Jared avait permis au Serdaigle de faire leur premier but et on espérait que ça continuerait, vraiment. Wesley récupérait le souafle et d'un coup de génie — de batte plutôt, Sloan lui envoie un cognard et le souafle était libre. Evelynn n'attendit pas et fonça le récupérer.

Le souafle sous le bras, elle se dirigea vers les buts adversaires. Elle fallait que les batteurs adversaires soient déconcentrés. Il le fallait.

Garfield ne s'était pas encore rendu compte de qui avait récupéré le souafle.

"WES CA VA ?"

Non parce que bon, il venait se prendre un cognard pile dans les côtes. De la part de Sloan, en plus ; il ne savait pas si c'était pire à cause de ce que Sloan lui avait raconté ou parce qu'elle tapait vachement fort.

Ceci dit, il fallait qu'il prenne le relais dans cette énorme partie de ping-pong. Trouver la ciiible, check. Se prendre le cognard parce qu'on regarde la cible avec horreur en refusant de taper dessus, check aussi, même si c'est pas exactement sur la liste du meilleur batteur 2015. Garfield avait mal au nez.

Ou bien alors, qu'elle évite le cognard qui serait envoyé par Garfield. Evelynn le lorgna avant de remarquer qu'un cognard venait de lui rentrer dans le nez. Elle ne le lorgnait plus mais elle se retourna complètement pour vérifier si ce n'était pas grave. Il avait une grosse marque rouge sur le nez de l'impact... Evelynn aurait bien voulu arrêter et l'envoyer à l'infirmerie mais elle ne pouvait pas – surtout lorsqu'elle avait le souafle.

« Est-ce que ça – ça va ? »

Après avoir eu une réponse positive du batteur, elle ne pouvait pas rester sur place et risquer de perdre le souafle ou de se prendre un cognard elle aussi. Elle repartit sur sa lancée et tenta d'envoyer la balle rouge dans l'un des cerceaux jaunes.

Encouragé par sa première performance plutôt chanceuse avec le cognard, Jared voulu recommencer pour envoyer à nouveau l'une de ces balles fortement agressives sur la tête du gardien jaune, un nouveau, tout comme lui. Cependant, Jared semblait être meilleur avec une batte lorsqu'il ne visait pas puisque cette fois-ci le cognard alla s'écraser non pas sur la tête du gardien bienheureux, mais sur celle de Wendy qui n'avait visiblement rien demandé à personne. Oups.

Depuis son premier face-à-face avec le cognard, Balthazar observait le match avec précision, observant qui était en possession du souafle pour être sûr de ne pas manquer une seule occasion de l'arrêter. Le cognard quand à lui, c'était une toute autre histoire. Balto dans les buts, c'était comme un chat qui courrait après un laser. Il l'observe, il l'observe et ne bouge toujours pas. Il le regarde attentivement, mouvant ses mains sur son balai, prêt à se déplacer devant n'importe quel cerceaux. Et finalement, le chat saute sur le point rouge et Balthazar lui sur le souafle, le récupérant avec brio. Il le repassa à sa coéquipière Wendy et sourit de plus bel.

La pression retomba lorsqu’Evelynn saisit le souafle dans sa chute et elle fonça à travers le terrain sans revenir sur son action, qui était plutôt bonne il fallait le dire. Sloan poursuivit et parallèlement les bleus et les jaunes continuaient leur petite rencontre entre battes, souafles et autres joies de match. Quand le cognard revint à Sloan, elle réalisa que tout allait très vite et qu’il fallait choisir une cible, mais la logique voulait que Wendy soit de nouveau son objectif et Holmes ne la trouvait pas, à croire que sa trajectoire fut mal calculée la fois suivante, aussi voyant son instinct se remettre en marche elle leva son instrument de vice et frappa, tranchant l’air, butant la balle atomique, si certains l’appelaient ainsi. Wesley. Encore, dans la jambe, pour changer. On espérait simplement que le troisième ne mettrait pas Bambi au sol, si troisième il y avait.

« Elise avait grincé des dents lorsque évitant un cognard un peu trop farfelu à son goût; elle avait vu Wendy se rapprocher dangereusement des buts. Aussi la blonde préfète avait-elle lancé une œillade pleine d'espoir vers Diego, priant les grands sorciers qu'il soit dans une de ses grandes journées, celles passionnées et bourrées de hargne — en vain. Le rouquin semblait paumé. Bien loin et bien profond dans son univers aux idées aussi stupides qu'inutiles. Cela faisait passer le temps, disait-il souvent. Oui oui. Enfin. Qui ne se perdait pas dans les meandres de son esprit ? Elle même le faisait souvent — quoique pas lors d'un match de quidditch. Herm. Se rapprochant à vive allure des cerceaux, la blonde serdaigle voulu gueuler un ou deux warnings de taille à son rouquin préféré — en vain bis. Le nouveau capitaine des jaunes semblait en forme, aussi venait-il d'un mouvement de poignet assez formidable d'amputer diego d'une ou deux cotes. Aggrh, génial. Réprimant une grimace mi figue mi raisin, Elise se precipita vers le souaffle, l'interceptant a quelques mètres du sol.
Étrangement, elle ne le sentait pas du tout.

Garfield ne savait pas trop s'il était autorisé à communiquer avec Evelynn pendant le match sans se faire engueuler. Déjà comme ça, c'était le dilemme. Taper dessus ou ne pas taper dessus, telle est la question. Il avait donc marmonné un « Ouaiiis supeeer » quand elle avait demandé s'il allait bien, d'une voix nasillarde, compte tenu de la pression qu'il exerçait sur son nez pour éviter de saigner.

Pendant ce temps-là, Balthazar avait chopé le souafle, sous le hurlement d'encouragement de Kalev. A croire que le principe du Quidditch était de hurler à travers le terrain. D'ailleurs...

« BIEN JOUÉ KALEV ! »

... Fifi gardait son dessert – faut pas déconner non plus – mais Kalev avait quand même géré, sur le coup. Et Wendy aussi. Mais surtout Kalev, voilà. La douce voix de leur directrice de maison lui rappela qu'il avait lui-même un job important, même s'il ne put s'empêcher d'adresser un regard mauvais à la tribune des commentateurs.

Pour le coup, pas de pitié, la patronne regardait. Le souafle sauta des bras d'Elise, et Garfield se concentra sur autre chose pour ne pas y penser. Autre chose comme, par exemple, le chat en bas.

« GERTRUDE POUR RAPPEL C'EST LES LAPINS QUI MANGENT DES FLEURS ! »

Un match, ou comment se péter la voix (et le nez), par Garfield Andersem.