Icarus voyait bien l'état dans lequel était sa camarade. Bien qu'il ne soit pas à sa place, il imaginait facilement la confusion qu'on pouvait ressentir après ce genre de phénomène et surtout l'angoisse de ne pas s'en souvenir. Il avait la tête complètement vide et la seul chose qui y demeurait était l'idée fixe : aider Cyryiel. Le regard toujours ailleurs, Iko écouta très attentivement la sorcière pour y déceler la moindre touche d’inquiétude ou de malaise. Elle n'avait pas l'air d'avoir la pèche mais au moins elle n'était pas sur le point de s'évanouir. C'est avec un ton pensif que le Serpentard répondit tranquillement à sa question.

« Moi et bien je-...Comment ça moi ? Ce n'est pas important, je veux juste être sur que toi, tu ailles bien. »

Désormais assis sur un banc, dans une rue déserte, le préfet lâcha un soupir pour évacuer un peu sa tension. A son annonce, la Serdaigle sembla désorientée et elle voulut demander confirmation. Elle voulait savoir ce qu'elle avait dis, c'était son droit après tout et Icarus n'avait aucune raison de le lui refuser. Il répéta ses mots sans faute, aidé par une mémoire qu'il avait perfectionné avec l'age. Est ce qu'elle comprendrait ? Peut être avait-elle une autre interprétation plus...Plus joyeuse ? Si seulement elle avait une autre explication...

« Je suis convaincu que c'était une prophétie. Quand à son interprétation...Je suis encore un peu dans le flou pour être franc. »

Iko se mordit doucement la lèvre pour refréner sa peur. Et si elle arrivait à la même conclusion que lui ? Et si elle ne voulait plus lui parler après ? Et si tout ça prenait fin, là, maintenant ? Le flot continue de questions cessa à la seconde même ou Cyryiel vint s'accroupir face à lui. Elle releva sa tête et le sorcier ne put échapper un instant de plus à son regard. Ses yeux bleus pénétrèrent dans les siens sans qu'il n'y omette aucune résistance. Pourquoi l'aurait-il fait après tout, Cyryiel était...Chut.
Doucement, envoûté par son regard azuré, il céda à sa demande.

« Sans doute...Si tu ne voulais plus me voir ? Si... »

Tu ne voulais plus de moi. La fin de sa phrase se termina dans sa tête, juste pour lui. C'est là qu'il sentit quelque chose perler sur sa main. Il ne pleurait pas pourtant ! Ses yeux se relevèrent et il observa la pluie tomber dans un long silence. Il pleuvait ? Icarus était tellement perdu par la situation qu'il se figea, comme un animal qui découvre l'inconnu, sceptique. Des gouttes d'eau ? De la pluie ? Des larmes ? Son visage retourna se poser sur la seul chose qui lui était rassurante : Cyryiel. Doucement sa tête s'inclina sur le coté. Est ce qu'il s'était trompé... ? Il avait besoin de se calmer et c'est naturellement qu'il joua avec une des mèches de la jeune sorcière. C'était si agréable. Sa tête avança et son front se posa sur celui de sa camarade avec délicatesse. Le regard dans le sien il murmura quelque chose juste assez fort pour qu'elle l'entende.

« Comment tu interprètes tes mots toi ? »

Il voulait savoir. Il devait savoir. Il avait besoin de savoir pour avancer sans crainte et peut être avoir la réponse à sa question...

Le soleil, sûrement frileux à cette heure de la journée, s'enveloppa de son manteau d'hiver. De cet habit naquirent d'innombrable nuages qui comblèrent peu à peu, les fenêtres donnant vers le ciel azuré. Quelques rayons éclatants franchirent vaillamment cette barrière obscure pour disparaître l'instant d'après, tuer sur le coup par le zèle de quelques nimbostratus. C'était un spectacle si cruelle que le ciel pleura à chaude larme, accablé par la tristesse d'une journée sans lumière. Mais sous ses larmes, une étincelle jaillit, enflammé par les sentiments ardents d'un jeune homme. Un jeune sorcier qui couvait du regard cette petit flammèche et qui, pour rien au monde, n'aurait risqué sa disparition.

Icarus observait Cyryiel tandis qu'elle répondait à ses paroles, oppressées par les inquiétudes qui en étaient l'essence. « Ce n'est rien » « Tu n'as rien à te reprocher » « Pourquoi tu dis ça ? »  Une multitude de mots qui avaient autant de pouvoir qu'un Dieu sur ses adorateurs. La tension de ses muscles n'avaient pas faiblit malgré le réconfort de sa camarade et c'est avec la gorge toujours aussi serrée que le préfet bougea légèrement ses lèvres, dépossédées de leur couleur habituelle.

« Je veux juste rester avec toi. »

Une seule requête, une seule prière pour combler un homme ne devait pas être quelque chose d'insurmontable non ? C'était simple, c'était sincère. Tout aussi limpide que l'eau qui dégoulinait discrètement sur les mèches sombres du sorcier. Une de ces gouttes, comme décidée à se rendre exceptionnelle par l'exploit qu'elle projetait de réaliser,  fila droit dans l’œil grisâtre d'Iko. Une sacrée gouttelette qui ne provoqua rien d'autre qu'un clignement des cils. Cependant, aussi futile que cela puisse paraître, le Serpentard ouvrit les yeux avec un regard lavé de toutes craintes. Cyryiel donna alors sa propre interprétation de la prophétie, comme si elle avait attendu qu'Icarus soit prêt à l'entendre. La météo ? Une prédiction sur la météo ? Tout simplement ?

Cette étincelle, qu'il avait protégé jusqu'à maintenant, lui offrit de quoi illuminer le chemin du retour. Une mèche de cheveux blanc qui filait entre ses doigts amusés, deux front collés l'un à l'autre dans une étreinte amoureuse et le doux martèlement d'une pluie porteuse, non plus de tristesse, mais de joie, de souvenirs et surtout, d'un futur.

« C'est évident...Tu as prédis le temps qu'il ferait en sortant de chez Zonko ! »

Et la flammèche retrouva sa place originelle : la prunelle grisonnante d'un jeune sorcier plein de vie. Icarus éclata de rire en savourant la tiédeur de l'eau sur son visage et, plus important, la douce chaleur qui émanait du corps flamboyant de sa camarade. Le sourire aux lèvres, il l’entraîna avec lui dans son ascension joyeuse.
Debout face à face, front contre front, main dans la main, il était Icare, elle était le Soleil. La légende ? Du passé pur et simple. Aujourd'hui ce n'était plus Icare mais Icarus, aujourd'hui ce n'était plus le Soleil mais Cyryiel. A eux d'écrire leur propre histoire et quel qu’en soit la fin, au moins, elle n'appartiendrai qu'a eux. La magie existait et si elle ne pouvait pas empêcher des plumes de prendre feu ou la cire de fondre, celle était inutile au monde.

« Si Miss météo me le permet... »

Une touche d'humour, un brin de folie et une fâcheuse tendance à s’inquiéter pour un rien, voilà ce qu'était Icarus K. O'Neill. Et c'est ce jeune homme qui, brûlant d'un sentiment si connu et pourtant si mystérieux, s'approcha de Cyryiel en reposant la même question muette mais, cette fois, la réponse il allait la chercher tout seul. Car Iko était instinctif, tout simplement.

Le bout de son nez toucha celui de la demoiselle dans un petit frisson et ses lèvres se posèrent délicatement sur les siennes comme pour lui transmettre un message délicat. Le cœur du sorcier s’élança dans une course enflammé tandis qu'il savourait, toujours avec une infinie tendresse, la réponse à sa question. Lentement, Icarus recula à peine pour observer la Serdaigle.

Qu'allait-il se passer désormais ?

Apparemment, Cyryiel semblait vouloir le garder près d'elle tout comme lui désirait rester à ses cotés. Le pluie tombait mais certainement pas assez pour qu'Icarus s'en formalise une seule seconde.
Le doux rire de la Serdaigle était comme un brasero qui l’empêchait d'avoir froid malgré le temps qui se gâtait de plus en plus. C'était donc avec un certain calme qu'il était allé chercher sa réponse. Quel plaisir intense de savourer le contact de ses lèvres. Elle ne le repoussa pas et, au contraire, glissa ses bras autour de lui pour se lover dans son cou. Une joie incandescente jaillit de tout son corps et de toute son âme, comme enivré par le parfum d'un été merveilleux. Iko sentait les mèches de Cyryiel se plaquer contre sa joue et ses bras y répondirent aussitôt en l’enlaçant par la taille. Il ne voulait plus la lâcher. Il ne voulait que son bonheur.

« Dans ce cas je vais rester avec toi. »

Il avait murmuré ces mots tout comme elle avait chuchoté les siens. Ses mains serrèrent un peu plus le corps de Cyryiel pour la coller un peu plus à lui. Son odeur était un vrai délice, accompagnée du silence de la ruelle et du clapotis de l'averse. Icarus resta un moment comme ça, sans bouger, sans parler, sans oser briser cet instant magique. Sauf que l'orage grondait de plus en plus fort et malgré sa réticence, ils devaient s’abriter. Pas questions que la préfete tombe malade par sa faute. Il allait proposer de rejoindre une auberge ou au moins un abri quand la joue de Cyryiel toucha sa peau. Un frisson l’accueillit et sa demande mourut dans le fond de sa gorge. Ses lèvres embrassèrent les cheveux immaculés de Cyryiel avec tendresse et d'un léger mouvement enroula la demoiselle dans sa cape pour la protéger du froid et de l'humidité. Il avait bien fait d'en emporter une dans son sac, juste au cas ou.

« On devrait rejoindre une boutique mais je t'avoue avoir envie de te garder ici rien que pour moi »

Un rire, aussi léger qu'un nuage, s’échappa de sa bouche alors qui posait le regard vers le ciel grisâtre. Perdu dans sa contemplation il se remémora tout ce qui s'était déroulé ces derniers mois et arriva à la conclusion que si il avait enduré tant de choses pour en arriver à ce moment, ce n'était vraiment pas cher payé. Son sourire ne voulant pas prendre congé et les yeux pétillants de joie, il engouffra son visage dans la chevelure de Cyryiel. Quelques mots sortirent alors.

« Rassures moi, je suis pas en train de rêver au moins ? »

On ne sait jamais ! La magie, la fatigue ou quel qu’en soit la raison, Icarus voulait être sur qu'il était bien là, avec elle. Il glissa ses doigts sur la joue de Cyryiel pour finir par laisser sa main savourer le contact de ses mèches blanches. Sans savoir vraiment pourquoi, ses joues rosirent doucement sûrement à cause des pensées du sorcier. Pensées qu'il exprima de vive voix.

« On pourra se voir plus souvent à l'école ? Enfin, si ca te gênes pas bien sur... »

C'est vrai qu'ils se retrouvaient pour les repas et quelques pauses mais là, c'était différent. Icarus voulait passer du temps avec elle, juste entre eux. Comme pour lui faire comprendre son idée, le Serpentard embrassa sa joue avec un sourire chaleureux. Il était vraiment aux anges.

Une de ses mains caressait les cheveux immaculés de Cyryiel tandis que l'autre gardait sa taille près de lui comme un gardien protège sa princesse. Pour elle il n'aurait pas hésité à enfiler une des armures qu'on voyait souvent dans les couloirs de l'école et c'est avec un doux sourire qu'il la serra un peu plus contre lui après sa question.

« Pour toujours si tu le veux. »

Pourquoi se priver du rêve qu'était un futur à ses cotés ? Icarus n'en avait jamais demandé plus. Certes il voulait voyager, certes il désirait se faire un nom dans le domaines des soigneurs magiques mais pour rien au monde il n'aurait risqué de perdre ce qu'il tenait entre ses bras. Ce trésor qu'il allait protéger et chérir avec autant d'énergie que le ferait un véritable dragon. La Serdaigle rouvrit la bouche dans une petite murmure. Elle était donc du même avis que lui. Son cœur s'enflamma de plus belle et il frotta le bout de son nez contre le sien avec un petit sourire complice.

« Alors je vais te kidnapper et te garder rien que pour moi »

Bien sur, il plaisantait, qui pourrait croire que le préfet pouvait faire une telle chose ? Personne et à juste titre d'ailleurs. L'énonciation d'un rêve potentiel ramena la demoiselle à donner son avis. Iko l'écoutait avec toute l'attention du monde, sa voix résonnait en lui comme le souffle de vie qui l'avait abandonné il y a si longtemps. Ses yeux se fermèrent pour ressentir chaque frisson et aussi pour apprécier le tendre plic-ploc de la pluie sur les pavés de la ruelle. Une goutte se posa sur sa joue et la fraîcheur de l'eau le rassura autant qu'elle le surprit.

« Ce n'est pas un rêve. Je suis là, tu es là et je te tiens dans mes bras sous la pluie. C'est tout sauf un rêve j'en suis convaincu »

Il voulait apaiser sa demoiselle en affirmant sans ciller que tout ça était bien réel. L'orage, les larmes du ciel, leur étreinte et...leur baiser. Met délicat qu'il avait su apprécier à sa juste valeur et qu'il ne désirait oublier pour rien au monde, qu'il désirait renouveler aussi. Le visage de Cyryiel se posa face au sien avec un sourire léger qui illumina les traits d'Icarus. Sa réponse alla jusqu'à lui arracher un léger mouvement de joie. Juste un trépignement des pieds qui voulait tout dire.

« Tu ne peux pas plus me faire plaisir Cyryiel »

Il avait presque chuchoter ses mots, comme si il voulait que seulement elle les entende alors que la rue était toujours aussi désertique. Prononcé don prénom le rendait encore plus euphorique que jamais et c'est avec les joues colorées par la joie que le Serpentard inclina la tête pour déposer ses lèvres dans le creux de son cou. Sa peau était chaude et parfaitement douce. Une goutte de plus ramena le préfet à ses priorités. Il ne voulait pas rejoindre la foule d'une auberge mais il ne pouvait pas non plus la laisser se faire tremper par un orage de plus en plus menaçant. D'un voix douce, la main jouant avec une des mèches blanches de la demoiselle, il lui fit une proposition.

« Ça te dis d'aller se réchauffer au Salon de madame Piedodu ? »

Ils savaient tout deux que ce salon de thé n'était pas un endroit pour les discutions entre amis, c'était un lieu pour les couples, jeunes ou vieux il n'y avait pas de différence la bas, juste le respect et une ambiance tendre y régnaient. Un petit sourire s'afficha sur le visage d'Iko alors qu'il observait discrètement les lèvres de la préfete. Un souvenir, doux et si jeune, remonta dans son esprit avec une vague de chaleur. Il était heureux.

Quel dommage que le temps soit de si mauvaise humeur ce jour là. A moins qu'il essayait de donner un petit coup de pouce au jeune sorcier afin qu'il puisse se dévoiler à sa camarade ? La magie recelait bien des secrets et Icarus était convaincu qu'il n'en connaîtrai jamais l'étendu de son vivant. Voyant que rien ne s'arrangeait dans les cieux, le Serpentard se résolu définitivement à emmener Cyryiel à l'abri pour s'assurer qu'elle n'attrape pas froid. Il se sentait redevable envers elle et laissa échapper un petit rire quand elle lui répondit, l'air taquin.

« C'est vrai c'est vrai. Dans ce cas je vais te kidnapper avec ton accord. »

Il frotta le bout de son nez contre le sien avec un joie évidente tout en laissant ses doigts parcourir les mèches éclatantes de la demoiselle. Elle semblait rassuré, apaisé même et Iko se laissa un court instant aller à la contemplation de son visage attendrissant et terriblement beau. Le silence fut rompu par la réponse positive de la Serdaigle et le préfet lui lança un petit sourire pour lui faire comprendre qu'il avait entendu. Tout comme lui, elle avait conscience des « critères » de la clientèle de ce salon de thé et même en sachant cela elle était d'accord. Icarus le cacha mais il était ravi et avait du mal à contenir sa joie. C'est sûrement pour cette raison qu'il ne remarqua pas immédiatement le geste de Cyryiel et qu'il commença à parler.

« Dans ce cas allon-... »

Le contact de ses lèvres sur les siennes manqua de le faire tomber de plaisir. Son cœur tambourinait de plaisir alors que le sorcier prolongea discrètement ce baiser en attirant un peu la demoiselle vers lui. Mais sorcier ou pas, l'air était vital et c'est avec une touche de tristesse qu'il la libéra de son étreinte pour reprendre respectivement leur souffle. Iko resta un moment sans rien faire, avec pour unique activité son regard plongé dans celui de la préfete. Les joues rouges il glissa ses doigts dans les siens et ouvrit enfin la marche sous une averse qui ne cessait de prendre de l'ampleur. Il ne pipa mots durant le trajet sauf une petite phrase, discrète, timide et tellement intime.

« C'est délicieux... »

Peut être que l'orage avait protégé ses mots de l'oreille de Cyryiel ? Il ne le savait pas pour être honnête mais dans le fond, il voulait qu'elle sache son sentiment.
Le Serpentard poussa enfin la porte du salon de thé de madame Piedodu, accueilli par une clochette au son étonnamment doux et lisse. L'endroit était loin d’être plein et les rares tables prises étaient tellement isolés les uns des autres qu'on aurait pu si sentir seul avec son ou sa partenaire. D'un pas légèrement maladroit, sa main toujours dans celle de la demoiselle, Iko prit la direction d'une table dans un recoin et invita Cyryiel à s'y installer. Ici, on ne voyait personne et personne ne nous voyait en grande partie grâce à la disposition des murs et de leurs tapisseries. Tout avait été fait pour donner a tout un chacun une intimité étonnante pour un salon de thé. De sa main libre il ébouriffa doucement ses cheveux pour en libérer les quelques gouttelettes encore prisonnières et ouvrit la bouche.

« Tu as envie de quoi Cyryiel ? »

Si on lui avait posé la question il aurait répondu bêtement « être avec elle » et c'est sûrement parce qu'il y pensa que sa question lui paru si vague. Correction.

« Je veux dire à boire bien sur... »

Sur le chemin, complètement absorbé par sa joie et sa bonne humeur, Icarus ne répondit pas à la question taquine de Cyryiel. Ses joues s'étaient discrètement colorées à l'abri d'un rideau de pluie qui suffisait à rafraîchir son ardeur toujours aussi flamboyante.
Désormais installé confortablement à cette petite table, Iko laissa son regard trouver le chemin du visage encore humide de la demoiselle. Il cligna des yeux face au tambour de son cœur comme pour se calmer et décida de reprendre leur discussion. Un léger sourire complice se dessina sur ses lèvres.

« Pour répondre à ta question je dirais...Que je te prendrais par la main, t'embrasserai pour te désarçonner et t'embarquerai avec moi sur un balai pour t'emmener vivre avec moi ? »

Il retint un rire quand les mains de Cyryiel portèrent secours à ses cheveux pour ensuite passer aux siennes. Ses yeux se posèrent sur elle est sa robe trempée. Ses joues s’enflammèrent comme jamais à la vue de son corps parfaitement dessiné avec la contribution de l'eau qui imbibait ses habits. D'un geste discret, il sortit sa baguette et murmura une formule indiscernable qui, à défaut de sécher sa peau et sa chevelure, lui permit de rendre le tissu parfaitement sec.

« C'est mieux non... ? »

C'est à peine si il osait la regarder en face, après tout elle l'attirait et c'était quelque chose de naturel mais il ne voulait pas qu'elle interprète mal les choses. Ses pensées furent stoppées net par l'arrivé de la serveuse du salon qui pris leur commande avec beaucoup de courtoisie. Après qu'Iko est à peine soufflé sa commande, elle repartit avec un léger sourire et c'est donc un peu trop dans sa bulle que le Serpentard répondit spontanément à Cyryiel.

« Juste toi Cyryiel »

Il l'avait dis avec tellement d'évidence et de naturel que le voilà pris dans une situations bien embarrassante. Il détourna presque aussitôt le regard pour se cacher derrière ses mèches et rajouta doucement.

« J'ai demandé un thé aux agrumes tout ce qu'il y a de plus simple »

Ses mains, posées sur la table, commencèrent à jouer entre elles avec une pointe de nervosité. Si sa spontanéité et sa simplicité avait fait du préfet un élève très apprécié à Poudlard, elle avait ses désavantage, en particulier quand il révélait ses pensées de vive voix. Doucement le batteur retrouva le sentier de son visage avec timidité et laissa ses yeux gris plonger dans les siens. Il ouvrit la bouche comme pour se rattraper malgré que tout soit déjà si évident.

« Enfin je veux dire...Tu vois...Toi dans le sens...Heu... »

C'était une vrai catastrophe celui-là. Lui qui était si habile orateur en toute situation,le voilà qu'il perdait pied pour si peu. Si peu ? Non, bien au contraire. Le courage retrouvé, Icarus reprit doucement, dans un chuchotement.

« Juste toi et moi »

Ça n'avait pas la forme d'une demande, ça n'avait pas l'intonation d'une demande mais c'était très clairement une demande. Icarus K. O'Neill voulait juste être avec Cyryiel Song. Être étant un verbe comme un autre pour dire simplement « en couple ». Mais allait-elle le comprendre ? Et surtout quelle réponse allait-elle lui donner ?

De tout Pré-au-Lard, ce salon de thé était sans nul doute l'endroit le plus calme. Un sortilège d'insonorisation sur la porte et une clientèle toujours discrète faisait du lieu un petit havre de paix ou le murmure était Roi et la complicité Reine. L'air était-il doux ou juste embrumé par les vapeurs des boissons chaudes servies ici et là ? Icarus ne le savais pas mais ce dont il était persuadé, c'est que leur plan pseudo-machiavélique d’enlèvement les amusaient tout les deux. D'un petit rire aussi discret que sincère, ses lèvres reprirent.

« Je te conseille de faire très attention à partir d'aujourd'hui. Ne sois pas surprise si je t’emmène avec moi au détour d'un couloir ou pendant que tu dors dans ton lit »

C'était bien sur impossible. D'abord son rang de préfet l’empêchait de mal agir mais accéder aux dortoirs des filles était déjà bien compliqué alors ceux d'une autre Maison que la sienne...Il avait juste laissé son imagination s'emporter pour son plus grand plaisir et peut être même plus qu'il ne le pensait.

Un remerciement de sa camarade suffit à reporter toute son attention sur elle et, sans ciller, laissa ses mains se faire dompter par celles de la Serdaigle. Un silence, tantôt respectueux tantôt complice, s'installa entre eux. La préfete semblait être dans une réflexion muette qu'Icarus n'osa pas interrompre, patient et attentif à la première réaction de la sorcière. Face aux secondes qui s'écoulaient sans qu'aucun son ne brise le calme, le regard du jeune homme se laissa aller à une contemplation plus approfondie de la demoiselle. Oh il l'avait déja regarder des centaine de fois bien entendu, mais à chaque jour, à chaque semaine, ses images.
Au début c'était une une fille gentille avec qui il avait noué un lien instinctivement.
Puis, après quelques repas ensemble, elle était devenu cette fille qui était tout aussi jolie qu'aimable.
Peu à peu, elle était cette sorcière avec qui le temps s'écoulait trop vite pour qu'il soit satisfait lors d'une séparation. Un remède à ses anciennes douleurs ?
Aujourd'hui c'était une part de lui incroyablement belle et avec qui il...

« Oui ? »

Iko avait répété bêtement le mot de sa camarade. Peut être était-ce la surprise ou juste une réaction automatique mais il était là, un air un peu idiot au visage, laissant ces trois lettres prendre tout leur sens. Oui ! Son ventre se lança dans une danse de la victoire aussi vivace qu’entraînante et son cœur lâcha des cris de joie en oubliant d' irrigué son sang, son rôle premier. Icarus s'approcha du visage de la jeune fille, décidé.

« Je... »
« Voilà vos boissons »

Trop émerveillé, le préfet n'avait pas vu arriver la serveuse et ne put s’empêcher de lui adresser un petit regard déçu. Elle aurait du choisir un meilleur moment pour les servir non ? Icarus se racla discrètement la gorge pour finir par boire une gorgé de son breuvage. Reprenons par une touche d'humour pour redorer son image.

« Ça ne te gênes pas d'avoir un petit ami aussi idiot et banal que moi ? »

Stop. C'était ça, sa façon de valoriser son image ?? Il voulait la garder pas la faire fuir non d'un hibou ! Les joues écarlates au possible et le regard à peine fuyant, Icarus se rattrapa rapidement.

« Rembobinons tu veux bien ? »

Petite pause et Iko laissa place libre à son cœur et ses sentiments.

« Tu es magnifique Cyryiel. Je vais faire tout pour l'être autant que toi et te montrer à quel point je... »

Pourquoi n'arrivait-il pas à terminer certaines de ses phrases ? La chaleur du liquide qu'il buvait le rendait-il un peu somnolent ? Non. Ses yeux se posèrent sur ceux de Cyryiel et le mot lui revint avec une facilité déconcertante. Aimer.