Tu n'es que mystère. Tes curieuses prunelles se posent sur ce monde aux étranges et étroites liaisons. Tu sembles éveiller leur curiosité pour pouvoir mieux les aimanter au fil du temps. Tu suscites à la fois l'interrogation et des réponses hâtives. Engrenage de temps à autres de suppositions ou pensées de mauvaises foi, on te juge bien souvent à partir de miettes d'informations sur ta personne. Qui es-tu vraiment, Opium ? Embaumé d'un voile brumeux, tu ne parles que très peu de ta personne, préférant davantage comprendre ton entourage, le connaître. Et tu as de la prestance Opium. Tu dégages un parfum d'exotisme, semblant être ailleurs, quelque peu rêveur à la recherche même de l'essence du bonheur pour tous. Ta vision utopique du monde te fait sans doute passer pour un illuminé anéanti par ta propre folie. Tes paroles peut-être insensées et cryptées en surface ont bien plus de profondeur que l'on ne pourrait penser. L'art de la rhétorique est ancré en ta personne, les couvrant quelques fois d'allitérations, anastrophes, hyperbates et autres figures de style au raffinement époustouflant. Fin dans tes discours, on a quelques fois du mal à te comprendre.

Le pouvoir des mots est sans doute ton arme la plus redoutable. La violence physique, tu la réfutes, discrédites, persuadé qu'elle n'est qu'empoisonnement pour autrui. Tu es un être de douceur après tout. Ta boîte à musique, ouverte, apaise souvent ceux croisant ton chemin par destiné ou mégarde peut-être. Et rien ne serait capable d'ébranler ton charisme énigmatique. Tu n'es pas en proie d'une perte de maîtrise de toi. Certes sentimental mais résistant au poids de ceux les plus sombres. Tu complais, Opium, au coeur de ton propre optimisme, persuadé que tout être est capable de changement. Rien ne se perd en revanche, tout se métamorphose en quelque chose de meilleur, de bien plus beau, telle cette chenille faisant place à un majestueux papillon aux ailes miroitantes.

La rancoeur, tu ne la connais point. Le pardon est sans doute sacralisé chez ta personne. Et tu ne comprends pas Opium, tout ces conflits faisant déchaîner les uns contres les autres. Cette haine, tu aurais aimé qu'elle ne naisse jamais en ce monde. La souffrance engendrée par elle ne cessait de grandir de jour en jour dans le coeur d'autrui. Tu désires qu'elle finisse par chuter de son apogée pour alors s'essouffler à jamais. Il arrive alors qu'une larme, une seule, vienne à perler le long d'une de tes joues pour alors retentir sur la dureté du sol un soir de pleine Lune. Qu'ils cessent de se tourmenter ... Utopie n'est-ce pas ?

Tu es si étrange, difficile à cerner, peut-être à cause de ta manie à être de temps en temps emporté dans un autre monde, une bulle que tu construis autour de ta personne, non pas pour te protéger pourtant ... Tu rêves peut-être beaucoup trop d'un idéal inaccessible. Tu le sais bien mais tu ne peux t'empêcher d'espérer encore et toujours quitte à épuiser tes forces. Être fragile et sensible que tu es, ton charme en est accentué. Tes bras s'ouvrent spontanément, accueillant de ta douce chaleur chaque nouvelle rencontre que tu as la chance de faire au cours de ta vie.

Ta rêverie, s'enracinant beaucoup trop en tes méninges fait éclore ta naïveté. Son importance te fait octroyer une éclatante confiance en autrui, persuadé que la noirceur du mal et des mauvaises intentions ne peut enlaidir les personnes de ce monde. Tu ne peux t'imaginer quelqu'un capable de sombres desseins. Ton attention ne se porte qu'excessivement sur la gaité du bien. Les mauvaises herbes existent pourtant, échappant cependant à ta conscience.

Chacun de tes sentiments revêt beaucoup trop d'importance dans son expression. L'être que tu es ne présente que des réactions exacerbées, si puissantes qu'elles ne font que te porter défaut. Ta profonde tristesse t'épuise le corps et l'esprit tandis que le surgissement de tes inquiétudes font tressauter ton palpitant d'un écrasant inconfort. L'erreur d'autrui n'existe pas et ta propre culpabilité te ronge dans l'erreur ...  

L'histoire de tes parents reflète à la fois la beauté du métissage et la fascination par l'exotisme. Ton père, ancien sorcier de gryffondor avait rencontré et s'était épris de ta mère au bord du vaste lac natal du prince Solus alors qu'il était en train de camper. Elle était un être de l'eau doté d'un physique guère attirant et pourtant, ton père ne put s'empêcher d'être profondément charmé par sa gentillesse et sa délicatesse. Ils s'aimaient si profondément que l'être de l'eau prit une potion destinée à lui conférer une paire de jambes permanente afin qu'il puisse vivre dans le même monde que son amant. Ils s'installèrent ensemble et finirent par s'unir avec passion. Tu fleuris quelques mois plus tard de cette profonde idylle en tant que demi-être de l'eau. Ils te chérirent avec sincérité et délicatesse.

Le physique peu commun dont tu étais revêtu attirait l'attention d'autrui sur ton passage au sein des nombreux couloirs de Poudlard. Les élèves et professeurs n'étaient guère habitués à croiser une hybridité aussi étrange, presque repoussante. Tes connaissances au cours de ta scolarité de sorcier ne furent que maigres. On peinait à t'approcher, sans doute étaient-ils rebutés par cette peau collante et luisante ... Seule cette multitude de lettres en provenance de tes parents possédait le pouvoir de réchauffer ton palpitant meurtri par la solitude et le rejet. Et tu ne cessais de te questionner au sujet du sacrifice de ta mère pour pouvoir être avec celui qu'elle aimait. Ne regrettait-elle donc point sa puissante queue ? Tu aurais tellement aimé être un être de l'eau pur. Cette queue que tu n'avais pas hérité te faisait rêver. Elle semblait beaucoup plus utile que cette paire de jambes. Ah ... Si seulement tu étais né comme ta mère ... Peut-être aurais-tu été véritablement accepté ? ...

Tu ne comprenais pas pourquoi la différence engendrait l'écartement, le déni ou encore la peur chez autrui. Tu n'étais guère méchant pourtant. Mais cette apparence était si déstabilisante ...

Tu finis par achever ta scolarité à Poudlard et retournas au royaume Solus pour revoir tes parents. Désireux de devenir indépendant, tu postulas pour de petits emplois afin de pouvoir réaliser de grosses économies. Tu pus ainsi t'offrir un loyer au bout de quelques mois de travail. Tu continuas à enchaîner les petits emplois à la rémunération assez généreuse jusqu'à pouvoir te permettre d'ouvrir ta boutique de confiseries magiques: Hocus Pocus. Appréciant particulièrement les bonbons, tu désirais pouvoir en vendre à tous, espérant voir le visage de tes clients s'éclairer de larges sourires grâce au bonheur apporté par le sucré. Tu continues désormais à vendre de nombreuses friandises, gagnant petit à petit de la renommée dans le royaume Solus ...