Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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hysteria Δ nausicaa Δ 1969

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Sam 9 Nov - 20:03






Il n'y avait désormais plus rien d'autre que la colère et l'impulsivité. Le jeu semblait terminé désormais que Pan sortait les crocs, et tout à coup, une boule se formait dans l'estomac de Nausicaa. Ses yeux si clairs devenaient de plus en plus obscures mais ne quittaient pas le visage de l'adolescent, trop hypnotisé. Par ses paroles.
Ses iris.
Ses lèvres.
Lui.

Des frissons lui taquinaient les membres.
Non il ne vivait plus.
Ou plutôt, n'a jamais vécu.
Il a toujours été un pion.
Un pantin.
Désarticulé.
Rouillé.

Hepburn avait appris à être acteur. Grand acteur. Combien de fois a-t-il dû se forcer en publique lorsqu'Alessia se penchait vers lui pour l'embrasser et que ses longs cheveux ensoleillés tombaient sur son visage, que son parfum lui piquait le nez ? Trop de fois. Combien de fois a-t-il dû s'empêcher de pleurer au tout début, quand il était devenu officier de la Stasi.
Non.
Meurtrier.

« Ai-je l'air de m'amuser ? »

Il avait perdu son sourire. Il n'était plus chaleureux.
Ni étrange.
Il posait sur ses épaules sa peau d'homme.
D'homme détruit par le jeu. Par les règles. Les obligations. Le système.

Nausicaa avait arrêté l'enregistrement sur ces dernières paroles, tenant alors que chaque mots prononcés ne puissent jamais sortir d'ici. Pourtant, cela ne l'empêchait pas de garder une voix basse tandis que ses mirettes se mirent à rougir tout doucement.

« Vous croyez que ça m'amuse, d'être comme ça ?
C'est tellement plus facile de sourire que d'être heureux.
 »

Sa voix partait en trémolo.
La corde sensible venait d'être attaquée.

« J'ai toujours détesté ça. Devoir choisir du destin de son prochain. Et tout ça comment ? En signant un putain de papier qui décidera du reste. La fusillade ou la prison. »

L'image de l'adolescent les yeux bandés et à genoux au sol, le canon contre la nuque, venait de lui provoquer une forte nausée.

« Mais je ne peux plus rien changer.
C'est trop tard.
Alors maintenant répondez à ma question : êtes-vous lié à la fuite de votre camarade, oui, ou non ?
 »

© charney

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Sam 9 Nov - 21:46


HYSTERIA


And I want you now, I want you now. I'll feel my heart implode. I'm breaking out, escaping now. Feeling my faith erode


Bleu contre gris.
Captivité contre liberté.
Bourreau contre victime.
Voilà ce qu'ils étaient, rien de plus, rien de moins.

Pan l'observa. Durement. Sans pitié. Ce n'était pas comme au début. Quand il se demandait ce qu'aurait été leur rencontre dans d'autres conditions. S'ils auraient pu s'apprécier. Devenir amis. S'amuser ensemble. Discuter. Chanter. Danser. Mourir dans un kaléidoscope chromatique. Mais tout cela n'était que chimères. Illusions de son esprit utopique. La réalité était là, devant lui. Cet homme était pourri. Une pomme verrée jusqu'au trognon. Il n'y avait plus rien de bon à en tirer.
Malgré ces lagons bleus qui semblaient lui demander de l'aide.
Malgré les cernes qu'il pouvait apercevoir de sa position.
Malgré ces paroles qu'il murmurait, comme un secret interdit.
Il ne voulait pas voir cela. Il ne voulait pas comprendre. Il avait cru quelques instants que cet homme serait peut-être différent alors qu'il lui chantait au creux de l'oreille quelques paroles impies. Mais non. Il avait été déçu. Ces mots horribles sortant de ses lèvres. La menace sur son père était la chose à ne pas faire. Le faux-pas qui allait le mener en Enfer. Car il n'avait pas pu se retenir. Car il avait agit comme un gamin inconscient. Comme toujours. Alors ce que cet homme pouvait lui dire maintenant, il n'en avait rien à faire. Il cherchait à justifier ses actes. À alléger sa conscience. Toujours est-il qu'il était ici, dans cette pièce, occupé de mener un interrogatoire.
Couard.
Lâche.

Il semblait vouloir son approbation. Son sourire. Ses yeux pétillant d'acceptation. Il n'allait pas lui faire ce plaisir. Cet homme le dégoûtait au plus haut point. Il n'avait juste pas la force de se révolter contre ce qui l'obligeait à rester à ce poste qu'il détestait tant. Ou alors tout simplement s'était-il fait à sa place et y trouvait quelques avantages.

Il n'était jamais trop tard.

Son envie de violence était revenue, le frappant de plein fouet. Il avait envie de voir son sang. De l'entendre crier qu'il avait tort. Il avait la possibilité de s'en sortir. Il n'essayait juste pas assez. En vérité il se complaisait dans son rôle. Après tout. Il ne faisait que signer un papier justement. Il tuait des centaines de personnes par cet acte. Mais ce n'était pas lui qui tenait l'arme qui allait enlever la vie à ces individus. Non. Quand les coups de feu assourdis retentissaient dans la cour du bâtiment, il était déjà passé au suivant, en un cycle implacable. Alors qu'il ne lui sorte pas ô combien il se sentait mal de faire ça. Ce n'était pas vrai. Tout était faux ici.
Cet homme était faux.
En plus d'être unes de ces personnes qui décidait presque arbitrairement de la vie des autres, il osait ne pas assumer ses choix. Il voulait juste lui cracher à la gueule tout le dégoût qu'il éprouvait pour lui. Son petit laïus ne l'avait pas ému. Loin de là. Il lui avait juste donné la nausée.
Faible.
Cet homme était si faible. Il ne méritait même pas le titre d'homme. Il connaissait des garçons, bien plus braves que lui. Il en voyait tout les jours, se débattre pour essayer d'aider leurs mères à nourrir les sept enfants de la famille. Il les voyait regarder cet immense mur gris avec peur et aussi envie. Car la vie de l'autre côté était forcément meilleure qu'ici. Et ainsi venait la génération suivante. Toujours aussi pleine d'espoir et avide de liberté. Et elle se faisait briser par des individus comme son bourreau. Des lâches. Des rats qui préféraient subir le système, même si celui-ci le dégoûte. Parce qu'ils n'ont pas la force de se révolter.

▬ « Non, je n'ai jamais aidé Marvin. » dit-il d'une voix grinçante, essayant de retenir sarcasme et provocations. Son temps viendra. « Je le connais à peine et j'ai dû lui parler trois fois tout au long de ma scolarité tout au plus. » Ses doigts se crispent. Rester calme. Rester calme. « Il était de deux ans mon aîné et nous n'avons jamais été proches. Content ? »

Ses yeux se replongent dans ceux de son bourreau. Comme deux aimants qui s'attirent. Invariablement. Immuablement. Comme si une règle divine obligeait le gris à croiser le bleu. Et le bleu à se plonger dans le gris. Il détourna le regard, préférant fixer une tache sur le sol. Après quelques secondes d'un silence pesant, il releva la tête. Fier. Sans pitié. Sans peur.

▬ « Alors Monsieur Hepburn, prison ou fusillade ? » demanda-t'il, son sourire narquois de retour sur ses lèvres gercées.

Il était terrifié par ces deux perspectives. Mais il ne lui montrera pas. Pas à lui. Pas à ce rebut. Il releva de nouveau ses prunelles perles et attendit sa réponse. Peut-être que cet homme arrivera à retrouver grâce à ses yeux.
Bleu contre gris.  





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Sam 9 Nov - 23:17






Nausicaa Tibo Lukas Hepburn.
Il avait vingt-quatre ans, et nous sommes en 1969.

Dire qu'en vérité, il détestait ça.
Faire du mal.
Devoir interroger.
Devoir tuer.

Dire qu'il venait tout juste d'ouvrir les yeux.


Il était alors resté là, planté devant l'adolescent qui venait de lui clouer le bec, presque magnifiquement. Il ne jouait plus, ce n'était plus drôle, il n'y voyait que de la peine, que de la douleur. Pour la première fois depuis ses débuts, Hepburn avait ressenti quelque chose d'étrange... Une mélange de compassion et d'empathie puissant.
Et ça l'avait pris aux tripes
Et ça venait de lui arracher le cœur.
Et ça venait de le détruire.

Il avait toujours les yeux rouges et la gorge qui pique.
Insoutenable.
Il allait craquer.

Non.
Il ne pouvait pas.

L'officier de la Stasi s'était levé tout doucement, et d'une voix étrange, il dit :

« C'est fini pour aujourd'hui. »

Sans plus attendre, il avait attrapé le bras de l'enfant, un peu moins délicat qu'un peu plus tôt. Voilà déjà plusieurs heures qu'ils étaient enfermés dans ce petit enclot. Il le guidait en dehors de la salle d'interrogatoire et les deux protagonistes se retrouvaient dans un long couloir morbide. En direction des prisons provisoires de l'établissement. L'adolescent fut confier par un autre membre des autorités, et c'est ainsi que notre homme vit la silhouette de Pan s'effacer petit à petit. Ses yeux étaient rouges.
Son cœur saignait.

•••

« Tu pleures, Nausicaa ? »

Alessia n'était pas une femme qui pensait aux autres. Si lui était altruiste, elle, elle avait toujours vécu dans son propre égo. Mais sa question était dénuée d'intérêt. Elle avait le nez plongé dans son bouquin, alors à quoi bon.
Le jeune homme était allongé sous les draps, le torse nu et les yeux rivés sur un point invisible. Les deux êtres étaient dos à dos. Comme toujours. Il ignorait la couleur des yeux de sa fiancée. Jamais elle n'avait intéressé son cœur ni son esprit, pas même son entrejambe.

C'était un soir comme les autres pourtant.
Mais voilà.
Il y pensait trop.
A tout.
Mais surtout à lui.

•••

Le lendemain fut plus facile malgré les cernes creusant le dessous de ses yeux. Nausicaa Hepburn avait pris sa voiture et s'était rendu à son lieu de travail. Il était enfin de retour dans cette horrible petite salle, et cette fois-ci, avait décidé de laisser les volets grands ouverts. Il y avait une vue sombre sur quelques bâtisses grisâtres, rien d'autre. Le néant. La société. Il regardait le siège où reposait Pan hier, et en souleva la petite trappe pour en retirer le tissu imprégner de son odeur. Il le fixait. Se souvenait. Et puis le brûla.
Son briquet venait d'enflammer une chose précieuse qui pourrait lui coûter son travail, mais personne ne l'avait vu, alors personne ne pourrait savoir. La chose fut balancée par la fenêtre et oubliée.

Aujourd'hui, comme hier, il y aurait un nouvel interrogatoire.
Entre Pan et Nausicaa.
Entre Nausicaa et Pan.

Alors il l'attendait avec cette étrange impatience.

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Pan E. Seweryn
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Dim 10 Nov - 0:47


HYSTERIA


And I want you now, I want you now. I'll feel my heart implode. I'm breaking out, escaping now. Feeling my faith erode


Bleu contre gris.
Captivité contre liberté.
Bourreau contre victime.
Voilà ce qu'ils étaient, rien de plus, rien de moins.

Il repensa à sa journée alors qu'il était étendu sur la planche de bois qui lui servait de couchette, les bras derrière la tête. Il ne pouvait s'empêcher de penser à son bourreau. Encore. Toujours. Il l'obsédait. Sa couardise le révoltait. Sa lâcheté lui donnait la nausée. Et pourtant. Pourtant il ne pouvait pas arrêter son esprit de rester focalisé sur ces yeux bleus absentes de tout contentement vicieux. Ses pensées ne pouvaient pas s'éloigner trop longtemps de son absence de réponse. Il n'avait pas répondu. Il avait fuit. Comme il l'avait certainement fait toute sa vie. Et putain. Il ressentait une sortie de félicité au creux de son ventre.
Il avait joué. Il avait bluffé.
Il était terrifié par son futur destin. La mort. Rapide ou lente. Brève ou lancinante. Il ne voulait pas finir ses jours entre quatre murs, observer la moindre fissure pour tromper son ennui. Il voulait sa liberté. Il voulait voir le ciel. Observer les étoiles. La lune. La ville. La voisine. Son père. Et puis lui aussi. Maintenant que la colère s'était apaisée, il ne pouvait s'empêcher de penser constamment à sa situation. Il 'avait pas été attendrit par ses états d'âme. Il ne ressentait pas vraiment de la compassion à son égard. Juste une sorte d'empathie. Il n'était pas un monstre sans coeur. Juste un enfant enfermé alors qu'il ne souhaitait que goûter à la liberté qu'on lui avait enlevé de force.

Il se retourna sur son lit de fortune, la journée continuant à repasser devant ses yeux, leurs paroles résonnaient au creux de ses oreilles. Il se mit à frissonner en repensant à son souffle chaud contre son oreille. À la mélodie qu'il avait doucement fredonné de sa voix grave. Il se souvint de la sensation des doigts légèrement calleux contre les siens. Légère caresse. À peine esquissée. Comme le souffle d'un vent irréel. Inventé. Illusion de son esprit troublé. Pourtant tout ceci était bel et bien réel. Il n'était pas dans son lit, dans l'appartement qu'il partageait avec son père. Il n'écoutait pas uns de ses vinyles adorés tout en se trémoussant, se souciant peu d'avoir l'air totalement ridicule. Ses lèvres se courbèrent pour former un plis amer avant de s'ouvrir, soufflant quelques paroles sorties de leur contexte.

▬ « You can't always get what you want. But if you try sometimes well you might find. You get what you need» il sourit alors que ces mots s'échappent de sa bouche écorchée, il continue, inlassablement. « I saw her today at the reception. In her glass was a bleeding man. She was practiced at the art of deception. Well I could tell by her blood-stain-»

Il s'arrête d'un coup. Il a entendu du bruit dans le couloir. Quelques minutes plus tard, on ouvre sa porte. Grincement. Une silhouette se profile dans la chambranle. Il n'a pas envie de la détailler. Il ne voit que ses vêtements propres. Et ce qui pend à sa ceinture. Il se lève lentement. Et il se dirige vers son destin. On lui prend le bras durement. Il n'est pas un individu avec des droits civiques. Il n'est plus qu'une raclure. Une racaille.
Une engeance de la pire espèce.  
Il avance dans ces couloirs glauques. On le reconduit à sa salle favorite. Il ricane. On doit penser qu'il perd peu à peu la raison. Il serait bien faible s'il cédait après un seul jour de captivité. Une nouvelle porte s'ouvre et dévoile une salle différente de hier. Pourtant il y a le même bureau. La même chaise. Le même homme. Mais ces fenêtres ouvertes donnent une toute nouvelle perspective. Comme s'il y avait encore l'espoir qu'il puisse s'envoler un jour.
On l'assied de force sur sa chaise, et le garde repart. Ils sont de nouveaux seuls. Face à face. Ça faisait longtemps. Leurs regards s'accrochent une nouvelle fois pour ne plus se lâcher.

▬ « Vous avez passé une bonne soirée Monsieur Hepburn ? » Il étend ses jambes en face de lui, ses bras négligemment croisés sur son torse.





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Dim 10 Nov - 2:13






Quelle était cette étrange sensation ? Celle de se sentir soulagé, heureux ? Qu'un poids se retirait soudainement de ses épaules ?
Le bout de son nez s'était délicatement relevé vers l'adolescent et ses yeux fatigués le scrutait, sans sourire, il le déshabillait presque du regard, comme à la recherche que quelque chose. Si vous voulez savoir le fond de sa pensée, il voulait s'assurer que les policiers ne lui avaient pas fait violence pour une raison ou une autre. Il semblait en forme, alors il pouvait se permettre de soupirer discrètement, frottant son visage sur lequel reposait une barbe de trois jours. Il y eut un petit frottement et avait fini par oublier la question de Pan, submergé par ses pensées étranges.
Que lui arrivait-il ?
Se montrerait-il empathique ?
Lui ?

Nausicaa humectait ses lippes avec patience, retournant sur ses papiers avant de fixer la bosse qui s'était dessinée au fil des années sur son majeur. Il la détestait. Elle était la preuve de toute son horreur. Le jeune homme semblait tout à coup plein d'amertume et il fut compliqué de comprendre ce qu'il lui arrivait. Jamais il ne s'était senti aussi étrange, son estomac se froissait et sa gorge se nouait. A son habitude, Hepburn restait quelqu'un de simple et qui primait sur la sobriété des choses, mais voilà que son quotidien était tout chamboulé.

« Vous ne devriez pas jouer la carte de la provocation avec moi tout le temps. »

Avait-il lancé presque sèchement.
Il ne le regardait plus.
Il le fuyait.
Il n'était plus le même.

Il était déjà si faible.

Prenant une grande inspiration, l'officier se grattait le crâne et reprenait ;

« J'ai donné l'ordre à mes collègues ne pas s'en prendre à vous, donc si jamais quelqu'un de la Stasi vous a fait ou dit quoique ce soit sans mon autorisation, j'aimerais être au courant. »

C'était comme s'il avait déjà fait Pan sien.

« Vos vêtements ont été analysé et on y a retrouvé quelques tâches et odeurs chimiques, appartenant à la bombe de peinture qui a servi à taguer le mur. Donc j'avais bel et bien raison, merci d'arrêter à chercher à me contredire ni à vous sauver. »

Bande de bâtards impuissants
T'arrives encore à dormir le soir en rentrant chez toi ?
Il y avait ces paroles qui résonnaient à l'intérieur de son crâne et qu'il ne pouvait pas oublié.

« Ca ne sert à rien.
Plus jamais vous ne verrez la lumière du jour.
 »

Nausicaa levait les yeux, enfin.

« ... Quoi que je pourrai y remédier. Je n'ai plus qu'une chance pour que vous vous en sortiez et j'y risque tout.
Une simple réponse me suffira.
 »

Nausicaa avalait sa salive.
Nausicaa avait peur.
Nausicaa se sentait avoir des ailes forcer son épiderme pour enfin se déployer.
Il s'était un peu approché, et avait dit tout doucement :

« Est-ce qu'il y a encore de l'espoir ? »

Est-ce qu'il y a encore de l'espoir dans le monde, dans les esprits ?
Peut-on se soulever ?
Peut-on recommencer ?
Peut-on effacer ?

Peut-on vivre enfin ?

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Dim 10 Nov - 11:26


HYSTERIA


And I want you now, I want you now. I'll feel my heart implode. I'm breaking out, escaping now. Feeling my faith erode


Le bleu fuyait le gris.
La captivité ployait sous l'appel de la liberté.
Le bourreau devenait victime alors celle-ci devenait bourreau.
En cet instant, dans cette salle, quelque chose se passait.
Quelque chose d'illusoire, d'utopique, d'irréel. Mais quelque chose qui gonflait leurs coeurs d'espoirs.

Il jouait la carte de la provocation. Encore. Toujours. Car c'était tout ce qui lui restait à ce stade. Il savait qu'il avait fait ce tag. Et il en était fier d'un côté. Même si cela devait lui coûter toute une vie en prison. Mais paradoxalement il ne voulait pas avouer. Se rebiffer. Sans arrêt. Pour ne pas les laisser gagner, ne serait-ce que ses aveux.  Alors il cherchait ce regard pour affirmer sa position, sans y arriver. Faible. Cet homme était si faible. Alors pourquoi voulait-il encore croiser ses prunelles ? Pourquoi voulait-il se rapprocher toujours plus de lui ? Il était indubitablement attiré par lui. Comme si des cordes invisibles les reliaient et ployaient sous le poids de leurs idéaux et de leurs obligations. Ces câbles aussi durs de l'acier qui ne cessaient de les tracter l'uns vers l'autre. Comme deux planètes tournant autour du même centre. Se retrouvant pour se séparer à nouveau. Dans un cycle éternel et immuable. Sauf si quelque chose détruit ce système.
Une météorite.
Une bombe.
Un claquement de doigt.
Un souffle.  
Un doute.

Ils se tenaient face à face dans cette pièce exigüe. L'un parlait. L'autre se taisant. Les paroles faisaient mal. Pan eut l'impression de recevoir un coup en plein plexus. La vérité éclatait devant ses prunelles. Peu importe ses dires. Peu importe sa volonté. Ils avaient leurs preuves. Il était fini. Détruit. Cassé. Il ne pouvait rien faire devant de telles évidences. À part ployer l'échine. S'excuser. Ramper dans la poussière. Jamais. Il allait passer des années entières en prison, entre quatre murs, comme il l'avait tant redouter. Mais il ne s'abaisserait jamais à supplier son bourreau de lui laisser sa liberté. Celle-ci serait entachée à jamais par sa couardise. Il se redressa sur sa chaise, ses bras posés sur les accoudoirs. Il était un roi déchu sur un trône fait de cendres. Mais il resterait ainsi jusqu'à la fin. Ses yeux fixés sur la forme de l'officier de la Stasi qui allait statuer de son avenir. De sa vie.

Le bleu rencontra le gris.
Et une lueur s'alluma.
 

▬ « Il y a toujours un espoir. » souffla-t'il en se penchant vers Hepburn. « But you've been told many times before. Messiahs pointed to the door. And no one had the guts to leave the temple.» murmura-t'il, comme un secret. Doucement. Délicatement. Un sourire simple au coins des lèvres.  

Il arrêta de chanter, observant le visage qui semblait fatigué de son bourreau. Ses yeux passaient sur ses cernes mauves, ses pommettes saillantes ainsi que l'angle de sa mâchoire recouverte d'une barbe de quelques jours. Il avait raison. L'espoir était toujours présent dans le coeur des gens. Et même s'ils avaient oubliés. Même s'ils avaient ployés l'échine, ils n'avaient jamais oubliés cette étincelle qui peut embraser les foules. Et si jamais il n'y avait plus personne pour croire, il continuerait quand même sa lutte pour sa liberté. Ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient pour les parquer comme du bétail. Il y aura toujours des Marvin pour passer le Mur. Il y aura toujours des Pan pour se révolter rien qu'en pensée, écoutant cette musique qui emplissait le coeur d'espoir et de révolte. Et puis il y aura toujours des personnes comme Hepburn, lâches et pourtant si courageuses pour se poser les bonnes questions au bon moment.

▬ « Alors que choisissez vous Monsieur Hepburn ?  » demanda-t'il en singeant sa question sans réponse de la veille. Sauf que le choix n'était pas le même ici. Il n'était pas question de prison ou fusillade.

Liberté ou servitude.
Bourreau ou victime.






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Dim 10 Nov - 12:34






Il y a toujours un espoir.

Cela sonnait comme son Eldorado. Une libération. Son cœur s'était emballé et ses yeux azurées devenaient pétillants. Ses lèvres s'étaient entrouvertes, découvrant ainsi la plus belle phrase qu'il ne lui est jamais été permis d'entendre tout le long de son existence. Vingt-quatre ans d'existence où son crâne a été bourré de mensonges et d'idées utopiques dans un système malsain et défectueux. Il se souvient de son père, de ses grands gestes et de ses oreilles rouges lorsqu'il ventait la gloire de la RDA et méprisait le reste du monde, qu'il s'en étouffait presque avec son repas. Peut-être que Nausicaa serait aujourd'hui un autre homme s'il y avait eu une femme pour prendre le rôle de mère au sein de la famille, et peut-être aurait-il été un homme bon. Et peut-être serait-il mort pour la liberté aujourd'hui, mais au moins il ne serait pas mort avec sur la conscience des tas d'âmes envoyés à la potence. C'était bien beau maintenant de regretter, mais on ne fait pas revenir à la vie ceux qui sont parti à jamais. Maintenant, affronter son propre reflet était devenu toute une épreuve. Son visage le donnait envie de vomir, son propre sourire lui donnait envie de pleurer.

Il avait perdu la notion d'espoir jusqu'à ce qu'un adolescent répondant au nom de Pan venait de lui prouver qu'il existait toujours, qu'il fallait savoir sortir de ce temple. Il était alors resté silencieux, semblant hésitant, jouant avec le bout de son stylo, la mine appuyée contre le papier. L'encre s'y glissait, doucement. L'encre sanglante. Elle était meurtrière. Il n'y avait plus besoin d'arme. Il y avait seulement les mots.

« Continuons cet interrogatoire, nous ne sommes pas là pour débattre. »

Léger silence.
Alors le voilà.
Le grand Homme.
Lâche.
Qui se cache ?

« ... C'est ce que j'aurai dû dire. Mais...
I'm free to do what I want any old time. So love me, hold me, love me, hold me. I'm free any old time to get what I want. I'm free to sing my song though it gets out of time.
 »

Alors un grand sourire venait de faire son apparition, ses yeux recommençaient à exalter de joie. D'excitation.

D'espoir.

Hepburn s'était alors levé d'un bon, et dans son élan, il s'était arrêté, bizarrement, tanguant quelque peu, fixant ce morceau de papier jaunâtre qui reposait sur son bureau et y écrivit en lettres capitales HOPE IS A WAKING DREAM. Satisfait, il eut un pas plus rapide, accrochant le bras de Pan sans lui demander son avis et le faisait sortir hors de cet enclot.

« Suivez-moi. »

Son bras entourant ses épaules, le cachait quelque peu, le gardait contre lui, marchait, vite, encore plus vite. Ils y étaient presque, la sortie.

« Où tu vas Nausicaa ? »

Merde.

« J'emène monsieur Pan Seweryn devant le mur qu'il a tagué... Vous savez, les confrontez à leur faute, ça les fait toujours réfléchir à deux fois même si c'est trop tard. J'en ai pour une heure, ou deux. »

Alors il fila.
L'air de rien.
Le cœur battant.
Arrachant un large sourire de satisfaction que son collègue ai pu gober une si belle connerie.

Le jeune homme était arrivé au parking et avait fait entrer rapidement le blondinet sur le siège passager, et enfin il prit le volant.

La direction ?
Qui sait.

« Vous avez peur ? »

Demanda-t-il.

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Dim 10 Nov - 13:41


HYSTERIA


And I want you now, I want you now. I'll feel my heart implode. I'm breaking out, escaping now. Feeling my faith erode


La lueur vacilla.
Le gris devint noir.
Le bleu s'alluma.
Un feu d'artifice éclata.

Sa gorge s'était serrée douloureusement en entendant la phrase de cet homme. Il pensait. Il avait cru. Un espoir fou s'était allumé au creux de sa poitrine pour être immédiatement étouffée dans l'oeuf. Son sourire forma un plis amer. Et il fusilla son bourreau. Salopard. Il jouait avec ses rêves et ses espoirs fous. Comme un chat avec une souris. Et puis alors qu'il faisait mine d'aller dans son sens. De le comprendre. Il donnait le coup de grâce. Sans la moindre pitié. Il voulut lui envoyer un objet à la figure. Encore.

I'm free to do what I want any old time. So love me, hold me, love me, hold me. I'm free any old time to get what I want. I'm free to sing my song though it gets out of time.

Sourire.
Oeillade complice.
Ils se lèvent d'un mouvement conjoint.  
Vers un nouvel espoir. Vers un nouveau futur.
Pan est enivré par tout ceci. Il n'ose pas y croire. Et pourtant. Son visage est éclairé par une joie sans pareille. Une nouvelle perspective d'offre à lui. Il n'aurait jamais pensé pouvoir y parvenir. Il n'a jamais songé à cette option. Tellement irréelle. Tellement invraisemblable. Et pourtant tellement tangible. Il le regarde griffonner avec fureur sur sa feuille. Ses gestes sont brusques. Sauvages. Plein de vie et d'envie d'une liberté possible. Ils se rapprochent, une main contre son poignet, le tirant de force. Et il ne résiste pas. Il sourit. Encore. Pas un plis amer. Ni un rictus désabusé. Un véritablement sourire qui mange une bonne partie de son visage aux traits encore enfantins.

Un bras passe autour de ses épaules, le rabattant contre ce torse couvert d'une chemise. Ils marchent. Ils courent. Ils s'envolent. De plus en plus vite. Ils passent presque inaperçus dans ces couloirs vides. Ils avancent vers cette liberté promise. Espérée. Attendue. Côtes à côtes. Comme deux amants fuyant leurs familles respectives. Il a envie de rire. Il se retient. Rien n'est encore gagné. Si proche. Et puis la réalité leur revient en pleine face. Une simple phrase, dite d'une voix claire les stoppe tous les deux. Il tremble.
De peur.
D'excitation.

Et il découvre un peu plus sur cet homme. Sur cet inconnu qui aspire peut-être enfin aux mêmes choses que lui. Son bourreau. Son sauveur. Nausicaa. Il peut enfin mettre un nom sur son visage. Un nom sur ses actes. Un nom sur sa personne. Il commençait à connaître Monsieur Hepburn. Il souhait maintenant découvrir Nausicaa. Ils passent sans trop de problème. Un mensonge éhonté. Il se retient de sourire encore. Ils montent dans une voiture et les voilà parti. Il ne sait pas vraiment ce qu'il fait. Ce qu'il lui a prit. Il a juste prit l'opportunité qui se présentait à lui. Cet espoir de liberté qui se profilait au travers des paroles de ces chansons.

Il tourna son visage extatique vers le conducteur. Il observe son profil. Il semble plus jeune sous la lueur timide du soleil. Plus fatigué également. Plus vivant surtout.
Le bleu rencontre le gris. 

▬ « Je n'ai jamais eu aussi peur » dit-il d'une voix franche. « Et je ne me suis jamais sentit aussi vivant. » lâche-t'il dans un petit rire.   

Il se détend sur son siège, ses épaules encore tendues par l'adrénaline. Ce n'est pas fini. Loin de là. Ils sont en fuite. Tels deux fugitifs. Et peut-être qu'on les retrouvera dans moins d'une heure. Mais pour rien au monde il refuserait de changer ce qu'il vivait en cet instant. Il laissa enfin un rire s'échapper de ses lèvres.

▬ « Strange fascination, fascinating me. Ah changes are taking the pace I'm going through » chanta-t'il doucement, comme si cette bulle de rêve allait éclater s'il haussait la voix. « Ch-ch-ch-ch-Changes. Turn and face the strange. Ch-ch-ch-ch-Changes. Just gonna have to be a different man.»

Il sentait le vent du changement caresser son visage. Pour une seconde. Pour une éternité. Il ne s'en souciait pas. Il était tout simplement enivré par ce semblant de liberté retrouvée. Son front se déposa contre son épaule. Contact à peine esquissé.

▬ « Merci. » dit-il dans un souffle, presque timide.

Le bleu rencontre le gris.
Le gris se plonge dans le bleu.
Liberté.






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Dim 10 Nov - 16:04






Il y a toujours un espoir.
Il était simplement endormi.
Maintenant il se réveille.
Maintenant il brûle dans leurs cœurs.


Nausicaa souriait jusqu'à s'en déchirer les joues, sentant le doux souffle de l'adolescent prononçant un remerciement.
Merci.
Si simple.
Et pourtant ses sens s'emballaient, ses yeux se mouillaient et son sourire ne cessait de s'agrandir. Jamais on ne l'avait remercié avec sincérité. Ce n'était comme dire merci lorsqu'il allait au marché et qu'il achetait des légumes, non. C'était le merci de toute une vie. De deux vies qui se croisent, qui se mêlent pour le meilleur et pour le pire. Hepburn secouait la chevelure blonde de Pan avec ferveur, et les voilà on the road. Il sentait l'air de la liberté, l'air de l'excitation, l'air de l'exaltation. Il se sentait vivre. Il se sentait... humain.

Ils furent alors arrivé dans une petite maison en banlieue de Berlin Est. Les bâtisses étaient des clones et seuls les chiffres sur les boîtes aux lettres pouvaient les différencier. Intéressons-nous à la maison numéro seize. Charmante, chaleureuse. Le hall d'entrée dont le parquet craquait, il y avait des lourdes étagères remplies de livres en tout genre. Il y avait les sous-vêtements attrayants d'Alessia déposé sur le fauteuil dans le salon, un drap au sol et quelques restes d'un repas. Une demeure banal pour un couple étrange. Au-dessus de la cheminée, il y avait des cadres photo. La famille. Les amis. De joyeux sourires. Tout ça pour donner l'illusion.

« Je vais vous montrer ma liberté. »

Abandonnant sa veste de costument au sol, il tirait deux grandes portes qui dévoilaient alors une grande penderie. Et en retirant les vêtements de façon presque malpropre, Nausicaa laissait à Pan la possibilité de découvrir des vinyles par.. centaine. Ray Charles, David Bowie, les Rolling Stones, les Beatles, le King, The Kinks, The Who, Bob Dylan...
Toute cette culture américaine et britannique qui avait bercé son oreille depuis sa plus tendre enfance. Son père le savait, le cachait aussi, mais n'acceptait pas son choix de mentir au système. Mais à quoi d'être d'origine américaine si jamais on ne peut profiter de sa propre culture ?
Des vieilles canettes de Coca-Cola, des vêtements très grunge reposant dans des cartons.

« J'aurai pu les cacher mieux que ça. Mais je pense que c'est bon, d'affirmer ses choix. »

Il affichait un énième sourire, mettant en route l'un des vinyles de Ray Charles, se sentant bercé par le son du.. Blues... de la soul... du Rock.

« I didn't know what time it was then I met you... Oh, what a lovely time it was, how sublime it was too! I didn't know what time it was you hold my hand. Warm like the month of May it was, and I'll say it was grand. Grand to be alive, to be young, to be mad, to be yours alone ! Grand tosee your face, feel your touch, hear your voice say I'm all your own. Emporté dans son chant et dans le mouvement de son corps, Nausicaa ne put pas s'empêcher de saisir l'une des mains de Pan ainsi que sa hanche, et, avec un air plein de malice et d'exaltation, il continuait, mouvant au rythme de la musique. Leurs torses étaient proches, se frottaient par moment, se regardaient dans les yeux, leurs cheveux volaient un peu et leurs jambes se balançaient. I didn't know what time it was live was no prize. I wanted love and here it was shining out of your eyes. I'm wise and I know what time it is now. »

Puis il lâchait un rire, ses pommettes rougissaient.

« Enfin bref. »

Nausicaa retournait fourrer le nez dans sa penderie et en sortait un objet.
Son plus précieux.
Une guitare électrique.

« Vous voulez essayer ? »



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Dim 10 Nov - 17:54


HYSTERIA


And I want you now, I want you now. I'll feel my heart implode. I'm breaking out, escaping now. Feeling my faith erode


Il a envie d'hurler.
Hurler à plein poumons.
Sa liberté.
Sa félicité.

Ils sont encore enfermés dans cette ville. Ils roulent, le paysage défile. Les maisons se ressemblent. Comme une forêt de champignon qui aurait poussé suite à une pluie trop forte. Mais il s'en fiche. Il n'a pas envie d'être dégouté. Il n'a pas envie de s'en soucier. Son esprit est entièrement focalisé sur cette chaleur au creux de sa poitrine. Cette sensation qui le fait sourire comme un idiot. Qui lui donne envie de chanter à tue-tête. Pour leur montrer que l'on peut toujours changé. Rien n'est figé dans le marbre. Son compagnon en était la preuve vivante. Son sourire s'élargit si c'était possible en sentant ses doigts fourrager entre ses mèches blondes. Il voulait chanter. Il voulait bondir. Danser. Crier. Courir. Trébucher. Recommencer.
Vivre enfin.

Ils arrivèrent dans un quartier pavillonnaire, les maisons semblant être des copies conformes. C'était si triste. Il regardait de façon légèrement surprise ces jardins parfaitement entretenus qui ressemblait à celui du voisins. Numéro seize. On aurait pu croire que c'était le quinze, ou le dix-sept. Sans ce numéro. Il entra dans la maison de son ancien geôlier, observant d'un oeil distrait son nouvel environnement. Vestibule. Hall d'entrée. Cuisine à droite. Salon. Sous-vêtements. Pan pousse un petit cri indigné en voyant la lingerie fine traîner dans un coin. Il place une main sur ses yeux, les joues rougies. Il ne faut pas oublier que cela fait huit ans qu'il vit sans aucune présence féminine à ses côtés. Finalement ils arrivent face au jardin secret de Nausicaa.
Son Eldorado.

Ses yeux gris s'écarquillèrent doucement face à la collection de l'autre homme. Il approcha une main presque tremblante d'un vinyle qu'il considérait comme une relique. Il tourna son regard vers son ancien bourreau qui souriait de toutes ses dents. Il cachait bien son jeu. Il l'observa sous un oeil nouveau. Admiratif.
La musique se met en marche. Le son des cuivres le fait rêver. Il se prend au jeu. Il ferme doucement les yeux sous la voix conjuguée de Ray Charles et de Nausicaa.

Pan se laisse entraîner dans cette danse improvisée. Pied droit. Pied gauche. En rythme. Sa main vient s'accrocher à cette épaule. Il sent les doigts de Nausicaa contre sa hanche. Et il ne fait que sourire. Ils tournoient dans cette penderie. À l'abris des regards. À l'abris du monde. Ils se laissent bercer par la musique. Doucement. Intimement. Leurs mouvements son parfois maladroits. Mal assurés. Mais ils s'en fichent. Ils continuent de danser sans même se soucier de ce qu'il se passe dehors. Ils ressemblent à deux fous. Deux personnes insensées. Deux férus de libertés. Qui ont tout lâcher. Simplement pour se mouvoir ainsi, dans les bras de l'autre. Leurs souffles se mélangeant. Leurs sourires se répondant alors que le plus âgé continuait de chanter sur cette musique. Pan fredonne en même temps que lui. Il ne connait pas les paroles. À quoi bon. Il ne veut pas chanter en cet instant. Il veut juste profiter. Ne jamais s'arrêter de tourner. Encore.

I didn't know what time it was live was no prize. I wanted love and here it was shining out of your eyes. I'm wise and I know what time it is now.

Il sentit ses joues rougir en échos à celles de Nausicaa. Ce n'est qu'une chanson. Il ne fait que répéter des mots chantés par cet homme. Et pourtant, il ne peut pas s'empêcher d'être gêné. Ou ravi. Il n'en sait rien. Il replace une mèche derrière son oreille. Il observe ce que l'autre fait, farfouillant dans sa caverne d'Ali Baba.
Ses yeux s'illuminent.
Il tend la main de façon révérencieuse, ses doigts caressent ce bijou. Cette chimère qui se tient devant lui. Il n'ose pas y croire. Cet homme est plein de surprises.
De belles surprises.
Il aurait pu jouer des chansons douces. Accompagnées d'une guitare acoustique. Mais il avait envie d'essayer celle qu'il tenait dans ses mains. Alors il se lança, reproduisant cette chanson qu'il avait entendu dans ce bar un soir et qui lui était resté en mémoire.

▬ « You need coolin', baby, I'm not foolin'. I'm gonna send you back to schoolin'. Way down inside, honey you need it. I'm gonna give you my love. Wanna whole lotta love.» souffla-t'il d'une voix rauque, ses doigts bougeant de façon légèrement hésitantes sur le manche, essayant de refaire le mieux possible cette musique. Il fit quelques riffs timides et puis s'arrêta, le rouge montant aux joues.  « Je- C'était la seule chanson que je connais à la guitare électrique. Je- Ne vois aucun sous-entendu dedans d'accord ? » souffle-t'il en se mordillant nerveusement sa lèvre inférieure.    

Finalement il re-tendit l'instrument à Nausicaa, attendant qu'il le range. Ou alors qu'il lui joue un morceau. Plus doux que le sien. Ce n'était pas difficile vu ce qu'il avait chanté. Le rouge sur ses joues semblait ne pas vouloir partir tandis qu'il enroulant nerveusement unes de ses mèches claires autour de son annulaire, basculant son poids d'un pied sur l'autre.

▬ « Ta collection est vraiment .. wow » dit-il, essayant de diriger la conversation vers autre chose que Whole Lotta Love. « Comment as-tu obtenu autant de ces trésors ?»

Il s'approcha, son bras frôlant celui de Nausicaa au passage. Il se tint droit à ses côtés. Perturbé par sa présence. Il frissonna durement et il essaya de se concentrer sur autre chose. La canette de Coca vide qui trainait sur une étagère. La jaquette d'un album d'un groupe qu'il appréciait. Mais rien à faire, toute son attention était fixée sur l'homme à côté de lui.
Ses pommettes étaient rouges vermeilles.
Ses yeux étaient fixés aux vinyles.
Et il attendit.





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Dim 10 Nov - 18:29






Et ses joues avaient rougi, son cœur s'était encore une fois emballé.
Peut-être un peu trop.
Il sentait la chaleur l'étouffer, lui serrer la gorge et les poignets. Pourtant il essayait de paraître détendu, mais en vain, son sourire avait disparu pour rester hypnotiser par le plus jeune, guitare en main, chantonnant des paroles douteuses qui venaient de les mettre dans l'embarras. Nausicaa détournait les mirettes, finalement, une fois la mélodie terminer, cherchant un coin où évacuer la gêne mais ils étaient si proches dans un endroit si petit. Il lui aurait fallut lever l'index pour effleurer son ventre. Il était même certain qu'il pouvait entendre sa respiration haletante, ses sentiments qui s'exaltent sans qu'il puisse comprendre pourquoi.

Pan aussi, de son côté, fuyait le moment, voulant bifurquer sur un autre sujet de conversation. Hepburn ne l'avait pas tout de suite compris, il était resté comme un imbécile, les bras ballants, avalant goulûment sa salive et portait attention sur sa joue, y repérant un cil blond qui s'y était perdu. Dans un élan de folie, le pouce du brun caressa la peau du visage du garçon, et ce fut électrique.
Un étrange sensation titillait le bout de son doigt, taquinait son coude et remontait jusqu'à sa nuque. Un long frisson.
Rapidement, il se recula, se cognant maladroitement contre la barre de la penderie.

« Aïe ! Pesta-t-il en se frottant le crâne.
Dé.. désolée. Vous. Enfin. Vous aviez un cil et je. »

Il devenait fou.
Fou de tout.
Fou de lui.

Nausicaa se mordait les lippes, se faisait violence pour paraître naturel, et en vain. Il devait s'échapper de cette proximité, alors, il lui heurtait un peu l'épaule, tout doucement, comme une caresse, et allait se poser sur le divan.
Bon sang, qu'est-ce qu'il lui arrive ?

« Ma famille est d'origine américaine, alors avec certaines personnes j'ai pu y accéder... »

Plantant ses yeux bleus – enfin – dans les billes d'argents de son compagnon, il ajoutait :

« Merci. »

Avait-il enfin prononcé, clairement.
Hepburn semblait tellement sérieux, l'échine quelque peu courbée et les coudes posés contre ses genoux. Genoux qui bougeaient d'eux-même, tressaillant, signe de gêne. Sa voix tremblait dans un doux trémolo, presque musical.

« .. de m'avoir ouvert les yeux. »

D'avoir ouvert les yeux sur l'horreur du monde.
Qu'il y a encore de l'espoir.

« Mais maintenant je sais que je ne pourrais pas survivre entre ces murs davantage... Je vais partir. C'est peut-être fuir mais j'en peut plus d'être un pion de ce système, de devoir supporter une fiancée que je ne pourrais jamais aimer et je... je veux aller aux Etats-Unis. »

Quel doux rêveur.

« Je peux vous ramener chez vous tout à l'heure. Je dirai que c'était un malentendu, je prendrai votre défense et je posterai ma démission, puis je disparais. Et. Je. »

Il souffle, il panique, il est excité, il est perdu.

« Ou alors... alors... Vous voudriez peut-être... fuir avec moi ? »

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Dim 10 Nov - 20:09


HYSTERIA


And I want you now, I want you now. I'll feel my heart implode. I'm breaking out, escaping now. Feeling my faith erode


Pan était gêné.
Pan était embarrassé.
Alors il restait droit comme une statue. Ses yeux fixés sur ces centaines d'album à la couverture colorée. Il essaya de ne pas trembler. Vraiment. Pourtant il ne pouvait empêcher ses doigts pianoter en rythme sur sa cuisse. Attendant qu'il parle. Qu'il se passe quelque chose.

Frisson.
Sursaut.
Il recule légèrement sa tête, son corps fait un petit mouvement en arrière. Nausicaa se cogne le bras contre la barre en fer de la penderie. Il semble légèrement troublé. Gêné. Il s'excuse difficilement. Et Pan ne peut pas s'empêcher de sourire. Il place une main sur ses lèvres pour s'empêcher de rire. Et oubliant ainsi la sensation des doigts du plus âgé caressant sa pommette. Dérangeant. Plaisant.
Un nouvel effleurement le trouble. Il sent ses joues rougirent. Et il a envie de plus. Il enfonce légèrement sa tête dans ses épaules et ferme les yeux. Il doit se sortir ce genre d'idées de la tête. Il se tourne pour suivre les pas du jeune homme. Il s'installe dans un divan.
Putain qu'il est beau.
Même s'il semble fatigué. Même s'il est mal rasé.
Il émane de lui une sorte de force tranquille. Comme si celle-ci avait été emprisonnée depuis tout ce temps et qu'il avait fait office de déclencheur. Quelques mots. Des regards qui s'entre-choquent. Et puis ça avait été l'explosion. kaboom.
Son coeur explose alors qu'il plonge dans ses prunelles rencontrent les siennes. Son esprit divague alors qu'il remarque ses lèvres rouges à force d'avoir été mordillées. Son corps se tend en voyant sa silhouette se découper face à lui. Et c'est l'apocalypse dans sa tête.

Pourtant t'es beau, comme une comète.
Je t'ai dans la peau, je t'ai dans la tête.


Il tremble de la tête aux pieds. Ses paroles résonnent en boucle dans son esprit. Il s'approche lentement de Nausicaa. Comme une sorte d'automate. Il hésite. Il ne sait pas trop quoi faire. Il a l'impression d'étouffer. Comme si une enclume était descendue au creux de son ventre. Comme si quelqu'un compressait ses poumons afin de le tuer de la façon la plus horrible qui soit. La perspective qu'il puisse s'en aller.
Loin d'ici.
Loin de lui.

Tout cela le terrifie littéralement. Il a envie de monter sur ses cuisses et de le prendre dans ses bras. De ne jamais le lâcher. Il secoue sa tête. C'est le bordel. Un putain de bordel. Il a envie de se claquer la tête contre les murs. Pour réfléchir. Pour arrêter d'agir comme un gamin immature. Ce mec était son bourreau il y a moins d'une heure. Cet homme est celui qui l'a arraché de chez lui sans la moindre explication. Pourtant il l'avait suivit sans hésité. Il avait placé toute sa confiance en lui. Alors qu'il n'aurait pas du.
Il a envie de pleurer en cet instant. Au milieu de la chambre de cet inconnu. Cet inconnu qui est arrivé tel une météorite dans sa vie. Détruisant tout ce qu'il avait construit. Renforçant ses certitudes passées. Alors quand il lui propose de le ramener chez lui. Il est tenté d'accepter. Pour retourner voir son père. Ses repères. Sa vie. Et puis sa seconde proposition explose tout.
Un boulet de canon.
Une bombe.
Une révélation.

▬ « OUI.» cria-t'il sans même y réfléchir une seconde. Instinctivement. Simplement. « Enfin. Je. Si ça te dérange pas. Te sens pas .. obligé de me le proposer hein. »    

Il agite ses mains dans tous les sens. Peut-être pour montrer quelque chose. Dans tous les cas, c'est incompréhensible. Mais ce n'est pas grave. Le message passe via le biais de leurs yeux.
Bleu et gris.
Il s'approche finalement. Gauchement. Il prend la main de Nausicaa pour la porter jusqu'à son front. Leurs pupilles se séparent quelques instants pour se retrouver.

▬ « Ce que je veux dire c'est que .. je serai ravi de partir avec toi. » souffle-t'il avec un sourire timide accroché au creux de ses lèvres. « Pourrait-on passer chez moi pour .. prévenir mon père, ou quelque chose du genre ?»

Il se gratte doucement la joue, sa voix allant en descendant au fil de sa requête. Peut-être est-ce trop demander ? Peut-être qu'il ne veut pas s'encombrer d'un gamin comme lui. Peut-être.
Peut-être qu'ils sont fous.
Fous de faire ça.
Fous l'un de l'autre.





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Dim 10 Nov - 21:09





Et ce fut un oui.
Le plus beau oui qu'il lui avait été permis d'entendre.
Même le oui des femmes devant lesquelles les hommes se sont agenouillés avec la bague dans le creux de la main ne valait pas le Oui de Pan. Un oui avec un O, un oui qui voulait déjà tout dire, un oui qui traçait désormais une nouvelle route. Les joues de Nausicaa s'étaient enflammées, folle, comme son cœur l'était. Dingue.
Cette situation était absurde et il crut à un rêve, mais la douceur de sa peau était réelle. Ce n'était pas une illusion, un espoir vain, c'était la réalité, et il se sentait enfin lui-même. Il ne souriait pas mais ses yeux étaient plein d'étoiles. Plein de vie. Il était resté silencieux, le dévorant sans le toucher, ne pouvant décidément pas quitter ses prunelles d'argent avec cette envie de s'y plonger, de s'y noyer. Il voulait aller dans ses bras, le garder contre lui, pleurer sa joie, pleurer ses sentiments étranges et il y avait malgré tout de la retenu. Et même le fait que l'adolescent se soit mis à le tutoyer, une barrière persistait.

Une barrière comme les murs séparant Berlin en deux parties.

Non.

Il ne pouvait pas y avoir d'obstacles dans les relations humaines.
C'était le peu de liberté qu'il restait. Il ne pouvait pas gâcher cette chance.
Il ne le pouvait décidément pas.

Hepburn s'était levé d'un bond, les paupières grandes ouvertes comme pour n'en manquer aucun morceau, et il souffla un simple :

« D'accord. »

Puis voilà.

Il s'était rué sur ses lèvres, il avait enroulé ses bras autour de ses épaules et il avait enfin fermé les yeux. Pour la première fois il pouvait les fermer oui, car personne ne sera là pour l'effrayer. Plus maintenant.
L'espoir était revenu.

Entre nous, Nausicaa ne savait pas ce qu'il faisait non plus. Il en avait peut-être marre d'être seulement un officier de la Stasi, un homme menant une vie banale. Peut-être qu'il cherchait des lèvres sur lesquelles se reposer sans craindre. Ses doigts se perdaient dans ses cheveux dorés, les serraient, les agrippaient, et continuait de rapprocher son visage, prolongeant ce baiser enivrant. Encore.
Encore.
Et encore.

Il soufflait de plus en plus fort, il gardait les yeux fermés, il continuait de frissonner, de chercher à s'accaparer cette odeur nouvelle pour lui. Nausicaa rompait le baiser, mais leurs visages restaient si proches. Les murs étaient brisés.
Leurs murs.
Il n'y avait plus rien.
Ni murs.
Ni no man's land.
Simplement un champ de sentiments exaltants.

« Si c'est ce que tu veux, alors je le veux aussi. »

Avait-il murmuré alors.
Tout bas.
Comme lorsqu'ils chantaient dans la salle d'interrogatoire, à l'abri des oreilles curieuses.

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Dim 10 Nov - 22:25


HYSTERIA


And I want you now, I want you now. I'll feel my heart implode. I'm breaking out, escaping now. Feeling my faith erode


Pan et Nausicaa.
Gris et Bleu.
Des souffles qui se mêlent.  
Des lèvres qui s'accrochent.
Et puis c'est l'apocalypse.

Une explosion de couleurs. De sentiments. D'émotions. Tout devient sans dessus-dessous. Le monde arrête de tourner. Il va plus vite. Il s'envole. Il tourne comme une vrille. Tornade. Ouragan. Chaos. Et au milieu de tout cela se trouve deux individus. Deux humains. Deux hommes. Qui s'embrassent comme s'il n'y avait plus de lendemain. Qui s'embrassent avec l'espoir que le soleil se lèvera encore demain. Ses doigts caressent doucement sa nuque tandis qu'il s'y accroche. Tel un naufragé avec sa bouée. Car c'est tout ce qu'ils sont. Des miraculés. Des pestiférés. Juste deux personnes qui n'entrent pas dans les carcans de la société.
Les paupières closes, il se laisse enivrer par tout cela. Par ces lèvres. Par cette odeur. Par cette situation. Il y a deux jours il lui aurait collé une baffe. Dans trois jours il l'aurait certainement fait. Il le ferra peut-être la prochaine fois. Mais là il profite juste de l'instant. De ces lippes qui l'ont fascinées depuis leur rencontre. Il aura beau nier. Crier. Hurler. Il le sait. Cet homme. Non. Nausicaa. Il en devient fou.
Crazy little thing.

Ils se séparent. De quelques centimètres. C'est trop. Ce n'est pas assez. Leurs yeux se re connectent. Et ils sourient. Comme des enfants. Comme des imbéciles. Comme des bienheureux. C'est ce qu'ils sont. Pan a envie de ricaner. Habitude. Réflexe. Et pourtant il ne dit rien. Sa respiration pantelante. Il essaye de reprendre son souffle. Sa main glisse contre l'angle de cette mâchoire. Il pourrait s'y habituer. Il a envie de s'y habituer. Son front se posa contre celui de l'autre.
Doucement. Intimement.

Tout ceci n'était que pure folie. Un coup de sang. Une envie aussi subite qu'éphémère. Pourtant ils allaient s'enfuir. Loin d'ici. Ensemble. Mains dans la mains. Ils devenaient réellement ces amants qui fuyaient leurs familles. Sauf qu'ici ils fuyaient bien plus que ça. Ils refusaient ce système pourri. Ils refusaient ce pays. Ils avaient soif de liberté. D'indépendance. Ils étaient aveuglés par leurs rêves. Par leurs certitudes. Cette stupide idée que l'herbe est toujours plus verte ailleurs. Mais ils s'en fichent.
Ils ont envie de s'enfuir.
De s'envoler.

Finalement Pan brise le moment. Parce que ce n'est qu'un gosse. Et parce que tout cela va un peu vite aussi. Son sourire narquois reprend place sur ses lèvres. Celles-ci s'arquent comme celles d'un chat devant un souris. Ses iris brillent de malice alors qu'il chuchote d'une voix moqueuse.

▬ « Vous savez que c'est du détournement de mineur ce que vous faites là monsieur Hepburn ? » Puis son visage se fait plus sérieux. « Tout ceci n'est pas un piège n'est-ce pas ? Je ne vais pas me réveiller dans une cellule demain matin hein ? »

Il ne peut pas s'empêcher de douter. Tout ceci est allé trop vite. Ils se connaissent depuis deux jours à peine. Et encore. Il ne sait rien de lui. L'inverse est peut-être faux. Mais comment donner son entière confiance dans ces conditions ? Il recherche des réponses dans les prunelles de son vis-à-vis. Rien de plus qu'une lueur de confirmation. Une étincelle.
Bleu et gris.
Sa main se glisse dans ses cheveux sombres. Ses doigts défait le semblait de coiffure qu'ils avaient pu avoir quelques secondes auparavant. Il n'a pas envie de se détacher de lui. Il a envie de rester près de lui. Contre lui.

▬ « Si tu te fous de ma gueule je .. je .. je serai capable de te tuer tu sais ?» souffle-t'il ses lèvres si proches de leurs comparses. « Alors dis-moi. Dis-moi si je peux te faire confiance. »

Dis-moi si je peux te confier mon coeur.





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Dim 10 Nov - 22:48





T'es con, Nausi.
Regarde ce que tu fais.
T'embrasses un gosse.
Un gamin.
Quelqu'un qui ne sait encore pas grand chose du monde.
De la vie.

Et pourtant... C'est lui qui t'a ouvert les yeux. C'est lui qui t'a assuré que tu pouvais voler de tes propres ailes. Alors regarde les choses en face, accepte-les. Regarde, il est resté, il a fermé les yeux et il a pris une bouffée d'air, il a aimé ton baiser et il a les lippes qui frétillent d'envie. Pourtant il arrivait à sentir cette peur, cette crainte que demain tout ça ne soit qu'une vulgaire illusion. Hepburn avait le cœur qui battait d'amour et de peur aussi, de son côté. Il ne voulait plus parler, ses sens étaient tous surexcités et il ne se sentait plus capable de réfléchir normalement.
Ses doigts caressaient ses cheveux et finissaient par entourer la totalité du visage du garçon blond, et il murmurait, chantonnant :

« Your precious love, now, means more to me than any love, any love could ever be... For when I wanted you, oh now, I was so lonely and so blue. For that's what love, that's what love really made me do... »

Il appuyait à nouveau sa bouche contre sa comparse, sans oser aller au-delà de cette limite. Il était effrayé à l'idée d'être rejeté, qu'on lui claque la porte au nez et que le train-train quotidien reprendrait. Que demain, cela ne sera plus qu'un souvenir qui lui arrachera à la fois un sourire et des larmes. Le sourire d'avoir été vivant et les larmes d'avoir perdu cette sensation à tout jamais.
Nausicaa n'avait pas ressenti de tels choses depuis son enfance, et même lorsqu'il a appris que Alessia était enceinte de lui, il a fermé les yeux, simplement. N'a pas réagi. Et en fin de compte, le petit Hepburn était né. Mais il était né mort.
Il n'a pas pleuré.
Il ne l'a pas regretté.

Il attendait quelque chose.
Quelqu'un.
Il attendait Pan depuis toutes ces années.

Le brun saisit la main de l'autre et la plaqua sur son torse, là où son cœur battait la chamade et chantait la sérénade, et dans un maigre sourire :

« Comment pourrais-tu douter d'une personne qui a le cœur qui bat aussi vite que le mien... ? »

Nausicaa en voulait encore.
Alors.
Encore.
Il avait posé ses lippes contre les siennes.
Et avec tendresse sa langue avait cherché un nouveau chemin. Court. A peine suffisant. A peine rassasié, mais il avait peur.
Encore, oui.

« Je ne ferai plus marche arrière. Je vais aller de l'avant. Tu es avec moi, sûr et certain ? »

Souffla-t-il, osant à peine le caresser.

© charney

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