∞ La plupart des gens disent qu’on a besoin d’amour pour vivre. En fait, on a surtout besoin d’oxygène.

Pan se dirigeait d'un pas souple et léger vers la Grande Salle enfin aussi souple et léger qu'un cachalot en surpoids ayant englouti une vingtaine de tonne d'hamburgers bien gras. L'heure du repas n'allait pas tarder à sonner et son ventre réclamait déjà à corps et à cris sa maigre pitance. Il passa une main tendre sur son petit bedon tout en marmonnant d'un air sinistre

▬ Patience mon préccccieux, patiencccce

Pour tout dire, avec cette phrase, Pan avait réussi à attirer l'attention des nombreux occupants du couloirs des tableaux qu'il traversait actuellement, ne se doutant point des péripéties qui pourrait lui arriver si jamais uns des protagonistes painturluré commençait à l'enquiquiner sur sa coiffure ou encore sur la cicatrice-tatouage qui lui barrait une partie du visage. Il préférais dire que c'était une blessure qui avait résulté d'un kidnapping d'une secte satanique plutôt que d'un vol plané en direction d'une fourchette avec l'aide de son tendre papounet adoré. Aussi délicat qu'un ogre des montagnes celui-là ! Toujours est-il que le discours passionné de Pan à son délicat estomac n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd lorsqu'une femme rondelette commença à glousser comme un dindon prit d'un hoquet depuis trois jours. Le son était pour tout dire absolument horrible et horripilant, ce que Pan décida tout de suite de faire remarquer au tableau qui était sur le point de se rouler par terre et de tomber sur la tête du vénérable maître des potions qui tournicottait sa longue cuillère en bois dans son chaudron juste en dessous de la dinde.

▬ D'où tu te dindones comme une nymphe hystérique ? Tu as vu ton pote le poisson-clown et il t'a fait mourir de rire avec ses blagues sur les anemones ?

Un petit cri étranglé et voilà que les joues de la .. demoiselle rougissent comme deux écrevisses laissées en plein soleil un jour d'été. Elle se redresse, avec un air de vieille chouette outrée, ses yeux grand ouverts, sa bouche pincée crispant tout son visage et lui donnant un air de hyène ayant de gros problèmes de constipation.

▬ Comment oses-tu petit impertinent ? Tu n'as donc aucune éducation ?!

Pan grimace tandis que ses yeux s'assombrissent ressemblant à deux orages sur le point d'éclater. Sisi, je vous assure, on peut même entre apercevoir quelques éclairs foudroyant l'intérieur de sa prunelle. Du haut de son petit mètre soixante-neuf -il n'a pas encore eu de poussée de croissance fulgurante mais ça ne saurait tarder, en attendant sujet sensible à ne pas aborder-. Nous disions donc que de sa taille parfaitement normale pour un jeune homme de son âge, Pan s'avance, lançant des regards Avadakedavarisant aux pauvres couches de peintures mobiles qui n'avaient rien fait à part se gausser de son délire personnel avec son tendre et fragile petit ventre.

▬ Non mais je t'ai parlé vieille folle ? Je marchais tranquillement et toi tu vient m'emmerder avec des histoires d'éducations ! Mais c'est la tienne qu'il faut revoir pauvre dinde !

C’était l’heure de manger, Zelda le sentait au plus profond de son estomac. En effet, son ventre gargouillait, quelque chose d’horrible ! Il se tortillait encore et encore, produisant des bruits horribles, lui tordant les tripes. Tentative de travailler, échec maximum. Zelda étala sa tête sur son bureau où elle avait désespérément tenté de produire ne serais-ce qu’une ligne pour son devoir de potion. Maudit soit cette matière. La rouquine se releva en s’étirant, laissant à ses camarades le plaisir d’entendre une nouvelle fois sa bedaine réclamer sa pitance. Des regards meurtriers se posèrent sur le dos de la rouquine bruyante qui leur rendit avec un grand plaisir avant de se diriger dans les couloirs en sautillant. Tant pis ! Elle qui voulait sauter un repas pour bosser … Bah se serait pour une prochaine fois ! Dans une autre vie !

En sautillant gaiement dans le couloir des tableaux, au rez-de-chaussée – le meilleur endroit pour entendre tous les potins de ce château ! c’est fou comme un tableau peut être bavard – la princesse de jeu vidéo entendit une voix s’élever un peu plus loin. Et cette voix, elle ne la connaissait que trop vu qu’elle appartenait en toute logique à un certain petit crustacé accroc aux poulpes et aux vivets d’or. La rouquine posa sa main sur son ventre capricieux et grimaça. Cruel dilemme ! Aller voir l’autre petit Pan ou bien aller nourrir ce petit ventre monstrueux.

« Non mais je t'ai parlé vieille folle ? Je marchais tranquillement et toi tu vient m'emmerder avec des histoires d'éducations ! Mais c'est la tienne qu'il faut revoir pauvre dinde ! »

Zelda eut un temps de flottement qui dura une seconde, puis deux. Puis trois. Puis elle céda et alla d’un pas rapide vers le petit démon blanc. Mon dieu qu’avait-elle fait pour mériter ça ? Elle arriva sur le lieu du crime rapidement et put admirer avec force et fracas que le morveux était en mode « petit démon, petite peste ». Soit en mode cabot qui aboie. Une veine d’énervement se forma sur la tempe de la rousse qui fit craquer ses articulations du poing. Elle s’approcha lentement du garçon avant de lui donner un immense coup sur le crâne, lui faisant baisser la tête. Sa voix fut forte, agacé et menaçante.

« Mais tu vas la fermer ta grande bouche de morveux petit serdaigle ?! Ou je te jure que je fais avaler tes dents une par une ! »

Ne laissant pas le temps à son comparse depuis plus de quinze ans le temps de réagir elle s’excusa vaguement auprès de l’espèce de portrait ignare et reçu en réponse que l’éducation de la jeunesse était à refaire. La demoiselle se figea alors et se retint d’exploser ce tableau à coup de baguette magique. Elle se retourna vivement, toujours en trainant le pauvre petit Pan par le col et leva son majeur avant de repartir furibonde.

« J’ai faim ! Pas toi ? Aller viens on va manger ! Et tu manges avec les serpentards hein ? »

∞ La plupart des gens disent qu’on a besoin d’amour pour vivre. En fait, on a surtout besoin d’oxygène.

Tout occupé à fusiller du regarde la vieille folle en peinture, Pan ne vit pas ce qui s'approchait dangereusement de sa position. La Fem- que dis-je la bête est féroce, elle n'hésite pas à bloquer sa proie pour la dévorer lentement et savourer ses chaires tendres. Car les couloirs de Poudlard ne sont pas si sécuritaires que cela, loin de là. Le danger y rode sournoisement, se glissant dans les ombres, se calfeutrant derrière les lourdes tentures poussiéreuses, se confondant avec les vieilles pierres grises de l'édifice. Enfin dans le cas présent, le prédateur est on ne peut plus remarquable avec sa tignasse rouge sang, ses yeux brillant dans l'obscurité ainsi que sa démarche d'éléphanteau obèse. Le Pan est un spécimen distrait, une fois son attention focalisée sur quelque chose, il ne fait que peu attention à son environnement et c'est ce qui causa sa perte -ainsi que la belle bosse qui vint avec-. Une attaque sournoise, digne des plus viles serpents. Une seconde avant il n'y avait rien, une seconde après, l'animal avait soudainement attaqué et atteint sa cible avec une précision alarmante. C'est ainsi que Pan se retrouva à masser doucement l'endroit touché par la furie rousse, les larmes aux coins des yeux tandis que ceux-ci lançaient des avada kedavra en série.

▬ Non mais ça va pas Zelda ? Tu as les hormones qui te tiraillent c'est ça ? Ou alors c'est tes gênes de gorille qui ressortent ?

Pan en a marre, son ventre le tiraillait déjà assez, pas besoin que sa tête s'y mette. Tout était de la faute de ce stupide tableau, et accessoirement de cette stupide princesse. Pfu ! Sa place n'est pas dans un chateau à attendre le prince charmant mais dans un ring de boxe occuper de laminer ses adversaires. Cette fille, Pan l'adore, mais il la déteste également. Elle le domine un peu trop à son goût, et du coup, il l'a un peu beaucoup passionnément à la folie mauvaise.

▬ Et pourquoi tu t'excuses face à cette dinde mal baisée ?! C'est elle qui a commencé !

Pan est comme ça. Il est enfantin. Il est puéril. Et il déteste avoir tord, alors forcément. Il est obligé de se défendre de quelque manière que ce soit contre ce coup de poing -injuste de son avis- et ces excuses -imprononçables, jamais il ne pardonnerait à ce tableau cet outrage !-. Pan n'eu pas le temps de continuer son discours savamment préparé pour détruire à jamais l'honneur de ce tableau qu'il se fit traîner par la demoiselle vers sa destination première ; la Grande salle. Après à peu près dix secondes de bouderies intensives, il se décida de laisser tomber l'affaire. Le ventre est plus fort que tout.

▬ Bien sûr ! Ils vont tous être en train de réviser alors qu'on a pas encore de devoirs. Ils sont d'un ennui. Pourquoi je ne suis pas à Serpentard hein ?  

Une autre chose à savoir sur Pan c'est qu'il aime se plaindre. C'est un véritable enfant, même pas encore adolescent qui adore emmerder le monde sans même s'en rendre compte. Ainsi il continue son babillage incessant tandis que certains tableaux les observent d'un mauvais oeil pour ceux qui ont été les témoins de l'altercation. D'autres s'amusent à envoyer des signes d'encouragement au jeune blandin, heureux qu'une personne dans ce bas monde rabatte le caquet à ce tableau insupportable.

▬ Tu crois qu'il y aura de la Goyave comme dessert ? Ou de la Papaye ? Tout sauf de la tarte au citron meringué par pitié !

Y’avait des jours où fréquenter Pan, c’était redevenir une môme immature et encore plus capricieuse qu’elle ne l’était déjà. Comme aujourd’hui, et en plus de ça elle avait des pulsions meurtrières d’un coup. Zelda était persuadée que l’on pouvait observer de la fumée sortir de ses sublimes oreilles de Princesse de jeux vidéo. Non mais oh ! Elle était très féminine ! Pas un pet de gêne de gorille ! Tout en grâce et en finesse ! Alors elle n’en démordue pas et promit dans sa petite tête de méchante de conte de fée de se venger de cet espèce de boulette de riz blanchâtre maltraité par une fourchette ! Et le pire ? Il est pire que lunatique ce gamin !

« Bien sûr ! Ils vont tous être en train de réviser alors qu'on a pas encore de devoirs. Ils sont d'un ennui. Pourquoi je ne suis pas à Serpentard hein ? »

Suivis ensuite d’un sublime :

« Tu crois qu'il y aura de la Goyave comme dessert ? Ou de la Papaye ? Tout sauf de la tarte au citron meringué par pitié ! »

Quand elle vous disait que ce garçon était un estomac sur patte. Et ces idiots de tableaux, ils ne croyaient tout de même pas que la Grande Zelda – du haut de son mètre cinquante-huit – ne voyaient pas les petits pouces levés en l’air pour le féliciter. La demoiselle au caractère de merde les tua des regards. Si ses yeux avaient été des baguettes, les avada kedavra auraient fusés dans toutes les directions sans que rien ne puissent les arreter. Non mais oh ! Inciter ainsi ce morveux à la violence … C’est elle qui en avait la responsabilité face à ses parents ! Pas les tableaux ! Non non c’était à elle d’expliquer à Monsieur le-papa-de-pan que ce petit con avait eut des averto’ ! Et le papa de Pan fait très peur ! Presque autant que sa mère quand elle est face à son bulletin.

« Y’aura de la tarte à la citrouille, comme presque tous les soirs donc tu manges et tu te tais ! Capish ? »

Les gênes de gorilles étaient vénèrent non mais oh ! Elle accompagna son petit bout d’homme à la table des serpentards où elle s’installa sans aucune grâce. Cela faisait bien longtemps que les trois quart des serpentards ne faisaient plus attention à la présence du blandinet ! Il faisait partie de la maison dans un sens. Zelda jeta un regard à droite et à gauche … Pas de Mercedes. Bon tant pis elle mangerait ce repas en tête à tête avec son Petit Pancake adorait en s’assurant qu’il mange bien tous ses légumes !