« Elise n’avait jamais cherché à avoir Pete à ses pieds — ou du moins, pas de cette manière. Aussi esquissa-t-elle un sourire impersonnel quand, froissé, il formula sa question. Il faisait alors un bien mauvais comédien ; mais la préfète n’avait cure de le voir se fendiller sous la colère — MacAllister était ce qu’il était, et tant qu’il finissait dans sa main, tout lui irait. Peu importait les bruits de foule, les exclamations du public ; quoi, les tous grands personnages n’étaient pas si doux, pas si charmants ? Evidemment ! Il s’agissait d’un duel, d’une confrontation — il fallait être fou pour offrir des fleurs à son adversaire, tant bien même - il fallait l’admettre -, le faisait-elle au tantôt quand la tendresse amputait ses idées.
Dickney ne put éviter le sortilège de son adversaire. Il avait été trop rapide, trop bien ajusté. Aussi ne tarda-t-elle pas à finir sous l’estrade ; bien bas, peut-être même un peu trop. Sur les fesses, le dos quelque peu meurtri, elle prit son temps pour se redresser — après tout, le serpent avait gagné. Rien d’étonnant, cela avait été, sur la fin, un peu serré ; mais c’était ainsi — il lui faudrait revoir sa pratique au tantôt.
Aidée par une main inconnue mais salvatrice, Elise se hissa de nouveau sur l’estrade. Elle contempla la fosse faite par le tout grand septième année, avant de conclure : « Ce fut un bon duel, Pete, tu es fort — c’est bien. » Et elle descendit, acceptant le pull de Svensen, histoire d’avoir une tenue quelque peu décente, avant de retourner à ses cours ; dans sa tour — dans sa vie de tous les jours.
Il lui tardait d'avoir une nouvelle confrontation avec son cher MacAllister, tant bien même s'annonçait-elle bien plus verbale que magique.