vivalda Oudiennie savait qu’elle était bien loin d’être à l’abri de ce genre d’aventure. Oh oui. Bien loin. Mais l’avantage d’un grand âge est certainement la sagesse et l’expérience qui se sont accumulés, permettant au cerveau d’agir avant les hormones.

« Je suis partie voir les enfants de ma Joséphine. Me voici à nouveau arrière-grand-mère d’ailleurs : Maxine, sa fille ainée, a eu un autre enfant avec son second époux. Trop grande famille ! Je vais me ruiner à Noël encore une fois ! M’enfin … j’espère passé encore un peu de temps avec eux. »

La vieille dame se réinstalla correctement et touilla son thé pendant que WillyFred s’installait au pied du tableau de l’Erudit. Le serpent avait toujours apprécié le portrait, alors qu’elle s’amusait comme une folle à tyranniser les élèves en leur offrant une peur bleue dès qu’elle apparaissait durant un cours.

« Et vous ? Vos nouvelles têtes ? Des futurs grands historiens ? »

Mais une autre question brulait les lèvres de la vieille femme qui tendit le bras pour attraper un cookie puis croquer dedans. Hum. La prochaine fois elle demanderait des scones, ça changerait. La vieille irait donc forcer le bègue de la bibliothèque à peindre des scones pour son invité de marque. Elle prit le temps de mâché et d’écouter attentivement.

« Vous savez mon ami, j’aurai tellement voulu connaître votre nom avant de quitter ces lieux »

Quitter ces lieux. Plus personne ne la voyait partir maintenant. Mais ses nombreuses rides et taches de vieillesses ne cachaient rien de tout cela.


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Lun 12 Aoû - 17:22
Une phrase après l'autre, la danse bien réglée de la conversation s'installait. Lente valse de convenances que ces deux-là pouvaient apprécier à sa juste valeur, parce qu'ils se rappelaient des pas. On tient la mesure, on respecte la chorégraphie. On essaye toujours d'oublier ce temps, qui court et qui s'enfuit, régulé par le tic-tac lancinant des horloges battant le tempo des secondes, des minutes, des heures, des vies. On se démène pour le ralentir en gravant les choses dans sa mémoire, comme l'Érudit s'efforçait de le faire : n'oublier personne, faire que chacun compte en les écoutant pour mieux se souvenir. Et certaines personnes comptaient beaucoup.

Il eut un sourire. Il se remémorait la dame dans sa jeunesse, oui... Le calme qui l'habitait à présent semblait être né de lui-même, un beau jour où elle en avait eu assez de faire tourner les têtes. Vivalda avait probablement connu l'amour, mais il n'avait jamais rien demandé. Certains mystères sont faits pour demeurer, il avait l'intuition qu'avec elle, ce serait trop facile. Il ne savait pas pourquoi, mais il sentait qu'elle avait l'une des clefs du problème, et il ne fallait pas se leurrer... L'Érudit avait peur de le résoudre. Peur de disparaître après, faute de raison de rester là. Que chercherait-il s'il trouvait ses réponses, après tout ?

Il saisit délicatement un gâteau sur l'assiette à sa portée, veillant à ne pas disperser de miettes ; il avait beau être dans un tableau, cela ne se faisait pas.

Ainsi, Mama Oudie était à nouveau arrière-grand-mère. C'était une grande nouvelle, et en même temps, cela arrivait presque tous les ans. La dame avait eu une vie assez remplie que pour s'enorgueillir d'une glorieuse descendance, que l'Érudit avait en grande partie vue passer à Poudlard.

« Toutes mes félicitations. Je gage que vous aurez tout le temps du monde aux prochaines vacances, celles d'automne ne sont pas si loin, et bien moins ruineuses. J'ai grand hâte de voir les enfants de Maxine entrer à l'école, cette petite est brillante. »

C'était dit sur le ton de la conversation ; le savant ne faisait pas de compliments, il énonçait des faits. S'il y avait bien quelque chose dont l'Érudit était incapable, c'était de mentir. Il n'avait pas une assez grande faculté d'attention pour être crédible, de toutes façons.

WillyFred venait se loger contre son cadre, et le professeur sourit, une fois de plus. Dans son temps, il avait été herpétologue, parmi un bon paquet de métiers différents... Des créatures fascinantes que les reptiles, et Willyfred en était un admirable représentant, d'une intelligence rare. La meilleure des qualités pour plaire à l'Érudit. Un de ces jours, il la demanderait à prêter pour ramener le silence dans sa classe, il avait entendu que l'animal se rendait très utile pendant les cours de Divination. Les yeux plongés dans le regard hypnotique du serpent, l'Érudit se pencha enfin sur la question qui lui était posée.

« Je n'ai pas encore eu beaucoup de cours avec les première année, mais certains se montrent assez prometteurs. Je gage que Mademoiselle O'Connor -c'est la soeur de Louis- vous plairait beaucoup, elle fait montre d'une énergie tout à fait rafraîchissante. Je doute malheureusement que quiconque dans les élèves actuels n'ait envie de devenir historien... Certains des plus âgés seraient tout à fait aptes, mais la plupart aspirent à rentrer dans l'histoire plutôt qu'à l'étudier. Mademoiselle Carter en est un fort bon exemple, je suis bien curieux de ce qu'elle deviendra ; une vraie affaire à suivre. Et Monsieur Stanford, quelqu'un de brillant. »

Il prit une gorgée de thé. Il était intarissable sur le sujet de ses élèves. Connaître chacun, apprendre son point de vue, peut-être en tirer quelque chose pour ses études... Mais, oh, il oubliait quelqu'un, quelqu'un de très important.

« Je m'avance peut-être un peu vite puisque je suis sans nouvelles de son avancée, mais Mademoiselle Hiddles a offert de m'aider dans mes recherches. Elle est en quatrième année, vous devez la connaître. J'attends avec impatience son premier rapport, elle a promis de chercher l'Amour et de m'offrir un compte-rendu pour mes travaux, si vous saviez depuis combien de temps j'attends une opportunité pareille ! »

Il s'enthousiasmait, mais finit par se rendre compte qu'il s'éloignait de la question, ce qui n'arrivait pas si souvent ; l'Érudit s'améliorait, quand il voulait bien se donner la peine de faire attention. Néanmoins, son interlocutrice avait repris la parole sur le temps de son hésitation, pour une simple phrase qui glaçait la peinture sur sa toile, à défaut de sang dans ses veines.

Partir... Partir où, partir quand ? Elle avait pourtant à Poudlard son foyer... Voulait-elle à ce point retourner auprès de ses enfants ?...
Un éclair de compréhension malvenu, la sensation qu'un comparse de WillyFred se resserrait autour de sa cage thoracique. Ainsi, elle voulait briser les non-dits qui avaient si bien fonctionné année après année, changer le rythme de la valse des habitudes... Il n'avait pourtant rien à dire à cela, aucun discours brillant à opposer à l'inéluctable. Il l'avait connue pendant un tiers de sa vie, et ils n'en avaient jamais parlé, ni de ce fameux nom, ni du dernier souffle qu'elle laisserait un jour échapper alors qu'il resterait là pour l'éternité.

« Je ne m'en souviens plus. »

Une vérité facile à dire, pour oublier la deuxième. Il avait tant essayé d'oublier son modèle que son nom était presque la seule chose qu'il n'en avait pas retenu. L'Érudit n'aimait pas tellement parler de sa vie d'avant, tout honteux qu'il était de n'avoir achevé toutes ses ambitions. Il aurait pourtant voulu lui offrir ce qu'elle demandait, elle qui n'avait jamais rien requis de lui.
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Dim 18 Aoû - 2:54
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L’homme en face de lui la fascinait. Un homme dans un tableau, avec l’éloquence des plus grands. Oudiennie n’aimait pas se l’avouer, mais face aux mots de l’Erudit, elle était faible. Il savait les manier comme personne, et il était tellement passionné par ses recherches. Et cette passion débordait sur ses élèves, encore et toujours. Certes, l’Erudit affirmait qu’il les observait pour ses nombreuses recherches, mais Mama ne pouvait s’empêcher de sourire quand elle entendait cet homme cachait dans un tableau parler de ses élèves. Passion, affection. Ce n’était certes pas l’amour avec un grand A dont il cherchait désespérément l’essence, voire la sensation, mais c’était un amour bel et bien présent depuis maintenant bien longtemps. Tous ces merveilleux élèves qui avaient égayé leurs existences.

Courtois, aimable, doux. Il prenait soin de la facilitait pour son arrière petit enfant. Un sourire éclaira la poire de la vieille dame dénuée de toute beauté. Quand le petit irait en classe avec Erudit, elle savait que ce vieux bougre penserait à la vieille dame toute défrichée. Malheureusement, elle doutait d’être encore présente. Cela serait dans onze années maintenant. Atteindre les 128 ans ? Oudiennie en doutait fort … Vivalda elle-même ne pensait pas dépasser la centaine un jour. Mais la vieille était tenace, elle avait encore des choses à accomplir avant de partir dans son cercueil. Mama Oudie voulait encore graver les esprits. Et puis WillyFred avait besoin de quelqu’un pour s’occuper d’elle, la pauvre.

Sa main brunit et fripée apporta à ses lèvres la tasse de thé. Succulent, doux, très sucré. Comme elle l’avait toujours aimé. Néanmoins, la vieille dame se rajouta du thé, plus amer. Comme cette bombe qu’elle avait laissé imploser dans le cœur de l’Erudit à cet instant présent, comme cette bombe rappelant le temps d’une vie. Cette horrible bombe qui rappelait à cet être éternel que la fougueuse Oudiennie, quel que soit sa force de caractère, était une vieille dame usée par l’âge et ronger par les minutes qui passent. Oh, elle attendait la grande faucheuse avec dignité. Encore heureux pour une telle force de la nature !

« Mon Bel Erudit, je suis heureuse d’être votre comparse de thé. D’ailleurs, le thé a toujours meilleur goût en votre compagnie. Et j’espère de tout cœur que Miss Hiddles vous rapprocheras de la solution de votre quête même si – je me répète – je suis sûre que vous l’avez juste sous votre nez, qu’il ne vous suffit qu’à le comprendre. Néanmoins il me reste quelque souhait inachevé et je reste une vieille dame fort laide qui n’existe aujourd’hui que pour ses élèves. »

Peser ses mots. Y aller doucement. Mama Oudie souhaitait une dernière aventure avant de quitter le monde qui l’entourait. Elle désirait un dernier moment d’amusement, de recherche, de passion fougueuse, et de joie. Et qu’importe ce que pouvait dire autrui, ce tableau, non cet homme, pouvait lui apporter. Une dernière valse endiablée. Non, cette fois Oudiennie désirait un tango. Sensuel mais passionnée, énergique. Une dernière danse avant de partir loin, se reposer, avec dans le cœur l’étincelle d’être comblé, emportant avec elle un secret des plus précieux. Son nom.

« Mon ami, aujourd’hui j’ai brisé un interdit, une règle que nous nous étions imposés d’un commun accord sans jamais en parler. Néanmoins, le temps me rattrape, et je ne pourrai pas me pardonner si je n’apprenais pas votre nom. C’est pour cela que je vous propose cette danse. Cherchons-le. Retrouvons-le. Et peut-être qu’ainsi, vous trouverez vous-même certaines réponses à vos questions. »

Vieille dame sénile qui force le temps. Elle le savait ! Elle le savait que le blond ne pourrait rien lui refuser, car elle-même ne le pouvait. Ce tableau, ce portrait, elle éprouvait une grande affection et pouvait sentir l’amour émanant de ce tableau, ayant ressenti par le passé ce sentiment doux et tendre. Le ressentant encore aujourd’hui malgré son masque de vieillesse, s’interdisant les frivolités juvéniles et adorant en silence. La chance est aux anciens dit-on ?

Oudiennie reposa sa tasse et joins ses mains avant de fixer le tableau d’un regard sans vie. Qu’importe, elle le voyait quand même, elle l’imaginait, elle ressentait le bois, la toile, la peinture, c’était bien suffisant. Une dernière réclamation.

« Je veux partir de ce monde en ayant votre nom avec moi, je veux pouvoir vivre cette palpitante aventure avec vous mon ami ! Et ne vous inquiétez pas … je ne quitterai pas cette terre tant que je ne l’aurai pas prononcé de ma propre bouche. Quand le dieu de la mort viendra me prendre, je lui répondrai « pas aujourd’hui ». Et ce jusqu’à ce que nous ayons réussi ! Vous ! Moi ! Une grande épopée dans l’histoire à la recherche de ce nom perdu ! »

Et ainsi Mama Oudie aurait accomplie tous ses objectifs. Absolument tous. Et même graver à jamais la mémoire de ce tableau immortel.

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Dim 18 Aoû - 11:41
Silence long, silence de réflexion. L'Érudit écoutait sa requête, surpris, et quelque part un peu blessé. Parce qu'égoïstement, il trouvait qu'elle n'aurait pas dû dire ça, qu'ils auraient dû continuer à avancer sans faire mine de voir ce qui arrivait au devant d'eux. Oui, d'eux, parce que le vieux tableau craignait une douleur déjà maintes fois ressentie, mais... Plus forte. Plus vive. Car elle avait toujours été là, et ce serait comme si Poudlard s'effondrait sur lui. Il sentait déjà son simulacre de respiration se bloquer, malgré qu'il n'en eût pas besoin, que c'était pour la forme. Imaginer l'avenir, le trou noir, l'inconnu... Il était mort d'une certaine manière longtemps auparavant, et l'expérience n'avait pas été plaisante, pour ce qu'il s'en rappelait. L'angoisse de ne pas en revenir le prenait à la gorge pour elle, il aurait voulu la protéger, arrêter les horloges, la garder pour toujours auprès de lui pour discuter de tout et de rien, prendre le thé. Une éternité de gâteaux, une éternité d'élèves qui défilaient devant leurs yeux, comme cela avait été depuis tant de temps...

Il la regardait, et il avait envie de lui interdire de se trouver laide, parce qu'elle ne portait les marques que de la sagesse. Une peau usée par le temps, ce n'était qu'une peau qui avait vécu, et pour cela, elle était belle. Pas la beauté fraîche qu'il avait pu voir sur ce même visage un siècle auparavant, non... Celle de l'amie, de la mère, de la grand-mère qui veille sur chacun, la femme intemporelle qui sait. Mais il ne pouvait pas le lui dire, pas comme cela, ç'aurait été déplacé, ç'aurait été de trop dans leur danse que d'essayer de lui expliquer toute son admiration.

Le savant passa une main dans ses cheveux longs, désemparé. Elle voulait son nom, et il s'en trouvait même à court de mots. On le lui avait déjà demandé, mais ce n'étaient les affaires de personne d'autre que lui, il n'avait même pas cherché. Ce dont il se rappelait de son modèle, toutes ses connaissances lui suffisaient amplement, il n'avait pas besoin de se souvenir de son physique tordu l'empêchant déjà de se déplacer à sa guise de son vivant, ni de son nom... Et non plus de Valériane. L'amie qui avait toujours été là, qui l'avait soutenu jusqu'à n'en plus pouvoir de lui, et s'enfuir au loin. Sans qu'il n'esquisse un geste pour la rattraper, parce qu'il avait plus important à faire, tant de choses à trouver et à comprendre... Il ne voulait pas y réfléchir, parce qu'à présent il voulait retenir les gens auprès de lui, sans jamais le pouvoir, faute de pouvoir les rattraper lorsqu'ils sortaient de Poudlard, et faute de pouvoir arrêter le temps s'il parvenait tout de même à les garder... Étrange punition pour un passé tellement chargé qu'il n'y avait pas eu de place pour les autres.

Les yeux aveugles le fixaient, et il aurait pu s'abîmer à jamais dans leur contemplation, deux joyaux éteints dont peu étaient en âge de se rappeler l'éclat couleur chocolat, la vivacité ardente. Pour elle, peut-être... Il laissa échapper un soupir.

« En parlant de la sorte, douce dame, vous ne me donnez aucune envie de réussir à la tâche, car si je dois perdre votre exquise compagnie dés que nous aurons trouvé, je m'engagerais aisément à saboter à jamais vos recherches... »

Il ne voulait pas de réponses à ses questions, finalement. Il voulait que rien ne change, que la routine s'installe. Éternellement. Une épopée, certes, mais à la fin inéluctable dont il avait peur... C'était peut-être la seule phobie à laquelle un tableau puisse être encore sensible, la solitude, celle qui ronge l'esprit petit à petit, que l'on ne peut combattre qu'en s'imposant aux autres pour leur mendier une miette de leur humanité. L'Érudit savait qu'il ne devait pas se leurrer, il n'était pas humain, il lui manquait des morceaux perdus en route, mais faire « comme si » était important pour ne pas devenir fou, tourner sans cesse dans son cadre en quête de la clef de ses obsessions. Alors, il était professeur, il racontait, il apprenait encore. Et il s'efforçait de créer des amitiés, de les maintenir, de penser aux gens malgré que ses recherches enflent dans sa tête jusqu'à ce qu'il ne puisse plus les contenir. Il ne voulait pas perdre ses amis, ses connaissances, cultiver encore ce petit bout d'humanité qu'il leur volait un peu chaque jour...

Pourquoi, devant elle, tout cela changeait-il ? Pourquoi ajouta-t-il la suite, comme à regret ?

« Si tel est votre souhait le plus cher, néanmoins... Je ne peux rien vous refuser. »

Ses lèvres brûlaient de l'aveu à demi-mots, qu'il allait l'aider, essayer de se souvenir, contre son gré. Pour elle, toujours pour elle. Vivalda n'était pas forcément la plus aveugle des deux.
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Lun 19 Aoû - 21:45
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Blessé. Voilà ce qu’elle ressentait à travers les mots de l’Erudit, de cet homme éternel. Et beaucoup de tristesse … Comment lui en vouloir ? La mort avait toujours été éloignée de leur sujet de conversation. Toujours. Ils parlaient du temps, des recherches d’Erudit, la vieille dame lui parlait avec tendresse de sa famille et de sa descendance qui se faisait nombreuse aujourd’hui. Mais jamais de la fin. Depuis combien de temps se côtoyaient-ils réellement ? Soixante ans ? Soixante-dix ans ? Tellement d’années où elle avait chéri ces moments passés en la compagnie de l’Erudit. Son époux était si heureux qu’elle est trouvée quelqu’un comme ce lui, et au lieu de reprocher à sa femme de parler avec passion avec un tableau il l’encourageait. Son cher Marvin … Cet homme qui n’avait vécu que pour elle dès l’instant où ses yeux se posèrent sur la jeune femme, dans cette cuisine moldue il y a de ça bien des années.

Etrangement, Mama parlait très peu de son ancien époux et amant au tableau. Comme un tabou de ces nombreux tabous. Après le décès de celui-ci, la vieille Oudiennie n’avait pas beaucoup accueilli l’Erudit. Puis la vieille dame avait emménagé à Poudlard et leur rituel reprit librement son cours sans que plus rien ne le brise. Et dès lors la vieille dame avait nourri une affection pour ses élèves. Elle était un peu leur grand-mère, leur mama, la vieille peau qui ne voulait voir que des réussites, des succès même.

Cette merveilleuse famille qui s’était agrandi au fil des années, et pourtant, si la vue lui faisait défaut, elle n’oubliait pas un nom, pas une voix. La vieille dame à la peau d’ébène gravait chaque nom dans son cœur, les faisant vivre éternellement en elle. Comme tout le monde, la dame ignorait ce qui se cachait derrière le dernier souffle de vie et si jeune elle en avait peur, maintenant elle acceptait ce destin qui devenait éminent. Vivalda danserait une dernière fois avec la mort. Un slow, long, lent, jusqu’à ce que de fatigues elle ne puisse plus tenir et aille se reposer définitivement dans les limbes d’un monde qu’elle ne connaissait pas. Mais avant cela, elle désirait emportait l’Erudit avec elle, égoïstement, comme une enfant capricieuse. Et son ego se flatta en voyant que l’Erudit ne désirait pas la laisser partir. Pas maintenant. Jamais. La vieille dame qui était devenue un meuble de Poudlard au fil des années. Oh oui, elle était restée très égoïste et capricieuse, mais on ne peut malheureusement pas se soigner de tous ses maux. C’est une mission totalement impossible pour l’être humain et c’était ce qui le rendait si intéressant dans le fond.

« Je sais que j’ai brisé quelque chose d’important aujourd’hui mon cher ami. Et du plus profond de mon cœur, la vieille dame que je suis vous demande pardon. Mais c’est une requête qui m’était chère. »

La vieille dame se mit debout, s’appuyant difficilement sur les accoudoirs de son immense fauteuil. WillyFred glissa en sifflant au pied de sa maitresse et s’enroula autour des vieilles épaules dégradées par le temps. Oudiennie lui tapota affectueusement la tête et s’approcha doucement du tableau, contournant la table à l’aide de sa canne. Puis elle s’immobilisa et leva la tête. Elle ne voyait rien, que le néant. Son imagination retraça les traits de l’Erudit de son enfance. Aucunes rides, rien, le regard intelligent. L’imagination de Vivalda refaisait le même travail de cette peintre qui autrefois avait peint avec tant d’engouement et d’amour le visage de l’homme dont elle rêvait avec tendresse. Qu’importe que ce ne soit qu’un bout d’âme, depuis bien longtemps, Mama Oudie avait rejeté cette idée. Ce qui se tenait devant elle était un homme bon, doux, intelligent, curieux, enfermait à jamais dans une toile de peinture.

Sa main se posa sur le cadre doré et sculpté. Lentement, elle le redécouvrit au touché, faisant glissé sa paume fripée et tachés par le temps. Ses doigts se posent doucement sur la toile, remonte et la laisse au centre. Le contact est impossible. Interdit. Néanmoins la vieille dame ferme les yeux et sourit tendrement, imaginant la chaleur du corps de cet être fait de pigmentation colorée. La vieille dame se moque bien qu’on la juge, qu’on la prenne pour folle. Parce qu’elle l’était. Et cela ne pouvait que la rendre plus heureuse. Vivalda Oudiennie ne souffrait plus de cette distance, depuis déjà bien longtemps. Il lui suffisait d’imaginer, de sentir cette âme enfermer, et elle n’avait besoin de rien d’autre. La jeunesse n’en était plus capable, bien trop fermé. L’esprit ne s’ouvrait plus à la différence.

« Je suis désolée de vous imposer cette épreuve mon ami. J’agis comme une enfant, néanmoins ce sera une aventure palpitante qui n’appartiendra qu’à nous. Quelque chose qui nous permettra de ne jamais être séparés même quand mon corps ne tiendra plus. Là où je serai j’aurai votre nom et vous, vous aurez cette aventure à raconter à nos jeunes dragons. Ces élèves ont besoin d’aventure romanesque intellectuelle … Cela ne leur fera pas de mal. Je me moque bien de l’homme que vous étiez avant, ce qui compte pour moi c’est vous. »

Se serait leur lien rouge à travers le temps. Un sourire heureux se dessina sur le visage de la vieille dame, bienveillant, tendre et elle ouvrit ses yeux aveugles. Le temps leur était certes compté mais après tout, vivre est une incroyable aventure. Il suffisait d’en profiter jusqu’au bout, encore et encore.

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Ven 23 Aoû - 22:58
Brisé quelque chose d'important ? Un peu... Mais surtout, elle brisait son égoïsme, c'était une manoeuvre douloureuse entre toutes. Il ne pensait qu'à lui, qu'au fait qu'il ne voulait pas souffrir de son départ, comme elle le disait si délicatement... Et voilà qu'elle lui demandait d'adoucir ces jours qui devenaient comptés, de lui offrir un peu de lui à emporter pour la réchauffer, où qu'elle aille... Il avait rendu les armes presque sans s'en rendre compte, mais au final il pouvait s'estimer heureux ; elle aurait demandé n'importe quoi qu'elle l'eut obtenu.

Il la vit s'approcher, lever la tête vers lui malgré les yeux insensibles, mais il savait qu'elle le percevait au delà, qu'elle avait cette étrange faculté de regarder sans voir. WillyFred enroulée autour des épaules, la dame posait la main sur le cadre de son tableau, et l'Érudit se sentit frissonner, sans pourtant qu'aucun contact ne l'atteigne. Un toucher qui glisse sur la toile... C'était étrange à observer, étrange d'avoir l'impression de le ressentir quand même. Il posa la main contre la sienne, enfin... Contre cette paroi froide et élastique qui marquait la frontière entre son monde de peinture de celui des vivants. Il était comme dans une espèce d'étrange aquarium, condamné à regarder pour toujours les humains à travers une toile qui le renvoyait en arrière comme un trampoline chaque fois qu'en secret il tentait de passer au travers.

Et l'Érudit, pour la première fois depuis longtemps, sentait refluer la résignation... Il aurait eu envie de faire disparaître ce mur auquel il s'était pourtant habitué au fil des siècles. Il aurait voulu, égoïste encore, qu'elle le console pour l'inéluctable, d'être un enfant qu'elle aurait pris dans ses bras en lui promettant que tout se passerait bien. Mais il était une vieille âme prisonnière, qui ne pouvait pas ressentir sa chaleur, et tout ne se passerait pas bien, il en était trop conscient en cet instant. Elle souriait, et il aurait tant voulu lui rendre cette expression sereine... Il ne parvenait qu'à grimacer un pauvre rictus forcé, amer devant l'idée qu'un jour elle ne serait plus là.

Cependant... Pour elle, il fallait faire abstraction, revenir à l'équilibre. Cela n'allait pas être facile.

Il laissa traîner encore un instant sa main contre celle de Vivalda, espérant sentir la toile fondre sous ses doigts, mais non. A regret, avec un long soupir, il laissa retomber son bras. C'était vain. Enfin... Il pouvait se concentrer pour accéder à sa requête, cela le détournerait de ses noires pensées, même si ce n'était que pour en soulever d'autres. Il passa une main dans ses cheveux, une fois de plus ; c'était un tic nerveux. C'était celui qu'il était maintenant qui comptait, disait-elle... Restait à espérer qu'elle ne serait pas déçue, que ces belles paroles ne se dissiperaient pas quand le mystère serait percé.

« Si vous agissez comme une enfant, nous sommes deux, mon amie. Pardonnez mes réticences, c'est que j'ai beaucoup de mal d'évoquer le passé avant... La toile. Certains points sont totalement confus, j'ai bien peur que ma mémoire n'ait souffert lors de mon passage. Et puis, je ne me suis pas vraiment préoccupé de mon modèle, j'étais au départ désorienté et désoeuvré... Il me fallait continuer mes recherches plutôt que de ressasser une vie bel et bien terminée. »

Il haussa les épaules. Son sourire naturel revenait doucement, à présent qu'il parlait de lui ; c'était effectivement une bonne manière de ne plus penser à ce malaise, qui disparaissait lentement derrière sa réflexion.

« Voyons voir... » Il ferma les yeux. « Je me souviens d'une grande bibliothèque, parce que j'ai tout lu ; il m'a fallu du temps, d'ailleurs. Mais je ne sais plus où c'était, ce n'était pas ici. Je me souviens que j'étais à Poudlard, mais bien après... A Serdaigle. »

C'était une information qu'il ne donnait pas souvent, pour ne pas faire penser qu'il pourrait faire du favoritisme ; l'Érudit se voulait impartial, aussi rares étaient ceux qui savaient qu'il avait un jour porté l'écusson bleu.

« Après... Plusieurs métiers. Je voulais tout savoir. Je me suis lancé dans des carrières successives ou au contraire parallèles, sans vraiment en mener aucune à son niveau le plus haut... Je cherchais à engranger le savoir et le savoir faire, j'ai toujours adoré ça. »

Les paupières plissées sous la concentration, il essayait vraiment, il fouillait au fond de lui-même pour faire ressortir des choses qu'il ne disait jamais, ou seulement par bribes. Faire un condensé de l'équivalent de plusieurs vies, ce n'était pas si simple. Néanmoins, sans le vouloir, un autre indice s'échappait : un accent fort prononcé enrobait ses paroles à mesure qu'il se plongeait dans les lambeaux de souvenirs. Il rouvrit les yeux, soupira encore, le plus doucement possible pour ne pas être impoli, et reprit une gorgée du thé resté chaud grâce à la magie de la peinture.

« Il me serait plus aisé de répondre à des questions que de raconter, pour ce sujet au moins... Mes élèves ne s'en remettraient pas ! Mes souvenirs sont emmêlés, je ne sais pas que vous dire de plus... C'est un capharnaüm presque semblable à celui de mon bureau que je me figure, imaginez donc ! »

Son humeur s'allégeait lentement. Sa mémoire si étrangement organisée pour qu'il se souvienne de milliers d'anecdotes sans se rappeler de sa vie ne semblait pas vouloir coopérer, mais il essayait, et il sentait que cela faisait plaisir à Vivalda. Et c'était là tout l'important.
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Sam 24 Aoû - 22:52
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Erudit était de ces rares personnes à passer outre l’apparence de la vieille dame. Oh, certes, on l’aimait énormément, mais son apparence de grand-mère bienveillante jouait énormément sur l’affection qu’elle aspirait. Une vieille grand-mère pleine de sympathie, voilà comment les gens la voyaient. Pour cet être, c’était différent, et c’était en cela que leur relation était si unique. La peinture était rugueuse, elle pouvait sentir le mouvement … Cette paume de pigment se poser contre la sienne. Ah ! Si elle avait pu, la vieille dame aurait enlacer leur doigt, mais le mur imaginaire qui séparait les âmes des tableaux aux vivants étaient bel et bien présent. Imagine. C’était ce qu’elle se disait.

Même en retirant sa main, la vieille dame était persuadée de sentir la chaleur de la main de cet homme sans nom. Et elle écouta … Elle écouta la passion renaître dans sa voix, lui décrire des détails qu’elle n’avait jamais encore entendu depuis qu’ils avaient commencé ce petit rituel bien à eux. La vieille dame leva la main et pria son interlocuteur de ne pas se prier à discuter, lui ouvrant le coffre de ses secrets qu’il n’avait jamais offert à quiconque autour de lui. Vivalda était une gosse pourrie gâtée … elle aimait avoir l’exclusivité de quelque chose.

« Il n’y a pas de honte à vouloir continuer quelque chose que nous n’avions pas pu terminer. Et si votre mémoire est endommagé mon cher et tendre Erudit, nous nous occuperons tout d’abord simplement de recueillir les informations qui nous permettront de vous situer dans le temps. »

Et elle écouta, patiemment, avec délectation, cette voix qu’elle adorait tant. Une grande bibliothèque ? cela n’étonna guère la vieille grand-mère qui avait toujours imaginé un petit Erudit au milieu d’une montagne de livre, curieux de tout, étudiant tous les thèmes sans jamais être rassasié du savoir qu’il obtenait. Et puis vint sa maison à Poudlard. Serdaigle. Une évidence ! Oudiennie était persuadée que tous les élèves s’en doutaient ! Une personne comme lui n’aurait pu aller ailleurs … en tout cas pas à Serpentard, ce n’était pas une maison pour lui, il était trop doux pour Serpentard. Maison ayant la mauvaise réputation d’avoir formé des mages noirs.

La multitude l’étonna quelque peu néanmoins ! Puis après réflexion, c’était aussi logique. Un gouffre sans fond, un puit de connaissances. Vivalda eut un sourire amuser en avalant une gorgée de thé. Un homme de science d’une très bonne éducation, sans le moindre doute. Oh, comme elle aurait souhaité retrouver la vue juste pendant cinq petites minutes, le temps de voir ce visage si familier lui réciter des morceaux de vie, de sa vie. Mais ses oreilles étaient encore là et fonctionnaient à merveille. Un accent ? Tiens donc … La vieille dame avait certes vécu en Grande Bretagne mais ce n’était pas sa patrie de naissance … Un accent écossais ? Non, c’était bien loin de l’accent fort prononcé de mademoiselle Iona Cameron. Peut être un endroit en Angleterre ?

La vieille dame prit plaisir à observer son ami se détendre. Enfin, il se prenait au jeu pour que leur dernière aventure reste à jamais graver dans sa mémoire.

« Votre accent est très beau mon ami, exquis, cela vous donne du caractère et du charme. Un charme anglais à n’en pas douter … Vous souvenez vous d’où venez-vous ? Cela pourrait être un petit début. »

La grand-mère gratta la tête de WillyFred en la flattant, lui assurant que c’était une bonne fifille à sa maman. Des questions … Il fallait d’abord délimiter les bornes chronologies pour mieux découvrir ce fameux nom qui hantait les pensées de la vieille dame.

« Avez-vous en mémoire un nom ? Une personne que vous auriez fréquentée dans votre jeunesse ? Ensuite il nous suffira d’aller taquiner ce petit bègue de serdaigle à la bibliothèque pour en savoir un peu plus, dit la vieille dame en posant sa tasse. Oh d’ailleurs, j’ai failli oublié de vous dire mon doux ami ! Mes petites tasses m’ont laissé sous entendre que notre ami le bibliothécaire se serait épris d’une jeune écossaise ! »

Mama Oudie n’en oubliait pas les premières raisons de ces petites pauses en compagnie de l’Erudit ! Les ragots ! Partir à la recherche d’un nom ne voulait pas dire qu’ils devaient absolument abandonner toutes ces petites histoires croustillantes que Poudlard renfermait.

« Alors mon Erudit ? Un nom vous vient-il en tête ? Ou un évènement lié à une personne peut être ? »

Comme l’accident avec la pauvre Maggie à son époque, qui restera sans doute à jamais graver dans sa mémoire suite à la vision de son premier amour anéanti mentalement.

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Mer 28 Aoû - 14:39
L'Érudit haussa un sourcil. Un accent ? Pour lui, c'était plutôt elle qui en avait un... Il ne savait pas trop que répondre. Sa tête semblait toute engourdie lorsqu'il cherchait du côté de sa vie d'avant, peut-être que tout avait été effacé ? Il frémit à cette idée ; il fallait tenter de se souvenir quand même, parce qu'elle le lui avait demandé, sa douce amie...

« Je... Je ne sais pas trop. C'est peut-être stupide ou ridicule, mais c'est un endroit avec beaucoup de bibliothèques. J'ai toujours été marqué par les livres, heureusement qu'il y en a dans mon tableau sinon je m'y sentirais mal. Je crois que c'est l'Angleterre, parce que l'anglais est la langue que je maîtrise le mieux parmi celles que je connais, et plutôt au sud... Je ne me vois pas écossais, ni irlandais. »

Il se frotta l'arrière du crâne avec un sourire gêné. Ce n'était vraiment pas simple. Enfin... Question suivante, un nom, une personne... Il se tortilla un rien sur sa chaise, embarrassé. Il avait pourtant réussi à ne pas en parler, pendant des siècles... Mais un regard sur elle, sur son air intéressé, son avidité d'en savoir plus sur lui, et il fondait, ses résolutions se liquéfiaient doucement pour le laisser l'âme à nu devant sa dame.

Pour sa peine cependant, il apprenait au moins quelque chose de croustillant. Monsieur de Basiliaque, avec une demoiselle ? Voilà qui était fort intéressant. Il avait justement rendez-vous avec le bibliothécaire pour discuter de ses prochaines lectures quelques jours plus tard. Il ne fallait pas trop y penser, tant l'Érudit sautait sur place d'impatience lorsque l'idée lui traversait l'esprit, mais il prenait note. Ce serait un sujet des plus importants à aborder, ce serait bon pour ses recherches, naturellement. Il n'y avait plus qu'à espérer que les tasses de thé ne soient pas périmées et que la piste était valable, mais le vieux tableau avait toute confiance dans le troisième oeil de Vivalda. Oh, que ça allait être intéressant.

Mais revenons à nos dragons. Un nom, ou un évènement... C'était peut-être au dessus de ses forces de l'évoquer, mais il eut le malheur d'entendre les accents de l'impatience dans la douce voix de sa collègue. Il prit une grande inspiration, et tenta de rassembler les choses qui remontaient à la surface en un tout cohérent.

« Je me rappelle d'une amie, chère à mon coeur. J'étais à Poudlard avec elle, puis elle a vécu avec moi un moment. J'avais du mal à me déplacer tout seul, elle m'aidait dans mes occupations. J'appréciais beaucoup... A cause du silence... »

La tasse de thé penchait dangereusement entre les mains de l'Érudit, dont le regard se faisait absent, comme s'il cherchait trop loin, comme si cet épisode du passé avait du mal à sortir lors de sa pleine conscience de lui-même.

« Elle s'appelait Valériane. Et puis elle est partie, et je suis resté seul. »

Comme prostré sur son siège, il tentait de remettre de l'ordre dans ses idées. Lorsqu'il l'évoquait pour lui-même, le souvenir d'elle était pourtant assez clair, même s'il le repoussait toujours ; était-ce de le prononcer qui l'affectait tant ? On pouvait voir ses sourcils se froncer dans une expression de grande perplexité. Ce ne serait sans doute pas assez pour faire une recherche correcte, et il doutait également d'être un personnage connu... S'il avait été facile à trouver, quelqu'un lui aurait appris son nom bien des années plus tôt, il ne serait pas resté dans un flou artistique comme cela. Peut-être n'était-il personne, peut-être n'avait-il laissé aucune empreinte sur le monde ? Voilà qui était déprimant, et qui le ramenait à ses noires pensées.

Il secoua la tête d'un air désolé, comme pour s'excuser des lamentations qu'il n'avait pourtant pas dites à voix haute.

« Vous me voyez navré, ma Dame, j'ai comme des trous de mémoire, et certaines choses semblent rester bloquer dans ma tête sans aucune envie de sortir, malgré mon impatience d'accéder à vos désirs. J'aurais aimé que vous me demandiez quelque chose que j'aurais pu vous offrir sans tous ces palabres, cela aurait été vôtre dans la seconde... »

Un sourire, à nouveau, qu'elle ne pouvait pas voir mais qu'elle pouvait peut-être sentir. Il voulait bien faire, il voulait la voir heureuse. Son expression s'illumina pourtant après un court silence. Une idée.

« Mais n'y a-t-il pas un registre qui est tenu avec les noms des élèves de Poudlard ? Je sais que j'ai 356 ans, je n'ai jamais perdu le compte du temps pour ma propre personne, malgré que vous me sembliez éternelle, mon amie... Peut-être pourrions-nous déjà retrouver ma promotion, et ainsi nous limiter à quelques noms pour une première piste ? Avec un peu de chance, l'un de ceux que nous trouverons m'évoquera quelque chose ! »


Il se leva avec enthousiasme, manquant de peu de renverser la pauvre tasse qui était décidément bien malmenée. Voilà, il suffisait de réfléchir un peu, et il pourrait voir le plus beau des sourires étirer ce visage ridé mais pourtant si doux... Il l'aurait saisie dans ses bras pour esquisser un pas de danse, s'il avait pu.
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Dim 1 Sep - 18:17
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La vieille dame s’en voulait. Elle s’en voulait d’obliger son vieil ami, cet homme grandiose et intelligent, à chercher des souvenirs dont il ne désirait plus, qu’il ne voulait peut être plus. Mais elle était égoïste, égoïstement éprise de cette âme qu’elle pouvait discerner à travers ces pigments de couleurs. Néanmoins, la vieille dame savait qu’elle prenait le risque de découvrir des éléments, des femmes, des notions qui pourraient lui déplaire. Oudiennie était prête à tout entendre. Tout.

Le problème de l’accent était là. Elle userait de la magie plus tard pour découvrir les origines de son bon érudit. Mais elle eut un froncement de sourcil, un pincement au cœur. Oh comme elle s’y attendait. Une femme ! Ah par la barbe de Merlin, maudit soit cette femme qu’elle n’appréciait soudainement pas ! Vieille sorcière éprise d’un homme qui connaissait tout sauf l’amour. Néanmoins si Erudit l’appréciait pour son silence, la vieille grand-mère avait la chance d’être apprécié pour sa discussion et leur cancanage de vieilles dames. C’était un point en plus pour elle, la vieille carne. Jalousie ? Bien entendu ! Totalement même ! Elle n’avait jamais été jalouse des étudiantes mais pour le reste, c’était tout à fait normal !

« Elle s’appelait Valériane. Et puis elle est partie, et je suis resté seul. »

Très bien. Valériane donc ? C’était fort laid, elle n’aimait pas, ce prénom lui déplaisait comme jamais aucun auparavant. Elle se renfrogna et serra sans le vouloir la tête de cette pauvre WillyFred qui aurait été un chien ou un chat, aurait sans aucun doute couiné. Là, la petite chose – bien longue – ne pouvait que siffler. La vieille dame s’excusa vaguement et bu d’une traite sa tasse avant de se resservir, doublant la dose de sucre. Elle en avait besoin.

Il s’excusa. Elle soupira.

« Mon ami, il n’y a pas d’excuse à avoir. Nous chercherons ensemble qui vous étiez et votre nom qui sera la dernière pierre sur notre incroyable histoire. » Elle sourit gentiment et s’appuie en avant grâce à sa canne. « Je suis sûre qu’il y aura plein de choses amusantes à découvrir sur vos petits vices. »

Elle imagina un instant son Erudit fétichiste et ria de bon cœur en se tapant la cuisse. Cela aurait été tellement différent de l’homme en face d’elle. Peut être un homme narcissique ? Il était fort beau après tout, c’était donc possible. Une forme d’humour bien à lui ? C’était comme un jeu … Imaginer qui se cachait derrière le visage de son tableau préféré, imaginer ses défauts et ses qualités. Le connaître tout entier. Etre lié à lui à jamais grâce à ces découvertes. C’était ce que Vivalda Oudiennie voulait vraiment.

« Mais n'y a-t-il pas un registre qui est tenu avec les noms des élèves de Poudlard ? Je sais que j'ai 356 ans, je n'ai jamais perdu le compte du temps pour ma propre personne, malgré que vous me sembliez éternelle, mon amie... Peut-être pourrions-nous déjà retrouver ma promotion, et ainsi nous limiter à quelques noms pour une première piste ? Avec un peu de chance, l'un de ceux que nous trouverons m'évoquera quelque chose ! »

C’était effectivement une bonne idée. La vieille dame se leva en souriant.

« De plus, nous avons déjà le nom d’une de vos collègues. C’est une excellente idée que voici. Je suis sûr que notre bègue préféré possède les registres quelque part. Ou nous ferons monter une requête à ce vieux Heatus. » L’érudit avait tellement l’air excité que cela lui mit du baume au cœur. « Cela vous convient-il mon ami ? »

C’était une chasse. Une chasse au trésor grandiose. Oh elle se sentait tellement jeune.

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Mar 3 Sep - 21:49
L'Érudit adressa un regard d'excuses au pauvre WillyFred, pour le traitement qu'il subissait ; il avait bien quelque part l'intuition que c'était de sa faute, qu'il avait dit quelque chose de travers, mais il ne parvenait pas à déterminer ce dont il s'agissait, pour que la si joyeuse Vivalda se renfrogne de la sorte. Ce reptile était d'une rare intelligence, comme déjà énoncé, et le vieux tableau ajouta un sourire penaud, juste au cas où. Il n'aurait pas aimé perdre les bonnes grâces de l'animal, les cessions thé n'auraient pas été pareilles sans lui pour veiller aux moindres désirs de sa maîtresse.

Mais déjà, la dame en question éclatait de rire, pour des raisons plus obscures encore. Il se sentit un brin mal à l'aise. Elle voulait percer le moindre de ses secrets, alors que lui-même n'avait pas spécialement envie de renouer avec un modèle qu'il avait tout fait pour oublier et faire oublier. Les petits vices en question, sans doute les avait-il toujours : questionner n'importe qui sur n'importe quoi, s'immiscer dans les affaires d'autrui, se prendre de passion -d'obsession- pour l'un ou l'autre sujet sans le lâcher jusqu'à sa complète compréhension... Ces traits étaient probablement exacerbés du fait de sa « nouvelle » nature, mais ils devaient bien sortir de quelque part.

Enfin bon. Elle acceptait de se lancer dans les recherches aux archives, qui seraient sûrement un excellent point de départ. Il allait devoir se retenir d'interroger Berlioz s'ils le croisaient, afin de réserver ses questions pour un moment plus intime entre hommes. Enfin, ils étaient tous deux adultes depuis ce qui semblait être un millénaire, bien que le niveau de maturité puisse varier sensiblement de l'un à l'autre de leurs sujets de conversation ; ils pourraient tout à fait faire leurs recherches en tête à tête.

A cette idée, l'Érudit sentit son coeur pourtant inutile rater un battement. Il fallait qu'il profite de chaque instant à ses côtés, avant que... Il s'éclaircit la gorge pour chasser cette idée.

« Je vous proposerais mon bras si je le pouvais, ma Dame. Mettons-nous en route, je vous prie ; je tâcherai de rester à vos côté autant que possible. »

Un instant, il s'imagina la guider dans Poudlard, il s'imagina ce que ç'aurait été d'être physiquement à côté d'elle, cette envie revenait de pouvoir lui prendre la main et d'aller avec elle où bon lui semblait. Si elle sentait à ce point sa fin proche, elle aurait mérité que quelqu'un lui fasse vivre les meilleures choses de toute sa vie, réalise ses moindres désirs pour qu'elle parte sans regret, la plus infime de ses volontés accomplies.

A son niveau, il allait se démener pour que ce soit le cas, il allait la rendre heureuse comme jamais, mais comme il aurait aimé... Il la regarda se mettre en route, souhaitant de tout son coeur pouvoir être un appui plus chaud sous sa main ridée que cette canne polie par l'usage. Il passa une main sur la toile, barrière qui le torturait, et soupira, avant de s'élancer jusqu'au tableau suivant sur le trajet que Vivalda suivrait dans les couloirs. Il ne cesserait pas de lui parler, de deviser de choses et d'autres, il ne la quitterait pas des yeux, rendant visible à tous ceux qui les croiseraient qu'elle était bien plus précieuse pour lui que ce qu'il voulait bien s'avouer.

Ils trouveraient son nom, c'était la recherche qu'elle voulait faire. Mais quelque chose semblait suggérer que ses éternelles recherches à lui étaient sur le point d'aboutir...
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