C’était seulement une fois rentré chez lui, rentré à la maison que Wesley se rendait pleinement compte à quel point ça lui manquait. Néanmoins, il y avait toujours une période d’acclimatation avant de se refondre confortablement dans une routine différente. Le plus étrange était sans doute de se retrouver dans sa chambre avec ses murs bleus. Car quand on était élève à Poudlard et qu’on passait presque dix mois sur douze à partager une chambrée avec cinq autres garçons,  le silence d’un coup pouvait paraitre surnaturel. Heureusement, de son autre chez lui, il avait rapporté dans ses valises quelque chose de spécial au domicile familial en la personne de son meilleur ami. Ses parents étant en mission, il était convenu que Drew passe les deux premières semaines à la maison avant de rejoindre le monastère pour de bon.  

Et même s’ils n’avaient pas le droit d’utiliser la magie en dehors des murs de l’école, il y avait quand même de l’animation. Ni une, ni deux, ils avaient aussitôt tiré le lit de la chambre d’ami pour l’installer dans sa chambre.  Pourtant, il ne fallait pas se tromper, les soirées n’étaient absolument pas des pyjamas parties malgré les bonbons, les questions philosophiques jusqu’à pas d’heure et les heures à fixer le plafond. Non, pas du tout ! (En réalité, c’était complètement le cas mais chut il ne fallait pas le dire parce que c’était un truc d’enfant !)

C’était quand même curieux de voir Drew dans son environnement en dehors de l’école comme Wes avait l’habitude de tout ranger en compartiments bien distincts. Il faisait toujours la distinction entre lui, poufsouffle de son état et son lui moldu avec une vie ordinaire et la présence de Drew floutait l’ensemble. Comme de morceaux de calques superposés donnant naissance à une image plus complète.  Mais il était incroyablement reconnaissant de sa présence à ses cotés, pour son ami qui s’enterrait avec lui dans un trou perdu sans magie alors qu’il pourrait être auprès de créatures magiques.  Même s’il avait beaucoup de mal avec ce monde moldu qui le laissait souvent assez perplexe, mais Drew faisait des efforts pour comprendre cette partie de sa vie et son intention touchait profondément Wesley.

Personne ne pourrait douter qu’ils s’adoraient et Wesley serait même prêt à l’aider à soigner une carrie d’un dragon mal luné.  Il l’aimait et le considérait en somme comme un frère, du genre d’amitié que l’on voyait si souvent dans les fictions moldues où deux personnes s’entaillaient joyeusement la main pour la coller à celle de l’autre dans un mélange d’hémoglobine qui symboliserait un lien lié par le sang. Sauf que les deux sorciers étaient avant tous des jeunes hommes bien trop sensés pour ce genre de rituel qui ne servait à rien d’autre sinon qu’à barbouiller du sang sur l’autre, et surtout, Wes ayant été élevé par une infirmière, le meilleur moyen d’échanger des germes en tout genre.


Alors le seul défaut qu’il pourrait reconnaitre à son meilleur ami, ça serait une tendance au jogging matinal à l’aube. Tous les jours.  Si le gryffondor remuait encore au beau milieu de la nuit pour se lever avec les poules, Wes devrait prendre des mesures drastiques. Comme lui jeter son oreiller en plein visage ! Ca restait Wes et Drew quand même. Parce que si le poufsouffle n’avait pas vraiment de problème à se lever tôt et s’assurer que tout le monde arrive en cours de métamorphose en ayant presque forme humaine, il avait beaucoup plus de mal à faire la même chose pour ses cours d’été de mathématiques.  Voila pourquoi en entendant un vague bruit dans la pièce, il décida de se planquer sous son oreiller sans ouvrir l’œil comme un gamin sans même regarder l’horloge. Refusant même de se tenter à affronter la lumière du jour il marmonna d’une voix plaintive.

« On avait dit qu’on dormait. C’est pas l’heure, rendors toi. »