Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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Sloan ▬ modératrice
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hysteria Δ nausicaa Δ 1969

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j'explose et je flingue



Pan E. Seweryn
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Dim 10 Nov - 23:47


HYSTERIA


And I want you now, I want you now. I'll feel my heart implode. I'm breaking out, escaping now. Feeling my faith erode


Pan et Nausicaa.
Gris et Bleu.
Des souffles qui se mêlent.  
Des lèvres qui s'accrochent.
Et puis c'est l'apocalypse.

Il doute. Ça se sent. Ça s'entend. Et pourtant, il ne peut pas refuser d'offrir ses lèvres en présent. Offrande à un dieu païen. Don à un rêve illusoire. Elle se cherchent. Se caressent. Se mordent en une danse sans fin. Un ballet hypnotique qui semble éternel. Et pourtant le besoin d'air se fait sentir alors elles se séparent pour se retrouver aussi tôt. Avides. Quémandeuses. Et pourtant tout ceci est si chaste. Des baisers à peine esquissés. Si intenses. Si plein de vitalités. D'envie. D'espoirs. Comme si tous leurs sentiments se déversaient à travers leurs lippes, sans discontinuer. Sans même s'arrêter un instant. Ils communiquent via leurs corps. Leurs coeurs. Leurs esprits. Ils se mêlent l'uns à l'autre doucement. Les frontières purement physiques s'effacent pour faire place à une seule et unique unité. Un prototype. Un essai.

Il devient fou.
Fou de lui.
Ils sont fous.
Des chiens fous.

Sans foi ni loi. Ils s'arrachent. Ils se détruisent mutuellement. Ou alors ils se construisent ensembles. Comme les morceaux d'un puzzle dont le dessin ne se révèle que lorsque toutes les pièces sont accrochées les unes aux autres. Ils sont complémentaires. Ils se recherchaient. Ou alors ils sont simplement deux inconnus écorchés qui cherchent un peu de réconfort. Ils ne le sauront jamais. Ils s'en fichent. Ils profitent juste de l'instant. Des doigts se serrent sur sa chemise. Ils ressentent ces pulsation qui résonnent en rythme en écho aux battements de son propre coeur.
Boum. Boum. Boum.
Ritournelle sans fin.  

Tout son corps semble bouger en rythme avec ces bruits sourds. Ils sont connectés. Ou alors est-ce juste le fruit de son imagination. Il ferme les yeux et se laisse bercer. Il se sent bien ici. Il n'a pas envie de bouger. Juste rester ainsi quelques secondes de plus. Une caresse sur ses lèvres le ramène à la réalité. Une réalité douce. Tendre. Utopique. Il a envie de se laisser aller. Juste de lâcher prise. Et puis qui vivra verra. Simplement se laisser porter par la marée.
Mais ce n'est pas l'époque pour faire ça. Peut-être dans dix ans. Peut-être dans vingt ans. Mais pas maintenant. Il doit se relever. Il doit se battre pour ses opinions et sa liberté. Et pourtant. Il s'apprête à fuir. Comme un lâche. Pour trouver cette liberté promise. Peut-être qu'il ne pourra jamais la dénicher. Mais au moins il aura essayer. En abandonnant son père. Seul. En abandonnant sa mère et sa soeur. De l'autre côté de ce mur. Il pourra leur rendre visite. Mais pas à son géniteur. Pas à celui qui l'a vu grandir. Pas à celui qui l'a aimer comme personne ne le pourra.
Pas même Nausicaa.
Surtout pas Nausicaa.

Ce tourbillon informe de sensations et d'émotions qu'il ressentait pour cet homme n'avait pas de nom. Ce n'était pas de la compassion. Ce n'était pas de l'amitié. Ce n'était pas de l'amour. C'était un mélange. Un cocktail explosif. Mais au combien savoureux. On s'en délecte. On sourit. Et puis tout explose. Et on se sent juste bien. Sa main se glisse le long du bras du plus âge. Leurs doigts s'entremêlent alors que leurs langues font de même. Pour cette fois. Peut-être pour la prochaine aussi. Et la suivante également. Qui sait. Ils se détachent. Et puis Pan sourit.

▬ « J'en suis. » Il humecte ses lèvres. Il n'en a pas besoin. Simple réflexe. Stupide. « Même si on trébuche. Même si on se casse la gueule. Même si on se fait chopper en sortant de chez toi. J'en suis. »

De nouveau son front roule contre celui du plus âgé. Leurs yeux se croisent. Nouveau sourire. Et puis il se met à chanter.  

▬ « Been dazed and confused for so long it's not true. Wanted a woman, never bargained for you. Lots of people talk and few of them know. » murmure-t'il tout contre ses lèvres avant de les prendre une dernière fois avant de s'éloigner. « Gonna love you, baby. »

Leurs doigts ne se lâchent pas. Délicatement entremêlés. Simplement noués. Cette présence au creux de leur paumes les rassure. Et les effraie également.
Doux paradoxe.

▬ « Hâtons-nous, ta fiancée ne devrait pas tarder à rentrer. » dit-il tout en souriant légèrement.

Mérites-tu mon coeur Nausicaa ?





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Lun 11 Nov - 0:24





C'était comme si plus rien ne pouvait leur arriver.
Que les montagnes pouvaient désormais être traversés sans peine.
Qu'ils pouvaient les soulever.
Parce que l'amour naissait.
L'amour de la liberté.
Leur histoire d'amour.

Nausicaa avait encore les yeux rouges. Il avait envie de pleurer toute sa joie et tout son soulagement mais les perles restaient scellées à l'intérieur de ses paupières. Alors il avait ravalé toutes ces étranges sensations, soufflant, respirant la vie. Il aimait sentir sa peau contre la sienne, entendre sa voix, et encore maintenant, il se demandait comment avaient-ils pu en arriver là. Hier, ils se détestaient. Hier, l'autre aurait pu disparaître à tout jamais. Hier, ils n'auraient jamais pu se rencontrer. Et les voilà à se faire des promesses.
A vouloir vivre éternellement.
Naïvement.

Leurs mains sont nouées et leurs regards ne peuvent plus se détacher, les sourires ne peuvent plus s'effacer et ils en sont à un point de non-retour. Hepburn sourit, il oublie qui il était. Un officier au service de sa patrie, un mari, un futur père et un fils. Aujourd'hui il était un homme, un amoureux.
Il était lui.
Pour la première fois de sa vie.

Le jeune homme avait déboutonné le haut de la chemise de l'adolescent, ses lippes s'abaissant au creux de son cou, l'embrassant avec tendresse avant d'en aspirer doucement la chaire. Il y abandonnait une marque brune.

« Quand cette marque partira, nous aurons déjà franchi les murs. »

Ses prunelles étaient pleines d'espoirs.
Pleines d'idées utopiques.
Et putain.
Il y croyait dur comme fer.

Nausicaa ne prit pas la peine de prendre des affaires. Il n'en aurait plus besoin. Le monde lui réservera bien des surprises d'ici quelques jours, alors à quoi bon s'y préparer ? Ils montèrent dans la voiture, les vitres encore ouverts et les voilà sur le chemin de l'appartement où reposait le petit bout de la famille Seweryn.
Les cheveux bruns lui volaient devant la face, le faisant faire des grimaces par moment pour s'empêcher de pester, et puis il rigole. Il respire le bonheur.
Sa main retourne saisir celle de Pan.
Les doigts s'accrochent.

Les voilà déjà loin de tout.

« Comment comptes-tu annoncer ça à ton père ? »

Comment comptes-tu t'affirmer ?
Comment comptes-tu me prouver que tu veux être avec moi ?

Est-ce que je dois continuer de rêver ou être certain que tout cela est une vérité ?

© charney

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Serdaigle
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Pan E. Seweryn
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Lun 11 Nov - 12:58


HYSTERIA


And I want you now, I want you now. I'll feel my heart implode. I'm breaking out, escaping now. Feeling my faith erode


Pan et Nausicaa.
Gris et Bleu.
Une promesse.
Celle d'un avenir meilleur.
Celle d'un futur heureux.  

Et ils y avaient cru. Cru dur comme fer. Rien n'aurait pu ébranler leurs certitudes en cet instant. Ils étaient heureux. Ils étaient extatiques. Et plus rien ne comptait. Ni leur société. Ni leurs amis. Ni leur famille. Leur monde se résumait peu à peu à la présence de l'autre. C'était dangereux. C'était enivrant. Alors ils souriaient. Encore. Leurs joues leurs faisaient mal, mais ils continuaient. Car c'était le seul moyen d'exprimer tout le bonheur qui gonflait leur coeur. Tout ce espoir qui semblait s'agrandir à mesure que les minutes passait, que les promesses se formaient.
Ils étaient stupidement heureux.

Le trajet jusqu'à son appartement se passa dans la joie et la bonne humeur. Les oeillades se multipliaient. Les sourires en coins ne quittaient pas leurs lèvres. Leurs doigts s'entremêlaient pour ne plus jamais se lâcher. Il avait envie de hurler au monde qu'il envoyait tout se faire foutre rien que pour être avec lui. Avec cet inconnu. Avec cet étranger. Avec celui qui l'avait poussé dans ses derniers retranchements. Cette histoire n'était pas digne d'un conte de fée. Elle était basée sur la douleur, la peur, la mort. Et de tout cela, comme un bourgeon fragile, était né leur relation. Ils n'étaient pas amoureux. Ou peut-être qu'ils l'étaient déjà. Ils n'auraient su le dire clairement. Simplement que leurs coeurs battaient à l'unisson vers un même rêve.

Ils arrivèrent à son appartement.
Pan sourit à Nausicaa.
L'air de dire Tu verras.

La malice pétille dans ses yeux tandis qu'il caresse la main de l'autre pour le rassurer malgré tout. Il ne veut pas le lâcher. Il ne veut pas abandonner. Pas maintenant. Tout ceci n'est que pure folie.
Leur folie.
Un silhouette se découpa au loin. Trop frêle pour être celle de son père. La vieille Kathy, son pas claudiquant, s'approche de lui. Ses traits sont fermés. Ses yeux furieux. Elle ne semble même pas l'homme à ses côtés. Elle lui hurle dessus de sa voix chevrotante. Ses paroles semblent entrer dans l'oreille d'un sourd. Tout ceci est bien trop flou pour lui. Et puis finalement il comprend.
Choc.

Ton père s'est effondré en apprenant que tu t'étais fait embarquer.

Il n'écoute même plus la suite, les noms d'oiseaux qu'elle lui octroie pour son comportement complètement inconscient. Et puis elle se tait avisant la personne qui se tient à ses côtés. La peur transparait sur son visage. Il essaye de la rassurer, mais son esprit est entièrement focalisé sur l'état de son père. Sa main lâche celle de Nausicaa et il court vers l'entrée de l'immeuble. Il monte quatre à quatre les marches de l'escalier. Il entre en coup de vent. Son coeur semble vouloir décoller de sa poitrine. Comme précédemment. Mais ce n'est pas la béatitude qui accélère ses pulsations cardiaques. C'est une terreur sourde. Celle que son père ait pu partir sans qu'il ne puisse lui dire au revoir.

Il débarque dans la chambre. Son père est étendu sur son lit. Pâle comme la mort. Sa barbe rousse lui mange la moitié du visage. Et Pan se sent défaillir. Quelqu'un le retient. Il ne sait pas qui. Son attention est entièrement focalisée sur cet homme qui l'a élevé. Cet homme qui l'aime comme personne. Il s'approche tremblant, les larmes s'agglutinent au coins de ses yeux.

▬ « P'pa ? » demande-t'il d'une voix chevrotante. Tout ceci ne peut pas être vrai. Il va se réveiller. Il sera dans sa cellule. Monsieur Hepburn lui posera encore les mêmes questions. Il répondra de la même façon. Et son père sera toujours là. Bien en vie. « Eh. P'pa. Je- Je suis là. Alors. Réveille-toi. S'il te plait.  »

Sa main va se poser sur celle large et constellée de tâches de rousseurs de son père. Il s'agenouille à ses côtés. Espérant. Suppliant. Et puis un oeil gris s'ouvre. Légèrement voilé. Il semble fatigué. Exténué. Et Pan ne peut pas retenir les larmes de couler le long de ses joues. De soulagement. Il entend son père tousser et s'inquiète, mais celui-ci le rassurer d'un sourire tremblant.  

▬ « Comment vas-tu, on m'a dit que tu t'étais effondré .. » murmure-t'il son coeur serré à la pensée que cet état de fait était entièrement de sa faute.
▬ « T'inquiète pas Pan, je suis plus solide que j'en ai l'air.  » Haussement de sourcil surpris de la part du fils. Sourire malicieux du père. « Si tu me disais plutôt ce que cette histoire d'avoir été embarqué par la Stasi ? »

Pan lui caresse les cheveux doucement, une lueur tendre au creux de ses prunelles grises. Il embrasse son père sur la joue. Rassuré. Un peu plus heureux déjà.

▬ « C'est une longue histoire. » dit-il tout en souriant légèrement.

Et puis il se tourne vers Nausicaa qui est monté avec lui. Qui l'a rattrapé lorsqu'il a faillit tomber. Qui se tient dans cette pièce sans savoir où est sa place. Et Pan lui sourit une nouvelle fois. Il se lève et va enfoncer son nez au creux du cou du plus âgé. Pour respirer un peu cette odeur qui le fascine depuis deux jours. Pour se rassurer un peu. Son père est bel et bien vivant. Et puis il est là également. Ses bras entourent son torse et il reste ainsi quelques instants. Profitant simplement de sa présence. Finalement il se retourne pour faire face à son père, sa main cherche celle de l'autre. Leurs doigts finissent pas s'enlacer une nouvelle fois.

▬ « P'pa voici Nausicaa Hepburn, ancien officier de la Stasi et mon sauveur personnel »

Il sourit largement. Comme un farfadet venant de réaliser une blague. Et pourtant il est sérieux. Plus qu'il ne l'a jamais été.
La peur souffle encore dans son coeur. Tenace.
Mais cette main chaude l'éloigne peu à peu.
La dissipe.
Parce que c'est vrai après tout.
Nausicaa est son sauveur.





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Lun 11 Nov - 14:40





Puis soudain, ce fut comme une grosse claque.
Nausicaa avait arrêté de sourire et son visage semblait se décomposer sous le coup alors qu'une vieille femme sermonnait l'adolescent. Ce dernier s'était empressé, avait quitté la voiture en courant, en panique. Le brun n'avait pas réfléchi non plus de son côté, il avait claqué la portière et avait tenté de le rattraper, l'appelant faiblement par son prénom. Mais il n'écoutait pas, il était déjà parti. Il ne savait pas à quoi s'attendre, quoi découvrir à l'intérieur de cet appartement qu'il avait fait fouillé de fond en comble, dont il avait confisqué certains effectifs qui n'avaient aucune importance pourtant.

Alors il est arrivé là, voyant le fils à terre, accablé par le sort qui s'était abattu sur lui. Un homme reposait sur un lit, une barbe rosse et des cheveux frisés partant dans tous les sens, des cernes violets et presque noirs s'étaient creusés tandis que ses lippes étaient si blanches qu'il aurait suffit de les toucher pour qu'elles se fissurent. Hepburn était resté planté comme un imbécile, ne sachant que faire de ses mains, de sa tête, il regardait presque avec envie cette relation familiale qu'il n'a jamais eu. La seule chose qu'il a obtenu de son père était comment détruire quelqu'un jusqu'à la moelle pour lui faire avouer tous ses vices. Il en tremblait. Il se rendait compte que contrairement à tout ce qu'il s'était dit depuis sa naissance, sa vie n'a jamais été normale. Celle de Pan l'a été, d'une façon ou d'une autre. Sa famille était là, aimante, il a grandi, il a vu, et il a eu la force de se soulever. Lui, n'a été qu'un pion sur un échiquier géant et veut désormais quitter la partie avec des idéologies utopiques qui lui bourraient le crâne. Le blondinet revient, se colle, s'agrippe, Nausicaa ne sait pas comment il doit réagir, il a le cœur qui s'est arrêté soudainement et l'estomac qui s'est retourné, la gorge qui s'est asséchée alors que les présentations sont faites. Il était dans un mélange de soulagement et d'inquiétude. Soulagement car son père semblait s'en remettre malgré tout, inquiétude de voir ces doigts serrer les siens disparaître sans qu'il ne puisse y faire quelque chose.

Le silence fut.
Alors il va falloir qu'il joue son rôle jusqu'au bout.
Il baisse la tête, respire fort et finalement se détache de Seweryn pour s'agenouiller au chevet de son paternel.

« Je suis responsable de votre état, de l'enlèvement de votre fils. Je n'aurai jamais assez de toute une vie pour pouvoir m'en excuser, mais sachez que ces mots sont sincères. J'ai ouvert les yeux, grâce à Pan. J'ai décidé de quitter la Stasi. Il avait goulûment sa salive, comme si on lui passait la corde autour du cou. Et j'ai fais le choix de quitter Berlin-Est pour l'Amérique. Je connais les failles du mur et comment quitter le pays. Je ne sais pas où ça me mènera.. mais j'ai proposé à votre garçon de m'accompagner. »

Il adresse un coup d'oeil à Pan.
Peut-être le dernier.

« Je ne l'oblige à rien. S'il souhaite désormais rester aux côtés de sa famille, je le comprendrai. Je ne dirai rien. S'il veut venir, alors ainsi soit-il. Je vous laisse en discuter entre vous... »

Sur ces mots, il se lève.
Il pose sa main sur l'épaule de Pan.

« Je vais devant la voiture. Si tu me suis, alors rejoins-moi. Si tu restes, alors ne descends pas, et je partirai. Mais j'accepterai ton choix, quel qu'il soit. Réfléchis bien à ce que tu veux. »

Ses lèvres s'appuient contre sa joue, et il y souffle :

« Je t'aime... »

Alors Nausicaa a fermé la porte.
Il est parti.
Maintenant il attend.
Il est là, contre sa voiture, la boule au ventre.
Il attend.
Il espère.

Oui.

Il garde espoir.

Même si tout semble lui filer entre les doigts.

C'est lui qui lui a appris ça.

© charney

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Pan E. Seweryn
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Lun 11 Nov - 16:26


HYSTERIA


And I want you now, I want you now. I'll feel my heart implode. I'm breaking out, escaping now. Feeling my faith erode



Je t'aime.
Trois mots.
Des lèvres contre sa joue.
Un souffle qui caresse sa peau.

Pan observe Nausicaa sortir de la pièce. Sa main va caresser cette joue sur laquelle il a déposé quelques mots d'amour. Ses prunelles grises fixent cette chemise, ce dos, semblent vouloir le percer. Et puis la porte se ferme. Le silence se fait dans la pièce. Il ne sait pas quoi faire. Il observe le montant en bois comme s'il n'était qu'une illusion de son esprit fatigué. Un rire.
Une toux.

Il se précipite une nouvelle fois au chevet de son père, l'aidant à se redresser. Il se fait chasser par une main impatiente comme un vulgaire moustique.  Les sourcils roux de son paternel roux sont froncés, il grommèle comme un vieil ours. Sa toux le reprend, pourtant on peut deviner un sourire derrière sa barbe rousse. Finalement il arrive à passer son bras derrière les épaules de son fils, le prenant contre lui. Cette étreinte est brusque. Maladroite. Le bord du lit lui rentre dans les côtes. Et pourtant il est heureux. Il respire à pleins poumons l'odeur de son père. Après quelques minutes comme ça, le plus âgé se recouche, sa respiration légèrement haletante. Ses doigts viennent fourrager entre les mèches blondes de l'adolescent alors qu'il sourit encore. Ses yeux clairs pétillent de joie et de bonne humeur.

▬ « Qu'est-ce que tu fais encore à traîner ici ? » demande-t'il de sa voix bourrue d'ancien bûcheron. « J'men voudrai de te voir trainer comme une âme en peine ici à longueur de journée. Allez va. Tu t'es trouvé un sacré spécimen tout de même. »

Pan ouvre la bouche sous la stupeur et son père rit une nouvelle fois. Le fils essaye de parlementer. Keith fait semblant de rien n'entendre. Grand enfant roux. Finalement, Pan comprend où il veut en venir et il embrasse le front de son paternel avec tout son amour. Il se lève, va faire un dernier tour dans sa chambre pour prendre quelques affaires. Un t-shirt, un pantalon de rechange. Juste de quoi. Se changer. Il revient dans la pièce précédente, toujours incertain. Il ne veut pas l'abandonner ainsi, seul dans cet enfer.

▬ « Tu es sûr que .. » souffle-t'il d'une petite voix timide. Il est redevenu cet enfant de cinq ans impressionné par cette montagne qu'était son père. Il a maigrit. Ses joues sont creusées. Ses cheveux sont abîmés. Et pourtant il lui semble qu'il n'a jamais autant resplendit de vie depuis qu'ils sont coincés ici.  
▬ « File Pan. » dit-il en faisant un petit geste de la main vers la sortie. Au dernier moment, il enroule ses doigts autour de son poignet, pour le retenir quelques instants. « Si tu en as la possibilité pourrais-tu .. avoir des nouvelles de ta mère et de Wanda ? Considère ça comme mon unique condition pour te laisser partir. »

Pan soupira de soulagement et lui sourit doucement. Son père est un imbécile. Comme s'il allait laisser s'échapper la possibilité de revoir sa mère. Ne serait-ce que quelques secondes. Juste pour se rappeler de ses cheveux blonds et de son odeur si rassurante. Il se penche une deuxième fois pour embrasser le front de son père et puis il s'en va.
Son coeur se serre.
Il a envie de pleurer.
De tristesse.
De joie.

Il dévale les marches. Sa main survole la rampe comme une caresse aérienne. Ses pas résonnent dans la cage d'escalier alors qu'il descend à toute vitesse vers son destin. Vers son futur. Il arrive dans le hall commun qu'il traverse telle une comète et il se retrouve dehors. Essoufflé au possible, un minuscule sac dans ses bras. C'est alors qu'il le voit, attendant. Comme il le lui avait promit.
Nausicaa.

Son sourire éclaire son visage. Ses yeux gris pétillent. Et ainsi, il avance vers cet avenir incertain. Mais infiniment plus libéré que celui qu'on lui a certifié entre ces murs. Ses cheveux blonds volent au vent, alors qu'il le rejoint. Ils se trouvent à quelques pas l'uns de l'autre. On se croirait dans un film. Tout ceci n'est peut-être qu'une pellicule projetée sur un écran. Et pourtant. Son coeur bat furieusement dans sa poitrine. Les mots qu'il voudrait lui rendre ne sortent pas de ses lèvres.
Ce n'est pas pour tout de suite.
Plus tard.

▬ « Je- si tu veux toujours de moi..» dit-il d'une petit voix tout en nouant leurs doigts, son sourire se faisant timide.

Pas de déclarations.
Pas de mots doux.
Bleu et gris.
Tout est dit.





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Lun 11 Nov - 17:03





Son cœur battait faiblement.
Comme s'il s'était arrêté.
Peut-être qu'il aurait dû rester accrocher à lui. Aller par-delà son altruisme et le garder jalousement contre son torse qui ne demandait que de la chaleur. Comment pourrait-il traverser ces murs seuls et sans conviction, sans personne avec qui partager cette aventure, personne avec qui en discuter, ressasser le passé avec le sourire aux lèvres en se souvenant d'une jeunesse inimaginable. Le vent chaud traversait son visage, faisait voler ses cheveux tandis que ses prunelles océans se perdait dans un paysage tragique et gris, à l'attente d'une réponse. Il n'osait pas lever le bout du nez vers l'appartement, de peur de voir Pan assis près de la fenêtre, sans bouger, sans le regarder. Choisir une vie captive pour sa famille.
Oublier la liberté.
Oublier l'espoir.

Jusqu'à maintenant, il ne croyait pas aux miracles.

Mais tout change.

Il arrive, il est là, essoufflé, les mirettes qui sourient à la place de ses lèvres et la bouche du brun s'entrouvre, son faciès exprime toute sa surprise. C'est vrai, il ne s'y attendait pas.
Il avait perdu l'espoir l'espace d'un instant. Il n'aurait pas dû. Regardez. Il est là. Il s'approche. Il est prêt. Ses paupières tremblent et sa gorge se noue tandis qu'il pince ses lippes pour retenir un rire, un sanglot et un cri à la fois. Nausicaa reste le fixer. Longtemps. Et puis il l'entoure de ses bras, il le serre si fort, ils seraient presque prêts à fusionner.

« We walked across the sand and the sea and the sky and the castles were blue. I stood and held your hand and the spray flew high and the feathers floated by. I stood and held your hand and nobody else's hand will ever do. Nobody else will do. »

Ils s'appelaient Nausicaa et Pan.
Ils avaient 24 et 16 ans.
Ils étaient officier de la Stasi et simple adolescent.
Le destin a voulu qu'ils se rencontrent.
Le destin a voulu qu'ils prennent cette voiture, cette route pour surmonter ce mur.
Le destin a voulu qu'ils se tiennent la main, qu'ils sourient et qu'ils ignorent ce qui allait leur arriver.
Le destin a voulu qu'ils ne s'en soucient pas.

Le destin a voulu qu'ils vivent sous un même soleil.
La liberté.

N'oubliez pas.
Il y a toujours de l'espoir.

fin.

© charney

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