Arès c'est un peu l'enfant gâté, chouchouté, désiré, adulé. Entre trois frères et deux soeurs, il se fond dans la masse familiale avec bonheur, du moins c'est ce qu'il croit. Il ne se souvient pas vraiment de ses jeunes années. À 585 ans, on a eu le temps de voir les siècles s'écouler et on a du mal à se rappeler si on est véritablement tombé du haut de cette falaise quand on avait 22 ans. Il n'y a rien d'intéressant à raconter sur cette enfance floue et peu précise, quelques crises de nerfs, des pleures et autres cris de joies. De la solidarité entre frères, des coups bas et d'autres hurlements rageurs de la Madre. Arès ne se souvient pas vraiment de son père, une vague silhouette aux yeux sanglants et quelques caresses dans les cheveux — voilà tout ce qu'il reste. Dans ses mémoires, sa mère l'a élevée seule, ou presque, avec l'aide du clan entier ils vivaient dans un immense manoir isolé de tout aux fenêtres barricadées pour ne laisser le moindre rayon de soleil passer — la peau des enfants étant d'autant plus fragile que celle des adultes. Arès n'a jamais vraiment quitter la demeure familiale. Il aimait vivre entouré de toute cette vie, de tous ces rires et autres hurlements lorsque la Madre découvrait les frasques de ses enfants. Il y avait également les tantes, les oncles, les cousins, les neveux, les nièces, les bébés vampires qui mordillent les mollets amoureusement — pas un seul chat, les survivants s'étant enfuit sans plus tarder. Il faut dire qu'une bande de vampires assoiffés n'est pas la meilleure des solutions pour de pauvres animaux abandonnés.  Étant le seul clan installé dans la région, pour ne pas dire dans la Grèce entière, il leur était assez simple de réguler leurs consommations afin de ne pas alerter les autorités moldues, qui, à l'époque, se souciaient peu de quelques disparitions mystérieuses, les enjeux politiques et autres conflits retenant bien plus leur attention.

L'enfance d'Arès fut douce. Son adolescence également — si l'on oublie les perpétuels conflits parentaux et autres crises identitaires. Arès a plutôt bien réussi, malgré quelques escapades non surveillées à Thessalonique du à sa curiosité maladive. Il faut dire qu'il fut assez déçu de ce qu'il y trouva et il se contenta de boire le sang de quelques moldus — causant leur malheureuse mort, pas que son esprit d'adolescent hormonal s'en soucie. Il s'aventura sur des pentes glissantes, accompagné de son cher de tendre grand frère qui le poussa dans cette direction dangereuse. On peut dire qu'il passa un mauvais quart de siècle lorsque la Marde le retrouva, mais ça en valait presque la peine. Il continua doucement à vivre, les décennies s'écoulant lentement. Rien de majeur ne se passa durant les deux cent cinquante premières années de sa vie, quelques meurtres par-ci, par là, beaucoup de sang, des fêtes familiale, guider les jeunes nouveaux-né dans leur éducation. Enfermé, coupé du monde, Arès développa une fascination pour les hommes, moldus dans un premier lieu, et surtout sorciers lorsqu'il découvrit leur existence — n'ayant pas de grand centre magique en Grèce, il était difficile d'en croiser dans la rue, ils se faisaient discrets depuis des années, désertant le territoire. C'est ainsi qu'il commença à ramener de nombreux objets incongrus dans sa chambre et puis à envahir le manoir avec ces mêmes objets — il contamina même sa cousine avec cette passion hautement indigne pour la famille Nazarth.

C'est lors d'une de ses escapades nocturnes dans le monde extérieur que la tragédie arriva. Il ne se souvient plus de ce qu'il s'est passé — il retient seulement une affreuse douleur. Une de celles qui le fit hurler durant de nombreuses heures, alors que l'exposition en elle ne dura que quelques minutes. Mais il était vulnérable, absolument pas préparé, oublié les crèmes anti-soleil et autres protections. On lui raconta plus tard que c'était sa cousine, hybride magique maîtrisant le transplanage, qui était venu le sauver. Suite à cette mésaventure, il perdit le sens de la vue durant une dizaine d'années, presque rien, ses sens vampiriques lui permettant de se déplacer sans trop de problème. La plus grande conséquence de cette escapade fut que sa mère décida de le cloitrer dans le manoir avec interdiction de sortir, sauf pour une petite chasse quotidienne et accompagnée d'au moins deux membres de la famille. Et les années passèrent. Arès rongea son frein d'être ainsi cloitré dans la maison familiale, peu à peu sa vue revint, avec quelques capacités en moins — la couleur entre autre. C'est à cette époque qu'il développa une passion dévorante pour la lecture — n'ayant rien à faire. Il demanda à ses frères de le fournir en ouvrages pour qu'il arrête de s'ennuyer comme un rat mort.

Fier de ses 545 années, il se décida enfin à couper le cordon ombilicale et il fit sa première — et dernière, fugue, laissant en tout et pour tout une simple lettre sur la table de la salle à manger avant de s'enfuir tel un voleur. Terrifié de l'ire de la Madre, il quitta bien vite la Grèce, allant se réfugier quelques années en Italie puis en France. Finalement, il se décida à s'installer en Angleterre, rachetant sans trop de problème une petite boutique au coin de l'Allée des Embrumes et du Chemin de Traverse. Installé depuis une petite trentaines d'années, il évite le plus possible de se faire remarquer, restant dans l'arrière boutique ou dans le petit salon installé au fond, pour ceux désirant grignoter des cookies tout en lisant un livre ou deux. C'est pour cela qu'il a engagé deux employés qu'il paie grassement, parce qu'on ne compte pas lorsqu'on aime — et surtout qu'il n'a aucune idée de la valeur de l'argent. Ceux-ci sont un peu ses hommes et femmes à tout faire, mais il les aime beaucoup. BEAUCOUP. Lorsqu'il se balade dans les rues de Londres, il se fait appeler Arès de peur que sa mère le retrouve, même s'il sait déjà que son frère aîné traine pas loin, heureusement qu'il a du matériel pour le faire chanter. Arès vivote tranquillement, il essaie de ne pas trop se faire remarquer, il s'est quand même améliorer avec l'âge et ne tue plus ses victimes — heureusement. Depuis qu'il se trouve en Angleterre, il a fait la rencontre avec la culture moldue — qui le fascine, ne le nions point. C'est à cause de cela qu'il se retrouve avec ce look totalement décalé parmi les sorciers, et même les autres créatures. Mais il aime bien. Ça fait swag quoi.