Holly n'aimait pas le clafoutis. C'était sucré, avec de la crème et pleins de fruits, tout à fait le genre de desserts qui lui donnaient envie d'être intolérante au lactose. Elle repoussa son assiette, la mine encore plus renfrognée que d'habitude, et quitta d'un pas vif et assuré la Grande Salle. Un petit nain volant particulièrement laid était occupé à déclamer des vers encore plus laids à une élève rouge comme une tomate, ce qui rappela à Holly la date du jour. 14 février. Saint-Valentin. *Encore un truc de tapettes !* Elle bouscula sans ménagement le nain qui prenait toute la place dans le couloir vide et grommela quelques menaces contre "son horrible costume de goule en tutu".
Oui, Holly détestait cette tradition bidon, et cela n'avait rien à voir avec le fait que personne ne lui avait jamais envoyé de nain-cupidon porteur de poèmes lorsqu'elle était encore élève. Si cela avait été le cas, elle l'aurait probablement assommé à coups de balais. Mais heureusement pour le nain du jour - et pour Ronove, un peu plus tard - Holly n'avait pas de balai sur elle alors qu'elle rejoignait la salle des professeurs. Elle se disait qu'elle allait mettre quelques T sur des devoirs pour se détendre, quand quelque chose entra dans son espace personnel, la forçant à faire volte-face avec sa plus belle tête de pitbull pour protéger son territoire de l'envahisseur malvenu.

« Ronove ! » aboya-t-elle en le reconnaissant, fronçant automatiquement le nez comme s'il dégageait une odeur indélicate - ce qui était stupide, le pauvre ne devant sentir que le dissolvant magique à longueur de journée. « Qu'est-ce que vous m'voul... »

Elle s'arrêta net, le concierge venait de mettre genou à terre. Par toutes les goules en tutu rose, qu'est-ce que c'était que ce bazar ? Ses lèvres se serrèrent, ses sourcils se froncèrent, mais un instant, elle eut l'air un peu perdue. C'est là qu'il chanta. Enfin il essaya. Enfin, Holly ne savait pas si c'étaient des paroles chantées ou déclamées, ni même si elles avaient un sens - elle aurait peut-être du regarder des Disneys avec ses enfants moldus quand elle en avait eu l'occasion, au lieu de dire que c'était pour les faibles - mais la situation générale lui apparut lentement, comme un ciel de match nuageux qui s'éclaircit tout doucement et permet enfin de se repérer dans ce brouillard de cognard et de marquer un but. La seule chose qui se marquait, là, c'était la mémoire d'Holly, que toutes les thérapies du monde ne sauveraient plus jamais. Pendant un instant qui parut durer des heures, le professeur Morgan ne fit que cligner bêtement des yeux en essayant de mettre bout à bout les informations qu'elle venait d'entendre et ce qu'elle connaissait de Ronove. Non. Impossible. C'était étrange, elle avait eu la même réaction lorsque son cher mari s'était déclaré, sauf qu'elle avait ensuite fondu en larmes en prétextant "des saletés de poussières dans les yeux", chose qui n'allait certainement pas arriver aujourd'hui.
Si saletés de poussières dans les yeux il devait y avoir, ce serait dans ceux de Ronove. Lorsqu'elle se servirait de son visage pour nettoyer le sol de la réserve à balais.

Cette idée la ramena à la réalité et elle jeta un bref regard autour d'eux pour s'assurer qu'ils étaient seuls et que personne n'allait sortir d'un placard pour crier "poisson d'avriiiil !". *Bien.* Aucuns témoins.

« C'EST QUOI CE DÉLIRE, RONOVE ? VOUS AVEZ BOUFFÉ UN DE CES HORRIBLES NAIN-GOULE À MIDI, C'EST ÇA ? » hurla-t-elle en serrant les poings.

Elle ne voyait pas d'autre explication. Ces foutus nains-cupidons devaient être contagieux. Ça devait être ça. Ça ne pouvait être que ça. Il n'y avait que dans les séries à l'eau de rose ou les shôjo mangas que lisait sa fille que les pires ennemis tombaient soudain sous le charme l'un de l'autre. Sans compter que, scoop de ta vie, Holly Morgan ne tombait JAMAIS sous le charme de personne.

Ouais, elle était mariée, mais ça c'était un détail.

Benjamin Ronove lui faisait une déclaration d'amour. NORMAL. Holly le fixa un moment comme si elle venait d'avaler une de ces fameuses goules en tutu rose, avant de se reprendre un peu. Bon. Inspire, expire, ne le frappe pas tout de suite. C'est peut-être grave. *Ça m'en a tout l'air.* Elle pencha la tête en avant et se pinça l'arête du nez pour se calmer. Quel rapport avec le clafoutis ? Probablement aucun. Info suivante. Il l'aimait depuis le début. Mais bien sûr. Avec toutes les misères qu'elle lui faisait subir - ça va, elle était pas aveugle quand même - et tous les efforts qu'il faisait pour arranger les choses dès qu'il y avait un petit conflit - AUCUNS - sans compter le nombre incalculables de fois où... enfin bref. Deux solutions : il était maso OU il avait été ensorcelé. Que disait-il, ensuite ? Boussole bla bla, astres bla bla, briller de mille feux bla bla, que des trucs inutiles, ah non, étincelante en vol c'était bien ça, enfin bref tout le reste n'était que fioritures, des mots et des mots pour répéter sans cesse la même chose. Vraiment pas la meilleure technique pour draguer Holly Morgan, c'est elle qui vous le dit.
Elle avait presque complètement décroché quand il acheva par un :

« ... serait-ce une demande trop égoïste, serait-ce Icare s'approcher trop du soleil et se brûler, que de demander de pouvoir rester à vos côtés, à jamais ? »

Holly mit un petit moment pour saisir le sens complet de la phrase, car là encore, c'était bourré de mots inutiles, long et tarabiscoté. Et enfin le sens lui apparut. Elle espérait qu'il ne prendrait pas son long silence pour un assentiment. Elle releva la tête et inspira un bon coup, avant de s'exprimer sur un ton étrangement calme, et presque soucieux. Fallait pas déconner avec les ensorcellements.

« Ronove. Je sais que notre haine mutuelle n'est pas si violente que ça, mais faudrait voir à pas me prendre pour une goule du dimanche, quand même. Nous ne sommes pas amis, Ronove. Et il y a sûrement tout un tas d'autres gens qui vous détestent et veulent vous voir souffrir à part moi. L'un d'eux a dû vous empoisonner. Avec un peu de chance, ce n'est pas mortel. »

Elle recula de quelques pas, le voir d'aussi près lui faisait presque peur, dans son état. Elle croyait à la théorie de l'ensorcellement. Elle avait quand même un minimum de respect pour ses collègues, même ce crétin des alpes, et elle lui laissait cette chance. Mais s'il s'obstinait, ça n'allait pas du tout, du tout le faire. Holly croisa les bras et le regarda de haut en bas. Non, vraiment, il n'avait pas l'air dans son état normal. Elle ne lui connaissait pas de talent pour la comédie, cela dit, mais tout était possible. Si jamais il se payait sa tronche... Merlin, même elle ne voulait pas être là s'il s'avérait qu'il la faisait volontairement tourner en bourrique. Et même pas volontairement, en fait. On ne se moquait pas impunément d'Holly Morgan.

« Vous en faites pas mon p'tit, s'il s'avère que vous mourrez quand même, je trouverai le coupable et je laisserai le soin à quelqu'un qui vous aime de vous venger. Deal ? »

Elle amorça un geste pour s'éloigner, mais le bougre se trouvait entre elle et la sortie. Si seulement elle avait un balai sur elle...

♪Ronove devait probablement être le seul à trouver Holly magnifique quand elle s'énervait. Même son cher époux ne s'aventurait pas dans des déclarations pareilles. C'était vrai, quoi. Soyons réalistes. Personne n'aurait eu le culot d'affirmer qu'elle était "une étoile", qu'elle "brillait" comme un "soleil". En même temps, personne n'aurait eu l'audace dire qu'elle était "la plus belle des goules" non plus. Ronove devait être suicidaire. Ou vraiment pas dans son état normal. Holly avait un peu de mal à distinguer les deux choses car pour elle, le concierge était déjà un être très stupide au naturel. (C'est l'hôpital qui se fout de la charité, on est d'accord.) Du coup elle ne voyait pas trop si retourner son expression favorite contre elle était voulu ou pas. De toute manière il était déjà bien enfoncé dans la mouise et dans l'échelle internationale des relations d'Holly Morgan, soit au-dessous de -1000, alors ce n'était pas ce qui allait agacer davantage notre bonne enseignante de vol.

« Mais bien sûr. Vous savez que la drogue est illégale dans l'école, pas vrai ? »

On ne savait jamais, à ce stade TOUT ÉTAIT POSSIBLE. Même si, sans savoir pourquoi, Holly avait du mal à imaginer ce brave concierge carburant à autre chose que du Whisky Pur-Feu. C'était peut-être ça. Peut-être qu'il avait bu pour oublier, euh... sa nullité. Pas besoin de raisons supplémentaires selon Holly. Cela expliquerait son discours insensé, son regard brillant, ses gestes fébriles et ses paroles dignes de la pire chanson d'amour. "Nous ne sommes pas amis, nous sommes tellement plus que ça Holly ! Et je souffre, je souffre de ce poison, et ce poison est l'amour" - mais AU SECOURS. Holly affichait peut-être un air effaré, ou en tout cas moins calme qu'elle ne l'aurait voulu, car Ronove... mille gorgones, elle ne pensait pas le dire un jour, mais Ronove la faisait flipper. On pouvait comprendre, dès lors, qu'elle ait envie de mettre de la distance entre ce bachi-bouzouk et elle. Elle ne pouvait pas rester là sans rien faire, de toute manière. C'était soit la fuite, soit... la méthode forte.

C'était là qu'il pleura.

IL PLEURA.

Le visage d'Holly passa de la méfiance à l'aberration, magnifique expression sculptée dans des traits qui semblaient comme figés dans la pierre. Longtemps, elle le fixa ainsi. Sans rien dire. Puis sa bouche ouverte tel un poisson rouge hors de l'eau se mua en moue d'abord désapprobatrice, et enfin franchement dégoûtée. Sérieusement ? Sérieusement ? Il osait pleurer devant elle ? Après une déclaration gnangnan ? Non mais il voulait des baffes ! C'était cela ! Il voulait des baffes ! *Ok, on passe à la méthode forte.* Holly retroussa ses manches et fit ce que Ronove espérait de tout son petit cœur empoisonné d'amour, elle mit un genou à terre et le toucha. Pour l'empoigner violemment par le col.

« Alors écoute-moi, espèce de vieille loque délavée. Ça commence à bien faire. Si je t'aime ? Je suis mariée, pauvre crétin, et ce n'est pas drôle ! Alors tu vas me sécher ces larmes de femmelette et ramasser un peu la dignité que tu as laissé traîner par terre ! Prends une serpillière, Merlin, même un balai ! Mais ramasse-moi ça et fiche-moi le camp ! » cria-t-elle en le secouant dans tous les sens.

La délicatesse d'une dame.

Plus Holly s'énervait, et plus Ronove semblait dégouliner de bonheur et de niaiserie. Elle ne comprenait pas. D'habitude, quand elle criait comme ça, les gens partaient en courant. Pourquoi ne partait-il pas en courant ? Pourquoi s'accrochait-il à elle comme si la vision d'une Morgan en furie, les yeux lançant des éclairs et la petite veine palpitante à sa tempe, ne lui arrachaient rien d'autre qu'un regard enamouré ? Mais, enfin, son visage se décomposa. Pas de terreur, plutôt de... déception ? Tristesse ? L'enseignante de Vol ne prit pas la peine d'analyser cette émotion. De toute façon, les émotions "c'est pour les tapettes", on a compris.
La vérité, c'est qu'elle était tellement habituée à planquer les siennes qu'elle ne savait pas comment gérer celles des autres.

« Vous? Mariée ? »

Holly grimaça. Elle ne le criait pas sur tous les toits, en fait elle n'en parlait que si on lui posait directement la question, mais comme PERSONNE ne lui posait jamais la question - pour des raisons évidentes - elle n'en parlait jamais, alors c'était tout naturel pour Ronove de ne pas être au courant. Le ton aberré en bonus, par contre, ne lui plaisait pas des masses.
Pas du tout, même.
C'était une insulte ?

« ... Comment ça se fait ? »

D'accord.

« Comment ça, comment ça se fait ? » cria-t-elle en le secouant de plus belle.

Comme s'il pouvait formuler des pensées plus cohérentes après ça. Holly ne parlait pas de son mariage, de ses enfants ou de sa vie privée en général, pas parce qu'elle le voyait comme un détail, mais parce qu'elle était très pudique avec tout ce qui concernait sa sphère privée. Oui, Holly est un petit être sensible au fond.

« Et pourquoi pas, espèce de goule du dimanche ? »

Comment osait-il insinuer que c'était impossible ? C'était parce qu'elle avait un sale caractère, c'est ça ? Ou parce qu'elle ne se fringuait pas comme une minette en prenant des petites poses mignonnes comme cette élève de Poufsouffle qui ressemblait à un cupcake ? Si c'était ça être une vraie fille, Holly préférait rester un bonhomme ! Elle l'avait d'ailleurs bien fait comprendre à ses enfants, que ce n'était pas le plus important dans la vie. Son mari s'en fichait, il avait de la classe pour deux en fait. Ils se complétaient très bien, et Holly en était très heureuse. Que Ronove insinue qu'une chose pareille lui soit interdite la mettait hors d'elle. Que croyait-il ? Oh, peut-être était-il persuadé d'être le seul homme sur terre à la mériter vraiment et à pouvoir s'arroger le droit de l'épouser ?

C'est là qu'il porta sa rage à ébullition.

« Si je ne peux être votre mari, je serai votre amant ! »

Le pauvre ne se rendait pas compte. Il ne pouvait pas savoir, puisque Holly ne parlait pas de sa vie privée, mais il touchait là à des valeurs extrêmement importantes pour elle. La famille, la loyauté. Être infidèle à son mari ? C'était une idée aberrante. Jamais elle n'avait ne serait-ce qu'osé y penser. Son mari était très bien. Parfait. Plus qu'elle, d'ailleurs.

Le poing qui défonça la joue de Ronove portait toute la colère qui s'était accumulée en elle depuis qu'il avait eu le malheur de lui chanter une chanson d'amour, mais aussi sa gêne, et son inquiétude. Quelque chose d'horrible avait frappé son collègue. Tellement horrible que tout en le sachant, elle ne pouvait s'empêcher de marcher à fond dans son délire. Elle avait beau se dire que peut-être, peut-être qu'il n'y était pour rien, elle ne pouvait se retenir, et retenir ce poing de LUI DÉFONCER LA TRONCHE.

« JAMAIS DE LA VIE ! »

Oui, Benjamin Ronove allait passer sa vie dans les placards. Découpé en petites rondelles.

Sans attendre qu'il se relève, Holly l'attrapa par le col, donna un coup de pied dans la porte et sortit de la salle des profs en le tirant derrière elle. Cette personne avait besoin de soins et ce n'était pas son traitement musclé qui le sortirait de sa torpeur guimauvée. Qu'à cela ne tienne, elle allait s'en occuper personnellement. Elle trouverait un remède, ou le confierait à l'infirmière et à son débile d'assistant, et ensuite, ensuite par Merlin et toutes les divinités de ce monde et d'ailleurs, elle trouverait le responsable et lui collerait non pas un, mais deux poings dans la tronche.

HJ :

Rien n’aurait pu arrêter Holly Morgan dans sa marche furieuse alors qu’elle traînait Ronove dans tout le château. Enfin, sur tout un étage du château, mais c’était déjà pas mal. Les élèves qui se trouvaient sur son chemin se retournaient et riaient entre eux, mais elle les ignorait complètement. Son regard, ses pas, sa rage n’étaient dirigés que vers une seule et unique chose : son but, trouver le coupable. Dans le cas contraire, elle aurait probablement fait un scandale. Euh. Pire que traîner le concierge derrière elle, s’entend. Tiens, il s’était réveillé. Elle le sentit bouger, se tortiller un peu, mais elle ne le lâcha pas. Un petit bruit étranglé lui parvint, elle eut des remords. De très courte durée ; il avait failli prononcer son nom. Elle allait l’obliger à l’appeler professeur pour le restant de ses jours. Ou à ne pas l’appeler du tout. C’était bien aussi, ça. Quand elle pensait qu’elle passait ses journées pluvieuses du temps à lui courir après pour retrouver ses balais... elle ne voulait plus rien avoir à faire avec ce type.
Non qu’elle ait honte.
Quand même.
Elle était juste...

« Morgan, s'il vous plait, lâchez moi ! »

Elle était juste très énervée, mais pas au point de vouloir l’étrangler. Elle attendit qu’ils soient arrivés dans un couloir un peu plus tranquille pour le lâcher, heureusement qu’ils étaient au rez-de-chaussée de l’école parce qu’elle aurait pu le traîner dans les escaliers, et là son derrière s’en serait souvenu. Elle se retourna et le "lâcha", ce qui signifie ici "le jeta loin d’elle du mieux qu’elle le pouvait compte tenu que Ronove n’était pas un vrai sac de patates, mais l’intention y était" et elle prit ses distances, les mains sur les hanches.

« Quoi, vous êtes réveillé ? Attention Ronove, j’vous préviens : encore un seul mot de travers et j’vous assomme à coups de pieds, cette fois ! Vous avez largement abusé d’ma patience ! »

OUI CAR HOLLY ÉTAIT UNE FEMME PATIENTE. Des fois. Elle avait largement dépassé son quota en tout cas, ses élèves avaient intérêt à se tenir tranquilles pour le reste de l’année. Pour toute plainte veuillez vous adresser à Benjamin Ronove, concierge de son état, placard à balai au fond à droite (prendre du café il n’en a pas vu la couleur depuis longtemps). Holly ne savait pas exactement si elle comptait lui faire payer son attitude, il fallait d’abord qu’elle sache s’il était réellement responsable ou non. Elle avait au moins capté, dans son esprit puéril et colérique, qu’il n’était pas lui-même. Ou elle l’espérait très fort. Parce que si c’était ça le vrai Ronove, elle ne voulait pas le connaître davantage.
Et puis comme le mot "connaître" lui rappelait trop de mauvais souvenirs (une histoire de dragueur relou qu'elle avait assommé dans un bar dans sa jeunesse et qui avait plaidé qu'il ne voulait "qu'apprendre à la connaître"), elle décida de sortir sa baguette au cas où Ronove lui ferait un autre sale coup. Son balai lui manquait. Mais elle espérait être assez menaçante sur ce coup-là.

Holly qui doute de son potentiel de menacitude c'est quand même grave. Elle n'ajouta rien, ne lui ordonna pas de parler, de lui expliquer ce qui lui était passé par la tête, c'était inutile. Il avait bien compris. Et au cas où, son regard meurtrier traduisait pour elle.