Être sorcier dans le Londres magique, c'est vraiment tranquille... Sauf lorsque trois frères, les Bumblebee, décident de révolutionner le monde magique en proposant trois idées qui s'opposent : révéler les sorciers aux moldus, intégrer les créatures à la société, ou tout laisser en l'état en se méfiant bien des deux autres. Le monde magique anglais est en ébullition à mesure que les trois candidats s'opposent, laissant un peu leurs charges respectives à l'abandon au profit de leur campagne. C'est ainsi qu'à Poudlard, un joyeux bazar règne souvent en l'absence du directeur, et que les créatures de tous poils envahissent peu à peu les villes sorcières pour le meilleur comme pour le pire !
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And I could hear the thunder│Rose

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Gryffondor



Edgar Herrison
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Sam 12 Avr - 1:13
It's a cold and it's a broken Hallelujah

Il posa doucement le petit ourson rouge à côté du vert, il avait tellement pris l'habitude de ce geste que le bonbon de gélatine ne vacillait même plus : il se plaçait droit, légèrement tourné vers la droite, mais une pression de son doigt et le voilà le nez aligné avec celui de l'ourson vert. Il prit un bleu et le déposa à côté d'un autre bleu, couché, puis un vert à côté d'un vert, de même avec le blanc, l'orange, le rose et tous les autres suivant. Il rangeait les oursons avec une précision subtile, il n'y avait que les jaunes qu'il mangeait, les autres s’alignaient sur la table basse face à lui ; et il continua jusqu'à ce que les deux paquets qu'il avait pris soient terminés. Ce fut rapide, il avait l'habitude.

Il leva le bout de son nez, sortant son visage à moitié enfouis dans la couverture rouge Gryffondor avec laquelle il s'était emmitouflé en s'installant, et regarda l'heure : à peine deux heure du matin. Il s'ennuyait ferme. Il n'aimait pas ces nuits où le sommeil disparaissait de ses entrailles. Même si cela n'arrivait que rarement, il regrettait que ça arrive malgré tout, parce qu'il aimait dormir, vraiment.

Seulement, parfois, il n'y pouvait simplement plus rien. Il s'endormait le soir en même temps que tout le monde et puis, une heure après, ou deux, sa respiration lui manquait. Brusquement, il s’éveillait avec le besoin vital d'air, mais il n'étouffait pas, il en avait juste la sensation. Alors, cloué au lit par un corps que toute force avait fuit, il tentait de palier à ce faux manque en remplissant encore plus ses poumons d'oxygène. Ça ne fonctionnait pas, c'était même pire. Plus les minutes passaient, plus l'air s'infiltrait en lui et plus il avait l'impression d'étouffer, et même s'il tentait d'avoir une respiration régulière et profonde, il finissait toujours, au bout de quelques secondes, par haleter à la recherche de n'importe quoi pour calmer le manque de ses poumons. Il était censé avoir l'habitude, même si ça lui arrivait très rarement, ce n'était pas la première fois, mais il lui fallait à chaque fois plusieurs longues minutes pour comprendre qu'il n'étouffait pas. Il angoissait juste.

C'était si évident, si simple.

Cette nuit-ci, c'était arrivé et ça avait duré un moment avant qu'il ne se sente capable de se lever, le sommeil l'ayant définitivement fuit et l'air pénétrant de nouveau la chaleur de ses poumons. Mollement, il avait quitté le dortoir avec deux paquets de bonbon et une couverture. Dans son état il ne se rendait même plus compte s'il faisait du bruit ou non, mais il devait être discret puisque personne ne se fit remarquer avant qu'il ne quitte la pièce pour les escaliers puis la salle commune. C'était presque un miracle qu'il ne s'effondre pas dans les escaliers avec ses jambes tremblantes, mais elles étaient plus résistantes que prévu, au point même qu'il fut capable de s'arrêter sur la dernière marche pour jeter un coup d’œil global à la pièce. Il devait être un peu mieux réveillé pour être capable de vérifier l'absence d'une autre forme humaine. Il traversa la salle une fois sûr, et se laissa tomber entre le canapé et la table basse. Enroulé dans sa couverture, il ramena ses genoux contre lui et commença à ce moment à aligner les oursons.

Il attendait que le sommeil vienne.
Il ne vint pas, mais Rose si.
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Dim 13 Avr - 0:06
La nuit le happait.
Il sentait, au centre de son torse, juste au dessus de son ventre, juste en dessous de son diaphragme, cet énorme trou. C'était un trou énorme dans lequel il était persuadé de pouvoir enfoncé son poing si arrivait à le retirer des draps où ses doigts s'étaient emmêlés. Il était si grand et si vide qu'il aspirait tout l'air autour de lui.
Rose ne trouvait plus le souffle dans sa gorge ; son front était moite et la sueur collait ses mèches blondes jusque sur ses sourcils. Lui, il sentait juste que c'était chaud, si chaud qu'il pouvait sentir la chaleur extirper son corps de ses tempes trop étroites.

Et puis, le trou devenait plus dense et attirait tout à l'intérieur. Ses côtes se détachaient une par une dans le bruit d'un piano aux cordes cassées, et Rose criait.
Quand il s'éveillait, les paupières closes, il faisait toujours aussi noir et le trou était toujours aussi grand. Mais il le savait – il était réveillé, et il devait calmer le tambourinage fou de son cœur et les halètements de sa poitrine.

Son pyjama collait à son torse, ses cheveux s'emmêlaient dans sa nuque.
Il criait beaucoup la nuit – c'était une habitude poisseuse dont il ne pouvait rien faire, parce qu'il ne se rappelait pas de le faire. Il entendait juste, coincé dans ses draps qui sentaient la peur, des soupirs crever les baldaquins, des langues de claquer sur des palais et quelques corps, massifs, discrets, se retourner dans les lits, froissant encore plus les draps et s'enfonça dans les coussins arrondis.

Rose avait le cœur fou ; la culpabilité facile.
Il tendait son bras droit à la recherche de sa table de nuit – il savait en éviter l'angle pour ne pas qu'il s'enfonce dans sa paume – tâtonnait à la recherche de quelque chose de solide et, ses pieds nus pendant par dessus le matelas, il se levait.

Il s'extirpait de cette énorme trou.
Rose n'aimait pas la nuit – il se sentait si seul.

C'était dans ces moments morts qu'il avait le plus envie de pleurer.

Sa plante dévêtue froissait le tapis, des milliers de poils dressés s'enfonçant dans son talon et ses orteils. Ses doigts de la main droite, de leurs bouts, effleuraient le mur circulaire – il le connaissait par cœur.
Il connaissait aussi le nombre de marches ; cette fois, il ne tomba pas, mais le bois craqua bien comme toujours à chacun de ses pas.

Un crépitement familier le rassura ; le feu était encore allumé.
C'était comme si l'énorme trou c'était d'un coup étréci – il avait encore la nuque mouillée, et ses phalanges fébriles et le souffle court. Mais il y avait le feu, et il savait qu'il ne pouvait pas le toucher, mais il était là avec ses petits cris bruts.

Rose portait son pyjama. Le haut était une chemise à carreaux. Le bas était un pantalon à rayure. Il ne le savait pas ; il tombait suffisamment pour lui cacher largement ses chevilles blanches.

Il n'avait pas pris son amulette – mais il savait de ses mains la salle commune pour ne pas se heurter à un meuble, sauf si quelqu'un avait modifié leur place. Ce ne fut pas le cas ; le dossier du canapé vint vite embrasser ses paumes.
De la pointe de ses pieds hésitants, il le contourna, ses mains s'y accrochant fermement, puis se laissa tomber avec délicatesse.
Il remonta ses genoux, se lova un peu ; le feu venait saluer ses joues. Ses paupières étaient closes ; son cœur hurlait moins.

Il n'avait pas touché une seule fois Edgar, ni même entendu un raclement de gorge, le jet d'une voix ; Rose ignorait qu'il n'était pas seul.
Mais c'était peut-être pour ça que ses côtes étaient si tièdes ; il n'était pas seul.
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Gryffondor



Edgar Herrison
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Dim 13 Avr - 18:58
The minor fall and the major lift

L’escalier grinça. Le son explosa dans le chaud silence, rebondit contre les murs, à chaque marche renouvelant sa destruction. Edgar se figea au premier qu’il put entendre, cessa de respirer au second, plaqua sa main sur sa bouche au troisième, se mit à trembler au quatrième et aux suivantes il chercha juste à se cacher, à disparaître au fond de sa couverture, coincé entre table et canapé. Avec un peu de chance le perturbateur passerait juste pour faire le mur, avec un peu de chance il ne le verrait pas.

Enfoncé dans l’épais tissu cotonneux, il ferma les yeux aussi fort que possible, retenant encore son souffle aussi longtemps que ses oreilles pouvait percevoir le bruit. Mais l’adrénaline, la peur, était là. Il n’entendait plus que son sang battant violemment au creux de son cou. Il se perdait, il tremblait. Pourquoi fallait-il que tout ce passe toujours ainsi ? Il aurait dû attendre dans son lit, enfermé seul dans ses couvertures, plutôt qu’ici, à la merci du moindre geste de n’importe quel élève aussi écarté du sommeil que lui.

Un courant d’air léger vint effleurer ses cheveux sur son crâne à découvert, figea son sang ; le canapé grinça doucement et ce fut le silence. Pas un mot, pas un contact. Edgar ferma encore plus fort les yeux et au travers du tissus tenta de reprendre sa respiration sans un bruit. Mais comme les marches tout à l’heure, il avait l’impression que chaque légère inspiration se fracassait avec grand bruit sur les murs.  Pourquoi ne parlait-il pas ? Pourquoi tout ce silence ? Pourquoi l’ignorait-il ? Sa main sur sa bouche se mit à trembler. Il réalisa que c’était fichu.
Alors, plein d’espoir infondé pour se persuader que ce n’était qu’un chat, il releva un peu la tête pour pouvoir la tourner et regarder, discrètement, celui ou celle qu’il espérait n’être qu’un  animal, n’importe quoi, pour le laisser dans sa solitude, encore un peu. Rien qu’un peu. Pitié.

Il ouvrit les yeux.

-… Rose ?

Il n’avait pas fait exprès, c’était sorti tout seul, en même temps que sa peur avait baissé d’un coup ; puis il s’était tu, celant sa bouche, quand elle était remontée. Il sentit sa poitrine se serrer un peu plus solidement autour de ses poumons, écraser son cœur. Il étouffait, la main agrippée à son visage, pressée contre ses lèvres et son nez. Rose l’inquiétait moins qu’un autre, mais Rose restait un autre.

Et Edgar ne savait pas quoi faire.

Il devait l’avoir entendu, en plus, il fallait. Qu’est-ce qu’il fallait faire ? Tremblant, il chercha au milieu du marasme angoissant de sa  tête, et ne trouva aucune réponse. Le vide. Le vide. Constamment le vide lorsqu’il fallait agir. Aussi vide que le silence. Son cœur éclatait, implorait pour de l’oxygène. Il ne pouvait pas se lever et partir, c’était Rose. Il n’allait pas le laisser en plan, pas lui. Pourtant, son corps s’était légèrement écarter du canapé. Il. Il ne savait.

-Rose… Rose q-qu’est-ce que.. tu fais là ? murmura-t-il finalement d’une voix rauque, cassée, à peine audible à cause de sa main.

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Mar 15 Avr - 0:16
Rose réchauffait son âme.
Il avait les yeux clos ; ça arrivait, parfois. Il ne faisait pas vraiment exprès. Souvent, ils restaient entrouverts, comme frappés de sommeil, un peu lourd ; d'autres fois, c'était à peine entrouvert, comme si d'un coup, il allait partir.
Il ne s'en rendait pas compte – mais là, il avait les baisers du feu sur ses paupières, et il n'y avait rien de plus tendre. C'était s'étalait jusque sur ses pommettes et l'arête de son nez, un peu comme il faisait très chaud en été et qu'après sa peau le tiraillait quand il y glissait son index.
Rose avait déjà étreint les coups du soleil et il n'avait pas aimé ça ; il préféré les soleils non pas plus timides, mais moins nocifs.
Il préférait les soleils de chair ; il finissait toujours par graviter autour, y échouer ses pas d'errant sans trop y faire attention. Parfois, son frère lui manquait – l'attente de chaleur était pénible.

Dans son oreille le bois se démantelait ; il pouvait presque entendre les braises s'écraser les unes sur les autres. C'était le seul bruit – la seule insolence que se permettait la pièce aux allures de défunte endormie.
Rose sentait le calme se diffuser dans sa poitrine chancelante. Presque pourrait-il retrouver le sommeil, ici - se laisser aller, comme ça. Sa tête aurait pu basculer, entraînant ses cheveux doucereux et mouillés collés à son front et à sa nuque.
Ses cils étaient humides.

Soudain, un cri.

« Rose ? »

Ce n'est que son nom, lâché avec une voix à demi-présente, trop hésitante – mais Rose est surpris, il n'attendait pas ce coup et laisse échapper un jappement bouleversé.
C'est l'histoire d'un souffle – sa colonne s'est raidit, ses vertèbres se décollant du dossier matelassé, son cou commençant à tambouriner. Il entendant une respiration erratique qui s'accroche à la trachée, à la langue, à l'intérieur des joues.
Comme si quelqu'un avait bouché ce trou là.

Rose à les phalanges qui tremblent quand la voix arrachée lui paraît soudain connue.

« Edgar ?
- Rose… Rose q-qu’est-ce que.. tu fais là ?  »

Sa poitrine s’écrase, se gonfle – c'est sa respiration, le soulagement, une inquiétude qui lui comprime son torse.
Sa petite main vient ramper sur le canapé, parce qu'il a besoin de savoir, d'être sûr, et il ne sait les choses que par le bout de ses doigts. Il cherche quelque chose – une cheville, un mollet, une main, c'est ce qu'il voudrait pour pouvoir la presser très fort dans sa paume moite.

Rose n'est pas seul.

« Je pensais que tu dormais, là-haut, dans le dortoir. »

Sa main continue de courir sur le canapé – c'est du cuir, il connaît ce contact qui chauffe quand on le touche et qui se glace quand on l'ignore.
Sans prendre garde, il penche son propre corps vers lui, bascule légèrement – il veut juste sentir. Une couverture en laine vient gratter le dos de sa main ; Rose n'aime pas la laine, ça pique, comme l'herbe ou le poivre.

Mais c'est comme un gémissement qui se dessine sur ses tympans ; quelque chose est étrange dans la manière dont les narines de Edgar attrapent l'air, où alors sa bouche – Rose voudrait tendre ses mains.
Il se fige et les ramène sur ses propres cuisses.

Edgar fait un bruit dissonant.

« Est-ce que ça va ? »

Il s'inquiète, un peu – c'est comme un étouffement, il en a entendu, parfois, quand quelqu'un avale de travers, comme lui, aussi.
Il glisse son pouce à l'intérieur de sa paume ; il avait tellement envie de serrer des doigts – c'était un besoin.
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Ven 18 Avr - 23:15

DPF - les métaphores ♥:


If you close your eyes, it feels like nothing changed at all

-Edgar ?

Rose avait une jolie voix, elle sonnait doucement aux oreilles d'Edgar qui pourtant le regardait avec crainte. Il se sentait plus faible que d'habitude, plus sensible à ce qui l'entourait, au corps sur le canapé, à cette main qui glissait sur le cuir, elle désirait le contact ; c'était un chaton tout doux qui cherchait, hésitant, la présence d'un autre. Mais Edgar n'était pas là, il était plus bas, bien plus bas que ce délicat soleil.

-Je pensais que tu dormais, là-haut, dans le dortoir.

Edgar entre-ouvrit les lèvres, il voulait répondre, mais son souffle tremblait en sentant cette main s'approchait et s'éloignait de lui, il s'était un peu tourné pour mieux la voir – pour mieux s'en écarter. Mais il n'avait pas fuit, il était resté là à espérer prononcer quelques mots sans trembler. Mal lui en avait pris, Rose se pencha, doucement ; une fleur effleura la muraille qui le défendait de tout contact. Une muraille de laine qui apparut complètement inutile face à la puissance d'une rose sucrée.

Il étouffa une plainte surprise. Pourtant il l'avait vu venir, glisser vers lui, il s'y attendait, mais le contact avait sonné dans sa tête, brisé quelque éclat de confiance traînant. Il se griffa la joue sans s'en rendre compte ; ses ongles s'enfonçait dans sa chair, s'agrippait à la réalité matériel. Il tremblait comme une feuille. Pourquoi le craindre ainsi ? pourquoi s'écrouler ? Il aurait aimé comprendre, être rationnel, mais ce n'était pas à sa porté. Il était un navigateur perdu au milieu du néant dans sa tête ; il allait couler.

Pourtant, Rose le sauve, Rose le sort de l'eau. Il retira sa main, quitta la muraille pour les cuisses et Edgar soupira de soulagement contre la barrière de sa paume, laissant un son étrange résonner dans la pièce.

-Est-ce que ça va ?

La question s'insinua dans sa tête, entoura sa cervelle, serra sa raison, il en trembla. Non. Non, ça n'allait pas, et il avait envie de lui dire, il voulait briser le verre silencieux qui les entouraient, il voulait. Parler. Mais seul un son étouffé par sa main passait sa bouche. Il se bloquait tout seul, face à un mur.

Il ferme les yeux. Inspire profondément, Son cœur s'agrippe à son estomac. Il a envie de vomir, de partir ailleurs. Pourtant sa main se détache de ses lèvres et vient s'attacher aux remparts de sa couverture.

Le silence.

-Ca ne va pas...

Sa voix tremble. Il aurait aimé mentir, lui dire que tout allait bien, mais il connaissait Rose, depuis le temps. Il savait qu'il voyait avec plus de clarté que n'importe qui ce qui se passait dans la tête de son entourage. Il avait cette finesse, cette maladresse qui le rendait doux et accessible, qui expliquait pourquoi sans rien voir, il voyait mieux que d'autres – entre autre. Edgar ferma les yeux, s'enfermant dans la caverne de ses paupières, rien qu'un instant.

-J'ai mal dormi... et toi ? Pourquoi es-tu là ? Murmura-t-il de sa voix cassée.

Dans le noir, sans savoir, sans entendre un bruit, il arrivait presque à se persuader qu'il était seul, qu'il parlait dans le vide.
Vide, comme s'il n'y avait personne.
Sa gorge se noua, son cœur s'écroula une nouvelle fois et sa main fragile vint chercher celle de Rose pour l'entourer fermement, provoquant un frisson glacial de crainte dans son dos, mais aussi un soulagement. Un instant, il avait fait disparaître son ami ; un instant il lui avait fait subir ses propres peurs. Sans qu'il le sache.

-Rose...

Il l'avait fait disparaître, une seconde. C'était énorme. Gigantesque. Il aurait crié si sa voix ne s'étouffait pas elle-même. C'était étrange, c'était insensé, il n'y avait pas de pitié, juste de la culpabilité pour remplir le cratère qui s'était créé quand il avait fermé les yeux. Il l'avait gommé de la pièce. Il. Il. C'était abominable, Edgar.

-Tu veux pas... t’asseoir avec... moi... par terre ?

Il était une feuille, aussi tremblant qu'elle, aussi fragile et sans force propre, et il provoquait lui-même cet état.
Mais il y avait des gens, ici, dans ce château, qui était précieux à ses yeux et Rose en faisait parti. Alors, il s'imposait de le sentir bien présent, d'être avec évidence seul avec lui. Il se l'imposait au point de le poussait à venir vers lui. Il jouait avec le feu de son angoisse, pour un ami qui ne savait pas l'affront qu'Edgar venait de lui faire.
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Mar 22 Avr - 22:08
Son souffle écorchait le silence. Il entend, à côté de lui, son nez voler tout l'air qu'il peut toucher – il entend ses poumons se soulever et presque pourrait-il entendre ses côtes craquer sous la pression.
Le feu crépite toujours.
Il y a trois mélodies différentes, cette nuit, dans la salle commune ; le murmure de Rose, le râle de Edgar et la lamentation des flammes.
Rose a encore les cils endormis et la nuque ensuquée, mais il comprend vite avant même que Edgar n'exhale une réponse.

« Ca ne va pas. »

Et c'est tout le monde autour de Rose qui se met à trembler.
Ça vibre – ça vibre parce qu'ils sent à a peine deux mains de lui que Edgar ne va pas bien, et ça lui transperce la gorge et lui étreint le thorax. Il avait déjà tellement de mal à respirer, là haut – il n'aime pas le savoir comme ça, et ça le rend nerveux, et la moiteur revient sur ses tempes.
Rose voudrait l'aider mais il sait qu'il ne pourra pas – il n'a jamais pu aider personne.

Il voudrai prendre sa main – il s'apprête à la tendre, à chercher à nouveau la chaleur de sa paume pour, peut-être, insuffler un peu de calme dans cette respiration qu'il entend erratique. Mais Edgar parle – écorche l'air de sa bouche, énonce la raison de son angoisse.
Rose comprend trop vite et répond, la langue encore lourde.

« J'ai fait un cauchemar et j'ai crié. Je suis descendu pour ne pas déranger les autres. »

Le sifflement persiste dans son oreille – Rose sent le cou de Edgar obstrué, il s'apprête à se pencher pour mieux entendre, tendre ce visage où danses des milliers de fils blonds.
Puis tout s'arrête – comme ça, après le murmure de son prénom.

Tout se calme et Rose ne comprend pas – peut-être était-ce un mal ancré dans le ventre, de ceux qui le retournent et qui rendent l'équilibre délicat. Ou alors, c'était un souvenir – Rose pense parfois à ces moments de sons et de douleur et ça le rend mal comme ça, lui aussi.
Edgar a mal quelque part – il le sait.

Mais sa requête le brusque un peu.

« Tu veux pas... t’asseoir avec... moi... par terre ? »

Ses lèvres s'entrouvrent pour y laisser glisser la surprise puis il les referme – il balance un peu sa tête humide sur la droite, presse ses lèvres et fait.

« D'accord. »

Et sans plus de mots où de tremblements, Rose appuie ses paumes derrière lui et se fait glisser le long du canapé de cuir. Il sent sa rondeur dans son dos, s'y accroche un peu jusqu'à ce qu'il sente le tapis piquant sous ses fesses.
Il est plus près du feu – devant lui, sa main trouve la table base aux angles qui déchirent trop souvent ces jambes. Le feu chauffe ses genoux qu'il a toujours rabattu contre lui.

« C'est bon, là ? »

Demande-t-il avec une quiétude timide.
Rose respire plus doucement – le trou de sa poitrine va mieux depuis qu'il est auprès de Edgar même si l'inquiétude le fait frissonner. Parfois, il le sent encore s'agiter alors il lève sa main et appuie un peu. Rose est incapable dans sa solitude.

« Est-ce que je peux tenir ta main ? »

Et dans sa fébrilité, sa dépendance se fait immense.
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Sam 26 Avr - 13:11
La main

Ses doigts quittèrent ceux de Rose dès que « d'accord » fut prononcé. L'avoir près de lui était difficile, un simple contact aussi. Il ne contrôlait rien et il ne savait pas ce qui pouvait se passer s'il laissait sa main contre la sienne. Alors, alors il l'avait laissé seul.
Il ne l’effleura même pas du regard quand il le senti descendre à sa hauteur, il culpabilisait. Il aurait pu aimé être un ami à cet instant et réconforter Rose, mais ça ne lui venait pas encore en tête ; il était simplement là, à le voir du coin de l’œil le rejoindre avec hésitation, une hésitation qu'il ne pouvait pas comprendre ; qu'il ne cherchait pas non plus à découvrir.
Du bout des yeux il le vit se replier près de lui, coincé entre le canapé et la table. Pourquoi l'avoir fait descendre ? Pourquoi insister sur sa présence ? Pourquoi s'en vouloir de fermer les yeux pour calmer son cœur trop désordonné ? Il n'en savait rien, toujours rien. Il avait juste besoin de s'excuser par des actions ; l'amitié est sacré, c'est la seule qui résiste, le Vrai, elle est plus forte que le sang, la foi ou n'importe quoi. Edgar pouvait rester là, assis sur un tapis épais, son épaule à une goutte d'eau de celle de Rose, simplement parce que le mot amitié existait entre-eux.

Il frissonna, et Edgar frissonna en résonance.
Il se demandait souvent pourquoi Rose était semblable à un nuage : qui passe, effleure, mais sans vraiment le faire, qui s'impose aussi, mais sans l'avouer, sans rester.

-Est-ce que je peux tenir ta main ? 

Edgar posa enfin ses pupilles sur lui, il le voyait. Il figea son regard dans le sien, si absent, si glacé. C'était le seul qu'il regardait dans les yeux, le seul avec qui il pouvait. Il avait confiance en lui, parce que jamais il ne surprendrait son regard plongé dans le sien, jamais. Était-ce triste ? Il n'en savait rien, Edgar ne comprenait pas ce qui touchait Rose, il ne pouvait même pas se mettre à sa place pour s'imaginer. Pour lui, il était ainsi : les pupilles pales, le regard blanc, le visage doux et les cheveux d'or ; la voix légère, la force, la fragilité, les maladresses, la douceu... Non. L'ami. Il était un ami, tout simplement, et ses yeux éteints ne faisaient pas un bruit au creux de cette réalité.

Il tenta un sourire qui s'écroula avant l'apogée, il tenta un geste qui s'éteignit en effleurant l'air. Il était un incapable.

-Je... sa voix dérailla, Ou...

Il inspira profondément, et cessa de tenter une parole ; il força sa main à bouger, lentement, il la mena jusqu'à Rose et la posa contre celle qui l'attendait. Sa peau devait être moite et froide, il devait être désagréable à touché, il aurait pu s'excuser pour ça, s'il ne trouvait pas qu'il en faisait déjà trop avec ses tremblements – ils avaient augmentés à l'arrivé de Rose à ses côtés.

A la place, il laissa les secondes s'habituer au contact de leur main, puis souffla, à peine audible, ses mots avalé par sa propre gorge avant d'arrivé à l'air libre :

-Tu as fait un cauchemar ?

Edgar était un angoissé, il ne pouvait rien faire contre ça, seulement essayé de ne pas y penser, de ne pas ses laisser dominer... de laisser toute la place à l'autre, toute son attention vers un Rose si doux qu'il n'imaginait sûrement pas pouvoir provoquer tout ça en lui.
Ce qui était triste, c'est que ce n'était même pas totalement sa faute.
Ils auraient pu éviter ça.
Auraient.

-Tu, il s'arrêta, me racontes...?

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Mer 30 Avr - 0:55
Et puis, il y eut une vide entre leurs deux corps.
Rose, qui avait ses paupières éteintes et ses lèvres qui s'accrochaient à un souffle réservé, le senti jusque dans les éclats de ses doigts. C'était parce que Edgar, juste à côté, ne parlait pas, qu'il avait toujours les poumons aussi incertains, et parce que les mots qu'il arrivait à délier ressemblaient à des crachats de suffocation.
Ça s'était abattu sur Rose durant l'interstice fluette de ce silence – et Rose se senti mal.

Et Rose se senti mal d'un coup, et la moiteur qui avait commencé à couvrir ses tempes s'étala sur son front et sa grande courbe blanche fut comme enfiévrée. C'était le mal – ce vide qui revenait creuser son ventre et qui n'était là que parce que les étouffements de Edgar commençaient à lui faire tourner la tête.

On disait de Rose qu'il était pathétique, touchant, fragile ; mais Rose était aussi égoïste et il n'aimait pas souffrir en même temps que les autres.
On pensait trop souvent du bien de Rose, et même s'il n'était certainement pas méchant, il avait ses défauts et ses tares qui lui donnaient envie d'enfouir son crâne dans ses paumes et de se protéger – et là, tout de suite, c'était le cas.

Il avait le besoin fou de se lover contre lui ; et l'envie détestable de lui dire d'arrêter ça.
Il fallait qu'il arrête – Rose avait une sensibilité exacerbée, résultat de la privation innée d'un sens les plus primaires. Il pouvait distinguer les parfums sur le fond de sa langue, deviner les pourtours et les textures d'une simple caresse de ses doigts, mais il avait aussi la peau ouverte aux tremblements, aux sueurs, aux énervements passagers.
C'était un peu d'empathie ; ce qu'on lui avait toujours apporté.

Il n'avait jamais vraiment su, lui, la leur retourner.

Et puis il lui donna sa main et ça alla mieux.
Mais les pulsations de ses veines étaient toujours présentes, et maintenant qu'il avait ses doigts posés sur les sien, il sentait les vibration de sa peau contre la sienne.
Rose expira un souffle discret, et quand Edgar lui posa la question – avec cette trachée obstruée, encore, c'était impossible – Rose lui répondit.

« Je ne peux pas vraiment te raconter. »

Il fit une pause pendant laquelle il se laissa rassurer par les chuchotis de l'âtre.

« J'ai déjà essayer d'expliquer aux gens comme toi, mais on m'a dit que vous ne comprenez pas parce que je suis différent. »


Et puis, la tête lourde, penchant un peu à droite, il continua.

« Certains pensent que je ne peux pas rêver. Je ne comprends pas pourquoi. »


Et comme il avait toujours cette vibration sur sa main et qu'il ne la supportait plus, que ses cheveux commençaient à coller sur le haut de sa nuque, Rose se pressa, sans demander, contre Edgar. Il avait pris toutes les forces en lui pour se glisser contre cette chaleur, trop nécessiteux, affreusement dépendant, et il lovait sa joue contre son épaule, enroulant son bras autour du sien.

Il avait presque ses lèvres pressées contre la peau nue de son cou.

« Edgar. Ça ne va pas. Pourquoi ? »

Rose voulait juste que son étreinte, peut-être trop soudaine, fasse taire ces milliers de tremblements – parce qu'il n'en pouvait plus d'en ressentir l'écho dans chaque écorchure de ses respirations.
Il le serra un peu plus fort.
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Gryffondor



Edgar Herrison
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Mer 30 Avr - 23:07
Du bout des doigts je t'accroche

Edgar l'écouta parler, lentement, au son de sa voix, ça alla mieux, juste un peu, c'était invisible presque, caché par l'inquiétude de ce que disait Rose.

-J'ai déjà essayer d'expliquer aux gens comme toi, mais on m'a dit que vous ne comprenez pas parce que je suis différent. 

Il ne le quitta pas des yeux, tremblant comme une feuille.

-Mais... commença-t-il d'une voix inaudible.

-Certains pensent que je ne peux pas rêver. Je ne comprends pas pourquoi. 

Il rouvrit la bouche, prêt à imposer son idée au milieu de son angoisse.
Et Rose cessa de tolérer la distance. Il s’accrocha à son bras et Edgar. Edgar sursauta avant de se reculer dans un brusque mouvement, mais à peine ce geste commencé qu'il se figeait comme un bloc de glace, cessant de respirer même. Il sentit, comme seul Rose aurait certainement pu le sentir, la peau chaude venir lentement reposer sur son côté, se logeant dans tous les espaces laissés libre par la couverture qui avait glissée quand il avait sursauté. Il ne dormait qu'avec un bas de pyjama en coton, alors tout passa, tout s'incrusta jusqu'à l'air que Rose venait respirer dans le creux palpitant de son cou.

Il avait cessé de trembler, son cœur même aurait pu s'arrêter de battre si son instinct de survie n'était pas si stupide.

Le silence et puis :

-Rose...

Le contact ne détruisait pas tout, il n'était pas ce qu'il craignait, il lui disait juste clairement. Qu'ils étaient deux. Seulement deux. Un duo si beau que ses entrailles en implosaient.

-Edgar. Ça ne va pas. Pourquoi ?

Il le serra un peu plus fort, il étouffa un peu plus.
Et puis sa main, celle toujours libre, vint s'accrocher à celle de rose sur son bras, la serrant fort. Il était la cause de ses angoisses, de son in-contrôle, mais il cherchait le soutient en lui. Parce que c'était le seul Autre que lui. Si lui n'y arrivait pas, pourquoi pas un autre ? – Edgar était naïf.

-Je... Je ne sais pas. Je ne comprends pas. Je ne contrôle pas.

Sa voix était rauque, abîmé, il manquait d'air autant que de salive.
Mais il osait parler, il voyait en Rose un support, une aide. Un ami. Même s'il l'avait pris dans ses bras, il ne pouvait pas lui en vouloir ou être désagréable à ce moment. Parce que Rose, ça avait été sa première vraie rencontre à Poudlard, ça avait été celui en qui il avait reconnu la magie, comme quoi ça se voyait, parfois. A ce moment il ne savait pas pour l'histoire des Vélanes et tout ça... Mais à 11ans ce qui comptait c'était que ce visage était celui d'un inconnu qui avait osé lui parler.
Toutefois, à 11ans, il était moins angoissé ; ça avait empiré au cours des années.

Edgar n'était pas un prince charmant, il ne prendrait jamais comme devoir de toujours être gentil avec Rose parce qu'il était aveugle. Il ne l'avait jamais pris. Rose était Rose, il était celui qui le collait dans un moment où tous l'aurait laissé tranquille, qui lui posait des questions, qui ne parlait pas de ses cauchemars. Il n'était ni à idéaliser, ni à enlaidir. Il était beau non parce qu'il avait des cheveux d'or, mais parce qu'il avait cette manière de demander pourquoi ça n'aller pas, maladroite, douloureuse. Mais amicale.

-Parle-moi, s'il te plaît... Même si je comprends pas... Ça peut peut-être t'aider, de le dire ? Je. Je veux dire... Tu rêves. Si ça te réveille. Il faut que ça sorte.

Il tentait de se focaliser sur autre chose, de fuir vu qu'il n'osait pas le faire physiquement.
Pourtant, c'était assez ironique de lui demander ça, de lui souffler que parler aller sûrement le soulager de ses démons, alors que lui-même serait incapable de les nommer.

Il aurait pu le haïr pour tout ça, mais en s'imposant contre lui, il les faisait exister tous les deux.
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Jeu 19 Juin - 19:49
« Je... Je ne sais pas. Je ne comprends pas. Je ne contrôle pas. »

Il inspira dans ses poumons, préparant sa réponse, comme gonflant ses lèvres pour les aider à soulever les mots qu'il allait souffler. Il ne disait jamais beaucoup de mots en même temps, ses phrases étaient courtes ; ça lui prenait trop d'air. Sa nuque était chaude et à la racine de ses cheveux, c'était mouillé.

« C'est un peu comme les rêves. »

Il avait dit ça comme ça, parce que c'étaient l'explication qu'il associait le mieux à ces tourments qui l'agitaient. Là, contre son épaule, sentant presque sa clavicule contre ses lèvres entrouvertes qui expiraient tout juste, Rose se laissa aller à la rêverie qu'il venait de prononcer ; le rêve n'étaient pas toujours bons.
Quand Rose, lui, rêvait, ça lui collait la peau, et il criait – il criait si fort, avec ces gémissements sourds qu'il embêtait ses camarades de dortoir et qu'il devait tâtonner dans les escalier pour ne plus les écraser de ses souffles déchirés.
Pourtant, cette nuit de silence là, Rose avait percuté un autre rêve. Il avait de la chair du les os qui tremblaient en même temps que ses soupirs.

Par moments, Rose se demandait s'il était bien réveillé  - il le savait, ça n'avait jamais été difficile, de savoir.
Ça aussi, les autres, ils ne comprenaient pas parfois ; comment il pouvait savoir qu'il n'était plus dans le rêve. Alors qu'il entendait un cœur se débattre à côté de lui, il savait qu'il n'était plus vraiment dans un mauvais rêve – pas totalement.

Mollement, il vint enrouler ses doigts autour de ceux de Edgar.
Il voulait tant faire cesser ces tressautements violents ; ils crevaient le silence trop fort.

Alors, il lui demanda de parler.
Rose n'était pas celui qui racontait des histoires ; c'était Summer qui avait le don de la parole et qui allait trouver la poésie au fond de sa gorge. Rose, lui, vivait des choses, il les ressentaient dans l’entrebâillement des plis de sa peau.
Mais Edgar lui demandait – Edgar lui demandait encore, il était son ami, il devait trouver la façon de pas laisser des propres lèvres trembler et d'essayer de lui parler. Ça lui était pénible – il ne savait pas faire de longues phrases.

« Mes rêves sont des cris. »

Il essayait d'expliquer – c'était aussi dur pour lui de modeler son monde pour les voyants que eux pour lui. Il essayait de mettre des mots sur ce qu'il se passait dans les embruns de son ventre, la nuit ; c'étaient des choses à vivre, pas à nommer.
Il enroula plus fort ses doigts entre les siens, appuyant sa joue contre son épaule.

« Ce sont des cris, et des trous. Ils sont partout – surtout dans la poitrine. Parfois, il y a des parfums. Ce sont des choses sur la peau et parfois, des larmes, ou des rires. »

Comme s'il avait eut la tête noyée trop longtemps il reprit son souffle. Il était court et le feu continuait de crépiter sur ses joues.

« C'est souvent des cris. Je crie aussi, je dérange. »

Il avale sa salive qu'il trouve poisseuse.

« Ce sont des rêves où je suis seul. C'est comme ça, Dahlia me disait que c'était parce que j'étais seul dans ce monde. »

Ses phalanges dansaient sur celles d'Edgar quand il ajouta, essoufflé.

« Je ressens que tu rêves dans la vraie vie. »
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Edgar Herrison
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Mer 9 Juil - 13:13
Panic cord


-C'est un peu comme les rêves.

Edgar ne comprit pas, sa tête incapable de cherchait un sens, résonnant de ce vide si solide, si vibrant qu'il faisait tremblait tout son corps contre Rose,encore. Son cœur battait trop vite et l ne se calma pas quand la main vint contre la sienne. Il le regarda, dans les yeux à peine, au niveau de son front toujours. Il l'observa parler.

-Tu as le droit... de crier quand tu fais un cauchemar, dit-il la voix tremblante, même si... ça dérange.

Il serra la main entre ses doigts.

-Tu... Tu n'es pas tout seul, pas là, murmura-t-il inaudiblement, y croyait-il seulement à ce qu'il disait ? Le voulait-il ? Il aurait préféré être seul, lui, il n'aimait pas écraser Rose de son angoisse, mais il ne choisissait pas. Il mentait, mal, mais il mentait.

Il tentait de comprendre le rêve, un monde imaginé remplis de sensation, où rien n'avait d'image, où tout n'était que tremblement, douleur, cris. Il ne pourrait jamais se flatter d'y arriver, comment aurait-il pu ? Il avait toujours vu même dans ses rêves, c'était comme ça depuis toujours pour lui alors tenter de voir à la manière que Rose, le même noir, c'était comme écouter un son inaudible pour son oreille : c'était insensé, mystérieux, effrayant. Edgar avait peur pour Rose, ce beau trésor lumineux perdu au milieu de toute cette obscurité, si ne pas voir était être plongé dans le noir. Il ne savait pas, il ne saurait sûrement jamais, parce qu'être aveugle ce n'était pas comme fermer les paupières, c'était percevoir autrement. Le rêve que racontait Rose, voilà ce qu'il lui apprenait, ce qu'il assurait : jamais il ne comprendrait. Alors tremblant, il agrippa cette main comme il pouvait. Lui qui avait désiré être seul, ne pouvait plus se séparer de ses doigts de peur que Rose disparaisse, qu'il soit aussi évanescent que ce qui se cachait derrière ses paupières.

Ce que le blond ne sentait pas, ne touchait pas, ne goûtait pas, n'entendait pas n'existait pas, alors. Edgar pinça ses lèvres, réalisant que si c'était ainsi, ce qu'il ne voyait pas n'existait pas, ce qui errait derrière son dos n'existait pas, ce qui se tramait dans son corps et dans sa tête aussi. Et pourtant, il s'y pliait, fragile.

La respiration de Rose était si laborieuse, il trembla encore, incapable d'être solide ce soir pour lui souffler de respirer calmement.

-Je ressens que tu rêves dans la vraie vie. »

Les mots s'échappèrent comme une brise jusqu'à lui et toute tentative d'obtenir de l'air disparut. Un sanglot lui échappa, étouffé sous des couches de retenus. Une excuse fila entre ses lèvres, mais il était déjà trop tard, il avait glissé, craqué, fondu. Et alors que quelques secondes auparavant il craignait de tenir sa main, maintenant il se cachait dans le cou de son ami, les doigts agrippés à son pyjama, le visage caché maladroitement contre lui. C'était allé très vite, comme un craquement, une branche qui tombe dans l'eau et se laisse emporter. Il glissait, il se retenait, mais seulement à Rose, priant pour qu'il ait les épaules suffisamment solides pour ne pas s'écrouler avec lui.

Edgar aurait aimé sortir de son rêve à lui, il aurait aimé savoir quand il avait lieu et quand il s'arrêtait, mais il ne savait pas, il restait coincé à tourner en rond, à chercher une sortie sans la trouver.

Il n'allait pas bien, mais ça faisait trop longtemps, se l'avouer ne suffisait plus.
Alors, il sanglotait contre Rose.
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