Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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Le coeur des hommes - Wendy

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Kalev Hopwar
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Lun 15 Juin - 21:31
Le stade était vide. Le stade était toujours vide, lorsque les derniers matchs avait été joués. Les gradins demeuraient désespérément déserts, et on ne voyait voler entre les anneaux de but que les rares irréductibles joueurs assez passionnés par le sport pour désirer continuer leur entraînement, en attendant la saison suivante. Les années précédentes, Kalev avait fait partie de ces élèves. Consciencieux de ne pas devenir un poids pour l'équipe qui lui autorisait de continuer à jouer malgré ses multiples erreurs, il s'évertuait à progresser. Mais maintenant, c'était fini ; son dernier match, il l'avait joué quelques jours auparavant, et les derniers entraînements qu'il organisait en tant que capitaine n'était, en fin de compte, qu'une excuse comme une autre pour passer encore un peu de temps avec tous ses amis.

L'après-midi était déjà bien avancée, mais le soleil n'avait pas l'air de vouloir décliner. Un des avantages de l'approche de l'été : moins de nuit, plus de jour, et plus de joie. On pouvait s'entraîner plus tard sans avoir peur, embrouillé par l'obscurité, d'atterrir précipitamment dans les tribunes. Avec sa mauvaise vue, ça lui était souvent arrivé, lors des entraînements tardifs en hiver, sous la tutelle d'Alix. Il en avait récolté, des bleus, à jouer au Quidditch toutes ces années, mais il avait été plutôt chanceux dans le fond : ses visites à l'infirmerie étaient demeurées rares, à côté de celles de certains camarades.
Kalev quittait les vestiaires, l'uniforme sur les épaules, les clés dans une poche, sa baguette dans l'autre. Il avait salué ses amis, leur avait promis de les retrouver plus tard dans la salle commune, puis avait traîné des pieds sur le gazon du stade. Il n'avait pas envie de le quitter, ce stade. Il y avait passé tellement de temps, et bientôt, comme tout le reste, il ne le verrait plus. Plus de château, plus de dortoir, plus de salle commune, plus de banquet, plus de stade. Plus rien.

Les mains dans les poches et les yeux rivés sur les buts, il avançait sans trop savoir où et pourquoi. Il était d'humeur mélancolique depuis trop longtemps, maintenant. La transition ne lui réussissait pas. En un sens, il avait hâte que tout se termine, de définitivement partir d'ici et de cesser d'appréhender en pensant à demain. Oui, il voulait soit qu'on lui autorise de rester ici pour toujours, soit qu'on le projette vers l'avenir ; mais cette phase d'attente était épuisante, et effrayante. Il avait parfois le sentiment étouffant d'attendre un jugement qui ne venait pas, incertain de là où on l'emmenait, et trop passif pour décider lui-même du chemin à emprunter. C'était si compliqué, d'avoir dix-sept ans.

Kalev soupira. Il retira ses mains de ses poches et étira ses bras vers le ciel. Il ne devait pas se laisser abattre ! Il n'était pas de ces gens qui ruminaient des pensées noires de suie à longueur de temps. Il devait faire honneur à sa réputation de joyeux luron et garder le sourire. Il avait déjà failli une fois, face à Juliet, quelques mois plus tôt ; il ne devait pas faillir face à Wendy, qu'il apercevait maintenant, plus très loin. Il pensait que tous ses coéquipiers étaient rentrés se reposer, mais il n'était visiblement pas le seul à avoir voulu profiter d'un peu de calme et de nature.
Sans précipitation, Kalev s'approcha de la jeune fille. Il traversa les quelques mètres qui la séparaient d'elle, et constatait comme à chaque fois combien le terrain paraissait plus grand lorsqu'on l'arpentait les deux pieds au sol ; puis arrivé à sa hauteur, il s'assit à côté d'elle, sans chercher à la surprendre, et lui posa une main affectueuse sur la tête.

- T'as fais du super bon boulot, cette année. Si tu restes dans l'équipe, j'ai pas besoin de m'inquiéter pour les résultats de l'an prochain, clama-t-il avec un sourire pour engager la conversation. T'es de loin meilleur poursuiveuse que je ne l'ai jamais été. Les autres pensent sûrement pareil.

Sa main glisse de la tête à l'épaule, et Kalev tient Wendy près de lui comme une petite soeur. Son frère se comportait souvent comme ça avec lui, lorsqu'il était plus jeune. Parfois, aujourd'hui encore, il le couvait d'un grand bras protecteur, mais Kalev voyait son frère moins souvent qu'autrefois, entre les longues semaines passées à Poudlard et les entraînements réguliers de son aîné. Peut-être pourraient-ils se retrouver plus souvent, une fois la scolarité du blond achevée. Après tout, actuellement, il n'avait aucun projet, et ses alternatives les plus probables lui semblaient de retourner chez ses parents, ou de vivre quelques temps avec son frère.
Wendy ainsi contre lui, Kalev prenait davantage conscience de combien elle était petite et frêle. Lui-même n'était ni très costaud, ni très grand, mais il y avait malgré tout une différence entre un adolescent de dix-sept ans et une fille de quatorze ans. Il se surprit à imaginer la douleur que les cognards pouvaient lui causer. Il se serait presque senti coupable de l'exposer ainsi au danger, puis se ravisa : tous les joueurs de Quidditch montait sur le balai en leur âme et conscience, parce qu'ils aimaient le jeu.

- Tu devrais peut-être suggérer à Juliet de vous rejoindre. Des places vont se libérer.

Au minimum la sienne, dans tous les cas. Envoyer des cognards sur les adversaires ne devrait pas déplaire à la meilleure amie de la poursuiveuse, songeait-il. Juliet avait du caractère et de l'énergie à revendre. Wendy aussi, bien entendu, mais il y avait quelque chose de plus fragile en Wendy. Ce n'était pas forcément un défaut. Lui, ne considérait pas ça comme un défaut.
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Wendy Weatherfield
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Mer 17 Juin - 18:40
Wendy serrait sa baguette magique dans ses mains, ses petits poings étaient refermés et collés ensemble, la petite fille était comme contenue, recentrée sur-elle même, et toute entière dans une sorte de tension. Elle stressait beaucoup. Elle avait envie, non, besoin, d'envoyer un patronus à Kalev, pour qu'il lui transmette un message – elle en avait déjà échangé quelques-uns avec lui, et elle avait tardé à répondre, en fait. Et elle avait tardé et tardé, elle avait laissé les heures, puis les jours s'écouler, et maintenant elle était là, à se dire qu'elle devait le faire, mais à ne pas oser faire le geste. Wendy n'était pas très courageuse. Elle avait besoin de parler à Kalev, pourtant. Elle avait besoin de lui parler de Juliet.

Kalev connaissait très bien Juliet, parce que Juliet l'admirait beaucoup et lui tournait autour. Kalev avait deviné les sentiments que Wendy avait pour sa meilleure amie avant même qu'elle ne les comprenne, et il lui avait dit qu'il serait là pour lui en parler si un jour elle voulait le faire. A l'époque, elle était restée sur place la tête pleine de questions, en se disant que son aîné faisait des suppositions bien étranges. Maintenant, elle se disait qu'il était plus clairvoyant qu'elle ne l'avait imaginé. Il devait s'y connaître en fait, en questions d'amour, ou en tous cas mieux qu'elle ne le pensait. Et puis, il connaissait Juliet.

Et Wendy était amoureuse de Juliet. Elle l'avait compris, elle l'avait accepté, et elle ne savait pas quoi faire. Elle avait besoin de son aide, et elle n'osait pas la demander.

La petite Poufsouffle était venue s'asseoir dans le stade de Quidditch. On était au début de l'été, il faisait chaud et le soleil tapait violemment – l'année scolaire était en train de se terminer. Kalev allait partir, en plus, et Wendy n'aurait sûrement pas la chance de lui parler de nouveau. Elle était venue ici pour se donner du courage. Wendy avait été acceptée dans l'équipe de Quidditch, et grand bien lui en avait fait : elle était plutôt douée, même si elle ne comprenait pas pourquoi. Wendy, elle avait juste l'impression de faire n'importe quoi avec un Souaffle, de voler n'importe comment, d'improviser des figures sur son balai pour éviter les cognards, sans rien de la grâce des joueurs de Quidditch professionnels, avec juste une sorte de réactivité nerveuse qui lui permettait d'éviter la majorité des cognards, et une capacité à décider vite des actions à faire au milieu de l'action. Au final, en faisant n'importe quoi comme ça, elle avait réussi à marquer beaucoup de buts. Elle avait été utile à l'équipe, et elle voyait son niveau s'améliorer. Tout le monde était content qu'elle soit là. Elle était contente de pouvoir aider. Ca la rassurait. Elle n'était pas qu'une sorte de poids mort que tout le monde devait supporter péniblement dans l'équipe de Quidditch.

Wendy prit une grande inspiration silencieuse. Et puis se dégonfla tout aussitôt. Quelqu'un venait la voir, marchant lentement dans sa direction. La petite fille s'était retournée.

Kalev ! Kalev. Comme si le château avait décidé de répondre à sa demande au moment où elle avait eu le courage de la formuler. Wendy fit un sourire timide à son aîné, qui s'assit à côté d'elle, en lui tapotant affectueusement la tête. Elle aurait bien aimé avoir un grand frère comme lui. Kalev était là. Kalev était gentil, et il se préoccupait d'elle.

« Merci beaucoup, » murmura-t-elle doucement, touchée par les compliments qu'il lui faisait. « Juliet n'aime pas voler sur un balai, c'est dommage, mais en même temps ce n'est pas plus mal, je suis contente qu'elle ne se prenne pas de cognards. »

Un moment de silence.

« Dis, euh, a propos, euh. » commença-t-elle, avant de se raviser. « Non, euh, rien. »

« ...Enfin je veux dire, enfin, je veux pas te déranger mais... » Wendy triturait nerveusement sa baguette entre ses doigts, laissant mourir ses phrases sur le bout de ses lèvres. Courage, il était là, il fallait qu'elle lui parle. Elle n'osait même pas lever les yeux. « Je peux te demander quelque chose ? »
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Mer 17 Juin - 20:21
Kalev fut étonné d'apprendre que la petite Juliet n'aimait pas beaucoup voler et posa un regard surpris sur la fillette contre lui. Avec le caractère intrépide de la petite Poufsouffle, il l'avait naïvement imaginé être du type à rêver de chevaucher un grand dragon dans un pays lointain, faire le tour du monde en balai volant ou conduire un traîneau de sombrals le soir de Noël. Preuve en était que personne ne se tenait à l'abri d'un jugement hâtif sur les apparences. Maintenant qu'il y pensait, il n'avait jamais vraiment discuté du Quidditch avec Juliet et lui avait inventé des goûts sans jamais l'interroger à ce sujet. Peut-être avait-il fait un amalgame rapide et stupide entre Juliet et Wendy. Il avait, peut-être, imaginé que ce l'une aimé, l'autre l'aimait forcément, et c'était une erreur qu'il s'en volait un peu d'avoir commise. Il était plutôt bien placé pour savoir que l'on pouvait être très proche de certaines personnes et avoir des passions radicalement différentes de celles-ci. Qu'il sache, Camille n'était pas un grand amoureux de la poésie, par exemple. Surtout la poésie vaseuse que Kalev, lui, affectionnait tout particulièrement.

- Ow, c'est dommage. Vous auriez fait un bon duo. Elle a le vertige ? Elle donne souvent l'impression de n'avoir peur de rien ni personne et d'adorer les défis en tous genres, c'est un peu bête, mais apprendre qu'elle n'aime pas voler m'étonne. On en apprend tous les jours. Même à la veille de quitter tout le monde.

Kalev eut l'ébauche d'un sourire attristé sur ses lèvres, qu'il effaça aussitôt en cachant une partie de son visage derrière ses mèches blondes. Il devait arrêter de glisser des allusions à son départ à tout le monde ; il allait ennuyer l'ensemble de son entourage, à la longue, et on serait bien content de le voir décamper pour cesser de l'entendre geindre sur la fin de sa scolarité.

- Enfin, en un sens, je comprends parfaitement ce que tu dis. T'as bien vu avec Camille, on est complètement ridicule. L'adolescent rit doucement vers Wendy. Je flippe tellement de le voir tomber de son balai ou de lui envoyer moi-même un cognard que je fais n'importe quoi et que je mène l'équipe dans le mur alors que je suis censé être le capitaine.

La part de malchance était d'autant plus grande qu'ils jouaient dans des maisons adverses et que le but du jeu était justement de frapper les membres de l'équipe adverse, pour permettre à ses propres coéquipiers de mener le jeu et de remporter une belle victoire. L'an prochain, le problème ne se poserait plus, au moins. Jouer avec des amis était très excitant, mais aussi un peu embêtant, sous certains aspects.

- Tu me diras, quand vous vous prenez un cognard, je commence aussi doucement à paniquer. J'adore le Quidditch, mais ça me fait super peur de vous voir blessés.

Parler Quidditch, ça détendait, en finalité ; il n'eut plus besoin de cacher les traits de son visage plus longtemps, et lâcha l'épaule de Wendy pour ébouriffer sa propre tignasse blonde, de sorte à voir bien clair devant lui. Il n'y avait pas de bille à se faire. Tout irait bien, pour tout le monde, avec ou sans lui. Le monde continuerait de tourner, et si on y croyait fort, il tournerait dans la direction la plus positive qui soit.

Un léger silence s'installa, et les quelques mots que sa cadette prononça pour le chasser lui firent rapidement comprendre que le sujet était sérieux. Pas au sens de grave, mais au sens d'important. Elle avait l'air d'avoir du mal à en parler, mais ça semblait aussi lui tenir à coeur. Il y avait des intonations qui ne trompaient pas, dans ce genre de moment ; sauf lorsqu'on était un parfait menteur, mais ça, ni l'un ni l'autre ne l'était.

- Tu peux me demander ce que tu veux, je suis là pour ça. Profite que je sois encore là tous les jours jusqu'en juin, après ça tu devras attendre les week-ends ou faire chauffer les patronus, ce sera sans doute moins pratique.

Il s'assit en tailleur, et massa ses chevilles du bout des doigts tout en se balançant doucement d'avant en arrière, au rythme d'une petite chanson dont il ne connaissait même pas les paroles. Le soleil dans le dos, il tentait de deviner ce qui préoccupait Wendy ; et tout en sen doutant un peu, il n'osait pas l'affirmer à voix haute, et préféra laisser le temps à la jeune fille de s'exprimer d'elle-même.
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Mer 17 Juin - 22:35
Kalev lui parlait de Juliet, de façon toute à fait naturelle, et Wendy se prenait à sourire. Elle ne savait pas toujours si l'équipe et la maison Poufsouffle les aimaient bien, mais elle se plaisait à le croire, et elle n'avait pas de véritable raison d'en douter. Elle avait juste peur de peser. Mais les paroles de son aîné la rassuraient. Kalev avait l'air heureux d'être là et de pouvoir lui parler. Kalev n'avait pas l'air de s'ennuyer. Et Wendy ne s'ennuyait jamais d'entendre parler de Juliet.

« Je ne sais pas si elle a vraiment le vertige, mais elle n'est pas à l'aise sur un balai » expliqua-t-elle. « Je ne sais pas pourquoi. Je crois qu'elle a plus de facilité avec les animaux qu'avec les objets enchantés. Elle n'aurait sûrement pas peur de voler sur le dos d'un hippogriffe, je crois. Et je suis sûre que les hippogriffes la laisseraient faire. Elle est tellement gentille. »

Wendy avait un petit sourire heureux. Elle se sentait plus détendue, beaucoup plus légère, comme à chaque fois qu'elle parlait de sa meilleure amie. Il y avait beaucoup de magie à Poudlard, et ce n'était pas toujours sous la forme évidente des sortilèges. Entendre le nom de Juliet, c'était comme une incantation apaisante sur la petite Poufsouffle. Tout allait toujours bien avec Juliet.

« De toutes façons je pense que le Quidditch ce n'est pas pour elle. Elle est trop gentille. Elle aime tout le monde. Ca serait difficile d'envoyer un cognard sur quelqu'un pour Juliet, je crois. Elle ne veut de mal à personne, tu sais. Un peu comme toi, tu t'inquiètes pour tout le monde. Enfin, je ne veux pas dire que tu ne peux pas faire de Quidditch ! » se rattrapa-t-elle précipitamment, confuse, sentant le rouge lui monter aux joues. « Je veux juste dire, euh, je crois que ça ne lui plairait pas. Mais je comprends que tu aimes, après tout moi aussi, et tu n'es pas méchant, je ne veux pas dire ça non plus, je, enfin ... »

Elle se tut un moment, sa baguette posée, contemplant l'herbe du stade sur laquelle elle s'était assise. Wendy était maladroite. Elle ne voulait pas blesser Kalev.

« Et ça doit être bien de jouer avec son meilleur ami, quand même, même s'il est en face. Camille il a l'air très gentil, et tout plein d'énergie et de câlins comme Juliet. C'est chouette que vous soyez meilleurs amis, mais tu sais, vous n'êtes pas meilleurs amis comme moi et Juliet on l'est, parce que je veux dire, tu sais, je croyais que j'étais sa meilleure amie, enfin, qu'on était amies, enfin, je l'aime, hein, je, je- » c'était sorti, presque sans faire exprès. Wendy se sentait devenir rouge tomate. Mais elle prit son courage à deux mains, elle prit une grande inspiration, et elle continua sur sa lancée. Il fallait qu'elle le dise. « Je l'aime, et tu avais raison en fait, je le voyais pas mais, voilà, je sais pas trop, euh, je sais pas, et, j'ai pas envie de la perdre tu vois, c'est ma meilleure amie toujours et je veux pas lui faire peur et j'ai envie de lui dire mais... »

Il y avait toujours un mais.

« … Mais je sais pas si je devrais. Toi, tu ferais quoi, à ma place ? Je veux dire, je, je voulais te parler de ça, en fait, parce que la dernière fois tu avais dit que tu serais là, alors si tu veux, voilà, je sais pas si je devrais lui dire, et, c'est compliqué tu comprends... »

Wendy n'avait pas osé relever les yeux vers Kalev. Elle sentait ses oreilles brûler. Elle espérait vraiment fort qu'il ne la trouverait pas trop ridicule. Wendy aurait bien aimé pouvoir disparaître. Ou ravaler ses paroles. Ou faire comme si on n'avait rien dit. Voilà, elle avait envie de ça, parce que quand même, c'était beaucoup trop, ce qu'elle venait de dire. Voilà.

Et Wendy eut un petit rire idiot. Elle en était sûre, en fait, que Kalev ne ferait pas comme si elle n'avait rien dit. Quelque part, elle avait envie qu'il lui réponde. Elle avait besoin de parler de Juliet. Elle avait bien du mal, toute seule.
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Kalev Hopwar
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Jeu 18 Juin - 17:22
Kalev était toujours étonné d'entendre les fillettes discuter des hippogriffes en termes de gentilles petites créatures. Ces bêtes-là avaient tout de même une réputation d'animaux fiers et dangereux pour ceux qui s'y prennent de travers, et la douceur des plumes était une compensation un peu modeste face aux ergots qu'ils pouvaient planter en pleine jambe, aux yeux du Poufsouffle ; mais cette vision qu'il avait d'eux venait peut-être uniquement de sa couardise naturelle. Il n'était pas franchement des sorciers à rêver de caresser le museau d'un dragon ou d'adopter un sombral de compagnie comme moyen de locomotion personnalisé. Les chats, les furets, les petits lapins, c'était autrement plus facile à gérer, et nettement moins inquiétant à tous les points de vues.

L'adolescent étouffa un petit rire pour ne pas vexer sa cadette lorsque celle-ci s'embrouilla dans ses idées et tenta de lui faire comprendre qu'il était peut-être un peu trop doux pour envoyer des cognards dans les membres des adversaires, tout en essayant de se rattraper pour ne pas le discréditer. C'était mignon, cette attitude gênée, mais elle n'avait pas à l'avoir. Il le savait déjà, tout ça. Il avait gaspillé beaucoup de forces dans le Quidditch, ces dernières années, alors qu'il n'était pas du tout fait pour ça. Pas de talent particulier, pas de volonté de fer, pas de rage de vaincre ; juste un sentiment de joie sincère à l'idée de pouvoir partager un moment intense avec ses coéquipiers, ses amis.

- Ne t'en fais pas, tu peux me dire les choses simplement, je vais rien prendre mal. Je sais que le Quidditch n'est pas trop mon truc dans le fond. Enfin, tu vois mon frère ? Mange des cognards et en envoyer, atterrir en urgence, se retrouver le nez dans le sable, s'entraîner toute la nuit, ça ne le dérange pas. Je crois même qu'il adore ça. Moi, pas du tout. La seule chose qui me plaît vraiment, c'est d'être avec vous tous, de partager une activité ensemble et de fête les victoires. Il arracha un brin d'herbe ou deux sans y réfléchir. Enfin, c'est pour ça que je ne vais pas continuer, après Poudlard. Sans vous, ça ne m'intéresse pas du tout. Je n'ai pas envie de jouer avec des inconnus.

Il garderait son balai, malgré tout. Il ne voulait pas avoir de regrets en le revendant et pourrait toujours affronter gentiment ses anciens camarades durant les vacances si le coeur leur en disait, après tout. Pour autant, il n'irait pas chercher à s'inscrire dans l'un des clubs de Londres, même amateur. Enfin, il pensait cela à cet instant précis, mais peut-être qu'en ne pouvant plus survoler le stade, il se rendrait compte qu'il aimait jouer au Quidditch bien plus qu'il ne le pensait, après tout. Tant de choses allaient changer qu'il n'arrivait plus à situer ses propres désirs.

- Ouais, Camille est adorable, appuya-t-il face aux affirmations de Wendy. Il a toujours la pêche, un grand sourire et des petites attentions pour ses amis. Ma vie sans lui serait carrément pas la même. Un peu comme toi avec Juliet, ajouta-t-il d'un ton espiègle, voyant vers quel sujet s'orientait la conversation.

A nouveau, il la laissa s'embrouiller dans ses mots, se perdre dans ses explications et prendre de longs détours pour en venir au point central. Il avait cru comprendre, à force de discuter avec elle, que Wendy était le genre d'individus qui avaient besoin de prendre les chemins les plus tortueux pour arriver à destination. Peut-être avait-elle peur de s'exprimer, peut-être avait-elle du mal à trouver les bons mots, peut-être avait-elle juste les pensées qui défilaient trop vite, il ne savait pas vraiment. Il avait juste compris que ça ne servait à rien de la presser et que si vraiment elle le voulait, elle finirait par parler.

C'était un peu étrange d'entendre que les hypothèses émises plusieurs mois plus tôt était fondée. Kalev faisait beaucoup le malin, mais dans le fond, il avait un peu interprété les chose dans un sens qui l'arrangeait, sans la moindre certitude au fond de lui malgré les apparences. Le lien fort qui unissait Juliet et Wendy crevait les yeux sans devoir fouiller trop loin, mais après tout, à quel moment dépassait-on la fine limite entre l'amitié et l'amour ? Il avait décidément arbitrairement que Wendy l'avait franchise, parce que ça lui faisait plaisir d'imaginer les deux petites amoureuses l'une de l'autre, parce que c'était frais et mignon, mais se dire qu'un petit souhait de rien du tout était devenu une forme de réalité le rendait perplexe.
Sans pouvoir s'en empêcher, il se questionnait sur sa responsabilité dans cette affaire. Wendy était-elle assez influençable pour avoir pris trop à coeur les divagations de son aîné ? Ces idées dans le vent l'avaient-elles simplement amenées à réfléchir sur ses sentiments ? Kalev avat-il, tout bêtement, tapé dans le mile sans le savoir ? Il soupira, dégagea une mèche de son visage, qui n'avait de cesse de retomber devant ses yeux. On voyait que juillet approchait : il devrait aller les faire couper dès le début des vacances.

- Tu as eu du courage de réaliser que tu l'aimes, déjà, tu sais. Y'a des gens plus vieux et dans des situations moins compliquées qui pataugeraient bien plus longtemps pour comprendre ces choses-là. Il tapota à nouveau la tête de la fillette. Parce que franchement, de ce que j'ai pu entendre autour de moi, tomber amoureux de son, ou de sa meilleure amie, c'est pas franchement une partie de plaisir.

La conseiller n'allait pas être facile. Il avait promis de l'écouter et de l'aider si elle en ressentait le besoin, mais il n'avait pas vraiment eu conscience de la difficulté que représentait le rôle de conseiller amoureux. Lui-même n'était jamais tombé amoureux, après tout. Il avait flirté, comme beaucoup d'adolescents, tenté de petites histoires sans profondeur qui s'étaient souvent mal terminées, mais il n'était jamais tombé amoureux d'aucune fille. De sa meilleure amie encore moins. En même temps, c'était un meilleur ami qu'il avait, pas une.
En réfléchissant un peu, il songea que le plus dur dans ce genre d'affaire était de ne pas prendre le risque de perdre une belle amitié nouée avec le temps. Un amour réciproque serait le meilleur cas de figure, mais en cas de refus ? Est-ce que les choses seraient les mêmes ? Est-ce que la personne aimée et la personne qui aimait continuerait de voir l'autre de la même façon qu'avant ?

- Ahh, c'est vraiment pas simple... Camille serait de bien meilleur conseil que moi. Il aime les garçons, il est amoureux, il sait ce qu'il veut, pas vraiment comme moi. Tu sais petite Wendy, je parle beaucoup, mais je fais pas grand-chose. Je vais quitter Poudlard sans jamais avoir embrassé de fille, et je m'engage à t'aider avec Juliet, c'est un peu ridicule de ma part. Il se gratta la nuque, gêné. Si je dois être vraiment honnête, et que je mets un peu à ta place, je crois que je serais incapable de dire quoi que que ce soit à Camille. Le pire truc qui puisse m'arriver à l'heure actuelle, c'est de le perdre pour toujours. Et, si je lui disais que je l'aimais, comme ça, du genre au lendemain, ce serait carrément bizarre non ? On pense notre temps à se sauter dessus et des tas de rumeurs courent sur nous, et les seuls à être persuadés qu'on est juste amis, c'est nous-même, alors il le prendrait sans doute comme une trahison. Ouais, je me tairais. Un amour à sans unique, c'est moins dur à supporter que de la haine, du dégoût ou, je sais pas, de l'ignorance.

Réfléchir à ce genre de choses mettait Kalev incroyablement mal à l'aise et, sans qu'il ne s'en rende compte, ses joues s'étaient mises à rosir légèrement. Il avait le sentiment de n'être aucune aide, d'embrouiller Wendy, et de s'embrouiller lui-même encore plus. Imaginer déclarer des sentiments à Camille était perturbant. Il passait son temps à lui clamer qu'il l'aimait, sans la moindre arrière pensée, comme le faisait tout le temps Wendy en parlant de Juliet, ou Juliet en parlant de Wendy. Pourtant, au bout du compte, Wendy admettait que son amitié tenait d'avantage de l'amour.
Kalev soupira. A tous les coups, il venait de dissuader Wendy de se déclarer jusqu'à la fin de ses jours. Pas très malin de sa part. Il aurait mieux fait de se taire, certainement.
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Wendy Weatherfield
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Ven 19 Juin - 22:33
C'était agréable de discuter avec Kalev. Wendy s'inquiétait pour tout : elle avait constamment peur de gêner les autres, de dire une phrase maladroite et de les blesser, de les embêter à parler des mêmes sujets en boucle, et que tout le monde ne la supporte que par politesse. Mais Kalev agissait comme un grand frère envers Wendy. Et ça la rassurait. Et là, sur le moment, Wendy arrivait à oublier ses craintes, et à formuler ses questions, rougissant un peu et s'emmêlant les doigts comme les mots dans ses explications. Elle ne faisait pas de phrases tout à fait correctes, mais elle était quand même très claire. Ou très transparente, plutôt : personne ne se faisait trop d'illusions sur la nature du lien qui l'unissait à sa meilleure amie.

Wendy pourtant n'osait pas trop en parler, d'habitude. Elle avait peur de gêner, et si elle n'avait pas été à Poufsouffle, elle aurait peut-être tu sa confusion bien longtemps encore. Mais à Poufsouffle, et dans l'équipe de Quidditch, tout le monde agissait comme un grand frère envers Wendy : Garfield le faisait aussi, à sa manière, et Wesley était attentionné. Wendy était la petite jeunette de l'équipe, toute frêle et fragile sur son balai, et mue par une l'inébranlable envie d'aider son équipe. Elle savait la chance qu'elle avait d'être au milieu d'eux pendant les matchs. Aujourd'hui, elle était contente de pouvoir se confier à Kalev et d'écouter sa réponse.

Kalev lui avait expliqué que ce qu'il aimait par-dessus tout dans les matchs, c'était l'ambiance et les liens qui se formait dans l'équipe, et Wendy hochait la tête. Elle l'avait écouté tout le long, et prit le temps de réfléchir avant de répondre, formant des phrases un peu plus complètes qu'avant.

« Je comprends, » fit-elle, un peu maladroitement. « J'ai beaucoup aimé cette année, tu sais, je suis contente d'être là. C'est dommage que tu partes, en un sens. J'aurais bien aimé continuer à manger des gâteaux avec toute l'équipe, après les matchs, et on accueillera le nouveau aussi mais... Enfin, ça va toujours être bien, c'est pas ce que je voulais dire. J'aimerai bien être à Poufsouffle toute ma vie parfois. Poufsouffle c'est un peu comme une grande famille. »

La famille de Wendy, elle, elle était toute petite. Il y avait sa maman, qui était partie et qui ne reviendrait plus jamais, et il y avait son papa, qui était resté, mais qui était quand même ailleurs. Il y avait Darius qui faisait souvent dodo. Et il y avait Juliet. Juliet était sa meilleure amie, est-ce que ça faisait d'elle sa famille ? En un sens Wendy ne savait pas, mais la question était vaine : les amis comme la famille pouvaient partir, et Juliet était tellement proche qu'on pouvait dire qu'elles étaient de la même famille, même si en vrai, elles ne l'étaient pas. La famille de Wendy, en-dehors de Juliet, elle était triste, et elle était silencieuse. Elle aurait aimé pouvoir continuer d'habituer dans la maison Poufsouffle, pleine de monde, et de rires, et de gens qui s'aiment bien.

« Parfois j'ai pas l'impression d'avoir grand-monde, tu vois. Enfin, je veux pas dire que vous êtes méchants, ni même distants avec moi, mais tu sais, j'ai Juliet avec moi, et quand on rentre en vacances, je n'ai que Juliet. Et toute la joyeuse bande d'animaux qu'on a. Samson et Merwyn et Darius et les chouettes Morgane et Viviane qui mettent de l'animation dans la maison, je suis plus jamais toute seule, c'est moi qui les garde parce qu'elles sont magiques comme créatures, sauf les hiboux, mais même les hiboux ne peuvent pas rester chez Juliet, parce que ses parents sont nés-moldus et ils voudraient le rester, je crois. »

Un silence.

« J'ai beaucoup aimé aller à la plage avec vous l'été dernier. »

Wendy triturait les brins d'herbe entre ses jambes d'un air distrait.

« J'ai pas envie de perdre Juliet. »

Elle prit une grande inspiration, et releva les yeux vers son aîné.

« Mais j'ai quand même envie de lui dire, tu vois ? Parce que c'est juste pas pareil. J'ai pas envie de rester toute silencieuse à lui tenir la main en disant qu'on est meilleures amies, parce que c'est pas vrai, et que je veux plus, et ce serait terrible de passer ma vie à faire semblant. Je crois que ça la rendrait triste. Je veux pas la rendre triste. »

Elle baissa les yeux de nouveau, se rabattant sur les malheureux brin d'herbe qu'elle tirait d'un air absent, l'esprit tout entier absorbé par autre chose.

« Mais en même temps, si elle dit non, j'ai pas envie que ce soit bizarre, ou même qu'elle parte et que ce soit fini, et je sais même pas si elle, elle aime les filles, et puis je ne saurais même pas comment faire pour le lui dire si jamais je le faisais. Je veux pas la blesser. Je veux pas être lourde. Juliet a toujours été gentille envers moi. Juliet elle est merveilleusement gentille avec tout le monde. J'ai beaucoup de chance de la connaître. »

Son visage se fit un peu plus sombre.

« Son amoureux, il aura beaucoup, beaucoup de chance. »

Un silence, de nouveau. Wendy regardait Kalev avec son gentil sourire habituel, les sourcils un peu tombés, l'air un peu triste, ou un peu perdue.

« Je ne sais pas trop quoi faire, Kalev. »
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Kalev Hopwar
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Dim 21 Juin - 20:54
Kalev poussa le soupir de soulagement le plus profond et le plus sincère de son existence ; une main posée sur son torse, il crispa légèrement ses doigts sur son t-shirt. Un sourire gêné flottait sur ses lèvres. Il avait été à deux doigts de faire flancher toute la volonté de Wendy, avec ses réflexions ridicules et ses conseils en carton. Elle avait dû mettre un temps fou à réunir autant de courage, à admettre ses sentiments et à décider de les assumer, et tout ce qu'il avait trouvé à faire, c'était de divaguer à partir de son propre vécu, plutôt que de se contenter de dire ce qu'elle aurait simplement aimé entendre.

- T'as vachement grandi, Wendy, je suis admiratif. Un peu soufflé même.

Il la regardait avec une forme de curiosité. Il avait l'impression qu'elle s'exprimait plus facilement qu'avant, et cela ne rendait l'échange que plus facile ; bien qu'en contre-partie, Kalev se soit laissé aller à moins peser ses mots et à risquer une catastrophe. Pourtant, quelque chose lui indiquait que Wendy était le genre de personne avec laquelle il fallait être sincère. Sa confiance n'était pas chose aisée à obtenir, et puisqu'elle avait la force de s'ouvrir à lui, ce n'était peut-être pas un si grand mal qu'il accepte de se dévoiler un tout petit peu à elle en retour. L'amitié marchait aussi sur une forme d'échange équivalent des bienfaits prodigués les uns aux autres.

L'adolescent devait avouer ignorer jusqu'à alors que Wendy rencontrait des difficultés avec sa famille. C'était tout du moins ce qu'il avait l'impression de comprendre à présent, en creux, dans ce qu'elle lui racontait. Cela expliquait peut-être sa timidité ou son renfermement. D'un autre côté, c'était une conclusion un peu hâtive : enfant, il était lui-même extrêmement introverti alors qu'il avait eu la chance de grandir dans une famille tout à fait aimante et épanouissante.

Kalev croisa ses bras derrière sa nuque et s'allongea dans l'herbe. Ses yeux captèrent les nuages auxquels il tenta intérieurement d'attribuer des formes.

- Je crois pas que vous comparer soit le meilleur truc du monde mais je sais pas trop par quel bout prendre tout ça alors que je vais commencer par là si tu veux bien ? Il lui jeta un regard en coin, comme pour s'assurer qu'elle ne protestait pas vigoureusement d'un seul coup. Je pense que tu es plus mûre que Juliet pour le moment. On sent que t'as beaucoup réfléchi à toutes ces choses-là. Sans doute même plus que moi en fait, c'est pour ça que je sers un peu à rien. Enfin, la dernière fois que je lui ai parlé, elle continuait à me dire que t'étais sa meilleure amie.

Encore une fois, ce n'était certainement pas ce que Wendy désirait entendre. Seulement, si elle attendait des réponses toutes faites, elle ne serait pas venue le voir, n'est-ce pas ? C'était beaucoup plus simple de se persuader que Juliet était une fille adorable qui accepterait son amour sans condition, et qu'elles vivraient l'idylle jusqu'à leur mort.

- Enfin je dis pas que c'est impossible qu'elle t'aime plus que comme une amie, mais si c'est le cas, je suis pas certain qu'elle en ait conscience, tu vois ? Mais par contre y'a un truc dont je suis pratiquement sûr ! Il leva un doigt presque inquisiteur. Son amoureux ne peut pas être chanceux parce qu'elle n'en a pas. Je n'ai jamais entendu le prénom du moindre garçon dans la bouche de Juliet, et Juliet est carrément le genre de fille à parler tout le temps des gens qu'elle admire, même sans s'en rendre compte.

Preuve en était qu'elle n'avait que le prénom de Wendy à la bouche. Ce n'était pas très différent du fait qu'il passait son temps à évoquer Camille dans chacune de ses conversations, d'ailleurs. Les Poufsouffle avaient peut-être cette fâcheuse habitude d'être incapable de ne pas penser à leurs amis ?
Il reposa son bras sur l'herbe et reprit son jeu passif avec les brins d'herbe. Tout ce qu'il disait ne faisait en rien avancer la situation. Le problème ne le concernait pas directement, mais il avait la sensation d'être dans une impasse, et ne pas pouvoir apporter de réponse à Wendy le frustrait.

- Peut-être qu'il faut parier, en fait, finit-il par dire. Prendre le pari que quelque soit le résultat, Juliet restera toujours avec toi, comme amie ou comme amoureuse. Il faut juste que tu saches si tu serais d'accord pour qu'elle reste seulement ton amie. Eeeet il y a quand même le risque qu'elle parte. D'un côté, l'autre coup, elle m'a défendu que les amis, c'était pour la vie, et Juliet n'est pas du genre à mentir ?

Il tourna la tête vers Wendy. La question était rhétorique, et il se doutait déjà de ce qu'elle lui répondrait, mais il pouvait toujours être surpris.
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Lun 22 Juin - 12:04
Wendy se mit à sourire, sans avoir l'air vraiment convaincue. Elle n'avait jamais eu l'impression d'avoir grandi. Elle n'avait jamais eu l'impression d'être soudainement devenue grande, c'était même plutôt l'inverse : Wendy avait l'impression d'être restée une petite fille pendant que le monde se compliquait à toute vitesse, pendant que ses problèmes se transformaient lentement en problèmes d'adultes, ou plutôt en vrai problèmes, en problèmes qu'elle n'arrivait pas à gérer. Elle avait eu des problèmes d'enfant ingérables aussi, pourtant.

Elle ne savait pas trop quoi penser. Il s'était passé beaucoup de choses ces derniers mois. Elle avait eu beaucoup d'ennuis avec différents Serpentards malveillants, et avec Gray, le pire de tous, qui lui était chez les rouges. Elle n'avait pas su s'en débarrasser en parlant à un professeur, parce que le seul qu'elle aurait pu voir était monsieur Sven, et il était débordé. Wendy s'était sentie honteuse de le déranger en plein travail, et de l'empêcher d'aller voir sa famille. Wendy se sentait honteuse de l'accaparer tout le temps parce qu'elle aimait le voir et rêver. Wendy avait beaucoup rêvé tout au long de sa vie, parce que vivre n'avait jamais été très agréable. Et puis au bout d'un moment tout était sorti, en face de Sloan, en face de Juliet métamorphosée et méconnaissable à l'occasion de noël, et la petite sorcière s'était retrouvée comme mise à nu. Tous ses malheurs et toutes ses peurs avaient été dites. Et doucement les entraves et les craintes qui la retenaient s'étaient mises à se dénouer. Et Juliet était restée présente.

Et puis Wendy était toujours animée par l'envie d'être une bonne personne : une bonne amie, une bonne joueuse de Quidditch, une bonne alliée, une bonne élève. Elle n'avait pas baissé les bras. Elle n'avait jamais eu l'impression d'avoir beaucoup de courage, mais peut-être qu'elle en avait eu, un peu, pour continuer ses efforts.

La vie lui semblait un peu plus facile à vivre maintenant. Peut-être que Kalev avait raison, en fait. Peut-être que Wendy avait grandi. Un peu.

« Euh, euh, merci, euh. » bafouailla-t-elle maladroitement. Elle s'emmêlait toujours les paroles de peur de dire quelque chose de blessant. Ca, ça n'avait pas changé.

Kalev lui n'avait pas peur de lui dire ce qu'il pensait, sans faux-semblants, et paradoxalement, c'était rassurant : elle savait qu'il était honnête, comme ça, et ça l'aidait à croire qu'il était honnête quand il lui disait qu'il l'aimait bien. Wendy n'avait pas de raison de douter, mais le doute était toujours là, au fond de sa pensée, et les paroles du grand Poufsouffle l'aidaient à le combattre. Kalev n'était pas sûr que Juliet soit prête, ou qu'elle ait beaucoup réfléchi à la question.

Mais Juliet était une jeune fille simple. Juliet était une véritable Poufsouffle, entière, honnête et loyale. Elle ne savait pas vraiment mentir. Elle était animée d'une immense gentillesse et d'une véritable empathie avec les autres. Elle ne le cachait pas. Et Kalev avait raison : il y avait peu de chances qu'elle ait un amoureux parce que sinon, elle en aurait parlé. La remarque rassura Wendy. Avant de l'inquiéter de nouveau : si Juliet avait été amoureuse de sa meilleure amie, est-ce qu'elle ne l'aurait pas déjà avoué à quelqu'un ?

« C'est vrai... » fit la petite brune au bout d'un moment, contemplant l'herbe pendant que Kalev contemplait le ciel. « Je sais pas ce qu'elle pense. Tu sais, j'ai peur qu'elle parte. Juliet, c'est toute ma famille. C'est la seule qui me parle, je veux dire. Moi, si elle me disait non, je crois que ça irait ? Je veux dire, c'est déjà beaucoup, j'ai vraiment de la chance qu'elle soit mon amie, et je peux m'en contenter, je suis déjà gâtée. Et puis, elle est honnête, et je lui fais confiance, alors je n'ai pas peur, enfin, si, j'ai peur mais je lui fais confiance. Mais... »

Un silence.

« Mais c'est peut-être pas très gentil de ma part. »

C'était l'autre crainte qui la hantait, omniprésente.

« Je veux dire, tu sais, je suis pas vraiment gentille. Tout le monde le pense, mais, au fond, tu sais, comme monsieur Sven, j'aurais aimé avoir un papa comme lui, ou comme, en fait, tu vois je suis gentille, mais ... »

Wendy se tut de nouveau, se recroquevillant sur elle-même, toute rouge. Ce n'était pas facile à dire. Elle avait envie de le formuler de la façon la moins horrible possible. Elle avait envie que Kalev comprenne quand même, il ne fallait pas en faire trop, ni dans un sens ni dans l'autre.

« Je le fais pas juste pour être gentille. J'ai envie qu'on fasse attention à moi, d'être importante. Et avec Juliet, » rajouta-t-elle, précipitamment, comme pour noyer le poisson, « Avec Juliet, tu vois, je veux dire, je veux pas me montrer égoïste non plus. Je veux dire, j'ai beaucoup parlé de moi, et je parle beaucoup de moi, et je sais pas si, enfin, tu vois, je veux pas être, je veux pas trop peser non plus, et je veux pas que Juliet elle soit gênée. A cause de moi. Mais se taire c'est pas bien non plus. Ca marche pas et... je sais pas. »

En fait Kalev avait sûrement raison. Wendy avait du grandir sans s'en apercevoir. Elle avait longtemps essayé de taire tout ça, et elle n'avait réussi qu'à fondre en larmes et blesser ses proches. Et maintenant plutôt que d'enfouir ses sentiments, elle essayait de les affronter. Elle ne savait pas si elle agissait mieux qu'avant. Mais elle essayait.
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Kalev Hopwar
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Lun 22 Juin - 13:46
Il y avait eu de nombreuses fois ces derniers mois où Kalev avait eu le sentiment de comprendre la position que tenait l'Erudit, lorsque lui-même venait lui étaler ses petits problèmes futiles d'adolescent. C'était difficile, de tenir une oreille attentive, de réfléchir le plus objectivement possible et d'aider autrui à trouver des réponses que l'on n'était pas sûr de posséder soi-même.
Quelque chose de plus difficile encore, pourtant, était d'entendre son interlocuteur se dénigrer avec le plus grand naturel du monde. Il commençait à saisir son propre comportement, en entendant Wendy affirmait qu'elle n'était pas aussi gentille qu'elle en donnait l'air ; il s'entendait encore soutenir au vieux tableau qu'il n'y avait pas la moindre once de courage en lui. C'était dur d'être objectif avec soi-même, de prendre du recul. Parfois, même lorsque l'on pensait s'être compris, on se rendait compte quelques temps plus tard des erreurs que l'on avait commises.

- Du moment que t'es gentille, on s'en fiche de savoir pourquoi tu l'es, non ? Je pense qu'on est tous des égoïstes, au moins un peu. C'est quelque chose de normal de penser à soi. Si je suis ce que tu dis, tu sais, je suis le type le plus égoïste de la planète, parce que je suis gentil et drôle juste pour que les autres sourient, parce que les sourires des autres me rendent heureux. Donc dans le fond je suis un gros manipulateur !

Il espérait que ce point de vue aiderait Wendy à dédramatiser. Trop se psychanalyser, ce n'était pas bon non plus. Réfléchir sur soi et sa situation, c'était une chose, mais vouloir expliquer chacun de ses actes, ce n'était pas la bonne attitude. Si il partait dans ce sens-là... alors il ne pouvait plus se distinguer la moindre qualité. Alors que dans le fond, il n'était pas un si mauvais garçon ? Un peu paresseux, sans doute trop mou, et une certaine tendance à trop garder les choses pour lui, mais il était un plutôt bon ami et avait le rire facile. La balance était plutôt équilibrée. Celle de Wendy aussi : malgré la timidité et les doutes, il y avait de la joie de vivre et beaucoup de douceur.

Les nuages avançaient, poussés par le vent, mais la conversation stagnait. Ils finissaient toujours par s'éloigner de la question principal, du centre épineux du problème. Kalev avait le sentiment de trop réfléchir, ces derniers temps. Cette période de changement le travaillait et il en oubliait de penser avec simplicité. Peut-être était-ce ce qu'il devait tenter de faire, maintenant, pour offrir une vision différente sur le sujet.

- Tu saiiiis. La première fois que je vous ai parlé j'ai eu envie de croire que vous vous aimiez réciproquement alors j'ai envie d'y croire encore. Je vais partir du principe que Juliet t'aime, et que si tu te déclares à elle, tout va rouler. Comme ça je recevrai un hibou très bientôt avec la bonne nouvelle. Enfin, voilà, se poser des questions c'est bien, mais il faut agir en fait. On peut cogiter tout ce qu'on veut, on n'est pas dans la tête de Juliet et on peut rien décider pour elle !

Il se redressa d'un seul coup, d'un geste énergique, et s'assit en tailleur. Il adressa son plus large sourire à Wendy, et posa une main fraternelle sur chacune de ses épaules, comme pour lui communiquer du courage et de la motivation pour toutes ces grandes choses à venir.

- Le jour où je tomberai amoureux, tu me rappelleras de pas me tracasser, ça me rendra service. Il fait pas bon vivre d'utiliser sa matière grise.

Il tira la langue dans une attitude farceuse. Puisqu'il n'avait aucune réponse satisfaisante à offrir à sa jeune amie, la meilleure restait encore celle de l'espoir et du rire. Il acceptait de prendre la responsabilité de la réconforter si jamais les choses se passaient mal. Ce serait sa faute, ce serait lui qui l'aurait poussé à se déclarer. En attendant, il préférait croire que tout irait pour le mieux.
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Dim 28 Juin - 15:28
Encore une fois, quelque part Kalev avait raison. Wendy eut un sourire tendre : Juliet avait raison de l'admirer comme elle le faisait, et de le prendre comme modèle. Kalev était gentil envers tous et il pensait des choses justes. Ca ne suffisait pas tout à fait à convaincre Wendy : il y avait quelque chose d'autre qui la bloquait, au-delà des raisonnements et de la logique, et qui l'empêchait de se dire qu'elle était véritablement gentille. Il y avait toujours un doute. Mais ça faisait du bien d'entendre les paroles que lui disaient son aîné.

Wendy se détendit un peu. Elle avait l'air moins crispée sur elle-même.

« Je ne sais pas. » conclut-elle. « Je pense que t'es très gentil. Et il faut pas que tu te forces à sourire quand ça ne va pas. » rajouta-t-elle.

C'était étrange que de s'entendre dire ça. Peut-être que la petite fille parlait plus pour elle-même que pour le grand garçon, qui ne devait sûrement pas se morfondre sur son sort en restant éveillé au milieu de la nuit comme elle le faisait. Peut-être qu'elle avait besoin de se convaincre elle-même. Wendy vivait dans la culpabilité : elle s'interdisait souvent de parler d'elle et des soucis qui lui pesaient, et elle bravait souvent cet interdit, avant de s'en vouloir de l'avoir fait. Elle avait peur d'être elle-même pesante. Elle savait qu'elle n'avait pas à s'en faire, pourtant. Ses craintes restaient malgré tout. Mais en ce moment, ça allait mieux : Wendy s'ouvrait beaucoup plus aux autres qu'avant, et tout s'arrangeait tant bien que mal.

Kalev aussi pensait qu'il n'y avait pas à s'en faire. Il avait décidé de croire que tout allait bien, et que Juliet l'aimait aussi, et cet espoir naïf semblait sage, d'une certaine façon : après tout, ils ne pouvaient pas savoir comment se finirait cette histoire. Et Wendy se mit à rire devant son air soudainement sérieux. Puis elle redevint calme et elle formula une réponse.

« Tu as raison. Tu sais quoi. Je décide que... » Une profonde inspiration. Le courage n'était pas son fort. Wendy n'avait pas l'air aussi à l'aise qu'avant. « Je vais lui dire. Je vais essayer ? Je voudrais lui dire ? Alors je vais le faire, d'accord ? Puisqu'on sait pas, autant se dire que ça va bien se passer. Alors je vais le faire. Voilà. »

« Mais je vais le faire comment ? Tu sais comment il faut le dire ? »
La petite Poufsouffle restait calme mais le ton de sa voix trahissait une nervosité grandissante. « Tu crois qu'il faut que je le dise en grande pompe au Bumbyday ? Que je le lui dise de façon cachée, avec une lettre ? Que je le fasse quand on est toutes seules ? Que, je, je sais pas Kalev, tu as déjà dit à quelqu'un... ce genre de choses, euh, comment je vais faire, je sais pas... »

Wendy semblait perdue et paniquée, toute petite entre les deux grandes mains de Kalev sur ses épaules, les yeux fuyants regardant le sol, les mains se tortillant nerveusement les doigts, ça lui faisait peur, tout ça, et il y avait tellement de choses à faire, tellement de façons d'agir, elle n'était même pas sûre de se tenir à sa résolution, Wendy, elle avait tellement peur au fond d'elle-même, malgré l'assurance de son aîné et la sagesse de ses paroles, elle se disait qu'elle n'y arriverait pas, elle se disait que ce ne serait pas grave. Elle aurait voulu le dire à Juliet pourtant. Elle était venue voir Kalev avec l'espoir secret qu'il la pousse dans cette direction. Parce qu'elle en avait envie. Et maintenant qu'elle avait pris la décision de le faire, elle n'avait qu'une envie, c'était de revenir sur ses pas. Wendy n'était pas très courageuse.
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Lun 29 Juin - 10:18
Wendy avait plus de courage qu'elle ne le pensait, pour prendre la décision d'avouer ses sentiments à sa meilleure amie. Il y avait tellement de personnes qui préféraient garder le silence, par peur de la moquerie, du refus ou de la colère d'autrui. On tombait facilement amoureux, mais on avait beaucoup plus de mal à s'assurer d'un amour réciproque. Pourtant, Kalev aimait bien observer cette phase chez autrui ; celle où les regards se cherchent et où les coeurs se rapprochent. Elle était presque plus douce encore, la période de la découverte des sentiments, que celle du partage de l'amour rendu.

Kalev exerça de sa main une petite pression sur l'épaule de Wendy, pour témoigner du soutien qu'il lu apportait.

- J'espère que c'est la bonne décision. Je ne sais pas si tu lui diras avant que je parte, alors tiens moi au courant ?

Le temps passait tellement vite, il avait l'impression de devoir faire ses bagages demain et de d'être contraint de dire au revoir à tout le monde d'ici quelques heures. Il n'avait aucune idée du moment que choisirait Wendy pour se déclarer, alors mieux valait faire connaître sa volonté d'être tenu au courant de ce qui allait se passer. Kalev avait toujours aimé être au courant de toutes les petites choses qui se produisent à Poudlard. Pour un garçon, aimer les ragots n'était pas vraiment bien vu, mais c'était comme ça. Chacun ses défauts, après tout.

Lâchant Wendy, il réfléchit aux conseils qu'il pourrait lui donner pour faciliter sa tâche, et répondre correctement à sa question, mais de mémoire, il n'avait jamais réellement déclaré son amour à quelqu'un. A sa famille, oui, c'était banal. A Camille, sur le temps de la plaisanterie. A se coéquipiers dans l'euphorie, sans doute. Mais aux filles avec lesquelles il était sorti quelques jours ou quelques semaines, qu'il se souvienne, jamais.

- Hmm. Dans l'hypothèse pas souhaitable où les choses tournerait mal, ça pourrait gâcher ton Bumblebee Day, ce serait dommage. Tu devrais peut-être juste l'inviter à se promener avec toi un de ces quatre ? En fait, le plus important, c'est sans doute juste de trouver un coin calme où personne ne traîne, comme un passage secret, les vieilles toilettes, les cuisines, un truc du genre. Enfin, non, il y a du monde en cuisines, pas les cuisines. Mais tu vois l'idée ?

Venant du garçon qui avait réussi à donner un rendez-vous dans les toilettes de Mimi Geignarde et dont le sommet du romantisme consistait à réciter des poèmes ridicules écris pour passer le temps, ce n'était pas forcément très fiable, ceci dit. Enfin le lieu n'était pas forcément si important, après tout. La manière de le dire, c'était déjà autre chose.

- C'est vraiment gênant, parce que je sais pas plus que toi à quoi doit ressembler une déclaration en fait. Il se gratta la joue, l'air embarrassé. Enfin, t'enlève ma famille, l'équipe, Camille, franchement... Et encore, Camille c'est pour rire et je le dis en français, je crois pas que Juliet parle français. Maiiis peut-être qu'il faut juste le dire simplement avec les mots qui te passent par la tête ?

C'était peut-être aussi simple que ça ? Souvent, on imaginait la scène cent fois dans sa tête, on préparait ses répliques à la virgule près le soir sur son oreiller, et puis au moment fatidique, on oubliait tout, rien ne se passait comme prévu et il fallait laisser place à l'improvisation ; alors pourquoi ne pas se dire qu'on va improviser dès le départ ?
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Ven 10 Juil - 16:22
Maintenant que Wendy avait pris le courage de se décider à dire à Juliet qu'elle l'aimait, comment le lui dire semblait être une tâche encore plus insurmontable. La petite sorcière ne savait pas comment s'y prendre, et surtout, elle ne voyait pas comment, même avec la meilleure des situations, elle arriverait à faire sortir les mots de sa gorge. L'idée la plongeait dans une sorte de terreur sourde, indistincte et un peu floue, qui se concrétisait par un milliers d'hypothèses invraisemblables dès qu'elle essayait de s'y pencher un peu – et si Juliet s'enfuyait en courant, et si Juliet se mettait à rire tellement Wendy s'était montrée ridicule, et si Wendy avait un morceau d'épinard entre les dents, ou l'haleine pas fraîche, et si, et si... et si Juliet disait non, en fait. C'était vraiment terrifiant. Il n'y avait que les Gryffondors qui devaient réussir à avoir autant de courage.

Kalev arrivait à rendre le tout encore plus terrifiant et encore plus simple à la fois : il lui conseillait de se lancer, tout simplement. En un sens, il avait raison : ça ne servait à rien de s'angoisser en échafaudant le scénario parfait, Wendy allait juste le faire, maladroitement et en hésitant sur les mots parce qu'elle faisait toujours ainsi, pendant que Juliet l'écouterait, avec son grand sourire, ses yeux pétillants, immobile et attentive – ce qui faisait toujours un peu bizarre à Wendy, parce qu'elle avait l'impression d'avoir réussi par miracle à stopper une pile électrique pendant quelques secondes, et que c'était elle qui du coup s'agitait incessamment. Un peu comme là, où elle avait des pensées qui partaient dans tous les sens et la main en train de triturer nerveusement une mèche de ses cheveux. Wendy n'était pas particulièrement détendue.

Elle allait le dire à Juliet. Elle allait le lui dire !

« Je sais pas comment je vais faire, mais tu as raison, je crois – je vais demander à la voir, et je vais le lui dire, et, et voilà ! »

Elle avait bien envie de le faire en plein milieu du Bumblebee Day. La pensée lui envahissait l'esprit, et, d'une façon un peu égoïste, elle avait envie de pouvoir avouer ce secret et d'en être soulagée. Elle avait envie de le cacher, aussi, et de ne rien dire pendant la fête de l'école, parce que ça la terrifiait, et qu'elle était douée pour prétendre que tout allait bien, Wendy – si elle prenait la décision de le dire plus tard, elle arriverait plus facilement à rester calme.

« Je, je – »

Elle soupira.

« Ca va bien se passer. »

Wendy s'était un peu calmée.

« Et je t'enverrais un patronus ou un hibou, mais probablement un patronus, parce que j'ai envie de le lui dire vite, et si ça ne va pas, je sais pas, j'irai manger des glaces et des bonbons ! Et voilà, comme ça, ça ira mieux. »

La nourriture, la solution magique de la maison Poufsouffle ! C'était un peu ridicule comme affirmation, mais ça permettait à Wendy d'envisager un refus. Elle ne saurait sûrement pas quoi faire si Juliet lui disait non, et si Juliet était gênée de la voir après ça, et si leur amitié finissait mais... Mais voilà, elle achèterait des bonbons, et garderait ses pensées concentrées sur quelque chose de superficiel comme ça le temps qu'elle puisse enregistrer l'information. Elle ne savait pas trop. Elle achèterait des bonbons. Mais tout allait bien se passer.

Wendy s'apaisait peu à peu.

« Ca va mieux. Ca va bien se passer ! » répéta-t-elle, pour se convaincre et se donner du courage. « Merci. » finit-elle, tout simplement. Elle ne savait pas trop quoi rajouter. Wendy restait assise là, devant son aîné Kalev, un peu maladroite, mais souriante.
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Le coeur des hommes - Wendy Vide

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Mer 29 Juil - 17:16
Plus la petite Wendy partageait sa résolution nouvelle, plus large devenait le sourire de Kalev. Ce genre de choix lui rappelait combien il était agréable de vivre sa vie à la légère et de prendre les choses comme elles viennent en espérant que tout finirait bien. Tout cela avait un petit aspect de conte de fée et ravissait le coeur fleur bleue du capitaine de Poufsouffle.
L'amour, c'était le sentiment le plus compliqué qui soit ; plus il grandissait, et plus Kalev en était persuadé. Il y avait tellement de façons d'aimer, et tellement de gens et de choses à aimer, qu'il y avait de quoi se perdre dans cet espèce de grand labyrinthe de l'affection. Peut-être était-il trop bête ou trop simplet pour réfléchir profondément à ce genre de choses, alors il laissait couler, mais certains soirs, il ne pouvait s'empêcher de se demander pourquoi l'amour était si difficile à comprendre.

- Je t'offrirai des bonbons aussi si tu veux. Ma mère est plutôt bonne pâtissière, elle pourrait t'en faire des maisons si je lui demande. Ou je peux apprendre à les faire aussi, tiens. Je vais devenir grand, il faut peut-être que j'apprenne à me nourrir. Il passa une main dans sa nuque, à moitié gêné et à moitié amusé par cette soudaine constatation. En fait maintenant que j'y pense ça va être super chiant de plus vivre à côté des cuisines de Poudlard, wouw.

De sa gorge s'échappa un de ses rires légers habituels. Il avait tellement pris l'habitude d'embêter les elfes de maison en leur demandant quelques bons trucs à manger pour les longues soirées en salle commune qu'il avait complètement oublié que ce n'était qu'un court privilège de sa scolarité de Poufsouffle. C'était comme un droit acquis, en quelque sorte, une mauvaise et tenace habitude.

Ces réflexions un peu stupide mises de côtés, Kalev n'était pas très sûr de mériter des remerciements. Wendy était tout simplement courageuse en acceptant d'aller de l'avant, et si Kalev pouvait écouter, il ne pouvait en aucun cas rendre les autres courageux. C'était quelque chose de personnel. Et puis, un trouillard comme lui n'y connaissait pas grand-chose au courage.

- C'est quand même un peu dingue de se dire que ta meilleure amie est aussi la personne dont tu es amoureuse. La frontière paraît super fine dit comme ça. C'est un truc à se demander ce qui différencie l'amour de l'amitié. Enfin, j'espère que tout se passera bien pour toi.

Il lui tapota, encore une fois, gentiment la tête. Avec un peu de chance et pas mal de confiance, tout finirait certainement pour le mieux.
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Wendy Weatherfield
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Jeu 6 Aoû - 15:30
Wendy se confortait elle-même dans sa décision, en se répétant encore et encore qu'elle allait le dire à Juliet, sans dire un mot, parce qu'elle n'en avait plus besoin maintenant. Elle commençait à s'imaginer comment ça se passerait, ce qu'elle ferait si Juliet disait non, ce qu'elle ferait si Juliet disait oui, et quelque part ce qui la terrifiait tant il y a quelques instants l'effrayait beaucoup moins maintenant. C'était même un peu surprenant, quelque part. Apprivoiser l'idée avait été tellement facile. Peut-être que Wendy avait juste très envie de le lui dire, à Juliet.

Kalev parlait de bonbons lui aussi, et de sa mère qui était pâtissière, et de toute l'aide qu'il pourrait donner à la petite Poufsouffle, même quand il ne serait plus à Poudlard – parce que, bientôt, il allait quitter Poudlard. Il était adulte. Wendy aussi n'était plus une petite fille, il était loin le temps où elle et Juliet passaient leurs après-midis à jouer sans se soucier de rien. Ils grandissaient vite. Elle n'avait pas l'impression d'être bien grande pourtant. Elle avait l'impression d'être une gamine catapultée dans des histoires trop compliquées pour elle, à déblatérer de profondes platitudes sur des sujets qu'elle venait de découvrir. Elle prenait peut-être les choses un peu trop à cœur. Mais tout lui semblait tellement important maintenant.

« Je pense que ça ira. » répondit-elle à son aîné, qui venait de lui tapoter la tête pour la rassurer – elle n'en avait plus besoin, maintenant. Wendy se sentait forte dans sa décision, et prête à aller jusqu'au bout. C'était encore très théorique, et peut-être qu'elle se démonterait devant Juliet, mais pour le moment ça allait. Elle n'avait plus peur. Il n'y avait pas à avoir peur. Elle se disait ça. Tout allait bien se passer. C'était de Juliet dont on parlait, après tout.

« C'est vrai que c'est bizarre. Parfois je me demande, aussi, si j'ai toujours été amoureuse de Juliet ou si je suis tombée amoureuse en grandissant. Et puis si j'ai décidé de l'être ou si j'ai juste fini par me l'avouer. Tout plein de choses comme ça. C'est flou, l'amour, en fait. On aime plein de gens de façon différente : j'aime mon papa, j'aime les gens de Poufsouffle, j'aime mes amis, j'aime Darius, j'aime Juliet. Et puis j'aime aussi plein de choses. J'aime les gâteaux et le Quidditch, mais j'en suis pas amoureuse – mais y'a des gens qui diraient qu'ils sont amoureux du Quidditch. »

« Au final, c'est pas grave que ce soit flou, non ? J'aime Juliet et c'est pas pareil. J'ai envie de vivre avec elle et de passer ma vie avec elle et de faire plein de choses. »
finit-elle en rougissant un peu. « C'est pas la même chose que d'être amie avec quelqu'un. Mais on a toujours été les meilleures amies du monde, tu sais. Ca a toujours été spécial comme relation, unique, exceptionnel, et puis euh, plus important aussi, alors. Euh. Pas que mes autres amis sont pas importants, hein, mais Juliet, c'est Juliet. Je l'aime. C'est vrai que c'est dur de savoir ce que ça veut dire, concrètement ? C'est quoi, être amoureuse ? Juliet, elle est pas du tout comme mes autres amis. Ca je le sais. C'est juste pas pareil d'être avec elle, et de la voir, et quand elle sourit, et puis quand elle me tient la main, et tu sais, c'est bête, c'est vrai que ça n'a pas toujours l'air très différent, mais ça me fait tellement plaisir, c'est des moments où je suis tellement heureuse tu sais, qu'au final même si ça n'a pas l'air différent, ça l'est. »

C'était très intéressant comme question, ce qu'il avait dit Kalev, mais Wendy sentait que les choses étaient un peu différentes, que ce n'était pas aussi difficile à savoir que ce que Kalev croyait, parce que son amitié avec Juliet n'avait jamais été comme les autres amitiés.
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Kalev Hopwar
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Sam 8 Aoû - 13:57
- Une amitié pas comme les autres, hein...

En un sens, en un tout petit sens, Kalev se sentait apte à comprendre ce que sa cadette tentait d'exprimer par cette phrase. Si, parmi ses précieux ami, il en avait élevé un au dessus du lot, c'était bien parce que son lien avec lui était spécial. Il y avait un petit quelque chose en plus qu'il n'y avait pas avec les autres, et qui ne rendait pas sa relation avec ces amis-là dérisoire pour autant. D'ailleurs, Kalev n'aimait pas beaucoup l'idée de hiérarchiser son amour pour autrui, l'importance des autres dans son coeur ; mais, sans vraiment qu'il ne s'en rende compte ni ne l'explique, il était vrai que Camille avait pris une place légèrement plus dominante que les autres.

- Tu me diras, c'est peut-être pas plus mal que Juliet soit à la fois la fille que tu aimes et ta meilleure amie, non ? Aimer très fort deux personnes différentes ne doit pas être le truc le plus simple du monde. C'est un peu nul, mais la jalousie pointe vite le bout de son nez qu'on le veuille ou non. Il prit, un instant, une mine songeuse. Je dis ça, mais je n'ai pas le souvenir d'avoir déjà approuvé de la jalousie.

Il partageait aisément ses amis, son animal de compagnie et sa famille sans se soucier des conséquences. Vouloir garder les gens rien que pour ça ne présentait aucun intérêt et ne s'assurait pas de leur amour envers soi, dans le fond. Autant les laisser vivre leur vie et être heureux. Kalev avait assez confiance en chacun de ses proches pour ne pas inquiéter d'être abandonné ; la distance géographique l'angoissait bien lus, à ce sujet, que quelques bavardages avec des inconnus, et de très loin.

Même vis-à-vis de Camille, il n'éprouvait aucune jalousie. Il lui espérait de pouvoir continuer à sourire, l'encourageait dans ses amourettes, l'écoutait parler des autres garçons sans sourciller. Il était vrai qu'une fois, lorsqu'il avait parlé avec Juliet, il avait eu peur un instant que Camille dégote un nouveau meilleur ami, en son absence ; mais cette idée sotte avait rapidement été chassée. Wendy l'affirmait : il y avait des amitiés spéciales, qui ne mourraient pas aussi aisément.

- Du couuup. Il va peut-être falloir songer à rentrer. Le terrain risque de bientôt être utilisé en plus, ajouta-t-il en apercevant quelques élèves se diriger vers les vestiaires. Et je sais pas pour toi, mais j'ai encore quelques derniers devoirs à rendre. Jusqu'au bout, les professeurs ne nous auront pas lâché !  

Tout en se relevant, Kalev rit, et tendit une main à la jeune fille pour l'aider à se mettre debout à son tour. Il ne verrait bientôt plus les couleurs châtoyantes de la salle commune, alors autant y tuer correctement le temps les quelques semaines qui lui restaient à passer entre ces murs.
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