Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
poufsouffle
1189 pts
serpentard
918 pts
serdaigle
661 pts
gryffondor
612 pts

l'unité
203 pts
ligue des sorciers
223 pts

Caesius ▬ fondatrice retirée
Viridus ▬ administratrice
Kalev ▬ modératrice
Sloan ▬ modératrice
Flavian ▬ modératrice



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-45%
Le deal à ne pas rater :
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre 14 couverts – ...
339 € 622 €
Voir le deal

Partagez

Save me a spark | ft. Peggy

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

Poufsouffle
tiamoooo tiiii amooo ♫



Timothy E. Mills
Timothy E. Mills
Messages : 424
Date d'inscription : 31/03/2014



Save me a spark | ft. Peggy Vide

MessageSave me a spark | ft. Peggy Empty
Lun 13 Juil - 20:49


Dernier cours de la journée ! Vous comprenez, DER-NI-ER COURS DE LA JOURNÉE ? C’était-à-dire que Timothy pouvait arrêter de se taper inintentionnellement la tête sur le bureau (il s’endormait assis, en fait. L’histoire de la magie, c’était solidement emmerdant) et aller faire des choses cent dix fois plus intéressantes, soit s’asseoir et lire. Ou observer les gens passer, le regard dans le vide et les pensées quelque part non-loin du vide. En fait, c’était ce qu’il aurait voulu faire. Mais là, il commençait à se sentir un peu seul. Il ne savait pas vraiment pourquoi, mais ça le rendait un mal et il n’aimait pas du tout ça. Il avait dormi, cette nuit, avec l’oreiller entre ses bras et il avait passé ses cours à essayer de communiquer avec ses voisins de bureau comme il le faisait quand la solitude le mangeait.

Le Poufsouffle rangea  vite fait son encre, son manuel, sa plume et ses parchemins dans son sac – il avait malencontreusement oublié de reboucher son encrier, mais il n’avait  pas encore remarqué – et empoigna l’espèce de baluchon aux motifs spatiaux qui lui servait à transporter d’autres livres. Sans trop attendre, mais non sans balancer un salut à quelques connaissances et amis, il sorti de la salle qui respirait le nerd amateur d’histoire. Il regarda de gauche à droite et au lieu de prendre le couloir qui l’amènerait  inévitablement vers le chemin pour se rendre au dortoir des Poufsouffle, il prit celui qui le ferait zig-zaguer un peu.

Il marcha sans répondre ni poser son regard sur les tableaux qui lui lancèrent des salutations joyeuses, ce qui en vexa quelques-uns, mais il s’en ficha solidement. Après quelques avoir traversé deux ou trois couloirs, il se ramassa au milieu d’une foule construite sur la base d’une tonne de marmots très pressés d’occuper leurs yeux sur autre chose qu’un prof et un tableau noir. Timothy se faufila du mieux qu’il le pouvait dans le tas de gens en prenant bien le temps de les regarder, voir s’il ne trouverait pas une tête connue.

Il passa à deux centimètres psychologiques de lâcher prise, mais une jolie tête avec de jolis cheveux lui tapa à l’œil. Plus il s’avançait, plus elle lui devenait familière. C’était la fille qui aimait lire ! Et qui était presque tout le temps à l’écart… Il lui avait parlé, parfois. Prêté des livres, aussi. Il était convaincu que s’il la laissait lui filer entre les doigts elle irait quelque part loin de la vie. Dans sa tête, probablement. Et tout le monde savait qu’être dans sa propre tête était probablement l’équivalent de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment ( il ne savait pas du tout où elle allait, mais penser au pire le motivait à agir, vous voyez ). Il prit une grande inspiration :

 – PEGGY ! qu’il cria pour qu’elle puisse l’entendre par-dessus le brouhaha d’adolescents.

Rapidement, il accéléra le pas en se glissant vivement et sans gêne entre les gens. Un moment, il se retrouva à sautiller sur une jambe puisque l’autre s’était retrouvée coincée entre deux premières années.

Il manqua tomber pathétiquement, mais  il se retenu d’un bras contre le mur, tout juste en face de Peggy. Il lui lança un grand sourire. Il était content de la voir. Il devait avoir l’air très stupide avec son air de type qui avait failli se manger le plancher et qui venait de s’érafler l’avant bras sur le mur en pierres :

– Tu fais un truc ce soir ? J’ai quelque chose à te montrer.

Il souleva son baluchon aux motifs de nébuleuses rempli de livres pour que la jeune fille le remarque.

Revenir en haut Aller en bas

Poufsouffle



Peggy Renner
Peggy Renner
Messages : 148
Date d'inscription : 11/01/2015



Save me a spark | ft. Peggy Vide

MessageSave me a spark | ft. Peggy Empty
Mar 14 Juil - 16:36

Peggy était plutôt heureuse. Elle était de retour à Poudlard, et elle aimait bien Poudlard, ses escaliers et ses couloirs, ses cours et ses élèves. Tant de personnes qui menaient leur petite vie tranquille, avec leurs histoires et leurs drames et leurs joies, que Peggy pouvait observer, de loin, en brodant avec ce qu'elle avait et en inventant ce qu'elle n'avait pas. Peggy vivait dans un monde formidable, peuplé de personnages de contes de fées. Et puis elle y avait sa place – sa cravate jaune aux insignes de sa maison, son lit dans son dortoir, et sa participation aux cours et à la course aux points pour la coupe des quatre maisons. Peggy avait un rôle à défaut d'être appréciée pour qui elle était, et ça lui allait bien : c'était à peu près tout ce qu'elle pouvait gérer d'un point de vue émotionnel. Peggy n'arrivait pas à avoir d'amis. C'était trop demander. Elle était heureuse qu'on la connaisse de loin, et qu'on l'apprécie comme on appréciait le paysage.

Tout le monde ne la comprenait pas forcément. Il y avait des élèves bien-intentionnés, des Poufsouffles surtout, qui périodiquement tentaient de l'aider. Comme Timothy. Timothy, elle le connaissait bien : lui aussi vivait dans son petit monde, à lire des livres et des regarder des gens dans le parc et des étoiles dans le ciel. Timothy, il avait eu une histoire avec Edgar, que Peggy connaissait mal mais qu'elle s'était empressée de romancer. Et surtout, Timothy venait régulièrement la voir pour tenter de parler littérature ou d'échanger des livres, ou simplement pour l'interpeller dans les couloirs, en criant bien fort son prénom, avant de pousser tout le monde pour l'atteindre (de peur qu'elle ne s'enfuie, peut-être), et de la regarder, grand sourire, en lui disant qu'il avait quelque chose à lui montrer. Il était gentil Timothy. Elle l'avait regardé venir comme un rhinocéros en train de la charger. Un rhinocéros euphorique prêt à tout câliner sur son passage.

Mais Peggy, elle ne savait pas quoi faire, là. Elle regardait le grand garçon, les bras rabattus contre elle et la bouche grande ouverte, balbutiant des hésitations, éructant régulièrement des petits euh parce qu'elle ne savait pas quoi dire de plus.

« Uh- »

Il fallait bien lui répondre, à Timothy. Il était gentil. Il était attentionné. Ce n'était pas tous les jours qu'on était attentionné envers elle. Peggy devait être polie. Peggy devait être gentille. Et puis il voulait la voir et lui parler.

« Uh- »

Et puis si elle restait là sans rien faire – à part devenir rouge comme une tomate – il allait se fâcher. Ou pire elle allait le gêner. Ou pire il allait être triste. Ou pire elle savait pas quoi, mais elle savait que pire encore pouvait arriver.

« Uh- »

Peggy paniquait doucement. Peggy s'emballait pour un rien. Peggy ne voulait pas faire de peine à Timothy. Mais elle ne savait pas comment s'y prendre non plus. C'était toujours plus facile pour tout le monde quand on ne lui demandait jamais rien.

« Uh- »

Ils avaient bien de la chance les gens qui arrivaient à parler aux autres. Peggy savait qu'elle avait l'air bien ridicule, raide comme un plant de tomate, et ça ne faisait que contribuer à sa panique. Et Timothy, pendant ce temps là, il attendait.

Une réponse, enfin. « Uh, oui ? » finit-elle par sortir, avec toutes les peines du monde.
Revenir en haut Aller en bas

Poufsouffle
tiamoooo tiiii amooo ♫



Timothy E. Mills
Timothy E. Mills
Messages : 424
Date d'inscription : 31/03/2014



Save me a spark | ft. Peggy Vide

MessageSave me a spark | ft. Peggy Empty
Mar 14 Juil - 19:06


Timothy était un porte-manteau douteux. En effet, il se tenait encore accoté sur le mur, le bras tendu avec le sac au bout et son grand sourire trop candide attaché au visage comme une tique sur sa victime. Il espérait que Peggy lui donnerait une réponse positive, mais elle lui semblait être en train de mourir à l’intérieur et ça le rendait perplexe. Si Timothy avait été un peu plus rapide d’esprit et moins en mode « ralenti », il lui aurait  fermé la bouche en poussant son menton vers le haut pour éviter qu’elle n’avale quelque mouche soit-elle et que, par le fait même, quelque mouche soit-elle trouve la mort au fond d’une gorge. La pauvre avait l’air d’avoir subit une espèce de choc émotionnel ou une espèce de crise cardiaque du cerveau.

Et le Poufsouffle ne se rendit même pas compte que c’était de sa faute. Oh, Timothy, tu devrais apprendre à être plus délicat avec les gens timides, surtout les gens timides dont tu avais conscience de leur timidité, puisque là tu devais avoir l’air d’un grand méchant loup trop souriant. L’euphorie d’enfant qui l’envahissait lui fit répondre juste après Peggy un genre de :

– Uuuuuh ?

Un peu pour dire « allez, dit, allez ! Je veux savoiiiir ». Il avait cette impatience immature soit un peu attachante, soit très lourde, tout dépendant de la personne qui la subissait. Timothy fini par baisser son bras, il commençait à avoir mal.

Il lâcha le mur et se tenu comme s’il avait une colonne vertébrale – ce qui était le cas, éventuellement – et fixa l’adolescente avec une perplexité sans mot. Il la voyait devenir rouge et elle semblait peut-être paniquer. Mills se rongea un ongle puisqu’il commençait aussi à paniquer. C’était affreux comme la panique était contagieuse. Il espérait qu’elle ne mourrait pas à ses pieds, elle était trop adorable pour ça. Le brun accrocha la corde de son baluchon à son poignet et commença à faire de drôles de mouvements de bras comme lorsqu’on voulait dire à quelqu’un de se calmer, que tout allait bien, sans vouloir user des mots.

Il avait l’air d’un mime, en fait. D’un mime en train de construire un mur et de le faire glisser sur le côté. La pauvre Peggy ne devait rien comprendre. Il voulu lui poser les mains sur les épaules, mais elle était tellement raide qu’il avait peur qu’elle tombe en morceau. C’aurait été malheureux, il aurait fallu passer le balai. Timothy couina. Il regarda derrière lui voir s’il ne trouverait pas quelqu’un capable de réparer une enfant en train de se briser. Mais il n’y avait que d’autres marmots qui ne lui seraient d’aucune utilité.

Il ne se retourna pas avant que Peggy ne lui donne une réponse. À nouveau, il la regarda.

– Oh ? Oui, genre, je fais quelque chose ce soir ? Ou oui, genre, j’accepte de te tenir compagnie ?

Il la regarda avec une quelconque joie éphémère dans les yeux. Il espérait sincèrement que ce soit la deuxième option. Mais il ne pouvait s’empêcher d’avoir l’air un peu déçu en pensant que  ça pouvait être la première, aussi. Malgré lui, il recula un peu, prêt à lui ficher la paix.

Il lança un petit sourire dans le style « désolé de t’avoir embêtée ! ».


Revenir en haut Aller en bas

Poufsouffle



Peggy Renner
Peggy Renner
Messages : 148
Date d'inscription : 11/01/2015



Save me a spark | ft. Peggy Vide

MessageSave me a spark | ft. Peggy Empty
Mer 15 Juil - 10:05

Quelque part – d'un point de vue extérieur, d'un point de vue distant, un jour quand ils seraient vieux, ce genre de choses – cette scène devait être plutôt drôle à voir : deux adolescents incapable de parler, la première éructant des débuts de mots, le deuxième avortant des gesticulations, chacun tentant de ne pas mettre l'autre mal à l'aise, tous deux accomplissant l'inverse de leur but. Timothy ne savait pas quoi faire de la situation qu'il avait créé. Peggy n'arrivait pas à réagir normalement dans une situation qui aurait du être normale. Non, en fait, c'était un peu triste à voir.

Et puis, finalement, au prix de grands efforts, ou par une sorte d'étrange miracle, poussée par Merlin, le château, ou toutes les espérances des créatures qui veillaient sur elle, Peggy réussit à débloquer la situation. Peggy avait réussi à dire un mot, un oui, et Timothy s'était empressé de s'en emparer, tentant de comprendre ce que ce mot voulait dire. C'était simple pourtant : oui. Oui, c'était positif. Oui, c'était affirmatif. Oui, ça voulait dire que Peggy voulait bien. Oui, c'était un d'accord, une acceptation, une invitation, oui, c'était tout ce qu'elle pouvait dire.

Et Timothy commençait à paniquer un peu. Peggy esquissa un mouvement des bras vers lui pour le retenir, avant d'essayer, à grand-peine, d'expliciter ce oui.

« Oui ! » commença-t-elle, un peu trop fort, avant de soudainement se rétracter. Un silence.

« Oui. » Et puis, comme si le barrage s'était fendu, laissant place au torrent. « Enfin je veux dire, non je fais pas quelque chose, enfin si, je fais quelque chose, je veux dire puisque oui puisque tu me montres un truc alors je vais voir ça, je veux dire, je veux bien, j'accepte, de te tenir ta compagnie je veux dire, enfin, non, je te tiens compagnie, je, je. »

Et le flot de paroles s'interrompit aussi brusquement qu'il avait commencé, pendant que la petite fille virait au rouge tomate, d'une teinte particulièrement violente. Peggy n'avait pas l'habitude de parler autant. Elle y arrivait mieux qu'avant, à cause de la centaurette et de la gentillesse des gens et de son amie Violet qui était gentille elle aussi, et intelligente et qui voulait être son amie, alors du coup ça allait mieux, et Timothy la regardait et il l'aimait bien, mais Timothy il était grand, et Timothy il était bruyant, et il était sympathique mais il lui faisait un peu peur quand même mais elle l'aimait bien, alors elle voulait bien voir le truc qu'il voulait lui montrer. La jeune fille rougissante avait un petit sourire heureux qui calmait mal sa panique.
Revenir en haut Aller en bas

Poufsouffle
tiamoooo tiiii amooo ♫



Timothy E. Mills
Timothy E. Mills
Messages : 424
Date d'inscription : 31/03/2014



Save me a spark | ft. Peggy Vide

MessageSave me a spark | ft. Peggy Empty
Jeu 16 Juil - 5:32


Elle  le retenu et lui, il « obéit ». Timothy interrompit  son mouvement de recul et retourna à sa position initiale. C’était drôle, puisqu’il savait très bien qu’il n’aurait pas dû réagir ainsi ; la panique avait été inutile. Il connaissait Peggy comme une fille particulièrement timide et il aurait dû s’en douter, de sa réaction.

Poliment, il l’écoutait se justifier (enfin, écouter était relatif puisqu’il tentait tant bien que mal de faire les liens à travers ce flot verbal). Il aurait voulu rire doucement, être ouvertement attendri, mais il étouffa ce rire au fin fond de sa gorge. Il avait peur qu’elle ne le prenne pas de la façon dont il aurait voulu. Ayant été un enfant particulièrement très timide durant les dix premières années de sa vie, il pouvait comprendre ce qu’enduraient les gens qui gardaient le « particulièrement très » devant le timide en grandissant, ce qui le rendit tolérant. Du coup, il se contenta de la couvrir de ce regard de grand-frère un peu trop tendre, accompagné du même genre de sourire. Le type de regard qui voulait dire que tout allait bien et qu’il fallait se calmer.

Il aimerait lui montrer à être moins pliée sur elle-même, à cette petite. Il était convaincu qu’elle avait tellement de choses à dire et à faire découvrir aux gens. Peut-être qu’elle ne s’en rendait pas compte ? C’était malheureux… Bref, il hocha la tête pour acquiescer. Ce qu’elle disait faisait quand même beaucoup de sens. Si elle lui tenait compagnie, effectivement qu’elle faisait quelque chose, ce soir !

Timothy se tapa gentiment sur la tête pour faire comme «  je suis vraiment stupide, ihih ! » et lui tourna le dos. Le Poufsouffle lui fit signe de le suivre tout en allant pour s’asseoir sur le bord d’une fenêtre :

– Cet été, mon père fêtait ses soixante ans. Il ne lui reste plus beaucoup d’années d’enseignement avant qu’il songe à prendre sa retraite... Il enseigne la littérature à l’Eton College, je sais pas si je te l’avais déjà dit. Bref. Du coup, il m’a laissé l’aider à préparer ses plans de cours de cette année. C’était sympathique. Pour marquer  la presque fin de sa carrière, il a mis en lectures obligatoires ses volumes préférés. L’école allait lui en donner de nouveaux, plus adaptés à l’enseignement, et, donc, il m’a donné ses anciens livres. Ça me fait rire, puisqu’il voulait pas que je les touche, avant !

Il lança un grand sourire à la miss alors qu’il se posa sur le bord d’une fenêtre pas trop loin de où il l’avait croisée. Il y avait dans ses yeux une drôle de lueur. D’admiration ou quelque chose du genre. Il admirait beaucoup son père. C’était probablement grâce à lui qu’il était ce qu’il était ( en dehors des gros défauts, oui ) et si sa mère avait pu terminer ses études et entrer dans l’enseignement après lui avoir donné naissance – elle n’avait que 23 ans à l’époque –. Enfant, il avait toujours dit que s’il ne devenait pas astronaute, il deviendrait son papa.

Il se passa une main dans ses cheveux pour les ébouriffer un peu. Il était, disons, stressé. Probablement de peur d’en abîmer un – il n’avait pas osé les ouvrir encore. Mais, tout à la fois, il était heureux de pouvoir partager ce moment avec son amie.



Revenir en haut Aller en bas

Poufsouffle



Peggy Renner
Peggy Renner
Messages : 148
Date d'inscription : 11/01/2015



Save me a spark | ft. Peggy Vide

MessageSave me a spark | ft. Peggy Empty
Mer 5 Aoû - 21:46

Peggy regardait Timothy avec un petit sourire gêné et le rouge envahissant ses joues. Elle était contente d'elle-même et d'avoir réussi à parler, pour le moment – elle se rendrait compte un peu plus tard du ridicule de son attitude, et elle se sentirait submergée par la honte, mais ce n'était pas encore le moment. Et Timothy de son côté l'écoutait calmement, silencieusement, la laissant parler sans la brusquer, avant de répondre avec un gentil geste et de lui suggérer de venir s'asseoir près d'une fenêtre, lui disant quoi faire sans la forcer. C'était un petit miracle que la conversation tienne toujours. Il ne faisait rien qui puisse briser l'enchantement – et tous deux continuait d'avancer sur un chemin fragile où le moindre faux pas ferait fuir la petite Poufsouffle.

Pour le moment, ça allait.

Timothy voulait lui parler de son papa. Timothy lui parla de la carrière et de la vie de son père, de ce qu'ils avaient pu faire ensemble, des livres qu'il avait finalement eu le droit de toucher, qu'il avait reçu comme un cadeau. Timothy avait de l'admiration et de l'amour pour son père, ça devait lui faire une drôle d'impression, ça se voyait, Peggy le voyait, et Peggy souriait gentiment, timidement, les deux mains serrées sur la bordure de ses manches. Il était heureux. Peggy était contente de pouvoir l'écouter. Elle n'avait jamais eu de cadeau de son papa. Elle n'avait jamais eu de papa. Elle se demandait comment c'était d'en avoir un – ce n'était pas pour elle, non, la petite fille en était bien consciente, elle ne demandait rien, mais elle était curieuse et elle aimait bien savoir. Elle aimait bien rêver. Elle aimait bien écouter la vie des autres élèves de Poudlard.

Timothy s'ébouriffait les cheveux, peut-être un peu gêné de tout ce qu'il venait de dévoiler, et Peggy ne savait pas comment faire pour le pousser à continuer. Elle aimait bien l'écouter, mais elle n'était vraiment pas douée pour répondre, et là Timothy attendait une réponse de sa part. Peggy aurait bien aimé qu'il parle sans s'arrêter et sans se préoccuper d'elle. C'était plus facile comme ça. Elle se sentait assez gênée de ne pas trouver de question à poser. Elle voulait savoir la suite pourtant – et tout l'intéressait : les cours du papa de Timothy, ses livres préférés, le contenu des livres qu'il avait donné à son fils, les projets qu'ils avaient fait ensemble, tout ça. Peggy ne savait pas par quoi commencer. Le silence commençait à se faire long.

Peggy tenta une question au hasard. Elle hoqueta des débuts de phrase avant de réussir à sortir quelque chose, toute gênée, les mains redressées devant elle mais toujours agrippées à la bordure de ses manches.

« C'était quoi comme livres de cours ? »

Elle essayait vraiment de participer à la conversation. Elle voulait connaître la vie de Timothy. Elle se sentait flattée de le voir se confier à elle, et un peu terrifiée aussi devant tout ce que ça entraînait comme attentes. Mais quand même. Peggy tenta même d'en rajouter un peu plus, pour montrer son intérêt et son plaisir.

« Il – il a l'air bien ton papa. »

Il était très gentil Timothy.
Revenir en haut Aller en bas

Poufsouffle
tiamoooo tiiii amooo ♫



Timothy E. Mills
Timothy E. Mills
Messages : 424
Date d'inscription : 31/03/2014



Save me a spark | ft. Peggy Vide

MessageSave me a spark | ft. Peggy Empty
Lun 29 Fév - 20:35


Timothy resta silencieux. Avec Peggy, souvent, il avait peur de la noyer sous les mots. Elle était si douce et si calme, lui, bien, il n’était pas doux et pas toujours calme. Il parlait beaucoup et mettre les points sur les i, les barres sur les t, et arrêter de se centrer sur lui-même, était une tâche relativement ardue. Quand il avait commencé à se dégêner, il fallu pour lui réapprendre à lever la main avant de parler en classe – ça en devenait trop humiliant de toujours se faire remettre à sa place. Le Poufsouffle se tassa un peu vers la gauche, pour pouvoir s’asseoir en tailleur sur le bord de la fenêtre sans déranger personne. Le semblant de baluchon qu’il avait avec lui trouva repos sur le croisé de ses jambes. En parlant de baluchon, il l’ouvrit et commença à fouiller dedans au moment où Peggy lui demanda de quels genres de livres de cours il s’agissait. Il ne répondit pas tout de suite, attendant de trouver le bon mot pour décrire, de façon non théorique, ce que représentaient pour lui ces livres. « Mon père est vraiment bien, oui. Je pense qu’il a dû faire beaucoup de sacrifices et d’efforts. Moi et Theresa on est pas facile à vivre, je suppose. Simona non plus. » Simona, c’était sa mère. En fait, ses parents demandaient d’être appelés par leur prénom plutôt que par leur titre. Il haussa les épaules, retournant à la contemplation de l’intérieur de son sac.  On voyait sur son visage les traces d’une certaine réflexion : les sourcils froncés et les yeux balayant l’intérieur du sac. Les mots étaient très importants pour lui et employer celui qui ne convenait pas causait au fond de son cœur un certain malaise. Il leva les yeux vers Peggy, un sourire calme envahissant son visage.  « Ces livres sont… des miracles… » Il y avait dans sa voix une certaine rêverie, quelque chose qui n’arrivait pas souvent de cette façon  chez Mills.  

Mills fit un demi cercle avec ses épaules, histoire de se tenir plus droit – il était très inconfortable lorsqu’il se tenait le dos rond. Il sorti un bouquin de son sac. « Mon père a toujours été plutôt vieux jeu niveau littérature. Je sais que beaucoup de ses élèves lui reprochaient de jamais leur faire étudier des trucs plus récents, surtout parce que ses collègues mettent des classiques comme Narnia ou Le Seigneur des anneaux à l’étude. Mais c’est clair que ça peut pas plaire à tout le monde, des passages de l’Odysée d’Homère ou Midsummer Night Dream. » Il tira une petite moue. Il n’avait pas aimé lire la trilogie du Seigneur des Anneaux, lui. Il tendit à Peggy une espèce d’anthologie des pièces de Shakespeare. Un bouquin assez vieux, assez massif, à la reliure de cuir qui non seulement avait appartenu au père de Timothy, mais aussi à son grand-père. L’intérieur était raturé de notes et d’écriture quelconque. Le père de Timothy aimant aussi dessiner, avait aussi croqué des visages sur les pages vierges de l’ouvrage. « On apprend à connaître un lecteur en regardant les traces qu’il laisse dans ses livres. » Le brun hocha doucement la tête. «  Ce bouquin est émotionnellement très important pour moi. Avant de m’endormir, le soir, mes parents se mettaient ensemble et me lisaient des passages des pièces Shakespeariennes en changeant leur voix ! » Le jeune homme rit, attendrit par ses propres pensées. Ses parents, jamais, jamais,  ne lui avaient lu des livres illustrés pour enfants ; ils trouvaient certains d’entre eux beaucoup trop abrutissants ; Winnie l’Ourson était stupide. Il regarda un peu autour, en train de tomber lentement dans ses pensées.



Revenir en haut Aller en bas

Poufsouffle



Peggy Renner
Peggy Renner
Messages : 148
Date d'inscription : 11/01/2015



Save me a spark | ft. Peggy Vide

MessageSave me a spark | ft. Peggy Empty
Dim 3 Avr - 20:05

Peggy écoutait.

Rester immobile et faire attention aux autres, tout en veillant à ne pas déranger, c'était quelque chose qu'elle savait bien faire. Peggy écoutait. Timothy l'avait amené dans une longue discussion, et il lui parlait de sa famille.

C'était quelque chose qu'elle avait toujours eu bien du mal à s'imaginer, ça, les familles. Peggy qui dans son coin s'inventait les passés des élèves de Poudlard n'avait jamais vraiment pensé à leur inventer des familles. Ou plutôt, si, mais jamais comme ce que lui racontait Timothy. Peggy avait toujours imaginé des familles comme celles qu'on trouvait dans les livres, des familles de nobles sang-purs aux valeurs conservées dans le formol, des familles de saltimbanques qui faisaient le tour du monde, des familles de moldus, des familles de sorciers. Des familles qui n'existaient que pour rendre crédible le caractère de ses personnages, des familles qui servaient de justifications à leurs défauts ou leurs qualités, des familles qui permettaient d'expliquer leurs ambitions, et qui restaient en arrière-plan, confinées aux introductions, là pour planter le décor avant que son personnage ne parte à l'aventure. Mais jamais des familles qui étaient juste là, présentes, remplissant la vie des autres élèves de souvenirs passés et de petits gestes quotidiens. Qui leur envoyaient des lettres sans véritable raison, qui leur offraient des cadeaux comme ça, juste parce qu'elles en avaient envie, juste parce qu'elles aimaient leurs enfants.

Peggy s'était inventé beaucoup de parents différents. Parfois elle se demandait à quoi ça ressemblait, pour de vrai, d'avoir une famille. Elle n'arrivait pas à penser à tout.

Elle avait envie d'en savoir plus.

Mais Timothy ne parlait jamais tout seul. Il aimait faire la conversation. Et une conversation, ça se faisait à deux. Ca voulait dire que de temps en temps, il attendait une réponse de Peggy. Et Peggy tentait de lui répondre, tout en essayant de se faire toute petite, parce qu'elle ne voulait pas déranger, parce qu'elle ne voulait pas influencer les histoires qu'il lui racontait, parce qu'elle ne voulait pas dévier le cours de la conversation par sa simple présence. Parler, dans une conversation, ça avait toujours des conséquences. Si elle était trop directe, Timothy allait répondre à ses questions plutôt que se laisser guider par ses souvenirs. Si elle était trop floue, Timothy allait tenter de chercher une réponse de sa part plutôt que de continuer à parler. Peggy devait faire juste assez pour l'encourager à poursuivre, ni plus ni moins, Peggy voulait participer à la discussion tout en n'étant pas là. C'était difficile. C'était impressionnant. Peggy n'aimait pas exister.

« Euh, » tenta-t-elle, maladroitement, avant de se lancer pour de bon.

« C'est des livres plein de souvenirs ? Alors ? Alors euh je veux dire, euh, euh, c'est des souvenirs, euh. » et elle se tut, d'un coup d'un seul, rougissante, craignant d'en avoir fait trop.

Elle esquissa des gestes en l'air, essayant de rattraper sa bourde, avant de laisser tomber, et de se tenir tranquille, attentive à nouveau, fixant son aîné du regard.

La petite fille espérait beaucoup voir Timothy continuer ses histoires.
Revenir en haut Aller en bas

Poufsouffle
tiamoooo tiiii amooo ♫



Timothy E. Mills
Timothy E. Mills
Messages : 424
Date d'inscription : 31/03/2014



Save me a spark | ft. Peggy Vide

MessageSave me a spark | ft. Peggy Empty
Lun 6 Juin - 7:07


Une petite tristesse le secoua. Il ne savait pas réellement comment Peggy devait se sentir. Son cas à lui avait été bien différent, quand il était jeune. Il la regarda se débattre avec ses propres mots. Devenir de plus en plus angoissée.  Il était impuissant. Il se mordu la lèvre inférieure, allant pour déposer une main rassurante sur l'épaule de l'enfant, mais il recula lorsqu'elle gigota les siennes dans les airs.  

Timothy savait que son attitude était probablement néfaste pour Peggy. Et, brisant ainsi en toute obligation la logique d' une lignée complète de Mills je-me-moi-profond ( partant d'un arrière-grand-père qui avait dénoncé un pote pour s'éviter la prison, à sa mère qui était partie de son quartier pourri laissant son père malade derrière ( Mills est le nom de sa mère, son père porte Schovajsa ), finissant à sa petite sœur qui, jusqu'à preuve du contraire, était probablement une des enfants les plus chiantes du monde ), considéra qu'il valait mieux changer tout ça pour s'éviter d'avoir un corps sur les bras.

Il attendit qu'elle se calme, fini par poser son livre à côté de lui et une main sur l'épaule de la jeune fille. « Certaines personnes sont mieux faites pour écouter, non ? » Un petit sourire remplaça son air inquiet. Chacune des paroles de l'adolescente semblait difficile, alors mieux valait n'exploiter que ses oreilles.

Elle parlerait si elle en avait envie, n'est-ce pas ? « Si je t'embêtes, tu me le dis. » Il plongea sa main dans son sac, sorti The Catcher In the Rye . Si ce n'était pas son livre sacré à lui, il ne savait pas ce que c'était. Une vieille copie usée, relique de cours d'anglais un peu longs. Il frôla la couverture du bout des doigts, un sourire un peu drôle au visage. Il ne regarda pas Peggy. « Quand j'étais un tout petit plus vieux que toi, je suis parti de chez moi durant les vacances. J'avais un plan et tout. Enfin, j'ai dû penser que j'avais un plan. J'étais jeune, un peu con. Un truc qu'ils appellent dépression, au niveau mineur de la chose, dans le cerveau. J'aurais dû prendre des médicaments, au cas où, mais c'est un peu compliqué quand t'es à Poudlard, parce qu'il faut être suivit et tout et tout.» Il hocha un peu la tête. Il n'avait jamais su à quel point ses parents étaient angoissés à l'idée de le laisser retourner à Poudlard, cette année-là. « Mais ça va mieux, maintenant. Pas au complet, mais globalement mieux. On s'éternisera pas sur ça, j'en aurais pour au moins dix ans. En tout cas, j'étais persuadé que tout serait mieux ailleurs. J'étais mal dans ma peau, j'avais du mal à socialiser et à m'ouvrir aux gens Mais je te jure, essaie jamais de partir même si tu penses que ça te rendra mieux, ma mère a fait ça et elle a eu un gosse à vingt-trois ans . Elle était pas sortie de l'auberge. Théoriquement, j'aurai pas pu avoir de gosse à vingt-trois ans, parce que, bien, je suis un peu le morceau de puzzle du centre qu'on tente de puzzler à un morceau du côté, mais quand même.» Le Poufsouffle haussa les épaules. Il feuilleta lentement les pages de son bouquin. Il avait une vieille odeur de poussière, celle un peu sucrée qu'on associait pas du tout à la poussière. « Avant de monter dans le Poudlard Express à la fin de l'été de cette année-là, mon père m'a donné ce livre-là. La première fois qu'il m'en donnait un. Je pense que je lui en dois beaucoup juste pour ça. Ça fait du bien de lire un personnage à qui on peut s'associer. » Si on avait tendance à associer les mots Holden Caulfield et sociopathie, Mills y voyait plutôt un jeune homme laissé comme une chaussette au bord d'une route, un soir de pluie, face à la vie adulte. Un bonhomme un peu perdu, pas sûr de ce que vaut la vie.

Le garçon ferma le bouquin, après hésitation le posa sur ses genoux. Il prit doucement une des mains de l'enfant, récupéra son bouquin, le posa dans la paume de la fille, referma les doigts de cette dernière sur la couverture froide. Mills était étonnement délicat.  Il eut  un petit pincement au cœur. Il avait dû lire ce même livre au moins une dizaine de fois. Son père avait dû en faire de même. Et comme il n'aurait jamais d'enfants – probablement – il jugea que son amour pour ce bouquin devrait vivre à travers quelqu'un qui lui rappelait le jeune adolescent qu'il avait été. « Il y a des choses qui doivent pas rester à une seule personne. Je pense qu'il pourra peut-être t'aider à grandir. » Il se mordit la lèvre, pressant doucement le dos de la main de la gamine. « Que tu le veuilles ou non, tu seras probablement plus totalement la même, à dix-sept ans. Ou même à quinze ans. Écoute, l'été d'après, j'ai décroché ma vieille carte du monde aussi défraîchie que feu ma personnalité pour la remplacer par une affiche de queen TayTay, j'ai commencé à écrire des chansons qui parlent pas que de trucs bâtards pour Abigail, ma meilleure amie, qui d'ailleurs est une chanteuse indie plutôt pas mal. Si ça s'appelle pas du changement ça. Puis, j'ai pas encore fini d'évoluer. » Il lança un sourire à la gamine. Il se demandait, justement, si elle appréciait Taylor Swift - enfin, il ne savait même pas si elle avait grandit en présence de culture moldue. Il trouvait les chansons de la starlette américaine tellement bubbly qu'être terne ne lui semblait plus être une option lorsqu'il les entendait ( quel dommage d'être enfermé à Poudlard ) . Il lâcha la main de l'enfant, regarda autour avant de reposer son attention sur Peggy. « Lance-moi un mot. Je te raconterais un truc qu'il me rappelle ! »

Il se passa une main dans les cheveux. Il n'était pas, pour autant, habitué à être prêt à être un livre ouvert.

Spoiler:


Revenir en haut Aller en bas

Poufsouffle



Peggy Renner
Peggy Renner
Messages : 148
Date d'inscription : 11/01/2015



Save me a spark | ft. Peggy Vide

MessageSave me a spark | ft. Peggy Empty
Jeu 30 Juin - 0:28

C'était la panique - Timothy avait remarqué que Peggy tentait de se faire silencieuse! Timothy avait perçu son petit jeu qui consistait à donner des réponses vides pour l'encourager à continuer, il avait vu qu'elle ne répondait jamais rien, et Peggy devenait toute rouge, et bredouillante, au bord de la panique, les mains tentant vainement de se cacher, ou de cacher son visage, pendant qu'elle essayait de lui expliquer, d'expliquer que non, elle aimait beaucoup l'écouter, elle ne s'ennuyait pas, mais les mots ne sortaient pas, alors, alors-

Alors Timothy continua de lui-même, désamorçant la situation. Parlant de lui.

Et tout de suite la vie redevint beaucoup plus facile.

Peggy aimait beaucoup Timothy. Peggy était heureuse qu'il ait tenté de lui parler aujourd'hui, parce que même si c'était difficile, c'était rare qu'on lui accorde autant d'attention, et Peggy se sentait très flattée.

Et elle avait un peu honte aussi, mais elle voyait bien que son aîné était heureux de lui parler, alors c'était facile de passer outre, en restant à la marge pour être sûre de ne pas dire de bêtise.

Timothy faisait tout bien comme il faut pour la mettre à l'aise. La petite fille avait eu beaucoup de chance d'être à Poufsouffle. Si elle avait eu un grand frère, elle aurait aimé qu'il soit comme lui. Peggy aurait bien aimé avoir un grand frère.

Elle resta calme.

Timothy lui racontait qu'il avait tenté de fuguer la maison, plus jeune - ce qui surprit un peu la jeune fille, pourquoi partir alors qu'il aimait tant sa famille - Timothy lui racontait qu'il n'allait pas bien avant, qu'il pensait qu'ailleurs, ce serait mieux pour tout le monde.

Peggy l'écoutait avec attention.

Il lui parlait du cadeau que lui avait offert son père, un livre qu'il avait du lire et relire encore et encore.

Et puis, délicatement, tout doucement, avec des gestes rassurants pour ne pas l'effrayer, Timothy lui donna son livre. Il prit les mains de la petite Poufsouffle pour les refermer sur ce qu'il était en train de lui offrir, et parce que ça semblait lui tenir à coeur qu'elle accepte.

Et le rouge revenait aux joues de la petite - c'était beaucoup, c'était trop c'était beaucoup trop elle ne pouvait pas, elle,

Elle le regardait avec des grands yeux un peu paniqués et puis elle essaya de lui donner une réponse, n'importe laquelle, puisqu'il lui demandait un mot, un seul, pour lui raconter une histoire:

"M- M- Merci!" sortit-elle, avec plus de force qu'elle ne l'avait voulu, comme si le mot avait eu de la peine à dépasser les barrières de ses lèvres. Peggy ne voulait pas s'arrêter là.

"Attends!" osa-t-elle demander. "Je, je veux dire, merci beaucoup pour tout ce que tu me dis et merci beaucoup pour les histoires et je suis très heureuse que tu sois là tu sais, il ne faut pas partir, et, et, je ne compte pas partir moi non plus, je suis très heureuse d'être ici, tu sais, je suis désolée, et le livre, c'est beaucoup pour moi, c'est à toi, je, peux pas, enfin, je-"

Elle disait les mots qui lui venaient à l'esprit mais ses mains restaient égoïstement aggrippées autour du livre. Il le lui avait donné. Et Peggy souhaitait vraiment garder le cadeau de Timothy. Elle aimait beaucoup lire et s'inventer des histoires, elle avait un grand frère dans les mondes qui peuplaient son imagination maintenant, et elle voulait connaître les histoires qu'il aimait lire.

"Je, je te donne un mot, alors?"

Un mot. C'était vraiment peu, alors il fallait bien le choisir, et Peggy avait peur des choix - si elle choisissait un mot, elle rejetait tous les autres. Elle mourait d'envie de bombarder Timothy de questions plutôt, mais jamais elle n'aurait osé, alors un mot, c'était quelque chose qu'elle pouvait faire pour lui, un mot, elle pouvait lui trouver un mot à donner.

"Soeur?"

Peggy regretta aussitôt sa parole, toute entière dévorée par le désir de la reprendre. C'était maladroit, c'était capricieux, elle n'aurait pas du choisir ça, elle aurait du choisir autre chose. Elle était tristement banale. Mais elle l'avait donné, ce mot, alors elle se tut, les mains crispées sur le livre, attendant la réponse.



HRP:
Revenir en haut Aller en bas

Poufsouffle
tiamoooo tiiii amooo ♫



Timothy E. Mills
Timothy E. Mills
Messages : 424
Date d'inscription : 31/03/2014



Save me a spark | ft. Peggy Vide

MessageSave me a spark | ft. Peggy Empty
Ven 1 Juil - 9:37

Timothy sourit doucement. La pauvre enfant. Son merci bégayant lui avait fait froncer les sourcils – le genre de froncement d'inquiétude, loin de celui d'énervement. Il alla jusqu'à ce demander à quel point il pourrait être difficile pour l'enfant d'évoluer dans un monde qui, plus les années avanceraient pour la jeune fille,  deviendrait de plus en plus difficile, de plus en plus sans pitié. Il secoua doucement la tête. « Quand quelqu'un t'offres un cadeau, refuses-le pas. » Il fixa devant lui, en silence, se demandant comment formuler le reste de sa pensée. Il n'avait pas envie de lui faire la morale, de lui dire que c'était impoli et que, plus souvent qu'autrement, les cadeaux étaient faits dans de bonnes intentions et que des gens pouvaient se sentir mal lorsqu'on refusait d'accepter leurs cadeaux. Il se passa une main dans les cheveux ; lui-même avait ses propres difficultés sociales.   «Disons que... Quand les gens te font des cadeaux, c'est qu'ils pensent à toi. Que tu es importante pour eux. » Gentiment, il ébouriffa les cheveux de la jeune poufsouffle.  Il fit un petit signe de la main, disant qu'il était probablement temps de balayer le sujet du livre. Plus vite elle le mettait de côté, probablement plus vite elle arrêterait de se sentir mal à ce sujet ? Il ne savait pas trop.

Quand elle lança le mot « sœur », peu après qu'il eut hoché la tête pour signifier que, oui, elle devait lui nommer un mot, un sourire un peu plus doux, un peu nostalgique, remplaça son air inquiet. Il prit quelques secondes pour réfléchir. Le garçon déposa à sa gauche le sac qui commençait à faire lourd sur ses genoux. « Theresa. Mais elle préfère qu'on l'appelle Hunter. Hunter, c'est le nom d'un des frères de ma maman. Comme Eliott, mon deuxième prénom, est également le nom  d'un de mes oncles. » Il hocha la tête. La pauvre enfant devait se préparer à ce que le Mills parle un long moment. Sa famille, c'était probablement ce qu'il y avait de plus important pour lui. Il donnerait n'importe quoi pour sauver n'importe quel membre de sa famille si quelque chose arrivait. « D'ailleurs, mes oncles sont des sorciers. Ma mère est la seule moldue de sa fratrie. Ça arrive. »  Timothy haussa les épaules. Ce n'était pas la question. « Bref. Hunter est en première année. Tu l'as peut-être déjà croisée. Elle est plutôt grande pour son âge, pas très féminine.  Elle est assez... Disons... Elle sait ce qu'elle veut, s'arrange pour l'avoir et je suppose qu'elle ira probablement plus loin que moi, dans la vie. Elle est plutôt forte sur le mensonge et la manipulation, c'est clair qu'un jour elle va se ramasser dans des problèmes plus gros que ce qu'elle peut gérer.  Je fais de mon mieux pour la protéger, mais je suppose qu'elle est un chevalier et que je suis une princesse. » Il eu une petite moue déçue. «C'était une bonne élève, à l'école moldue, elle fait bien encore, ici. Après Poudlard, elle veut voyager à travers le monde. Cette année, mes parents l'amènent en Croatie pour sa fête. Qui, d'ailleurs, est une semaine après la mienne. Sinon, elle me trouve pas mal envahissant, mais je peux la comprendre. Elle se débrouille bien seule, elle a ses amis et, moi, je fous mon nez partout.» Un petit rire s'échappa de sa gorge.  

Le jeune homme sembla un peu ailleurs. Il se rendait compte, en parlant, que Theresa avait beau être sa sœur, partager des gènes semblables, il ne la connaissait pas tant. Il se demanda si la plupart des élèves qui entraient à Poudlard vivaient la même chose lorsqu'ils avaient de plus jeunes frères et/ou sœurs. « Les derniers étés, mes parents l'ont envoyée dans un camp de vacances. Du coup, je la voyait qu'en août. Par contre, elle aime autant les fleurs que moi. Elle est jeune, alors ma mère hésitait à la laisser jardiner, mais elle a fini par l'assister pour que lorsque je revienne à la maison, j'aie déjà des plantations qui ont de l'allure. Elle s'en occupait aussi quand je retournais à Poudlard. » Il posa son regard sur la jeune fille. « On a de jolies plantations de fleurs devant et derrière chez moi. J'ai beaucoup de fleurs dans ma chambre, aussi. Je demande à ma mère de les remplacer lorsqu'elles meurent, même quand je suis ici. Et puis, c'est pas que joli, ça permet de sauver les abeilles en leur fournissant de quoi butiner. Elles commencent à disparaître...» Un petit air triste s'empara du visage de Timothy. La disparition des abeilles était quelque chose qui l'inquiétaient beaucoup. Si certains avaient peur que la fin de l'espèce humaine soit signée par la guerre, le nucléaire ou un quelconque Dieu, lui craignait plus qu'elle soit causée par la disparition des abeilles. « Par contre... Je suppose que ça serait pas une super bonne idée d'aborder Hunter, si tu la croisses... Elle est un peu crue et pas toujours respectueuse. » Il soupira. Il n'aimait pas parler en mal de sa sœur, mais il fallait admettre que la présence de cette dernière n'était pas dans l'avantage de tous.
Revenir en haut Aller en bas




Contenu sponsorisé


Save me a spark | ft. Peggy Vide

MessageSave me a spark | ft. Peggy Empty
Revenir en haut Aller en bas

Save me a spark | ft. Peggy

Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
WIGGENWELD ! :: 
 :: Premier étage
-
Vote pour WW parce que tu l'aimes ♥