Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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Unlike my opponent, I have faith in our right to kill foreigners. ϟ Caesius

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Ven 12 Juil - 23:29

lumos



Aujourd'hui, il est arrivé quelque chose de grave.
Tu as failli exploser. L'attitude glaciale qui te caractérise a éclaté. Rien qu'un instant. Et rien qu'un instant, tu t'es enflammée. Ca aurait pu n'avoir aucune importance. Mais il était là, Pete, tout du long.

Et tu t'es sentie chuter. Ca n'avait pourtant duré qu'un malheureux instant. Mais tu ne voulais plus en parler. Ton erreur fut d'abaisser le bouclier de ton âme. Ton visage, d'habitude si impassible, changea en un instant alors que les souvenirs de ton père - de ton géniteur - enflammait avec rudesse ton esprit.

Tu n'avais jamais été libre. Alors ce n'était pas nouveau pour toi, de sentir ce poids. Le poids des barreaux qui font office de prison pour tes sentiments, tes expressions. La peur étant le sentiment que tu gardes le mieux. Mais ce poids, ce fardeau, l'obligation de te cacher, quelques fois, tu tentes de t'en échapper.
C'est ainsi que - depuis quelques années - tu as commencé à te confier. Tu t'es confiée à la personne qui, paradoxalement, te rassurais tandis que toi tu lui faisais peur. Enfin, se confier soudainement, comme ça, Caesius ne savait juste pas comment gérer ta soudaine envie de tout laisser tomber quelques instants. A commencer par cette froideur intense.

A peine sortie de ta salle commune, ton masque tombe peu à peu. Ce n'est plus qu'une question de temps avant que tu ne commences à trembler.
Tu n'arrives pas à te défaire des souvenirs qui t'assaillent. Leur force attractive est beaucoup trop intense pour que tu puisses, seule, t'en défaire. Mais tu le sais, dans ce genre de situation, il n'y a que l'isolement et la patiente qui peuvent t'aider. Tu commences donc à courir. Ce qui ne t'arrives pas souvent. Toi, calme, silencieuse.

Tu cours et tu ne sais pas où tu vas. Pas tout de suite. Tu t'en doutes un peu mais tu n'oses pas y croire. Tu n'as pas envie de l'ennuyer, de le distraire et pourtant, pourtant tu sens que le poids est trop lourd. Les révélations que tes géniteurs t'avaient fait ces dernières semaines te revenaient tout à coup, et la date fatidique où leurs plans se confondraient avec les tiens approchaient à grands pas. Il fallait que tu en parles.
Il fallait juste que quelqu'un t'écoutes.

Alors tu courrais, tu courrais vers lui.
Et s'il n'était pas là où tu le pensais dans ce cas tu te retrouverais seule. Mais à cette heure de la journée, il ne pouvait être que là bas. Il était trop tôt pour arroser les plantes, la chaleur dominante ne ferait qu'abimer leurs racines qui n'auraient qu'à peine le temps sentir l'eau tandis que celle ci s'évaporerait.

Tu cours toujours. Ton pouls s'accélère mais ce n'est pas du à l'effort. Les émotions s'amplifient. Que c'est triste, que tu es pathétique. Et tu t'en veux. Ton coeur crie à l'aide. Mais tu te refuses de l'avouer. Tu hésites encore à aller dehors, à sortir d'ici et à partir pleurer à la lisière de la forêt interdite. Et puis, tu te dis que tu n'as rien à perdre. Qu'il soit là ou pas, son bureau était toujours calme, et rassurant.

Passant devant quelques élèves, tu retrouves ton calme. Tu n'as pas envie que les autres comprennent que quelque chose te tourmente. Seul lui à le droit de savoir. Seul lui sait.

Tu te perds dans tes pensées. Tu te jures que [/i]ça ne se reproduira plus.[i] Et tu n'as pas le temps de comprendre ce qu'il t'arrive que tu as déjà passé la porte du bureau de Caesius.
Le souffle court, la peau pâle - plus pâle qu'habituellement - et une larme perlée, glissant sur ta joue.

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Sam 13 Juil - 16:34
Il avait un énorme livre dans ses deux énormes mains.
C'était toujours son habitude, dans le bureau. Il aurait pu aller à l'arrière, dans ses appartements privés, mais ça l'aurait coupé du monde.
Quelque part, il n'en avait pas le droit.
La porte de son bureau n'était jamais verrouillée – sauf quelques fois, sauf certaines nuits. Et encore, il arrivait que l'on viennent tambouriner d'un poing timide, ou d'un poing sauvage, contre la grande porte en bois en cas de soucis. Caesius se devait d'être là – c'était à la fois son devoir, et quelque part un pincement de son fardeau.
Il se sentait si bien quand il pouvait aider.

Il avait pourtant, collé sur la langue, l'amère impression de ne jamais pouvoir être utile. Soit ses mots étaient trop gauches, soit ses actions maladroites. Parfois, il n'était pas non plus là au bon moment – en cours, dans la grande salle, en train d'arroser ses plantes. Ce serait bientôt l'heure. Parfois il ne faisait qu'aggraver les choses, plaquant des phrases gênées et obstruées par son malaise, piquant un cœur.
Il préférait quand on lui demandait pour ses cours ; tout était plus simple avec ses cours.

Tout était plus simple, parce que ses cours n'étaient pas dangereux ; parce que ses cours ne meurtrissaient pas et n'apportaient pas le regret. C'était ce qu'il avait apprit à aimer, dans les plantes et dans les végétaux ; leur simplicité.
De temps à autres, il fallait en prendre soin ; le matin et le soir, il fallait les abreuver. Certaines demandaient même un régime sec et aride, sans eau, sans affection. D'autres réclamaient de l'attention, certaines mordaient, puis il y avait aussi celles qui éclataient du plafond et qui forçaient un nettoyage tardif.
Parfois, il se levait la nuit pour voir si tout se passait bien.
C'était parce qu'il n'arrivait pas à dormir.

Mais personne n'aimait son cours – où alors, c'étaient de très rares élèves. Il était long, il demandait des efforts physiques, il demandait de la saleté, il demandais les mains abîmées, la terre sur la joue, le froid mordant les lèvres en hiver, la nuque brûlante à l'approche de l'été, l'oxygène lourd chauffé sous le toit de verre – il demandait beaucoup, mais ne demandait pas une intelligence hors norme.
C'était ce qui lui allait ; il fallait juste de l'implication.
On ne faisait pas d'erreur en botanique.
Alors peu de personnes venaient toquer à sa porte pour lui demander comment remporter un bubobulb.

Caesius soupira – son livre lui plaisait, mais sa tête était ailleurs. Il se disait que, dans quelques temps, il sortirait dans sa serre et qu'il prendrait soin des plantes. Que demain, il avait cours avec des premières années et que les premières années aimaient toujours beaucoup les feuilles vertes et les fleurs camaïeu de rose.

Soudain alors – quelqu'un cogna sa porte et brisa le silence.
L’espace d'un instant, sur le fil de ses réflexion, il s'enthousiasma que l'on s'intéresse à son cours. Mais ses yeux sombres tombèrent sur le visage lunaire de Hestia – il était blanc comme les mers de la lune. En un battement de cil, il put imaginer la moiteur de ses joues et la froideur de son front – au coin de son œil, une larme. Entre ses côte, ça se serra ; sa bouche se durcit, pendant que son cœur battait fort.
Qu'est-ce qu'il devait faire ?
Brusquement il se leva – sa chaise racla de sol et manqua de tombé. Il s'avança rapidement à ses côtés et, indécis, tendit une main vers elle. Il était beaucoup plus grand – puis il se ravisa, et ramena sa main près de lui.

Ça avait toujours été très compliqué avec Hestia ; c'était une élève qu'il appréciait beaucoup.

« Qu'est-ce qui ne va pas ? »

Il l'avait demandé vite, sans sourire – il avait été mangé par l'inquiétude. Il se rendit compte qu'il avait peut-être été un peu rude, que la sécheresse de sa bouche pourrait la heurté. Il se racla la gorge, et hésita encore avec sa main qui allait vers son épaule. Il la rangea à nouveau.

« Vous voulez me le dire, Miss Wintringham ? »

Osa-t-il plus doucement.
Il aurait aimé lui sourire – mais il sentait encore sa joue moite et son front si froid près de lui. Caesius avait peur – l'aider, c'était quelque chose qu'il ne voulait pas échouer.
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Dim 14 Juil - 16:20





Tu étais arrivée sans prévenir. Sans même lui laisser le temps de comprendre. Sans rien faire, juste une larme sur ta joue. Tu l'avais perturbé. Et tu t'en voulais. Tu te demandais si tu avais bien fait. Si tu n'aurais pas mieux fait d'aller pleurer un peu dans les toilettes des filles.
Tu doutais.

D'autant plus que tu le voyais, hésitant, faire des allers retours avec sa main vers ton épaule. Tu t'en voulais. Plus qu'à lui car il n'y pouvait rien, il était encore moins doué que toi avec les sentiments - ou du moins - comment les montrer.
Et puis, tu t'en voulais terriblement. Tu l'avais dérangé. Il lisait, tu pouvais le voir au livre posé avec hâte sur son bureau. Un instant, tu oubliais le reste, tu voulais juste savoir de quoi parlais ce livre dont il avait abandonné la lecture pour s'occuper de toi.

S'occuper de toi. Chose que lui seul ait jamais fait. C'est - en tout cas - le seul à qui tu as réussi a te confier. Sur tes parents, sur ta vie, et surtout, sur les actes et les paroles de ton père. Parce que voilà, tu as toujours vu en Caesius le père que tu n'as jamais eu. S'inquiétant de ses actes et de ses paroles envers toi, les choisissant avec soin sans jamais avoir l'intention de te blaisser.

Caesius, il était doux. Toujours. Et tu avais besoin de ce genre de figure paternelle. Pas de celle qui te défendrais corps et âme et qui te prendrais sous son aile. Juste quelqu'un qui t'écouterais. Qui t'apprécierais à ta juste valeur et qui saurait voir combien tu t'efforces d'exceller dans certains domaines.
En cela, Caesius était parfait.

Tu prenais sa main pour la replacer doucement près de son corps. Tu n'avais pas besoin de contact physique. Ses mots et sa voix étaient suffisants pour te rassurer.

« Vous voulez me le dire, Miss Wintringham ? »

Tu acquiesçait. Tu étais là pour ça après tout. Essuyant tes larmes, assez rares finalement, tu soupirais enfin. Tu sentais que le poids qui s'accumulait depuis tout à l'heure sur tes fines épaules, s'envolait peu à peu.

« C'est mon .. »

Tu hésitais un instant. Tu l'appelais rarement ainsi, pas à voix haute. Et géniteur n'était surement pas très approprié. Mais c'était le seul qui te venais en mémoire. Tu ne pouvais pas l'appeler " Père " il avait tout fait pour que ça te sois impossible.

« Elvius. »

Même le "mon" était lui accorder trop d'importance. Alors tu l'appelais ainsi, parce qu'il ne méritais pas tant d'attention de ta part tandis que lui ne t'en accordais aucune.
Tes intonations étaient lourdes de sens. Pleines de peur, d'angoisses, et de haine.

Caesius connaissait ta situation. Il savait que parler de ton père t'étais difficile et surtout, qu'il était le seul au courant. Il savait que tu ne souhaitais pas que ça s'ébruite, et tu t'étais tournée vers lui pour en parler au directeur et au vice directeur bien que tu ne comprennes pas pourquoi ce dernier montrait une franche retenue lorsqu'il parlait à Caesius.
Tu n'avais sans doute jamais vraiment compris qu'elle importance avaient les tensions qui les liaient mais tu soutiendrais Caesius comme lui te soutiens dans tes moments de doutes, quand tu as peur.

Vous êtes maladroits. Dans vos gestes, avec les sentiments. C'est ce qui t'as d'abord rapproché de lui. Cette maladresse qui t'es si familière. Tu t'assures que la porte est bien fermée derrière toi. Tu décides de t'en éloigner au maximum, traversant ce labyrinthe de livres pour rejoindre le bureau de ton professeur. Tu t'assois. On dit souvent que s'assoir apaise les tensions et calme les moeurs. Alors tu t'assois. Tu laisses retomber la pression. Tu te calmes. Tu t'adoucit. Tu te rends plus aimante, moins effrayante aux yeux de Caesius. Comme pour s'excuser de l'avoir dérangé, et de l'avoir - pour ainsi dire - troublé.

Tu inspires, expires, à un rythme clair. Tu plonges alors ton regard dans le sien. Ses grands yeux un peu apeurés par ton attitude singulière.

« Quelqu'un n'est pas très loin de la vérité. Il ne peut pas découvrir qui il est. »

Non, il ne peut pas.
Pete ne peut pas savoir.
Et tu as peur. Tu aimerais pouvoir lui jeter le sortilège Oubliettes. Tu aimerais qu'il ignore qui il est comme il ignore qui tu pourrais être.

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Mar 16 Juil - 1:53
Caesius était si maladroit qu'il s'en mordait la lèvre.
Elle n'était déjà pas bien épaisse, sa lèvre. Mais son anxiété le forçait toujours à se la mordiller un peu plus, toujours plus fort. Au fur et à mesure, il rendait sa lèvre inférieur bien plus fine, malmenée, abîmée – les cicatrices visibles de près.
C'était qu'il avait l'inquiétude facile.

Il suffisait d'Hestia, d'une larme et de sa gaucherie pour le plonger dans un tourment confus.

Pourtant, il arrêta de manière vive et nette son petit jeu de malaise – il y avait quelque chose chez Hestia qui lui faisait dire qu'il n'avait pas le droit à ça, pas maintenant. Hestia, son élève, elle avait toujours été comme ça – grande, fière, sûre.
Quand elle tremblait, ça lui secouait le ventre.
Mais quelque part, elle lui apportait beaucoup aussi. Elle lui apportait sa force, sa détermination. Quand c'était lui qui se mettait à trembler – comme maintenant – elle lui secouait l'âme par son apaisante présence pour le forcer à redresser ses épaules. Il se tenait bien trop souvent voûté. Elle lui rappelait, parfois, celui qu'il avait été autrefois et qu'il avait avalé pour ne plus jamais s'en souvenir. Sa confiance, sa droiture, son obsession, sa passion – elle était un peu tout cela, Hestia.
C'était peut-être pour ça qu'il l'appréciait beaucoup.
Il aurait voulu lui donner plus qu'elle ne lui donnait elle.

Mais c'était souvent comme ça – quelque part, Hestia l'impressionnait. Caesius était juste un homme malheureux et banal qui voulait aider les autres ; il avait cette impression qu'il ne saurait jamais trouver comment avec Hestia.
C'était quelqu'un dont il ne refusait la tristesse – comme beaucoup de ses élèves. Mais Hestia, c'était un peu plus. Il ne voulait pas manquer ses mots, couper ses phrases avec elle – elle avait besoin d'autre chose. Il ne voulait pas stopper ses mouvement, avoir l'air ridicule, échouer, l'abandonner – jamais. Là, elle avait pris sa main pour l'arrêter, c'était elle qui l'avait guidé et Caesius s'était détesté l'espace d'une seconde.
La figure de la déception s'était peinte sur ses lèvres ; qui était le professeur et qui était l'élève ?

Pourtant il savait qu'il pouvait être là – sinon, elle ne serait jamais venue le rejoindre. Sinon, jamais elle n'aurait ouvert sa bouche et agité ses lèvres toutes ces fois, déversant dans un flot entrecoupé de silence les malheurs qui oppressaient ses côtes. Elle lui avait parlé, et Caesius avait faire ce dont il lui semblait qu'il était le plus doué.
Il avait écouté.
Il lui semblait que là, tout de suite, Hestia avait besoin d'une paire de bras prêts à la rattraper elle, ses confessions et ses chagrins.

Alors, Caesius redressa les épaules et détendit ses lèvres.
Elle s'était assise – elle avait souvent tendance à changer de comportement. Il pouvait la recueillir un instant, tremblante, faible comme une plume nouvelle, sa grandeur cachée – puis l'instant d'après, ses talons enfoncés dans le sol, son dos droit et dur comme une pierre, un livre dans ses deux mains savantes. Elle avait cette faculté de devenir très forte, très vite, Hestia.
Mais elle pouvait aussi tomber quand son cœur se gonflait trop.

C'était pour des moments comme ça qu'il était là.
Parfois, il se demandait si c'était être ça un professeur – mais il avait l'intime conviction que toute la beauté de ce métier consister à aider ses élèves.

« Elvius. »

La cause sa gorge serrée tomba, étrangère, entre les livres.
Il avait souvent entendu parlé de ce père absent – de ce père qui n'avait pas d'affection et qui avait toujours aspiré à quelqu'un d'autre qu'Hestia. Sans même le connaître, Caesius ne lui portait aucune tolérance.
Il était rare que Caesius ne soit pas tolérant.
Si lui s'était toujours peu intéressé à la non-présence de son père, il savait que pour Hestia il en était différemment ; c'était sa mutilation, le coup porté au plus profond de son ventre.
Caesius serra ses lèvres à nouveau. Il s'approcha d'elle.

« Quelqu'un n'est pas très loin de la vérité. Il ne peut pas découvrir qui il est. »

La peur, insolente, dansait dans ses deux grand yeux.
Caesius s'était rapproché pendant qu'elle parlait, pour finir juste à côté d'elle, sur la chaise. Il finir par s'accroupir à sa hauteur. Sa tête était légèrement plus bas que la sienne – il était grand, et même dans cette position, il ne diminuait pas. Il la regardait avec attention. Il avait un visage lisse de toute anxiété. Au coin de ses yeux, on pouvait même y voir un peu de détente – quelque chose comme une tiède confiance.
Il espérait que sa douceur apaiserait le vacillement de son œil.
Il n'avait pas réussit à poser sa main sur la sienne – il avait toujours peur que ça la dérange. Il voulait juste lui communiquer son calme, sa sérénité. Il finit par lui demander d'une voix basse.

« De quoi as-tu peur, Hestia ? »

Il avait fini par la tutoyer – il savait qu'elle préférait ça de loin à l'appellation conventionnelle, et qu'elle lui précisait souvent de l'appeler ainsi. Mais c'était qu'il n'osait pas souvent, la gêne emmêlée à sa langue.
Il sourit un peu – pas trop, pour ne pas la brusquer.

« Dis-moi, Hestia. Je t'écouterai. »

Il ignorait si elle parlerait beaucoup – elle pouvait être tout à la fois, Hestia.
Il voulait juste lui montrer que, si jamais elle, ses mots, son chagrin se brisaient, il y aurait ses deux bras pour les rattraper tous.
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Mer 17 Juil - 0:46





Il s'était rapproché de toi. En quelques instants, il s'était rapproché de toi. Autant physiquement que mentalement. Tu le sentais, dans sa manière de s'exprimer, dans ses regards, il était déjà plus proche de toi, plus à l'écoute et ça te calmais.
Si lui pouvait faire tant d'efforts, si lui pouvait montrer son inquiétude, alors tu pouvais lui montrer tes peurs et tes faiblesses.

Ca avait toujours été comme ça, avec Caesius. Comme une longue conversation agréable, calme, sereine et nuancée de sentiments par ci par là.
Avec les années c'était devenu plus facile. Plus simple. D'aller vers lui, de te confier à lui. Tu l'apprécies. Tu l'apprécieras toujours. Tout est plus simple avec lui. Même si de son côté ton caractère lunatique était compliqué à gérer.

Alors tu faisais au mieux. Tu essayais d'être calme, la plupart du temps, tu essayais d'être forte mais tu n'avais qu'une envie, tu voulais te laisser aller. Tu voulais libérer ce flot d'émotions qui sommeillent en toi. Et c'est ce que tu fais. Petit à petit. Pour ne pas traumatiser Caesius, maladroit comme il est.

« De quoi as-tu peur, Hestia ? »

Et ces années d'efforts étaient fructueuses. Parce qu'il te tutoyais - ce qui réchauffait grandement ton âme torturée. Parce qu'il te connaissais. Qu'il te déchiffrais.
Il savait toujours quoi dire et il savait quand il devait se taire. Il avait toujours réussi à trouver  la bonne formule, le bon geste. Bien qu'il y en eut peu.
Tu le regardais, il n'oscillait pas. Il n'avait pas peur. Il était calme, serein. Et surtout, il te communiquait son calme, sa tranquillité.

Tu ne le sens pas. Mais tu commences à être déjà plus forte, moins peureuse.
Son sourire était beau. Il était de ceux dont on se souviendrait notre vie entière. Il était de ceux qui réchaufferaient ton coeur, inscrivant à jamais ce moment précis dans ta mémoire.
Tu te complais à regarder ce sourire, à en oublier le reste. Il était doux, attirant, pas trop prononcé mais plus sincère que n'importe quel autre sourire.
Il disait beaucoup, et à la fois, ne disais rien.

« Dis-moi, Hestia. Je t'écouterai. »

Il te faisais fondre. Littéralement. Tu reprenais le contrôle de toi même, tu te ressaisissais et les mots de ton père te paraissaient déjà plus loin, presque effacés.
Il était ta lumière, ton remède à petite dose.
C'est pour ça que tu te tournes vers lui, pour ça que ton coeur le demande. Il était ce père que tu n'avais jamais eu. Ce calme et cette tendresse qui te faisaient défaut.

Sa présence te change - positivement.
Ta voix en est déjà plus douce, plus claire.

« Comment les autres pourraient-ils le considérer comme mon père alors que je ne le considère pas moi même..? »

Mais tu n'avais pas peur du regard des autres. Pas vraiment. Tu ne voulais surtout pas être attachée à lui, à Elvius, alors que tout ce que tu avais fait ces six dernières années n'avaient été fait que pour t'en détacher.
Tu refusais aussi que les autres connaissent ton passé, car il en était le principal protagoniste. Tu refusais qu'on s'apitoie sur ton sort, qu'on connaisse tes faiblesses et tes peurs. Et tu refusais d'autant plus qu'on te catégorise comme sang pur, fille d'un haut responsable du ministère tandis que ton éducation n'avait été basée que sur une constante destruction de toute joie et de tout amusement qui pouvait avoir été proche de toi.

Tu refusais tout ça. Et c'est ce que ta phrase voulait dire. Appuyée par un long regard empli de peur et de doutes plongé dans celui de Caesius.

Tu n'étais pas douée avec les sentiments. Aussi, tu aurais aimé pouvoir sentir la chaleur de son corps réchauffer le tien mais tu t'interdisais tout contact avec lui. Parce qu'il en avait encore plus peur, d'un éventuel rejet.
De quelque chose de faux, alors que tu voulais quelque chose de vrai.
Alors, tu le laisserais se rapprocher. A son rythme. Tu le laisserais faire le premier pas, puisqu'il était évident que vous n'étiez pas doué - ni l'un ni l'autre - pour tout ce qui touchait aux sentiments.

Et un sourire naquît au creux de tes lèvres, tandis que tu songeais à cette relation de confiance que vous aviez créé et entretenue toutes ces années.
Oui, Caesius, tu l'apprécies. Beaucoup.

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Jeu 18 Juil - 13:27
Ses phalanges grinçaient quand il voulait toucher la peau fine du dos de sa main. Il n'avait jamais su comment faire – comment toucher les autres.
Que ce soit dans ses étreintes où par la suite inconstante et instable de ses mots.

Caesius n'avait jamais appris à bien utiliser son corps quand il s'agissait des autres. Soulever des lourdes charges – dans la mesure du possible – se blesser contre une plante, déplacer des meubles, ça, il pouvait.
Ca ne lui faisait rien quand ça chair touchait des objets ; quand il s'agissait des hommes, ça lui prenait le ventre.
Il ne savait pas, il n'avait jamais su et ça n'avait jamais été quelque chose qu'il aurait pu apprendre dans les milliers de livres qui germaient dans son bureau. Il serrait la main, quelques fois, à ses collègues. Parfois, il rattrapait quelqu'un tombant dans un couloir, en pressant ses deux paumes contre les deux omoplates – ça ne lui faisait pas grand chose. Mais il avait toujours l'épiderme un peu sanguin et la chaleur qui lui montait aux tempes.
Il ne savait pas quoi faire de son corps.

Il préférait infiniment plus un hochement de tête à une poignée de main – et, pour les plus libérés, la bise faisait exploser le pourpre à ses pommettes. Il avait toujours ses grands bras maladroits, trop longs, alignés le long de son torse comme s'il ne savait pas quoi en faire. Parfois, il les balançait d'avant en arrière, esquissant un mouvement, interrompant brusquement une volonté. Il finissait toujours par les ranger à nouveau le long de son torse. Il n'avait même pas l'idée de les mettre dans ses poches, histoire de les occuper.
Il ne savait pas quoi faire de lui – encore moins quand Hestia lui ouvrait son âme.

Quelque part, il savait que c'était important, le toucher. C'était réconfortant – c'était une présence, une intimité presque.
Quand on tenait la main d'un ami, quelque fois, ça voulait dire que tout irait bien.

Tout ira bien – il ne savait le dire ni avec ses lèvres, ni avec ses os. Il espérait que son souffle régulier arriverait à le lui faire comprendre.

Elle était plus douce, sa voix. Elle était plus calme, sereine – presque détendue. Elle avait le goût de l'eau claire, et elle sonnait comme une goutte cristalline. Il l'avait regardé, pendant tout ce temps. Il pouvait sentir, contre ses cils, la courbe bombée de son front qui se réchauffait – alors, ça allait mieux ? L'étreinte de ses côtes, un instant, se détendit – alors, peut-être que ça allait mieux. Elle gesticulait sa bouche et ses lèvres, ces cils battants à intervalles réguliers, pour lui raconter le nœud qui lui avait serré la gorge.

« Comment les autres pourraient-ils le considérer comme mon père alors que je ne le considère pas moi même..? »

C'était donc ça le problème – l'identité.
Comme si l'ouragan traversait sa vie pour arracher tout ce qu'elle avait bâtit sur son visage ; tout renverser. C'était douloureux, sûrement, un tel bouleversement.
Comme si sa vie changeait brutalement, arrachant le souffle des poumons, laissant un corps hoquetant difficilement ; il comprenait. Même si lui, ça n'avait jamais eu de rapport avec sa famille.

L'espace d'un souffle, il se rappela qu'il n'avait jamais connu son père. Ca ne l'avait jamais vraiment dérangé – c'était comme ça, et il aimait beaucoup sa mère. Il se demanda, s'il revenait, s'il lui casserait sa vie.
Il ne le savait pas, mais il se disait qu'il serait sûrement en colère.
On préfère toujours que les êtres qui nous ont abandonné ne reviennent pas vers nous – ça brûle.

Caesius regardait Hestia – Hestia, la grand Hestia. Cette grande élève, cette impressionnante élève qui avait toujours donné le meilleur d'elle-même dans tous les domaines – pas seulement la botanique, il avait eut des échos des autres professeurs. Cette grande Hestia, imposante, ambitieuse, qui craignant que son passé et son avenir ne lui soit soufflé à cause d'un seul soucis : son père.
Caesius la regardait ; la crainte baignant ses paupières. Pourtant, ses lèvres se mirent, comment timide – et heureuse – à sourire. C'était si tiède que ça lui réchauffa le ventre. Il sourit, lui aussi.

Il lui prit sa main.
Caesius prit sa main à la peau fine dans la sienne. Elle était plus chaude.

« Hestia, ce père ne pourra jamais changer de la personne que tu es – pas même aux regard du monde. »

Il pressa, entre ses doigts, les doigts fins d'Hestia un peu plus fort – c'était comme dire que tout irait bien, quand on prenait la main de l'autre.

« Tu es grande, Hestia. Plus grande encore que tu ne le penses, lui sourit-il, le sérieux tintant dans ses mots. Si tes camarades venaient à apprendre la relation qui vous unit, jamais ta grandeur ne te sera volée. »

Le coin de sa bouche se tendit.

« Tu seras toujours différente de lui – bien meilleure, comme tu l'as toujours été. »

Il relâcha doucement la pression de ses doigts, mais il ne retira pas sa main.
On ne pouvait voler à Hestia ce qu'elle était – il avait la certitude qu'elle était bien trop forte pour ça. Il fallait juste la rassurer, pour que ça confiance emplisse à nouveau la fermeté de sa pupille.
Car Hestia était forte – et sûrement bien plus forte qu'il ne pourrait jamais l'être.
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Ven 19 Juil - 1:18





Comme une douce brise, une caresse - frêle - brulant ta peau.
Il avait posé sa main contre la tienne. Ton coeur fit un bond. Tu ne te rappelais pas un tel rapprochement entre vous deux. D'abord gênée de cette étreinte, tu n'osais pas t'avouer que c'était peut-être ce que tu attendais depuis toujours.
Un geste, une caresse.

Et c'était bien plus que ça. Cette étreinte voulait dire que tout irait bien sans doute, elle suffisait à elle seule de calmer ton esprit, d'apaiser ton âme et la tempête qui y faisait rage n'était plus qu'une douce brise réchauffant ton coeur meurtri.
Etait-ce ça l'amour ? Tu n'en savais rien. Pour toi l'amour était un attachement intime entre deux personnes et - avec Caesius - c'était surement proche de ça. C'était, du moins, le plus proche que tu n'avais jamais fait.

Tu ne te destinais pas à être avec quelqu'un. Tu t'avais toujours vu seule. Tu n'imagines pas possible d'avoir un avenir heureux, d'être entourée, parce que ta vie ne fut qu'une longue succession d'échecs. Des sentiments envers ta mère qui s'avouèrent à sens unique, et une haine trop longtemps grandissante dans ton coeur pour ton père qui venait de s'évanouir, à l'instant, par un simple geste, un simple contact. Tu en étais finalement heureuse, et le rouge sur tes joues piquait légèrement.

Caesius est ce père dont tu rêves tant. Celui qui, en quelques mots, en quelques regards, sait apaiser ton âme et remplir ton coeur d'une joie sans égale. Il est ton océan, ce flot calme de vagues qui viennent sans relâches te rassurer, te calmer.

« Hestia, ce père ne pourra jamais changer de la personne que tu es – pas même aux regard du monde. »

Ce père. Il avait raison de le nommer ainsi, puisque tu en avais trouvé un autre en sa présence. Ces mots sont un baume, un remède qui te touche, t'émerveilles.
Ses mots sont sincères, vrais et ils balayent tes craintes comme si elles n'avaient été que poussière et le resteraient.
Tu sens sa main se presser un peu plus contre la tienne, valider cette étreinte qui finalement, avait été voulue et était comme appuyée pour marquer ce moment, marquer ses mots.

« Tu es grande, Hestia. Plus grande encore que tu ne le penses, lui sourit-il, le sérieux tintant dans ses mots. Si tes camarades venaient à apprendre la relation qui vous unit, jamais ta grandeur ne te sera volée. Tu seras toujours différente de lui – bien meilleure, comme tu l'as toujours été. »

Un instant, tu jurerais que le temps s'était arrêté. Tu mords ta lèvre, comme pour vérifier que tout ce qui se passe est bien réel, comme pour arrêter ce coeur qui bat trop fort dans ta poitrine. Tu es grande a-t-il prononcé.

Tu te complais dans cette idée d'être toi même. De t'être construite au fil des années.
Mais tu refuses de te l'avouer. Pour toi, tout ce monde qui t'entoure est sur le point de s'effondrer. C'est comme mélanger vie privée et vie publique, mélanger les deux êtres qui façonnent ta personnalité, cette petite fille peureuse, tu refuses de la laisser remonter à la surface. Tu refuses à nouveau de pleurer pour un père qui n'en vaut pas la peine.
A partir d'aujourd'hui, tes larmes, tu les destineraient à Caesius, à personne d'autre.

Ta gorge se serre.
Elle se serre, mais c'est différent. Ta gorge se noue sous le flots des sentiments - positifs - qui t'envahissent tout à coup.
Tes membres tremblent, ta gorge se serre mais tes yeux restent fixes, plongés dans ceux de Caesius. Tu te sens pousser des ailes, ta carapace se brise, et tous les sentiments que tu avais enfouis remontent à la surface et se volatilisent après avoir été ressentis l'espace d'un instant, laissant place uniquement à un sentiment de bien-être, de bonheur inégalable, inexistant à tes yeux jusqu'à ce jour.

Tu n'es pas douée avec les sentiments, encore moins avec les contacts mais ses mots avaient su te libérer un peu, ils avaient soulagé la charge d'émotions que tu avais délibérément refouler. L'adrénaline monte en toi. C'est peut-être ce qui t'avais poussée à faire ce geste stupide, qui avais du tuer Caesius mentalement. Puisque, tandis que tu soupirais un « Merci » de délivrance infinie, tu étais tombée dans ses bras et tremblais, de peur d'être encore une fois rejetée.

C'était prématuré. Surement trop. Même pour toi. Tu ignorais simplement pourquoi ta raison ne t'en avais pas empêchée. Pourquoi ses larmes coulaient le long de tes joues alors que tu n'étais même pas triste ou apeurée. Pourquoi tes mains se cramponnaient à lui, pourquoi tu te posais tant de questions.
Mais surtout, pourquoi c'était un merci qui sortait de ta bouche, tandis que ton coeur lui criait je t'aime.

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Ven 19 Juil - 21:15
Ruber ne savait pas quoi faire.
Il connaissait toutes les salles du château de Poudlard – il savait les failles, les envies, les lubies de toutes ces pièces qui bougeaient constamment, devinant toujours où aller pour les trouver. Il connaissait tous les élèves, leurs situations familiales, leurs antécédents et ce quand bien même il n’aurait jamais besoin de leur parler – et feindrait toujours de les oublier. Il avait personnellement demandé à tous les professeurs, ainsi qu’à une grande partie du personnel, de rejoindre Poudlard pour travailler à ses côtés – à l’exception du professeur de défense contre les forces du mal, bien entendu. Il n’était pas le directeur, mais il gardait un œil sur tout et n’importe quoi, oubliant presqu’un homme étrange à la chevelure rose était au-dessus de lui. Il l’oubliait.

Dans des moments comme celui-là, tout lui revenait à la figure d’un coup.
Son impuissance, sa soumission face à ce résidu de boursouflet. Le fait qu’en vérité, aucune décision ne sortait jamais de ses lèvres serrées, qu’elles étaient constamment sous l’influence de cet incapable qui aimait à animer le suspense. Cet abruti qui lui refusait le poste de professeur qui lui revenait de droit, ne lui expliquant jamais pourquoi et même s'il était le seul à n’avoir jamais eu de véritable confrontation avec lui. Tout cela était injuste.
Injuste pour un grand sorcier comme lui.
Injuste pour un professeur comme lui.

En recevant cette lettre il avait littéralement tapé du poing sur son bureau, manquant de faire tomber son bouquet de fleurs en céramique. Il n’avait pas été averti par le directeur de cette missive et il lui était impensable de ne pas réagir – il savait, pourtant, que ça n’y changerait rien. Il devrait bientôt répondre une lettre hypocrite accordant tous les crédits à un homme dont il ne voulait pas ici. Il n’avait que vaguement lu la lettre, se concentrant sur le nom qui était donné : évidemment qu’il savait tout sur les Wintringham, mais jusqu’alors il n’en avait rien eu à faire.
Il était encore temps de remédier à cela.

Il ne pouvait se permettre de faire les cent pas ici : il n’en avait pas la place. Il claqua la porte et erra dans les couloirs, cherchant quelqu’un sur qui passer ses nerfs, l’année commençait à peine et il était déjà excédé par cette école : tout ce qu’il y avait fait, tout ça pour rien.
Finalement il avait pensé à Caesius – c’était un peu son homme à tout faire.
Il pouvait être amical à son encontre comme terriblement injuste et puéril. C’était pratique.

    « CAESIUS ! Tu savais qu’on nous envoie de la vermine du minist- »

Zut, il arrivait au mauvais moment.
La main sur la poignée il regardait cette étreinte qui, tout en étant parfaitement pudique, était déjà de trop. Lui qui avait toujours reproché à Caesius d’être trop intrusif dans la vie de ses élèves, et ce pour de mauvaises raisons. Des gamines, enfin.

    « Du ministère. Carthaigh ? »

Il avait penché la tête dans sa direction, l’œil sévère. Ajouter à cela une barbe de trois jours et des yeux qui manquaient cruellement de sommeil. L’intonation seule qu’il avait donné au nom de famille de cet homme qu’il considérait comme un ami lointain suffisait à être terrifiante.

    « Je dois te parler de ça. »

Entré sans gêne dans le bureau il refermait la porte et montrait la lettre dans sa main gauche. Avant même que cette demoiselle à la chevelure blanche n’esquisse le moindre geste pour quitter la pièce, il leva la main dans sa direction et sans quitter Caesius des yeux.

    « Miss Wintringham, vous devriez rester. »

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Sam 20 Juil - 2:30
Caesius n'avait même pas rougit. C'était comme s'il n'y avait pas pensé.
Son épiderme avait cette tendance instantanée à se teindre de pourpre dès qu'un geste, qu'un regard ou qu'une parle lui semblait un peu trop gênante. C'était parfois lors d'une attention, affreusement anodine, mais naïvement gentille – plus souvent, c'était quand sa bouche ne retenait pas le flot secoué de ses maladresses et qu'il créait un climat tendu.
Là, il ne pensait pas avoir dit de maladresse ; c'était peut-être pour ça qu'il n'avait pas rosit.

Ses lèvres s'entrouvraient comme pour retenir un souffle du bout des lèvres.
Il y a eut ce long instant où il sentait juste l'hémoglobine battre dans son ventre. Quelque part se trouvaient la chair agitée d'une jeune femme qui pleure ; le spasme soulagé d'une âme qui s'épanche. Caesius ne le comprit pas tout de suite.
Il avait eut la surprise frappant sa face et son corps cognant ses bras ; l'air un peu bête ; l'instant de silence ; puis, il y avait eut cette tiédeur dissoute dans ses muscles.

Il ne voulait pas avoir faire quelque chose de mal – il respirait, à nouveau.
Non, il n'avait pas fait quelque chose de mal. Dans le gouffre de ses interrogations, il le sentait – il avait fait quelque chose de bien. N'est-ce pas – n'est-ce pas ?
Il aurait voulut sourire, Caesius. Il aurait voulu, dans un élan de courage téméraire, refermer ses bras autour d'elle pour l'apaiser un peu plus – c'était ce qu'il fallait faire, non ? Il aurait voulu soupirer doucement comme pour l'aider à cracher ses chagrins ; mais il n'avait rien fait.
Caesius soufflait par sa bouche l'air qui avait reçut un merci.

Il était bien trop touché pour réussir un sourire – comme si l'illusion le mordrait.
Il avait Hestia dans ses bras, près de son torse. Sur ses épaules il sentait ses ongles pointus ripper sèchement contre le tissus de sa chemise.
Il ne savait pas – il n'avait pas sut quoi dire à ce moment là. Il avait juste respiré doucement.

Mais soudain – la fin du monde.
Un gros bang de la porte le fit sursauter et devant lui, se dressait le grand Professeur Ruber Bradbury – son modèle.
Le grand Professeur Ruber Bradbury, son modèle – terriblement en colère.

Le visage de Caesius n'avait jamais brûlé aussi vite en vingt-huit ans d'existence.

Il n'y aurait pu avoir pour Caesius de situation plus mortelle – plus loin encore que la honte. En l'espace d'une seconde, il se tenait déjà à un bon mètre de Hestia, l'abandonnant dans sa plus grande maladresse en détresse sur le sol. Il essaya de bafouiller quelque chose, mais le mot professeur s’étrangla dans sa gorge pour ne devenir qu'un « Prfds », inaudible.

Pire – il croisa son regard.
Caesius gela instantanément. Lui qui était devenu plus rouge qu'un derrière de crabe de feu était maintenant blanc comme un fantôme. Probablement qu'il allait tourner de l’œil.
Il n'osait plus le regarder – il baissa ses yeux si bas qu'il en eut mal aux paupières.
Même si regardait ses pieds, il sentait l’œil tranchant du Professeur Bradbury tomber, implacable, sur sa nuque.

« Carthaigh. »

Il déglutit.
Il s'approcha rapidement pour prendre la lettre qu'il lui tendait, et se racla un peu la gorge – comme pour se donner un peu de contenance, un peu de pardon.
Il se sentit encore plus ridicule.
Les yeux virevoltant partout – sauf vers les yeux noirs de son professeur – il ouvrir l'enveloppe. Il la lut.
Puis il regarda les yeux noirs de son professeur ; les siens étaient tout aussi sérieux.

« Comment le directeur... »

Il ne savait pas que dire – le directeur avait toujours été excentrique, mais tolérant envers lui. Mais quelque chose comme ça, c'était s'attirer des problèmes monstrueux que même une tentacula vénéneuse ne pourrait avaler.
Son œil inquiet glissa de la lettre à Ruber, et de Ruber à Hestia. Elle était là – il lui avait demandé de rester. Il se demandait bien comment il allait s'y prendre pour lui dire quelque chose comme ça – à moins que, non.
Il ne comptait pas sur lui, au moins ?

La bouche de Caesius se serra, dure.
Il était agacé.

« Hest-, il jeta un œil à Ruber, avant de se racler encore la gorge et de se reprendre, Miss Wintringham, je pense que... Enfin – il ne trouvait pas ses mots – peut-être devriez-vous, enfin - je ne sais pas. »

Il lui tendit la lettre.
Il n'avait pas vraiment le droit – il baissa plus bas les yeux encore, brillants de honte, le corps hésitant. Mais il ne pouvait pas dire quelque chose comme ça a voix haute, surtout pas après avoir reçu ce « merci ». Il y aurait eut tellement d'autres manières de faire ça, comme l'aurait bien fait Ruber.
Parfois, Caesius ne réfléchissait pas. Il ne réfléchissait plus, et c'était bien ce qu'on lui reprochait.
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Sam 20 Juil - 3:11





Le calme s'était installé. Mais il fallait être réaliste, ce calme ne pouvait pas durer, il n'était - comme tous ces moments où de ta paume tu pouvais toucher une infime partie du bonheur - qu'éphémère, instantané. Comme une photo que tu garderais en mémoire, comme un souvenir dont te ne saurais dire s'il avait été réel ou fictif.

Caesius ne t'avais d'ailleurs pas repoussée. Il ne t'avais pas rendu ton étreinte non plus.
Toi, tu ne savais plus quoi faire. Plus quoi dire.
Mais ce moment s'évanouit aussi rapidement qu'il avait été engendré tandis que Caesius s'éloignait violemment de toi. Et tu sens ton coeur s'arrêter de battre. Tu ne sens plus ton pouls.

Qu'est-ce qui t'avais pris ? Qu'est-ce qui t'avais pris d'être aussi sentimentale ? Toi qui rejetais tout contact. Ruber était là. Il était la cause actuelle de ta détresse.
Et pire encore, tu pouvais lire dans ce dialogue sourd de regards entre tes deux professeurs une animosité et une incompréhension auxquelles tu pouvais affirmer la ressemblance des regards que te lançais Elvius.
Tu n'aurais pas du. Par ta faute Caesius était perdu. Encore plus que d'habitude. Tu l'avais mis dans une position des plus défavorables. Et tu retiens une larme de couler sur ta joue, tu te frottes les yeux. Ils sont rouges désormais.
Tu regardes M. Bradbury d'un air implorant. Tu espères simplement qu'il n'en tiendra pas trop rigueur. Ce n'était - après tout - qu'un geste désespéré. Du moins, tu t'en persuades.

Tu n'avais pas bien compris les premiers mots de ce dernier, tu n'y avais pas vraiment prêté attention voyant la tourmente dans les yeux de Caesius comme un homme tombant le gouffre éternel d'un enfer non mérité.

Un climat tendu. C'était le moins qu'on puisse dire. Et tu te redressais, un peu. Tu te levais, frottais encore tes yeux aux veines apparentes, les rendants plus écarlates que ta peau elle même. Tu salues poliment ton professeur en espérant pouvoir t'éclipser, pensant détendre la situation de par ta non-présence. Mais il te retiens.

D'un simple geste de la main. Il te clou sur place.
Et tu enfonces tes talons dans le sol, tu serres les poings. Pourquoi devais-tu rester ici ?
Qu'est-ce qui allait arriver à Caesius par TA faute. Car tu étais l'unique fautive. Tu avais dépassé les bornes, les limites à ne pas franchir. Et ta raison ne t'en avais pas empêchée.

Tu le regardes alors, tu l'observes plus exactement. Tu analyses.
M. Bradbury l'air plutôt énervé qui tend une lettre à Caesius. Ce dernier qui la lit, son visage qui devient encore plus blême qu'il ne l'était. Quelques murmures. Quelques murmures que tu ne parviens pas a distinguer. Et le regard sérieux. Leurs regards sérieux. Qui se tournent vers toi.

Que venait-il de se passer à l'instant. Qu'y avait-il de si important et de si sombre pour les mettre dans un tel état ? Une mort ? Quelqu'un de ta famille ? Un bon millier de question t'embrument l'esprit tandis que Caesius te tends la lettre à son tour.

Tu t'avances, tremblante, prenant à peine le temps de relever que Caesius t'avais appelé d'une manière beaucoup plus conventionnelle qu'à l'accoutumée.
Tu avances, silencieuse, mais tu bondis. Tu bondis à mesure que ton coeur ne cesse de battre plus fort. Que s'est-il passé ?

Tu prends la lettre, tu l'attrapes, et tente de la lire tant bien que mal tes mains tremblants, tes yeux bougeant dans tous les sens. Tu l'effleures à peine de ton regard. Et tu te raidis. Tu avais déjà tout compris tandis que Ruber arrachait le morceau de papier qui était fermement tenu entre tes mains. Ton visage est inexpressif, ton corps est inerte. Tu as fini de lire la lettre mais tu n'arrives plus à bouger.
Plus aucun muscle ne semble vouloir t'obéir. Tu es là, au milieu de tes deux professeurs, impassible, immobile, silencieuse.

Et pourtant. A l'intérieur de toi, il y a un ouragan. Le tonnerre gronde contre ton coeur qui semble vouloir s'échapper de ta poitrine. Il transperce ta gorge qui semble ne plus pouvoir se serrer d'avantage, et il résonne dans ton ventre qui se tord et se re-tord. Mais tu es immobile. Silencieuse. Impassible.

Quelques secondes passent. Quelques minutes. Le monde extérieur ne t'es plus accessible.
Il s'écroule.

A son image, tu laisses finalement ton corps sans vie tomber. Il glisse, tombe, s'écrase.
Et ton âme le suit dans sa chute.

Tu es là, au milieu du bureau de Caesius, assise par terre. Silencieuse, Calme, Consciente.


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Lun 22 Juil - 16:58


    « Caesius arrête ça. »

Sa phrase avait fusé contre sa joue alors qu’il tournait la tête vers miss Wintringham, lui tendant la lettre avec un air implorant – ce n’était pas professionnel. Même pire : ce n’était pas correct.
Cette annonce ne la concernait pas, si elle n’était pas au courant elle ne pouvait s’en prendre qu’à sa situation familiale. Ruber avait un effort d’empathie qui s’amenuisait avec les années, comprenant qu’à trop en avoir on finissait mal.
On finissait comme Caesius.

    « Ça suffit maintenant. »

N’en croyant pas ses yeux alors qu’elle lisait la lettre, il fit un pas précipité pour lui arracher le morceau de parchemin des mains. Un coup sec et il rangeait déjà la lettre dans son manteau, ne lâchant pas miss Wintringham des yeux, un rictus de colère qui vint se nicher à ses lèvres. L’œil sévère et la parole qui n’appelait à aucune réponse.
Cet homme dont il ne connaissait que la fille, cet homme qui venait s’immiscer dans la vie de son établissement alors qu’il n’y était pas invité, qui chercherait certainement à imposer ses décisions et à mettre le nez dans des affaires qu’il ne comprendrait jamais. Cet homme qui débarquait à Poudlard alors qu’il n’y avait pas sa place – cet homme qui débarquait dans sa vie. Il ne le laisserait pas faire.

Il ne laisserait personne, au sein de son établissement, faire du mal à ses élèves. On ne devait pas déranger ses intérêts, personne ne pourrait entraver son autorité.
La parole de Ruber n’appelait jamais aucune réponse.


    « Levez-vous miss Wintringham. »

Il ne savait pas comment apporter le bien commun – il ne savait pas comment apporter le bonheur, il n’avait aucune solution dans sa manche de grand sorcier. Mais il ne laisserait personne affecter sa tranquillité, ici, à Poudlard. C’était son seul foyer.
Ils ne pouvaient compter que les uns sur les autres.

Cet homme n’avait pas sa place ici ; et il se fichait bien de son nom de famille, de toute sa puissance ou de toutes les horreurs qu’il pouvait faire subir à sa parfaite petite fille. Qu’elle en pleure ou en hurle de joie, cela n’aurait rien changé – il ne le laisserait pas faire.
Cette demoiselle n’était qu’un dommage collatéral.

Il prit son bras et la força à se relever de force, agrippant ses épaules avec ses mains, pressant avec ses doigts – Ruber ne réalisait probablement plus la force qu’il avait encore dans les muscles. Il planta son regard dans le sien.
Sa voix fut sans appel.

    « Je pensais que vous étiez la plus forte de nos élèves. »

Son visage était impassible. Aucun sourire ne trahissait le cœur qu’il mettait dans ces quelques mots ; Ruber n’était pas méchant. Il ne disait jamais de belles choses comme il le faudrait.
Mais il les disait quand même.

    « J’avais tort ? »

- bien sûr que non.
Il se tourna vers Caesius, fronçant instinctivement les sourcils.

    « Je l’emmène à l’infirmerie. » Il leva son doigt dans sa direction, évitant tout juste de broyer le bras de Wintringham qu’il tenait avec l’autre main sous le coup de la colère « Pas un mot aux autres, compris ? Je ne veux pas qu’on croit que je tolère ce genre de choses, et encore moins que je les permets. »
Et la parole de Ruber n’appelait jamais aucune réponse.
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Ven 26 Juil - 23:52
Il y avait la chute et la dureté – il y avait eut beaucoup de choses, beaucoup trop vite. Les deux yeux de Caesius sautaient d'un endroit à un autre sans savoir où se fixer véritablement. Sa bouche s'entrouvrait pour laisser s'échapper un souffle, court, transparent, d'incompréhension.
Il avait un profond malaise dans sa gorge, et une honte cuisante sur la nuque.
Un jour, il avait voulu mûrir très vite ; quelque part, il avait sûrement dû rater une marche dans son apprentissage.

Ça avait été un bouleversement qui lui avait donné le vertige ; ce moment où il avait dû grandir. Maintenant, Caesius était une personne avec une âme relativement instable. Son manque flagrant de confiance en lui le gangrenait alors que que son désir obsessionnel de se racheter lui étouffait les poumons. Il cognait sans cesse la maturité de la responsabilité et l'immaturité du remord entre elles. Il avait su passer au travers de la tâche, tout en y laissant la moitié de son corps.
C'était un poids qui le tirait en arrière ; c'était pour ça qu'il ne s'en sortait pas.

S'il avait encore fait une erreur – il n'irait pas jusque là. Ce n'était sûrement pas le plus professionnel de tout les actes ; c'était peut-être avoir fait de son élève quelqu'un de trop proche, trop intime.
Ruber lui reprochait souvent ; il comprenait pourquoi. Ses lèvres pincées, il prenait des résolutions – il prenait toujours des résolutions les lèvres pincées.
Mais quand il pouvait aider, ça lui faisait si chaud aux côtes ; il était peut-être égoïste.
Peut-être aurait-il dû devenir cassant comme Ruber – la mort métamorphosait les hommes de manière opposée.

Il avait quand même manqué son acte ; il n'aurait pas dû faire ça. C'était la claque de Ruber, cette sécheresse sur la langue, qui sonnait comme une gifle à l'arrière de sa tête – s'il avait pu. Caesius balada une nouvelle fois ses yeux sur la scène, désemparé.
Il avait cette habitude à l'impuissance – en fait, il avait carrément tout foiré.
Ruber rattrapait toujours ses erreurs, celle là ne fit pas exception – il devrait faire plus d'effort, Caesius, être comme Ruber. Il n'aurait pas blessé Hestia – il n'aurait pas cassé tout ça.
Il n'y aurait pas eu d'étreinte, elle n'aurait pas pleuré – est-ce que c'était mieux ainsi ?

Il était trop délicat ; Ruber, trop brutal.
Ils n'avaient peut-être jamais rien appris l'un de l'autre après toutes ces années.

Enchêvtré dans sa propre honte mêlée d'impuissance, Caesius marmonna quelques excuses. Le désolé ne franchit même pas ses lèvres, alors que ses yeux tombaient plus bas que ses paupières. Il aurait voulu s'affairer autour de son élève – à un moment, il tendit ses grandes mains pour l'aider à soulever Hestia, mais il se rendit compte qu'il n'était pas très utile, ici.
Caesius n'était pas utile ; Caesius était coupable.

Même coupable, il n'était pas très sûr que les mots mordants de Ruber étaient fait pour panser la tristesse de son élève ; il lui arrivait de ne pas être d'accord avec son professeur.
Mais c'était sûrement lui qui avait tort – peut-être. Il essaya de baisser ses yeux plus bas encore, mais s'il faisait ça il allait les fermer. C'était bête, de fermer les yeux maintenant. Il releva un peu sa tête, ses doigts grattant son avant bras.

Il avait vraiment foiré, comme ça ?

« Je l’emmène à l’infirmerie. »

Caesius se raidit immédiatement et jeta son œil sur son professeur. S'il lui demandait, il se verrait obligé de refuser – son cœur lui monta jusque sur les lèvres et le menaça d'une violente nausée.
Mais Ruber ne semblait pas réclamer son aide. Caesius s'en senti soulagé, et plus mal encore ; c'était un peu un incapable, quand même.

« Pas un mot aux autres, compris ? Je ne veux pas qu’on croit que je tolère ce genre de choses, et encore moins que je les permets. »


Il n'avait jamais contredit Ruber ; aujourd'hui ne serait pas un jour différent. Il aurait voulu répondre quelque chose, aller récupérer un peu de sa fierté de directeur de maison qui traînait, là, à ses pieds. Aucun mot ne franchit le mur tremblant de ses lèvres – il murmura une petite phrase affirmative, pas assez puissante pour qu'elle soit entendue par quiconque. Il se râcla la gorge et essaya de se donner un peu de contenance en bougeant ses bras.
Ça ne servait à rien – Ruber était déjà parti, Hestia avec lui.

Il essaya encore une fois de s'affirmer – ça ne servait à rien, puisqu'ils étaient partis. Il essaya encore, encore une fois. Sa bouche s'ouvrit. 

« C'est compris. »

Lâcha-t-il, péniblement.
Il n'y avait plus personne dans le bureau pour l'écouter. Il n'y avait plus que Caesius, la honte saignant sa bouche, ses bras pendant le long de son corps ; seul.
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